Enterrer la hache - Libération Afrique
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2 <strong>Enterrer</strong> <strong>la</strong> <strong>hache</strong><br />
1 Recommandations<br />
Le Conseil de Sécurité des Nations Unies<br />
(CSNU) devrait :<br />
● Imposer immédiatement un embargo total sur<br />
les exportations et le transport du bois libérien<br />
et sur son importation par d’autres pays. Un tel<br />
embargo doit être maintenu jusqu'à ce qu'il soit<br />
prouvé que ce commerce ne contribue pas à un<br />
groupe armé quelconque, dont les anciens<br />
combattants du Front Révolutionnaire Uni<br />
(FRU) et les milices des compagnies du bois.<br />
● Mandater tout nouveau groupe d’experts sur le<br />
Liberia pour enquêter en profondeur sur le<br />
rôle joué par l'industrie forestière libérienne<br />
dans <strong>la</strong> déstabilisation nationale et régionale,<br />
afin de permettre au CSNU et à <strong>la</strong> communauté<br />
internationale d'avoir une connaissance<br />
approfondie du rôle de cette industrie. Le<br />
CSNU doit s’assurer de <strong>la</strong> participation à cette<br />
enquête d'un expert possédant une grande<br />
expérience de l’industrie du bois.<br />
● Mandater tout nouveau groupe d’experts sur le<br />
Liberia pour enquêter en profondeur sur toute<br />
autre industrie libérienne qui pourrait<br />
contribuer à <strong>la</strong> violence et à <strong>la</strong> vio<strong>la</strong>tion des<br />
droits humains en <strong>Afrique</strong> de l'Ouest.<br />
● Reconnaître le rôle significatif du bois dans le<br />
financement de conflits, et convenir d’une<br />
définition du « bois du conflit » et de <strong>la</strong><br />
manière dont il est exploité comme ressource<br />
pour <strong>la</strong> guerre, tout comme les diamants et le<br />
pétrole. Le commerce du bois du conflit devrait<br />
être interdit par <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion internationale<br />
(Voir <strong>la</strong> définition de Global Witness qui suit).<br />
Le secrétaire général des Nations Unies devrait :<br />
● S’assurer qu’il y aura une nouvelle étude de<br />
l'impact possible sur le domaine humanitaire<br />
de sanctions contre l’industrie du bois. Une<br />
telle étude doit aussi porter sur les effets<br />
négatifs que pourrait avoir cette industrie sur <strong>la</strong><br />
popu<strong>la</strong>tion libérienne. Le secrétaire général<br />
doit s’assurer que ces informations sont<br />
vérifiables de manière indépendante et qu'elles<br />
proviennent de sources impartiales.<br />
La Communauté internationale devrait :<br />
● Augmenter l'aide humanitaire au Liberia par<br />
l’intermédiaire des agences des Nations Unies<br />
et des organisations non-gouvernementales<br />
(ONG). Les pays donneurs doivent s’assurer<br />
que les popu<strong>la</strong>tions du Liberia recevront l'aide<br />
nécessaire jusqu’à ce que leur pays retrouve <strong>la</strong><br />
stabilité et <strong>la</strong> paix.<br />
● Vérifier que tous les pays exportateurs<br />
d’armements s’abstiennent de vendre des<br />
armes au Mano River Union ou de soutenir les<br />
groupes de rebelles armés, comme les Libériens<br />
unis pour <strong>la</strong> réconciliation et <strong>la</strong> démocratie<br />
(LURD) en Guinée, au Liberia et en Sierra<br />
Leone.<br />
Les gouvernements français et chinois devraient :<br />
● Mettre de côté leurs éventuels intérêts politiques<br />
et économiques pour être des participants<br />
impartiaux dans les délibérations du CSNU sur les<br />
sanctions contre l'industrie du bois au Liberia.<br />
Le gouvernement du Liberia devrait :<br />
● Vérifier que les compagnies travail<strong>la</strong>nt au<br />
Liberia, plus particulièrement l’Oriental Timber<br />
Company (OTC), <strong>la</strong> Royal Timber Company (RTC)<br />
et <strong>la</strong> Mary<strong>la</strong>nd Wood Processing Industries<br />
(MWPI) arrêtent immédiatement leur<br />
importation illicite d’armes au Liberia et leur<br />
transport à l’intérieur du Liberia<br />
● Vérifier que les compagnies forestières opérant<br />
dans le pays le font selon <strong>la</strong> loi, qu’elles<br />
n'emploient pas de milices armées et qu’elles<br />
arrêtent immédiatement toute vio<strong>la</strong>tion des<br />
droits de l'homme à l'égard de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion du<br />
Liberia.<br />
● Contrôler que l’industrie du bois du pays est<br />
gérée selon les meilleures normes<br />
internationales de développement durable des<br />
forêts, et que tous les revenus du bois dus à<br />
l’État sont versés à <strong>la</strong> Banque Centrale du<br />
Liberia et ne servent pas à payer les dépenses<br />
hors du budget de l’Hôtel de l’Exécutif<br />
(Executive Mansion).<br />
Les entreprises forestières en activité au<br />
Liberia devraient :<br />
● « Divulguer ce qu’elles paient ». Les sociétés<br />
forestières devraient rendre public l’ensemble<br />
des informations sur les taxes, redevances, droits<br />
et autres transactions avec le gouvernement<br />
libérien et/ou d’autres entités du secteur public,<br />
afin de créer une transparence et ainsi permettre<br />
à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion libérienne de poser des questions<br />
sur les dépenses publiques.