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l'occultiste Alexandre Bartchenko et le pouvoir ... - Slavica Occitania

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308<br />

ALEXANDRE ANDREEV<br />

plus proche du communisme), mais des frères aînés par<br />

l’expérience historique <strong>et</strong> scientifique 53 ».<br />

Ici, il convient de souligner que <strong>Bartchenko</strong> ne copie pas aveuglément<br />

son maître Saint-Yves d’Alveydre, mais reprend ses principa<strong>le</strong>s<br />

idées pour <strong>le</strong>s r<strong>et</strong>ravail<strong>le</strong>r. Ainsi créa-t-il sa propre théorie du<br />

développement cyclique des civilisations (cultures) qu’il exposa en<br />

détail dans son « Mémento pour <strong>le</strong>s membres de la Fraternité unie du<br />

travail ». De même, il estimait <strong>le</strong> « Schéma universel » indispensab<strong>le</strong><br />

à l’avènement de l’époque communiste sur terre ou début du<br />

nouveau « sièc<strong>le</strong> d’or 54 ». Il est évident qu’un type de société synarchique<br />

(<strong>et</strong> en fait théocratique) à la Saint-Yves d’Alveydre était peu<br />

adaptée à l’Union Soviétique <strong>et</strong> c’est la raison pour laquel<strong>le</strong> <strong>Bartchenko</strong><br />

dut renoncer à c<strong>et</strong>te idée. Son idéal social était une « société<br />

» entièrement « déclassée », tel<strong>le</strong> que se la représentaient « <strong>le</strong>s<br />

maîtres du marxisme ». C’est pourquoi <strong>Bartchenko</strong> salua la liquidation<br />

par <strong>le</strong>s bolcheviks des classes possédantes (« économiques ») <strong>et</strong><br />

<strong>le</strong>ur remplacement par des groupes sociaux professionnels, de<br />

même qu’il salua la lutte contre « l’accumulation ». La mise en<br />

pratique de ce programme social devait selon lui conduire à un<br />

assainissement substantiel de l’État <strong>et</strong> de la société dans son ensemb<strong>le</strong>.<br />

Seuls <strong>le</strong>s « détenteurs du secr<strong>et</strong> Duinkhor », du fait de <strong>le</strong>ur<br />

« expérience millénaire d’éducation des classes professionnel<strong>le</strong>s<br />

naturel<strong>le</strong>s », pouvaient aider <strong>le</strong>s bolcheviks à réussir cela. « Toute<br />

personne initiée au secr<strong>et</strong> Duinkhor, doit reconnaître en son âme <strong>et</strong><br />

conscience, affirmait <strong>Bartchenko</strong> en 1927, que seu<strong>le</strong> une tel<strong>le</strong><br />

division de la société est à même de transformer l’humanité en un<br />

refl<strong>et</strong> vivant de la vie saine de Bouddha, dans <strong>le</strong>quel toutes <strong>le</strong>s<br />

parties du corps se développent <strong>et</strong> se renforcent mutuel<strong>le</strong>ment <strong>et</strong><br />

ne luttent pas <strong>le</strong>s unes contre <strong>le</strong>s autres comme el<strong>le</strong>s <strong>le</strong> font à<br />

présent en m<strong>et</strong>tant en péril l’ensemb<strong>le</strong> du corps 55 ».<br />

Ces pensées de <strong>Bartchenko</strong> font de façon étonnante écho aux<br />

idées d’un autre homme en quête de Shambhala, <strong>le</strong> peintre émigré<br />

N. K. Roerich, qui lui aussi oeuvra à la fusion du communisme <strong>et</strong><br />

du bouddhisme. À l’été 1926, visitant Moscou en qualité de messager<br />

de la Fraternité himalayenne, Roerich, à la façon de <strong>Bartchenko</strong>,<br />

tenta de convaincre <strong>le</strong>s chefs soviétiques de reconnaître dans <strong>le</strong><br />

bouddhisme une « doctrine communiste ». Alors, était-il dit dans <strong>le</strong><br />

fameux message des Mahatmas transmis par Roerich aux dirigeants<br />

soviétiques, « nos Communautés pourront apporter <strong>le</strong>ur aide de<br />

53. Ibid., p. 337-338.<br />

54. Ibid., p. 313.<br />

55. L<strong>et</strong>tre du 24 mars 1927, NARB, fonds 1, inv. 1, dossier 966, f. 9-10.

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