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GRAINES DE FRANCE<br />
La stratégie du « ni ni » <strong>de</strong> l’UMP refusant <strong>de</strong> constituer <strong>de</strong>s fronts républicains<br />
avec la gauche en cas <strong>de</strong> triangulaire avec le FN constitue également une semi<br />
victoire pour celui-ci car il revient à mettre sur un même plan extrême droite et<br />
extrême gauche. Alors qu’une partie <strong>de</strong> son électorat s’était détournée <strong>de</strong> lui en<br />
2007, il parvient non seulement à le récupérer, mais à faire mieux qu’en 2002 et<br />
aussi, comme on le verra, à détruire le cordon sanitaire qui le séparait <strong>de</strong> la droite<br />
parlementaire. Marine LE PEN clame ainsi qu’une recomposition politique est à<br />
l’œuvre : « Il existe une recomposition politique qu’ils refusent <strong>de</strong> voir pour <strong>de</strong>s raisons<br />
idéologiques ». 31<br />
De son côté, Louis ALIOT affirme : « Sous la pression du peuple, l’UMP est en train<br />
d’abandonner petit à petit cette stratégie absur<strong>de</strong> du cordon sanitaire. Le verrou est en train <strong>de</strong><br />
sauter» «Il faut que les Français poussent encore un peu pour qu’il explose ». 32<br />
Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s déclarations, qu’en est-il exactement dans la population par rapport à<br />
ces transformations du FN ? Les sondages n’ont cessé au cours <strong>de</strong> la campagne <strong>de</strong><br />
souligner le poids grandissant <strong>de</strong> Marine LE PEN.<br />
Ainsi, le 13 janvier 2012, <strong>de</strong>ux sondages montrent une poussée <strong>de</strong> Marine LE PEN<br />
dans les intentions <strong>de</strong> vote au premier tour, la prési<strong>de</strong>nte du Front national<br />
recueillant 19% selon CSA et 21,5% selon l’Ifop, en troisième position <strong>de</strong>rrière<br />
François HOLLANDE et Nicolas SARKOZY 33 .<br />
Le baromètre TNS Sofres réalisé pour <strong>France</strong> Info, Le Mon<strong>de</strong> et Canal+ témoigne<br />
que, <strong>de</strong>puis un quart <strong>de</strong> siècle, l'adhésion aux idées du FN n'a jamais été aussi<br />
élevée (31 %) dans l'opinion publique et que, à l'inverse, le rejet catégorique <strong>de</strong> ces<br />
idées n'a jamais été aussi faible (35%). 34 Dans sa note, l'institut <strong>de</strong> sondage précise<br />
que « cette porosité plus forte <strong>de</strong> l'opinion à l'égard <strong>de</strong>s idées du FN correspond plus à une forme<br />
<strong>de</strong> banalisation du parti plutôt qu'à un fort regain d'adhésion à l'égard <strong>de</strong> ses idées phares, qui<br />
restent à <strong>de</strong>s niveaux relativement stables ».<br />
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