Budget 2012 - Ville de Plérin
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Initiatives locales<br />
19 MARS 1962<br />
Une stèle commémorative<br />
Julien Guéguen, membre du Conseil municipal <strong>de</strong>s<br />
enfants lors <strong>de</strong> la cérémonie du 19 mars<br />
Guerre d’Algérie, Michel Robert témoigne :<br />
“Ils voulaient vivre libres, tout simplement !”<br />
1962 - <strong>2012</strong>.<br />
Il y a cinquante ans prenait fin la<br />
guerre d’Algérie, ultime conflit<br />
ayant mobilisé <strong>de</strong>s appelés sous<br />
les drapeaux.<br />
Rencontre avec Michel Robert qui<br />
servit l’armée française dans le<br />
Constantinois.<br />
“ Mon service militaire a débuté en<br />
1959, j’avais alors vingt ans. Comme<br />
on était en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> guerre, ça du-<br />
La Mairie <strong>de</strong> <strong>Plérin</strong>-sur-Mer a souhaité<br />
rendre hommage à tous les<br />
combattants d’Afrique du Nord en<br />
érigeant une stèle commémorant<br />
la date du 19 mars 1962.<br />
Ce jour-là, à 12h00, en application<br />
<strong>de</strong>s accords signés la veille à<br />
Evian, le cessez-le-feu était proclamé<br />
dans toute l’Algérie.<br />
Même si le conflit ne <strong>de</strong>vait<br />
s’achever que le 3 juillet, date <strong>de</strong> la<br />
proclamation <strong>de</strong> l’indépendance <strong>de</strong><br />
l’Algérie, cette journée du 19 mars<br />
reste un symbole fort, comme l’a<br />
rappelé Ronan Kerdraon, sénateurmaire<br />
<strong>de</strong> <strong>Plérin</strong>, dans son allocution<br />
prononcée lors <strong>de</strong> l’inauguration <strong>de</strong><br />
ce monument le 19 mars <strong>2012</strong>.<br />
rait 28 mois… J’ai d’abord été affecté<br />
à Berlin et en décembre 1960, j’ai été<br />
appelé pour rejoindre Marseille et y<br />
prendre le bateau. Mais avant même<br />
<strong>de</strong> quitter l’Allemagne, le bourrage<br />
<strong>de</strong> crâne avait commencé : “ là-bas,<br />
c’est le premier qui tirera qui s’en<br />
sortira ! ”. Un discours qui a continué<br />
sur place : “ Vous allez combattre<br />
un ennemi pas facile à cerner,<br />
un ennemi cruel ! ”. Sauf qu’on ne<br />
nous disait pas pourquoi il fallait le<br />
combattre cet ennemi.<br />
Pendant six mois, j’ai été à la tête<br />
d’une section qui comprenait<br />
quelques hommes et une trentaine<br />
<strong>de</strong> harkis * . On patrouillait dans les<br />
villages, on procédait à <strong>de</strong>s contrôles<br />
d’i<strong>de</strong>ntité. Malheureusement, au<br />
cours d’embusca<strong>de</strong>s, il nous est arrivé<br />
<strong>de</strong> tuer <strong>de</strong>s hommes parce qu’ils<br />
refusaient d’obéir aux sommations.<br />
On en a aussi perdus, comme Guy, un<br />
copain qui a brûlé dans un camion <strong>de</strong><br />
En effet, l’instauration du cessezle<br />
feu signifiait enfin le règlement<br />
<strong>de</strong> la question algérienne et donc<br />
l’espoir, pour tous les appelés du<br />
contingent, d’une fin rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
combats et d’un retour au pays.<br />
D’ailleurs, quelques semaines plus<br />
tard, lors du referendum organisé<br />
par le Général <strong>de</strong> Gaulle, 90 % <strong>de</strong>s<br />
Français approuvaient la signature<br />
<strong>de</strong> ces accords, apportant ainsi une<br />
reconnaissance tacite à cette date<br />
du 19 mars 1962.<br />
Celle-ci marquait donc l’achèvement<br />
<strong>de</strong> conflits, commencés 10 ans plus<br />
tôt en Afrique du Nord et pour<br />
lesquels près <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux millions <strong>de</strong><br />
soldats français furent mobilisés : 50<br />
ans plus tard, la <strong>Ville</strong> se <strong>de</strong>vait <strong>de</strong> les<br />
honorer par cette commémoration !<br />
ravitaillement. Mais en définitive : à<br />
quoi bon tous ces morts ?<br />
J’ai assisté à la projection du film “ La<br />
Guerre d’Algérie ” au Cap, en mars<br />
<strong>de</strong>rnier, et j’en suis ressorti avec un<br />
sentiment d’aigreur. Ce film montre<br />
bien qu’au départ ces gens voulaient<br />
tout simplement vivre libres, rien<br />
d’autre.<br />
En revenant en France, j’ai fait quantité<br />
<strong>de</strong> cauchemars et il m’arrive encore,<br />
cinquante ans après, <strong>de</strong> revivre<br />
ces situations dans mes rêves… Mais<br />
je ne gar<strong>de</strong> aucune rancune. ”<br />
* Algériens engagés sous le drapeau français<br />
Michel Robert<br />
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