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ue 4.2 S3 : la relation d'aide

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PLAN :<br />

F Collet<br />

I Horeau<br />

Introduction.<br />

Institut de formation en soins infirmiers<br />

Institut de formation aide-soignant<br />

UE <strong>4.2</strong> <strong>S3</strong> Soins re<strong>la</strong>tionnels<br />

I. Définition.<br />

II. L’approche rogérienne.<br />

LA RELATION D'AIDE<br />

III. Les principes de <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion d’aide.<br />

IV. Les caractéristiq<strong>ue</strong>s de <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion d’aide.<br />

V. Les spécificités de <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion d’aide thérapeutiq<strong>ue</strong>.<br />

VI. Les attitudes favorisantes.<br />

VII. Les techniq<strong>ue</strong>s de communication.<br />

Conclusion.<br />

Bibliographie.<br />

Promotion :<br />

2011/2014<br />

Année :<br />

2012/2013<br />

La re<strong>la</strong>tion d’aide /B DUPIN, I HOREAU/ septembre 2012 Page 1


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Institut de formation en soins infirmiers<br />

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INTRODUCTION:<br />

Promotion :<br />

2011/2014<br />

Année :<br />

2012/2013<br />

Nous avons vu q<strong>ue</strong> toute re<strong>la</strong>tion entre le soignant et le soigné nécessite <strong>la</strong> prise en compte d'un<br />

mode de communication réfléchi et adapté à <strong>la</strong> situation,<br />

Chaq<strong>ue</strong> nouvel échange donne lieu à une adaptation de notre façon de communiq<strong>ue</strong>r avec <strong>la</strong><br />

personne soignée; tout dépend du contexte, bien sûr, mais surtout de l'intentionnalité de ce moment<br />

de re<strong>la</strong>tion.<br />

La re<strong>la</strong>tion <strong>d'aide</strong> est une approche singulière, liée à <strong>la</strong> demande de <strong>la</strong> personne soignée ou à notre<br />

propre observation et/ou interprétation du besoin de communication de celle-ci.<br />

Elle devient thérapeutiq<strong>ue</strong> sur l'impulsion du soignant qui va se servir de cet échange pour pousser<br />

le soigné à s'impliq<strong>ue</strong>r dans sa propre prise en soins. Dans ce cas précis, <strong>la</strong> communication établie<br />

va répondre à des normes particulières. C'est une approche humaniste du soin, <strong>la</strong> difficulté étant de<br />

gérer les risq<strong>ue</strong>s de transferts et les impacts émotionnels sur chacun de participants.<br />

La re<strong>la</strong>tion <strong>d'aide</strong> s'inscrit dans <strong>la</strong> réflexion cliniq<strong>ue</strong> infirmière ; c'est l'accompagnement de l'aidé<br />

qui en mobilisant lui-même ses ressources doit retrouver <strong>la</strong> solution. La re<strong>la</strong>tion est réfléchie et<br />

professionnelle, elle est à différencier des autres aspects de <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion soignant-soigné.<br />

Cette re<strong>la</strong>tion <strong>d'aide</strong> nécessite :<br />

• Le positionnement de l'infirmier dans son rôle propre<br />

• Des compétences et de l'expérience<br />

Elle apporte un changement, un mieux-être, une adaptation à l'aidé par ce processus re<strong>la</strong>tionnel qui<br />

est <strong>la</strong> synthèse de deux autres processus : <strong>la</strong> prise de conscience de soi et l'entretien.<br />

Accompagnement de <strong>la</strong> personne aidée à déterminer ses compétences, ses ressources, afin de<br />

développer des stratégies d'adaptation efficaces.<br />

I. Définition :<br />

Selon Carl Rogers 1 :<br />

«Situation dans <strong>la</strong>q<strong>ue</strong>lle l’un des participants cherche à favoriser chez l’un ou l’autre ou chez les<br />

deux, une appréciation plus grande des ressources <strong>la</strong>tentes de l’individu ainsi qu’une plus grande<br />

possibilité d’expression et un meilleur usage fonctionnel de ces ressources.»<br />

Selon Jacq<strong>ue</strong>s Chalifour 2 :<br />

«La re<strong>la</strong>tion d’aide consiste en une interaction particulière entre deux personnes, l’infirmière et le<br />

1 Carl Ransom ROGERS (1902 - 1987) psychopédagog<strong>ue</strong> américain, père fondateur de <strong>la</strong> psychologie humaniste<br />

2 Jacq<strong>ue</strong>s CHALIFOUR, professeur à <strong>la</strong> Faculté des sciences infirmières de l'Université Laval (Québec), docteur en soins infirmiers et en psychologie.<br />

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client, chacune contribuant personnellement à <strong>la</strong> recherche et à <strong>la</strong> satisfaction d’un besoin d’aide<br />

présent chez ce dernier. Ce<strong>la</strong> suppose q<strong>ue</strong> l’infirmière qui vit cette re<strong>la</strong>tion adopte une façon d’être<br />

et de communiq<strong>ue</strong>r qui soit fonction des buts poursuivis. Ces buts sont à <strong>la</strong> fois liés à <strong>la</strong> demande<br />

du bénéficiaire et à <strong>la</strong> compréhension q<strong>ue</strong> <strong>la</strong> professionnelle possède de son rôle.»<br />

Selon Alex Mucchielli 3 :<br />

«La re<strong>la</strong>tion d’aide est une re<strong>la</strong>tion professionnelle dans <strong>la</strong>q<strong>ue</strong>lle une personne doit être assistée<br />

pour opérer son ajustement personnel à une situation à <strong>la</strong>q<strong>ue</strong>lle elle ne s’adaptait pas normalement.<br />

Ceci suppose q<strong>ue</strong> l’aidant est capable de deux actions spécifiq<strong>ue</strong>s :<br />

1 ère : Comprendre le problème dans les termes où il se pose pour tel individu singulier dans son<br />

exigence singulière.<br />

2 ème : Aider le client à évol<strong>ue</strong>r personnellement dans le sens de sa meilleure adaptation sociale.»<br />

II. L'approche rogérienne:<br />

Pour ce psychothérapeute américain, <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion <strong>d'aide</strong> doit être centrée sur le sujet et basée sur le<br />

«non jugement» et <strong>la</strong> «non directivité», pour considérer <strong>la</strong> situation telle qu'elle est véc<strong>ue</strong>. Liée à un<br />

comportement empreint de re<strong>la</strong>tions humaines, c'est l'expérience du sujet qui doit lui servir de guide.<br />

La re<strong>la</strong>tion <strong>d'aide</strong> est basée sur :<br />

L'acceptation de l'autre,<br />

L'écoute et <strong>la</strong> compréhension authentiq<strong>ue</strong>,<br />

Les limites du rôle du thérapeute,<br />

L'utilisation de <strong>la</strong> reformu<strong>la</strong>tion, techniq<strong>ue</strong> applicable aux soins, permettant de renvoyer à<br />

l'autre l'image de son propre discours,<br />

Une vision humaniste et non directive de l'entretien.<br />

III. Les principes de <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion d’aide:<br />

Cette re<strong>la</strong>tion est basée, pour C. ROGERS, sur 2 principes:<br />

L’empathie : processus intellect<strong>ue</strong>l permettant au thérapeute d’être capable, sous un mode<br />

imaginaire, de se p<strong>la</strong>cer dans le «rôle» de l’autre, afin de saisir les sentiments, points de v<strong>ue</strong>,<br />

attitudes et tendances propres à ce dernier dans cette situation singulière.<br />

En d’autres termes c’est l’habileté à répondre correctement aux q<strong>ue</strong>stions : «Comment je me<br />

sentirai ou j’agirai dans <strong>la</strong> situation si j’étais à sa p<strong>la</strong>ce ? ».<br />

Selon Alex MUCCHIELLI: c’est l’«Effort de décentration par rapport à soi pour rentrer dans<br />

l’univers de l’autre et le comprendre humainement».<br />

La congr<strong>ue</strong>nce : c’est <strong>la</strong> capacité du thérapeute à demeurer lui-même dans <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion et à<br />

3 Alex MUCCHIELLI, Épistémolog<strong>ue</strong> et spécialiste des sciences de <strong>la</strong> communication. Directeur du Département sciences info-com à l'Université de<br />

Montpellier 3,<br />

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s’exprimer ouvertement quand ce<strong>la</strong> peut faire évol<strong>ue</strong>r cele-ci.<br />

C’est l’accord entre ce q<strong>ue</strong> pense et ressent cette personne, d’une part et ce qu’elle dit et montre<br />

d’autre part. Cet état est observable du fait q<strong>ue</strong> les messages verbaux et non verbaux qu’elle<br />

communiq<strong>ue</strong> vont dans <strong>la</strong> même direction.<br />

IV. Les caractéristiq<strong>ue</strong>s de <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion <strong>d'aide</strong> :<br />

L'aidant doit, de prime abord, favoriser l'instauration d'un lieu d'échange.<br />

La re<strong>la</strong>tion d’aide est, au préa<strong>la</strong>ble, cadrée entre les participants sous forme de contrat. Ce dernier<br />

doit contenir :<br />

• Le rec<strong>ue</strong>il du consentement de <strong>la</strong> personne,<br />

• L'engagement et l’assurance du respect de <strong>la</strong> confidentialité,<br />

• L’engagement et l’implication de <strong>la</strong> personne,<br />

• La possibilité d'interruption,<br />

• L’intentionnalité c<strong>la</strong>rifiée,<br />

• L’assurance du respect du cheminement et de l’objectif de <strong>la</strong> personne<br />

• L’assurance de non abandon<br />

L’entretien se déroule en 4 phases :<br />

• La phase d'approche : basée sur l'écoute et l'observation,<br />

• La phase de col<strong>la</strong>boration et d'approfondissement,<br />

• La phase active : exploration des ressources et du cheminement de l'aide,<br />

• La conclusion : permet au soignant de résumer et de c<strong>la</strong>rifier les décisions prises par l'aidé,<br />

elle peut correspondre au mieux-être du patient.<br />

V. Les spécificités de <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion <strong>d'aide</strong> thérapeutiq<strong>ue</strong>:<br />

Si <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion <strong>d'aide</strong> thérapeutiq<strong>ue</strong> est aussi basée sur l'empathie (par l'utilisation d'une écoute<br />

active) et <strong>la</strong> congr<strong>ue</strong>nce (par l'utilisation d'habiletés spécifiq<strong>ue</strong>s tout en restant soi-même), elle est<br />

soumise à une intentionnalité et un déroulement précis, formalisé et objectivé à l'avance par<br />

l'ensemble des participants (le soigné sera « écouté » par des référents soignants désignés)<br />

L'écoute active vise à <strong>la</strong> compréhension plutôt qu’à l’évaluation du message. Écouter ne signifie<br />

pas seulement entendre, mais plutôt être attentif à <strong>la</strong> personne pour accéder à son vécu.<br />

• faire comprendre à <strong>la</strong> personne qu’il est important pour l’aidant.<br />

• lui permettre d’identifier ses émotions,<br />

• l’aider à identifier ses besoins et ses problèmes,<br />

• l’aider à é<strong>la</strong>borer un p<strong>la</strong>n d’action qui soit réaliste et efficace pour lui.<br />

Elle peut devenir inadéquate si l'aidant reste préoccupé par ses propres réflexions (attraction<br />

positive ou négative du soigné, état physiq<strong>ue</strong> ou préoccupation de l'aidant, empressement à<br />

répondre ...).<br />

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Le soignant doit donc maintenir sa vigi<strong>la</strong>nce lors de ces entretiens pour assurer une écoute<br />

empathiq<strong>ue</strong> et développer sa congr<strong>ue</strong>nce: Faire attention à son « non verbal », au para<strong>la</strong>ngage du<br />

soigné, au contenu de son propre discours, au silence (ceux du soigné et les siens), à ses attitudes.<br />

VI. Les attitudes favorisantes :<br />

L’attitude ou le comportement (souvent inconscient) dépend de notre personnalité. Elles sont<br />

prédispositions permanentes à agir d’une certaine manière vis-à-vis d’autrui, à l’intérieur d’un<br />

groupe restreint ou d’une situation donnée.<br />

Il existe, d’après Elias PORTER 4 , six attitudes élémentaires :<br />

ATTITUDES DEFINITIONS ET INTERACTIONS INDUITES<br />

JUGEMENT<br />

INTERPRETATION<br />

AIDE<br />

Critiq<strong>ue</strong> positive ou négative. Induit une posture de juge et <strong>la</strong><br />

personne jugée réagit en fonction de l’évaluation dont elle est<br />

l’objet ; soit pour s’opposer, soit pour majorer l’évaluation positive.<br />

Le jugement induit une re<strong>la</strong>tion de soumission.<br />

Traduction, explication des idées émises et analyse des<br />

comportements de l’aidé, en fonction des grilles de référence de<br />

l’aidant, permettant à celui-ci de trouver une explication au<br />

problème.<br />

Induit des blocages q<strong>ue</strong> ce soit sur des interprétations positives ou<br />

négatives,<br />

Négatives, elles ne correspondent pas à <strong>la</strong> réalité de l’aidé.<br />

Positives, l’aidé se sent trop dévoilé.<br />

Consiste à manifester de <strong>la</strong> sympathie, de l’adhésion émotionnelle<br />

et/ou intellect<strong>ue</strong>lle, ou de <strong>la</strong> compassion ou du réconfort moral, ou<br />

du partage d’expérience.<br />

Peut produire de l’humiliation (en insistant sur les positions de<br />

faiblesse et d’assistance) et engendrer un sentiment de<br />

dévalorisation.<br />

L’aidé peut alors s’opposer au donateur intrusif ou refuser l’aide.<br />

Ceci permet à l’aidé de retrouver une position acceptable face à son<br />

interlocuteur.<br />

4 . Elias Hull PORTER (1914 – 1987), psycholog<strong>ue</strong> américain, disciple de Carl Rogers. Auteur en 1950 « d’introduction au conseil thérapeutiq<strong>ue</strong> ».<br />

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ENQUETE<br />

SOLUTION IMMEDIATE<br />

COMPREHENSION<br />

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Consiste à poser des q<strong>ue</strong>stions pour en savoir plus, pour vérifier<br />

des intuitions. Peu de personnes apprécient d’être soumises à un<br />

interrogatoire. Le «coupable présumé» cherchera à fuir, voir<br />

mentir, en omettant de tout dire. Il refusera de répondre ou<br />

interrompra ce qu’il al<strong>la</strong>it dire, ou s’opposera.<br />

Consiste à proposer une solution simple («y a qu’a»).<br />

Instit<strong>ue</strong> une re<strong>la</strong>tion décideur/assisté. L’aidé se vit alors comme<br />

q<strong>ue</strong>lqu’un qui compliq<strong>ue</strong> tout et qui est perturbé par des états<br />

d’âme, alors q<strong>ue</strong> <strong>la</strong> solution est simple.<br />

Sensation de ne pas avoir été écouté jusqu’au bout, dans ses<br />

émotions, opinions, interrogations, d’où un refus ou une<br />

opposition.<br />

Compréhension intellect<strong>ue</strong>lle bienveil<strong>la</strong>nte, instaurant une re<strong>la</strong>tion<br />

d’écoutant et d’écouté.<br />

La personne se sentant écoutée pourra développer et approfondir ce<br />

qu’elle a à dire, sans être perturbée par <strong>la</strong> personne à qui elle<br />

s’adresse.<br />

Comme on le voit, l’attitude du soignant peut modifier l’entretien et le rendre inefficace. L’attitude<br />

favorisante est donc <strong>la</strong> compréhension empathiq<strong>ue</strong> : (capacité à s'immerger dans le monde subjectif<br />

et à comprendre <strong>la</strong> perception du monde d'autrui). Elle peut s’accompagner des comportements<br />

suivants :<br />

L'authenticité : accord avec soi-même, être sincère.<br />

L'écoute et l'observation : l'écoute constit<strong>ue</strong> le préa<strong>la</strong>ble à une bonne re<strong>la</strong>tion. Elle est généralisable<br />

à l'ensemble des re<strong>la</strong>tions humaines. L’Ecoute est respect<strong>ue</strong>use sans interprétation<br />

ni jugement.<br />

L'immédiateté : aptitude du soignant à décrire le moment présent dans les messages délivrés<br />

par le soigné et cerner les difficultés de celui-ci.<br />

Le respect chaleureux : accepter l'autre tel qu'il est, le reconnaître dans sa singu<strong>la</strong>rité et favoriser<br />

sa reconnaissance et sa valorisation.<br />

Carl ROGERS donne à peu près les mêmes consignes pour établir une re<strong>la</strong>tion <strong>d'aide</strong>:<br />

une attitude d’intérêt ouvert, c'est-à-dire de disponibilité intégrale, sans préjugé ni a priori<br />

d’aucune sorte, une manière d’être et de faire qui soit un encouragement continu à<br />

l’expression spontanée d’autrui.<br />

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une attitude de non jugement qui permette de tout recevoir, de tout acc<strong>ue</strong>illir, sans critiq<strong>ue</strong> ni<br />

culpabilisation ni conseil.<br />

Une attitude de non-directivité, c'est-à-dire qu’il n’y a pas q<strong>ue</strong>lq<strong>ue</strong> chose de présupposé à<br />

chercher ou à vérifier, et q<strong>ue</strong> le client a l’initiative complète dans sa présentation et dans son<br />

itinéraire.<br />

Une intention authentiq<strong>ue</strong> de comprendre autrui dans sa propre <strong>la</strong>ng<strong>ue</strong>, de penser dans ses<br />

termes, de découvrir son Univers subjectif, c'est-à-dire de découvrir les significations q<strong>ue</strong> <strong>la</strong><br />

situation a pour le client.<br />

Un effort continu pour rester objectif et pour contrôler tout au long de l’entretien ce qui se<br />

passe.<br />

VII. Les techniq<strong>ue</strong>s de communication :<br />

Ces attitudes positives sont amplifiées par l’utilisation de techniq<strong>ue</strong>s de communication favorisant<br />

<strong>la</strong> compréhension mut<strong>ue</strong>lle.<br />

Le reflet simple ou réitération : s'adresse au contenu de <strong>la</strong> communication. Il est bref et consiste à<br />

relever un mot clé ou bien de reproduire les dernières paroles de l'aidé.<br />

La reformu<strong>la</strong>tion : ou reflet de sentiment. Elle a pour but d'extraire le sentiment relié aux paroles et<br />

de le communiq<strong>ue</strong>r au patient. Cette techniq<strong>ue</strong> consiste à redire en d’autres termes et d’une manière<br />

plus concise ou plus explicite, ce q<strong>ue</strong> le soigné vient d’exprimer, et ce<strong>la</strong> de sorte q<strong>ue</strong> l’aidant<br />

obtienne l’accord du sujet. Il est certain de ne pas introduire de différence d’interprétation dans ce<br />

qu’il vient d’écouter. L’aidé est certain de se faire comprendre, et il est ainsi conduit à s’exprimer<br />

davantage.<br />

Les points clés de <strong>la</strong> reformu<strong>la</strong>tion sont :<br />

• Etre attentif à l'aidé, au verbal autant qu'au non verbal ;<br />

• Etre communiquant (l'individu compte plus q<strong>ue</strong> <strong>la</strong> parole) ;<br />

• Avoir pour projet de comprendre et considérer l'écouté ;<br />

• Lui accorder qu'il y ait une raison à sa verbalisation ou à ses réactions ;<br />

• Etre prêt à valider cette raison ;<br />

• L'aider à s’exprimer plus précisément ; ensuite et seulement ensuite apporter des informations<br />

;<br />

L'élucidation : relève des sentiments et des attitudes qui ne découlent pas des paroles mais peuvent<br />

en être déduites. La c<strong>la</strong>rification est l’aspect le plus difficile, et le plus efficace de <strong>la</strong> reformu<strong>la</strong>tion.<br />

Le soigné peut s’exprimer par tâtonnement, de manière désorganisée et/ou confuse. L'élucidation<br />

consiste à mettre en lumière et à renvoyer au sujet le sens de ce qu’il a dit. C’est un recadrage.<br />

L’aidant ne doit rien ajouter à ce q<strong>ue</strong> dit <strong>la</strong> personne, il ne doit pas y avoir d’interprétation à partir<br />

des valeurs du soignant.<br />

La spécificité : attitude par <strong>la</strong>q<strong>ue</strong>lle l'aidant se préoccupe de <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rté et de <strong>la</strong> précision des échanges.<br />

L'aidé est encouragé à décrire, à préciser, à utiliser le mot juste.<br />

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Le partage d'avis et d'informations : utilisation des compétences et de connaissances de l'aidant<br />

dans le contenu des échanges.<br />

La synthèse : l'aidant relève les éléments essentiels en les reliant entre eux par le biais chronologiq<strong>ue</strong>.<br />

Le feed-back : processus verbal et non verbal par leq<strong>ue</strong>l une personne informe l'autre de ses perceptions<br />

et sentiments au sujet de ses comportements. Il renvoie certaines choses qui sont importantes,<br />

fait un retour sur ce qui a été dit.<br />

La révé<strong>la</strong>tion de soi : elle consiste pour l'aidant à informer l'autre de ses perceptions, pensées, ressentis<br />

sans q<strong>ue</strong> ce<strong>la</strong> intervienne dans <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion.<br />

La confrontation : ensemble d'interventions actives visant à <strong>la</strong> réduction de contradictions repérées<br />

dans <strong>la</strong> communication. C'est mettre devant <strong>la</strong> personne des éléments qui ne sont pas c<strong>la</strong>irs ou<br />

dissonants, lui faire percevoir son ambivalence.<br />

Le regard positif inconditionnel : attitude de respect et de confirmation de <strong>la</strong> valeur de chacun.<br />

Respect des choix de <strong>la</strong> personne aidée, capacité à faire confiance à l'autre. Regard positif<br />

bienveil<strong>la</strong>nt inconditionnel sur <strong>la</strong> personne soignée.<br />

Le counseling : Terme employé autant en hospitalier q<strong>ue</strong> dans le monde du travail. Il se définit<br />

comme l'accompagnement psychologiq<strong>ue</strong> dans toutes les sphères de <strong>la</strong> société. Dans le monde du<br />

travail, il représente l'alliance caractérisée par <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration et l'accord mut<strong>ue</strong>l face aux objectifs<br />

communs. Dans le monde hospitalier : le soigné est reconnu comme expert de sa propre vie. La<br />

re<strong>la</strong>tion est un accompagnement aux soins.<br />

La supervision : nécessité pour le superviseur d'avoir suivi une formation, et d'avoir pratiqué sur lui<br />

un travail de développement personnel basé sur <strong>la</strong> connaissance/conscience de soi. Il doit maitriser<br />

les attitudes facilitantes et <strong>la</strong> capacité d'analyse du processus re<strong>la</strong>tionnel.<br />

La règle des trois P en supervision :<br />

• La permission : autorisation donnée à <strong>la</strong> personne supervisée d'exprimer son ressenti au<br />

moment de <strong>la</strong> supervision en lien avec <strong>la</strong> situation cliniq<strong>ue</strong> décrite<br />

• La "puissance" : autorisation donnée à <strong>la</strong> personne supervisée de ressentir car le pouvoir du<br />

superviseur est plus fort q<strong>ue</strong> les interdits engendrés par <strong>la</strong> formu<strong>la</strong>tion, l'exercice professionnel.<br />

• La protection : <strong>la</strong> compétence du superviseur favorise <strong>la</strong> protection contre les effets néfastes<br />

de l'expression des ressentis.<br />

Le superviseur doit aider à vivre dans l'immédiat cette émotion et à réguler le retour dans « l'ici et<br />

maintenant » afin de poursuivre une activité normale après <strong>la</strong> supervision.<br />

Le superviseur doit éval<strong>ue</strong>r l'importance, <strong>la</strong> perception, le sens de l'émotion véc<strong>ue</strong> et vérifier les<br />

moyens dont dispose <strong>la</strong> personne supervisée, en dehors de <strong>la</strong> supervision, pour faire face à ce qu'elle<br />

vient de vivre.<br />

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La re<strong>la</strong>tion <strong>d'aide</strong> est donc une re<strong>la</strong>tion singulière dans le cadre de <strong>la</strong> « re<strong>la</strong>tion soignant/soigné ».<br />

Elle demande au soignant une vigi<strong>la</strong>nce particulière, à <strong>la</strong> fois pour repérer les besoins de<br />

communication aidante du soigné (souvent non exprimés) et maintenir une attitude adéquate lors de<br />

l'entretien. Cette re<strong>la</strong>tion informelle et parfois improvisée deviendra thérapeutiq<strong>ue</strong>, donc formalisée<br />

et prév<strong>ue</strong>, dans le cadre d'un processus spécifiq<strong>ue</strong> de soins (comme dans un suivi psychiatriq<strong>ue</strong> par<br />

exemple).<br />

Tableau comparatif 5 :<br />

RELATION D’AIDE RELATION D’AIDE THERAPEUTIQUE<br />

Elle est souvent imprév<strong>ue</strong>. Elle se déroule à un moment déterminé par les deux<br />

protagonistes (le soignant et le soigné). Elle est de<br />

nature formelle.<br />

Elle s’organise de façon spontanée. Elle est p<strong>la</strong>nifiée dans le temps et prév<strong>ue</strong>.<br />

Elle est implicitement acceptée par l’aidé. Elle est explicitement acceptée par l’aidé, il l’a<br />

demandé.<br />

L’aidé est ouvert à cette re<strong>la</strong>tion L’aidé consent à s’engager dans un processus de<br />

croissance personnelle.<br />

Son approche évol<strong>ue</strong> selon <strong>la</strong> situation et<br />

selon les besoins.<br />

Son approche est réfléchie.<br />

Ses objectifs sont définis par les Ses objectifs peuvent être intentionnellement fixés.<br />

circonstances<br />

Ses objectifs sont le plus souvent à court<br />

terme et les changements qu’elle entraîne<br />

sont mineurs.<br />

C’est un processus qui amène <strong>la</strong> personne<br />

soignée à se sentir plus confiante, plus<br />

épanouie.<br />

L’aidant doit pouvoir établir une re<strong>la</strong>tion de<br />

confiance, être à l’affût du comportement<br />

non verbal, être à l’écoute et faire preuve<br />

d’empathie.<br />

Ses objectifs sont à long terme ainsi q<strong>ue</strong> les<br />

changements qu’elle entraîne.<br />

C’est un processus de nature plutôt didactiq<strong>ue</strong> qui<br />

vise un art de vivre.<br />

L’aidant doit avoir des compétences<br />

interpersonnelles bien intégrées, maîtriser des<br />

attitudes caractéristiq<strong>ue</strong>s de <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion d’aide et de <strong>la</strong><br />

techniq<strong>ue</strong> d’entretien.<br />

« Si tu rencontres un homme qui a faim, ne lui donne pas un poisson, mais apprends lui à pécher »<br />

Confucius Philosophe chinois VI et V ème siècle avant J.C<br />

5 Centre de formation et de développement des compétences – IFSI Bichat C<strong>la</strong>ude Bernard/IFSI René Auffray – AP/HP<br />

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Institut de formation en soins infirmiers<br />

Institut de formation aide-soignant<br />

UE <strong>4.2</strong> <strong>S3</strong> Soins re<strong>la</strong>tionnels<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

Promotion :<br />

2011/2014<br />

Année :<br />

2012/2013<br />

Carl ROGERS :<br />

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Jacq<strong>ue</strong>s CHALIFOUR :<br />

• « La re<strong>la</strong>tion <strong>d'aide</strong> en soins infirmiers. Une perspective holistiq<strong>ue</strong>, humaniste », Editions<br />

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Edition Elsevier-Masson, décembre 2008.<br />

Philippe KAEPPLIN :<br />

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Hélène LAZURE :<br />

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Roger MUCHIELLI :<br />

• « L'entretien Face à Face », ESF, Issy les Moulineaux, 2004 (18e édition).<br />

Alex MUCHIELLI :<br />

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• « Théorie des processus de <strong>la</strong> communication », (en col<strong>la</strong>boration), Armand Colin, Paris,<br />

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• « Une logiq<strong>ue</strong> de <strong>la</strong> communication », SEUIL, Collection Essais. (1972).<br />

Margot PHANEUF :<br />

• « La re<strong>la</strong>tion soignant-soigné. Rencontre et accompagnement », CHENELIERE-Éducation,<br />

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• « Re<strong>la</strong>tion <strong>d'aide</strong> et utilisation thérapeutiq<strong>ue</strong> de soi, des outils pour les soins infirmiers »,<br />

article INFIRESSOURCES, Décembre 2011.<br />

Rev<strong>ue</strong> :<br />

• « Re<strong>la</strong>tion <strong>d'aide</strong> en soins infirmiers », Collectif SFAP, Masson, collection : « savoir et<br />

pratiq<strong>ue</strong> infirmière », 2007.<br />

La re<strong>la</strong>tion d’aide /B DUPIN, I HOREAU/ septembre 2012 Page 10

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