l'occultiste Alexandre Bartchenko et le pouvoir ... - Slavica Occitania

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ALEXANDRE ANDREEV
porte de toute évidence à l’année 1924, de l’écrivain
A. K. Vinogradov, selon laquelle Bartchenko essayait d’organiser
une « station spirituelle mentale » en vue, apparemment, d’entrer en
relation avec Shambhala est des plus intéressantes. Et pour y parvenir,
Bartchenko reçut l’aide de collaborateurs de la Glavnauka : de
son directeur, le vieux bolchevik F. N. Petrov, de l’assistant de
celui-ci, R. V. Larikov, du directeur de la section de la préservation
de la nature, V. T. Ter-Oganesov, et de l’orientaliste et éditeur de la
revue Novyj Vostok 31, M. P. Pavlovitch 32. Bartchenko fit connaître
les résultats de ses recherches d’abord à ceux de la Glavnauka qui le
soutenaient lors de « séminaires » organisés régulièrement dans
l’appartement moscovite de F. N. Petrov.
D’après le témoignage de la femme d’Alexandre Kondiain,
Èleanora Kondiain, on sait que le fameux « Schéma universel » était
appliqué à tous les domaines scientifiques et artistiques. Avec l’aide
de ce schéma, Bartchenko et Kondiain localisaient sur un globe
terrestre les centres de la culture la plus ancienne, dont notamment
Shambhala-Agarttha. Ils « appliquaient » ce schéma sur un dessin
des organes internes de l’homme et révèlaient leurs liens avec des
minéraux et des métaux précis. Lors de l’application du Schéma
universel sur un cliché de la façade de la cathédrale de Reims, il
apparut que le schéma était bien connu des architectes d’Europe
occidentale au Moyen Age. Il l’était également des bâtisseurs de
cathédrales russes et on retrouvait des éléments de ce même schéma
dans les ornements « géométriques » des tapis d’Orient.
« Le Schéma universel » de Bartchenko était, de toute évidence,
une copie du célèbre « archéomètre » de Saint-Yves d’Alveydre, ou
« planisphère archéométrique », à savoir un instrument constitué de
plusieurs cercles concentriques rotatifs, comportant différents
« éléments de correspondances » : lettres d’alphabets anciens, notes
de musique, couleurs, symboles planétaires et autres. Saint-Yves,
qui œuvra pendant quinze ans à la création de cet instrument,
l’appela la « clef de toutes les religions et sciences de l’antiquité, de
même que de la religion universelle et de la science universelle 33 ».
31. Mixail Pavlovitch (1871-1927), de son vrai nom Mixail Weltmann,
est également le fondateur de l’Institut d’études orientales à Moscou (N.d.T.).
32. Voir S. Šumixin, « Delirium Persecutio », Novoe Literaturnoe Obozrenie, 4,
1993, p. 70.
33. Alexandre Saint-Yves d’Alveydre, L’Archéomètre : clef de toutes les
religions et de toutes les sciences de l’antiquité. Réforme synthétique de tous les arts contemporains,
Paris, Dorbon-ainé, [1911], 332 p. Voir aussi Yves-Fred Boisset, À la