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Evolution géologique du domaine Péri-Calédonien. Rapport de Thèse

Evolution géologique du domaine Péri-Calédonien. Rapport de Thèse

Evolution géologique du domaine Péri-Calédonien. Rapport de Thèse

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Soutenue le : 19 Mars 1999<br />

Devant le jury composé <strong>de</strong><br />

<strong>Thèse</strong><br />

présentée à<br />

L’Université <strong>de</strong> Bretagne Occi<strong>de</strong>ntale<br />

par Sabrina Van <strong>de</strong> Beuque<br />

pour l’obtention <strong>du</strong> titre <strong>de</strong> Docteur<br />

Spécialité : Géosciences Marines<br />

EVOLUTION GEOLOGIQUE<br />

DU DOMAINE PERI-CALEDONIEN<br />

(SUD OUEST PACIFIQUE)<br />

A. Bonneville, Professeur à l’Université Française <strong>du</strong> Pacifique Tahiti <strong>Rapport</strong>eur<br />

D. Cluzel, Professeur à l’Université d’Orléans <strong>Rapport</strong>eur<br />

T. Juteau, Professeur à l’Université <strong>de</strong> Bretagne Occi<strong>de</strong>ntale Prési<strong>de</strong>nt<br />

Y. Lagabrielle, Professeur à l’Université <strong>de</strong> Bretagne Occi<strong>de</strong>ntale Examinateur<br />

J.-P. Réhault, Professeur à l’Université <strong>de</strong> Bretagne Occi<strong>de</strong>ntale Examinateur<br />

Y. Lafoy, Ingénieur au Services <strong>de</strong>s Mines et <strong>de</strong> l’Energie Examinateur<br />

J.-M. Auzen<strong>de</strong>, Chercheur IFREMER Directeur<br />

Partenaires : ETAT, TERRITOIRE ET PROVINCES DE NOUVELLE-CALEDONIE, IFREMER, IRD, SHOM, UFP


Remerciements<br />

Ce travail a été réalisé et financé dans le cadre <strong>du</strong> programme ZoNéCo. Je tiens à remercier, à<br />

cet effet M. Jean-Yves Ollivaud, Chef <strong>du</strong> Service <strong>de</strong>s Métho<strong>de</strong>s Administratives et <strong>de</strong><br />

l’Informatique.<br />

J’adresse un vif remerciement à mon Directeur <strong>de</strong> <strong>Thèse</strong> M. Jean-Marie Auzen<strong>de</strong>, pour ces<br />

trois années passées sous sa tutelle et <strong>du</strong>rant lesquelles j’ai pu apprécier sa parfaite<br />

disponibilité, son savoir et son dynamisme.<br />

Je tiens à remercier mes <strong>de</strong>ux rapporteurs :<br />

M. Dominique Cluzel avec qui j’ai pu découvrir l’histoire <strong>géologique</strong> <strong>de</strong> la Nouvelle-<br />

Calédonie et qui a su après son retour en métropole rester disponible en acceptant <strong>de</strong> suivre<br />

l’évolution <strong>du</strong> manuscrit.<br />

M. Alain Bonneville pour la qualité <strong>de</strong> son accueil dans le Laboratoire <strong>de</strong> Géosciences<br />

Marines <strong>de</strong> l’Université Française <strong>du</strong> Pacifique à Tahiti, lors <strong>de</strong> ma mission réalisée en<br />

collaboration entre les programmes ZoNéCo et ZEPOLYF.<br />

Je tiens à remercier l’équipe <strong>de</strong> Géologie et <strong>de</strong> Géophysique <strong>du</strong> centre IRD (ex-ORSTOM) <strong>de</strong><br />

Nouméa : Stéphane Calmant grâce à qui j’ai pu travailler dans <strong>de</strong> bonnes conditions ; Bernard<br />

Pelletier pour son savoir scientifique concernant la géodynamique <strong>de</strong> la région <strong>du</strong> Sud-Ouest<br />

Pacifique ; Marc Regnier pour les nombreuses discussions sur la sismologie et Guy Cabioch<br />

pour celles concernant la géologie « quaternaire » <strong>Calédonien</strong>ne ; Cathy Baldassari pour sa<br />

gentillesse et le support technique qu’elle m’a apporté ; Jean-Philippe Camina<strong>de</strong> pour sa<br />

disponibilité et sa patience ; Pierre Lebellegard et Franck Magron pour leur constante ai<strong>de</strong> en<br />

informatique ; René Grandperrin pour sa gentillesse et ses encouragements et enfin Julien<br />

Perrier, François Missegue, Stéphane Bernard-Peyre, Jean-Louis Laurent, Mathieu Boda,<br />

Jocelyne Bonneau et John Butscher.<br />

Je tiens à remercier l’équipe <strong>de</strong> la SGVL (Service <strong>de</strong> Gestion et <strong>de</strong> Valorisation Locale),<br />

section informatique scientifique élaborée par le programme ZoNéCo et plus particulièrement<br />

Liliane Durand Saint Omer, Emmanuel Bouniot et Fabien Juffroy pour leur gran<strong>de</strong><br />

disponibilité.<br />

Je tiens aussi à remercier Lydie Sichoix pour son parfait encadrement, à Tahiti, lors <strong>de</strong><br />

l’élaboration <strong>de</strong> la carte <strong>de</strong> topographie prédite <strong>de</strong> la zone économique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie<br />

et son entière disponibilité non seulement <strong>du</strong>rant mon séjour en Polynésie et jusqu’à la fin <strong>de</strong><br />

la rédaction <strong>de</strong> mon manuscrit.<br />

Merci à Yves Lagabrielle pour avoir participé à la correction <strong>de</strong> mon travail ; à Paul Beuzart<br />

pour ses encouragements.<br />

- i -


Remerciements<br />

Je tiens à remercier les membres <strong>du</strong> Jury d’avoir accepté <strong>de</strong> juger ce travail.<br />

Mes remerciements les plus chaleureux à Françoise Auzen<strong>de</strong> pour son soutien permanent.<br />

Un immense merci à « ma fine équipe <strong>de</strong> bretons préférés, Morgane, Janick et Philippe » pour<br />

leur gentillesse, leur générosité, grâce à qui j’ai pu découvrir la Nouvelle-Calédonie et avec<br />

lesquels j’ai partagé <strong>de</strong>s moments inoubliables. Un grand merci à Philippe pour son ai<strong>de</strong><br />

<strong>du</strong>rant les longues soirées et <strong>de</strong>rniers week-end passés à l’ORSTOM.<br />

Enfin, je tiens à remercier mes parents, ma « famille » et les « rapportés » pour leur soutien,<br />

leur très forte présence malgré la distance qui nous a séparé <strong>du</strong>rant ces trois années. Je tiens<br />

tout particulièrement à remercier mon Père pour son enthousiasme à m’avoir donné envie <strong>de</strong><br />

continuer.<br />

- ii -


TABLE DES MATIERES<br />

EVOLUTION GEOLOGIQUE DU DOMAINE PERI-CALEDONIEN<br />

TABLE DES MATIERES<br />

(SUD OUEST PACIFIQUE)<br />

Remerciements i<br />

INTRODUCTION 5<br />

Les données utilisées 8<br />

PARTIE 1 13<br />

CONTEXTE GEODYNAMIQUE DE LA REGION DU SUD-OUEST PACIFIQUE ET<br />

PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE 13<br />

Chapitre I 18<br />

Contexte géodynamique <strong>de</strong> la région <strong>du</strong> Sud-Ouest Pacifique 18<br />

I-1 La phase anté-Crétacé inférieur 18<br />

I-2 La phase comprise entre le Crétacé inférieur et le Crétacé supérieur 20<br />

I-3 La phase comprise entre le Paléocène et l’Actuel 22<br />

Chapitre II 25<br />

Présentation <strong>de</strong> la zone d’étu<strong>de</strong> : le <strong>domaine</strong> péri-<strong>Calédonien</strong> (Sud-Ouest Pacifique) 25<br />

PARTIE 2 31<br />

LA ZONE OUEST CALEDONIE 31<br />

Chapitre I 34<br />

Les travaux antérieurs 34<br />

I-1 Nature et structure <strong>du</strong> substratum 35<br />

I-2 La couverture sédimentaire 37<br />

I-2.1 Les formations <strong>de</strong> la phase anté-Crétacé inférieur 37<br />

I-2.2 Les formations contemporaines <strong>de</strong> l’accrétion océanique 37<br />

I-2.3 Les formations post-tectoniques 40<br />

I-3 La formation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe 40<br />

I-4 L’ouverture <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et <strong>de</strong> Fairway 42<br />

I-5 La formation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway 43<br />

Chapitre II 44<br />

Analyse <strong>de</strong>s données 44<br />

II-1 Les données <strong>de</strong> bathymétrie 44<br />

II-1.1 Le banc <strong>de</strong> Coriolis 44<br />

II-1.2 L’alignement <strong>de</strong>s Chesterfield 46<br />

II-1.3 Le bassin Nord <strong>de</strong> Lord Howe 48<br />

II-1.4 La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe 48<br />

II-1.5 Le bassin <strong>de</strong> Fairway 50<br />

II-1.6 Le banc <strong>de</strong> Lansdowne 51<br />

II-1.7 La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway 52<br />

II-1.8 Le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie 53<br />

- 1 -


TABLE DES MATIERES<br />

II-1.9 Conclusion 53<br />

II-2 Les données <strong>de</strong> sismique 54<br />

II-2.1 Nature et structure <strong>du</strong> substratum 55<br />

II-2.2 Le remplissage sédimentaire 74<br />

II-2.2.1 La séquence V 75<br />

II-2.2.2 La séquence IV 76<br />

II-2.2.3 La séquence III 77<br />

II-2.2.4 La séquence II 79<br />

II-2.2.5 La séquence I 79<br />

II-2.2.6 Conclusion 84<br />

II-3 Les données <strong>de</strong> gravimétrie et <strong>de</strong> magnétisme 85<br />

II-3.1 Les données <strong>de</strong> gravimétrie 85<br />

II-3.2 Les données <strong>de</strong> magnétisme 87<br />

II-3.3 Conclusion 90<br />

Chapitre III 92<br />

Discussion et conclusion 92<br />

III-1 Nature et structure <strong>du</strong> substratum 92<br />

III-2 La couverture sédimentaire 94<br />

III-2.1 Estimation <strong>de</strong> l’âge <strong>de</strong>s séquences sédimentaires i<strong>de</strong>ntifiées sur les profils sismiques 94<br />

III-2.2 Les différentes phases <strong>de</strong> la mise en place <strong>de</strong> la couverture sédimentaire 98<br />

III-2.2.1 Les formations <strong>de</strong> la phase anté-Crétacé inférieur 98<br />

III-2.2.2 Les formations contemporaines <strong>du</strong> rifting et <strong>de</strong> l’accrétion océanique 98<br />

III-2.2.3 Les formations post-tectoniques 99<br />

III-3 Tectonique et volcanisme <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe 99<br />

III-4 L’ouverture <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et <strong>de</strong> Fairway et la formation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway 100<br />

PARTIE 3 103<br />

LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE 103<br />

Chapitre I 106<br />

Les travaux antérieurs 106<br />

I-1 Nature et structure <strong>du</strong> substratum 106<br />

I-2 La couverture sédimentaire 112<br />

I-2.1 Les formations <strong>de</strong> la phase anté-Crétacé inférieur 113<br />

I-2.2 Les formations contemporaines <strong>de</strong> l’accrétion océanique 114<br />

I-2.3 Les formations post-tectoniques 115<br />

I-3 L’âge <strong>de</strong> formation <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté 118<br />

I-4 La mise en place <strong>de</strong> la nappe ophiolitique 119<br />

I-5 La formation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté 125<br />

I-6 Les effets <strong>de</strong> la sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> la collision entre la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et l’arc <strong>de</strong>s<br />

Nouvelles-Hebri<strong>de</strong>s 126<br />

I-7 Conclusion 129<br />

Chapitre II 130<br />

Analyse <strong>de</strong>s données 130<br />

II-1 Les données <strong>de</strong> bathymétrie 130<br />

II-1.1 Le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie 131<br />

II-1.2 Le bassin Ouest-<strong>Calédonien</strong> 132<br />

II-1.3 La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk 132<br />

II-1.4 Le bassin <strong>de</strong>s Loyauté 135<br />

II-1.5 La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté 137<br />

II-1.6 Le bassin Nord Loyauté 139<br />

II-1.7 Le bassin Sud-Fidjien 139<br />

II-1.8 La fosse <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s 139<br />

II-1.9 Le bassin Nord-Fidjien 140<br />

II-1.9 Conclusion 140<br />

- 2 -


TABLE DES MATIERES<br />

II-2 Les données <strong>de</strong> sismique 142<br />

II-2.1 Nature et structure <strong>du</strong> substratum 142<br />

II-2.1.1 La Zone Est Calédonie 142<br />

II-2.1.2 La Zone Sud Calédonie 153<br />

II-2.2 La couverture sédimentaire 163<br />

II-2.2.1 La séquence V 163<br />

II-2.2.2 La séquence IV 164<br />

II-2.2.3 La séquence III 164<br />

II-2.2.4 La séquence II 166<br />

II-2.2.5 La séquence I 167<br />

II-2.2.6 Conclusion 168<br />

II-3 Les données <strong>de</strong> gravimétrie et <strong>de</strong> magnétisme 172<br />

II-3.1 Les données <strong>de</strong> gravimétrie 172<br />

II-3.2 Les données <strong>de</strong> magnétisme 177<br />

II-3 Conclusion 182<br />

Chapitre III 183<br />

Discussion et conclusion 183<br />

III-1 Nature et structure <strong>du</strong> substratum 183<br />

III-1.1 La Zone Est Calédonie 183<br />

III-1.2 La Zone Sud Calédonie 186<br />

III-2 La couverture sédimentaire 188<br />

III-3 L’âge <strong>de</strong> formation <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté 191<br />

III-4 La mise en place <strong>de</strong> la nappe ophiolitique 193<br />

III-5 La formation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté 196<br />

III-6 La déformation liée à la collision 199<br />

PARTIE 4 201<br />

LE PROGRAMME ZoNéCo : EVALUATION DES RESSOURCES VIVANTES ET NON<br />

VIVANTES DE LA ZONE ECONOMIQUE DE NOUVELLE-CALEDONIE 201<br />

Chapitre I 205<br />

Les données antérieures au programme 205<br />

Chapitre II 213<br />

Le programme ZoNéCo 213<br />

II-1 Métho<strong>de</strong> 213<br />

II-2 Le déroulement <strong>du</strong> programme 214<br />

II-2.1 La phase stratégique 214<br />

II-2.1.1 Les campagnes <strong>de</strong> reconnaissance bathymétrique 215<br />

II-2.1.2 Synthèse <strong>de</strong>s travaux antérieurs 217<br />

II-2.2 La phase tactique 220<br />

II-2.2.1 Les campagnes <strong>de</strong> pêches exploratoires 220<br />

II-2.2.2 Les campagnes <strong>de</strong> géologie 221<br />

II-2.2.3 L’environnement hydroclimatique 222<br />

Chapitre III 225<br />

Les ressources vivantes 225<br />

Chapitre IV 227<br />

Les ressources non-vivantes 227<br />

Chapitre V 231<br />

L’avenir <strong>du</strong> programme 231<br />

- 3 -


TABLE DES MATIERES<br />

PARTIE 5 233<br />

CONCLUSIONS GENERALES 233<br />

I Les grands apports <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> 235<br />

• Le remplissage sédimentaire 235<br />

• La tectonique et le volcanisme tertiaire sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe 237<br />

• La formation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway 237<br />

• Les prolongations septentrionale et méridionale <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong>s ophiolites <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie 238<br />

• La formation <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté 238<br />

• Le volcanisme <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté 239<br />

II Reconstitution géodynamique 239<br />

• La phase anté-Crétacé inférieur 239<br />

• La phase comprise entre le Crétacé inférieur et le Crétacé supérieur 240<br />

• La phase comprise entre le Paléocène et l’Actuel 240<br />

III Les ressources marines <strong>de</strong> la zone économique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie 245<br />

IV Les perspectives 245<br />

BIBLIOGRAPHIE 247<br />

LISTE DES PUBLICATIONS 261<br />

LISTE DES FIGURES 265<br />

- 4 -


INTRODUCTION<br />

INTRODUCTION<br />

- 5 -


INTRODUCTION<br />

-12000-6000 -5500 -5000 -4500 -4000 -3500 -3000 -2500 -2000 -1500 -1000 -500 0 100 200 300 500 1000 2000 3000 4000 9000<br />

120E 120<br />

120E 120<br />

130E 130<br />

130E 130<br />

140E 140<br />

140E 140<br />

150E 150<br />

150E 150<br />

160E 160<br />

40S 40 40S 40<br />

30S 30 30S 30<br />

20S 20 20S 20<br />

10S 10 10S 10<br />

0S 0 0S 0<br />

PNG<br />

-10S -10 -10S -10<br />

-20S -20 -20S -20<br />

-30S -30 -30S -30<br />

-40S -40 -40S -40<br />

160E 160<br />

Fig.I : Situation <strong>de</strong> la région <strong>du</strong> Sud Ouest Pacifique dans l'Ouest Pacifique; données : Smith et Sandwell (1997); couleurs et<br />

réalisation D. Aslanian IFREMER-Brest (aslanian@ifremer.fr); profon<strong>de</strong>urs en mètres; PNG: Papouasie-Nouvelle Guinée;<br />

NC: N ouvelle-Calédonie; NZ: Nouvelle-Zélan<strong>de</strong>; V: Vanuatu.<br />

- 6 -<br />

V<br />

NC<br />

170E 170<br />

170E 170<br />

NZ<br />

180E 180<br />

180E 180<br />

170W<br />

170W 1<br />

160W<br />

160W


INTRODUCTION<br />

La bor<strong>du</strong>re occi<strong>de</strong>ntale <strong>du</strong> Pacifique est marquée, dans sa partie Nord, par la sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la<br />

plaque Pacifique sous la plaque Asiatique. La région <strong>du</strong> Sud Ouest Pacifique (Fig. I),<br />

comprise entre les latitu<strong>de</strong>s 5°S-40°S et 130°E-170°W, couvre un <strong>domaine</strong> particulier<br />

actuellement caractérisé par le fonctionnement <strong>de</strong> zones <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction à polarité opposée, à<br />

vergence Est pour la fosse <strong>de</strong>s Nouvelles Hébri<strong>de</strong>s et à vergence Ouest pour la fosse <strong>de</strong>s<br />

Tonga-Kerma<strong>de</strong>c.<br />

Le <strong>domaine</strong> situé entre l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s et la marge Est australienne a fait l’objet<br />

<strong>de</strong> nombreuses campagnes <strong>de</strong> géologie et <strong>de</strong> géophysique <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong>s années 70. C’est<br />

probablement l’un <strong>de</strong>s rares <strong>domaine</strong>s où, en l’espace d’environ 2000 km, sont réunis les<br />

thèmes majeurs <strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong>s <strong>domaine</strong>s océaniques et <strong>de</strong> leur relation avec les zones<br />

émergées, continentales ou insulaires : riftogénèse, sta<strong>de</strong>s initiaux <strong>de</strong> l’ouverture océanique,<br />

sub<strong>du</strong>ction et phénomènes associés, ob<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> portion <strong>de</strong> croûte océanique et <strong>de</strong> manteau<br />

supérieur, structure d’un arc insulaire actif, collision entre arc insulaire et microblocs<br />

continentaux. C’est un <strong>domaine</strong> vaste dans lequel différents travaux régionaux ont été menés,<br />

l’ensemble constituant une sorte <strong>de</strong> mosaïque d’étu<strong>de</strong>s réalisées sur <strong>de</strong>s sites précis.<br />

Dans le cadre <strong>du</strong> programme ZoNéCo, il <strong>de</strong>venait nécessaire <strong>de</strong> compiler l’ensemble <strong>de</strong>s<br />

données <strong>de</strong> géologie et <strong>de</strong> géophysique marines acquises dans ce <strong>domaine</strong> afin <strong>de</strong> programmer<br />

les compléments nécessaires à l’évaluation <strong>de</strong>s potentialités économiques <strong>de</strong> la zone<br />

économique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie. L’analyse <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s données existantes et <strong>de</strong>s<br />

données acquises par le programme ZoNéCo, <strong>de</strong> 1993 à 1996, permet <strong>de</strong> présenter une<br />

approche <strong>géologique</strong> <strong>de</strong> la zone située entre la marge Est australienne et l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-<br />

Hébri<strong>de</strong>s.<br />

L’objectif était, dans un premier temps, <strong>de</strong> regrouper l’ensemble <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> bathymétrie<br />

conventionnelle et <strong>de</strong> levés multifaisceaux, <strong>de</strong> sismique réflexion monotrace et multitraces, <strong>de</strong><br />

gravimétrie et <strong>de</strong> magnétisme réalisées et acquises par le programme ZoNéCo dans la zone<br />

d’étu<strong>de</strong>.<br />

Dans un <strong>de</strong>uxième temps, la compilation <strong>de</strong>s données géophysiques et leur analyse ont<br />

constitué la base <strong>du</strong> travail. Les données <strong>de</strong> sismique ont été le support essentiel <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong><br />

dans la mesure où leur interprétation nous a permis une approche géodynamique et structurale<br />

<strong>de</strong> la zone alors que l’analyse <strong>de</strong> la couverture sédimentaire nous permettait <strong>de</strong> situer dans le<br />

temps les événements reconnus. La complexité <strong>de</strong> cette région, se manifestant en particulier<br />

par la multiplicité <strong>de</strong>s types <strong>de</strong> substratums rencontrés allant <strong>du</strong> continental s.s. à l’océanique<br />

en passant par divers types d’océanisation et d’intrusion par les volcanites, fait que les autres<br />

données <strong>de</strong> géophysique et en particulier celles <strong>de</strong> magnétisme ont difficilement pu être<br />

l’objet <strong>de</strong> modélisations précises. Les données magnétiques donnent <strong>de</strong>s renseignements sur<br />

- 7 -


INTRODUCTION<br />

la nature et la structure <strong>du</strong> substratum mais n’ont pu être utilisées pour établir une chronologie<br />

<strong>de</strong>s phénomènes affectant la zone.<br />

La zone d’étu<strong>de</strong> dans laquelle se situe la zone économique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie a été<br />

découpée en <strong>de</strong>ux parties principales : la Zone Ouest Calédonie dont les structures principales<br />

reconnues sont la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe, le banc <strong>de</strong> Lansdowne, le bassin et la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway et<br />

la Zone Est et Sud Calédonie avec la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk, le bassin et la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté, les<br />

bassins Nord Loyauté et Sud Fidjien, la fosse <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s et le bassin Nord<br />

Fidjien.<br />

Les données utilisées<br />

Fig. II : La couverture <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> bathymétrie présentée par type d’acquisition. En rouge : les sondages<br />

monofaisceau ; en vert les levés multifaisceaux Sea Beam (16 faisceaux) et en bleu les levés multifaisceaux<br />

Simrad EM12 (162 faisceaux). Ce document a été réalisé par la SGVL Nouméa (Logiciel VEGA).<br />

Les données utilisées dans ce travail proviennent <strong>de</strong> sources disparates et sont <strong>de</strong> qualité<br />

inégale. Une part importante <strong>de</strong> notre travail a été <strong>de</strong> les mettre sous un format homogène afin<br />

<strong>de</strong> faciliter leur utilisation.<br />

- 8 -


INTRODUCTION<br />

Pour la bathymétrie (Fig. II), nous avons utilisé les données <strong>de</strong>s campagnes<br />

conventionnelles existant dans la zone d’étu<strong>de</strong> et les levés multifaisceaux <strong>de</strong>s campagnes<br />

ZoNéCo 1 (1993), ZoNéCo 2 (1995), ZoNéCo 3 (1996) et ZoNéCo 4 (1996).<br />

En ce qui concerne les données <strong>de</strong> géophysiques, elles proviennent <strong>de</strong> campagnes réalisées<br />

dans la zone <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong>s années 70. Les données <strong>de</strong> sismique réflexion (Fig. III)<br />

regroupent les campagnes <strong>de</strong> type sismique réflexion monotrace : ZOESIS (1992), ZoNéCo 1<br />

(1993), ZoNéCo 2 (1995), ZoNéCo 3 (1996) et ZoNéCo 4 (1996) et <strong>de</strong> sismique réflexion<br />

multitraces : AUSTRADEC I (1972), Mobil Oil Corporation (1972), Gulf Rex (1972-1973),<br />

AUSTRADEC II (1973), AUSTRADEC IV (1976) et WNC80 (1980).<br />

Fig. III : Les données <strong>de</strong> sismique réflexion monotrace et multitraces réalisées dans la zone économique <strong>de</strong><br />

Nouvelle-Calédonie. En trait noir fin les campagnes <strong>de</strong> sismique monotrace ZoNéCo ; Z1 : ZoNéCo 1<br />

(1993) ; Z2 : ZoNéCo 2 (1995) ; Z3 : ZoNéCo 3 (1996) ; Z4 : ZoNéCo 4 (1996). En trait noir épais la<br />

campagne <strong>de</strong> sismique monotrace ZOESIS (1992). Les campagnes <strong>de</strong> sismique réflexion multitraces sont<br />

représentées selon différentes couleurs : en bleu Austra<strong>de</strong>c I (1972) ; en vert Mobil Oil Corporation (1972) ;<br />

en marron Gulf Rex (1972-1973) ; en violet Austra<strong>de</strong>c II (1973) ; en orange Austra<strong>de</strong>c IV (1976) ; en rouge<br />

WNC80 (1980).<br />

Les données <strong>de</strong> géophysique marine existantes et acquises par le programme ZoNéCo dans la<br />

zone économique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie sont constituées <strong>de</strong> 34 campagnes intégrant <strong>de</strong>s<br />

données <strong>de</strong> gravimétrie (Fig. IV) et 94 campagnes intégrant <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> magnétisme<br />

réalisées entre 1967 et 1996 (Fig. V). En ce qui concerne les anomalies magnétiques, elles ont<br />

été calculées dans le standard IGRF le plus proche <strong>de</strong> la date <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong> ces campagnes.<br />

- 9 -


INTRODUCTION<br />

La variation séculaire, estimée à 20 nT en moyenne, soit 450 nT en 30 ans, est à l'origine d'un<br />

décalage <strong>de</strong>s valeurs aux croisements <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> navigation. La variation séculaire calculée<br />

a été appliquée à chacune <strong>de</strong>s campagnes et a permis <strong>de</strong> recalculer les données dans le<br />

standard IGRF85. Certaines croisières restant incohérentes avec l'ensemble <strong>de</strong>s données<br />

traitées en présentant <strong>de</strong>s différences dépassant parfois plus <strong>de</strong> 100 nT aux croisements ont été<br />

éliminées.<br />

Une partie <strong>de</strong> l’interprétation <strong>de</strong> ces données est illustrée par <strong>de</strong>s cartes <strong>de</strong>s isochrones <strong>du</strong><br />

socle acoustique, d’anomalie gravimétrique et d’anomalies magnétiques. Ces cartes ont été<br />

réalisées manuellement puis intégrées à la SGVL dans la banque <strong>de</strong> donnée <strong>du</strong> Programme.<br />

Elles sont alors immédiatement utilisables jusqu’à <strong>de</strong>s échelles au 1/500.000 ième .<br />

Le corps <strong>du</strong> manuscrit est constitué d’une intro<strong>du</strong>ction dans laquelle nous présenterons le<br />

contexte géodynamique <strong>de</strong> la région <strong>du</strong> Sud-Ouest Pacifique et <strong>de</strong> la zone d’étu<strong>de</strong>. Les <strong>de</strong>ux<br />

gran<strong>de</strong>s parties suivantes correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s sortes <strong>de</strong> monographies régionales l’une<br />

concernant la Zone Ouest Calédonie et l’autre la Zone Est et Sud Calédonie. Ces parties sont<br />

traitées <strong>de</strong> façon similaire avec : une présentation <strong>de</strong>s travaux antérieurs effectués ; suivie <strong>de</strong><br />

l’analyse <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> bathymétrie, <strong>de</strong> sismique, <strong>de</strong> gravimétrie et <strong>de</strong> magnétisme et un<br />

chapitre <strong>de</strong> conclusion pour chacune <strong>de</strong>s zones afin <strong>de</strong> souligner les points essentiels traités.<br />

La quatrième partie concerne le programme ZoNéCo et les ressources marines vivantes et non<br />

vivantes <strong>de</strong> la zone économique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie. La <strong>de</strong>rnière partie <strong>de</strong> conclusions<br />

générales porte sur les grands apports <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>, la proposition d’un modèle géodynamique,<br />

et une réflexion sur les ressources marines et les perspectives résultantes.<br />

- 10 -


INTRODUCTION<br />

Calédonie.<br />

Fig. IV : Les campagnes intégrant <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> gravimétrie dans la zone économique <strong>de</strong> Nouvelle-<br />

Fig. V : Les campagnes intégrant <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> magnétisme dans la zone économique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie.<br />

- 11 -


INTRODUCTION<br />

- 12 -


1 CONTEXTE GEODYNAMIQUE DU SUD OUEST PACIFIQUE, PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE<br />

PARTIE 1<br />

CONTEXTE GEODYNAMIQUE DE LA REGION DU SUD-OUEST<br />

PACIFIQUE ET PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE<br />

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1 CONTEXTE GEODYNAMIQUE DU SUD OUEST PACIFIQUE, PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE<br />

Fig. 1-1 : Présentation <strong>de</strong>s structures principales <strong>de</strong> la région <strong>du</strong> Sud Ouest Pacifique. Profon<strong>de</strong>ur en mètres,<br />

isocontours tous les 1000 m. 1 : zone <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction active ; 2 : zone <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction fossile ; 3 : faille<br />

transformante ; 4 : anomalies magnétiques d’après Weissel (1981) dans le bassin <strong>de</strong> Lau ; Weissel et al.<br />

(1982a) dans le bassin <strong>de</strong> Woodlark ; Weissel et al. (1982b) dans le bassin <strong>de</strong>s Loyauté ; Auzen<strong>de</strong> et al.<br />

(1995), Lagabrielle et al. (1997) dans le basin Nord Fidjien ; Weissel et Hayes (1977) dans la mer <strong>de</strong><br />

Tasman ; Davey (1982) dans le bassin Sud Fidjien ; 5 : axe d’accrétion et direction <strong>de</strong> l’ouverture ; 6 :<br />

mouvements relatifs entre les plaques en cm/an Pelletier et Louat (1989).<br />

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1 CONTEXTE GEODYNAMIQUE DU SUD OUEST PACIFIQUE, PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE<br />

Nous appelons « région <strong>du</strong> Sud-Ouest Pacifique » le <strong>domaine</strong> situé à l’Est <strong>de</strong> l’Australie,<br />

entre les latitu<strong>de</strong>s 5°S-40°S et les longitu<strong>de</strong>s 130°E-170°W. Ce <strong>domaine</strong> est caractérisé<br />

actuellement par le fonctionnement <strong>de</strong> zones <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction à polarité opposée, à vergence Est<br />

pour la fosse <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s et à vergence Ouest pour la fosse <strong>de</strong>s Tonga-Kerma<strong>de</strong>c<br />

(Fig. 1-1). La région est limitée au Nord par les sub<strong>du</strong>ctions actives <strong>de</strong> Nouvelle-Bretagne et<br />

<strong>de</strong> San Cristobal, à vergence Nord, et Nord Salomon, à vergence Sud. Cette <strong>de</strong>rnière est<br />

prolongée vers l’Est par la sub<strong>du</strong>ction fossile <strong>du</strong> Vitiaz, entre 165°E-175°E. La ri<strong>de</strong><br />

Pacifique-Antarctique marque la limite méridionale <strong>de</strong> la région.<br />

Les vitesses mesurées <strong>de</strong> convergence <strong>de</strong>s plaques Pacifique et Australie sont élevées au Nord<br />

<strong>de</strong>s fosses <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s Tonga-Kerma<strong>de</strong>c respectivement <strong>de</strong> 15 et 18 cm/an.<br />

Il apparaît que la convergence est marquée par <strong>de</strong>s vitesses plus faibles au droit <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s<br />

entrant en sub<strong>du</strong>ction en face <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s d’Entrecasteaux, pour la fosse <strong>de</strong>s Nouvelles-<br />

Hébri<strong>de</strong>s, et <strong>de</strong> Louisville, pour la fosse <strong>de</strong>s Tonga-Kerma<strong>de</strong>c, comprises respectivement<br />

entre 9 et 8 cm/an (Pelletier et Louat, 1989) (Fig. 1-2).<br />

Outre les zones <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction préce<strong>de</strong>mment citées, la région <strong>du</strong> Sud-Ouest Pacifique est<br />

aussi constituée d’un ensemble d’arcs volcaniques et <strong>de</strong> bassins marginaux d’âge tertiaire<br />

résultant d’une succession <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ctions entre les plaques Australienne et Pacifique (Karig,<br />

1971 ; Packham et Falvey, 1971 ; Dickinson, 1973). Ces <strong>domaine</strong>s océaniques constituant la<br />

région semblent avoir été formés plus récemment que les planchers océaniques <strong>de</strong>s plaques<br />

Pacifique et Indienne (Hil<strong>de</strong> et al., 1977).<br />

Karig (1971) fut le premier auteur à développer le concept <strong>de</strong> bassins marginaux <strong>du</strong> Sud<br />

Ouest Pacifique à partir <strong>de</strong> données <strong>de</strong> flux <strong>de</strong> chaleur (Fig. 1-3). Il a distingué trois types <strong>de</strong><br />

bassins marginaux : 1/ les bassins marginaux actifs à flux <strong>de</strong> chaleur élevé tels que les bassins<br />

<strong>de</strong> Lau, <strong>de</strong>s Mariannes et <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s ; 2/ les bassins marginaux inactifs, à flux <strong>de</strong><br />

chaleur élevé tels que les mers <strong>du</strong> Japon et d’Okhotsk, le bassin <strong>de</strong> Parece Vela et le bassin<br />

Nord Fidjien ; 3/ les marginaux inactifs à flux <strong>de</strong> chaleur normal tels que les bassins Sud<br />

Fidjien, <strong>de</strong> Tasman, <strong>de</strong>s Philippine et Aleutien. L’âge <strong>de</strong>s bassins inactifs est caractérisé par<br />

leur <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> flux <strong>de</strong> chaleur. Un bassin à flux <strong>de</strong> chaleur élevé est plus récent qu’un bassin à<br />

flux <strong>de</strong> chaleur normal. Ces travaux ont le mérite d’avoir été les premier à abor<strong>de</strong>r la<br />

formation <strong>de</strong>s bassins marginaux. Depuis, il apparaît que la classification proposée par Karig<br />

(1971) doit être reconsidérée. Par exemple, il est établi aujourd’hui que le bassin Nord Fidjien<br />

correspond à un bassin marginal actif à flux <strong>de</strong> chaleur moyen (Auzen<strong>de</strong> et al., 1988).<br />

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1 CONTEXTE GEODYNAMIQUE DU SUD OUEST PACIFIQUE, PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE<br />

Fig. 1-2 : Carte géodynamique <strong>de</strong> la région <strong>du</strong> Sud Ouest Pacifique d’après Pelletier et al. (1998). Les traits<br />

continus représentent les limites actuelles entre les plaques ; les traits discontinus les limites supposées ; les<br />

pointillés, les limites fossiles. Les directions relatives <strong>de</strong>s déplacements <strong>de</strong>s plaques sont représentées par<br />

<strong>de</strong>s flèches. Les vitesses <strong>de</strong> déplacement sont exprimées en cm/an. NHT : fosse <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s. TT :<br />

fosse <strong>de</strong>s Tonga. NBAT and SBAT : bassins arrières arc Nord et Sud <strong>de</strong>s Nouvelles Hébri<strong>de</strong>s. CBAC : zone<br />

<strong>de</strong> déformation compressive <strong>du</strong> bassin central arrière arc <strong>de</strong>s Nouvelles Hébri<strong>de</strong>s. ESR, CSR, WSR, NSR et<br />

N160R : axes d’accrétion Est, Central, Nord et N160 <strong>du</strong> bassin Nord Fidjien. ELSC , CLSC , NWLSC et<br />

NELSC : axes d’accrétion Est, Central, Nord-Ouest et Nord-Est <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Lau. PR : ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Peggy. FFZ :<br />

zone <strong>de</strong> fracture <strong>de</strong> Fidji. FP : plateforme <strong>de</strong> Fidji. NC, SC, S, M, E, Ta, Mt, V, T, Nt, Ni et F : Nouvelle-<br />

Calédonie, Santa Cruz, Santo, Malekula, Efate, Tanna, Matthew, Vava’u, Tongatapu, Niuatoputapu,<br />

Niuafo’ou et l’île <strong>de</strong> Futuna. VTL : fosse <strong>de</strong> Vitiaz. CKL : linéament <strong>de</strong> Conway-Kandavu. DER, LyR, LR et<br />

SR : ri<strong>de</strong>s d’Entrecasteaux, <strong>de</strong>s Loyauté, <strong>de</strong> Louisville et <strong>de</strong>s Samoa.<br />

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1 CONTEXTE GEODYNAMIQUE DU SUD OUEST PACIFIQUE, PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE<br />

Fig. 1-3 : Les bassins marginaux <strong>de</strong> la région Ouest Pacifique, d’après Karig (1971).<br />

Chase (1978) montre que les bassins marginaux se forment dans un contexte <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction<br />

par l’effet d’attraction <strong>de</strong> la plaque plongeante. Les causes <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> ces bassins sont en<br />

fait diverses (Jolivet et al., 1989) <strong>de</strong>puis le cas <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction frontale (formation <strong>de</strong>s bassins<br />

d’Okinawa, Lau et Marianes), en passant par <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> failles transformantes associée<br />

à une sub<strong>du</strong>ction oblique (formation <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Manus et <strong>de</strong> la mer d’Andaman) jusqu’aux<br />

situations extrêmes <strong>de</strong> pur contexte transformant (mer <strong>du</strong> Japon, mer <strong>de</strong> Chine <strong>du</strong> Sud, graben<br />

Chine <strong>du</strong> Nord). Les travaux actuels semblent montrer que cette classification est<br />

schématique. La plupart <strong>de</strong>s bassins, selon l’époque à laquelle ils sont considérés,<br />

appartiendront à l’un ou l’autre <strong>de</strong> ces trois types.<br />

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1 CONTEXTE GEODYNAMIQUE DU SUD OUEST PACIFIQUE, PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE<br />

Chapitre I<br />

Contexte géodynamique <strong>de</strong> la région <strong>du</strong> Sud-Ouest<br />

Pacifique<br />

La région <strong>du</strong> Sud-Ouest Pacifique est une zone particulière constituée par une succession <strong>de</strong><br />

ri<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> bassins étroits et parallèles à la marge Est Autralienne. Deux déplacements<br />

principaux <strong>de</strong> la plaque Australienne ont guidé la tectonique <strong>de</strong> la région. Le premier est un<br />

déplacement vers le Sud-Est <strong>de</strong> la marge orientale <strong>du</strong> Gondwana et qui serait à l’origine <strong>de</strong><br />

l’ouverture d’une succession <strong>de</strong> ri<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> bassins. Le second correspond à un déplacement<br />

<strong>de</strong> la plaque Australienne indivi<strong>du</strong>alisée vers le Nord et la formation associée d’un front <strong>de</strong><br />

sub<strong>du</strong>ction.<br />

L’évolution géodynamique <strong>de</strong> la région <strong>du</strong> Sud-Ouest Pacifique comprend trois phases<br />

principales. La première est d’âge anté-Crétacé inférieur, marquée par la sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la<br />

plaque océanique Pacifique sous la marge continentale orientale <strong>du</strong> Gondwana. La secon<strong>de</strong><br />

phase, comprise entre le Crétacé inférieur et le Crétacé supérieur, est caractérisée par un<br />

déplacement vers l’Est <strong>de</strong> la marge orientale <strong>du</strong> Gondwana. L’inertie <strong>du</strong> déplacement <strong>de</strong> la<br />

plaque aura pour effet d’initier une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> rifting et d’accrétion <strong>de</strong> différents bassins. La<br />

troisième pério<strong>de</strong> est d’âge post-Crétacé supérieur. Elle correspond au début <strong>de</strong> l’ouverture<br />

Nord-Sud <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> Pacifique-Antarctique séparant les plaques Antarctique et Australie.<br />

Tandis que les bassins <strong>de</strong> la plaque Australienne continuent <strong>de</strong> s’ouvrir, l’ensemble <strong>de</strong> la<br />

plaque se dirige vers le Nord et aboutira à l’Eocène supérieur à sa collision avec la plaque<br />

Eurasienne.<br />

I-1 La phase anté-Crétacé inférieur<br />

La marge Est <strong>du</strong> Gondwana a été soumise à la sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la plaque « Phoenix» <strong>de</strong> l’infra<br />

Cambrien (600 Ma) au Crétacé inférieur (Rutland, 1976 ; Hil<strong>de</strong> et al., 1977 ; Korsch et al.,<br />

1990 ; Aitchison et al., 1995) (Fig. 1-4a). Du Cambrien au Permo-Trias se sont<br />

successivement formées vers l’Est, sur la bor<strong>du</strong>re orientale <strong>du</strong> Gondwana, les orogènes <strong>de</strong><br />

Lachlan, au Dévono-Carbonifère (Leitch, 1975), et <strong>de</strong> New England, au silurien-permien<br />

(Griffiths, 1971) (Fig. 1-4b). Les formations déposées, <strong>du</strong> Dévonien au Carbonifère, <strong>de</strong> façon<br />

contemporaine à l’édification d’une succession d’arcs volcaniques et <strong>de</strong> bassin avant arc<br />

correspon<strong>de</strong>nt aux premiers dépôts répartis <strong>de</strong> façon conséquente sur l’ensemble <strong>de</strong> la marge<br />

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1 CONTEXTE GEODYNAMIQUE DU SUD OUEST PACIFIQUE, PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE<br />

Est <strong>du</strong> Gondwana (Packham, 1973 ; Doutch et Nicholas, 1978). Au permien, la marge est<br />

soumise à un épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong> « continentalisation » par un phénomène d’intrusions massives <strong>de</strong><br />

complexes granitiques qui sont i<strong>de</strong>ntifiés en Nouvelle-Zélan<strong>de</strong> et sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dampier<br />

(Hensel et al., 1985 ; McDougall et al., 1994). Des bassins épicontinentaux se forment sur la<br />

côte Nord-Est Australienne <strong>du</strong> Trias au Jurassique moyen (Symonds et al., 1996).<br />

Fig. 1-4 : a. Reconstruction initiale <strong>de</strong> la marge orientale <strong>du</strong> Gondwana d’après Griffiths (1971). b.<br />

paléotectonique surimposée sur la figure I-4a. A, dépôts triasiques : 1, sédiments géosyncinaux le long <strong>de</strong> la<br />

marge Pacifique ; 2, bassin sédimentaire intracratonique et <strong>de</strong> plateforme sur la marge Est Australienne ; 3,<br />

plateformes sédimentaires d’âge paléozoïque (Pz) et pré-Cambrien (pC) supposées situées sur le susbstratum<br />

néo-Zélandais et Antarctique. B, croûte continentale : 4, Protérozoique terminal et ceinture orogénique<br />

Paleozoïque ; 5, bouclier pré-Cambrien.<br />

Au Jurassique inférieur, la formation d’un immense plateau océanique intra-continental qui<br />

s’étendait <strong>de</strong>puis l’Afrique <strong>du</strong> Sud (province <strong>de</strong> Karoo) au travers <strong>de</strong> l’Antarctique (province<br />

<strong>de</strong> Ferrar) jusqu’à l’Australie (province <strong>de</strong> Tasman) (Storey, 1995) correspondrait aux<br />

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1 CONTEXTE GEODYNAMIQUE DU SUD OUEST PACIFIQUE, PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE<br />

premiers indices <strong>de</strong> rifting. Ce volcanisme tholéitique généré par un manteau anormalement<br />

chaud pourrait, d’après ces auteurs, constituer la base <strong>du</strong> socle <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe. Le<br />

hot spot aurait accompagné la sub<strong>du</strong>ction oblique <strong>de</strong> la plaque Phoenix sous la marge<br />

orientale <strong>du</strong> Gondwana (Storey, 1995), le long <strong>de</strong> laquelle la Nouvelle-Zélan<strong>de</strong> et la<br />

Nouvelle-Calédonie font office <strong>de</strong> marges actives convergentes, <strong>du</strong> Jurassique inférieur au<br />

Crétacé inférieur (Cluzel et al., 1994).<br />

A la fin <strong>de</strong> cette époque (190 Ma), le Pacifique est constitué <strong>de</strong>s plaques Kula, Pacifique s.s.,<br />

Farallon et Phoenix (Hil<strong>de</strong> et al., 1977) (Fig. 1-5).<br />

Fig. 1-5 : (a). Localisations <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s, axes d’accrétion et zone <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction à –190 Ma. (b). Formation <strong>de</strong> la<br />

plaque Pacifique s.s. à -185 Ma (Hil<strong>de</strong> et al., 1977).<br />

I-2 La phase comprise entre le Crétacé inférieur et le Crétacé<br />

supérieur<br />

La pério<strong>de</strong> qui s’étend <strong>du</strong> Crétacé inférieur à l’Eocène moyen correspond à la phase <strong>de</strong><br />

dislocation <strong>de</strong> la marge orientale <strong>du</strong> Gondwana selon un mouvement global d’ouverture vers<br />

le Sud-Est. Les <strong>de</strong>rniers effets compressifs d’une tectonique convergente sur la bor<strong>du</strong>re Est <strong>du</strong><br />

Gondwana correspon<strong>de</strong>nt aux phases orogéniques « Rangitata II » (110-105 Ma) et « néo-<br />

cimmérienne » respectivement en Nouvelle-Zélan<strong>de</strong> et en Nouvelle-Calédonie. La phase<br />

cimmérienne a eu pour effet, d’une part, <strong>de</strong> constituer l’ossature <strong>du</strong> bloc <strong>de</strong> Nouvelle-<br />

Calédonie en provoquant une juxtaposition <strong>de</strong> différentes unités non génétiquement liées<br />

(Cluzel et al., 1994), et d’autre part d’initier la surrection puis l’érosion <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> 100<br />

à 80 Ma (Veevers et al., 1991). A cette époque (Aptien-Albien), dans cette interprétation, un<br />

arc volcanique est supposé constituer le substratum <strong>de</strong> la proto- ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe.<br />

Le déplacement général <strong>du</strong> Gondwana vers le Sud-Est est supposé s’arrêter au Crétacé<br />

inférieur. L’inertie <strong>du</strong> système continue cependant <strong>de</strong> déplacer les unités selon la même<br />

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1 CONTEXTE GEODYNAMIQUE DU SUD OUEST PACIFIQUE, PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE<br />

direction. C’est ainsi que la séparation entre l’Australie et l’Antarctique s’amorce selon une<br />

direction NW-SE à la limite Jurassique terminal-Crétacé inférieur (Willcox et al., 1980). A<br />

cet effet, s’ajoute un déplacement contemporain vers le NNW <strong>de</strong> la plaque Phoenix, souligné<br />

par l’alignement volcanique <strong>de</strong> Hawaii (Wilson, 1965 ; Morgan, 1971). L’extrémité orientale<br />

<strong>du</strong> Gondwana est alors soumise à <strong>de</strong> l’extension par la migration divergente <strong>de</strong>s plaques<br />

Pacifique et Australienne. La séparation entre l’Australie, l’Antarctique et la Nouvelle-<br />

Zélan<strong>de</strong> correspond au <strong>de</strong>rnier épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong> démantellement <strong>du</strong> Gondwnana (Weissel et Hayes,<br />

1977). Il semblerait que l’arrivée <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> Pacifique-Phoenix dans la zone <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong><br />

la plaque Pacifique sous la plaque Australienne fut le <strong>de</strong>rnier évènement ayant bloqué le<br />

régime compressif au Crétacé moyen (105 Ma), favorisant <strong>de</strong> ce fait les conditions <strong>de</strong> mise en<br />

place d’un système extensif (Bradshaw, 1989).<br />

Du Crétacé inférieur à médio-Crétacé, une phase <strong>de</strong> rifting s’initie dans les bassins <strong>de</strong><br />

Nouvelle-Calédonie et <strong>de</strong> Réinga (Kroenke et Rodda, 1984 ; Uruski et Wood, 1991 ; Herzer<br />

et al., 1997). Le volcanisme rhyolitique i<strong>de</strong>ntifié sur la marge orientale <strong>du</strong> Gondwana et sur la<br />

ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe marque les prémices <strong>de</strong> la fracturation <strong>du</strong> Crétacé supérieur (94 Ma)<br />

(McDougall et Van Der Lingen, 1974). Parallèlement, entre 110 et 90 Ma, la séparation entre<br />

l’Australie et l’Antarctique s’oriente selon une direction NNE-SSW (anomalies 34 à 20)<br />

(Can<strong>de</strong> et Mutter, 1982 ; Willcox et Stagg, 1990).<br />

La mer <strong>de</strong> Tasman s’ouvre au Crétacé supérieur (Fig. 1-6) (anomalie 33 ; 80 Ma) (Hayes et<br />

Ringis, 1973 ; Weissel et Hayes, 1977 ; Shaw, 1978, 1979 ; Mignot, 1984), selon la direction<br />

NE-SW dans le Sud Est <strong>de</strong> la mer <strong>de</strong> Tasman. En Nouvelle-Zélan<strong>de</strong> la tectonique<br />

cénomanienne est caractérisée par <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s tectoniques et magmatiques (Laird, 1994) et<br />

<strong>de</strong>s mouvements <strong>de</strong> soulèvement et d’érosion (Korsch et Wellman, 1988).<br />

Il semblerait, d’après Jongsma et Mutter (1978) que l’axe d’accrétion <strong>de</strong> la mer <strong>de</strong> Tasman<br />

était situé sur la marge occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe. Un saut d’axe vers l’Ouest, au<br />

Crétacé supérieur, daté à 69 Ma (anomalie 31), aurait indivi<strong>du</strong>alisé la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dampier<br />

considérée comme continentale (Symonds et al., 1988 ; McDougall et al., 1994).<br />

La plaque Australienne est contrainte à partir <strong>du</strong> Crétacé supérieur à un déplacement vers le<br />

Nord initié par l’ouverture <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> Pacifique-Antarctique séparant les plaques Pacifique et<br />

Australie (Can<strong>de</strong> et Mutter, 1982 ; Willcox et Stagg, 1990).<br />

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1 CONTEXTE GEODYNAMIQUE DU SUD OUEST PACIFIQUE, PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE<br />

Fig. 1-6 : Ouverture <strong>de</strong>s bassins océaniques <strong>de</strong> la mer <strong>de</strong> Tasman au Crétacé supérieur (Mignot, 1984). C :<br />

Chesterfield ; E : d’Entrecasteaux ; L : Louisia<strong>de</strong>s ; M : Marion ; NC : Nouvelle Calédonie ; NG : Nouvelle<br />

Guinée ; R : plateau <strong>de</strong> Rennel ; WT : Ouest Torres ;<br />

I-3 La phase comprise entre le Paléocène et l’Actuel<br />

Jusqu’à la fin <strong>du</strong> Paléocène, l’accrétion océanique se poursuit dans les bassins <strong>de</strong> Nouvelle-<br />

Calédonie et <strong>de</strong> la mer <strong>de</strong> Tasman (Hayes et Ringis, 1973) tandis que s’ouvre la mer <strong>de</strong> Corail<br />

(Weissel et Watts, 1979).<br />

Au Paléocène terminal, se forme un bassin situé à l’Est <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk appelé<br />

communément « bassin Nord Loyauté » ou « bassin <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s » (anomalie 23)<br />

(Weissel et al., 1982b). La formation <strong>de</strong> ce nouveau bassin est accompagnée par l’arrêt <strong>de</strong><br />

l’ouverture <strong>de</strong> la mer <strong>de</strong> Tasman (anomalie 24) (Hayes et Ringis, 1973 ; Weissel et Hayes,<br />

1977).<br />

A l’Eocène moyen (43 Ma), le déplacement <strong>de</strong> la plaque Australienne, alors franchement<br />

Nord-Sud, s’accélère (Willcox et Stagg, 1990). Il a pour effet d’entrainer la sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la<br />

plaque Kula sous la plaque Asiatique (Hil<strong>de</strong> et al., 1977). De façon contemporaine, la<br />

migration <strong>de</strong> la plaque Pacifique passe d’une direction NNW-SSE à une direction WNW-ESE<br />

(Clague et Jarrard, 1973). La convergence <strong>de</strong>s plaques Pacifique et Australie et leur collision<br />

avec l’Eurasie à l’Eocène aurait eu pour effet la phase <strong>de</strong> collision <strong>de</strong> la Papouasie-Nouvelle<br />

Guinée et <strong>de</strong>s Salomon et l’ob<strong>du</strong>ction à l’Eocène supérieur <strong>de</strong>s ophiolites sur le bati néo-<br />

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1 CONTEXTE GEODYNAMIQUE DU SUD OUEST PACIFIQUE, PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE<br />

<strong>Calédonien</strong> (Paris, 1981) et le long <strong>de</strong> la marge septentrionale <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Réinga (Mortimer<br />

et al., 1998). Le front <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la plaque Pacifique sous la plaque Australienne est<br />

marquée par la fosse <strong>du</strong> Vitiaz.<br />

Fig. 1-7 : <strong>Evolution</strong> tectonique <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> Sud Norfolk (SNR), <strong>du</strong> bassin Sud Norfolk 5SNB) et la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Trois<br />

Rois (3KR), d’après Mortimer et al. (1998). ?RB : localisation <strong>de</strong> séismes dans <strong>de</strong>s roches volcaniques d’âge<br />

Oligocène et/ou Miocène inférieur <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Réinga permettant <strong>de</strong> relier la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Trois Rois à la<br />

terminaison Nord <strong>de</strong> l’île <strong>du</strong> Nord <strong>de</strong> Nouvelle-Zélan<strong>de</strong>.<br />

Le bassin Sud Fidjien s’ouvre <strong>de</strong> l’Eocène supérieur au Miocène supérieur (10 Ma) (Davey,<br />

1982). C’est un bassin marginal localisé sur la plaque Australienne en arrière <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong><br />

sub<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> Vitiaz et <strong>de</strong> Tonga-Kerma<strong>de</strong>c. En bor<strong>du</strong>re <strong>de</strong> ce bassin, s’est mis en place un<br />

ensemble d’arcs volcaniques associés comprenant les Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s, les îles Fidji et les<br />

Tonga-Kerma<strong>de</strong>c.<br />

A partir <strong>de</strong> l’Oligocène <strong>de</strong>s phases ponctuelles <strong>de</strong> compression et d’extension se manifestent<br />

<strong>de</strong> façon contemporaine. La compression est observée le long <strong>de</strong> la côte Ouest <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Norfolk à hauteur <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie (Rigolot, 1988) et dans le bassin <strong>de</strong> Réinga, où<br />

les évènements compressifs ont migré vers le Sud, <strong>de</strong> l’Oligocène au Miocène moyen (Herzer<br />

et al., 1997). Dans le bassin Sud Fidjien, <strong>de</strong>s contraintes compressives au Miocène inférieur<br />

ont provoqué une sub<strong>du</strong>ction intraplaque, à vergence Ouest, <strong>du</strong> matériel océanique sous la<br />

ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Trois Rois et l’ouverture <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Norfolk selon une orientation NW-SE (Davey,<br />

1982 ; Mortimer et al., 1998) (Fig. 1-7).<br />

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1 CONTEXTE GEODYNAMIQUE DU SUD OUEST PACIFIQUE, PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE<br />

Fig. 1-8 : La formation <strong>du</strong> bassin Nord Fidjien d’après Auzen<strong>de</strong> et al. (1988). NH : Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s ; F :<br />

Fidji ; L : Lau ; T : Tonga. F.Z. : zone <strong>de</strong> fracture. Les flèches noires indiquent les zones <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction<br />

actives et les flèches blanches les zones <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction fossiles.<br />

Au Miocène inférieur (22 Ma), la sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la plaque Pacifique sous la plaque<br />

Australienne est bloquée au Nord <strong>de</strong>s Salomon par l’arrivée <strong>du</strong> plateau Ontong Java, immense<br />

plateau volcanique (Kroenke et Rodda, 1984). Il résulte <strong>de</strong> ce blocage, une nouvelle phase <strong>de</strong><br />

collision dans les Salomon et une inversion <strong>de</strong> polarité <strong>de</strong> la sub<strong>du</strong>ction et <strong>de</strong> l’ouverture, il y<br />

a 12 Ma, d’un bassin intra-arc au sein <strong>de</strong> l’arc « Nouvelles Hébri<strong>de</strong>s-Fidji-Lau-Tonga »<br />

(Auzen<strong>de</strong> et al., 1988) (Fig. 1-8). La rotation dans le sens horaire <strong>de</strong> l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-<br />

Hébri<strong>de</strong>s et anti-horaire <strong>de</strong> Fidji a eu pour effet le fonctionnement d’un axe d’accrétion NW-<br />

SE et l’ouverture <strong>du</strong> bassin Nord Fidjien (Auzen<strong>de</strong> et al., 1995). Il y a 3 Ma, se situent <strong>de</strong><br />

façon synchrone l’ouverture <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Lau et la mise en place <strong>du</strong> nouvel axe d’accrétion<br />

d’orientation Nord-Sud dans le bassin Nord Fidjien.<br />

Du Pliocène supérieur (3 Ma) à l’actuel, les Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s se rapprochent <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

Loyauté. Depuis 2 Ma la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté est entrée en collision avec l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-<br />

Hébri<strong>de</strong>s (Monzier et al., 1990).<br />

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1 CONTEXTE GEODYNAMIQUE DU SUD OUEST PACIFIQUE, PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE<br />

Chapitre II<br />

Présentation <strong>de</strong> la zone d’étu<strong>de</strong> : le <strong>domaine</strong> péri-<br />

<strong>Calédonien</strong> (Sud-Ouest Pacifique)<br />

Le <strong>domaine</strong> péri-<strong>Calédonien</strong> est essentiellement situé sur la plaque Australienne et marqué<br />

par une succession <strong>de</strong> ri<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> bassins (Fig. 1-9) plus ou moins parallèles à la côte Est<br />

Australienne dont la partie la plus orientale entre en sub<strong>du</strong>ction sous la plaque Pacifique.<br />

Notre zone d’étu<strong>de</strong>, comprise entre les latitu<strong>de</strong>s 15°S-27°S et les longitu<strong>de</strong>s 155°E-175°E,<br />

couvre essentiellement l’ensemble <strong>de</strong>s structures majeures constituant la partie Est <strong>de</strong> la<br />

plaque Australienne.<br />

La carte bathymétrique présentant les différentes unités rencontrées dans la zone d’étu<strong>de</strong><br />

résulte <strong>de</strong> la compilation <strong>de</strong> la topographie prédite (V6.2) <strong>de</strong> Smith et Sandwell (1997) et <strong>de</strong>s<br />

données <strong>de</strong> bathymétrie conventionnelle et multifaisceaux acquises dans la zone économique<br />

<strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie.<br />

La zone économique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie est constituée d’une succession <strong>de</strong> ri<strong>de</strong>s et <strong>de</strong><br />

bassins avec d’Ouest en Est les structures : le banc <strong>de</strong> Coriolis, l’alignement <strong>de</strong>s Chesterfield,<br />

la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe, le bassin <strong>de</strong> Fairway, le banc <strong>de</strong> Lansdowne, la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway, le<br />

bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk qui supporte l’île <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, la<br />

ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté, les bassins Nord Loyauté et Sud Fidjien, la fosse <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s et<br />

le bassin Nord Fidjien.<br />

Le banc <strong>de</strong> Coriolis, est situé à l’extrémité occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la Zone Economique, centré sur<br />

21°30S-158°30. Il culmine à 900 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur et présente un sommet <strong>de</strong> topographie<br />

plane <strong>de</strong> forme allongée selon une orientation N60.<br />

L’alignement <strong>de</strong>s Chesterfield est constitué <strong>de</strong> six édifices volcaniques principaux centrés sur<br />

le méridien 159°30E. Ces structures culminent à <strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>urs comprises entre 80 et 45 m.<br />

Ces édifices sont <strong>du</strong> Nord au Sud les plateaux <strong>de</strong>s Chesterfield et <strong>de</strong> Bellona et les bancs<br />

Nova, Argo, Kelso et Capel. La carte montre que cet alignement, qui se prolonge au Nord, à<br />

tendance s’incurver vers le Nord Est. Quelques édifices nouveaux apparraissent sur la carte <strong>de</strong><br />

topographie prédite au pied Sud-Est <strong>de</strong>s bancs Argo et Kelso. Le substratum volcanique <strong>du</strong><br />

plateau <strong>de</strong>s Chesterfield résulterait d’un volcanisme intraplaque associé au fonctionnement<br />

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1 CONTEXTE GEODYNAMIQUE DU SUD OUEST PACIFIQUE, PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE<br />

d’un point chaud <strong>du</strong>rant la migration <strong>de</strong> la plaque Australienne vers le Nord (van <strong>de</strong>r Lin<strong>de</strong>n,<br />

1969 ; Vogt et Connolly, 1971 ; Missegue et Collot, 1987).<br />

Fig. 1-9 : La carte <strong>de</strong> bathymétrie <strong>de</strong> la zone économique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie. Compilation <strong>de</strong>s données <strong>de</strong><br />

topographie prédite <strong>de</strong> Smith et Sandwell (1997) (v6.2) et <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> bathymétrie conventionnelle et<br />

multifaisceaux acquises dans la zone. Contours tous les 250 m.<br />

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1 CONTEXTE GEODYNAMIQUE DU SUD OUEST PACIFIQUE, PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE<br />

Le bassin Nord Lord Howe est limité à l’Ouest par le plateau <strong>de</strong>s Chesterfield et à l’Est par la<br />

ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe et la banc <strong>de</strong> Lansdowne. Il s’étend sur environ 800 km, entre 21°30S et<br />

24°S selon une direction sub-méridienne. Centré sur le méridien 160°E, le bassin Nord Lord<br />

Howe est caractérisé par un fond plat souligné par l’isobathe <strong>de</strong>s –2200 m.<br />

La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe est une <strong>de</strong>s structures essentielles <strong>de</strong> la région <strong>du</strong> Sud-Ouest Pacifique.<br />

Limitée par le plateau <strong>de</strong>s Chesterfield, elle se prolonge vers le Sud sur plus <strong>de</strong> 2000 km <strong>de</strong><br />

long et se raccor<strong>de</strong> à la Nouvelle-Zélan<strong>de</strong> par le plateau <strong>de</strong> Challenger. Elle est soulignée par<br />

l'isobathe <strong>de</strong>s 2000 m et culmine entre 750 et 900 m. La ri<strong>de</strong> se rétrécie vers le Nord et passe<br />

<strong>de</strong> 300 à 100 km <strong>de</strong> large. Le substratum <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe, étudié à partir <strong>de</strong>s données<br />

<strong>de</strong> sismique réfraction (Officer, 1955 ; Shor et al., 1971) et <strong>de</strong> gravimétrie (Dooley, 1963 ;<br />

Woodward et Hunt, 1971), apparaît épais <strong>de</strong> 26 km et <strong>de</strong> ce fait est considéré comme<br />

continental. D’après les données <strong>de</strong> sismique réfraction, Shor et al. (1971), Woodward et<br />

Hunt (1971) ont mis en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong> propagation <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> 6.0 km/s, qu’ils ont<br />

estimé similaires aux valeurs déterminées sur le continent Australien. Ils en ont donc conclu<br />

que la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe correspondrait à un fragment détaché <strong>du</strong> continent Australien. Le<br />

volcanisme rhyolitique mis en évi<strong>de</strong>nce sur le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe, aux environs<br />

<strong>de</strong> 26°S, (van <strong>de</strong>r Lingen, 1973), marque un début <strong>de</strong> rifting daté à 94 Ma (McDougall et Van<br />

Der Lingen, 1974). Jongsma et Mutter (1978) ont suggéré que le rifting <strong>de</strong> la mer <strong>de</strong> Tasman<br />

était initialement situé sur la marge occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe. Un saut d’axe vers<br />

l’Ouest aurait alors permis d’ouvrir le bassin <strong>de</strong> Tasman s.s. et d’isoler la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dampier.<br />

Le banc <strong>de</strong> Lansdowne, long <strong>de</strong> 150 km, est orienté NW-SE et culmine à 200 m. Il correspond<br />

à la terminaison septentrionale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway. Il présente une topographie peu accusée<br />

avec en son centre une dépression <strong>de</strong> 100 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur dont les bor<strong>du</strong>res sont constituées<br />

par une barrière <strong>de</strong> corail immergée à 50 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur moyenne (Mignot, 1984). Le banc<br />

<strong>de</strong> Lansdowne apparaît sur les données <strong>de</strong> sismique réflexion comme la portion septentrionale<br />

surélevée <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Fairway (Ravenne et al., 1977).<br />

La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway est longue <strong>de</strong> 600 km. Elle s’amincie et s'ennoie progressivement vers le<br />

Sud jusqu'à 2 200 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. La couverture sédimentaire est <strong>de</strong> même épaisseur que<br />

celle qui est observée dans le bassin <strong>de</strong> Fairway, atteignant un maximum <strong>de</strong> 2 s.t.d. (Ravenne<br />

et al., 1977). Ravenne et al. (1977) ont suggéré que le substratum <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway était<br />

<strong>de</strong> nature océanique et pourrait correspondre à la prolongation septentrionale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> Ouest<br />

Norfolk (Ravenne et <strong>de</strong> Broin 1975 ; Ravenne et al., 1977 ; Mignot 1984). D’après Dubois et<br />

al. (1974b), la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway correspondrait au bombement <strong>de</strong> la plaque Australienne<br />

sub<strong>du</strong>ctée sous la Nouvelle-Calédonie dans l'hypothèse d’une zone <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction fossile à<br />

vergence Nord-Est. Des phénomènes compressifs ont été observées sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway<br />

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1 CONTEXTE GEODYNAMIQUE DU SUD OUEST PACIFIQUE, PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE<br />

contemporains <strong>du</strong> charriage <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong> péridotites en Nouvelle-Calédonie à l’Eocène<br />

terminal (Lafoy et al., 1994).<br />

Le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, situé entre la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe et la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk est<br />

limité au Nord par les monts Noroît. Il atteint une profon<strong>de</strong>ur maximale <strong>de</strong> 3 600 m et est<br />

orienté NW-SE au Nord <strong>de</strong> 22°30'S et NNW-SSE au Sud <strong>de</strong> cette latitu<strong>de</strong>. La couverture<br />

sédimentaire <strong>du</strong> bassin augmente régulièrement vers l’Est pour atteindre environ 7000 m<br />

d’épaisseur au pied <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie (Dubois et al., 1974b). Le forage DSDP206<br />

(Burns, Andrews et al., 1973) réalisé dans le bassin, centré sur 32°S-165°27E, a atteint <strong>de</strong>s<br />

formations sédimentaires d’âge Paléocène. L’accrétion océanique dans le bassin se situe entre<br />

le Crétacé inférieur et le Paléocène (Mignot, 1984 ; Uruski et Wood, 1991).<br />

La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk est une ri<strong>de</strong> étroite <strong>de</strong> 100 km <strong>de</strong> large et <strong>de</strong> 3500 km <strong>de</strong> long. Elle relie la<br />

zone d’Entrecasteaux, au Nord, jusqu’à la pointe Nord <strong>de</strong> la Nouvelle-Zélan<strong>de</strong>, au Sud. Le<br />

substratum <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk, épais <strong>de</strong> 21 km (Shor, 1967) est <strong>de</strong> nature continentale. La<br />

ri<strong>de</strong> émerge en <strong>de</strong>ux endroits à hauteur <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie et l'île <strong>de</strong> Norfolk, située<br />

aux environs <strong>de</strong> 32°S. Le Grand Passage, centré sur 19°S, apparaît comme une zone <strong>de</strong><br />

cassure orientée Est-Ouest (Bitoun et Récy, 1982) et sépare la ri<strong>de</strong> d’Entrecasteaux <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> Norfolk. D’un point <strong>de</strong> vue structural, le Grand Passage semble être constitué par <strong>de</strong>s<br />

horsts et grabens (Bitoun et Récy, 1982) couvert par une épaisse couverture sédimentaire<br />

pouvant atteindre 2000 à 3000 m (Guignard et Ravenne, 1982). La Nouvelle-Calédonie s.s.<br />

est comprise entre 20°S et 22°30S. Elle est constituée d’un ensemble d’îles comprenant <strong>du</strong><br />

Nord vers le Sud : les îles Belep, la Gran<strong>de</strong> Terre et l’île <strong>de</strong>s Pins. La nappe <strong>de</strong> péridotites<br />

mise en place à l’Eocène supérieur (Paris, 1981) couvre presque 40% <strong>de</strong> la surface totale <strong>de</strong><br />

l’île <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Terre.<br />

Le bassin <strong>de</strong>s Loyauté se présente, entre 18°S et 22°S, comme un étroite cuvette <strong>de</strong> 80 km <strong>de</strong><br />

large. Il <strong>de</strong>vient sensiblement plus large au Sud <strong>de</strong> 22°S et peut atteindre 200 km <strong>de</strong> largeur.<br />

La portion septentrionale est constituée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux segments compris entre 18°S-20°20S pour le<br />

premier et 20°20S-22°S pour le second. Le premier segment d’orientation N130 s’approfondit<br />

<strong>de</strong> 2500 à 4000 m vers le Nord. Le second segment, d’orientation N125, présente un fond à<br />

topographie plane à 2000 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Le segment méridional, d’orientation N160,<br />

s’approfondit vers le Sud pour atteindre 2800 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur aux environs <strong>de</strong> 26°S. Le<br />

remplissage sédimentaire <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté était interprété comme post-Eocène supérieur<br />

(Bitoun et Récy, 1982), postérieur au charriage <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong>s ophiolites sur le bloc <strong>de</strong><br />

Nouvelle-Calédonie (Paris, 1981). Les données <strong>de</strong> géophysiques situent la discontinuité <strong>de</strong><br />

Mohorovicic à 17 km <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur dans le bassin (Collot et al., 1982). Il est établi que la<br />

lame <strong>de</strong> matériel mantellique charriée sur la Nouvelle-Calédonie correspond au prolongement<br />

<strong>du</strong> plancher océanique <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté (Collot et al., 1982).<br />

- 28 -


1 CONTEXTE GEODYNAMIQUE DU SUD OUEST PACIFIQUE, PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE<br />

La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté, longue d’environ 1000 km, forme un angle obtus vers 22°S. La ri<strong>de</strong>,<br />

d’orientation N140 et N160 au Nord et au Sud <strong>de</strong> cette latitu<strong>de</strong>, apparaît être structurée<br />

différement que les ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Lord Howe et <strong>de</strong> Norfolk. Elle est constituée d’un alignement<br />

d’édifices volcaniques affleurant, (les îles Beautemps-Beaupré, Ouvéa, Lifou, Walpole et<br />

Maré), d’édifices sub-affleurants (les récifs Pétrie, Durand <strong>de</strong> l’Astrolabe) et <strong>de</strong> guyots situés<br />

sur les zones les plus profon<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> a savoir au Nord <strong>de</strong> 19°30S et au Sud <strong>de</strong> 23°S. Le<br />

substratum <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté épais <strong>de</strong> 25 km (Collot et al., 1982) est <strong>de</strong> nature encore<br />

indéterminée. Les édifices volcaniques sont couverts d’épais plateaux carbonatés miocènes<br />

couronnées <strong>de</strong> formations récifales édifiées au Pliocène puis soulevées au Pléistocène<br />

(Chevalier, 1968). Deux hypothèses concernant la nature <strong>du</strong> substratum <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> sont<br />

proposées. La première consiste à interpréter la ri<strong>de</strong> comme un arc volcanique actif, soit à<br />

l’Eocène-Oligocène (Maillet et al., 1982), soit au Miocène supérieur (Kroenke et Rodda,<br />

1984). La secon<strong>de</strong> revient à considérer une phase <strong>de</strong> magmatisme anorogénique en contexte<br />

distensif (Rigolot, 1989 ; Monzier, 1993), débutant à l’Oligocène pour la partie septentrionale<br />

<strong>de</strong> la ri<strong>de</strong>, et au Miocène supérieur pour la partie méridonale. La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté est<br />

supposée s’être formée <strong>de</strong> façon antérieure au charriage <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong> péridotites sur la bati<br />

<strong>Calédonien</strong> (Bitoun et Récy, 1982) et la chaîne volcanique aurait été active <strong>de</strong> l’Eocène à la<br />

fin <strong>du</strong> Miocène (Baubron et al., 1976). Dubois et al. (1974a) ont mis en évi<strong>de</strong>nce le<br />

bombement élastique <strong>de</strong> la plaque Australienne avant son plongement sous la plaque<br />

Pacifique à partir <strong>de</strong>s mouvements verticaux <strong>de</strong> surrection <strong>de</strong>s îles Ouvéa, Lifou et Maré.<br />

De forme triangulaire le bassin Nord Loyauté est limité à l'Est par la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté suivant<br />

une direction NW-SE, et à l'Ouest par la zone <strong>de</strong> fracture orientée NNW-SSW. Le flanc<br />

oriental <strong>du</strong> bassin délimitant la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté est abrupt et la profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> 3000 m est vite<br />

atteinte. Il s'approfondit progressivement vers le Nord-Est jusqu'à 5 000 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur.<br />

Pour certains auteurs, le bassin Nord Loyauté apparaît comme étant le prolongement<br />

septentrional <strong>du</strong> bassin Sud Fidjien (Lapouille, 1978). D’autres auteurs soutiennent<br />

l’hypothèse que ce bassin est plus ancien et indépendant <strong>du</strong> bassin Sud Fidjien (Malahoff et<br />

al., 1982). Le socle océanique <strong>du</strong> bassin Nord Loyauté a été reconnu par le forage DSDP286<br />

(Andrews, Packham et al., 1975). La couverture sédimentaire apparaît être d’âge post-Eocène<br />

supérieur et indique que le bassin était déjà profond à l’Oligocène. Trois fractures<br />

d’orientation NW-SE, parallèle à la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté, ont été i<strong>de</strong>ntifiées dans le bassin Nord<br />

Loyauté. Elles seraient liées à la surrection <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière, et au bombement <strong>de</strong> la plaque<br />

plongeante avant son enfoncement dans la zone <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s<br />

(Dubois et al., 1974a).<br />

Le bassin Sud Fidjien atteint une profon<strong>de</strong>ur moyenne comprise entre 4 000 à 5 000 m. Il est<br />

parsemé <strong>de</strong> plusieurs monts sous-marins culminant à 1 800, 2 000 et 2 400 m. Les données <strong>de</strong><br />

sismique réfraction caractérisent une couverture sédimentaire <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 1000 m d’épaisseur<br />

- 29 -


1 CONTEXTE GEODYNAMIQUE DU SUD OUEST PACIFIQUE, PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE<br />

constituée <strong>de</strong> sédiments non consolidés et une croûte océanique d’épaisseur comprise entre 6<br />

et 8 km d’épaisseur (Shor et al., 1971). La croûte océanique <strong>du</strong> bassin a été reconnu au site<br />

DSDP285 (Andrews, Packham et al., 1975). L’accrétion océanique <strong>de</strong> la moitié Nord <strong>du</strong><br />

bassin est supposée être d’âge Oligocène (anomalies 12 à 7 ; 33 à 26 Ma) (Davey, 1982).<br />

La fosse <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s marque la sub<strong>du</strong>ction active <strong>de</strong> la plaque Australienne et la<br />

plaque Pacifique selon une convergence NW-SE à une vitesse <strong>de</strong> 12 cm/an (Dubois et al.,<br />

1977). La fosse <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s d’orientation N170 s’incurve vers l’Est au Sud <strong>de</strong><br />

22°S. A cette latitu<strong>de</strong>, la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté entre en collision avec l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-<br />

Hébri<strong>de</strong>s, et modifie <strong>de</strong> ce fait la topographie <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction. Les profon<strong>de</strong>urs <strong>de</strong><br />

l’ordre <strong>de</strong> 6000 m à hauteur <strong>de</strong> la collision passent <strong>de</strong> part et d’autre aux environs <strong>de</strong> 6800 m.<br />

La sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la plaque Australienne sous la plaque Pacifique est supposée avoir débuté il<br />

y a environ 12 Ma (Auzen<strong>de</strong> et al., 1988) à la suite <strong>du</strong> blocage, au Miocène inférieur (22 Ma),<br />

<strong>du</strong>e à l’arrivée <strong>du</strong> plateau océanique Ontong Java dans la sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la plaque Pacifique<br />

sous la plaque Australienne (Kroenke et Rodda, 1984). Le début <strong>de</strong> la collision entre la ri<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s Loyauté et l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s (Monzier et al., 1990) est supposée<br />

contemporaine <strong>de</strong> l’ouverture Nord-Sud <strong>du</strong> bassin Nord Fidjien, il y a environ 3 Ma (Auzen<strong>de</strong><br />

et al., 1988).<br />

Le bassin Nord Fidjien atteint une profon<strong>de</strong>ur moyenne <strong>de</strong> 3.000 m et correspond à l’unité<br />

morphostructurale la plus jeune <strong>de</strong> notre zone d’étu<strong>de</strong>. Il s’est formé au Miocène supérieur, il<br />

y a environ 12 Ma (Auzen<strong>de</strong> et al., 1988). L’accrétion océanique Nord-Sud, sensiblement<br />

plus récente car datée <strong>de</strong> 3 Ma (Auzen<strong>de</strong> et al., 1988), s’est formée en réponse aux rotations<br />

anti-horaire <strong>de</strong> l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s et horaire <strong>de</strong>s Fidji<br />

La partie méridionale <strong>du</strong> bassin est caractérisée par l’existence <strong>de</strong> microplaque Matthew-<br />

Hunter sous laquelle la plaque Australienne s’enfoncerait vers le Nord à un taux très ré<strong>du</strong>it<br />

(Louat et Pellettier, 1989 ; Pelletier et Louat, 1989). L’arc volcanique méridional <strong>de</strong>s<br />

Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s, associée à la sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la plaque Australienne sous la plaque<br />

Pacifique, est actif <strong>de</strong>puis le Miocène supérieur.<br />

- 30 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

PARTIE 2<br />

LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

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2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

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-2000<br />

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-2000<br />

-3000<br />

-4000<br />

-5000<br />

-3000<br />

-6000<br />

-2000<br />

000<br />

-1000<br />

-3000<br />

-2000<br />

-4000<br />

-3000<br />

-2000<br />

-3000<br />

-4000<br />

-2000<br />

-5000<br />

-2000<br />

-1000 -1000<br />

Fig. 2-1 : Localisation <strong>de</strong> la Zone Ouest Calédonie dans la région <strong>du</strong> Sud-Ouest Pacifique (cadre noir) et localisation<br />

<strong>de</strong>s travaux antérieurs. Les traits indiquent les coupes présentées dans les figures 2-3 pour les traits noirs (Shor et al.,<br />

1971) ; et 2-6 pour les traits rouges (Jongsma et Mutter, 1978). Les points noirs marquent les emplacements <strong>de</strong>s forages<br />

océaniques : <strong>du</strong> Leg 21 (Burns, Andrews et al., 1973) DSDP 206, DSDP207 et DSDP208 et <strong>du</strong> Leg 90 (Kennet, Von <strong>de</strong>r<br />

Borch et al., 1985) DSDP 587.


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

La Zone Ouest Calédonie est située entre la marge Est Australienne et la limite formée par la<br />

Nouvelle-Calédonie et la Nouvelle-Zélan<strong>de</strong> (Fig. 2-1). Elle est constituée <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord<br />

Howe, qui correspond à une <strong>de</strong>s structures principales <strong>de</strong> la région <strong>du</strong> Sud-Ouest Pacifique,<br />

séparant, à l'Ouest, la mer <strong>de</strong> Tasman dans laquelle s’est indivi<strong>du</strong>alisée la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dampier et,<br />

à l'Est, le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie. La zone d’étu<strong>de</strong> est un <strong>domaine</strong> particulier qui<br />

couvre l’intersection <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe, <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway et <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-<br />

Calédonie. Les affleurements sont restreints et constitués <strong>de</strong> bancs ou <strong>de</strong> récifs. Les seules<br />

données existantes dans la zone sont <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> géologie et géophysique marines. Elles<br />

sont variées et complémentaires puisqu'elles regroupent <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> bathymétrie, <strong>de</strong><br />

forages océaniques, <strong>de</strong> sismique monotrace et multitraces, <strong>de</strong> gravimétrie et <strong>de</strong> magnétisme.<br />

Le lancement <strong>du</strong> programme ZoNéCo, au début <strong>de</strong>s années 1990 a provoqué un regain<br />

d'activité <strong>de</strong>s scientifiques pour la Zone Ouest Calédonie avec la réalisation <strong>de</strong> la campagne<br />

ZoNéCo 4 (1996) <strong>de</strong> bathymétrie multifaisceaux et <strong>de</strong> sismique monotrace, qui a couvert la<br />

majorité <strong>de</strong>s structures hautes reconnues dans la zone et la réalisation en mai 1998, <strong>de</strong> la<br />

première campagne <strong>de</strong> sismique multitraces (256 traces) <strong>du</strong> programme Franco-Australien<br />

"FAUST" entre l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s et l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s.<br />

Cette partie s’articule selon trois chapîtres dans lesquels seront présentés les travaux<br />

antérieurs effectués sur les structures reconnues dans la Zone Ouest Calédonie ; la <strong>de</strong>scription<br />

<strong>de</strong>s données réalisées dans la zone (bathymétrie, sismique réflexion, gravimétrie et<br />

magnétisme) et la discussion et la conclusion issues <strong>de</strong> l’interprétation <strong>de</strong> ces données.<br />

- 33 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Chapitre I<br />

Les travaux antérieurs<br />

Les premiers travaux <strong>de</strong> géologie et géophysique marines Sud-Ouest Pacifique ont débuté<br />

dans les années 1950. A partir <strong>de</strong> données <strong>de</strong> sismicité, Officer (1955) a déterminé l’épaisseur<br />

<strong>de</strong> la croûte sous les ri<strong>de</strong>s et les bassins. Au début <strong>de</strong>s années 1970, la Scripps Institution of<br />

Oceanography se lançait dans un programme <strong>de</strong> reconnaissance géophysique <strong>de</strong> la marge<br />

orientale Australienne avec les expéditions NOVA. A la même époque, le projet<br />

AUSTRADEC est con<strong>du</strong>it par l’IFP avec la collaboration <strong>du</strong> CNEXO et <strong>de</strong> l’ORSTOM,<br />

parallèlement l’ORSTOM mène les campagnes Georstom et EVA. Ces travaux ont contribué<br />

à une meilleure compréhension <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong>s structures <strong>du</strong> sud-ouest Pacifique avec la<br />

pério<strong>de</strong> d’accrétion océanique <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et <strong>de</strong> la mer <strong>de</strong> Tasman et la<br />

séparation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe <strong>du</strong> Gondwana (Fig. 2-2).<br />

Fig. 2-2 : L’accrétion océanique <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et <strong>de</strong> la mer <strong>de</strong> Tasman au Paléocène<br />

inférieur d’après Mignot (1984). E : récifs d’Entrecasteaux ; C : groupe <strong>de</strong>s Chesterfield ; L : plateau <strong>de</strong>s<br />

Louisia<strong>de</strong>s ; M : plateau <strong>de</strong> Mellish ; NC : Nouvelle-Calédonie ; NG : Nouvelle-Guinée ; R : axe Rennell ;<br />

WT : Plateau Ouest Torres.<br />

Les travaux antérieurs (Fig. 2-1) <strong>de</strong> géologie et géophysique réalisés sur les structures<br />

reconnues dans la Zone Ouest Calédonie seront regroupés selon six thèmes. Le premier<br />

- 34 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

concerne la nature et la structure <strong>du</strong> substratum <strong>de</strong> la Zone Ouest Calédonie, dans lequel est<br />

présenté un bilan <strong>de</strong>s hypothèses posées sur la nature <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s bassins reconnues dans<br />

la zone. Le second présente la couverture sédimentaire reconnue dans la zone comprenant<br />

trois cycles majeurs <strong>de</strong> dépôts comprenant les formations anté-crétacé inférieur, les<br />

formations contemporaines <strong>de</strong> l’accrétion océanique et les formations post-tectoniques. Les<br />

quatre thèmes suivants traitent <strong>de</strong> sujet précis concernant : 1/ la formation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord<br />

Howe ; 2/ l’ouverture <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et <strong>de</strong> Fairway ; 3/ la formation <strong>de</strong> la<br />

ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway.<br />

I-1 Nature et structure <strong>du</strong> substratum<br />

Dans l’état actuel <strong>de</strong>s connaissances <strong>de</strong> la Zone Ouest Calédonie, les données <strong>de</strong><br />

géophysiques marines permettent <strong>de</strong> suggérer la nature <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Lord Howe et <strong>de</strong> Fairway<br />

ainsi que <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et <strong>de</strong> Fairway.<br />

Fig. 2-3: Les coupes réalisées à partir <strong>de</strong> données <strong>de</strong> sismique réfraction <strong>de</strong> la campagne NOVA (1972) (Shor et<br />

al., 1971). Localisation Fig. 2-1.<br />

- 35 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Le substratum <strong>de</strong> nature océanique <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie est suggéré par <strong>de</strong>s<br />

travaux <strong>de</strong> gravimétrie (Dooley, 1963 ; Woodward et Hunt, 1971) et <strong>de</strong> sismique réfraction<br />

(Shor et al., 1971). D’après <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> sismique réflexion, le substratum <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong><br />

Fairway présente également les caractéristiques d’une croûte océanique (Ravenne et al.,<br />

1977).<br />

La nature <strong>du</strong> substratum <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe serait <strong>de</strong> type continental. Elle est dé<strong>du</strong>ite<br />

<strong>de</strong> l’épaisseur pouvant atteindre 26 km (Shor et al., 1971 ; Woodward et Hunt, 1971) et<br />

suppose un possible rattachement à la marge Est Australienne (Fig. 2-3).<br />

Les îles <strong>de</strong> Lord Howe et <strong>de</strong> Ball's Pyramid sont les seuls véritables affleurements situés entre<br />

la marge Est australienne et la Nouvelle-Calédonie. Elles sont localisées sur la marge<br />

occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe, dans le prolongement méridional <strong>de</strong> l'alignement,<br />

d’orientation Nord-Sud, <strong>de</strong>s Chesterfield. Ces îles sont constituées <strong>de</strong> basaltes alcalins d'âge<br />

Oligocène supérieur-Miocène inférieur (20-25 Ma) à Pliocène (7.7 Ma) (Game, 1970). Cet<br />

alignement d’édifices volcaniques correspond à la trace d’un point chaud qui serait<br />

contemporain <strong>de</strong> points chauds d’orientation parallèle reconnus dans la mer <strong>de</strong> Tasman et sur<br />

la côte Est australienne (Wellman et McDougall, 1974). L’âge <strong>de</strong>s édifices croît vers le Nord<br />

ce qui permet <strong>de</strong> ce fait <strong>de</strong> souligner un déplacement vers le Nord <strong>de</strong> la plaque australienne<br />

sur laquelle ils sont situés (Vogt et Connolly, 1971 ; Sclater et Goodwin, 1973 ; Missegue et<br />

Collot, 1987).<br />

Des dragages réalisés sur ces édifices volcaniques (Bentz, 1974) ont prélevés <strong>de</strong>s basaltes à<br />

olivine, <strong>de</strong>s gabbros et un mélange <strong>de</strong> brèches hyaloclastites et <strong>de</strong> biomicrites (Launay et al.,<br />

1977).<br />

Le forage DSDP 207 (Burns, Andrews et al., 1973) s’arrête dans <strong>de</strong>s rhyolites d’âge Crétacé<br />

supérieur (94 Ma) (van <strong>de</strong>r Lingen, 1973). Ces rhyolites sont indicatrices d'une mise en place<br />

d'édifices volcaniques sub-aériens.<br />

Les ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Dampier et <strong>de</strong> Lord Howe sont marquées par <strong>de</strong> fortes anomalies magnétiques<br />

positives qui seraient générées en profon<strong>de</strong>ur à la limite croûte-manteau et confirmerait<br />

l’aspect continentale <strong>de</strong> leur substratum (Schreckenberger et al., 1992). Il apparaît cependant<br />

que le flux <strong>de</strong> chaleur <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe est <strong>de</strong>ux fois plus important que celui d'une<br />

croûte continentale type (Grim, 1969 ; Sclater et al., 1972).<br />

Ravenne et al. (1977) ont révélé l’existence <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway et la nature océanique <strong>de</strong><br />

son substratum.<br />

- 36 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

I-2 La couverture sédimentaire<br />

L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la couverture sédimentaire <strong>de</strong> la Zone Ouest Calédonie s’appuie en partie sur les<br />

données <strong>de</strong> quatre forages DSDP (Deep Sea Drilling Project) qui ont été réalisés : dans la<br />

partie Nord, les sites DSDP 208 <strong>du</strong> Leg 21 (Burns, Andrews et al., 1973) sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord<br />

Howe et DSDP 587 <strong>du</strong> Leg 90 (Kennett, Von <strong>de</strong>r Borch et al., 1985) sur le sommet <strong>du</strong> banc<br />

<strong>de</strong> Lansdowne; et dans la partie Sud les sites <strong>du</strong> Leg 21 DSDP 206 dans le bassin <strong>de</strong><br />

Nouvelle-Calédonie et DSDP 207 sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe. Les formations rencontrées sont<br />

classées selon trois cycles majeurs <strong>de</strong> dépôts : 1/ les formations <strong>de</strong> la phase anté-crétacé<br />

inférieur ; 2/ les formations contemporaines <strong>de</strong> l’accrétion océanique ; 3/ les formations post-<br />

tectoniques.<br />

I-2.1 Les formations <strong>de</strong> la phase anté-Crétacé inférieur<br />

Les formations anté-Crétacé inférieur existent sur la marge occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord<br />

Howe. Elles sont i<strong>de</strong>ntifiées sur sur plus <strong>de</strong> 2000 m d’épaisseur (Launay et al., 1977 ;<br />

Ravenne et al., 1977) mais ne sont pas traversées par le forage DSDP 208 (Burns, Andrews et<br />

al., 1973) (Fig. 2-4a). Elles correspondraient aux formations Permo-Jurassique (Ravenne et<br />

al., 1977) i<strong>de</strong>ntifiées en Nouvelle-Calédonie (Paris, 1981). Ces séquences sont i<strong>de</strong>ntifiées<br />

dans les bassins <strong>de</strong> Fairway et <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie suggérant une ouverture <strong>de</strong>s bassins<br />

d’âge Crétacé inférieur (Ravenne et al., 1977 ; Uruski et Wood, 1991).<br />

I-2.2 Les formations contemporaines <strong>de</strong> l’accrétion océanique<br />

Les sédiments les plus anciens, d’âge Crétacé supérieur à Paléocène moyen, ont été reconnus<br />

sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe par les forages DSDP 208 et DSDP 207 (Burns, Andrews et al.,<br />

1973) (Fig. 2-4a et 2-4b) et dans le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie par le forage<br />

DSDP 206 (Burns, Andrews et al., 1973). Ils sont constitués d'argiles terrigènes <strong>de</strong> type <strong>de</strong><br />

sédimentation épicontinentale.<br />

La séquence d'âge Eocène moyen est limitée à la base par une lacune <strong>de</strong> dépôts <strong>du</strong> Paléocène<br />

moyen à l'Eocène inférieur sur le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe (Burns, Andrews et al.,<br />

1973). Les causes <strong>de</strong> ce hiatus ne sont pas clairement établies.<br />

- 37 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Fig 2-4: a: Calage <strong>de</strong>s données <strong>du</strong> profil <strong>de</strong> sismique réflexion multitraces AUS101 avec les données <strong>du</strong> forage<br />

DSDP 208 d'après Launay et al. (1977) . b: Calage <strong>de</strong>s données <strong>du</strong> profil <strong>de</strong> sismique réflexion multitraces<br />

M108 avec le forage DSDP 207, d'après Bentz (1974).<br />

- 38 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Fig 2-5: a: Calage <strong>du</strong> profil <strong>de</strong> sismique réflexion multitraces SO-07-01 avec les données <strong>du</strong> forage DSDP 20<br />

d'après Willcox et al. (1980). b: Calage <strong>du</strong> profil <strong>de</strong> sismique réflexion multitraces WNC109 avec les<br />

données <strong>du</strong> forage DSDP 587 d'après Launay et al. (1977).<br />

- 39 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

I-2.3 Les formations post-tectoniques<br />

Les formations post-tectoniques i<strong>de</strong>ntifiées sur l’ensemble <strong>de</strong>s forages océaniques sont<br />

limitées à la base par une lacune <strong>de</strong> dépôt régionale <strong>de</strong> <strong>du</strong>rée variable comprise entre l’Eocène<br />

supérieur et l’Oligocène moyen (DSDP 208) (Fig. 2-4a) aux environs <strong>de</strong> 26°S sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Lord Howe ou bien comprise entre l'Eocène terminal et le Miocène inférieur (DSDP 207)<br />

(Fig. 2-4b). Cette lacune <strong>de</strong> dépôt à <strong>du</strong>rée variable selon l'emplacement considéré est<br />

interprétée par Bentz (1974) comme résultant <strong>de</strong> jeux <strong>de</strong> subsi<strong>de</strong>nces indépendants entre les<br />

parties nord et sud <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe. La lacune résulterait <strong>de</strong> l'érosion par un courant<br />

<strong>de</strong> surface Nord-Sud in<strong>du</strong>it par l'ouverture entre les continents Antarctique et Australie<br />

(Burns, Andrews et al., 1973).<br />

La séquence d'âge Oligocène supérieur à Actuel est constituée <strong>de</strong> craie à nannofossiles<br />

indiquant un dépôt <strong>de</strong> type bathyal (Burns, Andrews et al., 1973). Il apparaît que la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Lord Howe a subsidé <strong>de</strong> façon uniforme, <strong>de</strong>puis le paléogène, <strong>de</strong> 200-500 m à 800-1500 m<br />

(Launay et al., 1977).<br />

Le forage DSDP 587 (Kennett, Von <strong>de</strong>r Borch et al., 1985), calé sur le profil <strong>de</strong> sismique<br />

réflexion multitraces WNC109 (Guignard et Ravenne, 1982 ; Mignot, 1984) (Fig. 2-5a), situé<br />

sur le sommet <strong>du</strong> banc <strong>de</strong> Lansdwone, s’arrête dans <strong>de</strong>s formations d’âge Miocène terminal<br />

constituées <strong>de</strong> boue à foraminifères et nannofossiles, avec <strong>de</strong>s intercalations <strong>de</strong> sédiments<br />

grossiers d'origine néritique (coraux et bryozoaires). Une discordance basale <strong>du</strong> Miocène<br />

moyen (Willcox et al., 1980) indiquerait l’effet <strong>de</strong> courants <strong>de</strong> fonds sur le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> Lord Howe à cette époque (Mignot, 1984) (Fig. 2-5b).<br />

I-3 La formation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe<br />

La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe est une structure majeure à l'échelle <strong>de</strong> la région <strong>du</strong> sud-ouest Pacifique<br />

qui a suscité un intérêt particulier <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> nombreux auteurs.<br />

La ri<strong>de</strong> est constituée sur sa bor<strong>du</strong>re orientale par une plate-forme carbonatée couverte par <strong>de</strong>s<br />

sédiments non déformés et marquée par <strong>de</strong>s anomalies magnétiques <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong> et sur<br />

sa partie occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> horst et <strong>de</strong> grabben sur plus <strong>de</strong> 200km <strong>de</strong> distance (Jongsma et<br />

Mutter, 1978) (Fig. 2-6). Les anomalies <strong>du</strong> champ magnétique, <strong>de</strong> faible amplitu<strong>de</strong>,<br />

caractérisent l'approfondissement <strong>de</strong>s structures sous une épaisse couche <strong>de</strong> sédiments.<br />

Jongsma et Mutter (1978) avaient constaté qu’aucune trace <strong>de</strong> la phase <strong>de</strong> pré-rifting ayant<br />

initié l’ouverture <strong>de</strong> la mer <strong>de</strong> Tasman n’était observée sur la marge Est australienne. Ces<br />

auteurs ont donc proposé <strong>de</strong> situer l’axe <strong>de</strong> rifting sur la bor<strong>du</strong>re occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Lord Howe. Un saut d'axe <strong>de</strong> l’ouverture vers l’Ouest aurait, selon ces auteurs, permis d'isoler<br />

la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dampier.<br />

- 40 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Willcox et al. (1980) suggèrent un raccor<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe au plateau <strong>du</strong><br />

Queensland (marge nord-est australienne). Les rhyolites, d’âge Crétacé supérieur (94 Ma)<br />

(van <strong>de</strong>r Lingen, 1973) reconnues à la base <strong>du</strong> forage DSDP 207 (Burns, Andrews et al.,<br />

1973) souligneraient les prémices <strong>de</strong> l’accrétion océanique <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie<br />

et <strong>de</strong> la séparation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe <strong>de</strong> la marge Est australienne <strong>du</strong> Gondwana.<br />

Fig. 2-6 : Interprétations <strong>de</strong> profils <strong>de</strong> sismique réflexion coupant la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe, d'après Jongsma et<br />

Mutter (1978). Localisation Fig. 2-1.<br />

La ri<strong>de</strong> est constituée sur sa bor<strong>du</strong>re orientale par une plate-forme carbonatée couverte par <strong>de</strong>s<br />

sédiments non déformés et marquée par <strong>de</strong>s anomalies magnétiques <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong> et sur<br />

sa partie occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> horsts et <strong>de</strong> grabens sur plus <strong>de</strong> 200 km <strong>de</strong> distance (Jongsma et<br />

Mutter, 1978) (Fig. 2-6). Les anomalies <strong>du</strong> champ magnétique, <strong>de</strong> faible amplitu<strong>de</strong>,<br />

- 41 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

caractérisent l’approfondissement <strong>de</strong>s structures sous une épaisse couche <strong>de</strong> sédiments.<br />

Jongsma et Mutter (1978) avaient constaté qu’aucune trace <strong>de</strong> la phase <strong>de</strong> pré-rifting ayant<br />

initié l’ouverture <strong>de</strong> la mer <strong>de</strong> Tasman n’étaient observée qur la marge Est Australienne. Ces<br />

auteurs ont donc proposé <strong>de</strong> situer l’axe <strong>de</strong> rifting sur la bor<strong>du</strong>re occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Lord Howe. Un saut d’axe <strong>de</strong> l’ouverture vers l’Ouest aurait selon ces auteurs, permis d’isoler<br />

la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dampier.<br />

Willcox et al. (1980) suggèrent un raccor<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe au plateau <strong>du</strong><br />

Queensland (marge Nord-Est Australienne). Les rhyolites, d’âge Crétacé supérieur (94 Ma)<br />

(van <strong>de</strong>r Lingen, 1973) reconnues à la base <strong>du</strong> forage DSDP 207 (Burns, Andrews et al.,<br />

1973) souligneraient les prémices <strong>de</strong> l’accrétion océanique <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie<br />

et <strong>de</strong> la séparation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe <strong>de</strong> la marge Est Australienne <strong>du</strong> Gondwana.<br />

La comparaison entre les courbes <strong>de</strong> subsi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe (Mignot, 1984) et la<br />

marge Est australienne (Falvey et Middleton, 1981 ; Falvey et Mutter, 1981) fait ressortir une<br />

évolution verticale analogue <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux bor<strong>du</strong>res <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> la mer <strong>de</strong> Tasman <strong>de</strong>puis le<br />

Crétacé moyen (Fig. 2-7).<br />

Fig. 2-7: Courbes <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> l’enfouissement <strong>du</strong> socle par rapport au fond <strong>de</strong> la mer après décompaction<br />

<strong>de</strong>s sédiments. En traits fins : les forages <strong>du</strong> bassin d’Otway sur la marge Est australienne, d’après Falvey et<br />

Middleton (1981) et Falvey et Mutter (1981). En trait gras, le forage fictif sur le profil WNC107 dans le<br />

bassin Nord Lord Howe, d’après Mignot (1984).<br />

I-4 L’ouverture <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et <strong>de</strong> Fairway<br />

La plupart <strong>de</strong>s auteurs ont suggéré, excepté Bentz (1974) qui propose un âge Paléogène pour<br />

le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, une ouverture contemporaine <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> Nouvelle-<br />

- 42 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Calédonie et <strong>de</strong> Fairway, au Crétacé inférieur (Ravenne et al., 1977 ; Mignot, 1984 ; Uruski et<br />

Wood, 1991), caractérisé par un remplissage sédimentaire d’âge Crétacé inférieur à moyen. Il<br />

existe, cependant, <strong>de</strong>ux hypothèses concernant la formation <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Fairway. La<br />

première suggère l’ouverture en éventail <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Fairway au sud <strong>du</strong> banc <strong>de</strong> Lansdowne<br />

selon une orientation NE-SW (Uruski et Wood, 1991). L’ouverture aurait été guidée le long<br />

<strong>de</strong> failles transformantes situées dans le prolongement <strong>de</strong>s failles i<strong>de</strong>ntifiées dans la mer <strong>de</strong><br />

Tasman, et aurait in<strong>du</strong>it la séparation <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Lord Howe et <strong>de</strong> Fairway. La secon<strong>de</strong><br />

considère l’ouverture d’un bassin unique Nouvelle-Calédonie et Fairway à l’intérieur <strong>du</strong>quel<br />

se serait formé postérieurement la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway (Ravenne et al., 1977 ; Lafoy et al., 1994).<br />

I-5 La formation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway<br />

Il existe <strong>de</strong>ux hypothèses <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway. La première envisage que la ri<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> Fairway se serait séparée <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe lors <strong>de</strong> l’ouverture <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Fairway<br />

(Mignot, 1984). La secon<strong>de</strong> propose que la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway <strong>de</strong> nature océanique se serait<br />

formée selon les effets d’une tectonique compressive (Ravenne et al., 1977 ; Lafoy et al.,<br />

1994) apparemment contemporaine <strong>du</strong> charriage <strong>de</strong> l’ophiolite <strong>Calédonien</strong>ne (Paris, 1981).<br />

- 43 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Chapitre II<br />

Analyse <strong>de</strong>s données<br />

Ce chapitre consiste à présenter et à décrire l’ensemble <strong>de</strong>s données réalisées dans la Zone<br />

Ouest Calédonie comprise entre les latitu<strong>de</strong>s 18°30S-25°30 et les longitu<strong>de</strong>s 157°E-164°30E.<br />

Depuis une vingtaine d’années, les campagnes à la mer ont récolté <strong>de</strong>s données <strong>de</strong><br />

bathymétrie conventionnelle et multifaisceaux, <strong>de</strong> sismique réflexion monotrace et<br />

multitraces, <strong>de</strong> gravimétrie et <strong>de</strong> magnétisme. L'analyse <strong>de</strong> ces données permet <strong>de</strong> mettre en<br />

évi<strong>de</strong>nce les structures <strong>de</strong> surface par les données <strong>de</strong> levés bathymétriques et <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur<br />

par les données <strong>de</strong> géophysique marine.<br />

II-1 Les données <strong>de</strong> bathymétrie<br />

La carte bathymétrique <strong>de</strong> la Zone Ouest Calédonie, comprise entre 18°30S-157°E et 25°30S-<br />

165°30E (Fig. 2-8), résulte <strong>de</strong> la compilation <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> sondages monofaisceau <strong>du</strong><br />

programme ZOE (1992) et <strong>de</strong> la campagne ZOESIS (1992) ainsi que <strong>de</strong>s levés multifaisceaux<br />

<strong>de</strong> la campagne ZoNéCo 4 (1996). Cette carte bathymétrique montre une succession <strong>de</strong><br />

bassins et <strong>de</strong> ri<strong>de</strong>s, comprenant d'est en ouest : le banc <strong>de</strong> Coriolis, l'alignement <strong>de</strong>s<br />

Chesterfield, le bassin Nord <strong>de</strong> Lord Howe, la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe, le bassin <strong>de</strong> Fairway, le<br />

banc <strong>de</strong> Lansdowne, la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway et le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie.<br />

II-1.1 Le banc <strong>de</strong> Coriolis<br />

Le banc <strong>de</strong> Coriolis (Fig. 2-9), compris entre 20°50S-21°50S et 157°E-158°30E, est situé à<br />

l'extrémité occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la Zone Ouest Calédonie, entre la marge orientale <strong>du</strong> plateau <strong>de</strong><br />

Kenn à l'est et la marge occi<strong>de</strong>ntale <strong>du</strong> plateau <strong>de</strong> Bellona à l'ouest. Il a bénéficié d'une<br />

couverture bathymétrique multifaisceaux lors <strong>de</strong> la campagne ZoNéCo 4 (1996). Souligné par<br />

l'isobathe <strong>de</strong>s 1000 m, le sommet <strong>du</strong> banc est plat et culmine à 900 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Il est<br />

orienté N060 et s'étend sur 50 km <strong>de</strong> long et 40 km dans sa partie la plus large. La géométrie<br />

<strong>de</strong>s flancs occi<strong>de</strong>ntal et oriental est guidée par <strong>de</strong>s directions N040 et N010.<br />

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2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Fig. 2-8 : Compilation <strong>de</strong>s données bathymétriques monofaisceau <strong>du</strong> programme ZOE (1992) et <strong>de</strong> la mission<br />

ZOESIS (1994) et <strong>de</strong>s données multifaisceaux <strong>de</strong> la mission ZoNéCo 4 (1996). Profon<strong>de</strong>ur en mètres,<br />

isocontours tous les 200 m.<br />

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2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Fig. 2-9 : Levés multifaisceaux <strong>de</strong> la mission ZoNéCo 4 (1996) couvrant le banc <strong>de</strong> Coriolis. Profon<strong>de</strong>ur en<br />

mètres, isocontours tous les 50 m.<br />

II-1.2 L'alignement <strong>de</strong>s Chesterfield<br />

L'alignement <strong>de</strong>s Chesterfield (Fig. 2-8), situé sur la bor<strong>du</strong>re occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord<br />

Howe, est centré sur la longitu<strong>de</strong> 159°E. Il est constitué <strong>du</strong> nord vers le sud par la succession<br />

d'une série d'édifices volcaniques <strong>de</strong>puis le plateau <strong>de</strong>s Chesterfield à 19°S jusqu'aux îles <strong>de</strong><br />

Lord Howe et <strong>de</strong> Ball's Pyramid à 32°S. La zone d'étu<strong>de</strong> couvre la terminaison nord <strong>de</strong><br />

l'alignement <strong>de</strong>s Chesterfield avec <strong>du</strong> nord vers le sud: les plateaux <strong>de</strong>s Chesterfield et <strong>de</strong><br />

Bellona et les bancs Nova, Argo, Kelso et Capel.<br />

Le plateau <strong>de</strong>s Chesterfield, <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur variant entre 45 et 80 m, s'étend sur 130 km <strong>de</strong><br />

long et 110 km <strong>de</strong> large. Il est limité par une direction sub Est-Ouest au nord et N160 au sud.<br />

Des îlots et <strong>de</strong>s récifs sont répartis sur le pourtour <strong>du</strong> plateau: au nord, les îlots Bampton et<br />

Renard; à l'ouest, les îlots, Avon, Nord, Centre et Sud et au sud, l'île Longue. Le flanc<br />

occi<strong>de</strong>ntal marqué par plus <strong>de</strong> 1000 m <strong>de</strong> dénivelé suit <strong>de</strong>ux directions structurales N030 et<br />

N160. Le flanc oriental, moins abrupt et grossièrement orienté Nord-Sud, est entaillé par un<br />

acci<strong>de</strong>nt pratiquement Est-Ouest centré sur 19°45'S. Le flanc septentrional est principalement<br />

contrôlé par une direction Est-Ouest. Le plateau <strong>de</strong>s Chesterfield est relié, au sud, au plateau<br />

<strong>de</strong> Bellona par un isthme <strong>de</strong> 15 km <strong>de</strong> large et i<strong>de</strong>ntifié à moins <strong>de</strong> 300 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur<br />

appelé le "Grand Passage <strong>de</strong>s Chesterfield".<br />

- 46 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Le plateau <strong>de</strong> Bellona, orienté N170, est constitué <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux segments, le segment nord, long <strong>de</strong><br />

110 km et large <strong>de</strong> 80 km, étant décalé vers l'est par rapport au segment sud, <strong>de</strong> taille plus<br />

ré<strong>du</strong>ite, par un acci<strong>de</strong>nt Est-Ouest.<br />

Les bancs Nova et Argo (Fig. 2-10), centrés respectivement sur 22°30'S-159°20'E et 23°10'S-<br />

159°30'E, sont situés dans le prolongement méridional <strong>du</strong> plateau <strong>de</strong> Bellona. Ils ont été<br />

cartographiés sur leurs flancs, entre 600 et 2250 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, par les données<br />

multifaisceaux <strong>de</strong> la campagne ZoNéCo 4 (1996). Le banc Nova s'étend sur 85 km <strong>de</strong> long<br />

selon une direction N170. Large <strong>de</strong> 45 km au nord, le banc passe à 15 km <strong>de</strong> largeur au sud<br />

d'un acci<strong>de</strong>nt N60, centré sur 22°40'S. Le pourtour <strong>du</strong> banc Nova est marqué par <strong>de</strong> nombreux<br />

canyons et d'une succession <strong>de</strong> terrasses à 750 et 2000 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Le banc Argo, <strong>de</strong><br />

forme ovale est orienté N135.<br />

Fig. 2-10 : Levés multifaisceaux <strong>de</strong> la mission ZoNéCo 4 (1996) couvrant les bancs Nova et Argo. Profon<strong>de</strong>ur en<br />

mètres, isocontours tous les 50 m.<br />

Le banc Kelso (Fig. 2-8), situé dans le prolongement sud <strong>du</strong> banc Argo, est décalé <strong>de</strong> 60 km<br />

vers l'ouest par un acci<strong>de</strong>nt N50. Souligné par l'isobathe <strong>de</strong>s –2000 m, le banc est surélevé<br />

dans sa partie nord et culmine à 1400 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Long <strong>de</strong> 90 km et large <strong>de</strong> 30km le<br />

banc s'allonge suivant une direction N160.<br />

- 47 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Le banc Capel, (Fig. 2-8) est le segment le plus méridional compris dans la Zone Ouest<br />

Calédonie. Décalé vers l'Ouest par un acci<strong>de</strong>nt N050, <strong>de</strong> 30 km <strong>de</strong> long, il est parallèle au<br />

banc Kelso. Il est souligné par l'isobathe <strong>de</strong>s 1000 m et culmine à 200 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur.<br />

II-1.3 Le bassin Nord <strong>de</strong> Lord Howe<br />

Une certaine confusion existe entre les auteurs quant à la désignation <strong>du</strong> "bassin <strong>de</strong> Lord<br />

Howe". Selon Dubois et al. (1982), le bassin <strong>de</strong> Lord Howe se situe sur la marge occi<strong>de</strong>ntale<br />

<strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe. Centré sur le méridien 159°E, il est compris entre les latitu<strong>de</strong>s 21°S<br />

et 29°S. D'après la carte bathymétrique synthétique réalisée par (Kroenke et Rodda, 1984), le<br />

bassin <strong>de</strong> Lord Howe, compris entre 31° et 34°S, est situé en contrebas <strong>de</strong>s îles <strong>de</strong> Lord Howe<br />

et Ball's Pyramid (centrés sur 32°S-159°E). Délimité à l'ouest par la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dampier et à l'est<br />

par la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe, il s'étend sur 340 km <strong>de</strong> long et 150 km <strong>de</strong> large et s'oriente Nord-<br />

Sud à N140 au sud <strong>de</strong> 32°S.<br />

Nous désignerons par "bassin Nord <strong>de</strong> Lord Howe" (Fig. 2-8), un bassin situé au nord <strong>du</strong><br />

"bassin <strong>de</strong> Lord Howe" désigné par Dubois et al. (1982), qui peut être intégré sans équivoque<br />

dans la carte bathymétrique <strong>de</strong> Dubois et al. (1984).<br />

Le bassin Nord <strong>de</strong> Lord Howe se présente sous la forme d'une digitation <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong><br />

Nouvelle-Calédonie, entre les latitu<strong>de</strong>s 21°30S et 24°S. Il s'insère sur le flanc occi<strong>de</strong>ntal <strong>de</strong> la<br />

ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe, limité par l'alignement <strong>de</strong>s Chesterfield à l'ouest et par la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord<br />

Howe à l'est. Centré sur le méridien 160°E, le bassin Nord <strong>de</strong> Lord Howe est caractérisé par<br />

un fond plat souligné par l'isobathe <strong>de</strong>s -2200 m qui s'étend sur 300 km <strong>de</strong> long et 80 km <strong>de</strong><br />

large.<br />

II-1.4 La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe<br />

La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe (Fig. 2-8), longue <strong>de</strong> 2000 km, est encadrée par les bassins <strong>de</strong><br />

Middleton et <strong>de</strong> Lord Howe à l'ouest, <strong>de</strong> Fairway et <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie à l'est. La<br />

terminaison septentrionale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe est limitée par le plateau <strong>de</strong>s Chesterfield<br />

et l'ensemble "banc <strong>de</strong> Lansdowne-ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway ". Entre 21°S et 33°S, la ri<strong>de</strong> est orientée<br />

Nord-Sud sur 1400 km et passe, au sud <strong>de</strong> 33°S, à une direction NW-SE sur ses <strong>de</strong>rniers<br />

600 km. La terminaison méridionale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe se raccor<strong>de</strong> au plateau <strong>de</strong><br />

Challenger, à l'ouest <strong>du</strong> bloc Néo-zélandais. La ri<strong>de</strong> s'élargit vers le sud et passe <strong>de</strong> 50 km <strong>de</strong><br />

large, à l'intersection avec la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway, à 21°S à 400 km <strong>de</strong> large à 31°S.<br />

La Zone Ouest Calédonie couvre, sur 500 km <strong>de</strong> long, la terminaison nord <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord<br />

Howe. De direction sub-méridienne, la ri<strong>de</strong> est caractérisée par l'alignement <strong>de</strong> trois segments<br />

orientés respectivement <strong>du</strong> nord vers le sud, N130, N140 et Nord-Sud. De profon<strong>de</strong>ur<br />

moyenne -1000 m, ces segments sont décalés selon <strong>de</strong>ux directions: N140 à 21°30S et N70 à<br />

- 48 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

23°15S. Les segments septentrional et méridional ont bénéficié d'une couverture <strong>de</strong> levés<br />

multifaisceaux <strong>du</strong>rant la mission ZoNéCo 4.<br />

Le segment septentrional (Fig. 2-11), situé à la jonction <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Lord Howe et <strong>de</strong><br />

Fairway, est appelé "Bancs Sud Lansdowne". Compris entre les latitu<strong>de</strong>s 21°-22°S, il est<br />

orienté N130. Le sommet <strong>du</strong> segment septentrional est marqué <strong>de</strong>s pointements volcaniques<br />

déjà i<strong>de</strong>ntifiés par Mignot (1984), centrés sur 21°20S-160°40E. De nouveaux édifices sont<br />

mis en évi<strong>de</strong>nce par les données <strong>de</strong> multifaisceaux aux environs <strong>de</strong> 21°30S-160°55E,<br />

s'alignant N015 et culminant jusqu'à 500 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Le flanc oriental, guidé par un<br />

canyon, orienté N170, s'ennoie progressivement vers le bassin <strong>de</strong> Fairway tandis que le flanc<br />

occi<strong>de</strong>ntal est découpé par <strong>de</strong> profonds canyons <strong>de</strong> direction Est-Ouest. Les flancs<br />

septentrional et méridional sont parallèles, guidés par la direction N140.<br />

Le segment central, orienté N140, est compris entre les latitu<strong>de</strong>s 22°S et 23°15S. Il s'étend sur<br />

150 km <strong>de</strong> long et 100 km <strong>de</strong> large. Le sommet <strong>du</strong> segment, culminant à –1000 m <strong>de</strong><br />

profon<strong>de</strong>ur, est limité par <strong>de</strong>s failles Nord-Sud à l'ouest et N140 à l'est.<br />

Décalé <strong>du</strong> segment central vers l'ouest, le segment méridional (Fig. 2-11), large <strong>de</strong> 300 km,<br />

suit une direction sub-méridienne. Ce segment est découpé à l'ouest par <strong>de</strong>s failles Nord-Sud<br />

et à l'est par un système <strong>de</strong> failles en échelon orienté Nord-Sud et N140. Le sommet plan <strong>du</strong><br />

segment, i<strong>de</strong>ntifié à 1000 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, est marqué par <strong>de</strong>s pointements volcaniques<br />

culminant à 500 m. Ces édifices suivent <strong>de</strong>ux directions: N110 et Nord-Sud. La direction<br />

N110 est soulignée par <strong>de</strong>ux alignements <strong>de</strong> pointements volcaniques centrés sur 23°55S et<br />

24°20'S. Coincé entre ces latitu<strong>de</strong>s, la direction Nord-Sud est centrée sur 161°45'E.<br />

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2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Fig. 2-11 : Levés multifaisceaux <strong>de</strong> la mission ZoNéCo 4 (1996) couvrant le segment méridional <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Lord Howe. Profon<strong>de</strong>ur en mètres, isocontours tous les 50 m.<br />

II-1.5 Le bassin <strong>de</strong> Fairway<br />

Le bassin <strong>de</strong> Fairway (Fig. 2-8), long <strong>de</strong> 600 km et orienté N140, est encadré par la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Lord Howe à l'ouest et la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway à l'est. Les levés multifaisceaux <strong>de</strong> la campagne<br />

ZoNéCo 4 (1996) ont reconnu la terminaison septentrionale <strong>du</strong> bassin.<br />

La terminaison septentrionale (Fig. 2-12) <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Fairway, orientée N140, est soulignée<br />

par l'isobathe -1000 m et s'approfondit progressivement vers le sud <strong>de</strong> 400 à 1500 m.<br />

L'orientation N140 <strong>du</strong> bassin, est soulignée par un canyon s'écoulant vers le sud, large <strong>de</strong> 2 à<br />

3 km et <strong>de</strong> 100 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. La bor<strong>du</strong>re occi<strong>de</strong>ntale <strong>du</strong> bassin est contrôlée par un<br />

canyon orienté N170. La bor<strong>du</strong>re orientale, est orientée N140 et décalée vers l'ouest à <strong>de</strong>ux<br />

reprises, suivant une direction N40 centrés sur 161°15E et 161°40E. Un canyon <strong>de</strong> forme<br />

sinueuse, découpant la topographie <strong>de</strong> la bor<strong>du</strong>re, est marqué par les directions N040, Nord-<br />

Sud et N030 et se déverse dans le canyon précé<strong>de</strong>mment décrit sur la bor<strong>du</strong>re occi<strong>de</strong>ntale.<br />

La terminaison nord <strong>du</strong> bassin est marquée par un linéament bathymétrique orienté N50,<br />

compris entre 21°30S-161°10E et 21°10S-162°E, qui con<strong>du</strong>it à une réorientation vers le sud<br />

<strong>de</strong>s directions N140 à Nord-Sud.<br />

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2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Fig. 2-12 : Levés multifaisceaux <strong>de</strong> la mission ZoNéCo 4 (1996) couvrant le système banc <strong>de</strong> Lansdowne-ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Fairway. Profon<strong>de</strong>ur en mètres, isocontours tous les 50 m.<br />

La terminaison méridionale <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Fairway (Fig. 2-8) s'approfondit régulièrement vers<br />

le sud <strong>de</strong> 1600 m à 21°30S, à 2800 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur à 24°30S. L'axe <strong>du</strong> bassin, <strong>de</strong> largeur<br />

constante 130 km est décentré et situé le long <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway. Le bassin <strong>de</strong> Fairway est<br />

décalé vers le sud par un acci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> direction Nord-Sud recoupant les bor<strong>du</strong>res orientale et<br />

occi<strong>de</strong>ntale <strong>du</strong> bassin respectivement à 22°30S et à 24°30S. La terminaison méridionale <strong>du</strong><br />

bassin <strong>de</strong> Fairway est limitée par un talus d’orientation Nord-Sud qui atteint 2200 m <strong>de</strong><br />

profon<strong>de</strong>ur.<br />

II-1.6 Le banc <strong>de</strong> Lansdowne<br />

Le banc <strong>de</strong> Lansdowne (Fig. 2-12), orienté N140 et compris entre les latitu<strong>de</strong>s 20°S et<br />

20°45S, est une prolongation vers le Nord <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway. C'est une structure longue <strong>de</strong><br />

150 km et <strong>de</strong> largeur maximale 50 km qui ferme le Nord <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Fairway. Situé sous une<br />

épaisseur d'eau inférieure à 200 m, il est surélevé dans sa partie Nord-Ouest et affleure au<br />

niveau <strong>de</strong>s récifs <strong>de</strong> Néréus. La topographie <strong>du</strong> sommet <strong>du</strong> banc <strong>de</strong> Lansdowne est lisse, avec<br />

en son centre une légère dépression ne dépassant pas 100 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Les bor<strong>du</strong>res <strong>du</strong><br />

plateau sont constituées par une barrière <strong>de</strong> corail immergée par 50 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur (Mignot,<br />

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2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

1984). La couverture bathymétrique multifaisceaux couvre les flancs <strong>du</strong> banc jusqu'à 500 m<br />

<strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur.<br />

Le flanc occi<strong>de</strong>ntal <strong>du</strong> banc <strong>de</strong> Lansdowne, orienté N140 dans sa terminaison nord, puis<br />

Nord-Sud au sud <strong>de</strong> 20°30S, est entaillé par <strong>de</strong> nombreux canyons. Au Nord <strong>de</strong> 20°30S, un<br />

canyon orienté N110, centré sur 20°24S présente un écoulement Nord-Ouest. Ce canyon est<br />

alimenté par un réseau <strong>de</strong> canyons secondaires orientés N050. Entre 20°30S et 20°55S, le<br />

flanc <strong>du</strong> banc est entaillé par une série <strong>de</strong> canyons Est-Ouest. Au sud <strong>de</strong> 20°55S, les canyons<br />

suivent à nouveau une direction N110.<br />

Entre 160°10E et 160°50E, le flanc <strong>du</strong> banc est abrupt, marqué par un dénivelé <strong>de</strong> plus <strong>de</strong><br />

1200 m suivant une direction N110. A 160°50E, il est décalé vers l'Est suivant une direction<br />

N050. Entre 160°50E et 160°30E, le flanc est entaillé par <strong>de</strong> profonds canyons atteignant<br />

300 m <strong>de</strong> creusement, orientés N020. A l'Est <strong>de</strong> 160°30E, un canyon très encaissé (1300 m <strong>de</strong><br />

dénivelé estimé), situé à la limite "banc <strong>de</strong> Lansdowne-ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway", orienté N030 passe<br />

brutalement à Est-Ouest dans le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie.<br />

II-1.7 La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway<br />

La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway (Fig. 2-12), orientée N140, s'étend sur 600 km <strong>de</strong> long entre les latitu<strong>de</strong>s<br />

21°S et 23°40S. Soulignée par l'isobathe -1000 m, la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway est caractérisée par <strong>de</strong>ux<br />

segments décalés suivant une direction Nord-Sud centrée sur 163°25E.<br />

Le segment Nord, orienté N140, couvert par <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> multifaisceaux, s'étend sur<br />

200 km <strong>de</strong> long et s'ennoie progressivement <strong>du</strong> nord vers le sud <strong>de</strong> 500 à 2200 m <strong>de</strong><br />

profon<strong>de</strong>ur. Le flanc oriental <strong>du</strong> segment Nord, découpé par <strong>de</strong>s escarpements N140, est<br />

marqué par <strong>de</strong>s monts sous-marins centrés sur 20°50S-161°55E et <strong>de</strong>s linéaments<br />

bathymétriques N040 et N050. Il est entaillé sur toute sa longueur par une série <strong>de</strong> canyons <strong>de</strong><br />

direction N020 et N030. Le flanc occi<strong>de</strong>ntal <strong>du</strong> segment Nord, <strong>de</strong> pente plus douce, est affecté<br />

par <strong>de</strong>s linéaments <strong>de</strong> direction N040 et N050 situés dans le prolongement <strong>de</strong> ceux décrits sur<br />

le flanc oriental. Il est contrôlé par un canyon orienté N150, dans lequel confluent <strong>de</strong>s<br />

canyons secondaires orientés N030, l'ensemble s'écoulant vers le bassin <strong>de</strong> Fairway. Ce réseau<br />

<strong>de</strong> canyons est guidé dans sa partie distale par un lobe d'axe N170 qui l'oblige à suivre cette<br />

même direction.<br />

Le segment sud <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway, long <strong>de</strong> 150 km est orienté N150. La topographie plane<br />

<strong>du</strong> sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> est soulignée par l'isobathe 2400 m. Ce segment est délimité sur sa<br />

terminaison méridionale par une direction Nord-Sud centrée sur 23°30S.<br />

- 52 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

II-1.8 Le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie<br />

Le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie (Fig. 2-8) est limité par l'ensemble banc <strong>de</strong> Lansdowne-ri<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> Fairway à l'Ouest et par la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk, supportant l'île <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, à l'est.<br />

Limité au Nord, à 19°S, par les monts Noroit, il est fermé au sud par le banc <strong>de</strong> Wanganella à<br />

36°S. De forme sinusoïdale, il s'oriente N140 parallèlement à la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway et l'île <strong>de</strong><br />

Nouvelle-Calédonie jusqu'à 23°S, et passe à une direction Nord-Sud jusqu'à 32°S. Il est<br />

orienté N140 au sud <strong>de</strong> 32°S. Le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie est une cuvette à fond plat,<br />

soulignée par l'isobathe 3400 m. Elle est dissymétrique ; la bor<strong>du</strong>re orientale étant plus<br />

abrupte que la bor<strong>du</strong>re occi<strong>de</strong>ntale.<br />

II-1.9 Conclusion<br />

La Zone Ouest Calédonie (Fig. 2-8) est marquée par une succession <strong>de</strong> ri<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> bassins. Sur<br />

la carte <strong>de</strong> bathymétrie <strong>de</strong> la zone les trois directions structurales principales sont Nord-Sud,<br />

N140 et N060. La direction Nord-Sud caractérise la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe, le bassin Nord <strong>de</strong><br />

Lord Howe, la partie méridionale <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie ainsi que <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts<br />

i<strong>de</strong>ntifiés dans le bassin et sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway. La direction N140 marque le système ri<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> Fairway-banc <strong>de</strong> Lansdonwe, l’axe <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Fairway et l’axe <strong>de</strong> la partie septentrionale<br />

<strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie. La direction N060 est reconnue dans la partie Nord-Ouest<br />

<strong>de</strong> la zone d’étu<strong>de</strong>. Elle marque la direction d’acci<strong>de</strong>nts transverses pouvant être associées<br />

aux directions marquées par les failles transformantes observées dans la mer <strong>de</strong> Tasman.<br />

Les ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Lord Howe et <strong>de</strong> Fairway présentent <strong>de</strong>s morphologies différentes. La première<br />

est marquée par une voussure <strong>de</strong> 600 km <strong>de</strong> large ; la partie orientale étant couverte par un<br />

plateau carbonaté ayant été soumis à une phase volcanique, et la partie occi<strong>de</strong>ntale structurée<br />

en horst et grabens et traversée par l’alignement Nord-Sud <strong>de</strong>s Chesterfield. La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Fairway est une structure étroite qui ne dépasse pas 100 km. Le sommet est également couvert<br />

par un plateau carbonaté qui affleure au Nord avec le banc <strong>de</strong> Lansdwone.<br />

Le bassin <strong>de</strong> Fairway est sensiblement plus étroit et moins profond que le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-<br />

Calédonie.<br />

Les données <strong>de</strong> sismique, <strong>de</strong> gravimétrie et <strong>de</strong> magnétisme auront pour rôle <strong>de</strong> préciser la<br />

nature <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s bassins reconnus en bathymétrie dans la Zone Ouest<br />

Calédonie, <strong>de</strong> mieux cerner les mouvements verticaux <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> mieux contraindre<br />

l’ouverture <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et <strong>de</strong> Fairway.<br />

- 53 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

II-2 Les données <strong>de</strong> sismique<br />

Fig. 2-13 : Navigation <strong>de</strong>s campagnes <strong>de</strong> sismique réflexion monotrace et multitraces réalisées dans la Zone<br />

Ouest Calédonie. Les traits épais et les noms correspondant indiquent les emplacements et les numéros <strong>de</strong>s<br />

profils illustrés dans les figures 2-13 à 2-29. En noir : la campagne ZoNéCo 4 (1996) en traits fins et<br />

ZOESIS (1992) en traits plus épais ; en bleu : la campagne Austra<strong>de</strong>c I (1972) ; en vert : la campagne Mobil<br />

Oil (1972) ; en orange : la campagne Gulf Rex (1972-1973) ; en rouge : la campagne WNC (1980) et en<br />

violet la campagne FAUST 1 (1998). Isocontours tous les 1000 m.<br />

Les données <strong>de</strong> sismique collectées dans la Zone Ouest Calédonie (Fig. 2-13) regroupent <strong>de</strong>s<br />

données <strong>de</strong> sismique multitraces <strong>de</strong>s campagnes AUSTRADEC I (1972), MOBIL OIL (1972),<br />

GULF REX (1972-1973) et WNC (1980) et <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> sismique monotrace <strong>de</strong>s<br />

campagnes ZOESIS (1992) et ZoNéCo 4 (1996). Sur ces profils, le socle acoustique se<br />

présente sous quatre aspects différents <strong>de</strong> type plate-forme carbonatée, sédimentaire,<br />

volcanique et croûte océanique. La couverture sédimentaire est constituée <strong>de</strong> cinq séquences<br />

dans les bassins.<br />

- 54 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Nous présenterons la répartition <strong>de</strong>s différents types <strong>de</strong> socle acoustique reconnus et le<br />

remplissage sédimentaire <strong>de</strong> la zone selon l’ordre chronologique <strong>de</strong>s séquences <strong>de</strong> dépôt.<br />

II-2.1 Nature et structure <strong>du</strong> substratum<br />

Le "socle acoustique" est, <strong>de</strong> façon générale, la zone au <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> laquelle les on<strong>de</strong>s<br />

acoustiques ne pénètrent plus ou pas suffisamment pour que l'on puisse i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>s<br />

réflecteurs continus. Le pointage <strong>de</strong>s isochrones <strong>du</strong> socle acoustique, exprimé en secon<strong>de</strong>s<br />

temps double, effectué sur les profils <strong>de</strong> sismique réflexion monotrace et multitraces est<br />

illustré par la figure 2-14. Cette carte permet <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce les structures profon<strong>de</strong>s<br />

<strong>du</strong> substratum.<br />

Quatre types <strong>de</strong> socle acoustique ont été i<strong>de</strong>ntifiés : carbonaté, sédimentaire, volcanique ou<br />

océanique. Selon le type considéré la signature <strong>du</strong> substratum est différente:<br />

- dans une zone sédimentaire, le socle acoustique est caractérisé par une zone sour<strong>de</strong> sans<br />

réflecteurs visibles et présente un agencement progressif vers le haut <strong>de</strong>s réflecteurs. Il est<br />

marqué à son toit par <strong>de</strong>s réflecteurs relativement continus et <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong> qui sont<br />

indicateurs <strong>de</strong> la consolidation <strong>de</strong>s séries. Dans ce cas il est difficile <strong>de</strong> différencier<br />

physiquement la couverture sédimentaire <strong>de</strong> son substratum.<br />

- une plate-forme carbonatée est marquée par un écran <strong>de</strong> réflecteurs continus et <strong>de</strong> forte<br />

amplitu<strong>de</strong> qui empêche toute pénétration <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s.<br />

- les édifices volcaniques sont marqués par <strong>de</strong>s réflecteurs <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong>. Le volcanisme<br />

fissural, trop épisodique pour former <strong>de</strong>s édifices, est plus difficilement i<strong>de</strong>ntifiable mais se<br />

situe, <strong>de</strong> façon générale, au niveau <strong>de</strong>s ruptures <strong>de</strong> pente <strong>du</strong> socle acoustique. Les<br />

épanchements volcaniques, ou volcanisme diffus, sont la plupart <strong>du</strong> temps marqués par <strong>de</strong><br />

longues hyperboles <strong>de</strong> diffraction <strong>de</strong> plus ou moins forte amplitu<strong>de</strong>.<br />

- dans une zone <strong>de</strong> type plancher océanique, le socle acoustique présente une surface d’allure<br />

rugueuse, avec <strong>de</strong>s hyperboles <strong>de</strong> diffraction courtes et <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong>.<br />

Dans une zone <strong>de</strong> nature "continentale", le socle acoustique ne présente pas <strong>de</strong> faciès<br />

caractéristique. Seules la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s failles et la structure en blocs <strong>du</strong> socle acoustique<br />

permettent <strong>de</strong> dé<strong>du</strong>ire ce type <strong>de</strong> nature.<br />

Le socle <strong>de</strong> type plate-forme carbonatée est i<strong>de</strong>ntifié sur les sommets <strong>de</strong>s structures<br />

constituant l'alignement <strong>de</strong>s Chesterfield et sur le banc <strong>de</strong> Lansdowne.<br />

- 55 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Fig. 2-14 : Carte <strong>de</strong>s isochrones <strong>du</strong> socle acoustique <strong>de</strong> la Zone Ouest Calédonie. Cette carte met en évi<strong>de</strong>nce la<br />

dissymétrie <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté et son contact abrupte avec la bor<strong>du</strong>re occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway.<br />

Dans la partie Nord <strong>du</strong> bassin la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> socle acoustique <strong>de</strong> direction Nord Sud correspond à une structure<br />

ennoyée sous les sédiments.<br />

- 56 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Fig. 2-15 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces M 297 (campagne Mobil, 1972). Localisation Fig.2-14 ; I, II, III, IV, V :<br />

séquences sédimentaires ; A, B, C : discordances ; exagération verticale : 5. La marge occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Lord Howe est constituée <strong>de</strong> blocs basculés à regard vers l'Ouest. Une remobilisation <strong>de</strong> ces blocs, selon <strong>de</strong>s jeux<br />

compressifs, contemporaine <strong>du</strong> <strong>de</strong>pôt <strong>de</strong> la séquence III a déformé les séquences sous-jacentes. La séquence I se<br />

dépose sur l'ensemble <strong>de</strong> façon homogène.<br />

- 57 -<br />

III<br />

V<br />

I<br />

IV<br />

A<br />

I<br />

III<br />

A<br />

V<br />

IV<br />

A<br />

A’<br />

II<br />

B C<br />

I<br />

III<br />

IV<br />

V


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Fig. 2-16 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces WNC118 (campagne WNC, 1980). Localisation Fig. 2-14 ; I, II, III, IV, V :<br />

séquences sédimentaires ; A, B, C : discordances ; exagération verticale : 3. Au Sud-Ouest <strong>du</strong> plateau <strong>de</strong>s Chesterfield, un<br />

affleurement <strong>de</strong> socle acoustique a déformé les séquences inférieures <strong>de</strong> la couverture sédimentaire. La séquence I se dépose<br />

sur l'ensemble <strong>de</strong> façon homogène.<br />

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2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Fig. 2-17 : Profil <strong>de</strong> sismique monotrace PR163 (campagne ZoNéCo, 1996). Localisation Fig. 2-14 ; I, IV, V :<br />

séquences sédimentaires ; A, a : discordances ; exagération verticale : 18. Le trait rouge marque une surface<br />

d’érosion. Le socle acoustique <strong>du</strong> banc <strong>de</strong> Coriolis est <strong>de</strong> type sédimentaire. Trois phases tectoniques sont<br />

mises en évi<strong>de</strong>nce : 1/ une phase <strong>de</strong> tectonique extensive avec la formation <strong>de</strong> horst et grabben et le dépôt <strong>de</strong>s<br />

séquences V et IV ; 2/ une phase <strong>de</strong> remobilisation <strong>de</strong> ces horsts par une tectonique compressive qui a eu<br />

pour la surrection puis l’émersion <strong>de</strong>s blocs marquée par un surface d’érosion ; 3/ une phase <strong>de</strong> subsi<strong>de</strong>nce<br />

<strong>du</strong> banc <strong>de</strong> Coriolis marquée par le dépôt <strong>de</strong> la séquence I.<br />

Le socle acoustique <strong>de</strong>s édifices constituant l’alignement <strong>de</strong>s Chesterfield est i<strong>de</strong>ntifié à 0.5<br />

s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur et est marqué par <strong>de</strong>s réflecteurs continus et <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong> faisant<br />

écran à la pénétration <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s. Il est caractéristique d'une plate-forme carbonatée (Fig. 2-<br />

15). Les travaux antérieurs ont permis <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce la nature volcanique <strong>du</strong><br />

soubassement <strong>de</strong>s guyots <strong>de</strong>s Chesterfield (Vogt et Connolly, 1971) (Missegue et Collot,<br />

1987). Le plateau carbonaté i<strong>de</strong>ntifié, s’est formé postérieurement à la mise en place <strong>de</strong>s<br />

édifices volcaniques. Le flanc occi<strong>de</strong>ntal <strong>de</strong> la plate-forme <strong>de</strong>s Chesterfield est découpé par<br />

une succession <strong>de</strong> failles normales entraînant l'ennoiement progressif <strong>du</strong> socle jusqu'à 5 s.t.d.<br />

<strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Au Sud-Ouest <strong>du</strong> plateau <strong>de</strong>s Chesterfield, (Fig. 2-16) un affleurement <strong>de</strong><br />

- 59 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

socle acoustique, centré sur 20°20'S, présente <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> substratum sédimentaire.<br />

Les séquences sédimentaires, exceptée la séquence superficielle, sont rebroussées au contact<br />

<strong>de</strong>s édifices (Fig. 2-16).<br />

Le substratum <strong>du</strong> banc <strong>de</strong> Lansdowne, d’orientation N130 (Fig. 2-14), est souligné par<br />

l'isochrone 1 s.t.d. et culmine jusqu'à 0.2 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Le banc <strong>de</strong> Lansdowne apparaît<br />

à gran<strong>de</strong> échelle comme un bloc basculé vers l'ouest (Fig. 2-14). Le flanc occi<strong>de</strong>ntal <strong>du</strong> banc<br />

<strong>de</strong> Lansdowne, situé à l'intersection <strong>du</strong> banc avec la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe, est marqué par la<br />

superposition <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux acci<strong>de</strong>nts, le premier, d’orientation N130 et souligné par l'isochrone<br />

2 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur; le second, sub-méridien, est souligné par l'isochrone 3 s.t.d. Le flanc<br />

oriental est découpé par un acci<strong>de</strong>nt N140 qui gui<strong>de</strong> l’effondrement <strong>du</strong> socle <strong>de</strong> 3 à 6 s.t.d. <strong>de</strong><br />

profon<strong>de</strong>ur.<br />

Nous avons i<strong>de</strong>ntifié un substratum <strong>de</strong> type sédimentaire sur le banc <strong>de</strong> Coriolis, la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Lord Howe et la partie méridionale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway.<br />

Le socle acoustique <strong>du</strong> banc <strong>de</strong> Coriolis est marqué à son toit par <strong>de</strong>s réflecteurs <strong>de</strong> forte<br />

amplitu<strong>de</strong>, caractéristiques d’un substratum sédimentaire (Fig. 2-17). Le sommet <strong>du</strong> socle<br />

acoustique est limité par le réflecteur A, continu et <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> type surface érosive,<br />

compris entre 1.6 et 1.8 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Cette plate-forme érodée, d'orientation N060<br />

(Fig. 2-14), est découpée en système <strong>de</strong> horsts et grabens. Ces acci<strong>de</strong>nts, d'orientation N005 et<br />

N120, gui<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s effondrements brutaux <strong>de</strong> portions <strong>de</strong> plate-forme jusqu'à une profon<strong>de</strong>ur<br />

<strong>de</strong> 2.4 s.t.d.. Seul un édifice volcanique est i<strong>de</strong>ntifié, situé sur la faille N005 sur le flanc est <strong>du</strong><br />

banc.<br />

La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe est constituée sur sa partie Est par un socle acoustique <strong>de</strong> type plate-<br />

forme érodée, structurée en horsts et grabens (Fig. 2-18) et sur sa partie Ouest par <strong>de</strong>s blocs<br />

basculés vers l’ouest (Fig. 2-15 et 2-19). Sur la partie orientale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe, le<br />

substratum est souligné par l'isochrone 3 s.t.d., d’orientation sub-méridienne. Les trois<br />

segments constituant la ri<strong>de</strong>, observés sur la carte bathymétrique (cf. § II-1.4), montrent un<br />

socle acoustique culminant à 2 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Le segment septentrional, localisé entre<br />

20°50S et 21°40S, d’orientation N140, est acci<strong>de</strong>nté au sommet par <strong>de</strong> nombreux monts sous-<br />

marins épars pouvant culminer à moins <strong>de</strong> 100 m pour certains. Certains <strong>de</strong> ces édifices<br />

volcaniques sont encore couverts par <strong>de</strong>s sédiments déformés indiquant une intrusion<br />

postérieure au dépôt <strong>de</strong>s séries. Les flancs occi<strong>de</strong>ntal et oriental <strong>du</strong> segment, orientés nord-<br />

sud, sont recoupés, à 21°45S, par un acci<strong>de</strong>nt transverse N110 qui provoque<br />

l'approfondissement <strong>de</strong>s isochrones à 3 s.t.d. au sud. Cette zone effondrée, étroite, est<br />

d’orientation sub-méridienne. Le segment central, situé entre 22°15S et 22°45S, est<br />

d’orientation N140. Le segment méridional, entre 23°30S et 24°30S, orienté N150 est marqué<br />

par une surface d'aplanissement sur laquelle se surimposent <strong>de</strong>s édifices volcaniques (cf. § II-<br />

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2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

1.4). Ces édifices (Fig. 2-20) traversent la séquence sédimentaire sus-jacente sans déformer<br />

les réflecteurs internes (Van <strong>de</strong> Beuque et al., 1998a). Leur mise en place est <strong>de</strong> ce fait<br />

antérieure ou contemporaine au dépôt <strong>de</strong> la série sédimentaire. La figure 2-20 montre<br />

l’existence d’épanchements volcaniques probablement entre le substratum sédimentaire <strong>de</strong> la<br />

ri<strong>de</strong> et les édifices volcaniques. La formation <strong>de</strong> ces épanchements est probablement<br />

contemporaine à celle <strong>de</strong>s édifices volcaniques. Le substratum <strong>du</strong> flanc oriental <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Lord Howe est marqué par <strong>de</strong>s failles inverses ayant permis la formation d’écailles <strong>de</strong><br />

substratum. Ces écailles ont déformé la base <strong>de</strong> la couverture sédimentaire (Fig. 2-21). Ces<br />

structures mettent en évi<strong>de</strong>nce un épiso<strong>de</strong> tectonique compressif situé à la limite <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Lord Howe et <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Fairway (Lafoy et al., 1994 ; Van <strong>de</strong> Beuque et al., 1998a). Le<br />

substratum <strong>de</strong> la partie occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> est constituée <strong>de</strong> blocs basculés vers l’Ouest. Les<br />

sommets <strong>de</strong>s blocs sont marqués par <strong>de</strong>s réflecteurs continus <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong><br />

caractéristiques d’un socle acoustique <strong>de</strong> type sédimentaire. Le substratum <strong>de</strong> la partie<br />

occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> est incliné vers le nord, et passe 2.4 à 3 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur (Fig. 2-14).<br />

Le socle acoustique <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway, d’orientation N140, est souligné en moyenne par<br />

l'isochrone 2 s.t.d. et s'approfondit régulièrement vers le sud <strong>de</strong> 1.4 à 4 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Le<br />

substratum est limité au sommet par le réflecteur A, continu et <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong>,<br />

correspondant à une surface érosive. Le flanc occi<strong>de</strong>ntal <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong>, découpé par une faille<br />

N140 (Fig. 2-14). Le flanc oriental, d’orientation N140 est découpé par <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts N040<br />

centrés sur 20°15S, 20°45S et 21°15S, et par un acci<strong>de</strong>nt majeur orienté Nord-Sud à 163°30E.<br />

Des remontées <strong>du</strong> socle acoustique ont été observées au pied <strong>du</strong> flanc oriental, à 162°30E et<br />

163°E (Fig. 2-14). Le substratum <strong>de</strong> la terminaison méridionale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway est<br />

constitué <strong>de</strong> horsts et grabens (Fig. 2-22). A l'extrême sud <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway, le substratum<br />

<strong>de</strong> type sédimentaire correspond à un bloc basculé à regard vers l'est, culminant à 3.6 s.t.d. <strong>de</strong><br />

profon<strong>de</strong>ur (Fig. 2-23).<br />

- 61 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Fig. 2-18 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces AUS101 (campagne Austra<strong>de</strong>c I, 1972). Localisation Fig. 2-14 ; I, IV, V :<br />

séquences sédimentaires ; éxagération verticale : 3. Le socle acoustique <strong>de</strong> la marge occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe<br />

est constitué <strong>de</strong> horst et grabben. Trois phases tectoniques sont mises en évi<strong>de</strong>nce : 1/ une phase <strong>de</strong> tectonique extensive<br />

avec la formation <strong>de</strong> horst et grabben et le dépôt <strong>de</strong>s séquences V et IV ; 2/ une phase <strong>de</strong> remobilisation <strong>de</strong> ces horst par<br />

une tectonique compressive qui a eu pour effet la surrection puis l'émersion <strong>de</strong>s blocs marquée par la surface d'érosion<br />

"A" ; 3/ une phase <strong>de</strong> subsi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la marge occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe marquée par le dépôt <strong>de</strong> la séquence I.<br />

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2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Fig. 2-19 : Profil <strong>de</strong> sismique monotrace PR195 (campagne ZoNéCo 4, 1996). Localisation Fig. 2-14 ; I, III, IV, V :<br />

séquences sédimentaires ; A : discordance ; éxagération verticale : 20. Le socle acoustique <strong>de</strong> la marge occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la<br />

ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe est constitué <strong>de</strong> horst et grabben. Trois phases tectoniques sont mises en évi<strong>de</strong>nce : 1/ une phase <strong>de</strong> tectonique<br />

extensive avec la formation <strong>de</strong> horst et grabben et le dépôt <strong>de</strong>s séquences V et IV ; 2/ une phase <strong>de</strong> remobilisation<br />

<strong>de</strong> ces horst par une tectonique compressive qui a eu pour effet la surrection puis l'émersion <strong>de</strong>s blocs marquée par la surface<br />

d'érosion "A" ; 3/ une phase <strong>de</strong> subsi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la marge occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe marquée par le dépôt <strong>de</strong><br />

la séquence I.<br />

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2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Fig. 2-20 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces LHRNC-A (campagne FAUST, 1996). Localisation Fig. 2-14 ; I, II, III, IV, V, VI:<br />

séquences sédimentaires ; exagération verticale : 12. Deux faits sont mis en évi<strong>de</strong>nce. Le premier d'ordre tectonique, correspond<br />

à la surrection <strong>du</strong> sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe contemporaine <strong>du</strong> dépôt <strong>de</strong> la séquence III et marquée par le basculement<br />

<strong>de</strong>s séquences V et IV. La surrection a provoqué l'émersion et l'érosion <strong>du</strong> sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>du</strong>rant le dépôt <strong>de</strong> la<br />

séquence II. Le second fait est d'ordre volcanique. La mise en place d'édifices volcaniques sur le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord<br />

Howe est contemporaine <strong>du</strong> dépôt <strong>de</strong> la séquence I.<br />

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2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Fig. 2-21 : Profil <strong>de</strong> sismique monotrace PR218 (campagne ZoNéCo 4, 1998). Localisation Fig. 2-14 ; I, II, III, IV, V :<br />

séquences sédimentaires ; A, A' : discordances ; exagération verticale : 18. Dans le bassin <strong>de</strong> Fairway, la couverture sédimentaire<br />

est complète, constituée <strong>de</strong>s cinq séquences sédimentaires. Une remobilisation d'anciennes failles normales selon<br />

<strong>de</strong>s jeux compressifs est mise en évi<strong>de</strong>nce sur la marge orientale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe. Elle est contemporaine <strong>du</strong> dépôt<br />

<strong>de</strong> la séquence III. Le paroxysme <strong>de</strong> cette déformation compressive est marquée par la surrection, l'émersion puis l'érosion<br />

<strong>du</strong> sommet <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Lord Howe et <strong>de</strong> Fairway <strong>du</strong>rant le dépôt <strong>de</strong> la séquence II. La séquence I se dépose sur l'ensemble<br />

<strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> facon homogène.<br />

- 65 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Fig. 2-22 : Profil <strong>de</strong> sismique monotrace Z5 (campagne ZOESIS, 1992). I, II : séquences sédimentaires ; A, A’ :<br />

discordances ; Exagération verticale : 18. Le socle acoustique <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway est dissymétrique et<br />

constitué <strong>de</strong> horsts et grabens. Les séquences I et II sont reconnues au sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong>.<br />

Les bassins Nord <strong>de</strong> Lord Howe, <strong>de</strong> Fairway et <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie présentent un<br />

substratum <strong>de</strong> nature océanique.<br />

Dans le bassin Nord <strong>de</strong> Lord Howe, le socle acoustique passe <strong>de</strong> 4.5 à 5.5 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur<br />

vers le Nord-Ouest (Fig. 2-24). Le fond <strong>du</strong> bassin s’élargit vers le Nord, large d'environ<br />

40 km à hauteur <strong>du</strong> banc Nova et i<strong>de</strong>ntifié à 5 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, il passe à 130 km <strong>de</strong> large<br />

et 5.8 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur à hauteur <strong>du</strong> banc <strong>de</strong> Lansdowne. La transition entre le plancher<br />

océanique et le banc <strong>de</strong> Lansdowne ne peut pas être i<strong>de</strong>ntifiée car elle est cachetée par une<br />

plateforme carbonatée (cf. § II-1.6).<br />

- 66 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

La couverture <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> sismique réflexion monotrace et multitraces est concentrée sur<br />

la terminaison septentrionale <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Fairway. Les données sont plus abondantes dans la<br />

partie Nord <strong>du</strong> bassin que dans la partie Sud. L'isochrone 4 s.t.d. marque la délimitation <strong>du</strong><br />

bassin <strong>de</strong> Fairway d’orientation N140 (Fig. 2-14). A 22°15S, un rebroussement <strong>de</strong>s<br />

isochrones correspond à un acci<strong>de</strong>nt N50 qui délimite les parties septentrionale et méridionale<br />

<strong>du</strong> bassin. Au nord ce cette latitu<strong>de</strong>, un volcanisme fissural important s’est mis en place sur<br />

les bor<strong>du</strong>res <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Fairway. Une remontée <strong>du</strong> socle acoustique (Fig. 2-25),<br />

d’orientation Nord-Sud, sépare le bassin en <strong>de</strong>ux. Cette ri<strong>de</strong> est soulignée par l’isochrone 3<br />

s.t.d. d’orientation N160 et culmine à 2.4 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Elle s'étend <strong>de</strong> 22°S à 21°15S<br />

puis disparaît au contact <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway (Fig. 2-14). De part et d'autre <strong>de</strong> cette "ri<strong>de</strong><br />

acoustique" le substratum s'ennoie jusqu'à 4.6 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Le bassin Ouest est large<br />

<strong>de</strong> 40 km et d’orientation sub-méridienne. Le bassin Est est étroit (15 km <strong>de</strong> large), et <strong>de</strong><br />

forme sinueuse, d’orientation N140 et nord-sud vers le sud. Il correspond, d'après la carte <strong>de</strong>s<br />

isochrones <strong>du</strong> socle acoustique (Fig. 2-14), à la pointe nord <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Fairway et se<br />

raccor<strong>de</strong> donc à la direction générale N140 <strong>du</strong> bassin. La partie méridionale <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong><br />

Fairway, d’orientation N140, est caractérisée par un approfondissement <strong>de</strong>s isochrones vers le<br />

sud, <strong>de</strong> 4 à 5.4 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur (Fig. 2-14). La bor<strong>du</strong>re occi<strong>de</strong>ntale <strong>du</strong> bassin est marquée<br />

par un jeu <strong>de</strong> failles en échelon N030 et N140. Les failles d’orientation N030 décalent vers<br />

l’Ouest la bor<strong>du</strong>re amenant un élargissement <strong>du</strong> bassin. L'axe <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Fairway est<br />

décentré et situé le long <strong>du</strong> flanc occi<strong>de</strong>ntal <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway.<br />

Au nord <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, la profon<strong>de</strong>ur <strong>du</strong> socle acoustique est irrégulière et<br />

oscille <strong>de</strong> 6.4 à 7 s.t.d. (Fig. 2-14). La bor<strong>du</strong>re occi<strong>de</strong>ntale <strong>du</strong> bassin est abrupte et est<br />

structurée suivant un jeu <strong>de</strong> failles normales. Au centre <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie le<br />

socle acoustique s'incline vers l'est et sa profon<strong>de</strong>ur passe <strong>de</strong> 6 à 8 s.t.d (Fig.2-26). La partie<br />

sud <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie présente, aux environs <strong>de</strong> 23°S-166°E, une remontée <strong>du</strong><br />

socle acoustique, <strong>de</strong> 7 à 4 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, au pied <strong>de</strong> la marge Ouest Calédonie (Fig. 2-<br />

27). Longitudinalement, la marge Ouest Calédonie, est marquée par <strong>de</strong>ux remontées <strong>de</strong> socle<br />

acoustique formant <strong>de</strong>s seuils, localisés à 19°30'S et 21°30'S et culminant respectivement à 5<br />

et 5.6 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur (Fig. 2-28).<br />

En résumé, le socle acoustique <strong>de</strong> la Zone Ouest Calédonie se présente sous quatre aspects<br />

différents: 1/ <strong>de</strong>s plateaux carbonatés comme le plateau <strong>de</strong>s Chesterfield, les bancs Nova,<br />

Argo <strong>de</strong> et <strong>de</strong> Lansdowne; 2/ sédimentaire comme la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe; 3/ océanique comme<br />

les bassins Nord Lansdowne, <strong>de</strong> Fairway et <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et 4/ volcanique sous la<br />

forme d’épanchements volcaniques situés sur les bor<strong>du</strong>res <strong>du</strong> banc sud Lansdowne et sur le<br />

flanc oriental <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway, et <strong>de</strong>s pointements volcaniques localisés sur les sommets<br />

<strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe.<br />

- 67 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Fig. 2-23 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces AUS101 (campagne Austra<strong>de</strong>c I, 1972). Localisation Fig. 2-14 ; I, II, III, IV, V :<br />

séquences sédimentaires ; A, B: discordances ; exagération verticale : 4. La déformation <strong>de</strong>s termes inférieurs (V, IV et III) <strong>de</strong><br />

la couverture sédimentaire, selon <strong>de</strong>s déformations compressives, marque une phase <strong>de</strong> remobilisation <strong>du</strong> substratum océanique<br />

<strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Fairway contemporaine <strong>du</strong> dépôt <strong>de</strong> la séquence III. La séquence I se dépose sur l'ensemble <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> façon<br />

homogène.<br />

- 68 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Fig. 2-24 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces WNC107 (campagne WNC, 1980). Localisation Fig. 2-14 ; I, II, III, IV, V :<br />

séquences sédimentaires ; A, A', B, C : discordances ; exagération verticale : 3. Le socle acoustique <strong>du</strong> flanc occi<strong>de</strong>ntal<br />

<strong>du</strong> banc <strong>de</strong> Lansdowne est marqué par une remobilisation d'anciennes failles selon un jeu inverse. Cette remobilisation<br />

est contemporaine <strong>du</strong> dépôt <strong>de</strong> la séquence III et a con<strong>du</strong>it à l'émersion et à l'érosion <strong>du</strong> sommet <strong>du</strong> banc <strong>de</strong> Lansdowne.<br />

Le système subsi<strong>de</strong> progressivement <strong>du</strong>rant le dépôt <strong>de</strong> la séquence I.<br />

- 69 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Fig. 2-25 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces M296 (campagne Mobil, 1972 ). Localisation Fig. 2-14 ; I, II, III, IV, V :<br />

séquences sédimentaires ; A, A', B, C : limites entre les séquences ; exagération verticale : 7. La déformation <strong>de</strong>s termes<br />

inférieurs (V, IV et III) <strong>de</strong> la couverture sédimentaire marque une phase <strong>de</strong> remobilisation, par écaillage, <strong>du</strong> substratum<br />

océanique <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Fairway contemporaine <strong>du</strong> dépot <strong>de</strong> la séquence III. Cette remobilisation con<strong>du</strong>it à l'émersion<br />

et à l'érosion <strong>du</strong> sommet <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Lord Howe et <strong>de</strong> Fairway <strong>du</strong>rant le dépot <strong>de</strong> la séquence II. La séquence I se dépose<br />

sur l'ensemble <strong>du</strong> <strong>domaine</strong>.<br />

- 70 -<br />

A<br />

s.t.d.


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Fig. 2-26 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces LHRNCA (campagne FAUST 1, 1998). Localisation Fig. 2-14 ; I,II,<br />

III, IV, V : séquences sédimentaires ; A, A’, B, C : limites entre les séquences ; exagération verticale : 12. La<br />

couverture sédimentaire dans le bassin <strong>de</strong> Nouvelle Calédonie est complète et constituée <strong>de</strong>s cinq séquences<br />

sédimentaires. La remontée <strong>du</strong> substratum océanique au centre <strong>du</strong> bassin peut être considére comme la<br />

remobilisation tardive d’une ancienne ri<strong>de</strong> d’accrétion. L’épaississement <strong>de</strong> la séquence III au pied <strong>de</strong> la<br />

ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk indique <strong>de</strong>s glissements <strong>de</strong> terrains provoqués par la surrection <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk <strong>du</strong>rant<br />

le dépôt <strong>de</strong>s séquences III. La séquence I se dépose <strong>de</strong> façon homogène.<br />

- 71 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Fig. 2-27 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces M302 (campagne Mobil, 1972). Localisation Fig. 3-24 ; I, II, III, IV, V :<br />

séquences sédimentaires ; A, A', B, C : limites entre les séquences ; exagération verticale : 3. La couverture sédimentaire<br />

dans le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie est complète et constituée <strong>de</strong>s cinq séquences sédimentaires. La remontée<br />

<strong>du</strong> substratum océanique au centre <strong>du</strong> bassin suggère l'existence d'une ancienne ri<strong>de</strong> océanique surrélevée par l'effet<br />

d'une remobilisation <strong>de</strong>s failles en système inverse.<br />

- 72 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Fig. 2-27 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces M302 (campagne Mobil, 1972). Localisation Fig. 3-24 ; I,II, III, IV,<br />

V : séquences sédimentaires ; A, A’, B, C : limites entre les séquences ; exagération verticale : 3. La<br />

couverture sédimentaire dans le bassin <strong>de</strong> Nouvelle Calédonie est complète et constituée <strong>de</strong>s cinq séquences<br />

sédimentaires. La remontée <strong>du</strong> substratum océanique au centre <strong>du</strong> bassin suggère une ancienne ri<strong>de</strong><br />

océanique surrélevée par l’effet d’une remobilisation <strong>de</strong>s failles en système inverse.<br />

- 72 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Fig. 2-28 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces NC6 (campagne Gulfl, 1972-73). Localisation Fig. 3-24 ; I,II, III, IV,<br />

V, VI : séquences sédimentaires ; exagération verticale : 6. La couverture sédimentaire dans le bassin <strong>de</strong><br />

Nouvelle Calédonie, le long <strong>de</strong> la côte Ouest <strong>de</strong> la Nouvelle Calédoni,e est complète et constituée <strong>de</strong>s cinq<br />

séquences sédimentaires. Elle est déformée par <strong>de</strong>s remontées <strong>de</strong> socle acoustique <strong>du</strong> bassin. La séquence I<br />

se dépose <strong>de</strong> façon homogène sur l’ensemble <strong>du</strong> <strong>domaine</strong>.<br />

La carte <strong>de</strong>s isochrones <strong>du</strong> socle acoustique (Fig. 2-14) met en évi<strong>de</strong>nce trois directions<br />

structurales principales: 1/ la direction Nord-Sud, essentiellement située sur la partie Sud <strong>de</strong> la<br />

zone, gui<strong>de</strong> l’alignement <strong>de</strong>s plates-formes carbonatées <strong>de</strong>s Chesterfield, la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord<br />

Howe, le bassin Nord <strong>de</strong> Lord Howe et la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> socle acoustique i<strong>de</strong>ntifiée dans le bassin <strong>de</strong><br />

- 73 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Fairway ; 2/ la direction N140, essentiellement située à l’Est <strong>de</strong> la zone, concerne le bassin <strong>de</strong><br />

Fairway, le banc <strong>de</strong> Lansdowne et la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway; 3/ la direction N060, située à l'extrême<br />

Ouest <strong>de</strong> la zone, est caractérisée par l’allongement <strong>du</strong> banc <strong>de</strong> Coriolis. Des acci<strong>de</strong>nts<br />

transverses sont principalement orientés N050 sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway et dans le bassin <strong>de</strong><br />

Fairway et N110 sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe.<br />

Deux types <strong>de</strong> phénomènes tectoniques sont mis en évi<strong>de</strong>nce. Le premier est caractéristique<br />

d’un système en extension i<strong>de</strong>ntifié sur la marge occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe et sur le<br />

banc <strong>de</strong> Coriolis. Il se présente sous la forme <strong>de</strong> horsts et grabens, marqué par un remplissage<br />

sédimentaire en éventail. Le second correspond à <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong> tectonique compressive. Les<br />

déformations occasionnées se présentent sous la forme d’écaillages <strong>du</strong> substratum localisés<br />

sur les bor<strong>du</strong>res orientales <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Lord Howe et <strong>de</strong> Fairway et par la formation d’une<br />

ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> socle dans le bassin <strong>de</strong> Fairway. Il apparaît que le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway est<br />

marquée par <strong>de</strong>s failles normales peu profon<strong>de</strong>s faisant penser à <strong>de</strong>s figures d’extrados<br />

formées en réponse à <strong>de</strong>s contraintes compressives sur la ri<strong>de</strong> (Fig. 2-22). La couverture<br />

sédimentaire reposant sur ces petites structures n’est pas affectée et semble s’être déposée<br />

postérieurement à la déformation.<br />

II-2.2 Le remplissage sédimentaire<br />

Nous avons reconnu cinq séquences sédimentaires. Ces séries relativement bien i<strong>de</strong>ntifiées<br />

dans les bassins Nord <strong>de</strong> Lord Howe, <strong>de</strong> Fairway et <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie sont plus<br />

difficilement discernables sur le sommet <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Lord Howe et <strong>de</strong> Fairway. Les édifices<br />

<strong>de</strong> l’alignement <strong>de</strong>s Chesterfield et le banc <strong>de</strong> Lansdowne sont coiffés par un épais plateau<br />

carbonaté qui nous empêche <strong>de</strong> discerner la couverture sédimentaire. Les séquences seront<br />

présentées selon la chronologie <strong>du</strong> dépôt <strong>de</strong>puis la séquence V jusqu’à la séquence I. Elles<br />

mettent en évi<strong>de</strong>nce trois phases <strong>géologique</strong>s majeures, dont les âges proposés seront discutés<br />

dans le chapitre <strong>de</strong> discussion (III-2.1). Les séquences V et IV marquent une phase <strong>de</strong> rifting<br />

suivie par une phase d’accrétion océanique. Les séquences III et II sont caractéristique d’une<br />

phase d’inversion tectonique qui a eu pour effet une déformation compressive <strong>du</strong> <strong>domaine</strong><br />

péri-<strong>Calédonien</strong>. La séquence I marque une phase <strong>de</strong> subsi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l’ensemble <strong>du</strong> <strong>domaine</strong>.<br />

Les vitesses <strong>de</strong> propagations <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s dans les sédiments retenues pour l’estimation <strong>de</strong>s<br />

épaisseurs <strong>de</strong>s séries correspon<strong>de</strong>nt aux vitesses déterminées lors <strong>de</strong> la campagne <strong>de</strong> sismique<br />

réfraction NOVA (1972). Les valeurs <strong>de</strong>s vitesses concernant <strong>de</strong>s séquences <strong>de</strong> sédiment<br />

meubles à consolidés varient <strong>de</strong> 2.1 km/s, à 2.9-3 km/s et 4.7 km/s . Nous avons choisi<br />

d’appliquer, par souci d’homogénéité les valeurs <strong>de</strong> vitesse suivantes pour les cinq série<br />

reconnues : 2.2 km/s pour les séquences I et II, 3 km/s pour la séquence III, 3.5 km/s pour la<br />

séquence IV et 4 km/s pour la séquence V. Les épaisseurs proposées restent purement<br />

- 74 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

théoriques et n’ont pour seul intérêt que <strong>de</strong> formuler <strong>de</strong>s ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s épaisseurs <strong>de</strong>s<br />

séquences.<br />

II-2.2.1 La séquence V<br />

La séquence V est la plus ancienne série sédimentaire. Consolidée et intimement liée au socle,<br />

elle est parfois indissociable <strong>du</strong> socle acoustique. Elle est caractérisée par un faciès sismique<br />

sourd, et limitée au sommet par le réflecteur C, continu et <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong> qui se confond<br />

souvent avec les hyperboles <strong>de</strong> diffraction <strong>du</strong> socle acoustique. La séquence V est<br />

principalement i<strong>de</strong>ntifiée dans les bassins Nord <strong>de</strong> Lord Howe, <strong>de</strong> Fairway et <strong>de</strong> Nouvelle-<br />

Calédonie. Nous la distinguons également au sommet <strong>du</strong> banc <strong>de</strong> Coriolis et <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Lord<br />

Howe et <strong>de</strong> Fairway.<br />

Dans le bassin Nord <strong>de</strong> Lord Howe, le dépocentre <strong>de</strong> la séquence V <strong>de</strong> 0.5 s.t.d. (1000 m)<br />

d'épaisseur, est désaxé vers l’Est par rapport à l’axe actuel <strong>du</strong> bassin et longe, <strong>du</strong> Nord vers le<br />

Sud le banc <strong>de</strong> Lansdowne (Fig. 2-24) et la marge occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe<br />

(Fig. 2-25). Cette <strong>de</strong>rnière est inclinée vers l’ouest et a donc subi un basculement postérieur à<br />

son dépôt. Plus à l'ouest, la séquence V est difficile à i<strong>de</strong>ntifier et se confond avec le socle<br />

acoustique. Les réflecteurs sont disposés parallèlement à la limite sommitale <strong>du</strong> socle<br />

acoustique (Fig. 2-28).<br />

Dans le bassin <strong>de</strong> Fairway, la séquence V repose sur un socle acoustique <strong>de</strong> type plancher<br />

océanique (cf. § II-2.1). Elle est épaisse <strong>de</strong> 0.8 s.t.d. (1600 m) (Fig. 2-25), et est déformée par<br />

une remontée <strong>de</strong> socle acoustique dans sa portion septentrionale (cf. § II-2.1). Sur la bor<strong>du</strong>re<br />

occi<strong>de</strong>ntale le réflecteur et le toit <strong>du</strong> socle acoustique sont indiscernables.<br />

Dans le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, la séquence V repose sur un socle acoustique <strong>de</strong> type<br />

plancher océanique (cf. § II-2.1). Elle est limitée à la base par une surface irrégulière<br />

présentant <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s on<strong>du</strong>lations variant <strong>de</strong> 6 à 8 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur et au sommet par le<br />

réflecteur C incliné vers l’est qui passe <strong>de</strong> 5.8 s.t.d. à 7.3 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur (Fig. 2-26). Le<br />

dépocentre <strong>de</strong> la séquence V, épais <strong>de</strong> 1 s.t.d. (2000 m), est situé le long <strong>de</strong> la marge orientale<br />

<strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe.<br />

Le substratum <strong>du</strong> banc <strong>de</strong> Coriolis est constitué <strong>de</strong> horsts et grabens. La séquence V est<br />

i<strong>de</strong>ntifiée dans la séquence <strong>de</strong> remplissage <strong>de</strong>s grabens associée à la séquence IV (Fig. 2-17).<br />

Ces <strong>de</strong>ux séquences, difficilement discernables, semblent avoir été basculées postérieurement<br />

à leur dépôt.<br />

Sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe, la base <strong>de</strong> la séquence V semble être i<strong>de</strong>ntifiée. Il existe une<br />

séquence <strong>de</strong> dépôts antérieure à la séquence V, conférant au substratum <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> un aspect<br />

sédimentaire (Fig. 2-18 ; 2-20 ; 2-21).<br />

- 75 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Sur le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway le substratum acoustique la séquence V ne semble pas<br />

être i<strong>de</strong>ntifiée (Fig. 2-21).<br />

La séquence V montre <strong>de</strong>s épaisseurs <strong>de</strong> dépocentre variant <strong>de</strong> 1000 à 1600 m entre les<br />

bassins <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, Nord Lord Howe et <strong>de</strong> Fairway. Ces variations pourraient<br />

marquer la proximité d’un relief à l’Ouest <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Fairway au moment <strong>du</strong> dépôt <strong>de</strong> la<br />

séquence. Ce relief correspondrait à la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe sur laquelle la séquence V est<br />

ré<strong>du</strong>ite à 500 m d’épaisseur. Une séquence antérieure au dépôt <strong>de</strong> la séquence V semble être<br />

reconnue sur le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe contrairement au sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Fairway, où n’est pas reconnue.<br />

Ceci suggèrerait que les ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Lord Howe et <strong>de</strong> Fairway ont connu une histoire différente<br />

au moment <strong>du</strong> dépôt <strong>de</strong> la séquence.<br />

II-2.2.2 La séquence IV<br />

Nous appellerons "séquence sédimentaire IV" la secon<strong>de</strong> séquence <strong>de</strong> dépôt. Cette série<br />

repose sur la série sous-jacente V, parfois directement sur le socle acoustique, lorsque ces<br />

<strong>de</strong>rniers sont confon<strong>du</strong>s (cf. § II-2.1). Elle est limitée à son toit par le réflecteur B, et reconnue<br />

dans les bassins Nord Lord Howe, <strong>de</strong> Fairway et <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, où son épaisseur<br />

varie considérablement, ainsi que sur le sommet <strong>de</strong>s structures constituées <strong>de</strong> horsts et<br />

grabens comme le banc <strong>de</strong> Coriolis et la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe.<br />

Dans la partie septentrionale <strong>du</strong> bassin Nord Lord Howe, la séquence IV s'épaissit <strong>de</strong> 0.5 à 1.2<br />

s.t.d. (900 à 2100 m) vers l'est, au pied <strong>du</strong> banc <strong>de</strong> Lansdowne (Fig. 2-24). Le réflecteur<br />

sommital <strong>de</strong> la série passe <strong>de</strong> 2.5 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur à 5.0 s.t.d. (900 m) vers l'Ouest.<br />

L'inclinaison <strong>de</strong> la limité supérieure par rapport à celle <strong>du</strong> dépocentre indique un basculement<br />

postérieur au dépôt <strong>de</strong> la série. Au pied <strong>du</strong> banc <strong>de</strong> Lansdowne, la séquence IV est limitée par<br />

une surface érosive, marquée par le réflecteur A. Sur la bor<strong>du</strong>re septentrionale <strong>du</strong> banc <strong>de</strong><br />

Lansdowne, les séquences IV et V sont concordantes (Fig. 2-29), rebroussées par <strong>de</strong>s<br />

remontées <strong>du</strong> socle acoustique et recoupées par une surface érosive.<br />

Dans le bassin <strong>de</strong> Fairway, la séquence IV semble s'épaissir vers le Nord. La partie<br />

septentrionale <strong>du</strong> bassin est constituée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux bassins séparées par une ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> socle<br />

acoustique (cf. § II-2.1), dans lesquels la séquence IV atteint un maximum <strong>de</strong> 1 s.t.d.<br />

(1700 m) d'épaisseur (Fig. 2-25). Dans les parties centrale et méridionale <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong><br />

Fairway, elle est épaisse <strong>de</strong> 0.8 s.t.d. (1400 m) et caractérisée par <strong>de</strong>s réflecteurs internes<br />

continus disposés en onlap sur la bor<strong>du</strong>re occi<strong>de</strong>ntale <strong>du</strong> bassin. Elle est marquée par<br />

l'approfondissement <strong>du</strong> réflecteur sommital B <strong>de</strong> 2.6 s.t.d. à 5.4 s.t.d. au centre <strong>du</strong> bassin<br />

(Fig. 2-23). Les réflecteurs internes <strong>de</strong> la série IV sont divergents et indiquent un remplissage<br />

- 76 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

<strong>de</strong> bassin contemporain à <strong>de</strong>s basculements <strong>du</strong> socle. Des intrusions volcaniques perturbent la<br />

transition <strong>de</strong> la séquence IV entre les bor<strong>du</strong>res et le centre <strong>du</strong> bassin.<br />

Dans le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, la séquence sédimentaire IV, concordante avec la<br />

série V sous-jacente, est limitée à la base par le réflecteur C continu et <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong>. Le<br />

sommet <strong>de</strong> la série est marqué par le réflecteur B continu et basculé vers l'est <strong>de</strong> 5 à 6.8 s.t.d.<br />

<strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Le dépocentre <strong>de</strong> la séquence, d’épaisseur maximale 0.6 s.t.d. (1000 m), est<br />

localisé au pied <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway (Fig. 2-26). La dissymétrie <strong>du</strong> dépocentre par rapport à<br />

l'axe <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et le basculement <strong>du</strong> réflecteur sommital B soulignent<br />

un soulèvement <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway postérieur au dépôt <strong>de</strong> la série IV.<br />

La séquence IV est confon<strong>du</strong>e sur le sommet <strong>du</strong> banc <strong>de</strong> Coriolis avec la série V sous-jacente<br />

(Fig. 2-17) et sur la terminaison méridionale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> Lord Howe, découpée en système <strong>de</strong><br />

blocs basculés à regard vers l'ouest (cf. § II-2.1). La séquence IV, localisée dans les<br />

dépressions <strong>du</strong> socle, est caractérisée par <strong>de</strong>s réflecteurs continus et <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong><br />

disposés en éventail (Fig. 2-18). La séquence IV couvre soit la séquence V soit le socle<br />

acoustique. L’agencement <strong>de</strong> ces réflecteurs démontre que le dépôt est contemporain <strong>du</strong><br />

basculement <strong>de</strong>s blocs. Elle est recoupée par le réflecteur A, continu et <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong><br />

caractéristique d'une surface érosive. La séquence I repose directement sur la séquence IV.<br />

L’épaisseur <strong>de</strong> la séquence IV dans les différents bassins constituant la Zone Ouest Calédonie<br />

est uniforme et fait en moyenne 1000 m. La série est caractérisée par <strong>de</strong>s réflecteurs<br />

divergents dans les bassins et disposés en éventail entre les horsts structurant la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord<br />

Howe ce qui indique un dépôt syntectonique.<br />

II-2.2.3 La séquence III<br />

La séquence III est la troisième séquence <strong>de</strong> dépôt comprise entre les réflecteurs A et B<br />

respectivement au sommet et à la base. La série est reconnue dans les bassins <strong>de</strong> Lord Howe,<br />

<strong>de</strong> Fairway et <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et sur le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe.<br />

Dans les bassins, la séquence III est comprise <strong>de</strong> façon concordante entre les séquences IV et<br />

II. Au nord <strong>du</strong> bassin Nord <strong>de</strong> Lord Howe, elle atteint 1.2 s.t.d. (2000 m) d'épaisseur au centre<br />

<strong>du</strong> bassin (Fig. 2-24). La séquence III est inclinée vers l'ouest, recoupée, au pied <strong>du</strong> banc <strong>de</strong><br />

Lansdowne, par le réflecteur A. Nous ne distinguons pas la séquence sur le sommet <strong>du</strong> banc<br />

<strong>de</strong> Lansdowne.<br />

Dans le bassin <strong>de</strong> Fairway, la séquence passe progressivement <strong>de</strong> 0.4 à 1.5 s.t.d. (600 à<br />

2200 m) d’épaisseur vers le sud (Fig. 2-25). Au nord <strong>du</strong> bassin, elle est déformée par une<br />

remontée <strong>du</strong> socle acoustique (cf. § II-2.3).<br />

- 77 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Fig. 2-29 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces WNC108 (campagne WNC, 1972). Localisation Fig. 2-14 ; I,II, III, IV,<br />

V : séquences sédimentaires ; A, A’, B, C : limites entre les séquences ; exagération verticale : 3. Le flanc<br />

Nord-Ouest <strong>du</strong> banc <strong>de</strong> Lansdowne est marquée par une surface d’érosion contemporaine <strong>du</strong> dépôt <strong>de</strong> la<br />

séquence II. La déformation <strong>de</strong>s séquences antérieures suggère une remobilisation <strong>de</strong> la structure par un<br />

système <strong>de</strong> failles à jeu inverse <strong>du</strong>rant le dépôt <strong>de</strong> la séquence III. La séquence I se dépose <strong>de</strong> façon<br />

homogène <strong>de</strong> part et d’autre <strong>du</strong> banc <strong>de</strong> Lansdowne.<br />

La séquence III dans le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie est rebroussée vers le haut au pied <strong>de</strong> la<br />

marge occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie <strong>de</strong> façon moins prononcée que les séries inférieures<br />

IV et V (Fig. 2-26). Au Nord <strong>du</strong> bassin, elle s'épaissit vers l'ouest et atteint 0.8 s.t.d. (1200 m)<br />

- 78 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

d'épaisseur au pied <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway. Vers le Sud, le dépôt centre, épais <strong>de</strong> 1.3 s.t.d., est<br />

situé au pied <strong>de</strong> la marge occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie (Fig. 2-26). Entre 19°30S et<br />

21°S, le long <strong>de</strong> la marge occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie (Fig. 2-28), elle s'épaissit vers le<br />

sud <strong>de</strong> 0.5 à 1.3 s.t.d. (700 et 2000 m) d'épaisseur. Une remontée <strong>de</strong> socle acoustique centré<br />

sur 19°30S forme un seuil dans le dépôt <strong>de</strong> la séquence.<br />

Le substratum <strong>de</strong> la marge occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe est constituée <strong>de</strong> blocs<br />

basculés vers l’ouest (cf. § II-2.1). Les séquence sédimentaires observées entre les blocs sont<br />

coiffées par la séquence III qui correspond à la série <strong>de</strong> comblement <strong>de</strong> reliefs (Fig. 2-19).<br />

Elle est limitée à la base sur laquelle est repose <strong>de</strong> façon concordante et au sommet par une<br />

surface discordante marquée par l’horizon A. La figure 2-19 indique que la séquence III est<br />

déformée au pied <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe. La déformation semble indiquer une surrection <strong>de</strong><br />

la marge orientale et carbonatée <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe.<br />

La séquence III s’est déposée <strong>de</strong> façon contemporaine à une phase <strong>de</strong> surrection <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

Lord Howe et <strong>de</strong> Fairway. Elle est caractérisée par une variation d’épaisseur dans le bassin <strong>de</strong><br />

Nouvelle-Calédonie avec <strong>de</strong>s dépocentres situés <strong>de</strong> part et d’autre <strong>du</strong> bassin.<br />

II-2.2.4 la séquence II<br />

La séquence II est la quatrième séquence <strong>de</strong> dépôt. Elle est limitée par les réflecteurs A et A’,<br />

respectivement à la base et au sommet, tous <strong>de</strong>ux concordants dans les parties distales <strong>de</strong>s<br />

bassins avec les séries inférieure et supérieure.<br />

Au Sud-Ouest <strong>du</strong> plateau <strong>de</strong>s Chesterfield (Fig. 2-16), dans les bassin Nord <strong>de</strong> Lord Howe<br />

(Fig. 2-15 et 2-24) et <strong>de</strong> Fairway (Fig. 2-21), la séquence II, épaisse <strong>de</strong> 0.2 s.t.d. (200 m), est<br />

comprise entre le réflecteur A et A’. Elle s’épaissit dans le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie à<br />

0.3 s.t.d. (300 m) d’épaisseur (Fig. 2-26). Les réflecteurs A et A' se rejoignent sur les hauts<br />

topographiques sous la forme d’une surface érosive, caractérisée par le réflecteur A.<br />

La dépôt <strong>de</strong> la séquence II est homogène dans l’ensemble <strong>de</strong>s bassins constituant la zone<br />

Ouest Calédonie. Elle marque un dépôt contemporain <strong>de</strong> la phase érosive mise en évi<strong>de</strong>nce<br />

sur le sommet <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s par le réflecteur A.<br />

II-2.2.5 la séquence I<br />

La séquence I, basée sur l'interprétation <strong>de</strong> profils <strong>de</strong> sismiques multitraces et monotrace est,<br />

<strong>de</strong>s quatre séquences sédimentaires, celle ayant bénéficié <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> la plus approfondie, les<br />

données <strong>de</strong> sismiques multitraces permettant d'apprécier l'enveloppe <strong>de</strong> la séquence et les<br />

données <strong>de</strong> sismique monotrace l'agencement <strong>de</strong>s réflecteurs internes. Elle couvre, à<br />

l'exception <strong>du</strong> banc <strong>de</strong> Lansdowne, l’ensemble <strong>de</strong> la Zone Ouest Calédonie. Le réflecteur A à<br />

- 79 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

la base <strong>de</strong> la séquence recoupe les anciens hauts topographiques et se retrouve, dans les<br />

bassins, concordant avec la séquence sous-jacente. La séquence I est marquée par un<br />

réflecteur interne <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong> appelé horizon "a" la séparant en <strong>de</strong>ux sous-unités<br />

d'épaisseur égale. La séquence inférieure est constituée <strong>de</strong> réflecteurs internes continus et <strong>de</strong><br />

forte amplitu<strong>de</strong>. La séquence supérieure est caractérisée par un faciès sismique transparent.<br />

Au Nord <strong>du</strong> bassin Nord <strong>de</strong> Lord Howe, la séquence I est épaisse <strong>de</strong> 0.8 s.t.d. (800 m). Elle se<br />

biseaute sur la marge occi<strong>de</strong>ntale <strong>du</strong> banc <strong>de</strong> Lansdowne où elle ne fait plus que 0.1 s.t.d.<br />

(100 m) d'épaisseur (Fig. 2-19). La pointe septentrionale <strong>du</strong> banc <strong>de</strong> Lansdowne (Fig. 2-29),<br />

est marquée par une surface discordante recoupant les réflecteurs <strong>de</strong> séries sous-jacentes. La<br />

séquence sédimentaire I est constituée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux sous-unités d'égale épaisseur. Le réflecteur A<br />

est incliné vers l'ouest et passe <strong>de</strong> 2.5 à 3.7 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. La séquence sédimentaire I<br />

est dans la partie distale <strong>du</strong> bassin marquée par <strong>de</strong>s réflecteurs rectilignes, discontinus, <strong>de</strong><br />

faible amplitu<strong>de</strong> et moins perturbés que ceux <strong>de</strong>s séries sous-jacentes. A proximité <strong>du</strong> banc <strong>de</strong><br />

Lansdowne, les réflecteurs internes sont disposés en creux et en bosses (hummocky), et<br />

caractérisent un dépôt <strong>de</strong> type <strong>de</strong>ep-sea fan coalescent (accumulation sédimentaire fournie par<br />

<strong>de</strong> nombreux petits canyons) (Fig. 2-24). Elle est épaisse <strong>de</strong> 0.8 s.t.d. (800 m) dans les creux<br />

et <strong>de</strong> à 0.5 s.t.d. (500 m) sur les hauts, et est marquée par un réflecteur interne (horizon a),<br />

i<strong>de</strong>ntifié à 0.4 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Au Sud <strong>du</strong> bassin Nord <strong>de</strong> Lord Howe, la séquence<br />

sédimentaire I est épaisse <strong>de</strong> 0.8 s.t.d. (800 m) (Fig. 2-15). La base <strong>de</strong> la séquence semble être<br />

déformée au contact <strong>de</strong>s remontées <strong>de</strong> socle acoustique. La séquence apparaît sur ses<br />

structures sensiblement moins épaisse (0.2 s.t.d., soit 200 m) et l’interface eau-sédiments est<br />

marqué par <strong>de</strong>s irrégularités topographiques pouvant tra<strong>du</strong>ire <strong>de</strong>s rejeux subactuels<br />

d’instabilité <strong>de</strong> pente.<br />

Dans le bassin <strong>de</strong> Fairway, l'épaisseur <strong>de</strong> la séquence I est comprise entre 0.6 et 0.8 s.t.d. (600<br />

à 800 m). Au nord <strong>du</strong> bassin, ces séries sédimentaires reposent sur <strong>de</strong>s séquences antérieures<br />

déformées par la remontée d'une ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> socle acoustique (cf. § II-2.1). Le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong><br />

est uniquement couvert par la séquence I qui ne fait plus que 0.3 s.t.d. (300 m) d'épaisseur.<br />

Depuis la partie centrale <strong>du</strong> bassin jusqu’à la partie méridionale, la séquence I est subdivisée<br />

par un réflecteur interne "a" la séparant en <strong>de</strong>ux sous-unités d'égale épaisseur (Fig. 2-25). La<br />

limite supérieure <strong>de</strong> la séquence I, interface eau-sédiments, est marquée, en bas <strong>de</strong> pente, par<br />

<strong>de</strong>s figures d'affouillements provoqués par <strong>de</strong>s courants <strong>de</strong> fonds.<br />

Dans le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie la séquence I est en moyenne épaisse <strong>de</strong> 0.5 s.t.d.<br />

(500 m). Le long <strong>de</strong> la marge occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie (Fig. 2-28), la séquence I<br />

s'épaissit sensiblement entre 19°30S et 21°30S <strong>de</strong> 0.2 à 1 s.t.d. (200 à 1000 m) entre <strong>de</strong>s seuils<br />

<strong>de</strong> remontées <strong>du</strong> socle acoustique, puis <strong>de</strong>vient horizontale vers le sud. Au sud <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong><br />

Nouvelle-Calédonie (Fig. 2-30), le réflecteur “ a ” subdivise la séquence I en <strong>de</strong>ux sous-unités<br />

- 80 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

d’égale épaisseur. L'unité inférieure est caractérisée sur la bor<strong>du</strong>re occi<strong>de</strong>ntale par un faciès<br />

sismique chaotique, en creux et en bosses, et sur la bor<strong>du</strong>re orientale par <strong>de</strong>s figures <strong>de</strong><br />

progradation et l'unité supérieure par un faciès sismique transparent (Fig. 2-30). Les<br />

remontées <strong>du</strong> socle acoustique i<strong>de</strong>ntifiées dans le bassin <strong>de</strong> Nouvelle Calédonie (cf. § II-2.1)<br />

ont perturbé l'ensemble <strong>du</strong> dépôt <strong>de</strong> la séquence I.<br />

Sur le banc <strong>de</strong> Coriolis la séquence sédimentaire I repose directement sur un socle acoustique<br />

<strong>de</strong> type plate-forme carbonatée érodée, découpée en horsts et grabens (cf. § II-2.1). La surface<br />

érosive est i<strong>de</strong>ntifiée à 1.8 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur (Fig. 2-17). La séquence I s’épaissit vers le sud<br />

<strong>de</strong> 0.2 à 0.4 s.t.d. (200 à 400 m). Elle est constituée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux sous-unités d’égale épaisseur.<br />

Au sud ouest <strong>du</strong> plateau <strong>de</strong>s Chesterfield, la séquence I, épaisse <strong>de</strong> 0.8 s.t.d. (800 m)<br />

d’épaisseur (Fig. 2-16) est également limitée à la base par le réflecteur A <strong>de</strong> type érosif. Elle<br />

repose <strong>de</strong> ce fait directement sur un socle acoustique <strong>de</strong> type sédimentaire. Plus au sud la<br />

séquence I, s'amincit et ne fait plus 0.2 s.t.d. (200 m) d’épaisseur au <strong>de</strong>ssus d’une remontée <strong>du</strong><br />

socle acoustique.<br />

Le substratum <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe, <strong>de</strong> type plate-forme carbonatée (cf. § II-2.1),<br />

s'enfonce vers le nord <strong>de</strong> 1.8 à 3 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. La séquence I repose directement sur ce<br />

socle. Elle est limitée à la base par une surface érosive marquée par le réflecteur A. Cette<br />

séquence d'épaisseur constante 0.5 s.t.d. (500 m), est subdivisée en <strong>de</strong>ux sous-unités par le<br />

réflecteur "a". Des édifices volcaniques i<strong>de</strong>ntifiés sur le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe, aux<br />

environs <strong>de</strong> 24°S, traversent la séquence sédimentaire I sans affecter les réflecteurs internes<br />

(Fig. 2-20). Plus au nord, <strong>de</strong>s intrusions <strong>de</strong> plus petite ampleur, ne traversant pas la séquence<br />

entièrement, semblent déformer les réflecteurs à la base <strong>de</strong> la séquence I. La mise en place <strong>de</strong>s<br />

édifices, ou intrusions, est contemporaine <strong>du</strong> dépôt <strong>de</strong> la séquence (Van <strong>de</strong> Beuque et al.,<br />

1998a). Des figures d'affouillement, générées par <strong>de</strong>s courants <strong>de</strong> fond, sont observées sur le<br />

pourtour <strong>de</strong>s édifices volcaniques. La couverture sédimentaire a été soumise <strong>de</strong> façon<br />

contemporaine a son dépôt à ces effets d’érosion <strong>de</strong> courants <strong>de</strong> fond auxquels s’est rajouté <strong>de</strong><br />

façon sensiblement récente un affaissement <strong>de</strong> l’édifice entraînant une déformation <strong>de</strong> la série<br />

(Fig. 2-20). Le substratum <strong>de</strong> la partie occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe est constitué <strong>de</strong><br />

blocs basculés vers l'Ouest (cf. § II-2.1), sur lesquels la séquence I (Fig. 2-19), ne fait plus que<br />

0.2 s.t.d. (200 m) d’épaisseur. Elle est limitée à la base par une surface érosive caractérisée<br />

par l’horizon A.<br />

La séquence I repose directement sur le substratum <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway. L’épaississement <strong>de</strong><br />

la séquence vers le sud <strong>de</strong> 0.2 s.t.d. (200 m) à 0.5 s.t.d. (500 m) d’épaisseur couvre<br />

l’effondrement <strong>du</strong> socle acoustique <strong>de</strong> 3 à 6 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur (cf. § II-2.1). Le contact entre<br />

la séquence I et le sommet <strong>du</strong> substratum correspond à une surface érosive, marquée par le<br />

réflecteur A, observée tout le long <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong>. Sur le flanc occi<strong>de</strong>ntal <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong>, la séquence I<br />

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2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

est subdivisée en <strong>de</strong>ux unités. L'amincissement <strong>de</strong> l’unité inférieure sur la marge <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong><br />

entraîne le contact direct <strong>de</strong> l’unité supérieure sur le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> (Fig. 2-22). La<br />

subsi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> est <strong>de</strong> ce fait postérieure à celle <strong>de</strong>s bassins et <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe.<br />

Des failles synsédimentaires, observées dans l’unité supérieure, pourraient indiquer l’effet <strong>de</strong><br />

la subsi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong>. Cependant la disparition <strong>de</strong> l’unité inférieure sur le sommet <strong>de</strong> la<br />

ri<strong>de</strong>, provoquant le contact directe <strong>de</strong> la séquence supérieure sur le substratum <strong>de</strong> type<br />

carbonaté, suggère que la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway est restée sub-affleurante <strong>du</strong>rant une pério<strong>de</strong><br />

sensiblement plus longue que la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe. Le flanc oriental <strong>de</strong> la partie sud <strong>de</strong> la<br />

ri<strong>de</strong> est marqué par <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s failles normales (Fig. 2-22). Au pied <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway, au<br />

bord <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, une faille semble avoir décaler <strong>de</strong> façon récente les<br />

séquences selon un jeu inverse (Fig. 2-22). Il est possible que cette faille marque une<br />

tectonique compressive probablement régionale ayant affecté la bor<strong>du</strong>re orientale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Fairway.<br />

En résumé, la séquence I couvre, à l'exception <strong>du</strong> plateau <strong>de</strong>s Chesterfield et <strong>du</strong> banc <strong>de</strong><br />

Lansdowne, l’ensemble <strong>de</strong> la Zone Ouest Calédonie. Elle est caractérisée par <strong>de</strong>s épaisseurs<br />

variant <strong>de</strong> 200 à 500 m sur les hauts topographiques et par un épaississement systématique à<br />

800 m dans les bassins jusqu’à 1000 m dans le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie. Sur les hauts<br />

topographiques tels que le banc <strong>de</strong> Coriolis et les ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Lord Howe et <strong>de</strong> Fairway, la<br />

séquence repose directement sur le socle acoustique, limitée à la base par une surface érosive,<br />

marquée par le réflecteur A. Dans les bassins <strong>de</strong> Nord <strong>de</strong> Lord Howe, <strong>de</strong> Fairway et <strong>de</strong><br />

Nouvelle-Calédonie, la séquence I est concordante avec la séquence II.<br />

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2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Fig. 2-30 : Profil <strong>de</strong> sismique monotrace PR219 (campagne ZoNéCo 4, 1996). Localisation Fig. 2-14 ; I, II, III, IV, V :<br />

séquences sédimentaires ; A, A', a, B, C : limites entre les séquences ; exagération verticale : 18. La couverture sédimentaire<br />

dans le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie est complète et constituée <strong>de</strong>s cinq séquences sédimentaires. La remontée <strong>du</strong> substratum<br />

océanique au centre <strong>du</strong> bassin suggère l'existence d'une ancienne ri<strong>de</strong> océanique surrélevée par l'effet d'une remobilisation<br />

<strong>de</strong>s failles en système inverse.<br />

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2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

II-2.2.6 Conclusion<br />

Nous avons reconnu quatre types <strong>de</strong> substratum: 1/ sédimentaire sur le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Lord Howe et sur une partie <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway, 2/ océanique dans les bassins Nord <strong>de</strong> Lord<br />

Howe, <strong>de</strong> Fairway et <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, 3/ plateau carbonaté sur les plateaux constituant<br />

l’alignement <strong>de</strong>s Chesterfield, et le banc <strong>de</strong> Lansdowne et 4/ volcanique sur le sommet <strong>de</strong> la<br />

ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe sous forme d’édifices volcaniques ou d’épanchements volcaniques <strong>de</strong> type<br />

lava-flows. L’analyse <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> sismique permet <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce l’évolution<br />

verticale <strong>de</strong>s paléo-reliefs <strong>de</strong> la Zone Ouest Calédonie. La couverture sédimentaire est<br />

constituée <strong>de</strong> séquences plus ou moins déformées permettant <strong>de</strong> retracer les épiso<strong>de</strong>s<br />

successifs <strong>de</strong> surrection et <strong>de</strong> subsi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s bassins (voir plus loin).<br />

La première étape correspond au dépôt <strong>de</strong> la séquence antérieure à la série V sur la marge<br />

orientale <strong>du</strong> Gondwana.<br />

La secon<strong>de</strong> étape correspond à une phase <strong>de</strong> rifting <strong>de</strong> la marge qui est marquée par le dépôt<br />

<strong>de</strong> la séquence V.<br />

La troisième étape correspond à l’ouverture océanique d’un bassin unique « Fairway-<br />

Nouvelle Calédonie » marquée par le dépôt <strong>de</strong> la séquence IV.<br />

La quatrième étape est caractérisée par le dépôt <strong>de</strong> la séquence III. L’épaisseur variable <strong>de</strong><br />

cette séquence lui confère un aspect <strong>de</strong> séquence <strong>de</strong> comblement <strong>de</strong> reliefs ce qui suggère un<br />

arrêt <strong>de</strong> l’ouverture <strong>de</strong>s bassins.<br />

La cinquième étape, marquée par le dépôt <strong>de</strong> la séquence II, est caractérisée par la surrection<br />

<strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Lord Howe et <strong>de</strong> Fairway et <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> dans le socle acoustique <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong><br />

Fairway. La surrection est supposée être provoquée par l’effet d’une tectonique compressive<br />

mise en évi<strong>de</strong>nce par un écaillage <strong>du</strong> substratum sur le flanc oriental <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s. Les ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

Lord Howe et <strong>de</strong> Fairway ont connues une pério<strong>de</strong> d’émersion et d’érosion <strong>du</strong>rant le dépôt <strong>de</strong><br />

la séquence II. La <strong>de</strong>rnière étape est marquée par le dépôt <strong>de</strong> la séquence I. La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord<br />

Howe, alors soumise à une phase <strong>de</strong> volcanisme, subsi<strong>de</strong> progressivement dès le début <strong>du</strong><br />

dépôt <strong>de</strong> la série. La subsi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway semble plus récente et postérieure au<br />

dépôt <strong>de</strong> la partie inférieure <strong>de</strong> la séquence I.<br />

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2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

II-3 Les données <strong>de</strong> gravimétrie et <strong>de</strong> magnétisme<br />

Les données <strong>de</strong> géophysique marine <strong>de</strong> la Zone Ouest Calédonie comprennent <strong>de</strong>s données <strong>de</strong><br />

gravimétrie <strong>de</strong>s campagnes ZOE200, EVA1300 et ZoNéCo 4 et <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> magnétisme<br />

<strong>du</strong> champ total <strong>de</strong> 22 campagnes réalisées entre 1967 et 1996. Les anomalies magnétiques ont<br />

été calculées dans le standard IGRF le plus proche <strong>de</strong> la date <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong> ces campagnes.<br />

La variation séculaire, estimée à 20 nT en moyenne, soit 450 nT en 30 ans, est à l'origine d'un<br />

décalage <strong>de</strong>s valeurs aux croisements <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> navigation. La variation séculaire calculée<br />

a été appliquée à chacune <strong>de</strong>s campagnes et a permis <strong>de</strong> recalculer les données dans le<br />

standard IGRF85. Certaines croisières restant incohérentes avec l'ensemble <strong>de</strong>s données<br />

traitées en présentant <strong>de</strong>s différences dépassant parfois plus <strong>de</strong> 100 nT aux croisements ont été<br />

éliminées.<br />

II-3.1 Les données <strong>de</strong> gravimétrie<br />

La répartition <strong>de</strong>s campagnes intégrant <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> gravimétrie est principalement axée<br />

sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway et le groupe <strong>de</strong>s Chesterfield (Fig. 2-31). Trois gran<strong>de</strong>s directions<br />

structurales sont mises en évi<strong>de</strong>nce (Fig. 2-32).<br />

La direction N060 domine à l'ouest <strong>de</strong> la zone sous la forme d'une succession d'anomalies<br />

positives et négatives dont fait partie le banc <strong>de</strong> Coriolis, comprises entre les valeurs -50 à<br />

+50 mGal.<br />

La direction Nord-Sud est principalement marquée, sur l'alignement <strong>de</strong>s Chesterfield, par <strong>de</strong>s<br />

anomalies gravimétriques circulaires, comprises entre les valeurs +120 à +200 mGal. Une<br />

gran<strong>de</strong> linéation gravimétrique négative <strong>de</strong> direction équivalente est observée dans le bassin<br />

Nord Lord Howe. Des anomalies positives marquées par l'isanomale +40 mGal, d'orientation<br />

sub-méridienne sont situées sur le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe et dans le bassin <strong>de</strong><br />

Fairway.<br />

La direction N140 apparaît comme la direction structurale la plus répan<strong>du</strong>e comprise dans la<br />

portion sud-est <strong>de</strong> la carte, entre les latitu<strong>de</strong>s 22°S et 25°S sur les terminaisons méridionales<br />

<strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe, <strong>du</strong> bassin et <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway. Elle est caractérisée par une<br />

succession d'anomalies gravimétriques positives et négatives. Une anomalie gravimétrique <strong>de</strong><br />

forte amplitu<strong>de</strong> variant entre +80 et +110 mGal, marque le banc <strong>de</strong> Lansdowne suivant une<br />

direction N130 et passe à N140 le long <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway. Les linéations positives,<br />

i<strong>de</strong>ntifiées sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe, dans les bassins <strong>de</strong> Fairway et <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie,<br />

sont <strong>de</strong> valeur égale +40 mGal. Les anomalies négatives sont <strong>de</strong> faible amplitu<strong>de</strong>. La plus<br />

forte, atteignant <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> -20 à –40 mGal, est située dans le bassin <strong>de</strong> Fairway au pied<br />

<strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway.<br />

- 85 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Fig. 2-31 : Navigation <strong>de</strong>s campagnes intégrant <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> gravimétrie dans la Zone Ouest Calédonie.<br />

Les directions Nord-Sud et N140 convergent à la jonction <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe et <strong>de</strong><br />

Fairway. Les anomalies gravimétriques située sur la terminaison septentrionale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Lord Howe sont décalées par <strong>de</strong>s linéations transverses orientées parallèlement à la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Fairway. Dans le bassin <strong>de</strong> Fairway, les anomalies d'orientation N140 passe à Nord-Sud au<br />

nord <strong>de</strong> 21°20S au contact <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway et <strong>du</strong> banc <strong>de</strong> Lansdowne.<br />

Les directions structurales <strong>de</strong> données d’anomalie gravimétrique sont compatibles aux<br />

directions mises en évi<strong>de</strong>nces par les données <strong>de</strong> bathymétrie. Les édifices volcaniques situés<br />

sur le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe et la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway sont marqués par <strong>de</strong>s valeurs<br />

d’anomalies gravimétriques positives <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong>.<br />

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2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Fig. 2-32 : Carte <strong>de</strong>s anomalies gravimétriques <strong>de</strong> la Zone Ouest Calédonie.<br />

II-3.2 Les données <strong>de</strong> magnétisme<br />

Les données <strong>de</strong> magnétisme (Fig. 2-33) couvrent essentiellement les hauts topographiques <strong>de</strong><br />

la Zone Ouest Calédonie. La carte <strong>de</strong>s anomalies magnétiques (Fig. 2-34) met en évi<strong>de</strong>nce<br />

l'hétérogénéité <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s données. Les orientations <strong>de</strong>s structures principales sont<br />

équivalentes à celles <strong>de</strong> la carte <strong>de</strong>s anomalies gravimétriques (Fig. 26).<br />

Trois directions structurales contrôlent la Zone Ouest Calédonie.<br />

La direction N060 est limitée à la partie occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la zone ouest Calédonie. Elle est<br />

caractérisée par la succession <strong>de</strong> linéations magnétiques atteignant <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> +600 à<br />

+900 nT au nord <strong>du</strong> banc <strong>de</strong> Coriolis et -300 à –400 nT au sud. Une linéation <strong>de</strong> plus faible<br />

amplitu<strong>de</strong>, variant <strong>de</strong> +200 à +300 nT, orientée N110 marque le centre <strong>du</strong> banc.<br />

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2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

La direction N140 est caractérisée sur la terminaison méridionale <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Fairway par<br />

une linéation magnétique atteignant la valeur –300 nT qui s'arrête à 22°20S. On la retrouve<br />

sur la terminaison méridionale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway marquée par une linéation négative, <strong>de</strong> 0<br />

à –100 nT. Plus au nord, jusqu'à 20°40S, l'anomalie magnétique i<strong>de</strong>ntifiée sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Fairway, atteignant la valeur <strong>de</strong> +400 nT, est segmentée. Elle est décalée vers l'ouest par <strong>de</strong>ux<br />

linéaments transverses orientés N060, centrés sur 22°10S et 21°40S et vers le sud par un<br />

linéament centré sur 162°05E.<br />

Fig. 2-33 : Navigation <strong>de</strong>s campagnes intégrant <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> magnétisme dans la Zone Ouest Calédonie.<br />

La direction sub-méridienne est mise en évi<strong>de</strong>nce par huit anomalies magnétiques dipolaires<br />

disposées selon une direction N170 marquant l'alignement <strong>de</strong>s Chesterfield. La bor<strong>du</strong>re<br />

méridionale <strong>du</strong> plateau <strong>de</strong>s Chesterfield est caractérisée par un dipôle <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong> où<br />

les valeurs varient <strong>de</strong> -500 à +300 nT. Au sud, le plateau <strong>de</strong> Bellona est marqué par trois<br />

dipôles varient <strong>de</strong> -300 à +800 nT au nord, <strong>de</strong> -600 à +800 nT au centre et <strong>de</strong> -600 à +700 nT<br />

au sud. Le flanc méridional <strong>du</strong> plateau est marquée par un linéament magnétique positif,<br />

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2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

variant <strong>de</strong> 0 à +600 nT suivant une direction N110. Les bancs Nova, Argo et Capel sont<br />

caractérisés par <strong>de</strong>s anomalies dipolaires variant respectivement <strong>de</strong> -300 à +700 nT , <strong>de</strong> -400 à<br />

+200 nT et <strong>de</strong> -400 à +600 nT . La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe est principalement marquée par<br />

l'isanomale magnétique +300 nT d'orientation sub-méridienne, décalée par <strong>de</strong>s linéaments<br />

transverses orientés N060. Les segments constituant la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe sont marqués par<br />

<strong>de</strong>s anomalies magnétiques circulaires positives (<strong>de</strong> 0 à +600 nT). Le segment central est<br />

marqué par une linéation positive variant <strong>de</strong> +300 à +700 nT suivant une direction Nord-Sud.<br />

Cette anomalie positive se prolonge sur le segment méridional, décalé vers l'est. Le segment<br />

méridional présente, au sein d'anomalies circulaires positives, <strong>de</strong>ux anomalies dipolaires<br />

variant <strong>de</strong> -200 à +300 nT et <strong>de</strong> -300 à +400 nT centrées sur 24°S-161°40E. La bor<strong>du</strong>re<br />

occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe est marquée par une linéation négative <strong>de</strong> faible<br />

amplitu<strong>de</strong>, -200 nT, orientée N160. Dans le bassin <strong>de</strong> Fairway, une linéation magnétique,<br />

variant <strong>de</strong> +200 à +500 nT centrée sur 161°30E traverse le bassin entre 21°50S et 23°S.<br />

Fig. 2-34 : Carte <strong>de</strong>s anomalies magnétiques <strong>de</strong> la Zone Ouest Calédonie.<br />

- 89 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Le banc <strong>de</strong> Lansdowne, situé à la jonction <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Lord Howe et <strong>de</strong> Fairway, est marqué<br />

par une succession <strong>de</strong> linéations magnétiques positives et négatives, d’orientation N140,<br />

variant en moyenne <strong>de</strong> -300 à +300 nT, avec un maximum <strong>de</strong> +400 à +1000 nT situé sur son<br />

flanc oriental. Les anomalies magnétiques <strong>de</strong> la terminaison septentrionale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord<br />

Howe sont recoupées par <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts parallèles à l'orientation <strong>du</strong> banc <strong>de</strong> Lansdowne.<br />

Les données <strong>de</strong> magnétisme <strong>de</strong> la Zone Ouest Calédonie sont guidées par les trois directions<br />

principales : Nord-Sud, N140 et N060, déjà mises en évi<strong>de</strong>nce à partir <strong>de</strong>s données <strong>de</strong><br />

bathymétrie et d’anomalies gravimétriques, réparties respectivement sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord<br />

Howe, la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway et le banc <strong>de</strong> Coriolis.<br />

II-3.3 Conclusion<br />

Les données <strong>de</strong> gravimétrie et <strong>de</strong> magnétisme <strong>de</strong> la Zone Ouest Calédonie présentent <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong>s linéations sur les ri<strong>de</strong>s et dans les bassins et <strong>de</strong>s anomalies circulaires située sur<br />

l'alignement <strong>de</strong>s Chesterfield et sur le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe. Les directions<br />

majeures Nord-Sud, N140 et N060 sont cohérentes avec l'interprétation <strong>de</strong>s données <strong>de</strong><br />

bathymétrie et <strong>de</strong> sismique.<br />

La direction Nord-Sud est mise en évi<strong>de</strong>nce sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe, sur l’alignement <strong>de</strong>s<br />

Chesterfield, dans les bassins Nord <strong>de</strong> lord Howe et <strong>de</strong> Fairway. L’association <strong>de</strong> linéaments<br />

gravimétriques et magnétiques sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe suggère que le substratum <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong><br />

n’est pas <strong>de</strong> nature continentale, comme il a été proposé dans les travaux antérieurs, mais<br />

correspond à un fragment <strong>de</strong> croûte continentale fortement intrudé <strong>de</strong> matériel volcanique que<br />

l’on désignera <strong>de</strong> nature intermédiaire. De plus, <strong>de</strong>s édifices volcaniques apparaissent sur le<br />

sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> marqués par <strong>de</strong>s anomalies gravimétriques et magnétiques circulaires. Les<br />

fortes valeurs gravimétriques et les gran<strong>de</strong>s amplitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s dipôles magnétiques confirment la<br />

nature volcanique <strong>de</strong>s édifices <strong>de</strong> l’alignement <strong>de</strong>s Chesterfield. Cet alignement est expliqué<br />

dans la littérature comme étant la trace d’un point chaud. La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> socle acoustique<br />

d’orientation Nord-Sud, i<strong>de</strong>ntifiée dans le bassin <strong>de</strong> Fairway, est marquée par <strong>de</strong>s linéations<br />

gravimétriques et magnétiques lui attribuant un caractère océanique.<br />

La direction N140 contrôle l'orientation <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Fairway, <strong>du</strong> banc <strong>de</strong> Lansdowne, <strong>de</strong> la<br />

ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway et <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie. Elle est essentiellement représentée par<br />

<strong>de</strong>s linéations <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s longueurs d'on<strong>de</strong>s qui confèrent, à l’ensemble <strong>de</strong>s structures<br />

énumérées, un aspect océanique.<br />

La direction N060, localisée à l'ouest <strong>de</strong> la zone, est marquée par <strong>de</strong> fortes anomalies<br />

magnétiques positives et par les linéations gravimétriques négatives les plus importantes <strong>de</strong> la<br />

- 90 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Zone Ouest Calédonie. Les structures observées sont situées dans la prolongement <strong>de</strong> la zone<br />

<strong>de</strong> fracture Cato situé dans le bassin <strong>de</strong> Tasman.<br />

- 91 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Chapitre III<br />

Discussion et conclusion<br />

L’étu<strong>de</strong> concernant la Zone Ouest Calédonie comprise, entre 18°30S-25°30S et 157°E-<br />

165°30E, est basée sur la compilation <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> bathymétrie, <strong>de</strong> sismique réflexion<br />

monotrace et multitraces, <strong>de</strong> gravimétrie et <strong>de</strong> magnétisme. Ce chapitre s’articule selon les<br />

quatre thèmes suivant : 1/ la nature et la structure <strong>du</strong> substratum <strong>de</strong> la Zone Ouest Calédonie ;<br />

2/ la couverture sédimentaire ; 3/ la formation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe ; 4/ l’ouverture <strong>de</strong>s<br />

bassins <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et <strong>de</strong> Fairway et la formation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway.<br />

III-1 Nature et structure <strong>du</strong> substratum<br />

Le schéma structural <strong>de</strong> la figure 2-35 combine les résultats <strong>de</strong> l’interprétation <strong>de</strong> la carte<br />

bathymétrique, <strong>de</strong>s isochrones <strong>du</strong> socle acoustique, <strong>de</strong> la gravimétrie et <strong>du</strong> magnétisme. Il met<br />

en évi<strong>de</strong>nce les trois gran<strong>de</strong>s directions structurales contrôlant la Zone Ouest Calédonie:<br />

Nord-Sud, N060 et N140.<br />

La direction Nord-Sud est matérialisée par l’alignement <strong>de</strong>s Chesterfield, la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord<br />

Howe et la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> socle acoustique dans le bassin <strong>de</strong> Fairway. Les données <strong>de</strong> sismique<br />

montrent que la direction subméridienne est la direction structurale la plus importante <strong>de</strong> la<br />

Zone Ouest Calédonie car elle correspond à <strong>de</strong>s orientations <strong>de</strong> ri<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> bassins. Les<br />

données <strong>de</strong> bathymétrie mettent en valeur une influence plus importante <strong>de</strong> la direction<br />

structurale N140. L’orientation subméridienne correspond donc à <strong>de</strong>s structures plus<br />

profon<strong>de</strong>s que la direction N140 et peut <strong>de</strong> ce fait être considérée comme plus ancienne. De<br />

plus, l'intersection entre les portions septentrionales <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe et <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong><br />

Fairway sont <strong>de</strong>s zones confuses dans lesquelles convergent, en bathymétrie et en profon<strong>de</strong>ur<br />

ces <strong>de</strong>ux directions. Des anomalies gravimétriques circulaires et <strong>de</strong>s dipôles magnétiques<br />

i<strong>de</strong>ntifiés sur l'alignement <strong>de</strong>s Chesterfield caractérisent <strong>de</strong>s édifices volcaniques <strong>de</strong> type<br />

guyot. Les données <strong>de</strong> géophysiques marines ont montré que le substratum <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord<br />

Howe est un fragment continental aminci <strong>de</strong> la marge oriental <strong>du</strong> Gondwana (Dooley, 1963 ;<br />

Woodward et Hunt, 1971). Cependant, la régularité <strong>de</strong>s linéations magnétiques d’orientation<br />

Nord-Sud sur le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe suggère l’influence d’une masse volcanique<br />

considérable. Cette masse serait suffisamment importante pour considérer le substratum <strong>de</strong> la<br />

ri<strong>de</strong> comme étant <strong>de</strong> type continental aminci fortement intrudé <strong>de</strong> matériel volcanique. La<br />

direction Nord-Sud est marquée par la ri<strong>de</strong> dans le socle acoustique dans le bassin <strong>de</strong> Fairway.<br />

- 92 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Cette ri<strong>de</strong> est caractérisée par <strong>de</strong>s linéations magnétiques et gravimétriques <strong>de</strong> type croûte<br />

océanique. Elle n’est pas i<strong>de</strong>ntifiée sur la carte bathymétrique <strong>de</strong> la zone car elle correspond à<br />

une portion <strong>du</strong> plancher océanique surélevée cachetée par les sédiments.<br />

Fig. 2-35 : Schéma structural intégrant <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> bathymétrie, <strong>de</strong> gravimétrie, <strong>de</strong> magnétisme, et <strong>de</strong><br />

sismique. BC : banc <strong>de</strong> Coriolis ; BF : bassin <strong>de</strong> Fairway ; BL : banc <strong>de</strong> Lansdowne ; BNC : bassin <strong>de</strong><br />

Nouvelle-Calédonie ; NC : Nouvelle-Calédonie ; PB : plateau <strong>de</strong> Bellona ; PC : plateau <strong>de</strong>s Chesterfield ;<br />

RF : ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway ; RLH : ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe. 1 = ri<strong>de</strong> ; 2 = bassin ; 3 = faille normale ; 4 =<br />

décrochement ; 5 = ri<strong>de</strong> dans le substratum ; 6 = bassin dans le substratum ; 7 = anomalie gravimétrique ><br />

+30 mGal ; 8 = anomalie gravimétrique < 0 mGal ; 9 = linéation magnétique positive ; 10 = linéation<br />

magnétique négative ; 11 = pôle magnétique positif ; 12 = pôle magnétique négatif.<br />

La direction N140 contrôle la partie méridionale <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Fairway, la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway et le<br />

bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie. Le bassin <strong>de</strong> Fairway est, dans sa partie Sud, marqué par une<br />

succession d'anomalies gravimétriques positives et négatives. L'axe <strong>du</strong> bassin i<strong>de</strong>ntifié en<br />

bathymétrie et sur la carte <strong>de</strong>s isochrones <strong>du</strong> socle acoustique est décentré et incliné le long <strong>de</strong><br />

la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway. Cette ri<strong>de</strong> est marquée par une succession <strong>de</strong> linéations gravimétrique et<br />

- 93 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

magnétique <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong> qui confirme le caractère océanique <strong>de</strong> ce massif, déjà proposé<br />

par Lapouille (1982) et Ravenne et al. (1977). La faible amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s anomalies observées<br />

dans le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie peut être expliquée par l'épaisseur <strong>de</strong> la couverture<br />

sédimentaire i<strong>de</strong>ntifiée sur les profils sismiques qui atteint jusqu’à 4 km.<br />

La direction N060 est principalement exprimée à l'Ouest <strong>de</strong> la zone d'étu<strong>de</strong> dans le<br />

prolongement <strong>de</strong>s failles transformantes <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Tasman. Elle est marquée en<br />

bathymétrie et soulignée par une succession d'anomalies magnétiques et gravimétriques.<br />

III-2 La couverture sédimentaire<br />

Nous avons retenu le profil LHRNC-B <strong>de</strong> la campagne FAUST-1 (1998) comme profil <strong>de</strong><br />

référence corrélable aux données <strong>du</strong> forage DSDP 208 (Burns, Andrews et al., 1973). Le<br />

forage, le mieux approprié pour ce type <strong>de</strong> calage était semble-t’il le forage DSDP 206 car<br />

situé dans le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie. Il s’est avéré que ce forage est malheureusement<br />

situé sur un relief ce qui a causé sur le profil <strong>de</strong> sismique multitraces le recoupant <strong>de</strong>s<br />

hyperboles <strong>de</strong> diffraction et empêche tout calage. Une partie <strong>de</strong>s séquences sédimentaires<br />

i<strong>de</strong>ntifiées sur le profil <strong>de</strong> sismique seront calées sur les 594m <strong>de</strong> sédiments forés (Fig. 2-36).<br />

Les séquences plus anciennes qui n’ont pas été traversées par le forage <strong>de</strong>vront être corrélées<br />

sur les données <strong>géologique</strong>s à terre en Australie, en Nouvelle-Calédonie et en Nouvelle-<br />

Zélan<strong>de</strong>. Une synthèse chronologique <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> la Zone Ouest<br />

Calédonie sera proposée à partir <strong>de</strong> l’estimation <strong>de</strong> l’âge <strong>de</strong>s séquences dans le chapître <strong>de</strong><br />

discussion et conclusion. Sur le profil <strong>de</strong> sismique réflexion multitraces LHRNC-B, à<br />

l’emplacement <strong>du</strong> forage, cinq séquences sédimentaires sont i<strong>de</strong>ntifiées.<br />

III-2.1 Estimation <strong>de</strong> l’âge <strong>de</strong>s séquences sédimentaires i<strong>de</strong>ntifiées<br />

sur les profils sismiques<br />

La première unité traversée par le forage, <strong>de</strong> 487m d’épaisseur, est constituée <strong>de</strong> craie à<br />

nannofossiles d’âge Oligocène supérieur à Actuel, les dépôt d’âge post-Miocène faisant 236m<br />

d’épaisseur. La base <strong>de</strong> cette première unité correspond à une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> non-dépôt comprise<br />

entre l’Eocène supérieur et l’Oligocène moyen. Cette lacune est observée sur l’ensemble <strong>de</strong>s<br />

forages <strong>du</strong> Leg 21 (Andrews, Packham et al., 1975) et <strong>du</strong> Leg 30 (Burns, Andrews et al.,<br />

1973) réalisés dans le Sud-Ouest Pacifique. C’est un événement régional qui peut s’étendre <strong>de</strong><br />

l’Eocène supérieur au Miocène moyen comme le montre le forage DSDP 207 (Burns,<br />

Andrews et al., 1973).<br />

- 94 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Fig. 2-36 : Calage <strong>du</strong> profil LHRNC-B (campagne FAUST 1, 1998) avec le forage DSDP 208 (Burns, Andrews<br />

et al., 1973), d’après Van <strong>de</strong> Beuque et al.(1998b). VI : la séquence VI est supposée contemporaine <strong>de</strong> la<br />

phase <strong>de</strong> dépôt Permo-Jurassique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie à Dévono-Carbonifère i<strong>de</strong>ntifiée sur la marge est<br />

Australienne ; V : la séquence V : marque la phase <strong>de</strong> rifting <strong>de</strong> la marg Est Australienne <strong>du</strong> Crétacé<br />

inférieur au Crétacé supérieur, IV : la séquence IV est contemporaine d’une phase d’accrétion océanique,<br />

selon un mouvement d’ouverture vers le Sud-Est, comprise entre le Crétacé supérieur et le Paléocène ; III :<br />

la séquence III marque une phase d’inversion <strong>de</strong>s contraintes provoquée par le déplacement vers le Nord <strong>de</strong><br />

la plaque Australienne et qui aurait eu pour conséquence une déformation compressive <strong>du</strong> <strong>domaine</strong> péri-<br />

<strong>Calédonien</strong> ; I : la séquence I d’âge Post-Oligocène supérieur marque une phase <strong>de</strong> subsi<strong>de</strong>nce.<br />

Sur le profil LHRNC-B, la séquence superficielle « séquence I » est limitée à la base par une<br />

surface d’érosion marquée par le réflecteur A. La vitesse <strong>de</strong> propagation <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s dans ce<br />

type <strong>de</strong> séquence est estimée à environ 2.2 km/s. A l’emplacement <strong>du</strong> forage, la séquence est<br />

reconnue sur 0.5 s.t.d., soit 500 m d’épaisseur. Il apparaît que la première unité déterminée sur<br />

le forage correspond à la séquence I i<strong>de</strong>ntifiée sur le profil sismique. Un réflecteur interne à la<br />

- 95 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

séquence marque la base <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière séquence <strong>de</strong> dépôt, épaisse <strong>de</strong> 0.2 s.t.d. (200 m). Cette<br />

série est datée <strong>du</strong> Miocène moyen à l’Actuel. La surface d’érosion i<strong>de</strong>ntifiée sur le profil à la<br />

base <strong>de</strong> la séquence I correspond à la lacune régionale observée sur les forages qui s’étend <strong>de</strong><br />

l’Eocène supérieur à l’Oligocène supérieur. La pénéplénation systématique <strong>de</strong>s anciens hauts<br />

topographiques observée sur les profils <strong>de</strong> sismique implique une érosion puissante <strong>de</strong> la<br />

couverture sédimentaire sur plusieurs centaines <strong>de</strong> mètres d’épaisseur. Une telle érosion,<br />

difficilement envisageable en milieu sous-marin, serait liée à <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s d’émersion et<br />

d’érosion subaérienne. La séquence II, i<strong>de</strong>ntifiée dans les bassins, s’est déposée <strong>de</strong> façon<br />

contemporaine à l’épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong> pénéplénation. Elle est constituée <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong> l’érosion <strong>de</strong>s<br />

reliefs avoisinants. L’âge <strong>de</strong> la séquence II se situe donc entre l’Eocène supérieur-Oligocène<br />

supérieur.<br />

La secon<strong>de</strong> unité traversée par le forage est d’âge Eocène moyen. Elle est constituée, sur<br />

200m d’épaisseur, <strong>de</strong> craie à nannofossiles bioturbée, riche en radiolaires et spicules<br />

d’éponges. Un hiatus situé entre le Paléocène inférieur et l’Eocène inférieur, correspond à la<br />

base <strong>de</strong> cette secon<strong>de</strong>s unité. Sur les données <strong>de</strong> sismique, on observe la séquence III ré<strong>du</strong>ite à<br />

moins <strong>de</strong> 0.1 s.t.d. d’épaisseur. En appliquant une vitesse <strong>de</strong> propagation <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’ordre<br />

<strong>de</strong> 3 km/s à cette séquence, l’épaisseur <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> unité est <strong>de</strong> 150 m. La séquence III<br />

représente les dépôts d’âge Eocène. La base <strong>de</strong> la séquence est marquée par le réflecteur B, <strong>de</strong><br />

forte amplitu<strong>de</strong>, corrélé au hiatus <strong>de</strong> dépôt i<strong>de</strong>ntifié sur le forage à la limite Paléocène-<br />

Eocène. Cette lacune pourrait également correspondre à une phase d’émersion.<br />

La troisième unité traversée par le forage comprend <strong>de</strong>s craies à nannofossiles intensément<br />

bioturbées d’âge Paléocène. Le forage s’arrête après 54 m, dans <strong>de</strong>s formations d’âge<br />

maastrichtien. La vitesse moyenne <strong>de</strong> propagation pour ce type <strong>de</strong> série semi-consolidée serait<br />

<strong>de</strong> 3.5 km/s. Sur le profil la séquence IV est limitée à la base par le réflecteur C, <strong>de</strong> forte<br />

amplitu<strong>de</strong>. L’épaisseur estimée <strong>de</strong> la séquence est <strong>de</strong> 0.05 s.t.d. soit aux environs <strong>de</strong> 100 m.<br />

La figure III-2 montre, comme l’avaient déjà précisé Ravenne et al. (1977), que le forage<br />

s’arrête dans <strong>de</strong>s formations Crétacé supérieur (Maastrichtien) mais il n’atteint pas le<br />

réflecteur C, limite basale <strong>de</strong> la séquence IV, observée sur le profil sismique. Le réflecteur C,<br />

<strong>de</strong> ce fait antérieur aux formations maastrichtiennes, pourrait marquer la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> rifting qui<br />

s’initie dans les bassins <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et <strong>de</strong> Réinga, d’âge Crétacé inférieur à médio-<br />

Crétacé (Kroenke et Rodda, 1984 ; Uruski et Wood, 1991 ; Herzer et al., 1997).<br />

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2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Fig. 2-37 : Les cinq étapes <strong>de</strong> la mise en place <strong>de</strong> la couverture sédimentaire. Commentaires dans le texte. La<br />

croûte continentale à intermédiaire <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Lord Howe et <strong>de</strong> Norfolk est représentée par un figuré en<br />

traits discontinus. La croûte océanique est représentée en marron. Les séquences sédimentaires sont : I<br />

(Post-Oligocène supérieur) en jaune, II (Eocène supérieur-Oligocène supérieur) en rouge, III (Eocène<br />

inférieur-Eocène supérieur) en vert, IV (médio Crétacé-Eocène inférieur) en gris, V (Crétacé inférieur-médio<br />

Crétacé) en violet et VI (Permo-Jurassique ou Dévono-Carbonifère à Crétacé inférieur) en noir.<br />

- 97 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

La séquence V observée sur le profil n’a été traversée par aucun forage océanique. Elle atteint<br />

0.4 s.t.d. d’épaisseur soit 800m, si l’on admet pour <strong>de</strong>s séquences consolidées une vitesse <strong>de</strong><br />

propagation <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 4 km/s. Cette séquence marque la phase <strong>de</strong> rifting, d’âge<br />

Crétacé inférieur à médio-Crétacé, <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et <strong>de</strong> Fairway<br />

(Ravenne et al., 1977 ; Uruski et Wood, 1991).<br />

A l’emplacement <strong>du</strong> forage le substratum <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe est <strong>de</strong> type sédimentaire ce<br />

qui suggère <strong>de</strong> ce fait une phase <strong>de</strong> dépôt antérieure à celui <strong>de</strong> la séquence V. En Nouvelle-<br />

Calédonie, ce dépôt pourrait être corrélé soit à l’unité Permo-Jurassique <strong>de</strong> la côte Ouest <strong>de</strong><br />

Nouvelle-Calédonie (unité <strong>de</strong> Téremba) ; soit à son équivalent latéral dans la Chaîne centrale<br />

(Trias moyen-Jurassique supérieur). Ces <strong>de</strong>ux unités sont volcano-sédimentaires plus ou<br />

moins distales, leurs relations avec le Gondwana restent encore mal connues (Cluzel et al.,<br />

1994). En Australie, le dépôt pourrait être comparé aux formations déposées sur la marge<br />

orientale <strong>du</strong> Gondwana, <strong>du</strong> Dévonien au Carbonifère, <strong>de</strong> façon contemporaine à l’édification<br />

d’une succession d’arcs volcaniques et <strong>de</strong> bassins avant-arc (Kroenke et Rodda, 1984 ; Uruski<br />

et Wood, 1991 ; Herzer et al., 1997).<br />

III-2.2 Les différentes phases <strong>de</strong> la mise en place <strong>de</strong> la couverture<br />

sédimentaire<br />

La chronologie proposée <strong>de</strong> la mise en place <strong>de</strong> la couverture sédimentaire <strong>de</strong> la Zone Ouest<br />

Calédonie est constituée <strong>de</strong> cinq étapes qui peuvent se classer selon trois phases<br />

majeures (Fig. 2-37) : 1/ les formations <strong>de</strong> la phase anté-Crétacé inférieur ; 2/ les formations<br />

contemporaines <strong>de</strong> l’accrétion océanique ; 3/ les formations post-tectoniques.<br />

III-2.2.1 Les formations <strong>de</strong> la phase anté-Crétacé inférieur<br />

La phase anté-Crétacé inférieur est marquée par les premiers dépôts reconnus, d’âge dévono-<br />

carbonifère (Packham, 1973 ; Doutch et Nicholas, 1978), <strong>de</strong> sédiments terrigènes sur la marge<br />

orientale <strong>du</strong> Gondwana (Fig. 2-37a).<br />

III-2.2.2 Les formations contemporaines <strong>du</strong> rifting et <strong>de</strong> l’accrétion océanique<br />

Au Crétacé inférieur la marge orientale <strong>du</strong> Gondwana est soumise à une phase <strong>de</strong> rifting,<br />

<strong>du</strong>rant laquelle se dépose la séquence V (Fig. 2-37b).<br />

La phase d’accrétion océanique <strong>du</strong> bassin Nord <strong>de</strong> Lord Howe et d’un bassin unique Fairway-<br />

Nouvelle Calédonie est établie dès le médio-Crétacé (Fig. 2-37c). Elle est caractérisée par le<br />

dépôt <strong>de</strong> la séquence IV, dont le dépôt centre est apparemment situé au pied <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord<br />

Howe, et marque le démantèlement <strong>de</strong> la marge orientale <strong>du</strong> Gondwana qui amènera au<br />

- 98 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Crétacé supérieur l’ouverture <strong>de</strong> la mer <strong>de</strong> Tasman (Hayes et Ringis, 1973 ; Weissel et Hayes,<br />

1977).<br />

Au Paléocène, l’arrêt <strong>de</strong> l’ouverture <strong>de</strong>s bassins est caractérisé par la série III <strong>du</strong> remplissage<br />

(Fig. 2-37d). Le dépôt centre <strong>de</strong> la séquence situé au pied <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk suggère un<br />

basculement vers l’Est <strong>du</strong> bassin unique Fairway-Nouvelle Calédonie. Ce basculement serait<br />

pro<strong>du</strong>it par l’effet d’une tectonique compressive reconnue sur la bor<strong>du</strong>re orientale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong><br />

Lord Howe. Les anciennes failles normales rejouent <strong>de</strong> façon compressive entraînant la<br />

formation d’écailles <strong>de</strong> substratum océanique et la formation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway et d’une<br />

ri<strong>de</strong> i<strong>de</strong>ntifiée dans le socle acoustique <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Fairway. Cette phase compressive qui<br />

con<strong>du</strong>it à l’émersion et l’érosion <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Lord Howe, <strong>de</strong> Fairway <strong>de</strong> l’Eocène supérieur à<br />

l’Oligocène supérieur est contemporaine <strong>du</strong> charriage <strong>de</strong> l’ophiolite sur le bâti <strong>Calédonien</strong><br />

(Paris, 1981). De façon synchrone la séquence II se dépose dans les bassins. La partie Sud <strong>de</strong><br />

la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe est marquée sur son sommet par une lacune régionale comprise entre<br />

l’Eocène supérieur et le Miocène inférieur au Sud (Burns, Andrews et al., 1973) indiquant une<br />

pério<strong>de</strong> d’émersion plus longue.<br />

III-2.2.3 Les formations post-tectoniques<br />

A l’Oligocène supérieur, la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe, alors soumise par endroits à une phase <strong>de</strong><br />

volcanisme, subsi<strong>de</strong> progressivement dès le début <strong>du</strong> dépôt <strong>de</strong> la série I (Fig. 2-37e). La<br />

subsi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway semble plus récente. La faible épaisseur <strong>de</strong> sédiments,<br />

variant entre 200 et 500 m, déposés le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway indique une subsi<strong>de</strong>nce<br />

plus récente <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> qui est postérieure au dépôt <strong>de</strong> la partie inférieure <strong>de</strong> la séquence I et<br />

pourrait se situer au Miocène. La série déposée à la limite entre les ri<strong>de</strong>s et les bassins est<br />

déformée. La raison <strong>de</strong> cette déformation récente <strong>de</strong> la couverture sédimentaire <strong>de</strong> la Zone<br />

Ouest Calédonie <strong>de</strong>vra alors probablement être rattachée à <strong>de</strong>s événements tectoniques<br />

localisés plus à l’Est, comme la collision <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie et <strong>de</strong> l'Arc <strong>de</strong>s Nouvelles-<br />

Hébri<strong>de</strong>s.<br />

III-3 Tectonique et volcanisme <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe<br />

La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe est présentée comme étant un fragment continental <strong>de</strong> la marge Est<br />

Australienne (Shor et al., 1971). Elle est marquée sur la marge occi<strong>de</strong>ntale par un système <strong>de</strong><br />

horsts et grabens qui s’est formé lors <strong>de</strong> la phase <strong>de</strong> rifting <strong>du</strong> Crétacé inférieur à moyen<br />

(Jongsma et Mutter, 1978 ; Willcox et al., 1980) (Fig. 2-37b).<br />

L’étu<strong>de</strong> bathymétrique et géophysique <strong>du</strong> sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe a permis <strong>de</strong><br />

distinguer <strong>de</strong>s effets compressifs caractérisés par <strong>de</strong>s écailles <strong>de</strong> substratum affectant la<br />

terminaison Nord <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> (Fig. 2.38). Ils sont contemporains <strong>de</strong> l’ob<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s ophiolites<br />

- 99 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

sur le bâti <strong>Calédonien</strong> et ont eu pour effet l’émersion et l’érosion <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’Eocène<br />

supérieur à l’Oligocène supérieur. Des édifices volcaniques sous-marins se mettent en place<br />

dès l’Oligocène supérieur, et soulignent la fracturation accompagnant la subsi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong><br />

jusqu’à <strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>urs actuelles (Van <strong>de</strong> Beuque et al., 1998a) (Fig. 2-37e).<br />

III-4 L’ouverture <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et <strong>de</strong><br />

Fairway et la formation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway<br />

Il existe <strong>de</strong>ux hypothèses concernant l’ouverture <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et <strong>de</strong><br />

Fairway et la formation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway. La première suggère que ces <strong>de</strong>ux bassins se<br />

sont formés <strong>de</strong> façon contemporaine et aurait amené la séparation <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Lord Howe et<br />

<strong>de</strong> Fairway (Mignot, 1984). La secon<strong>de</strong> considère l’ouverture d’un bassin unique Nouvelle-<br />

Calédonie et Fairway à l’intérieur <strong>du</strong>quel se serait formé postérieurement la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway<br />

selon les effets d’une tectonique compressive (Ravenne et al., 1977 ; Lafoy et al., 1994)<br />

contemporaine <strong>du</strong> charriage <strong>de</strong> l’ophiolite <strong>Calédonien</strong>ne (Paris, 1981).<br />

Les données <strong>de</strong> sismique réalisées dans la Zone Ouest Calédonie mettent en évi<strong>de</strong>nce que la<br />

couverture sédimentaire <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et <strong>de</strong> Fairway est constitué <strong>de</strong><br />

cinq séquences sédimentaires d’âge Crétacé inférieur à l’Actuel. Les séquences d’âge anté<br />

Eocène supérieur sont déformées par la surrection <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway et <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> dans le<br />

socle acoustique <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Fairway. La phase <strong>de</strong> rifting d’âge Crétacé inférieur à Crétacé<br />

supérieur reconnue sur la marge Est Australienne est suivie au Crétacé supérieur par une<br />

phase d’accrétion océanique <strong>du</strong>rant laquelle s’ouvre un bassin unique « Fairway-Nouvelle<br />

Calédonie ». Au Paléocène le déplacement vers le Nord <strong>de</strong> la plaque Australienne a eu pour<br />

effet une inversion <strong>du</strong> régime <strong>de</strong>s contraintes et une déformation compressive <strong>du</strong> <strong>domaine</strong><br />

péri-<strong>Calédonien</strong> marquée par l’écaillage <strong>du</strong> substratum océanique <strong>du</strong> bassin unique Fairway-<br />

Nouvelle-Calédonie et la formation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway et d’une ri<strong>de</strong> dans le socle<br />

acoustique <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Fairway (Fig. 2-37d et 2.38). Ces <strong>de</strong>ux ri<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> nature océanique se<br />

sont formés postérieurement à l’ouverture <strong>du</strong> bassin unique Fairway-Nouvelle Calédonie.<br />

L’émersion et l’érosion <strong>de</strong> la partie Nord <strong>du</strong> sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> est contemporaine <strong>de</strong><br />

l’obuction <strong>de</strong>s ophiolites <strong>de</strong> Nouvelle Calédonie et s’étend <strong>de</strong> l’Eocène supérieur à<br />

l’Oligocène supérieur, à Miocène pour la terminaison méridionale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> (Fig. 2-37e).<br />

- 100 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Fig. 2-38 : Schéma <strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong> la mise en place <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> la Zone Ouest Calédonie. 1 : édifices<br />

volcaniques <strong>de</strong> type points chauds ; 2 : croûte continentale intrudée <strong>de</strong> matériel volcanique ; 3 : croûte<br />

océanique ; 4 : phase d’accrétion océanique mésozoîque ; 5 : phase <strong>de</strong> compression Eocène supérieur,<br />

formation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway ; 6 : ri<strong>de</strong> ; 7 : faille ; 8 : bassin ; 9 : écaillage.<br />

- 101 -


2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

- 102 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

PARTIE 3<br />

LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

- 103 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Fig. 3-1 : Localisation <strong>de</strong> la Zone Est et Sud Calédonie dans la région <strong>du</strong> Sud-Ouest Pacifique et localisation<br />

<strong>de</strong>s travaux antérieurs. Localisation <strong>de</strong>s figures : 3-6 en rouge, 3-7 en vert et 3-17 en bleu.<br />

- 104 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

La Zone Est et Sud Calédonie (Fig. 3-1), comprise entre 15°50S-26°S et 1652°E-171°30E, est<br />

essentiellement située sur la plaque Australienne où sont reconnues d’Est en Ouest la bor<strong>du</strong>re<br />

orientale <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk, le bassin <strong>de</strong>s Loyauté, la ri<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s Loyauté et les bassins Nord Loyauté et Sud Fidjien. Elle couvre également une portion <strong>de</strong><br />

la fosse <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s et le coin Sud Ouest <strong>du</strong> bassin Nord Fidjien. Les ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

Norfolk et <strong>de</strong>s Loyauté affleurent sous la forme d’îles, les plus importantes étant la Gran<strong>de</strong><br />

Terre, les îles Belep et l’île <strong>de</strong>s Pins pour la première et les îles d’Ouvéa, <strong>de</strong> Lifou, <strong>de</strong> Tiga et<br />

<strong>de</strong> Maré pour la secon<strong>de</strong>.<br />

Nous présenterons dans un premier chapitre les travaux antérieurs effectués dans la Zone Est<br />

et Sud Calédonie et dégagerons les thématiques qui seront la base <strong>de</strong> la discussion <strong>de</strong> la<br />

<strong>de</strong>rnière partie. Le second chapitre sera consacré à la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> bathymétrie,<br />

<strong>de</strong> sismique, <strong>de</strong> gravimétrie et <strong>de</strong> magnétisme. Nous avons fait une synthèse <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong><br />

ces données ce qui nous permettra dans la troisième et <strong>de</strong>rnière partie <strong>de</strong> discuter <strong>de</strong> la nature<br />

et <strong>de</strong> la structure <strong>du</strong> substratum <strong>de</strong> la zone d’étu<strong>de</strong>, <strong>de</strong> présenter l’organisation <strong>de</strong> la<br />

couverture sédimentaire sur l’ensemble <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s bassins, et enfin <strong>de</strong> traiter <strong>de</strong> points<br />

particuliers comme la formation <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté, la mise en place <strong>de</strong> la nappe<br />

ophiolitique, la formation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et les effets <strong>de</strong> la collision <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

Loyauté avec l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s.<br />

- 105 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Chapitre I<br />

Les travaux antérieurs<br />

Les étu<strong>de</strong>s con<strong>du</strong>ites dans la Zone Est et Sud Calédonie concernent l’acquisition <strong>de</strong> données<br />

<strong>de</strong> géologie à terre et en mer. Les travaux les plus anciens menés dès le début <strong>du</strong> siècle<br />

(Piroutet, 1917) sont axés sur la géologie terrestre. La géologie marine connaîtra un véritable<br />

essor à partir <strong>de</strong>s années 70 (Fig. 3-1). Par le biais <strong>de</strong> moyens d’investigation variés, <strong>de</strong><br />

nombreux géologues et géophysiciens français et étrangers ont ainsi pu poser les bases <strong>de</strong> la<br />

tectonique <strong>de</strong> la zone d’étu<strong>de</strong>.<br />

Les travaux <strong>de</strong> géologie et <strong>de</strong> géophysique marines et terrestres acquis dans la Zone Est et<br />

Sud Calédonie peuvent être présentées selon six thèmes. Le premier concerne la nature et la<br />

structure <strong>du</strong> substratum <strong>de</strong> la Zone Est et Sud Calédonie. Il correspond à un bilan <strong>de</strong>s<br />

hypothèses posées concernant la nature <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s bassins constituant la zone. Le second<br />

s’intéresse au dépôt <strong>de</strong> la couverture sédimentaire dans les bassins <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie,<br />

<strong>de</strong>s Loyauté, Nord-Loyauté et Sud Fidjien ainsi que sur les ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Norfolk et <strong>de</strong>s Loyauté.<br />

Les quatre thèmes suivants traitent <strong>de</strong> sujet précis concernant : 1/ l’âge <strong>de</strong> formation <strong>du</strong> bassin<br />

<strong>de</strong>s Loyauté ; 2/ la mise en place <strong>de</strong> la nappe ophiolitique ; 3/ la formation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

Loyauté et 4/ les effets <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> la collision<br />

entre la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s.<br />

I-1 Nature et structure <strong>du</strong> substratum<br />

Nous présenterons un bilan <strong>de</strong>s connaissances acquises concernant la nature <strong>du</strong> substratum et<br />

la structure <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Norfolk et <strong>de</strong>s Loyauté, <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, <strong>de</strong>s<br />

Loyauté Nord Loyauté et Sud Fidjien.<br />

A partir d’analyse <strong>de</strong> dispersion <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s P et <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Rayleigh, Dubois ( 1968, 1969,<br />

1971) met en évi<strong>de</strong>nce que la croûte <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk fait 25 km d’épaisseur. Les travaux<br />

<strong>de</strong> sismique réfraction <strong>de</strong> Shor et al. (1971) placent le moho à 21 km <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur sous la<br />

ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk et en confirment la nature continentale (Solomon et Biehler, 1969). Les<br />

modèles <strong>de</strong> gravimétrie montrent que la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk est constituée d’un substratum <strong>de</strong><br />

nature continentale en partie couvert par une lame <strong>de</strong> matériel océanique entre 17°30S et 23°S<br />

(Collot et Missegue, 1986 ; Collot et al., 1987) (Fig. 3-2) à 24°S (Rigolot, 1988). Entre ces<br />

latitu<strong>de</strong>s, la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk supporte l’île <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie d’orientation N140 sur<br />

- 106 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

laquelle sont reconnus un « sillon » <strong>de</strong> roches basiques au Nord-Ouest <strong>de</strong> l’île, et<br />

« l’intrusion » <strong>de</strong>s péridotites au Sud-Ouest (Crenn, 1953 ; Collot et al., 1987). La Gran<strong>de</strong><br />

Terre est constituée en partie <strong>de</strong> roches volcaniques et <strong>de</strong> matériel océanique (unité <strong>de</strong> Koh<br />

datée <strong>du</strong> Carbonifère supérieur ; 300±2 Ma, métho<strong>de</strong> U-Th-Pb sur Zircons) (Cluzel et al.,<br />

1994) (Fig. 3-3). Le caractère « bassin marginal ou d’avant-arc» <strong>de</strong> cette formation est mis en<br />

évi<strong>de</strong>nce par les boninites et les tholéiites d’arc (Cameron, 1989 ; Meffre, 1995).<br />

Fig. 3-2 : Interprétation <strong>géologique</strong> <strong>de</strong>s principaux <strong>domaine</strong>s géophysiques reconnus le long <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Nouvelle-Calédonie (Collot et al., 1988). GG gradient gravimétrique ; MS : extension possibles <strong>de</strong>s séries<br />

métamorphiques tertiaires.<br />

A l’extrême Sud <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk, sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Wanganella, <strong>de</strong>s granodiorites datées <strong>du</strong><br />

Trias (207 Ma) et <strong>de</strong>s basaltes calco-alcalins d’âge Jurassique (167 Ma) par la métho<strong>de</strong> K/Ar,<br />

ont été échantillonnées par dragage (GEORSTOM 1 ; 1975) (Rigolot, 1989).<br />

A plus petite échelle, <strong>de</strong>s échantillons prélevés sur un <strong>de</strong>s édifices sous-marins longeant le<br />

flanc Est <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk, centré sur 23°35S-168°50E, ont pu être analysés (Daniel et al.,<br />

1977). Ils montrent l’existence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux groupes distincts <strong>de</strong> roches. Le premier est constitué<br />

<strong>de</strong> basaltes alcalins d’âge Miocène inférieur (20± 2 Ma ; par la métho<strong>de</strong> K/Ar). Le second<br />

comprend <strong>de</strong>s roches intermédiaires entre la série moyennement alcaline et tholéiitique d’âge<br />

Miocène inférieur compris entre 25 et 31 Ma. (Rigolot, 1988) suggère que ces édifices<br />

correspon<strong>de</strong>nt à la trace d’un alignement volcanique généré par un point chaud (Fig. 3-4a).<br />

Cet auteur associe ce volcanisme anorogénique à trois alignements mis en évi<strong>de</strong>nce par<br />

Wellman et McDougall (1974). L’alignement situé le plus à l’Ouest est i<strong>de</strong>ntifié sur la<br />

- 107 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

bor<strong>du</strong>re Est <strong>du</strong> continent Australien, centré sur la longitu<strong>de</strong> 149°E, les <strong>de</strong>ux autres<br />

correspon<strong>de</strong>nt aux guyots <strong>de</strong> la mer <strong>de</strong> Tasman et aux guyots <strong>de</strong>s Chesterfield centrés<br />

respectivement sur 155°E et 159°30E (McDougall et Duncan, 1988) (Fig. II-4b). Monzier<br />

(1993) suggère que l’intrusion <strong>de</strong> matériel volcanique s’est effectuée le long d’anciennes<br />

fractures crustales lors d’une phase <strong>de</strong> volcanisme anorogénique intraplaque d’âge Miocène<br />

inférieur.<br />

Fig. 3-3 : Géologie <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie (modifié d’après Cluzel et al., 1994).<br />

L’extrémité septentrionale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk est prolongée par la ri<strong>de</strong> d’Entrecasteaux. Les<br />

données <strong>de</strong> sismique réfraction et <strong>de</strong> gravimétrie (Collot, 1989) indiquent que la croûte,<br />

variant <strong>de</strong> 8 à 12 km d’épaisseur, différerait peu <strong>de</strong> la croûte océanique environnante. Une<br />

phase récente <strong>de</strong> volcanisme serait mise en évi<strong>de</strong>nce sur la ri<strong>de</strong> d’Entrecasteaux à partir <strong>de</strong><br />

valeurs <strong>de</strong> flux <strong>de</strong> chaleur comprise entre 1.32 μcal/cm 2 sec (Macdonald et al., 1973) ou 1.86<br />

μcal/cm 2 sec (Halunen et Von Herzen, 1973), au Nord, et 2.81 μcal/cm 2 sec (Macdonald et al.,<br />

1973) au Sud. Cette ri<strong>de</strong> est constituée : 1/ d’un segment méridional d’orientation Nord-Sud,<br />

considéré comme la prolongation septentrionale <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction fossile ayant formé<br />

l’île <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie (Daniel et al., 1977) ; 2/ d’un segment septentrional Est-Ouest,<br />

qui correspondrait à la trace d’une faille transformante. Des basaltes <strong>de</strong> types MORB, dragués<br />

- 108 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

sur le flanc Nord <strong>de</strong> la partie septentrionale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> (GEORSTOM III NORD, 1975).<br />

Maillet et al. (1982) (Fig. 3-5), suggèrent qu’une partie <strong>de</strong> la croûte océanique <strong>du</strong> bassin<br />

Ouest Santo a pu être soulevée pour former cette portion <strong>de</strong> ri<strong>de</strong> (Collot, 1989). Par la<br />

métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s traces <strong>de</strong> fissions sur les verres basaltiques, <strong>de</strong>s âges compris entre 56 à 36 Ma<br />

(Paléocène-Eocène à Eocène-Oligocène) ont été proposés (Maillet et al., 1982 ; Maillet et al.,<br />

1983).<br />

Fig. 3.4 : a : Carte <strong>de</strong>s alignements <strong>de</strong> Hot-Spot <strong>de</strong> la région Sud Ouest Pacifique (McDougall et Duncan,<br />

1988) ; b : Carte <strong>de</strong>s alignements <strong>de</strong> Hot-Spot <strong>de</strong> la région Sud Ouest Pacifique (Rigolot, 1988).<br />

La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté se présente sous la forme d’une chaîne discontinue supportant les récifs<br />

Beautemps-Beaupré, les îles d’Ouvéa, <strong>de</strong> Lifou, <strong>de</strong> Tiga, <strong>de</strong> Maré et <strong>de</strong> Walpole et les récifs<br />

Durand, <strong>de</strong> Pétrie et <strong>de</strong> l’Astrolabe. Des mesures <strong>de</strong> gravimétrie à terre suggèrent que ces<br />

édifices correspondraient à l’émersion ponctuelle d’une chaîne sous-marine localement<br />

continue posée sur une croûte <strong>de</strong> 25 km d’épaisseur (Collot et al., 1982). Le substratum <strong>de</strong> la<br />

chaîne n’affleurerait que sur l’île <strong>de</strong> Maré sous la forme <strong>de</strong> trois pointements <strong>de</strong> roches<br />

volcaniques <strong>de</strong> faible superficie. Ils correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s basaltes et <strong>de</strong>s dolérites, <strong>de</strong> type<br />

alcalin, d’âge Oligocène moyen à Miocène supérieur, datés par la métho<strong>de</strong> K/Ar à 29±4 Ma<br />

(Chevalier, 1968) et 9 à 11 Ma (Baubron et al., 1976). Les îles sont couvertes par <strong>de</strong>s<br />

formations rhodolitiques, d’âge Miocène supérieur à Pleistocène, soulevées <strong>du</strong>rant le<br />

quaternaire (Chevalier, 1968).<br />

- 109 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Fig. 3-5 : Carte structurale <strong>de</strong> la zone d’Entrecasteaux, localisation <strong>de</strong>s profils et <strong>de</strong>s dragages, d’après Maillet<br />

et al. (1982) ; 1 bâti néo-<strong>Calédonien</strong> ; 2 : bâti néo-Hébridais ; 3 : affleurements <strong>de</strong> basaltes <strong>de</strong> plancher<br />

océanique le long <strong>de</strong>s horsts d’Entrecasteaux ; 4 : massifs, affleurements <strong>de</strong> « socle », <strong>de</strong> nature<br />

indéterminée ; 5 : couverture sédimentaire caractérisant la partie occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la zone d’Entrecasteaux ;<br />

8 : acci<strong>de</strong>nt affleurant ; 9 : acci<strong>de</strong>nt masqué par la couverture sédimentaire ; 10 : acci<strong>de</strong>nt possible ; 11 :<br />

compartiment soulevé (horst) ; 12 : compartiment affaissé (graben) ; 13 : profils GEORSTOM (bathymétrie,<br />

sismique réflexion, magnétisme) et profil CHAIN 9 (bathymétrie, sismique réflexion, magnétisme,<br />

gravimétrie ; (Luyendyk et al., 1974) ; 14 : dragages réalisés au cours <strong>de</strong> la campagne GEORSTOM III<br />

NORD.<br />

L’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s est découpé en trois provinces <strong>géologique</strong>s (Mitchell et<br />

War<strong>de</strong>n, 1971 ; Mallick, 1973 ; Carney et Macfarlane, 1982 ; Macfarlane et al., 1988) : 1/ la<br />

province Ouest est la plus ancienne et comprend les îles <strong>de</strong> Torres, Espiritu Santo et<br />

Mallicolo. Elle est caractérisée par <strong>de</strong>s sédiments volcanoclastiques d’âge Oligocène<br />

supérieur et Miocène inférieur à moyen ; 2/ la province Est comprend les îles <strong>de</strong> Maewo et<br />

Pentecôte, constituées <strong>de</strong> roches volcaniques d’âge mio-Pliocène : <strong>de</strong> coulée ou basaltes<br />

interstratifiés, reposant sur un socle <strong>de</strong> nature hétérogène (conglomérats d’âge inconnu à<br />

Maewo et roches ultra-basiques à Pentecôte) ; 3/ la province centrale est la plus récente,<br />

formée <strong>de</strong>puis le début <strong>du</strong> Pliocène. Elle correspond au chapelet d’îles situé entre les Santa<br />

Cruz au Nord à Matthew et Hunter au Sud. Les volcans actifs recensés sont compris entre<br />

14°s et 17°S (Kroenke et Rodda, 1984). La zone d’avant arc est déformée <strong>de</strong> façon<br />

compressive (Collot et al., 1985 ; Collot, 1989 ; Louat et Pellettier, 1989).<br />

Le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie présente une croûte <strong>de</strong> type océanique dont l’épaisseur est<br />

comprise entre 10 et 16 km d’épaisseur (Shor et al., 1971 ; Woodward et Hunt, 1971).<br />

- 110 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Le bassin <strong>de</strong>s Loyauté est constitué d’une croûte d’épaisseur variant entre 10 et 15 km (Shor<br />

et al., 1971), à 8 km (Collot et al., 1982 ; Collot et al., 1987) (Fig. 3-6) reposant sur un<br />

manteau marqué par <strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong> propagation <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s variant <strong>de</strong> 8.1 à 8.4 km/s (Collot et<br />

al., 1982). Deux âges <strong>de</strong> formations <strong>du</strong> bassin sont proposées dans la bibliographie. Le<br />

premier soutenu par Weissel (1981), Bitoun et Récy, (1982), Collot et al. (1982), Kroenke et<br />

Rodda (1984) et Collot et al. (1987) est un âge Eocène moyen (anomalies 23 à 18 ; 52-42 Ma)<br />

contemporain <strong>de</strong> la formation <strong>du</strong> bassin Nord Loyauté. Le second se situe dans un intervalle<br />

compris entre le Crétacé inférieur (Prinzhofer, 1981) (isotopes Nd/Sm sur <strong>de</strong>s gabbros;<br />

131±16 Ma), et le Crétacé supérieur (Cluzel et al., 1994, 1997, Eissen et al., 1998). Nous<br />

abor<strong>de</strong>rons <strong>de</strong> façon plus détaillée les hypothèses d’âge <strong>de</strong> la formation <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté<br />

dans le paragraphe II-3.<br />

Fig. 3-6 : Modèle gravimétrique d’après Collot et al. (1987). Localisation Fig. II-1. haut : (1) anomalie à l’air<br />

libre observée ; (2) anomalie <strong>de</strong> Bouguer simple observée ; (3) anomalie calculée. centre : structure crustale<br />

proposée. BNC : Bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie ; NC-Nouvelle-Calédonie ; BL : Bassin <strong>de</strong>s Loyauté ; IL :<br />

Iles Loyauté. La bor<strong>du</strong>re occi<strong>de</strong>ntale <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté met en évi<strong>de</strong>nce l’enracinement <strong>de</strong> l’ophiolite<br />

néo-<strong>Calédonien</strong>ne ainsi que sa continuité avec la structure profon<strong>de</strong> <strong>du</strong> bassin adjacent. bas : anomalies <strong>de</strong><br />

masse relatives à la structure proposée.<br />

Le forage DSDP286 (Andrews, Packham et al., 1975) est situé dans le bassin Nord Loyauté.<br />

Il a atteint, après avoir traversé 650 m <strong>de</strong> sédiments, 10 m <strong>de</strong> pillow-lava basaltiques<br />

constituant l’encaissant d’une intrusion gabbroïque reconnue sur 47 m d’épaisseur (Maillet et<br />

al., 1982). Les gabbros, intrusifs, sont considérés comme représentatifs <strong>de</strong> la partie supérieure<br />

<strong>de</strong> la croûte océanique. Les silts qui surmontent les basaltes sont légèrement métamorphisés à<br />

leur base. Ils ont permis <strong>de</strong> dater la formation <strong>du</strong> plancher océanique à 47 Ma (Eocène<br />

inférieur). Les épaisseurs proposées pour cette croûte varient <strong>du</strong> simple au double <strong>de</strong>puis 5 à<br />

- 111 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

6.5 km (Solomon et Biehler, 1969) (Shor et al., 1971), à 7-8 km (Collot et Missegue, 1977) et<br />

10 km (Ibrahim et al., 1979). Dubois et al. (1974a) suggèrent que les trois fractures<br />

d’orientation NW-SE, parallèles à la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté, observées dans le bassin Nord-Loyauté<br />

sont probablement provoquée par la formation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong>, ou par le bombement lithosphérique<br />

qui affecte la région avant son enfoncement dans la zone <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s Nouvelles-<br />

Hébri<strong>de</strong>s. Collot et al. (1985) ont i<strong>de</strong>ntifié à l’extrémité Nord <strong>du</strong> bassin les anomalies 24 et 23<br />

(Eocène inférieur 52-51 Ma), sub-parallèles à la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté.<br />

Le forage océanique DSDP205 (Burns, Andrews et al., 1973) a été réalisé dans le bassin Sud<br />

Fidjien aux environs <strong>de</strong> 25°31S-177°54E. Il a atteint les termes supérieurs <strong>de</strong> la croûte<br />

océanique après avoir traversé 355m <strong>de</strong> sédiments d’âge Oligocène moyen. L’épaisseur <strong>du</strong><br />

substratum <strong>du</strong> bassin Sud Fidjien estimée est variable comprise entre 9.3 km (Lapouille,<br />

1982), 15 km (Officer, 1955 ; Dubois, 1968), et 6 à 12 km (Shor et al., 1971), légèrement plus<br />

importante que celle d’une croûte océanique type. Des données <strong>de</strong> sismique réfraction<br />

(campagnes Capricorne, 1952 et NOVA, 1967) indiquent <strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong> propagation<br />

normales au Nord (4.4 km/s) et fortes au Sud (6.0 km/s). La partie Nord-Ouest <strong>du</strong> bassin Sud<br />

Fidjien serait d’âge Eocène (Packham, 1975) ou Oligocène (anomalies magnétiques 7 à 12 ;<br />

Watts et al., 1977).<br />

Les bassins Nord Loyauté et Sud Fidjien pourraient avoir une origine commune et provenir<br />

d’un bassin unique compris entre les zones <strong>de</strong> fracture Rennell et Cook, respectivement au<br />

Nord au Sud (Lapouille, 1978). Malahoff et al. (1982) soutiennent l’hypothèse que le bassin<br />

Sud Fidjien est plus jeune, d’âge Oligocène entre 36 et 26 Ma.<br />

Le bassin Nord Fidjien, <strong>de</strong> 3000 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, présente <strong>de</strong> fortes valeurs <strong>de</strong> flux <strong>de</strong><br />

chaleur (4 HFU ; Halunen et Von Herzen, 1973; Macdonald et al., 1973 ) et d’anomalies<br />

gravimétriques (Worzel, 1965 ; Solomon et Biehler, 1969) qui mettent en évi<strong>de</strong>nce le<br />

caractère océanique et jeune <strong>de</strong> la croûte océanique <strong>du</strong> bassin (Sclater et Ménard, 1967 ;<br />

Macdonald et al., 1973 ). Depuis l’acquisition <strong>de</strong> données <strong>de</strong> bathymétrie, <strong>de</strong> sismique et <strong>de</strong><br />

magnétisme ont permis <strong>de</strong> dé<strong>du</strong>ire un âge <strong>de</strong> formation <strong>du</strong> bassin compris entre 10-12 Ma<br />

(Miocène supérieur) à partir d’un système <strong>de</strong> dorsales d’accrétion (Auzen<strong>de</strong> et al., 1988 ;<br />

Pelletier et al., 1993) encore actif.<br />

I-2 La couverture sédimentaire<br />

La connaissance <strong>de</strong> la couverture sédimentaire <strong>de</strong> la Zone Est Calédonie est contrainte par les<br />

données <strong>de</strong> géologie acquises à terre sur la Nouvelle-Calédonie, les forages océaniques<br />

DSDP286 (Andrews, Packham et al., 1975), DSDP205 (Burns, Andrews et al., 1973) et<br />

DSDP285 (Andrews, Packham et al., 1975) situés respectivement dans les bassins Nord<br />

Loyauté, pour le premier, et Sud Fidjien, pour les suivants.<br />

- 112 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Campagne <strong>de</strong> Géologie Campagne <strong>de</strong> Biologie Forages<br />

BIOCAL (1985) CHALCAL I (1984) DSDP205 (1973)<br />

BIOGEOCAL (1987) CHALCAL II (1986) DSDP285 (1975)<br />

CALSUB (1989) MUSORSTOM IV (1985) DSDP286 (1975)<br />

EVA 100 (1976) MUSORSTOM V (1986)<br />

EVA 600 (1978) MUSORSTOM VI (1989)<br />

GEORSTOM I (1973) BATHUS 1 (1993)<br />

GEORSTOM II (1974) BATHUS 2 (1993)<br />

GEORSTOM III (1975) BATHUS 3 (1993)<br />

Iles <strong>de</strong>s Pins (1971) BATHUS 4 (1994)<br />

SUBPSO (1989)<br />

Tableau 3-1 : Liste <strong>de</strong>s campagnes <strong>de</strong> géologie et <strong>de</strong> biologie ainsi que les forages océaniques concernant la<br />

Zone Est et Sud Calédonie.<br />

Des campagnes <strong>de</strong> dragages et carottages ont été effectuées principalement dans la Zone Est<br />

et Sud Calédonie (Tableau 3-1). La présence <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie est un facteur<br />

déterminant pour le calage <strong>de</strong>s séquences sédimentaires les plus anciennes. Les travaux <strong>de</strong><br />

Paris (1981) et <strong>de</strong> Maurizot (1985) concernant la géologie <strong>de</strong> l’île, basés sur une vision<br />

autochtone <strong>de</strong>s unités, sont restés longtemps incontestés et utilisés comme références par la<br />

majorité <strong>de</strong>s auteurs. Cependant, nous avons choisi <strong>de</strong> présenter les travaux récents (Aitchison<br />

et al., 1995 ; Cluzel et al., 1994, 1995a, 1995b, 1997; Cluzel, 1998a, 1998b; Eissen et al.,<br />

1998 ; Meffre, 1995) basés sur <strong>de</strong>s concepts d’unités accrétées tectoniquement les unes aux<br />

autres (Fig. 3-3). Trois phases majeures <strong>de</strong> dépôts <strong>de</strong>s séries sédimentaires sont reconnues à<br />

terre et en mer : 1/ la phase anté-Crétacé inférieur ; 2/ la phase d’accrétion océanique ; 3/ la<br />

phase post-tectonique.<br />

I-2.1 Les formations <strong>de</strong> la phase anté-Crétacé inférieur<br />

Le premier cycle est compris entre le Carbonifère supérieur et le Crétacé inférieur (300-100<br />

Ma). Ces séquences anciennes sont essentiellement observées à terre, complétées <strong>de</strong> quelques<br />

échantillons marins récoltés dans la zone d’étu<strong>de</strong>. Le soubassement « anté-Sénonien » <strong>de</strong><br />

Nouvelle-Calédonie suggère une mise en place d’unités d’origine différente le long <strong>de</strong> la<br />

marge orientale convergente <strong>du</strong> Gondwana (Cluzel et al., 1994) (Fig. 3-3). Il est constitué <strong>de</strong><br />

séries volcanosédimentaires et turbiditiques, d’âge permo-liasique (unité <strong>de</strong> Teremba, Cluzel<br />

et al. (1994), i<strong>de</strong>ntifiées sur <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> croûtes océaniques et d’arcs volcaniques. Les<br />

paléofaunes i<strong>de</strong>ntifiées sont i<strong>de</strong>ntiques à celle <strong>du</strong> Murihiku Terrane <strong>de</strong> Nouvelle-Zélan<strong>de</strong><br />

(Grant-Mackie et al., 1977). Elles mettent en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s d’affinités avec celles<br />

reconnues sur le Gondwana, au permien et au Jurassique, et d’endémisme <strong>de</strong>s espèces, au<br />

Trias-Lias, tra<strong>du</strong>isant <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong> raccor<strong>de</strong>ment et d’isolement <strong>de</strong>s formations avec le<br />

supercontinent (Meffre, 1991). La pério<strong>de</strong> Trias inférieur au Jurassique supérieur, est marquée<br />

- 113 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

par l’existence d’arcs volcaniques non conservés dans le dispositif actuel mais connus par <strong>de</strong>s<br />

turbidites volcanoclastiques (Cluzel, 1998a). Au Crétacé inférieur (Sénonien) ces unités sont<br />

tectoniquement juxtaposées sur la marge <strong>du</strong> Gondwana (orogénèse Rangitata, définie en<br />

Nouvelle-Zélan<strong>de</strong>) puis érodées (Aitchison et Meffre, 1992; Cluzel et al., 1994).<br />

Les formations les plus anciennes draguées correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s formations carbonatées, d’âge<br />

Crétacé moyen à terminal (100 à 89 Ma), i<strong>de</strong>ntifiées sur la partie Sud <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk,<br />

entre 30°S et 35°S (Herzer et al., 1997).<br />

I-2.2 Les formations contemporaines <strong>de</strong> l’accrétion océanique<br />

Le second cycle s’étend <strong>du</strong> Crétacé supérieur à l’Oligocène supérieur (100-23 Ma). Une série<br />

transgressive Sénonienne (Crétacé supérieur), ex-formations à charbon (Paris, 1981) a<br />

couvert, en discordance, l’ensemble <strong>de</strong>s unités <strong>géologique</strong>s précé<strong>de</strong>mment décrites, accrétées<br />

sur la marge orientale <strong>du</strong> Gondwana (Cluzel et al., 1994). Les apports terrigènes sont<br />

progressivement remplacés par une sédimentation silico-carbonatée pélagique qui souligne<br />

une phase <strong>de</strong> subsi<strong>de</strong>nce thermique faisant suite à l’ouverture <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-<br />

Calédonie (Cluzel et al., 1994). Cette phase <strong>de</strong> subsi<strong>de</strong>nce est i<strong>de</strong>ntifiée jusque dans le bassin<br />

<strong>de</strong> Réinga, compris entre 30°S et 35°S et situé le long <strong>de</strong> la terminaison Sud-Est <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Norfolk, où la couverture, d’âge Crétacé supérieur, est composée d’un assemblage <strong>de</strong> dépôts<br />

terrigènes et marins (Herzer et al., 1997).<br />

Les formations d’âge Paléocène <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie sont constituées <strong>de</strong> micrites et <strong>de</strong><br />

cherts (phtanites) et d’encroûtements ferromanganésifères (hauts fonds) marquant un<br />

isolement <strong>de</strong> toute source terrigène. Cluzel (1998b) suggère que la discordance d’âge Eocène<br />

inférieur reconnue à terre serait le résultat <strong>de</strong> l’émersion <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie dans une<br />

zone <strong>de</strong> voussure lithosphérique provoquée par le plongement <strong>de</strong> la plaque.<br />

Bitoun et Récy (1982) situent l’ouverture <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté à l’Eocène inférieur à moyen<br />

car ils i<strong>de</strong>ntifient <strong>de</strong>s formations d’âge Eocène supérieur reposant directement sur le<br />

substratum océanique (Fig . 3-7). Ce bassin se serait donc ouvert <strong>de</strong> façon quasi<br />

contemporaine à postérieure au bassin Nord Loyauté, situé plus à l’Est, dont l’accrétion est<br />

indiquée par <strong>de</strong>s données <strong>du</strong> forage DSDP286 (Andrews, Packham et al., 1975). Dans le<br />

bassin Nord Loyauté, l’unité inférieure, d’âge Eocène moyen à supérieur (47 à 41 Ma), est<br />

constituée <strong>de</strong> séquences turbiditiques mises en place à moyenne profon<strong>de</strong>ur, silto-gréseuses,<br />

sur presque 250 m d’épaisseur (Fig. 3-8a et 3-8b). L’abondance <strong>de</strong>s clastes volcaniques et <strong>de</strong>s<br />

ponces indique la proximité d’un arc volcanique actif (Maillet et al., 1982).<br />

- 114 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Fig. 3-7 : Profil <strong>de</strong> sismique réflexion AUS114 <strong>de</strong> la campagne AUSTRADEC1 (1972) corrélées à <strong>de</strong>s coupes <strong>de</strong><br />

vitesse <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> sismique réfraction perpendiculaires au profil. L’épaisseur <strong>de</strong>s séquences est calculées<br />

en s.t.d. (Bitoun et Récy, 1982) et les chiffres à l’intérieur <strong>de</strong> chacune d’elles indiquent la vitesse <strong>de</strong><br />

propagation <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s en km/s (Pontoise et al., 1982). Les principaux réflecteurs sont soulignés en blanc.<br />

A terre, <strong>du</strong>rant la pério<strong>de</strong> Eocène moyen à supérieur, <strong>de</strong>s calcaires conglomératiques et<br />

subrécifaux légèrement discordants, ont été remplacés par une sédimentation gréso-<br />

carbonatée rythmique marquant une nouvelle submersion progressive <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> Norfolk (Cluzel et al., 1994). Le mise en place <strong>du</strong> flysch <strong>de</strong> Népoui marquerait l’arrivée <strong>du</strong><br />

front <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong> Poya et <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong>s ophiolites à l’Eocène supérieur (Cluzel, 1998b).<br />

A partir <strong>de</strong> l’Eocène terminal et jusqu’à Oligocène supérieur s’opère une phase d’érosion <strong>du</strong><br />

bloc <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, tandis que les bassins continuent <strong>de</strong> se remplir. La fraction <strong>de</strong><br />

matériel volcanique <strong>du</strong> bassin Nord Loyauté diminue sensiblement entre l’Eocène terminal et<br />

l’Oligocène. Elle est remplacée par <strong>de</strong>s formations davantage biogéniques (craie et boues<br />

calcaires contenant <strong>de</strong> faible quantité <strong>de</strong> cendres volcaniques) qui marquent un<br />

approfondissement progressif <strong>du</strong> site et l’extinction progressive <strong>de</strong> l’arc en rapport avec<br />

l’ob<strong>du</strong>ction.<br />

I-2.3 Les formations post-tectoniques<br />

A terre, la pério<strong>de</strong> post-ob<strong>du</strong>ction est rythmée par <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong> surrection et <strong>de</strong> subsi<strong>de</strong>nce.<br />

Routhier (1953) suggère que la pénéplénation d’âge Miocène correspondrait à une phase<br />

d’érosion chimique. Des conglomérats miocènes surmontent, en discordance angulaire, les<br />

serpentinites <strong>de</strong> la base e la nappe ophiolitique, la nappe <strong>de</strong> Poya et le flysch <strong>de</strong> Népoui<br />

(Cluzel, 1998b). Ils sont grossiers hétérométriques et renferment essentiellement <strong>de</strong>s éléments<br />

<strong>du</strong> cortège ophiolitique (harzburgites, <strong>du</strong>nites, gabbros et roches filoniennes diverses), peu ou<br />

pas altérés.<br />

- 115 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Dans le bassin Nord Loyauté (forage DSDP286) (Andrews, Packham et al., 1975) (Fig. 3-8a),<br />

la formation Oligocène-Miocène basal (22 à 13 Ma) est constituée d’argiles rouges, riches en<br />

fragment vitreux, suggérant un milieu <strong>de</strong> dépôt <strong>de</strong> type plaines abyssales avec une activité<br />

volcanique assez lointaine. Elle est suivie par une lacune <strong>de</strong> dépôt d’âge Miocène supérieur-<br />

Pliocène inférieur (13 à 5 Ma). Les dépôts reprennent à partir <strong>du</strong> Pliocène inférieur avec<br />

l’arrivée croissante <strong>de</strong> cendres volcaniques pouvant être rapportées, au moins pour les plus<br />

récentes (2.5 Ma à l’Actuel) à l’arc actif <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s (Andrews, Packham et al.,<br />

1975).<br />

Dans le bassin Sud Fidjien, une formation épaisse <strong>de</strong> 61 m, d’âge Oligocène moyen-Miocène<br />

moyen, comprend <strong>de</strong>s boues calcaires à nannofossiles, <strong>de</strong> craie ou <strong>de</strong> calcaire à interlits <strong>de</strong><br />

cendres ou tufs à nannofossiles (forage DSDP205) (Burns, Andrews et al., 1973) (Fig. 3-8b).<br />

Elle est suivie d’une unité, d’âge Miocène moyen à Miocène terminal, <strong>de</strong> 244 m d’épaisseur,<br />

constituée <strong>de</strong> cendres ou <strong>de</strong> tufs volcaniques à nannofossiles. La <strong>de</strong>rnière formation, Miocène<br />

terminal à l’Actuel présente 32 m d’argiles brunes <strong>de</strong>s grands fonds et <strong>de</strong> cendres volcaniques,<br />

intercalées <strong>de</strong> boues à nannofossiles. Au centre <strong>du</strong> bassin (forage DSDP285) (Andrews,<br />

Packham et al., 1975) (Fig. 3-8a), les termes inférieurs atteignent <strong>de</strong>s âges Miocène moyen<br />

basal déposé sur une diabase non datée. Ils sont constitués d’une succession, sur 112 m<br />

d’épaisseur, <strong>de</strong> sables et <strong>de</strong> silts dont les principaux composants sont <strong>de</strong>s débris <strong>de</strong> verre<br />

volcanique et <strong>de</strong>s nannofossiles. Une formation épaisse <strong>de</strong> 379 m d’âge Miocène moyen est<br />

constituée soit <strong>de</strong> boue calcaires à nannofossiles et débris <strong>de</strong> verres, soit <strong>de</strong> sables silteux ou<br />

<strong>de</strong> cendres à débris <strong>de</strong> verres très fins. Elle est surmontée par 50 m <strong>de</strong> boue calcaire à<br />

nannofossiles ou à radiolaires d’âge Miocène supérieur, puis 18 m <strong>de</strong> boue calcaire à<br />

nannofossiles d’âge Miocène supérieur-Pliocène inférieur. Les <strong>de</strong>rniers sédiments déposés sur<br />

18 m <strong>de</strong> puissance correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s argiles <strong>de</strong>s grands fonds.<br />

En conclusion, trois phases <strong>de</strong> dépôt <strong>de</strong> la couverture sédimentaire sont mises en évi<strong>de</strong>nce. La<br />

première concerne <strong>de</strong>s dépôts d’âge anté-Crétacé inférieur déposés sur les marges<br />

convergentes <strong>de</strong>s plaques Australienne et Pacifique. La secon<strong>de</strong>, comprise entre le Crétacé<br />

inférieur et le Paléocène marque la pério<strong>de</strong> d’accrétion océanique avec l’ouverture <strong>du</strong> bassin<br />

<strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et <strong>de</strong> la mer <strong>de</strong> Tasman. La troisième et <strong>de</strong>rnière phase, post<br />

Oligocène supérieur, correspond aux unités déposés postérieurement à l’ob<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s<br />

ophiolites sur le bâti <strong>Calédonien</strong>.<br />

- 116 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Fig. 3-8 : a : DSDP285 et 286 (Andrews, Packham et al., 1975) ; b : DSDP205 (Burns, Andrews et al., 1973).<br />

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3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

I-3 L’âge <strong>de</strong> formation <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté<br />

Il existe <strong>de</strong>ux théories concernant l’âge <strong>de</strong> formation <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté. La première<br />

regroupe les partisans d’un âge Eocène inférieur à moyen, contemporain à la mise en place <strong>de</strong><br />

la nappe ophiolitique sur le bloc <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie. La secon<strong>de</strong> considère que le bassin<br />

s’est formé antérieurement, au médio-Crétacé, <strong>de</strong> façon contemporaine à l’ensemble <strong>de</strong>s<br />

bassins <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, mer <strong>de</strong> Tasman.<br />

La première théorie est fondée sur la corrélation <strong>de</strong> profils <strong>de</strong> sismique réflexion multitraces<br />

<strong>de</strong> la campagne Austra<strong>de</strong>c I et <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> sismique réfraction <strong>de</strong>s campagnes Nova et<br />

EVA 7 (Bitoun et Récy, 1982). Ces auteurs suggèrent que la couverture sédimentaire <strong>du</strong><br />

bassin <strong>de</strong>s Loyauté comprend <strong>de</strong>ux formations. La première appelée formation I apparaît<br />

comme étant la principale série <strong>de</strong> remplissage sédimentaire <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté (Fig. 3-7).<br />

Elle est constituée <strong>de</strong> trois séries délimitées par <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> discordance A, B et C. Cette<br />

formation est corrélée à une vitesse <strong>de</strong> propagation <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> 2.1 km/s ce qui laisse<br />

supposer le caractère non consolidé <strong>de</strong>s sédiments. La secon<strong>de</strong> formation, ou formation II,<br />

caractérisée par <strong>de</strong>s vitesses variant entre 4.7 à 4.9 km/s, semble être constituée <strong>de</strong> sédiments<br />

consolidés déposés directement sur le socle. La formation I serait discordante sur la formation<br />

sous-jacente et sur le substratum inclinés vers l’Ouest en direction <strong>de</strong> la marge orientale <strong>de</strong> la<br />

Nouvelle-Calédonie. Le basculement <strong>du</strong> substratum, qui correspond à la mise en place <strong>de</strong> la<br />

nappe ophiolitique à l’Eocène supérieur, apparaît donc comme étant antérieur au remplissage<br />

sédimentaire. Bitoun et Récy (1982) en dé<strong>du</strong>isent que les formations I et II sont pour<br />

l’essentiel postérieures à la mise en place <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong>s péridotites. Ces <strong>de</strong>rnières<br />

représenteraient une couverture sédimentaire d’âge post-Eocène supérieur déposée sur un<br />

plancher océanique d’âge Eocène inférieur à moyen.<br />

La secon<strong>de</strong> théorie est proposée par Prinzhofer (1981). Cet auteur à daté, par la métho<strong>de</strong> K/Ar<br />

<strong>de</strong>s gabbros <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong> péridotites dans le Grand Massif <strong>du</strong> Sud et sur la côte Est <strong>de</strong> l’île.<br />

Il ressort <strong>de</strong> ses mesures un âge Crétacé inférieur à médio-Crétacé (131±16 à 80 Ma), et<br />

considère implicitement que le bassin <strong>de</strong>s Loyauté s’est formé <strong>de</strong> façon contemporaine au<br />

bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie. Des travaux récents réalisés sur la terminaison méridionale <strong>de</strong><br />

la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk entre 30°S et 35°S. (Herzer et al., 1997 ; Mortimer et al., 1998) suggèrent<br />

que le bassin <strong>de</strong> Réinga, située <strong>de</strong> façon comparable au bassin <strong>de</strong>s Loyauté à savoir à l’Est <strong>de</strong><br />

la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk, s’est formé au médio-Crétacé à inférieur (Fig. 3-9). De plus, Malpas et al.<br />

(1992) i<strong>de</strong>ntifient une ophiolite carbonifère « l’ophiolite Tangihua » charriée au Miocène sur<br />

l’extrémité Nord Est <strong>de</strong> l’île Nord <strong>de</strong> Nouvelle-Zélan<strong>de</strong>.<br />

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3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Fig. 3-9 : Schéma structural <strong>de</strong> la terminaison méridionale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk, <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Réinga et la ri<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s Trois Rois (d’après Mortimer et al., 1998). VMFZ=Vening Meinesz Fracture Zone. Isobathes en mètres.<br />

Les anomalies magnétiques positives sont illustrées par <strong>de</strong>s rayures obliques pointillée, les anomalies<br />

positives gravimétriques par <strong>de</strong>s rayures plus resserrées. Données <strong>de</strong> Nouvelle-Zélan<strong>de</strong> (Herzer et Isaac,<br />

1992). En trait noirs épais, les failles majeures.<br />

Notons qu’une phase d’émission volcanique <strong>de</strong> laves <strong>de</strong> la série alcaline, datée <strong>de</strong> 19 Ma a été<br />

reconnue dans la partie surélevé <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté (Daniel et al., 1977) et ne présente pas<br />

d’équivalent connu en Nouvelle-Calédonie mais pourrait être comparée à la phase <strong>de</strong><br />

volcanisme <strong>de</strong> type alcalin estimés entre 29±4 Ma(Chevalier, 1968) et compris entre 9 et<br />

11 Ma (Baubron et al., 1976) la ri<strong>de</strong> Depuis une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> subsi<strong>de</strong>nce continue <strong>de</strong> 1500 m a<br />

permis la submersion <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s reliefs.<br />

I-4 La mise en place <strong>de</strong> la nappe ophiolitique<br />

La nappe ophiolitique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie (Avias, 1967) est reconnue entre 17°30S-24°S<br />

(Collot et al., 1987, 1988 ; Rigolot, 1989). A terre, elle s’étend sur 7000 km 2 , ce qui<br />

représente 40% <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> l’île. L’essentiel <strong>de</strong> la nappe est situé au Sud <strong>du</strong> bâti<br />

calédonien et se retrouve jusque sur l’île <strong>de</strong>s Pins (Paris, 1981). Un échantillon <strong>de</strong> péridotite à<br />

été rapporté à 180m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur sous le plateau carbonaté <strong>du</strong> phare Amédée (22°29S-<br />

166°29E) situé sur la côte Ouest <strong>de</strong> la Nouvelle Calédonie (Cabioch et al., 1995). Le reste <strong>de</strong><br />

la nappe se présente sous la forme <strong>de</strong> klippes péridotitiques disposés le long <strong>de</strong> la côte Nord-<br />

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3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Ouest <strong>de</strong> l’île, prolongée vers le Nord sur les îles Belep et Yan<strong>de</strong> (Paris, 1981). La série<br />

ophiolitique est incomplète, constituée <strong>de</strong>s termes inférieures <strong>de</strong> nature mantellique type<br />

harzburgite (Glasser, 1903 ; Routhier, 1953 ; Prinzhofer et al., 1980). Le massif <strong>du</strong> Sud<br />

montre localement la zone Dunites-Werhlites et <strong>de</strong> cummulats gabbroïques. D’après Nicolas<br />

(1989), la péninsule <strong>de</strong> Bogota est la marque d’une ancienne zone <strong>de</strong> fracture <strong>de</strong> 15 km <strong>de</strong><br />

large à jeux <strong>de</strong>xtre dont l’orientation Nord-Sud indiquerait une ouverture océanique Est-Ouest<br />

comparable aux failles transformantes océaniques.<br />

La continuité entre la nappe ophiolitique sur la Nouvelle-Calédonie et la lithosphère<br />

océanique <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté (Collot et al., 1988) suggère que la nappe est enracinée tout<br />

le long <strong>de</strong> la marge orientale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong>, <strong>de</strong>puis l’île <strong>de</strong>s Pins au Sud jusqu’aux récifs<br />

d’Entrecasteaux au Nord.<br />

Par ailleurs, les travaux <strong>de</strong> Regnier (1988) ont permis d’i<strong>de</strong>ntifier, à partir <strong>de</strong> données <strong>de</strong><br />

sismicité, une couche à moindre vitesse plongeant sous la côte Ouest <strong>de</strong> la Nouvelle-<br />

Calédonie. Ce panneau, épais <strong>de</strong> 6 km et observé à 60 km <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur au droit <strong>de</strong> Nouméa,<br />

est relié à la croûte océanique <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie (Fig. 3-10).<br />

Fig. 3-10 : bas : coupe schématique intégrant les données <strong>de</strong> sismicité enregistrées à terre à la station <strong>de</strong><br />

Nouméa. N10 structure tirées <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> Shor et al. (1971) (Regnier, 1988). haut : anomalie<br />

gravimétrique le long <strong>du</strong> profil.<br />

Les auteurs s’accor<strong>de</strong>nt à considérer que, d’une part, le matériel océanique charrié sur le bloc<br />

<strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie correspond aux plancher <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté (Collot et al., 1987) et<br />

que, d’autre part, la mise en place <strong>de</strong> la nappe est d’âge Eocène supérieur (38 Ma ; Paris,<br />

- 120 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

1981 ; post-priabonien, Cluzel, 1998b). Il existe plusieurs hypothèses <strong>de</strong> mise en place <strong>de</strong> la<br />

nappe. Nous avons choisi <strong>de</strong> les regrouper selon trois modèles.<br />

Fig. 3-11 : Reconstruction <strong>du</strong> Sud Ouest Pacifique à l’Eocène moyen (45 Ma), d’après Kroenke et Rodda, 1984.<br />

La convergence <strong>de</strong>s plaques Australienne et Pacifique est marquée par la sub<strong>du</strong>ction vers le Nord le long <strong>de</strong><br />

la Papouasie, <strong>de</strong> l’arc <strong>de</strong> Rennell, <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie et <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk. En grisé les bassins<br />

océaniques formés à cette époque ce qui suppose que le bassin <strong>de</strong>s Loyauté et le bassin Nord-Loyauté sont<br />

synchrones. La sub<strong>du</strong>ction en Nouvelle-Calédonie est représentée le long <strong>de</strong> la côte Ouest.<br />

Le premier modèle est celui proposé par Dubois et al. (1974a). Il suggère que le plongement,<br />

à l’Eocène, <strong>de</strong> la plaque Australienne sous la plaque Pacifique selon une convergence <strong>de</strong><br />

direction NE-SW s’est effectué le long <strong>de</strong> la marge Nord-Ouest <strong>de</strong> « l’arc non-volcanique »<br />

<strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et s’étend <strong>de</strong>puis la zone <strong>de</strong> Rennell au Nord jusqu’en Nouvelle-<br />

Zélan<strong>de</strong> au Sud. Kroenke et Rodda (1984) suppose que cette sub<strong>du</strong>ction Ouest <strong>Calédonien</strong>ne<br />

se serait bloquée par collision pendant l’Eocène ce qui aurait eu pour effet <strong>de</strong> réactiver par<br />

compression une fracture ou une faille transformante située le long <strong>de</strong> la côte Est <strong>de</strong> Nouvelle-<br />

Calédonie dans le proto-bassin <strong>de</strong>s Loyauté où le détachement <strong>de</strong> la nappe aurait été initié<br />

(Fig. 3-11). Karig (1971); Milsom (1973); Collot et al. (1987) insistent sur le fait qu’il est<br />

mécaniquement nécessaire qu’une croûte océanique charriée soit jeune, formée dans un<br />

intervalle <strong>de</strong> temps ne dépassant 10 Ma. Ils on choisi <strong>de</strong> considérer <strong>de</strong> ce fait un âge Eocène<br />

inférieur pour la nappe. En réponse à la sub<strong>du</strong>ction se forme l’arc volcanique <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

Loyauté (Kroenke et Rodda, 1984). Collot et al. (1988) considèrent qu’il n’y a pas eu<br />

collision entre la Nouvelle-Calédonie et la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté (Fig. 3-12) ce qui suggère<br />

implicitement que la ri<strong>de</strong> se soit formée postérieurement au charriage <strong>de</strong>s ophiolites sur le bâti<br />

<strong>Calédonien</strong>.<br />

- 121 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Fig. 3-12 : Coupe <strong>géologique</strong> synthétique transverse aux ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et <strong>de</strong>s Loyauté, d’après<br />

Collot, (1989).<br />

Fig. 3-13 : Localisation <strong>de</strong>s plaques, ri<strong>de</strong>s, failles transformantes et zones <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction à –65 Ma et –25 Ma,<br />

(Hil<strong>de</strong> et al., 1977).<br />

Le second modèle considéré est celui <strong>de</strong> Paris (1981) selon qui le chevauchement a pu<br />

prendre naissance dans la zone <strong>de</strong> contraste mécanique situé à la limite entre le bloc sialique<br />

- 122 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

néo-<strong>Calédonien</strong> et la croûte océanique <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté néo-formée. Le chevauchement<br />

se serait éten<strong>du</strong> <strong>du</strong> Nord au Sud le long d’une gran<strong>de</strong> fracture décrochante, d’orientation<br />

parallèle à celle <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s failles transformantes NNE-SSW définies par (Hil<strong>de</strong> et al., 1977)<br />

(Fig. 3-13).<br />

Un certain nombre <strong>de</strong> modèles présentant <strong>de</strong>s parentés sont proposés par Auboin et al. (1977);<br />

Parrot et Dugas (1980); Crook et Feary (1982); Cluzel et al. (1994, 1997); Aitchison et al.<br />

(1995); Cluzel, 1998b ) (Fig. 3-14). La sub<strong>du</strong>ction s’amorce vers le Nord-Est, entre le<br />

plancher océanique situé au Nord-Est <strong>du</strong> bâti <strong>Calédonien</strong> et un fragment continental (Cluzel et<br />

al., 1995a) (Fig. 3-15). Cette sub<strong>du</strong>ction donne naissance à un arc volcanique qui comprend la<br />

zone d’Entrecasteaux, la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Trois Rois (Cluzel, 1998a). L’entrée<br />

<strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk dans la zone <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction entraîne le plongement <strong>de</strong> la Nouvelle-<br />

Calédonie. Il en résulte un épaississement crustal qui a pour effet <strong>de</strong> bloquer le système. Les<br />

unités associées au prisme d’accrétion accompagnant la sub<strong>du</strong>ction sont entraînées par le bloc<br />

<strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie et plongent jusqu’à <strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>urs comprises entre 40 et 70 km<br />

(Cluzel et al., 1995a). La polarité <strong>du</strong> métamorphisme <strong>de</strong> haute pression, i<strong>de</strong>ntifié sur la côte<br />

Nord-Est <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Terre, d’âge Eocène-Oligocène (Blake et al., 1977), et la foliation,<br />

affectant la nappe <strong>de</strong> péridotites, horizontale à pendage NE le long <strong>de</strong> la côte orientale<br />

(Prinzhofer et al., 1980), imposent une vergence globale <strong>de</strong> l’unité <strong>du</strong> Nord-Est vers le Sud-<br />

Ouest. La remontée isostatique <strong>du</strong> bloc <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie amène l’ob<strong>du</strong>ction et la mise<br />

en place gravitaire <strong>de</strong> la ligne <strong>de</strong> klippes <strong>de</strong> la côte Ouest (Cluzel et al., 1995a). Cette<br />

ob<strong>du</strong>ction se déroule en <strong>de</strong>ux étapes. La première consisterait au charriage <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong><br />

Poya constituée <strong>de</strong>s termes supérieurs d’un plateau océanique d’âge Crétacé supérieur<br />

(85 Ma) à Paléocène supérieur, voire Eocène basal (Cluzel et al., 1997 ; Eissen et al., 1998),<br />

ou partie sommitale <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong> péridotites (Guillon, 1975). Cette unité correspond à<br />

l’ancienne « formation <strong>de</strong>s basaltes » que Paris (1981) considère comme autochtone et qui se<br />

serait mise en place lors <strong>de</strong> la phase <strong>de</strong> rifting comprise entre le Crétacé supérieur<br />

(Campanien) à l’Eocène <strong>du</strong> bloc <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie <strong>de</strong> façon plus ou moins synchrones<br />

<strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie. La secon<strong>de</strong> étape correspond à la mise en place <strong>de</strong> la nappe<br />

<strong>de</strong> péridotites. Le flysch <strong>de</strong> Népoui considéré comme post-ob<strong>du</strong>ction par Paris (1981) semble<br />

correspondre au bassin transporté par la nappe <strong>de</strong> Poya au front <strong>de</strong> la nappe ophiolitique à<br />

l'Eocène supérieur (priabonien supérieur) (Cluzel, 1998b). La part <strong>de</strong> la nappe restée solidaire<br />

<strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté serait retombée vers le Nord-Est. L’ob<strong>du</strong>ction aurait eu pour effet<br />

d’interrompre le fonctionnement <strong>de</strong> l’arc <strong>de</strong>s Loyauté qui aurait progressivement subsidé<br />

jusqu’aux profon<strong>de</strong>urs actuelles (Cluzel, 1998a). La convergence océanique est supposée être<br />

absorbée le long <strong>de</strong> la côte Ouest entraînant le plongement <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie<br />

sous la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk jusqu’à Oligo-Miocène (Rigolot, 1988). Les granodiorites intrusifs et<br />

non déformés (datation par K/Ar ; 20 Ma ; Miocène inférieur) <strong>de</strong> St Louis et <strong>de</strong><br />

- 123 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Koum/Borindi correspondraient à <strong>de</strong>s initiations d’arcs volcaniques en réponse à la<br />

sub<strong>du</strong>ction précé<strong>de</strong>mment décrite (Lemmenicier, 1998).<br />

Fig. 3-14 : Modèles <strong>de</strong> genèse <strong>de</strong> la mise en place <strong>de</strong>s ophiolites sur le bloc <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et/ou <strong>de</strong><br />

Nouvelle-Guinée. A : avant l’Eo-Oligocène, entraînement d’un fragment <strong>du</strong> continent Australien dans une<br />

sub<strong>du</strong>ction à vergence Pacifique ; le plan <strong>de</strong> Benioff a été représenté avec un faible pendage, pour rendre<br />

compte <strong>de</strong> l’absence <strong>de</strong> volcanisme lié ; B : blocage <strong>de</strong> la sub<strong>du</strong>ction à vergence pacifique avec charriage<br />

ophiolitique compensateur (Nouvelle-Guinée, Nouvelle-Calédonie) et genèse d’une nouvelle sub<strong>du</strong>ction<br />

(Nouvelle-Hébri<strong>de</strong>s), d’après Aubouin et al. (1977).<br />

Fig. 3-15 : Modèle d’évolution géodynamique tertiaire <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie, d’après Cluzel et al. (1995) ;<br />

A : <strong>du</strong> Paléocène à l’Eocène moyen, indivi<strong>du</strong>alisation <strong>de</strong>s unités principales et sub<strong>du</strong>ction sous le bassin <strong>de</strong>s<br />

Loyauté ; B : à l’Eocène supérieur, entrée <strong>de</strong>s éléments continentaux dans la zone <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction, début <strong>de</strong> la<br />

collision/ob<strong>du</strong>ction et <strong>de</strong> l’épaississement crustal et abandon <strong>de</strong> la plaque sub<strong>du</strong>ite ; C : à l’Eocène terminal<br />

et à l’Oligocène ( ?), la poursuite <strong>de</strong> la collision et la remise à l’équilibre isostatique <strong>du</strong> complexe <strong>de</strong> haute<br />

pression et la mise en place gravitaire <strong>de</strong>s unités ophiolitiques (l’échelle verticale n’est respectée<br />

qu’approximativement).<br />

- 124 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Pour <strong>de</strong> nombreux auteurs (Paris, 1981 ; Kroenke et Rodda, 1984 ; Collot et al., 1988 ; Cluzel<br />

et al., 1994) la nappe ophiolitique correspond à une croûte océanique complète selon le<br />

modèle <strong>de</strong> la Penrose Conference (1972) comprenant <strong>de</strong> haut en bas : <strong>de</strong>s basaltes, <strong>de</strong>s<br />

dolérites, <strong>de</strong>s gabbros et les péridotites. Or comme nous l’avons souligné dans le premier<br />

paragraphe, la nappe étant essentiellement constituée <strong>de</strong> termes mantelliques, ces auteurs se<br />

doivent proposer <strong>de</strong>s solutions pour expliquer la disparition <strong>de</strong>s termes supérieurs. La<br />

première théorie marque une phase d’érosion aérienne intense. (Dubois et al., 1974a) ont<br />

rapi<strong>de</strong>ment mis en évi<strong>de</strong>nce que <strong>de</strong> telles considérations n’étaient pas justifiée étant donné le<br />

volume <strong>de</strong> sédiments que cela représente. La secon<strong>de</strong>, propose un décoiffement tectonique par<br />

<strong>de</strong>s écoulements gravitaires <strong>de</strong> la couverture crustale et un effondrement <strong>de</strong>s séries plus<br />

<strong>de</strong>nses <strong>de</strong> part et d’autre <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie, contemporain <strong>de</strong> l’exhumation <strong>du</strong><br />

« metamorphic core complex » <strong>de</strong> haute pression <strong>du</strong> Nord <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie (Cluzel<br />

et al., 1994).<br />

I-5 La formation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté<br />

La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté est vue, par la sismique réflexion, comme un ensemble <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ri<strong>de</strong>s,<br />

confon<strong>du</strong>es à leur base, qui entourent un bassin perché central et dont la couverture<br />

sédimentaire est très mince (Dubois et al., 1974a). Cette couverture sédimentaire varie <strong>de</strong> 0.2<br />

à 0.6 s.t.d. sauf dans le bassin interne ou elle peut atteindre 1.2 s.t.d. (Ravenne et <strong>de</strong> Broin,<br />

1975). Le forage ODP831 (Collot et al., 1992), centré sur 16°S et 166°40E, a traversé le<br />

guyot <strong>de</strong> Bougainville qui est un édifice <strong>de</strong> structure et <strong>de</strong> nature comparables à celles <strong>de</strong>s<br />

édifices constituant la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté. Ce guyot correspond à un appareil volcanique sous-<br />

marin andésitique, surmonté d’une couverture carbonatée dépassant 700 m d’épaisseur.<br />

L’histoire <strong>géologique</strong> <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté est constituée <strong>de</strong> phases majeures comprenant la<br />

formation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> et sa déformation lors <strong>de</strong> son entrée en collision, il y a 2 Ma, avec l’arc<br />

<strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s (Dubois et al., 1974a ; Monzier, 1993). Nous considèrerons les<br />

déformations tardives dans le paragraphe suivant. Deux théories concernant la formation <strong>de</strong> la<br />

ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté regroupent les auteurs.<br />

La première explication repose sur l’existence d’un volcanisme alcalin anorogénique (Paris,<br />

1981 ; Rigolot, 1989 ; Monzier, 1993) par remontée <strong>de</strong> matériel volcanique le long d’anciens<br />

murs <strong>de</strong> failles transformantes d’orientation NNW-SSE. Ces failles se seraient formées sur le<br />

plancher océanique <strong>du</strong> proto bassin Nord-Loyauté et Sud Fidjien lors <strong>de</strong> la réorganisation <strong>de</strong>s<br />

plaques Australienne et Pacifique survenue il y a 43 Ma (Clague et Jarrard, 1973). Monzier<br />

(1993) suggère que le segment NW-SE <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté serait le résultat d’une intense<br />

activité magmatique anorogénique ayant débuté à l’Oligocène (34-26 Ma), dans un contexte<br />

distensif régional, par <strong>de</strong>s émissions massives <strong>de</strong> basaltes alcalins et <strong>de</strong> roches différenciées le<br />

long <strong>de</strong> fractures pré-existentes. Le segment d’orientation Nord-Sud aurait une origine<br />

- 125 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

comparable mais l’activité volcanique n’y serait apparue qu’au Miocène inférieur et un<br />

volcanisme <strong>de</strong> type point chaud, encore actif, pourrait avoir interféré avec le volcanisme sur<br />

les fractures.<br />

La secon<strong>de</strong>, soutenue par Dubois et al. (1974b); Lapouille (1978); Maillet et al. (1983); Collot<br />

et al. (1987); Meffre (1991, 1995); Cluzel et al. (1994); Aitchison et al. (1995) considère la<br />

ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté comme un ancien arc volcanique probablement réaffecté par un volcanisme<br />

anorogénique plus récent.<br />

I-6 Les effets <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s<br />

et <strong>de</strong> la collision entre la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et l’arc <strong>de</strong>s<br />

Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s<br />

La fosse <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s souligne la sub<strong>du</strong>ction, active <strong>de</strong>puis au moins 12 Ma, <strong>de</strong> la<br />

plaque Australienne sous la plaque Pacifique qui est à l’origine <strong>de</strong> la formation <strong>du</strong> bassin<br />

Nord Fidjien (Auzen<strong>de</strong> et al., 1988). Louat et al. (1988) ont i<strong>de</strong>ntifié la zone <strong>de</strong> Wadati-<br />

Benioff, inclinée <strong>de</strong> 60 à 70° vers l’Est, jusqu’à 350 km <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur (Fig. 3-16).<br />

Fig. 3-16 : Sismicité <strong>de</strong> l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s d’après Louat et al. (1988). Seules les données séismes<br />

enregistrés par plus <strong>de</strong> 20 stations entre 1961 et 1982 sont notés. H représente la profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s séismes.<br />

- 126 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

La direction moyenne <strong>de</strong> la convergence entre la plaque Australienne et l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-<br />

Hébri<strong>de</strong>s s’établie autour <strong>de</strong> N70-75 (Louat et al., 1988). Dubois et al. (1974a) ont mis en<br />

évi<strong>de</strong>nce le bombement élastique <strong>de</strong> la plaque plongeante Australienne <strong>de</strong> 150 m d’amplitu<strong>de</strong><br />

et sur 200 km <strong>de</strong> large et une vitesse <strong>de</strong> convergence <strong>de</strong> 12 cm/an. L’activité <strong>de</strong> la sub<strong>du</strong>ction<br />

se précise par l’avancée <strong>du</strong> saillant <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté au contact <strong>de</strong> l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-<br />

Hébri<strong>de</strong>s et par <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> surrection et <strong>de</strong> subsi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s structures qui passent <strong>de</strong><br />

part et d’autre <strong>du</strong> bulge (Montaggioni et al., 1991).<br />

Fig. 3-17 : La collision Loyauté/Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s, (Monzier et al., 1990). Bathymétrie en km (Maillet et al.,<br />

1989). PAC=Océan Pacifique ; COR=Mer <strong>du</strong> Corail ; TAS=Mer <strong>de</strong> Tasman ; AUS=Australie ;<br />

PNG=Papouasie Nouvelle-Guinée ; SL=Iles Salomon ; VT=Vanuatu ; NC=Nouvelle-Calédonie ; FJ=Iles<br />

Fidji ; SL=Iles Samoa ; T=Iles Tonga ; NZ=Nouvelle-Zélan<strong>de</strong> ; RL=Ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s Loyauté ; BNL=bassin Nord<br />

Loyauté ; BSF= bassin Sud Fidjien ; NH=arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s ; Ta=Tanna ; An=Anatom ;<br />

Gm=Gemini (sous-marins). 1=ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté ; Li=Lifou ; Ma=Maré ; Dr=récif Durand ; Wp=Walpole ;<br />

2=limite orientale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> avec son orientation ; 3=<strong>domaine</strong>s <strong>du</strong> BNL et <strong>du</strong> BSF profonds <strong>de</strong> 3200 à 4000<br />

m, en bor<strong>du</strong>re <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> ; 4=axe <strong>de</strong> la fosse <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s et orientation <strong>de</strong>s segments ; 5=zone<br />

soulevée <strong>du</strong> mur interne ; FC=fossés intra-arc <strong>du</strong> Coriolis ; Ev=mont Eva (sous-marins) ; 6=partie<br />

sommitale <strong>de</strong> l’arc. LNH=zone <strong>de</strong> collision Loyauté-Nouvelles Hébri<strong>de</strong>s cartographiée lors <strong>de</strong> la campagne<br />

SEAPSO1 (1985).<br />

- 127 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

La collision <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté avec le mur interne <strong>de</strong> l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s est<br />

comprise entre 21°30S et 22°10S (Fig. 3-17). Monzier et al. (1990) suggèrent que la collision<br />

a commencé il y a 300 000 ans, la ri<strong>de</strong> ayant probablement influencé le fonctionnement <strong>de</strong> la<br />

terminaison méridionale arquée <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s <strong>de</strong>puis 1 à 2<br />

Ma. Cet auteur a i<strong>de</strong>ntifié l’existence d’acci<strong>de</strong>nts senestres Est-Ouest qui affectent le fond <strong>de</strong><br />

la fosse et un dispositif <strong>de</strong> plis et <strong>de</strong> chevauchements à vergence Sud-Ouest <strong>de</strong> la base <strong>du</strong> mur<br />

externe. (Monzier, 1993) a constaté qu’aucune trace <strong>de</strong> séismicité n’a été enregistrée à<br />

l’emplacement <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts Est-Ouest, ce qui l’amène à en dé<strong>du</strong>ire l’antériorité à la collision<br />

<strong>de</strong> ces acci<strong>de</strong>nts. La collision a provoqué l’arrêt <strong>de</strong> la sub<strong>du</strong>ction (Monzier et al., 1990). De ce<br />

fait, le décrochement senestre découpant l’arc, est supposé d’après cet auteur avoir accomodé<br />

l’essentiel <strong>du</strong> mouvement, ainsi la sub<strong>du</strong>ction normale à la fosse est très faible au Sud <strong>de</strong> cet<br />

acci<strong>de</strong>nt. Les vitesses <strong>de</strong> convergence <strong>de</strong> 9 cm/an à la hauteur <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> collision entre la<br />

ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s, évoluant entre 16 à 12 cm/an au Nord et au<br />

Sud <strong>de</strong> la collision (Louat et Pellettier, 1989; Pelletier et Louat, 1989 ). Au Nord <strong>de</strong> 22°S, la<br />

convergence a été et <strong>de</strong>meure normale à la fosse (Louat et Pellettier, 1989; Maillet et al.,<br />

1989 ).<br />

Fig. 3-18 : Carte structurale <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> collision Loyauté-Nouvelles Hébri<strong>de</strong>s, d’après Lafoy et al. (1996). 1 :<br />

linéation magnétique positive ; 2=linéation magnétique négative dans le bassin <strong>de</strong>s Loyauté ; 3 : guyots et<br />

monts sous-marins ; 4 : seismes superficiels sur la plaque plongeante (d’après Monzier, 1993 ; avec<br />

intégration <strong>de</strong>s seismes <strong>de</strong> magnitu<strong>de</strong> 3.5 et 3 <strong>de</strong> l’année 1979 notés par Bitoun et Récy, 1982). Géologie<br />

simplifiée <strong>de</strong> la Nouvelle-calédonie d’après Cluzel et al., 1994 ; Cc : Chaîne centrale ; Co : Côte Ouest ;<br />

Ndc : Nord-<strong>Calédonien</strong> ; P : <strong>Péri</strong>dotites. A : Astrolabe ; BB : Beautemps-Beaupré ; Ch : haut central ; IP :<br />

Iles <strong>de</strong>s Pins ; LB : bassin <strong>de</strong>s Loyauté ; NFBA : Axe <strong>du</strong> bassin Nord Fidjien (d’après Auzen<strong>de</strong> et al., 1988) ;<br />

P : Pétrie ; V-X : portion orientale <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong> péridotites.<br />

- 128 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté est affectée par <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts décrochants sénestres d’orientation N040 et<br />

N070 sur les parties respectivement méridionale et septentrionale (Lafoy et al., 1996a)<br />

(Fig. 3-18). Lafoy et al., (1996a) mettent en évi<strong>de</strong>nce l’existence d’une faille à jeu <strong>de</strong>xtre<br />

centrée sur 20°S qui est à comparer avec les seismes i<strong>de</strong>ntifiés à la zone <strong>de</strong> collision <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s Loyauté et <strong>de</strong> l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s. Elle serait la trace d’un <strong>de</strong>s premiers effets <strong>de</strong><br />

la collision sur la ri<strong>de</strong>.<br />

I-7 Conclusion<br />

De nombreuses étu<strong>de</strong>s ont été menées, à terre et en mer, dans la Zone Est et Sud Calédonie. Il<br />

apparaît en conclusion <strong>de</strong> la présentation <strong>de</strong>s travaux antérieurs <strong>de</strong> la Zone Est et Sud<br />

Calédonie qu’il existe encore <strong>de</strong> nombreuses controverses concernant l’âge <strong>de</strong> formation <strong>du</strong><br />

bassin <strong>de</strong>s Loyauté, le mécanisme <strong>de</strong> mise en place <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong> péridotites sur le bloc <strong>de</strong><br />

Nouvelle-Calédonie et la formation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté. Nous retiendrons que, pour une<br />

majorité <strong>de</strong>s auteurs, la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk se trouvait à l’Eocène supérieur à la limite <strong>de</strong> la<br />

plaque Australienne, et qu’elle correspondait <strong>de</strong> ce fait à la première structure amenée à<br />

sub<strong>du</strong>cter sous la plaque Pacifique.<br />

- 129 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Chapitre II<br />

Analyse <strong>de</strong>s données<br />

L’analyse <strong>de</strong> la Zone Est et Sud Calédonie est basée sur <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> bathymétrie, <strong>de</strong><br />

sismique réflexion, <strong>de</strong> gravimétrie et <strong>de</strong> magnétisme. Les données <strong>de</strong> sondages<br />

bathymétriques multifaisceaux acquises <strong>du</strong>rant les campagnes ZoNéCo 1 (1993), ZoNéCo<br />

2 (1995) et ZoNéCo 32 (1996) couvrent une vaste zone comprise entre 17°S-26°S et<br />

164°E-171°E. Ces données nous permettrons <strong>de</strong> mieux cerner certaines zones situées <strong>de</strong><br />

part et d’autre <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie comme le Grand Passage, les monts sous-marins<br />

antérieurement décrits comme étant situés sur la marge orientale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfofk. Les<br />

données <strong>de</strong> sismique sont, contrairement aux données <strong>de</strong> la Zone Ouest Calédonie,<br />

essentiellement constituées <strong>de</strong> données <strong>de</strong> sismique réflexion monotrace acquises lors <strong>de</strong>s<br />

campagnes ZoNéCo. Les profils <strong>de</strong> sismique réflexion multitraces sont très espacés, ils<br />

traversent l’essentiel <strong>de</strong>s structures perpendiculairement et en permettent l’interprétation en<br />

trois dimensions. Les données <strong>de</strong> gravimétrie et <strong>de</strong> magnétisme regroupent l’ensemble <strong>de</strong>s<br />

campagnes réalisées dans la zone. L’objectif <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> sera <strong>de</strong> caractériser la nature <strong>du</strong><br />

substratum <strong>de</strong> la Zone Est et Sud Calédonie, <strong>de</strong> s’intéresser à la constitution <strong>de</strong> la<br />

couverture sédimentaire dans les bassins et sur les ri<strong>de</strong>s dans la zone d’étu<strong>de</strong>, d’étudier le<br />

prolongement méridional <strong>de</strong> la nappe ophiolitique.<br />

II-1 Les données <strong>de</strong> bathymétrie<br />

La carte bathymétrique <strong>de</strong> la Zone Est et Sud Calédonie, comprise entre 15°30S-26°S et<br />

164°E-171°E (Fig. 3-19) résulte <strong>de</strong> la compilation <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> sondages monofaisceau<br />

<strong>du</strong> programme ZOE (1992) et <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> sondages multifaisceaux <strong>de</strong>s campagnes<br />

SEAPSO I (1985), ZoNéCo 1 (1991), ZoNéCo 2 (1994) et ZoNéCo 3 (1996). Les données<br />

<strong>de</strong> bathymétrie situées à l'extérieur <strong>de</strong> la Zone Economique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, qui<br />

couvrent une partie <strong>du</strong> bassin Nord Loyauté, <strong>de</strong> la fosse <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s et le<br />

bassin Nord-Fidjien proviennent <strong>de</strong> la banque <strong>de</strong> données Géomer <strong>de</strong> L'ORSTOM.<br />

La Zone Est et Sud Calédonie est située <strong>de</strong> part et d’autre <strong>de</strong> la zone frontière entre la<br />

plaque Australienne et la plaque Pacifique marquée par la fosse <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s<br />

Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s et la zone <strong>de</strong> collision entre la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-<br />

Hébri<strong>de</strong>s. Nous présenterons, d’Ouest en Est, les unités morphologiques suivantes : le<br />

bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk, le bassin et la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté, la<br />

- 130 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

bor<strong>du</strong>re occi<strong>de</strong>ntale <strong>du</strong> bassin Sud Fidjien, la fosse <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s et le secteur<br />

Sud-Ouest <strong>du</strong> bassin Nord Fidjien.<br />

Fig. 3-19 : Compilation <strong>de</strong>s données bathymétriques monofaisceau <strong>du</strong> programme ZOE (1992) et <strong>de</strong>s<br />

données multifaisceaux <strong>de</strong>s missions ZoNéCo 1 (1993), ZoNéCo 2 (1995) et ZoNéCo 3 (1996) <strong>de</strong> la Zone<br />

Est et Sud Calédonie. Profon<strong>de</strong>ur en mètres, isocontours tous les 200 m.<br />

II-1.1 Le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie<br />

Le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, <strong>de</strong> 200km <strong>de</strong> long, sépare la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe à l'Est<br />

<strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk à l'Ouest. Il est fermé, à 18°S, par les monts Noroit et, à 36°S, par le<br />

banc <strong>de</strong> Wanganella. La géométrie <strong>du</strong> bassin est caractérisée par <strong>de</strong>ux changements<br />

- 131 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

d'orientations, le premier à 23°S où l’orientation <strong>du</strong> bassin passe <strong>de</strong> N140 à nord-sud et le<br />

second, moins brutal, à 32°S, <strong>de</strong> nord-sud à N140. Les parties septentrionale et méridionale<br />

<strong>du</strong> bassin, larges <strong>de</strong> 150 km, sont plus étroites que la partie centrale atteignant 300 km.<br />

Dans notre zone d’étu<strong>de</strong>, le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie est situé entre la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Fairway, à l'Ouest, et la Ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk, supportant l'île <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, à l'Est<br />

(Fig. 3-19). Le fond <strong>du</strong> bassin, <strong>de</strong> topographie plane, et à une profon<strong>de</strong>ur moyenne <strong>de</strong> 3400<br />

m. Il est d’orientation N140 jusqu’à 23°S et passe à Nord-Sud vers le Sud. Ce changement<br />

d'orientation est i<strong>de</strong>ntifié sur les bor<strong>du</strong>res Ouest et Est <strong>du</strong> bassin aux latitu<strong>de</strong>s respectives<br />

<strong>de</strong> 22°45'S et 23°30S.<br />

II-1.2 Le bassin Ouest <strong>Calédonien</strong><br />

Le bassin Ouest <strong>Calédonien</strong>, d’orientation Nord-Sud, est un bassin surélevé situé sur la<br />

marge occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk (Fig. III-1.1). La surface <strong>du</strong> bassin est à 2200 m <strong>de</strong><br />

profon<strong>de</strong>ur, elle est légèrement inclinée vers l'Ouest. Le bassin est compris entre 21°20S et<br />

25°10S.<br />

II-1.3 La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk<br />

La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk est une <strong>de</strong>s structures majeures <strong>de</strong> la région <strong>du</strong> Sud-Ouest Pacifique.<br />

Large <strong>de</strong> 80km en moyenne, elle s'étend sur plus <strong>de</strong> 1400 km et relie la zone<br />

d'Entrecasteaux au Nord (17°S) à la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Réinga au Sud (33°S). La géométrie sigmoï<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> est provoquée par <strong>de</strong>ux changements d'orientation, centrés sur 19°30S et 23°S.<br />

Elle passe <strong>de</strong> N150 à nord-sud et N140. La Nouvelle-Calédonie, et les chapelets d’îles qui<br />

la bor<strong>de</strong>nt au Nord et au Sud ainsi que l'île <strong>de</strong> Norfolk constituent <strong>de</strong> nombreux<br />

affleurements <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong>, situés respectivement entre 20°S et 22°30S et aux environs <strong>de</strong><br />

29°S. Notre zone d’étu<strong>de</strong> la partie septentrionale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk comprise entre 21°S<br />

et 26°S. Du Nord vers le Sud elle est constituée <strong>de</strong> : la zone d'Entrecasteaux, le Grand<br />

Passage, la partie septentrionale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> d’orientation N140, et la partie méridionale<br />

d’orientation subméridienne.<br />

La zone d'Entrecasteaux sépare le bassin Nord-d'Entrecasteaux <strong>du</strong> bassin Nord Loyauté<br />

(Fig. 3-19). C'est une ri<strong>de</strong> étroite <strong>de</strong> forme convexe vers le Nord-Ouest qui relie la<br />

terminaison Nord <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Terre à l'île d'Espiritu Santo (Vanuatu, 15°30S). Plus au<br />

Sud, les récifs d'Entrecasteaux (Fig. 3-20) font le lien entre la zone d'Entrecasteaux et la<br />

ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk. La profon<strong>de</strong>ur moyenne entre ces récifs varie <strong>de</strong> 250 à 400 m. Ils sont<br />

organisés en <strong>de</strong>ux groupes, séparés par un acci<strong>de</strong>nt N060, avec au Nord: le premier groupe<br />

constitué <strong>de</strong>s atolls d'Avon et <strong>de</strong>s récifs Guilbert, marqués par d’importants escarpements,<br />

d'orientation Nord-Sud, ateignant 200 à 300 m <strong>de</strong> dénivelé ; et au Sud: le second groupe<br />

comprenant les atolls <strong>de</strong> Pelotas, Surprise et <strong>de</strong> Portail <strong>du</strong> Sud, dont les flancs sud-ouest<br />

sont d'orientation N140. Une structure d'orientation N160 est i<strong>de</strong>ntifiée à l'Est <strong>du</strong> second<br />

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3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

groupe. Cette structure comprend une ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> petite taille ne dépassant pas 40 km <strong>de</strong> long<br />

sur 10 km <strong>de</strong> large qui limite un bassin à géométrie disymétrique incliné vers la ri<strong>de</strong>.<br />

Fig. 3-20 : Sondages monofaisceau et multifaisceaux <strong>de</strong> l’extrémité septentrionale <strong>de</strong> la Zone Est Calédonie.<br />

Le Grand Passage (Fig. 3-20), centré sur 18°S et 163°E, sépare les récifs d'Entrecasteaux<br />

<strong>du</strong> Grand lagon Nord. C'est une structure à fond relativement plat, d’orientation N160, qui<br />

culmine à 800 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Deux horst centrés sur 18°45S-163°15E et 18°45S-<br />

163°25E, culminent respectivement à 400 m pour le premier d’orientation N140 et 250m<br />

pour le second, d'orientation nord-sud.<br />

La partie septentrionale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk (Fig. 3-21) supporte les îles Belep, la Gran<strong>de</strong><br />

Terre et l'île <strong>de</strong>s Pins. Cette partie <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong>, appelée ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie est<br />

constituée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux segments d'orientation N145 et N130 au Sud <strong>de</strong> 21°S. Le premier<br />

segment est principalement constitué par le Grand Lagon Nord, long <strong>de</strong> 170 km et large <strong>de</strong><br />

50 km, limité par un récif barrière. Le lagon s'approfondit <strong>de</strong> 20 à 70 m vers le Nord où<br />

affleurent les îles Belep, centrées sur 19°60S et 163°60E. La pointe nord <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong><br />

Terre est comprise dans ce segment. Le flanc Sud-Ouest <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong>, d'orientation N135, est<br />

rectiligne et abrupt. L'isobathe 3000 m est franchie à moins <strong>de</strong> 10 km <strong>du</strong> récif, et marquée<br />

par <strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong>nses <strong>de</strong> canyons orientés N050 s'écoulant vers le Sud-Ouest. Le flanc<br />

Nord-Est, globalement orientée N135, présente une géométrie plus complexe. De larges<br />

canyons, d'orientation N060, entaillent les reliefs au Sud <strong>de</strong> 19°40S. Au nord <strong>de</strong> cette<br />

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3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

latitu<strong>de</strong>, le flanc <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> est structuré selon <strong>de</strong>ux directions N135 et Nord-Sud. Le<br />

dénivelé observé est moins important.<br />

Fig. 3-21 : Sondages monofaisceau et multifaisceaux <strong>de</strong> la Zone Est Calédonie.<br />

L'île <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, comprise entre les latitu<strong>de</strong>s 20°S et 23°30S, est une île étroite<br />

<strong>de</strong> 40km <strong>de</strong> large en moyenne (Fig. 3-22). Elle s'étend sur plus <strong>de</strong> 400 km <strong>de</strong> long selon<br />

une orientation N140. Elle est caractérisée par <strong>de</strong>s altitu<strong>de</strong>s dépassant fréquemment<br />

1000 m et atteignant 1600 m (Mont Panié). La géométrie <strong>de</strong> l'île est dissymétrique et<br />

caractérisée par un versant Nord-Est abrupt jusqu'à la mer et un versant Sud-Ouest limité<br />

par une plaine côtière. L'axe <strong>de</strong> l'île est décentré par rapport à l'axe <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk.<br />

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3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Fig. 3-22 : Carte <strong>de</strong> topographie <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie.<br />

Aux environs <strong>de</strong> 22°20S, la partie sommitale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk se dédouble. Le premier<br />

axe, d'orientation N140 qui est celui <strong>de</strong> l'île <strong>de</strong>s Pins. Le second, d’orientation N170,<br />

correspond à l'axe <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> qui passe à Nord-Sud aux environs <strong>de</strong> 23°S. Un canyon centré<br />

sur 23°S, d'orientation N110, découpe le flanc occi<strong>de</strong>ntal <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> et souligne le<br />

changement d'orientation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk <strong>de</strong> N140 à Nord-Sud au sud <strong>de</strong> cette<br />

latitu<strong>de</strong>.<br />

La partie méridionale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk présente un sommet <strong>de</strong> topographie plane<br />

culminant à 1200 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Un linéament bathymétrique transverse d'orientation<br />

N120 a été i<strong>de</strong>ntifié aux environs <strong>de</strong> 25°30'S. Il décale vers l'est l'extrémité méridionale <strong>de</strong><br />

la ri<strong>de</strong> et semble se situer dans le prolongement Nord <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> fracture Cook.<br />

II-1.4 Le bassin <strong>de</strong>s Loyauté<br />

Le bassin <strong>de</strong>s Loyauté est limité au Nord par la zone <strong>de</strong> fracture d'Entrecasteaux (17°S) et<br />

au Sud par la fracture <strong>de</strong> Cook (26°30S). Il est constitué <strong>de</strong> quatre segments d'orientations<br />

N150, N140, N130 et N170. Les changements d'orientation sont respectivement situés à<br />

19°S, aux environs <strong>de</strong> 20°S et <strong>de</strong> 23°S. Le bassin est étroit, large <strong>de</strong> 80 km, dans la partie<br />

orientée NNW-SSE, et s'élargit à 200 km dans la partie subméridienne.<br />

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3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Le segment septentrional, d'orientation N150 présente un fond à topographie plane à<br />

3800 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur (Fig. 3-20). Un bloc basculé vers l'Est, long <strong>de</strong> 40 km obstrue<br />

l'ouverture <strong>du</strong> bassin dans le prolongement <strong>du</strong> Grand Passage aux environs <strong>de</strong> 19°S.<br />

Le second segment, d'orientation N140, à la forme d'une gouttière large <strong>de</strong> 80 km (Fig. 3-<br />

21). Il passe <strong>de</strong> 3000 à 3800 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur vers le Nord. A 20°20S un ressaut<br />

bathymétrique décale l'axe <strong>du</strong> bassin le long <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté. Une zone<br />

intermédiaire, située entre les latitu<strong>de</strong>s 20°S et 20°40S, forme un seuil correspondant au<br />

changement <strong>de</strong> direction. Un resserrement <strong>de</strong>s isobathes provoque une avancée <strong>de</strong> la marge<br />

<strong>de</strong> Est <strong>Calédonien</strong>ne (20°40S-165°20E). Entre ces latitu<strong>de</strong>s la profon<strong>de</strong>ur <strong>du</strong> bassin passe<br />

<strong>de</strong> 2400 à 3000 m.<br />

Fig. 3-23 : Sondages monofaisceau et multifaisceaux <strong>de</strong> la Zone Sud Calédonie.<br />

Le troisième segment <strong>du</strong> bassin, d'orientation N130, est la partie la plus étroite <strong>du</strong> bassin<br />

<strong>de</strong>s Loyauté et ne fait que 50 km <strong>de</strong> large (Fig. 3-23). Il présente une topographie à fond<br />

plat variant <strong>de</strong> 2200 à 2400 m vers le Nord. La bor<strong>du</strong>re Ouest <strong>du</strong> bassin est marquée par<br />

trois édifices <strong>de</strong> forme conique. Ces structures respectivement centrées sur 19°05S-164°E,<br />

19°55S-164°45E, 20°05S-164°55E culminent à 1000, 1550 et 1600 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Un<br />

canyon, d'orientation N165°E, entaille profondément la topographie. Il s'écoule vers le<br />

Nord et passe à une direction N170 le long <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté. Cette partie est bordée à<br />

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3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

l'Ouest par la rupture <strong>de</strong> pente limitant le bâti <strong>Calédonien</strong> et s'évase plus à l'est, au Sud<br />

d'Ouvéa, en bor<strong>du</strong>re <strong>de</strong>s îles <strong>de</strong> Lifou et Maré. L'axe <strong>du</strong> bassin longe la marge Est<br />

<strong>Calédonien</strong>ne. Un canyon, d'orientation N170, situé entre Ouvéa et Lifou, s'écoule vers le<br />

Sud dans le bassin <strong>de</strong>s Loyauté. Aux environs <strong>de</strong> 23°S, l'orientation <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté<br />

passe <strong>de</strong> N140 à N170.<br />

La zone <strong>de</strong> transition, comprise entre les latitu<strong>de</strong>s 22°40S et 24°10S, est située au Sud <strong>de</strong> la<br />

zone <strong>de</strong> collision entre la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et l'arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s. Elle est<br />

caractérisée par une remontée <strong>de</strong>s isobathes <strong>de</strong> 1800 à 1500 m constituant une sorte <strong>de</strong><br />

"plateau <strong>de</strong>s Loyauté". Des linéaments bathymétriques soulignent <strong>de</strong>s directions disposées<br />

en éventail <strong>de</strong> N070 à Est-Ouest, <strong>du</strong> nord vers le sud. Un bloc, centré sur 23°S-168°20E,<br />

culmine à 250 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Au Sud <strong>de</strong> 24°10'S, la partie méridionale <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s<br />

Loyauté, d'orientation N170, est <strong>de</strong>ux fois et <strong>de</strong>mi plus large que la partie septentrionale.<br />

La topographie <strong>de</strong>s moitiés occi<strong>de</strong>ntale et orientale <strong>du</strong> bassin est sensiblement différente.<br />

Sur la moitié occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> nombreux édifices sont alignés selon une orientation<br />

principalement Nord-Sud. La géométrie <strong>de</strong> ces structures est dissymétrique avec un flanc<br />

Ouest plus abrupt que le flanc Est. Ces structures isolent <strong>de</strong>s bassins étroits d’orientation<br />

Nord-Sud à N160 pouvant atteindre 2400 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Ces monts sous-marins pluri-<br />

kilomériques, sont situés dans le prolongement méridional <strong>du</strong> dédoublement <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Norfolk précé<strong>de</strong>mment décrit, i<strong>de</strong>ntifié à 23°15S <strong>de</strong> latitu<strong>de</strong>. A cet endroit, l’orientation <strong>de</strong><br />

la « ri<strong>de</strong> secondaire » passe brutalement <strong>de</strong> N140 à Nord-Sud. La topographie <strong>de</strong> la<br />

structure supportant ces édifices est plane et culmine à 1000 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Les monts<br />

atteignent jusqu’à moins <strong>de</strong> 500 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Vers le Sud, l’approfondissement <strong>du</strong><br />

bassin est régulier et atteint 2400 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Les édifices semblent être indépendants<br />

<strong>de</strong> l'approfondissement et peuvent culminer sans organisation précise entre 500 et 1400 m<br />

<strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Un linéament transverse d'orientation N020, marqué par un resserrement<br />

<strong>de</strong>s isobathes, est i<strong>de</strong>ntifié entre 25-26°S et 168-168°30E. Au centre <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté<br />

une ri<strong>de</strong> constituée <strong>de</strong> massifs larges en moyenne <strong>de</strong> 20 km sépare les parties occi<strong>de</strong>ntale et<br />

orientale <strong>du</strong> bassin. La topographie <strong>de</strong> ces édifices est émoussée et culmine aux environs<br />

<strong>de</strong> 1500 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Ils sont alignés selon la direction N160 parallèlement aux<br />

structures i<strong>de</strong>ntifiées dans la partie occi<strong>de</strong>ntale. La partie Ouest <strong>du</strong> bassin présente une<br />

topographie calme où l'axe <strong>du</strong> bassin, situé le long <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté, s'approfondit<br />

progressivement <strong>de</strong> 1800 à 2400 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur vers le sud.<br />

II-1.5 La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté<br />

La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté, longue <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 1000 km forme un cou<strong>de</strong> convexe vers le Nord-Est<br />

i<strong>de</strong>ntifié à 22°S. L'angle formé par la bor<strong>du</strong>re orientale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> entre en collision, entre<br />

21°30' et 22°10'S, avec la base <strong>du</strong> mur interne <strong>de</strong> la fosse <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s. La ri<strong>de</strong><br />

est limitée par la zone d'Entrecasteaux au Nord et par la zone <strong>de</strong> fracture Cook au Sud. Elle<br />

est constituée d'une succession d'édifices dont la longueur peut atteindre 80km, disposés<br />

- 137 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

selon une orientation N140 dans la partie Nord et N160 au Sud. Pour certains auteurs, la<br />

ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté se prolongerait au Sud <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> fracture Cook par la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Trois<br />

Rois (Herzer et al., 1997). La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté s'approfondit <strong>de</strong> part et d'autre <strong>de</strong>s îles<br />

Maré, Lifou et Ouvéa. (Dubois et al., 1974a) ont montré que le bombement et l’émersion<br />

locale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> résultent <strong>de</strong> la sub<strong>du</strong>ction actuelle <strong>de</strong> la plaque Pacifique sous la plaque<br />

Australienne.<br />

La partie septentrionale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> (Fig. 3-20), d'orientation N160 jusqu'à 18°30S, est<br />

constituée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux massifs soulignés par l'isobathe 3000 m. Au nord, la ri<strong>de</strong> se termine <strong>de</strong><br />

façon brutale par un édifice centré sur 17°30S-163°45E et large <strong>de</strong> 30 km. Le sommet <strong>de</strong><br />

cet édifice, d'orientation N120, est <strong>de</strong> topographie plane et culmine à 1300 m <strong>de</strong><br />

profon<strong>de</strong>ur. Les profon<strong>de</strong>urs atteintes <strong>de</strong> part et d’autre <strong>de</strong> cet édifice sont <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong><br />

4400 m à l'Ouest et 5000 m à l'Est. Au Sud une structure étroite <strong>de</strong> 10 km <strong>de</strong> large sur<br />

35 km <strong>de</strong> long, d'orientation N015, culmine à 1000 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Elle est limitée au<br />

Sud par un bassin étroit <strong>de</strong> 3800 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, encadrée par <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> petite<br />

taille culminant à 2500 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur.<br />

La partie centrale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté (Fig. 3-21) est constituée <strong>de</strong> récifs, d'atolls et<br />

d'îles. Entre ces massifs, <strong>de</strong> nombreux édifices <strong>de</strong> forme conique, faisant penser à <strong>de</strong>s<br />

édifices volcaniques, jalonnent les fonds marins sans présenter d'organisation précise. La<br />

partie centrale est constituée d'un segment Nord d'orientation N140 et d'un segment Sud,<br />

qui passe à N130 à partir <strong>de</strong> 20°20S. Le segment Nord est constitué un alignement <strong>de</strong><br />

nombreux massifs <strong>de</strong> taille moyenne comprise entre 10 et 20 km <strong>de</strong> long. Au Nord, le récif<br />

Pétrie, centré sur 18°30S-164°25E, d'orientation N060 est situé dans le prolongement <strong>de</strong><br />

l'étranglement <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté. A l'Ouest <strong>de</strong> cette structure un édifice <strong>de</strong> forme<br />

conique, <strong>de</strong> 2000 m <strong>de</strong> dénivelé, culmine à moins <strong>de</strong> 1800 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Le segment<br />

Sud est constitué par l'alignement <strong>de</strong> trois massifs <strong>de</strong> taille plus importante supportant les<br />

îles d'Ouvéa, <strong>de</strong> Lifou et <strong>de</strong> Maré. Le flanc Est <strong>du</strong> segment est plus abrupt que le flanc<br />

Ouest. Les îles d'Ouvéa et <strong>de</strong> Lifou sont séparées par un profond canyon, d'orientation<br />

N160°E qui s'écoule vers le Sud <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté. Entre 21°30S et 22°10S, le saillant<br />

obtus formé par la bor<strong>du</strong>re orientale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté marque la collision avec la base<br />

<strong>du</strong> mur interne <strong>de</strong> la fosse <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s.<br />

La partie méridionale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté (Fig. 3-23) est constituée d'une succession<br />

d'édifices, long en moyenne <strong>de</strong> 80 km et <strong>de</strong> structure tabulaire. Ils sont alignés selon la<br />

direction N160 et s'organisent en segments indivi<strong>du</strong>alisant <strong>de</strong>s directions allant <strong>de</strong> N020 à<br />

N170. L'ensemble <strong>de</strong> ces monts, situés sur un plateau à 3500 m, culminent jusqu'à 800 m<br />

<strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Des pointements volcaniques sont disposés entre ces édifices ou bien en<br />

percent le sommet. Le flanc Ouest <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> est très abrupt et atteint en quelques dizaines<br />

<strong>de</strong> kilomètres, une profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 4000 m.<br />

- 138 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

II-1.6 Le bassin Nord Loyauté<br />

Le bassin Nord Loyauté, parfois appelé bassin <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s, est <strong>de</strong> forme<br />

triangulaire (Fig. 3-19). Il est situé entre la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et la zone <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s<br />

Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s. Il est limité au Nord par la zone d'Entrecasteaux et se rétrécit vers le<br />

Sud jusqu'à disparaître à hauteur <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> collision entre la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et l'arc<br />

<strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s. Quelques pointements isolés atteignent 3600 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur.<br />

L'approfondissement <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> 3500 à 5000 m vers le Sud-Est, est parallèle à la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

Loyauté. L'axe <strong>du</strong> bassin est oblique par rapport à la zone <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction actuelle entre les<br />

plaques Pacifique et Australienne.<br />

II-1.7 Le bassin Sud-Fidjien<br />

Le bassin Sud Fidjien est un vaste bassin, à fond plat, profond <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 4000 m (Fig. 3-<br />

23). Il sépare la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté <strong>de</strong>s Tonga-Kerma<strong>de</strong>c, dans sa partie Nord. Le bassin est<br />

limité au Nord par la fosse <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s d'orientation Est-Ouest à NE-SW, et se<br />

termine au contact <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> fracture <strong>de</strong> Vening Meinesz. Notre zone d’étu<strong>de</strong> couvre la<br />

partie Nord-Ouest <strong>du</strong> bassin Sud Fidjien, compris entre la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté à l'Ouest et la<br />

fosse <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s à l'Est. Ces limites, respectivement orientées N160 et N130<br />

lui confèrent une forme triangulaire avec un étranglement progressif <strong>du</strong> bassin vers le nord<br />

puis sa disparition à 22°S, latitu<strong>de</strong> où la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et la fosse <strong>de</strong>s Nouvelles-<br />

Hébri<strong>de</strong>s entrent en collision. Deux édifices, centrés sur 23°40'S-170°154E et 24°20'S-<br />

170°45'E, culminent à 1000 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. D'une longueur approchant 60 km, ces<br />

édifices sont allongés selon la direction N070.<br />

II-1.8 La fosse <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s<br />

La fosse <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s, longue <strong>de</strong> 1500 km, souligne la sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la plaque<br />

Australienne sous la plaque Pacifique (Fig. 3-19). De forme concave vers le Nord-Est, la<br />

fosse s'oriente progressivement <strong>de</strong> N160 à N090 vers le sud. La profon<strong>de</strong>ur moyenne est <strong>de</strong><br />

6500 m, comprise entre les valeurs 7200 m et 5700 m. La zone <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction présente trois<br />

zones d’interaction ri<strong>de</strong>-arc. La première est le massif Ouest-Torres, situé entre 13°S et<br />

15°S. Il arrive à proximité <strong>de</strong> la fosse et commence à la déformer. La secon<strong>de</strong>, entre 15°S<br />

et 16°S, correspond à la collision-sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> d’Entrecasteaux et <strong>de</strong> l’arc au<br />

niveau <strong>de</strong> l’île d’Espiritu Santo. La troisième, aux environs <strong>de</strong> 22°S, concerne la collision<br />

<strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et <strong>de</strong> l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s (Monzier et al., 1990). Notre<br />

zone d’étu<strong>de</strong> couvre la fosse <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s à l’endroit <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière collision.<br />

De part et d'autre <strong>de</strong> 22°S, la fosse s'oriente N160 à N130 vers le sud. Les pentes sont<br />

fortes et les profon<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> 6000 à 6500 m très vites atteintes. Dans la partie Nord-Ouest,<br />

la fosse est large et profon<strong>de</strong> structurée par <strong>de</strong>s failles normales d'orientation Nord-Sud elle<br />

passe progressivement à N145 vers le Sud. La fosse, plus étroite et moins profon<strong>de</strong>, est<br />

légèrement convexe vers le Nord-Est. Entre 21°35S et 21°45S, l’axe <strong>de</strong> la fosse est<br />

- 139 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

dédoublé et enserre un antiforme d'une vingtaine <strong>de</strong> kilomètres <strong>de</strong> longueur. Dans la partie<br />

Sud-Est, les failles normales passent à une orientation N135.<br />

II-1.8 Le bassin Nord-Fidjien<br />

Le bassin Nord Fidjien est compris entre l'arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s, à l'Ouest, et les îles<br />

Fidji, à l'Est (Fig. 3-19). Les zones <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction fossile <strong>de</strong> Vitiaz et active <strong>de</strong>s Nouvelle-<br />

Hébri<strong>de</strong>s ferment le bassin respectivement au Nord, à l’Ouest et au Sud. Notre zone<br />

d’étu<strong>de</strong> concerne la partie Sud-Ouest <strong>du</strong> bassin. En bor<strong>du</strong>re <strong>de</strong> la fosse <strong>de</strong>s Nouvelles-<br />

Hébri<strong>de</strong>s, la profon<strong>de</strong>ur moyenne <strong>du</strong> bassin est <strong>de</strong> 4000 m. L’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s<br />

est un arc actif entre 14°S et 17°S. Sa largeur varie entre 250 et 275 km (Macfarlane et al.,<br />

1988). L’arc est compris entre les zones d’interaction ri<strong>de</strong>-arc <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s d’Entrecasteaux et<br />

Loyauté. Les monts Matthew et Hunter, situés par 22°20S-171°19E et 22°24S-172°03E,<br />

sont <strong>de</strong>s îlots volcaniques actifs qui constituent la partie émergée d’une ri<strong>de</strong> orientée Est-<br />

Ouest. Le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur moyenne <strong>de</strong> 1000 à 1500 m, s’allonge<br />

parallèlement à la fosse, à une distance <strong>de</strong> 85 km au Nord <strong>de</strong> celle-ci.<br />

II-1.9 Conclusion<br />

La Zone Est et Sud Calédonie présente un certain nombre <strong>de</strong> caractéristiques<br />

morphologiques. La plus marquante correspond à l'agencement général, selon les<br />

orientations grossièrement N150, N140 et N170 à Nord-Sud, <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s<br />

bassins situés sur la plaque Australienne. La zone <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la plaque Australienne<br />

sous la plaque Pacifique, marquée par la fosse <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s constitue une zone<br />

<strong>de</strong> morphologie singulière. La sub<strong>du</strong>ction se poursuit actuellement par la collision <strong>de</strong> la<br />

ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté avec l'arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s. Cette zone <strong>de</strong> confrontation est<br />

soulignée par un agencement en forme <strong>de</strong> "X" entre la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et la zone <strong>de</strong><br />

sub<strong>du</strong>ction. Ils ressort <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> la bathymétrie <strong>de</strong> la zone d’étu<strong>de</strong> que les<br />

ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Norfok et <strong>de</strong>s Loyauté sont différemment constituées. La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfoflk est<br />

continue et soulignée par l'isobathe <strong>de</strong>s 2000 m. La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté est une structure<br />

discontinue constituée <strong>de</strong> guyots d'orientation variant <strong>de</strong> N020 à N170 et <strong>de</strong> pointements<br />

volcaniques distribués <strong>de</strong> façon aléatoire. Des acci<strong>de</strong>nts N070 et N040, situés<br />

respectivement au Nord et Sud <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> collision montrent un jeu <strong>de</strong>xtre et senestre.<br />

Le bassin <strong>de</strong>s Loyauté, situé ente les ri<strong>de</strong>s préce<strong>de</strong>mment décrites, présente une partie<br />

méridionale <strong>de</strong>ux fois plus large que la septentrionale et se rétrécit <strong>de</strong> 200 à 80 km. La<br />

partie méridionale <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté est caractérisée à l'Ouest par <strong>de</strong>s édifices sous-<br />

marins, d'orientation principalement Nord-Sud, allongés et basculés vers l'Est. Ces édifices<br />

isolent <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> même orientation, atteignant <strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> 2400 m. Les bassins<br />

Nord-Loyauté et Sud Fidjien, <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur variant <strong>de</strong> 4000 à 5000 m, sont tous <strong>de</strong>ux <strong>de</strong><br />

forme triangulaire. Le premier s’approfondit vers le Sud. Il semble avoir déjà été en partie<br />

absorbé par la zone <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction. Le second, à fond plat, est marquée par <strong>de</strong>ux gros<br />

- 140 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

édifices volcaniques situés au pied oriental <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté. Le bassin Nord Fidjien,<br />

seule unité <strong>de</strong> la Zone Est Calédonie à être située sur la plaque Australienne, supporte l’arc<br />

<strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s et les îles Matthew et Hunter.<br />

- 141 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

II-2 Les données <strong>de</strong> sismique<br />

Les données <strong>de</strong> sismique <strong>de</strong> la Zone Est et Sud Calédonie sont celles acquises pendant les<br />

campagnes <strong>de</strong> sismique réflexion (Fig. 3-24) monotrace ZoNéCo 1 (1993), ZoNéCo 2 (1994)<br />

et ZoNéCo 3 (1996) et <strong>de</strong> sismique réflexion multitraces Austra<strong>de</strong>c I, Austra<strong>de</strong>c II, et<br />

Austra<strong>de</strong>c IV (1972), Mobil Oil Corporation (1972), Gulf Rex (1972-1973), WNC (1980) et<br />

FAUST (1998). Les données <strong>de</strong> sismique nous permettent <strong>de</strong> considérer la nature et la<br />

structure <strong>du</strong> substratum <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, <strong>de</strong>s Loyauté et Nord Loyauté et<br />

Sud Fidjien et <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Norfolk et <strong>de</strong>s Loyauté. Nous avons appliqué les critères <strong>de</strong><br />

distinction <strong>de</strong>s différents types <strong>de</strong> socle acoustique utilisés pour l’analyse <strong>de</strong> la Zone Ouest<br />

Calédonie ce qui nous a permis <strong>de</strong> distinguer cinq séquences sédimentaires calées sur les<br />

profils <strong>de</strong> la zone Ouest Calédonie. Les interprétations ont été reportées sur la partie<br />

méridionale puis sur la partie septentrionale <strong>de</strong> la Zone Est et Sud Calédonie.<br />

II-2.1 Nature et structure <strong>du</strong> substratum<br />

Nous avons montré dans le chapitre consacré aux données <strong>de</strong> sismique <strong>de</strong> la Zone Ouest<br />

Calédonie qu’il était possible <strong>de</strong> distinguer à partir <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> sismique quatre types <strong>de</strong><br />

socle acoustique : 1/ « océanique » caractérisé par une topographie <strong>de</strong> forme rugueuse et <strong>de</strong><br />

courtes hyperboles <strong>de</strong> diffraction ; 2/ « sédimentaire » souligné par une zone sour<strong>de</strong> sans<br />

réflecteur visible, marquée au sommet par quelques réflecteurs discontinus indicateurs <strong>de</strong><br />

séries sédimentaires consolidées ; 3/ « volcanique » i<strong>de</strong>ntifié sous l’aspect d’édifices et/ou<br />

d’épanchements volcaniques ; 4/ « carbonaté » caractérisé par un écran <strong>de</strong> réflecteurs continus<br />

et <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong> qui empêche toute pénétration <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s.<br />

Nous avons choisi <strong>de</strong> présenter la zone selon une partie Est Calédonie et une partie Sud<br />

Calédonie et nous utiliserons les mêmes types <strong>de</strong> substratum que pour la Zone Ouest<br />

Calédonie.<br />

II-2.1.1 La Zone Est Calédonie<br />

La Zone Est Calédonie est comprise entre 16°50S-22°S et 162°30E-168°30E. La couverture<br />

<strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> sismique couvre d’Ouest en Est (Fig. 3-24) : 1/ la marge Nord-Est <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Norfolk et le Grand Passage, centré sur 18°40S ; 2/ le bassin <strong>de</strong>s Loyauté ; 3/ la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

Loyauté ; 4/ une portion <strong>du</strong> bassin Nord Loyauté situé au Nord <strong>de</strong> Lifou et centré sur la<br />

longitu<strong>de</strong> 167°E. Nous avons réalisé à partir <strong>de</strong> l’interprétation <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> sismique <strong>de</strong>s<br />

cartes <strong>de</strong>s isochrones <strong>du</strong> socle acoustique, exprimées en secon<strong>de</strong> temps double, qui<br />

permettront <strong>de</strong> souligner la structuration <strong>du</strong> substratum <strong>de</strong> la zone Est Calédonie et <strong>du</strong> Grand<br />

Passage (Fig. 3-25 et Fig. 3-26).<br />

- 142 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Fig. 3-24 : Navigation <strong>de</strong>s campagnes <strong>de</strong> sismique réflexion monotrace et multitraces réalisées dans la Zone Est<br />

Calédonie. Les campagnes <strong>de</strong> sismique réflexion multitraces : en bleu clair = Austra<strong>de</strong>c I, II et IV (1972) ;<br />

en vert = Mobil Oil Corporation (1972) ; en orange = Gulf Rex (1972-1973) ; en violet = FAUST (1998).<br />

Les campagnes <strong>de</strong> sismique réflexion monotrace ZoNéCo 1 (1993), ZoNéCo 2 (1995), ZoNéCo 3 (1996) et<br />

ZoNéCo 4 (1996) sont représentées en noir. En traits plus épais les sections <strong>de</strong> profils illustrées. Isocontours<br />

tous les 100m.<br />

- 143 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Fig. 3-25 : Carte <strong>de</strong>s isochrones <strong>du</strong> socle acoustique <strong>de</strong> la Zone Est Calédonie. s.t.d. : secon<strong>de</strong> temps double.<br />

- 144 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Fig. 3-26 : Carte <strong>de</strong>s isochrones <strong>du</strong> socle acoustique <strong>du</strong> Grand Passage. s.t.d. : secon<strong>de</strong> temps double.<br />

La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk est constituée d’un assemblage <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux socles acoustiques <strong>de</strong> nature<br />

différente. Les profils tirés sur le Grand Passage nous montrent, sur la partie Ouest <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong>,<br />

<strong>de</strong>s remontées <strong>de</strong> substratum sous la forme <strong>de</strong> blocs basculés vers l’Est, qui culminent à<br />

1.5 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, coiffés par <strong>de</strong>s sédiments fortement consolidés et sur la partie Est <strong>de</strong>s<br />

blocs basculés en sens inverse, dépourvus <strong>de</strong> couverture sédimentaire (Fig. 3-27). La figure 3-<br />

28 suggère que le socle acoustique <strong>de</strong> la marge Nord-Est <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> remonte progressivement<br />

<strong>de</strong> 5.8 à 3.8 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur vers le Sud, guidée par un écaillage <strong>du</strong> socle selon un système<br />

<strong>de</strong> failles inverses. Cette continuité <strong>du</strong> substratum observée entre le pied <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> et le<br />

sommet <strong>de</strong> la remontée pourrait favoriser le caractère océanique <strong>du</strong> substratum.<br />

- 145 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Fig. 3-27 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces NC5A-5B (campagne Gulf, 1972). Localisation Fig. 3-24 ; I, II, III, IV, V :<br />

séquences sédimentaires ; A, A', a, B, C : limites entre les séquences ; exagération verticale : 6. A hauteur <strong>du</strong> Grand Passage,<br />

la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk est constituée <strong>de</strong> blocs basculés vers l'Ouest sur sa partie occi<strong>de</strong>ntale et d'écailles <strong>de</strong> substratum<br />

sur sa partie orientale.<br />

- 146 -<br />

19h00<br />

21h00<br />

23h00<br />

01h00<br />

03h00


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Fig. 3-28 : Profil <strong>de</strong> sismique monotrace Z3-PR165 (campagne ZoNéCo 3, 1996). Localisation Fig. 3-24 ; I, II,<br />

III, IV, V : séquences sédimentaires ; A, A’, B, C : limites entre les séquences ; exagération verticale : 6. Des<br />

écailles <strong>de</strong> substratum <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté, situées au pied <strong>du</strong> segment Nord-Est <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk, se<br />

sont formées <strong>de</strong> façon contemporaine <strong>du</strong> dépôt <strong>de</strong>s séquence III et II (Paléocène à Eocène supérieur).<br />

Le socle acoustique <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté présente, d’après nos critères <strong>de</strong> distinction, les<br />

caractéristiques d’un plancher océanique (Fig. 3-29 et 3-30) i<strong>de</strong>ntifié entre 6 et 7 s.t.d. <strong>de</strong><br />

profon<strong>de</strong>ur. Sur la bor<strong>du</strong>re Nord-Ouest <strong>du</strong> bassin, nous distinguons la prolongation<br />

méridionale <strong>de</strong> la remontée <strong>de</strong> socle précé<strong>de</strong>mment décrite sur la marge Nord-Est <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Norfolk (Fig. 3-26). Il apparaît, d’après la figure 3-29, que l’on puisse favoriser à nouveau la<br />

mise en place par l’effet d’une série <strong>de</strong> failles inverses <strong>de</strong> cette remontée vers l’Ouest <strong>du</strong><br />

substratum entre 6 et 4 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Sur la bor<strong>du</strong>re Sud-Ouest <strong>du</strong> bassin, la continuité<br />

entre le plancher océanique et la marge Est <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk, déjà soulignée par Collot et<br />

al. (1987), est confirmée. La bor<strong>du</strong>re orientale <strong>du</strong> substratum <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté est<br />

abrupte sur toute sa longueur. Le contact entre le bassin et la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté est semble-t’il<br />

marqué par <strong>de</strong>s failles normales (Fig. 3-29 et 3-30).<br />

- 147 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Fig. 3-29 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces M284 (campagne Mobil, 1972). Localisation Fig. 3-24 ; I, II, III, IV, V :<br />

séquences sédimentaires ; A, A', a, B, C : limites entre les séquences ; exagération verticale :3. Des écailles <strong>de</strong> substratum<br />

<strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté sont reconnues au pied <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk, à hauteur <strong>du</strong> Grand Passage. La couverture<br />

sédimentaire dans le bassin <strong>de</strong>s Loyauté est complète et constituée <strong>de</strong>s cinq séquences sédimentaires.<br />

- 148 -<br />

I<br />

II<br />

I<br />

?<br />

IV ? ?<br />

V<br />

II<br />

A'<br />

A<br />

B<br />

III


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Le substratum <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté est couvert par une séquence sédimentaire consolidée<br />

(Fig. 3-30). Sur ce socle sont i<strong>de</strong>ntifiés, comme le montre la figure 3-26, <strong>de</strong>s édifices<br />

tabulaires et <strong>de</strong>s pointements volcaniques. Le substratum <strong>de</strong>s édifices tabulaires est coiffé par<br />

<strong>de</strong>s réflecteurs <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong> faisant écran à la pénétration <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s, caractéristiques<br />

d’un socle <strong>de</strong> type plate forme carbonatée, dépourvu <strong>de</strong> couverture sédimentaire meuble.<br />

Entre Lifou et Maré, ces édifices peuvent se présenter sous la forme d’atolls caractérisés par<br />

une dépression centrale remplie <strong>de</strong> sédiments (Fig. 3-31). Des failles normales gui<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s<br />

approfondissement <strong>du</strong> socle dissymétriques <strong>de</strong> part et d’autre <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong>, i<strong>de</strong>ntifié entre 3.2 et<br />

5.6 s.t.d. entre respectivement le bassin <strong>de</strong>s Loyauté et le bassin Nord Loyauté. Le sommet<br />

<strong>de</strong>s édifices, dont les îles <strong>de</strong>s Loyauté sont <strong>de</strong>s témoins émergents, s’approfondit vers le Nord<br />

jusqu’à 1.6 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Les pointements volcaniques i<strong>de</strong>ntifiés sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

Loyauté se sont mis en place le long <strong>de</strong>s ruptures <strong>de</strong> pente <strong>de</strong>s édifices tabulaires (Fig. 3-32).<br />

D’autres pointements <strong>de</strong> taille plus importante ont été i<strong>de</strong>ntifiés au Nord <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> aux<br />

environs <strong>de</strong> 18°15S (Fig. 3-29).<br />

Le bassin Nord Loyauté, situé à l’Est <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté est caractérisé par un substratum<br />

<strong>de</strong> type croûte océanique. Il s’approfondit rapi<strong>de</strong>ment au Nord <strong>de</strong> Lifou, jusqu’à 6 voire 7<br />

s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur.<br />

A partir <strong>de</strong>s cartes <strong>de</strong>s isochrones <strong>du</strong> socle acoustique <strong>de</strong> Zone Est Calédonie et <strong>du</strong> Grand<br />

Passage (Fig. 3-25 et 3-26) apparaissent <strong>de</strong>s directions structurales comparables à celles<br />

i<strong>de</strong>ntifiées à partir <strong>de</strong> données <strong>de</strong> bathymétrie. La direction longitudinale N140 gui<strong>de</strong> la ri<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> Norfolk et le bassin et la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté.<br />

Le Grand Passage est caractérisé par un premier horst centré sur la latitu<strong>de</strong> 18°35S<br />

d’orientation N120 et un second situé sur la longitu<strong>de</strong> 163°24E. Le manque <strong>de</strong> données sur la<br />

ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk ne nous permet pas d’apprécier l’effet <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts transverses.<br />

La remontée <strong>de</strong> socle que nous avons i<strong>de</strong>ntifié entre 18°S et 18°30S, sur la marge Nord-Est <strong>de</strong><br />

la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk, et sur la bor<strong>du</strong>re Nord-Ouest <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté suit une orientation<br />

N150. Elle isole une dépression <strong>du</strong> socle i<strong>de</strong>ntifiée à 4.4 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Le fond <strong>de</strong> la<br />

dépression est basculé vers le Nord Est en direction <strong>de</strong> la remontée <strong>de</strong> substratum.<br />

- 149 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

SW<br />

SW<br />

Fig. 3-30 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces AUS114 (campagne Austra<strong>de</strong>c, 1972). Localisation Fig. 3-24 ; I, II, III, IV, V :<br />

séquences sédimentaires ; A, A', a, B, C : limites entre les séquences ; exagération verticale : 6. La couverture sédimentaire<br />

dans le bassin <strong>de</strong>s Loyauté est complète et constituée <strong>de</strong>s cinq séquences sédimentaires. Les termes inférieurs <strong>de</strong> la couvertu-<br />

re sont reconnues sur le socle acoustique <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et suggèrent une surrection <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> contemporaine <strong>du</strong> dépôt<br />

<strong>de</strong>s séquences III et II donc située entre le Paléocène et l'Eocene supérieur.<br />

- 150 -<br />

I<br />

A'<br />

II<br />

A<br />

III<br />

IV<br />

C<br />

V<br />

?<br />

?


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Fig. 3-31 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces M277 (campagne Mobil, 1972). Localisation Fig. 3-24 ; exagération verticale:<br />

6. Le substratum <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté est couvert par une séquence sédimentaire consolidée. Entre les iles <strong>de</strong> Lifou et <strong>de</strong><br />

Maré <strong>de</strong>s édifices volaniques se présentent sous la forme d'atolls caractérisés par une dépression centrale remplie <strong>de</strong> sédiments.<br />

- 151 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Fig. 3-32 : Profil <strong>de</strong> sismique monotrace Z2-PR25-6 (campagne ZoNéCo 2, 1995). Localisation Fig. 3-24 ;<br />

exagération verticale : 13. Des pointements volcaniques i<strong>de</strong>ntifiés sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté se sont mis en<br />

place le long <strong>de</strong>s ruptures <strong>de</strong> pente <strong>de</strong>s édifices tabulaires.<br />

Le substratum <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté semble être structuré <strong>de</strong> façon plus complexe que celle<br />

définie à partir <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> bathymétrie (Fig. 3-25). La topographie <strong>du</strong> bassin est<br />

- 152 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

irrégulière constituée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux parties profon<strong>de</strong>s séparées par une remontée <strong>de</strong>s isochrones <strong>du</strong><br />

socle acoustique centrée sur 21°S et d’orientation N080. Du Nord <strong>du</strong> bassin jusqu’à 20°S,<br />

l’axe <strong>du</strong> bassin suit <strong>de</strong>s orientations passant successivement <strong>de</strong> N150 à N120 puis N140. Il est<br />

décalé progressivement par <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts transverses à jeu <strong>de</strong>xtre, d’orientation N070 et N080<br />

qui le font passer, aux environs <strong>de</strong> 20°S, le long <strong>de</strong> la marge orientale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk.<br />

La secon<strong>de</strong> dépression correspond à un bassin fermé compris entre 20°30S et 21°30S,<br />

d’orientation N150. Ce bassin apparaît décalé vers l’Est par rapport à la terminaison<br />

méridionale <strong>de</strong> la première dépression. Cette position semble indiquer que le seuil acoustique<br />

séparant les <strong>de</strong>ux bassins a joué <strong>de</strong> façon <strong>de</strong>xtre. Cependant, d’après la carte <strong>de</strong>s isochrones<br />

(Fig. 3-25), il apparaît d’une part que l’orientation N150 <strong>du</strong> bassin fermé est indépendante <strong>du</strong><br />

reste <strong>de</strong>s structures et d’autre part que sa terminaison septentrionale <strong>de</strong> forme arquée vers<br />

l’Ouest a été déformée par un acci<strong>de</strong>nt transverse à jeu sénestre et d’orientation N080. Nous<br />

pouvons déjà souligner que seuls les acci<strong>de</strong>nts senestres sont observés sur la carte <strong>de</strong><br />

bathymétrie, ce qui nous amène à suggérer la reprise d’anciens acci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong>xtres en sens<br />

opposé.<br />

Des pointements <strong>de</strong> socle acoustique centrés sur 18°50S, 19°05S, 19°25S, 19°50S et 20°S<br />

percent à plusieurs reprises la topographie <strong>de</strong> la bor<strong>du</strong>re occi<strong>de</strong>ntale <strong>du</strong> substratum <strong>du</strong> bassin.<br />

Il sont alignés selon une direction N140.<br />

Le substratum <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté est constitué d’une succession d’édifices alignés selon la<br />

direction N140. Ces édifices d’orientation N170 à N010 sont décalés par <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts<br />

transverses à jeux essentiellement sénestre. Des pointements volcaniques sont épars sur<br />

l’ensemble <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong>.<br />

II-2.1.2 La Zone Sud Calédonie<br />

La Zone Sud Calédonie est comprise entre 21°S-26°10S et 164°E-171°10E. Il s’agit <strong>de</strong> la<br />

prolongation méridionale <strong>de</strong> la zone Est Calédonie située au Sud <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> collision entre<br />

la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s. Nous allons dans cette partie nous<br />

pencher, outre la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk et le bassin et la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté, sur : 1/ le substratum <strong>de</strong> la<br />

partie orientale <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie. Il nous permettra <strong>de</strong> mieux apprécier la<br />

transition entre les zones d’étu<strong>de</strong> « Ouest » et « Est et Sud » Calédonie ; 2/ sur la portion<br />

Nord-Ouest <strong>du</strong> bassin Sud Fidjien qui situé <strong>de</strong> façon comparable au bassin Nord Loyauté<br />

entre la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté à l’Ouest et la fosse <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s à l’Est, pourrait<br />

correspondre à la prolongation méridionale <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier. La carte <strong>de</strong>s isochrones <strong>du</strong> socle<br />

acoustique nous permet d’analyser les directions structurales contrôlant la Zone Sud<br />

Calédonie (Fig. 3-33).<br />

- 153 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Fig. 3-33 : Carte <strong>de</strong>s isochrones <strong>du</strong> socle acoustique <strong>de</strong> la Zone Sud Calédonie. s.t.d. : secon<strong>de</strong> temps double.<br />

Le substratum <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie est incliné vers l’Est au pied <strong>de</strong> la marge<br />

occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie et atteint jusqu'à 7.8 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Le profil<br />

sismique multitraces LHRNC-C (Fig. 3-34) <strong>de</strong> la campagne Franco-Australienne FAUST<br />

(1998) montre l’existence d’un réflecteur profond situé entre 8.5 et 9 s.t.d. alors que la<br />

sommet est situé à 6.8 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Ce réflecteur profond, également discerné sur le<br />

profil LHRNC-D, peut être interprété comme représentant la discontinuité <strong>de</strong> Mohorovicic.<br />

Deux « ri<strong>de</strong>s acoustiques » ont été i<strong>de</strong>ntifiées dans le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et<br />

culminent respectivement à moins <strong>de</strong> 5 s.t.d. et 4 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. La ri<strong>de</strong> située la plus à<br />

l’Est correspond à la bor<strong>du</strong>re occi<strong>de</strong>ntale <strong>du</strong> bassin Ouest <strong>Calédonien</strong> qui est coincé entre le<br />

bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk. La figure 3-34 montre que la bor<strong>du</strong>re <strong>de</strong><br />

ce bassin est constituée par <strong>de</strong>s blocs basculés vers l'Ouest (Fig. 3-35). Entre ces blocs, le<br />

remplissage sédimentaire en éventail indique un épiso<strong>de</strong> tectonique <strong>de</strong> type rifting. La<br />

disposition <strong>de</strong>s blocs entre eux indique qu’une phase compressive a rejoué le long <strong>de</strong>s<br />

anciennes failles nomales. La nature <strong>du</strong> substratum apparaît souligné par <strong>de</strong> courtes<br />

hyperboles <strong>de</strong> diffraction faisant penser à un plancher océanique.<br />

- 154 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

NE<br />

Fig. 3-34 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces LHRNC-C (campagne FAUST1, 1998). Localisation Fig. 3-24 ; I, II, III, IV<br />

et V : séquences sédimentaires ; exagération verticale : 12. La couverture sédimentaire <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie,<br />

épaisse en moyenne <strong>de</strong> 3 s.t.d., est constituée <strong>de</strong>s cinq séquences sédimentaires et atteint 3000m <strong>de</strong> puissance. Elle<br />

repose sur le plancher <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie à 6.8 s.t.d., soit 5700m, <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. La séquence présente<br />

au centre <strong>du</strong> bassin une figure <strong>de</strong> type anticlinal <strong>de</strong> compensation marquant l'effet local d'une faille normale. Un réflecteur<br />

profond situé entre 8.5 et 9 s.t.d. peut-être interprété comme représentant la discontinuité <strong>de</strong> Mohorovicic située<br />

aux environs <strong>de</strong> 12500m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. L'épaisseur <strong>de</strong> la croûte d'environ 7km confirmerait son caractere océanique.<br />

- 155 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

W<br />

0<br />

2<br />

4<br />

s.t.d.<br />

6<br />

8<br />

300<br />

Fig. 3-35 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces AUS103 (campagne Austra<strong>de</strong>c, 1972). Localisation Fig. 3-24 ; I, II, III, IV,V:<br />

séquences sédimentaires ; A, A', B, C : limites entre les séquences ; exagération verticale : 3. La limite entre la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Norfolk et le bassin <strong>de</strong>s Loyauté est marquée par un écaillage <strong>du</strong> substratum <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté.<br />

- 156 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Au Sud <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Terre, aux environs <strong>de</strong> 23°10S, la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk se dédouble, les<br />

données <strong>de</strong> sismique permettent <strong>de</strong> distinguer une structuration différente entre les <strong>de</strong>ux<br />

« digitations » (Fig. 3-36). Le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk s.s. est couvert par une séquence<br />

sédimentaire consolidée comme le suggère la figure 3-37.<br />

Fig. 3-36 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces NC9 (campagne Gulf, 1972). Localisation Fig. 3-24 ; exagération<br />

verticale : 3. La limite entre la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk et le bassin <strong>de</strong>s Loyauté est marquée par un écaillage <strong>du</strong><br />

substratum <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté.<br />

- 157 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Fig. 3-37 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces LHRNC-C (campagne FAUST1, 1998). Localisation Fig. 3-24 ; I, II, III, IV<br />

et V : séquences sédimentaires ; exagération verticale : 12. La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk, qui supporte la Nouvelle-Calédonie est<br />

marquée par une surface d'érosion indiquant une pério<strong>de</strong> d'émersion située entre l'Eocène supérieur et l'Oligocène supérieur.<br />

La couverture sédimentaire <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté, complète et constituée <strong>de</strong>s cinq séquences sédimentaires,<br />

d'âge Crétacé inférieur à Actuel à l'Ouest, s'amincit vers l'Est où seules les séquences d'âge Eocène supérieur à Actuel<br />

sont reconnues. Une succession d'écailles <strong>du</strong> substratum <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté se sont mises en place, in situ dans le<br />

bassin, <strong>du</strong>rant le dépôt <strong>de</strong>s séquences III et II. Des déformations compressives sont ainsi mises en évi<strong>de</strong>nce entre le Paléocène<br />

et l'Eocène supérieur. Le paroxysme <strong>de</strong> la déformation étant d'âge Eocène supérieur et contemporain <strong>de</strong> l'ob<strong>du</strong>ction<br />

<strong>de</strong>s ophiolites <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie.<br />

- 158 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Le substratum <strong>de</strong> la digitation située à l’Est <strong>du</strong> sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk est <strong>de</strong><br />

topographie plane i<strong>de</strong>ntifié à 0.5 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. La nature <strong>de</strong> ce substratum semble être<br />

<strong>de</strong> type sédimentaire (Fig. 3-38).<br />

Le substratum <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté présente les caractéristiques <strong>de</strong> type plancher océanique<br />

comme il était déjà défini dans la partie Est Calédonie (Fig. 3-39). Une « ri<strong>de</strong> acoustique »,<br />

dont le sommet est i<strong>de</strong>ntifié à 3.4 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur semble avoir déformé la couverture<br />

sédimentaire. Elle sépare en <strong>de</strong>ux parties le bassin <strong>de</strong>s Loyauté (Fig. 3-33).<br />

La partie occi<strong>de</strong>ntale <strong>du</strong> bassin est caractérisée par <strong>de</strong>s remontées <strong>de</strong> socle acoustique qui se<br />

présentent sous différentes formes (Fig. 3-38) : 1/ <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> type plate-forme<br />

carbonatée qui semblent-il n’ont pas déformé la séquence I.; 2/ <strong>de</strong>s blocs couverts <strong>de</strong><br />

sédiments consolidés et basculés traversés par <strong>de</strong>s intrusions volcaniques ; 3/ <strong>de</strong>s édifices<br />

volcaniques ; 4/ <strong>de</strong>s remontées <strong>de</strong> socle mises en place selon le jeu <strong>de</strong> failles inverses (Fig. 3-<br />

35 et 3-37). La continuité observée entre le plancher océanique et ces remontées <strong>de</strong><br />

substratum suggère un écaillage <strong>du</strong> plancher océanique. Ces remontées semblent correspondre<br />

à certains reliefs sous-marins i<strong>de</strong>ntifiés en bathymétrie, <strong>de</strong> taille relativement ré<strong>du</strong>ite, ne<br />

dépassant pas 50km <strong>de</strong> longueur, et étroits, étirés selon une orientation Nord-Sud.<br />

La partie orientale <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté est marquée par un axe situé le long <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

Loyauté pouvant atteindre 6 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur (Fig. 3-33).<br />

Le substratum <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté apparaît sous une forme d’une « ri<strong>de</strong> acoustique »,<br />

marquée par l’isochrone 4 s.t.d., i<strong>de</strong>ntique à celle décrite dans le paragraphe consacré à la<br />

Zone Est Calédonie. Le sommet <strong>de</strong> cette ri<strong>de</strong> est marqué par <strong>de</strong>s réflecteurs relativement<br />

continus faisant penser à un socle <strong>de</strong> type sédimentaire. La carte <strong>de</strong>s isochrones indique<br />

l’existence d’édifices tabulaires et <strong>de</strong> pointements volcaniques sur la ri<strong>de</strong>. Les édifices<br />

marqués par <strong>de</strong>s sommets <strong>de</strong> topographie plane, sont couverts par <strong>de</strong>s réflecteurs continus et<br />

<strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong> caractéristiques <strong>de</strong> plateaux carbonatés (Fig. 3-39). Nous constatons que<br />

tous les édifices culminent en moyenne entre 0.8 et 1.2 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Il semblerait que<br />

ces plateaux carbonatés puissent être comparer aux édifices que nous avons i<strong>de</strong>ntifié au Nord<br />

<strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté. La formation <strong>de</strong>s plateformes carbonatées suggère qu’à un moment<br />

donnée <strong>de</strong> leur existence ces édifices se sont trouvés émergés, affleurants. Le fait <strong>de</strong> trouver<br />

ces plateaux à <strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1000 m pourrait indiquer que la ri<strong>de</strong> a subsidé <strong>de</strong><br />

façon sensible <strong>de</strong>puis leur formation. Des édifices volcaniques ont observés entre les édifices<br />

tabulaires (Fig. 3-39). La fraîcheur <strong>de</strong>s relief <strong>de</strong> ces pointements semble indiquer une<br />

formation en contexte marin. Ils traversent la couverture sédimentaire en la déformant sur<br />

plus <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong> son épaisseur.<br />

- 159 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Fig. 3-38 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces LHRNC-C (campagne FAUST1, 1998). Localisation Fig. 3-24 ; I, II, III, IV<br />

et V : séquences sédimentaires ; exagération verticale : 12. La couverture sédimentaire <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté, complète<br />

et constituée <strong>de</strong>s cinq séquences sédimentaires d'âge Crétacé inférieur à Actuel. Des mouvements <strong>de</strong> surrection verticale<br />

<strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et <strong>de</strong>s écailles <strong>de</strong> substratum <strong>du</strong> plancher <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté sont mis en évi<strong>de</strong>nce par la déformation<br />

<strong>de</strong> la couverture sédimentaire.<br />

- 160 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Fig. 3-39 : Profil <strong>de</strong> sismique monotrace Z1-PR46 (campagne ZoNéCo 1, 1996). Localisation Fig. 3-24 ; exagération<br />

verticale : 13. La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté est constituée d'édifices volcaniques recouverts <strong>de</strong> plateaux carbonatés. Ces édifices<br />

ont donc été sub-affleurants <strong>du</strong>rant une certaine pério<strong>de</strong> située entre l'Eocène supérieur et l'Oligocène supérieur.<br />

- 161 -<br />

1<br />

3<br />

s.t.d.<br />

5


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Nous distinguons sur la carte <strong>de</strong>s isochrones <strong>du</strong> socle acoustique <strong>de</strong> la Zone Sud Calédonie<br />

(Fig. 3-33) un changement d’orientation <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s bassins, <strong>de</strong> N140 à<br />

N160/Nord-Sud, suggéré par un linéament transverse d’orientation N080. Ce changement est<br />

i<strong>de</strong>ntifié entre 23°20S et 22°40S sur les ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Norfolk et <strong>de</strong>s Loyauté. Dans la région située<br />

au Nord <strong>de</strong> ces latitu<strong>de</strong>s, qui correspond à la terminaison méridionale <strong>de</strong> la zone<br />

précé<strong>de</strong>mment décrite, nous retrouvons le parallélisme existant entre la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk, le<br />

bassin <strong>de</strong>s Loyauté et la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté, l’ensemble étant orienté N140. Dans la région<br />

située au Sud, les directions structurales sont divergentes et passent à Nord-Sud pour la ri<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> Norfolk, N170-N160 pour le bassin <strong>de</strong>s Loyauté et N160 pour la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway.<br />

Dans le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, nous avons mis en évi<strong>de</strong>nce l’existence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ri<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> socle. Ces ri<strong>de</strong>s, d'orientation N160 à Nord-Sud, sont décalées par un linéament transverse<br />

d'orientation N060.<br />

Le substratum <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk apparaît structuré en « marches d’escalier » à regard vers<br />

le Sud. En effet, trois approfondissement brutaux ont été observés aux environs <strong>de</strong> 23°10S,<br />

24°10S et 25°30S soulignés par <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts transverses respectivement N080, N060 et Est-<br />

Ouest et guidant <strong>de</strong>s dénivelés compris entre 0.8 et 1 s.t.d. d’amplitu<strong>de</strong>. Le dédoublement <strong>de</strong><br />

la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk que nous avons i<strong>de</strong>ntifié sur les profils <strong>de</strong> sismique s’étend entre 22°30S et<br />

23°30S (Fig. 3-33). Cette « digitation » <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> passe <strong>de</strong> N140 à Nord-Sud au Sud <strong>de</strong><br />

23°10S.<br />

Le changement d’orientation, <strong>de</strong> N140 à N160, <strong>du</strong> substratum <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté est<br />

matérialisé par une remontée <strong>de</strong>s isochrones formant un plateau d'orientation N050. Des hauts<br />

topographiques, d’orientation i<strong>de</strong>ntique culminent à 0.8 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. La région située<br />

au Nord <strong>du</strong> changement d’orientation est caractérisée par un resserrement <strong>de</strong>s isochrones qui<br />

délimite un bassin large <strong>de</strong> 50 km. La région située au Sud est marquée par une « ri<strong>de</strong> » <strong>de</strong><br />

socle acoustique, culminant à 3.4 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, qui la sépare en une partie occi<strong>de</strong>ntale<br />

et une partie orientale. Au Sud <strong>de</strong> 24°S, le substratum est constitué <strong>de</strong> bassins isolés atteignant<br />

4.6 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, d'orientation N160. Le substratum <strong>de</strong> la partie orientale <strong>du</strong> bassin est<br />

d'orientation générale N160. Un linéament transverse N080 décale vers l'Ouest l'axe <strong>du</strong> bassin<br />

<strong>de</strong>s Loyauté aux environs <strong>de</strong> 24°30S.<br />

Le substratum <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté passe <strong>de</strong> N140 à N160 au Sud <strong>de</strong> 22°30S. Le segment<br />

situé au Nord, d’orientation N140, entre en collision avec l'arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s aux<br />

environs <strong>de</strong> 22°S. Sur le segment situé au Sud, les édifices, d’orientation Nord-Sud à N020,<br />

constituant la ri<strong>de</strong> sont alignés selon une direction N160. A 23°30S, la forme sigmoï<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

édifices indique l’effet d’une acci<strong>de</strong>nt d’orientation N080 à jeux senestre.<br />

- 162 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Le substratum <strong>du</strong> bassin Sud Fidjien est observé entre 23°40S et 25°30S. L’axe <strong>du</strong> bassin, qui<br />

atteint 6.2 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur moyenne, semble longer le flanc oriental <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

Loyauté. Deux édifices, déjà i<strong>de</strong>ntifiés en bathymétrie, sont allongés selon une direction<br />

N070.<br />

En conclusion, les structures reconnues dans la Zone Est et Sud Calédonie sont constituées <strong>de</strong><br />

différents types <strong>de</strong> substratum. La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk peut être considérée comme étant n<br />

fragment <strong>de</strong> croûte continentale, qui a été traversé par <strong>de</strong>s pointements volcaniques et sur<br />

lequel <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> croûte océanique ont été charriés. La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté se présente<br />

comme un alignement d’édifices volcaniques mis en place selon <strong>de</strong>ux phases <strong>de</strong> volcanisme.<br />

Le plancher <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté, <strong>de</strong> nature océanique, présente sur sa partie occi<strong>de</strong>ntale,<br />

entre 22°45S-24°S, <strong>de</strong> remontées <strong>de</strong> socle d’orientation Nord-Sud.<br />

II-2.2 La couverture sédimentaire<br />

La couverture sédimentaire <strong>de</strong> la Zone Est Calédonie est constituée <strong>de</strong> cinq séquences<br />

sédimentaires. Nous avons distingué ces séquences par corrélation avec les interprétations <strong>de</strong>s<br />

profils <strong>de</strong> sismique multitraces <strong>de</strong> la Zone Ouest Calédonie. Les données <strong>de</strong> sismique<br />

réfraction réalisées dans le bassin <strong>de</strong>s Loyauté (campagne NOVA, 1972) suggèrent trois<br />

échelles <strong>de</strong> valeur <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> propagation <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s. La première est <strong>de</strong> 2.1 km/s, la<br />

secon<strong>de</strong> varie entre 2.9 et 3.0 km/s et la troisième entre 4.7 et 4.9 km/s. Ces valeurs suivent<br />

les estimations théoriques formulées pour <strong>de</strong>s séquences <strong>de</strong> sédiments meubles à consolidés.<br />

Les vitesses choisies dans la zone Ouest Calédonie nous semblent suffisamment cohérentes<br />

avec ces valeurs. C’est pourquoi, par souci d’homogénéité, nous appliquerons <strong>de</strong>s vitesses<br />

i<strong>de</strong>ntiques à savoir : 2.2 km/s pour les séquences I et II ; 3 km/s pour la séquence III ;<br />

3.5 km/s pour la séquence IV et 4 km/s pour la séquence V. Ces épaisseurs ainsi obtenues,<br />

resteront purement indicatives et n’auront pour effet que <strong>de</strong> formuler <strong>de</strong>s ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur<br />

relatifs <strong>de</strong>s séquences.<br />

II-2.2.1 La séquence V<br />

Cette séquence est à la fois présente dans les bassins <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, Ouest<br />

<strong>Calédonien</strong> et <strong>de</strong>s Loyauté. Nous l’i<strong>de</strong>ntifions, dans le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie entre les<br />

remontées <strong>du</strong> socle acoustique (Fig. 3-34 et 3-35) et dans le bassin Ouest <strong>Calédonien</strong> sur<br />

0.3 s.t.d. d’épaisseur (600 m) (Fig. 3-34). Elle apparaît clairement dans l’ensemble <strong>du</strong> bassin<br />

<strong>de</strong>s Loyauté (Fig. 3-28, 3-29, 3-27, 3-37), d’épaisseur constante aux environs <strong>de</strong> 0.5 s.t.d.<br />

(2000 m). Elle suit les basculements <strong>du</strong> substratum dans la partie septentrionale <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s<br />

Loyauté et apparaît déformée par les remontées <strong>de</strong> socle acoustique dans la partie<br />

méridionale. Nous noterons que dans cette partie méridionale, la séquence V diminue en<br />

- 163 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

épaisseur et peut même ne plus être i<strong>de</strong>ntifiée entre les écailles situées les plus à l’Ouest<br />

(Fig. 3-36).<br />

Nous avons montré que le substratum <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Norfolk et <strong>de</strong>s Loyauté était caractérisé par<br />

un aspect <strong>de</strong> couverture sédimentaire consolidée (Fig. 3-30 et 3-35). Il est envisageable<br />

d’attribuer ce caractère à la présence <strong>de</strong> la séquence V. Sur les <strong>de</strong>rniers profils réalisés dans la<br />

zone lors <strong>de</strong> la campagne FAUST (1998), la limite inférieure <strong>de</strong> la série sédimentaire couvrant<br />

le sommet <strong>du</strong> substratum est i<strong>de</strong>ntifiée (Fig. 3-37). Cette séquence semble présenter <strong>de</strong>s<br />

termes antérieurs à la séquence V reconnue dans les bassins, comme nous l’avions déjà<br />

constaté sur le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe. Nous la distinguerons <strong>de</strong> la séquence V<br />

observée dans les bassin en la qualifiant <strong>de</strong> « séquence VI ».<br />

II-2.2.2 La séquence IV<br />

La séquence IV a été reconnue dans les bassins <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, Ouest <strong>Calédonien</strong> et<br />

<strong>de</strong>s Loyauté. Elle apparaît dans <strong>de</strong>s proportions plus importantes dans le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-<br />

Calédonie, où elle peut atteindre 0.8 s.t.d. d'épaisseur (1400 m) que dans le bassin <strong>de</strong>s<br />

Loyauté, où elle est i<strong>de</strong>ntifiée sur 0.6 s.t.d. (1000 m) d’épaisseur ou dans le bassin Ouest<br />

<strong>Calédonien</strong> où parfois elle peut être difficilement dissociable <strong>de</strong> la séquence V (Fig. 3-28, 3-<br />

29, 3-30, 3-35 et 3-37). Les observations que nous avons formulé en ce qui concerne la<br />

déformation <strong>de</strong> la séquence V dans le bassin <strong>de</strong>s Loyauté s’avèrent valables pour la séquence<br />

IV. Elle suit les basculements <strong>du</strong> socle acoustique et <strong>de</strong> la séquence V et son épaisseur<br />

diminue vers l’Ouest dans la partie méridionale <strong>du</strong> bassin.<br />

Elle est absente sur le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk, en raison d’un non-dépôt, ou à l’effet<br />

d’une pério<strong>de</strong> d’érosion (Fig. 3-35 à 3-37) Le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> étant marqué par une surface<br />

d’érosion, c’est cette éventualité qui sera retenue.<br />

Il apparaît sur la figure 3-30 que la séquence IV est i<strong>de</strong>ntifiée sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté sur<br />

0.5 s.t.d. d’épaisseur.<br />

II-2.2.3 La séquence III<br />

La séquence III est caractérisée par <strong>de</strong>s variations d’épaisseur dans les bassins <strong>de</strong> Nouvelle-<br />

Calédonie, Ouest <strong>Calédonien</strong> et <strong>de</strong>s Loyauté. Dans le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, la<br />

séquence atteint 0.6 s.t.d. d'épaisseur (900 m) (Fig. 3-35). Ces variations d’épaisseur évoquent<br />

un environnement à paléo-reliefs marqués. Cette séquence apparaît, <strong>de</strong> même que les<br />

séquence sous-jacentes, déformée par la remontée <strong>de</strong> la « ri<strong>de</strong> acoustique ». Son épaisseur est<br />

presque nulle sur le sommet <strong>de</strong> la structure.<br />

- 164 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Dans le bassin Ouest <strong>Calédonien</strong>, la séquence s’épaissit vers l’Ouest et atteint au pied <strong>de</strong> la<br />

bor<strong>du</strong>re occi<strong>de</strong>ntale <strong>du</strong> bassin 0.6 s.t.d. d’épaisseur (900 m). Elle est disposée en éventail<br />

entre les blocs constituant la bor<strong>du</strong>re occi<strong>de</strong>ntale <strong>du</strong> bassin. Mais un basculement postérieur<br />

<strong>de</strong> la séquence indique que <strong>de</strong>s effets compressifs ont provoqué une surrection <strong>de</strong> la bor<strong>du</strong>re<br />

par le jeu <strong>de</strong> failles inverses.<br />

Dans le bassin <strong>de</strong> Loyauté, la séquence est marquée par un épaississement <strong>de</strong> 0.5 à 0.8 s.t.d.<br />

(750 à 1200 m) vers le Sud (Fig. 3-29, 3-30 et 3-37). De plus dans la partie méridionale <strong>du</strong><br />

bassin le dépôt centre <strong>de</strong> la séquence est situé le long <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté (Fig. 3-37). La<br />

figure 3-41 nous permet d’attirer l’attention sur le fait que l’ensemble <strong>de</strong>s séquences III , IV et<br />

V est déformée par les remontées <strong>de</strong> substratum.<br />

Fig. 3-40 : Profil <strong>de</strong> sismique monotrace Z3-PR39 (campagne ZoNéCo 3, 1996). Localisation Fig. 3-24 ; I, II,<br />

III, IV, V : séquences sédimentaires ; A, A’, B, C : limites entre les séquences ; exagération verticale : 10. La<br />

ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté est marquée par <strong>de</strong>ux phases <strong>de</strong> volcanisme. La première phase, supposée être situé d’après<br />

la déformation <strong>de</strong> la couverture sédimentaire entre le Paléocène et l’Eocène supérieur, à permis la formation<br />

<strong>de</strong> gros édifices tabulaires. La secon<strong>de</strong> phase, plus récente, est située entre le Miocène inférieur et le<br />

Miocène supérieur et peut être corrélée au volcanisme i<strong>de</strong>ntifié sur l’île <strong>de</strong> Maré et datée à 9 Ma par<br />

Baubron et al., 1976.<br />

- 165 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

La séquence IV est difficilement i<strong>de</strong>ntifiable sur le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk mais<br />

reconnue sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté sur 0.2 s.t.d. (300 m) d’épaisseur. Elle est plissée, déformée<br />

par une surrection <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté que nous pouvons considérer comme postérieur au<br />

dépôt <strong>de</strong> la séquence.<br />

Fig. 3-41 : Profil <strong>de</strong> sismique monotrace Z3-PR27 (campagne ZoNéCo 3, 1996). Localisation Fig. 3-24 ; I, II,<br />

III, IV, V : séquences sédimentaires ; A, A’, B, C : limites entre les séquences ; exagération verticale : 10.<br />

Des mouvements <strong>de</strong> surrection <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté sont mis en évi<strong>de</strong>nce par une déformation <strong>de</strong><br />

l’ensemble <strong>de</strong>s séquences sédimentaires V à II et semblent <strong>de</strong> ce fait être situés entre le Paléocène et<br />

l’Oligocène supérieur.<br />

II-2.2.4 La séquence II<br />

La séquence II présente un aspect comparable à celui <strong>de</strong> la Zone Ouest Calédonie. Elle est<br />

d’épaisseur maximale dans les bassins, et se biseaute au contact <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s autres<br />

remontées <strong>de</strong> substratum.<br />

Dans le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, la séquence peut atteindre 0.4 s.t.d. (440 m)<br />

d’épaisseur (Fig. 3-34). Elle n’est pas i<strong>de</strong>ntifiée sur le sommet <strong>de</strong>s « ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> socle<br />

acoustique » observées dans le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie.<br />

- 166 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Nous l’observons dans le bassin Ouest <strong>Calédonien</strong> où elle apparaît déformée par la remontée<br />

<strong>de</strong> la bor<strong>du</strong>re occi<strong>de</strong>ntale <strong>du</strong> bassin (Fig. 3-34 et 3-35).<br />

Dans la partie la moins profon<strong>de</strong> <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté, la séquence s’épaissit vers l’Est au<br />

pied <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et passe <strong>de</strong> 0.2 à 0.4 s.t.d (220 à 440 m) d’épaisseur (Fig. 3-39).<br />

Dans la partie méridionale <strong>du</strong> bassin, l’épaississement <strong>de</strong> la séquence est inverse orienté vers<br />

la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk où elle peut atteindre 0.6 s.t.d. d’épaisseur (660 m) (Fig. 3-38). Dans la<br />

partie septentrionale <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté, on observe un épaississement important <strong>de</strong> la<br />

séquence qui peut atteindre 0.7 s.t.d. (770 m) d’épaisseur compris entre les latitu<strong>de</strong>s 20°S et<br />

22°S (Fig. 3-38). Il illustre le fait que le dépôt <strong>de</strong> la séquence II est localement influencé <strong>de</strong><br />

façon significative par l’érosion <strong>de</strong> reliefs avoisinants.<br />

La séquence II est remplacée sur le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk par une surface d’érosion<br />

marquée par le réflecteur A.<br />

Elle est i<strong>de</strong>ntifiée sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté mais avec une épaisseur variable comprise entre 0.2<br />

et 0.5 s.t.d. (220 à 550 m). Il semblerait d’après la figure 3-30 qu’elle puisse être latéralement<br />

remplacée par une surface érosive, ou par une absence <strong>de</strong> sédimentation, puisque nous<br />

observons sur cette figure le contact directe entre la séquence I et la séquence III.<br />

II-2.2.5 La séquence I<br />

La séquence I a été i<strong>de</strong>ntifiée sur l’ensemble <strong>de</strong>s structures constituants la Zone Est<br />

Calédonie, à l’exception <strong>de</strong>s plateaux rhodolitiques <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté.<br />

Elle s'épaissit au pied <strong>de</strong> la bor<strong>du</strong>re occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie jusqu'à 1 s.t.d.<br />

(1100 m) d'épaisseur. Des figures progradantes vers le centre <strong>du</strong> bassin indiquent un apport<br />

sédimentaire en provenance <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Terre. La base <strong>de</strong> la séquence est horizontale<br />

i<strong>de</strong>ntifié à 5.6 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur et remonte en direction <strong>de</strong> la marge Est <strong>Calédonien</strong>ne à<br />

4 s.t.d. <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. La séquence I passe, vers le Sud, <strong>de</strong> 0.2 s.t.d. à 1.4 s.t.d. d’épaisseur<br />

(220 à 1500 m).<br />

Dans le bassin Ouest <strong>Calédonien</strong>, la séquence semble d’épaisseur constante <strong>de</strong> 0.5 s.t.d. en<br />

moyenne (550 m). Nous avons observé que la limite entre le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et<br />

le bassin Ouest <strong>Calédonien</strong> est marqué par <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> blocs basculés repris en système<br />

compressif (cf § III-2.1). La base <strong>de</strong> la séquence, horizon A, est déformée au pied oriental <strong>de</strong><br />

la bor<strong>du</strong>re (Fig. 3-35) ce qui contraint la phase <strong>de</strong> tectonique compressive pendant le dépôt <strong>de</strong><br />

la base <strong>de</strong> la séquence. Cependant, aux environs <strong>de</strong> 25°30S, la couverture sédimentaire est<br />

déformée sur toute son épaisseur, séquence I comprise, laissant transparaître les effets d’une<br />

tectonique récente voire sub-actuelle (Fig. 3-34).<br />

- 167 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Dans le bassin <strong>de</strong>s Loyauté, l’épaisseur <strong>de</strong> la séquence I passe <strong>de</strong> 1 s.t.d. (1100 m) dans la<br />

partie septentrionale à 0.5 s.t.d. (550 m) dans la partie méridionale (Fig. 3-38), en relation<br />

probable avec la distance <strong>de</strong> la zone d’apport <strong>de</strong> sédiments. Dans la partie septentrionale <strong>du</strong><br />

bassin, les réflecteurs internes <strong>de</strong> la séquence sont sub-horizontaux et déposés en onlap sur les<br />

séries sous-jacentes inclinées au pied <strong>de</strong> la marge Est <strong>Calédonien</strong>ne (Fig. 3-30). L’obliquité<br />

entre les séquences suggère que le dépôt <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière séquence est postérieur au<br />

basculement <strong>de</strong>s séquences sous-jacentes. La partie méridionale <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté est<br />

constituée par <strong>de</strong>s remontées <strong>de</strong> socle isolants <strong>de</strong>s bassins sur sa moitié occi<strong>de</strong>ntale et par un<br />

bassin unique sur sa moitié orientale. La séquence I présente une épaisseur relativement<br />

constante <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0.5 s.t.d., soit 550 m dans l’ensemble <strong>de</strong>s bassins. Elle diminue en<br />

épaisseur sur les remontées <strong>de</strong> socle, sur lesquelles elle ne fait plus que 0.2 s.t.d. (220 m)<br />

d’épaisseur. Dans la partie orientale <strong>du</strong> bassin la séquence I est déformée. Il ressort <strong>de</strong> la<br />

figure 3-42 que la série est subdivisée en <strong>de</strong>ux sous-unités et que les variations d’épaisseur<br />

semblent en fait absorbées par l’unité inférieure.<br />

Dans les bassins Nord Loyauté et Sud Fidjien, la séquence varie entre 0.5 et 0.7 s.t.d.<br />

d’épaisseur et repose directement sur un substratum <strong>de</strong> type plancher océanique.<br />

La séquence semble, sur le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk, s’épaissir <strong>de</strong> part et d’autre <strong>de</strong> la<br />

Nouvelle-Calédonie et passe <strong>de</strong> 0.2 s.t.d. (220 m) d’épaisseur à proximité <strong>de</strong> l’île (Fig. III-<br />

2.4) à 0.8 s.t.d. (880 m) d’épaisseur au Sud <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> (Fig. 3-35). La limite basale <strong>de</strong> la<br />

séquence correspond à une surface érosive, marquée par l’horizon A. De ce fait, elle peut être<br />

posée soit directement sur le socle acoustique, soit sur les séquences antérieures.<br />

Sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté, la séquence I est située entre les édifices sur environ 0.5 s.t.d. (550 m)<br />

d’épaisseur (Fig. 3-29, 3-30 et 3-32). La figure 3-40 montre que les intrusions volcaniques<br />

i<strong>de</strong>ntifiés se sont mises en place <strong>de</strong> façon contemporaine <strong>du</strong> dépôt <strong>de</strong> la moitié inférieure <strong>de</strong> la<br />

séquence I.<br />

II-2.2.6 Conclusion<br />

Les données <strong>de</strong> sismique <strong>de</strong> la Zone Est et Sud Calédonie nous permettent <strong>de</strong> suggérer la<br />

nature et la structure <strong>du</strong> substratum <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, <strong>de</strong>s Loyauté, Nord<br />

Loyauté et Sud Fidjien et <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Norfolk et <strong>de</strong>s Loyauté ainsi que <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce<br />

l’agencement, la répartition et la déformation <strong>de</strong> la couverture sédimentaire.<br />

Le socle acoustique <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, <strong>de</strong>s Loyauté, Nord Loyauté et Sud<br />

Fidjien présente <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> croûte océanique. La couverture sédimentaire <strong>de</strong>s<br />

bassins <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et <strong>de</strong>s Loyauté est i<strong>de</strong>ntique et constituée <strong>de</strong> cinq séquences<br />

sédimentaires. Les bassins Nord Loyauté et Sud Fidjien montrent un remplissage ne<br />

comprenant que la séquence superficielle.<br />

- 168 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Dans le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, la discontinuité <strong>du</strong> Moho apparaît entre 8.5 et 9 s.t.d.<br />

<strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur (Fig. 3-34) (Van <strong>de</strong> Beuque et al., 1998b). La couverture sédimentaire, épaisse<br />

en moyenne <strong>de</strong> 3 s.t.d., atteint 3000 m <strong>de</strong> puissance sur un plancher océanique à 6.8 s.t.d. <strong>de</strong><br />

profon<strong>de</strong>ur soit 5700 m, ainsi le Moho se situe aux environs <strong>de</strong> 12500 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur ce qui<br />

confirme la nature océanique <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie.<br />

Fig. 3-42 : Profil <strong>de</strong> sismique monotrace Z1-PR29 (campagne ZoNéCo1, 1993). Localisation Fig. 3-24 ; I, II :<br />

séquences sédimentaires ; exagération verticale : 12. La séquence sédimentaire I, d’âge Oligocène supérieur<br />

à Actuel, est subdivisée en <strong>de</strong>ux sous-unités. La déformation <strong>de</strong> l’unité inférieur est d’âge supposée<br />

Oligocène supérieur à Miocène moyen.<br />

- 169 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Dans le bassin Ouest <strong>Calédonien</strong>, dont le substratum semble <strong>de</strong> nature océanique, la<br />

couverture sédimentaire est constituée <strong>de</strong>s cinq séquences sédimentaires comparables à celles<br />

i<strong>de</strong>ntifiées dans le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie. Ce qui revient à considérer ce bassin<br />

comme un bassin océanique perché. Nous <strong>de</strong>vons <strong>de</strong> ce fait revenir sur la coupe présentée<br />

dans l’article (Van <strong>de</strong> Beuque et al., 1998b) ou nous avions attribué une nature continentale<br />

au substratum <strong>de</strong> ce bassin.<br />

Aux environs <strong>de</strong> 22°S, le substratum <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté est surélevé au niveau <strong>du</strong><br />

changement d’orientation <strong>du</strong> bassin, où l’axe passe <strong>de</strong> N140 dans sa partie septentrionale à<br />

N160 dans sa partie méridionale. La couverture sédimentaire est, à cette endroit, la plus mince<br />

et ne fait que 2.7 s.t.d. d’épaisseur, où la séquence I atteint déjà 1 s.t.d. d’épaisseur. Dans la<br />

partie septentrionale, la couverture sédimentaire est sensiblement la plus épaisse et peut<br />

atteindre 4 s.t.d. <strong>de</strong> puissance. Dans la partie méridionale, <strong>de</strong>s remontées <strong>de</strong> socle acoustique<br />

le long <strong>de</strong> la marge orientale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk semblent correspondre à un écaillage <strong>du</strong><br />

substratum <strong>du</strong> bassin contrôlé par un système <strong>de</strong> failles inverses. La couverture sédimentaire<br />

s’amincit progressivement sur ces structures d’Est en Ouest. alors que la séquence I gar<strong>de</strong> une<br />

épaisseur constante. Les séquences antérieures à la séquence superficielle sont basculées<br />

parallèlement aux remontées <strong>de</strong> socle tandis que la séquence I présente <strong>de</strong>s réflecteurs<br />

subhorizotaux. Ceci laisse supposer que le dépôt <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière séquence sédimentaire est<br />

postérieure à la remontée selon un jeu <strong>de</strong> failles inverses <strong>du</strong> substratum océanique.<br />

Les bassins Nord Loyauté et Sud Fidjien présentent un substratum <strong>de</strong> type océanique.<br />

L’épaisseur moyenne <strong>de</strong> la couverture sédimentaire y est comparable et ne dépasserait pas<br />

700 m ce qui suggère une origine commune.<br />

La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk est continue et présente les caractéristiques d’une plate forme sédimentaire<br />

ayant subi une pério<strong>de</strong> d’érosion. Il semblerait que le sommet <strong>du</strong> substratum <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> soit<br />

couvert par une série déposée antérieurement à la séquence V, la plus ancienne <strong>de</strong>s séquences<br />

i<strong>de</strong>ntifiées dans les bassins. De part et d’autre <strong>de</strong> l’île <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, la ri<strong>de</strong><br />

s’enfonce, couverte par la séquence I qui s’épaissit progressivement vers le Sud et peut<br />

atteindre jusqu’à 1 s.t.d. (1100 m) d ‘épaisseur. Il ressort <strong>de</strong>s cartes <strong>de</strong>s isochrones <strong>du</strong> socle<br />

acoustique que la direction Nord-Sud joue un rôle plus important que celui observé à partir<br />

<strong>de</strong>s données <strong>de</strong> bathymétrie. La ri<strong>de</strong> est marquée sur sa marge Nord-Est par <strong>de</strong>s écailles <strong>de</strong><br />

substratum que nous suggérons être <strong>de</strong> nature océanique, dont la mise en place <strong>de</strong> ces<br />

structures est comparable a celle <strong>de</strong>s structures reconnues dans la partie Sud-Ouest <strong>du</strong> bassin<br />

<strong>de</strong>s Loyauté le long <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk. La couverture sédimentaire i<strong>de</strong>ntifiée au Nord <strong>de</strong> la<br />

ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk est complète et consitutée <strong>de</strong>s cinq séqeunces sédimentaires i<strong>de</strong>ntifiées dans le<br />

bassin <strong>de</strong>s Loyauté. L’horizontalité <strong>de</strong> la séquence I indique que le dépôt n’a pas été déformé<br />

par la mise en place <strong>de</strong>s écailles et lui est donc postérieur. La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk se sépare en<br />

- 170 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

<strong>de</strong>ux aux environs <strong>de</strong> 22°S. Les structures correspon<strong>de</strong>nt au sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong>, à l’Ouest, et à<br />

une structure étroite, à l’Est, dont la mise en place est située entre les dépôts <strong>de</strong>s séquences II<br />

et I.<br />

La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté est une structure discontinue et constituée d’une succession d’édifices<br />

couverts par une plateforme carbonatée pouvant atteindre une centaine <strong>de</strong> mètres <strong>de</strong><br />

puissance. Cette plteaforme comparable à celle <strong>de</strong>s îles Ouvéa, Lifou et Maré met en évi<strong>de</strong>nce<br />

une pério<strong>de</strong> d’affleurement <strong>de</strong>s édifices. Le fait que ces plateaux soient actuellement situés<br />

aux environs <strong>de</strong> 1000 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur laisse à penser que la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté a connu <strong>de</strong>puis<br />

une subsi<strong>de</strong>nce sensible <strong>de</strong>puis la formation <strong>de</strong> la plateforme. La subsi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la partie<br />

méridionale à été plus importante que celle <strong>de</strong> la partie septentrionale, où les plateaux sont<br />

situés aux environs <strong>de</strong> 100 m et peuvent même être émergés. La couverture sédimentaire peut<br />

atteindre 2 s.t.d. d’épaisseur entre les guyots consituant la ri<strong>de</strong>. Les séquences V, IV et III sont<br />

i<strong>de</strong>ntifiées sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté. Ces trois séquences sont déformées, plissées. Cette<br />

déformation indique que la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté a été surélevée, par le jeu d’une tectonique<br />

compressive, <strong>de</strong> façon postérieure au dépôt <strong>de</strong> la séquence III. La séquence I, épaisse <strong>de</strong><br />

0.5 s.t.d., semble s’être déposée <strong>de</strong> façon homogène sur l’ensemble <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> et ne paraît pas<br />

déformée. La surrection <strong>du</strong> substratum <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> s’est faite antérieurement au dépôt <strong>de</strong> la<br />

séquence I et probablement <strong>de</strong> façon contemporaine au dépôt <strong>de</strong> la séquence II. Les<br />

pointements volcaniques déjà observés en bathymétrie ont déformé la couverture sédimentaire<br />

jusqu’à la moitié inférieure <strong>de</strong> la séquence I. L’alignement <strong>de</strong>s édifices est décalé par <strong>de</strong>s<br />

acci<strong>de</strong>nts transverses principalement orientés N040 dans la partie Nord <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> et N070-<br />

N080 dans la partie Sud.<br />

Le point marquant <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> sismique <strong>de</strong> la Zone Est et Sud Calédonie est<br />

basé sur l’observation <strong>de</strong> déformations sub-actuelles <strong>de</strong> la séquence I aux limites <strong>de</strong>s bassins<br />

et <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s, comme par exemple sur la bor<strong>du</strong>re occi<strong>de</strong>ntale <strong>du</strong> bassin Ouest <strong>Calédonien</strong> et au<br />

pied <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté. Nous avons suggéré dans la Zone Ouest Calédonie que la<br />

surrection <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe et la formation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway étaient le résultat<br />

d’une déformation intraplaque in<strong>du</strong>ite par la convergence <strong>de</strong>s plaques Australienne et<br />

Pacifique. De la même façon, la déformation <strong>de</strong> la couverture sédimentaire, reconnue à la<br />

limite <strong>du</strong> bassin et <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et <strong>de</strong> la bor<strong>du</strong>re<br />

<strong>du</strong> bassin Ouest <strong>Calédonien</strong>, serait la répercussion <strong>de</strong> la sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la plaque Australienne<br />

sous la plaque Pacifique, et <strong>de</strong> la collision entre la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-<br />

Hébri<strong>de</strong>s.<br />

- 171 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

II-3 Les données <strong>de</strong> gravimétrie et <strong>de</strong> magnétisme<br />

Les données <strong>de</strong> géophysique marine <strong>de</strong> la Zone Est et Sud Calédonie regroupent <strong>de</strong>puis 1967<br />

les informations <strong>de</strong> 30 campagnes intégrant <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> gravimétrie et 72 campagnes <strong>de</strong><br />

magnétisme. Ces campagnes ont été réalisées entièrement ou en partie dans la zone, certaines<br />

sont <strong>de</strong>s transits valorisés. Les données <strong>de</strong> gravimétrie ont été traitées pour donner les<br />

anomalies à l'air libre en <strong>domaine</strong> marin et les anomalies <strong>de</strong> Bouguer simple à terre (d=2.67)<br />

(Collot et al., 1987). Le calcul <strong>de</strong>s anomalies gravimétriques étant différent, nous dissocierons<br />

donc le contexte marin <strong>du</strong> contexte terrestre. La base <strong>de</strong> données <strong>de</strong> gravimétrie à terre<br />

comprend quelques 2000 mesures, réalisées par le centre ORSTOM <strong>de</strong> Nouméa, dont 500<br />

situées sur les îles Loyauté et quelques unes sur les îlots isolés <strong>de</strong> l’archipel <strong>de</strong>s Chesterfield.<br />

Les valeurs sont rapportées à la station <strong>de</strong> référence « Nouméa-ORSTOM », intégrée au<br />

réseau international <strong>de</strong> bases gravimétriques, définie aux coordonnées 22°18’10’S et<br />

166°27’20’’E à l’altitu<strong>de</strong> 4.75 m et go=978865.33 mGal. Les anomalies magnétiques ont été<br />

calculées dans le standard IGRF85. Les croisières qui présentaient encore <strong>de</strong>s incohérences<br />

aux intersections avec les autres campagnes ont été éliminées. Nous présenterons les données<br />

<strong>de</strong> gravimétrie et <strong>de</strong> magnétisme selon une partie Est Calédonie, comprise entre les latitu<strong>de</strong>s<br />

16°-22S, et une partie Sud Calédonie, entre 21°-26°10S.<br />

II-3.1 Les données <strong>de</strong> gravimétrie<br />

La couverture <strong>de</strong>s données d'anomalies gravimétriques à l'air libre <strong>de</strong> la Zone Est et Sud<br />

Calédonie caractérisent les différentes structures constituant la zone <strong>de</strong> façon homogène<br />

(Fig. 3-43). Les ri<strong>de</strong>s sont marquées par <strong>de</strong>s anomalies positives <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong> variant <strong>de</strong><br />

+120 à +180 mGal. Ces anomalies sont continues la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk et discontinues sur la ri<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s Loyauté. Les bassins sont marqués par <strong>de</strong>s anomalies gravimétriques <strong>de</strong> faible amplitu<strong>de</strong><br />

pouvant atteindre -30 à -40 mGal. Enfin la fosse <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s est marquée par une<br />

anomalie négative <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong>, comprise entre <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> -150 à –220 mGal. Une<br />

anomalie gravimétrique d’orientation N140 et pouvant atteindre –80 mGal, marque la côte<br />

Nord-Ouest <strong>Calédonien</strong>ne.<br />

La Zone Est Calédonie montre <strong>de</strong>s anomalies gravimétriques sur les ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Norfolk et <strong>de</strong>s<br />

Loyauté, d'orientation N150 à N140 au Sud <strong>de</strong> 20°S (Fig. 3-44).<br />

Les anomalies situées sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk atteignent la valeur <strong>de</strong> +150 mGal. Elles sont<br />

discontinues et grossièrement concentriques sur les récifs d'Entrecasteaux. Un massif situé à<br />

l'Est <strong>de</strong>s récifs, compris entre 18°15S et 18°30S, est marqué par une anomalie gravimétrique<br />

positive d'orientation N140. Ces anomalies se ferment a hauteur <strong>du</strong> Grand Passage. Au Sud,<br />

dans le Grand Lagon Nord entre 18°50S et 20°S, apparaissent <strong>de</strong>ux anomalies gravimétriques<br />

- 172 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

positives situées à l’Ouest et à l’Est, d'orientation respectivement N160 à N170 et <strong>de</strong> valeurs<br />

+110 et +120 mGal. Elles sont séparées par <strong>de</strong>s anomalies atteignant +80 mGal et semblent se<br />

prolonger jusqu’à 22°S, sur les flancs occi<strong>de</strong>ntal et oriental <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie,<br />

atteignant respectivement <strong>de</strong>s valeurs variant entre +100 et +180 mGal. La Nouvelle-<br />

Calédonie est marquée par <strong>de</strong>s valeurs d’anomalies <strong>de</strong> Bouguer simple <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong><br />

+50 mGal, et d'orientation principalement N140 (Fig. 3-45). Un maximum <strong>de</strong> +100 mGal est<br />

i<strong>de</strong>ntifié sur l’extrémité méridionale <strong>de</strong> l’île.<br />

Fig. 3-43 : Navigation <strong>de</strong>s campagnes intégrant <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> gravimétrie dans la Zone Est et Sud Calédonie.<br />

- 173 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Les linéations gravimétriques observées sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté, d'orientation N120 à N130,<br />

sont décalées vers l'Ouest par <strong>de</strong>s linéaments transverses principalement N040 (Fig. 3-43). La<br />

zone <strong>de</strong> collision entre la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s se situe aux<br />

environs <strong>de</strong> 22°S. Les segment <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> situés immédiatement au Sud <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> collision<br />

présentent <strong>de</strong>s anomalies d'orientation Nord-Sud, pouvant atteindre +130 mGal décalées par<br />

<strong>de</strong>s linéaments transverses d'orientation N070 à N080.<br />

Fig. 3-44 : Carte <strong>de</strong>s anomalies gravimétriques <strong>de</strong> la Zone Est Calédonie.<br />

L’extrémité septentrionale <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté, est marquée par une anomalie<br />

gravimétrique négative, variant <strong>de</strong> -50 à –110 mGal. La forme convexe vers le Nord-Ouest <strong>de</strong><br />

la linéation suit les orientations progressives <strong>de</strong> N020 à Est-Ouest, déjà définies à partir <strong>de</strong>s<br />

données <strong>de</strong> bathymétrie. Un linéament transverse, d’orientation N040 et centré sur 17°45S,<br />

décale <strong>de</strong> façon senestre ces anomalies gravimétriques. Le bassin <strong>de</strong>s Loyauté est marqué par<br />

l'isanomale <strong>de</strong> valeur "0" qui suit les orientations N150 puis N140 au Sud <strong>de</strong> 19°S. Des monts<br />

- 174 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

sous-marins situées, entre les latitu<strong>de</strong>s 18° et 19°S, le long <strong>de</strong> la côte orientale <strong>de</strong> la Nouvelle-<br />

Calédonie sont marquées par <strong>de</strong>s anomalies gravimétriques positives atteignant <strong>de</strong>s valeurs<br />

comprises entre +40 et +140 mGal d’orientation N140. La portion <strong>du</strong> bassin isolée entre ces<br />

anomalies et la côte <strong>Calédonien</strong>ne est caractérisé par une anomalie négative atteignant la<br />

valeur <strong>de</strong> –30 mGal. Deux édifices, <strong>de</strong> forme circulaire, situés dans le prolongement <strong>de</strong> ces<br />

monts sous-marins ont i<strong>de</strong>ntifiés aux environs <strong>de</strong> 19°S. Un seuil <strong>de</strong> valeur gravimétrique <strong>de</strong><br />

+20 mGal ferme la terminaison Sud <strong>de</strong> la partie septentrionale <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté aux<br />

environs <strong>de</strong> 22°10S. Ce seuil, d'orientation N070 est situé à 200 km au Sud <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong><br />

collision entre la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et l'arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s. La zone <strong>de</strong> collision est<br />

marquée par une diminution <strong>de</strong>s valeurs d'anomalies <strong>de</strong> -200 à –150 mGal et un décalage<br />

sénestre, déjà mis en évi<strong>de</strong>nce par Monzier et al. (1990).<br />

La portion Sud-Ouest <strong>du</strong> bassin Nord Fidjien est marquée par <strong>de</strong>s anomalies comprises entre<br />

les valeurs +50 à +80 mGal.<br />

Fig. 3-45: Carte <strong>de</strong>s anomalies gravimétriques <strong>de</strong> Bouguer (d=2.67) <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie.<br />

La Zone Sud Calédonie présente <strong>de</strong>s anomalies gravimétriques qui s'alignent grossièrement<br />

selon <strong>de</strong>s directions Nord-Sud et N160 respectivement sur les ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Norfolk et <strong>de</strong>s Loyauté<br />

(Fig. 3-46). Les anomalies gravimétriques i<strong>de</strong>ntifiées sur ces structures sont orientées entre<br />

N170 et N020.<br />

- 175 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk est couvert par les données <strong>de</strong> gravimétrie jusqu'à 24°S. Les<br />

valeurs d'anomalies observées sont faibles et ne dépassent pas +40 mGal. Elles semblent<br />

souligner une direction N110 aux environs <strong>de</strong> 23°20S.<br />

Les anomalies gravimétriques semblent différentes sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté. Elles atteignent<br />

<strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> +180 mGal et soulignent les édifices sous-marins déjà définis à partir <strong>de</strong>s<br />

données <strong>de</strong> bathymétrie. Ces anomalies font en moyenne 50 à 60 km. Elles sont <strong>de</strong> forme<br />

sigmoï<strong>de</strong> et leur orientation principale passe selon les édifices <strong>de</strong> N010, N170 à Nord-Sud.<br />

Des linéaments transverses, d'orientation N070, décalent les anomalies selon un jeu <strong>de</strong>xtre.<br />

Le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie est marqué par une anomalie gravimétrique négative,<br />

comprise entre 18°15S et 22°30S, qui atteint la valeur <strong>de</strong> –80 mGal. Elle est située au pied <strong>de</strong><br />

la côte ouest <strong>Calédonien</strong>ne et suit une orientation N140. Cette anomalie est interrompue au<br />

Sud par un linéament transverse, d'orientation N110, marqué par <strong>de</strong>s valeurs positives <strong>de</strong> +20<br />

à +30 mGal, situé dans le prolongement <strong>de</strong> celui décrit sur le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk.<br />

Le bassin <strong>de</strong>s Loyauté comprend <strong>de</strong>ux parties distinctes :<br />

La partie occi<strong>de</strong>ntale <strong>du</strong> bassin marquée par une anomalie positive <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong>,<br />

atteignant une valeur <strong>de</strong> +100 mGal, d’orientation N160. Elle souligne le dédoublement <strong>de</strong> la<br />

ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk observé en bathymétrie. Le changement d'orientation <strong>de</strong> cette anomalie est<br />

brutal, et situé précisément à 23°10S et 168°E, où la direction passe <strong>de</strong> N140 à Nord-Sud.<br />

Nous observons au sud <strong>de</strong> la partie occi<strong>de</strong>ntale <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s anomalies gravimétriques<br />

positives pouvant atteindre +90 mGal. Elles sont <strong>de</strong> tailles ré<strong>du</strong>ite ne dépassant pas 20 km <strong>de</strong><br />

large et sont d'orientation N160 et/ou Nord-Sud. Une diminution <strong>de</strong>s valeurs d'anomalies à<br />

+20 mGal, centrée sur 24°20S, marque une linéation transverse d'orientation N080 à Est-<br />

Ouest.<br />

La partie orientale <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté est marquée par une anomalie gravimétrique<br />

négative dont les valeurs ne dépassent pas -20 mGal et d'orientation N160 parallèle à la ri<strong>de</strong>.<br />

L'extrémité Nord-Ouest <strong>du</strong> bassin Sud Fidjien est marquée par <strong>de</strong>ux ri<strong>de</strong>s sous-marines<br />

soulignées par <strong>de</strong>s valeurs d'anomalies positives comprises entre +80 et +100 mGal et qui<br />

pourraient être considérées comme <strong>de</strong>s guyots. Elles sont d'orientation N080 et situées<br />

respectivement à 23°40S et 24°20S. La ri<strong>de</strong> la plus septentrionale se raccor<strong>de</strong> à un mont <strong>de</strong> la<br />

ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté. La bor<strong>du</strong>re occi<strong>de</strong>ntale <strong>du</strong> bassin Sud Fidjien est soulignée par un linéation<br />

négative <strong>de</strong> faible amplitu<strong>de</strong> n'excédant pas la valeur gravimétrique <strong>de</strong> -10 mGal. Elle est<br />

située au pied <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et d’orientation subméridienne.<br />

Les trois directions principales, N150, N140 et Nord-Sud, soulignées par les anomalies<br />

gravimétriques reprennent les directions marquées par la bathymétrie. La première est<br />

- 176 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

reconnue dans la portion septentrionale, au Nord <strong>de</strong> 20°30S, <strong>de</strong> la zone et concerne les ri<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> Norfolk et <strong>de</strong>s Loyauté et le bassin <strong>de</strong>s Loyauté. La secon<strong>de</strong> gui<strong>de</strong> ces structures sur une<br />

portion comprise entre les latitu<strong>de</strong>s 20°30S et 22°30S. La <strong>de</strong>rnière se situe au Sud <strong>de</strong> 22°30S.<br />

Elle marque le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk et les écailles <strong>de</strong> substratum reconnues dans la<br />

bor<strong>du</strong>re occi<strong>de</strong>ntale <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté le long <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk. Plus à l’Ouest, la<br />

direction <strong>de</strong> l’axe <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté et <strong>de</strong> l’alignement <strong>de</strong>s guyots constituant la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

Loyauté passe à N160.<br />

II-3.2 Les données <strong>de</strong> magnétisme<br />

La couverture <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> magnétisme couvre une surface i<strong>de</strong>ntique à celle définie par les<br />

données <strong>de</strong> gravimétrie (Fig. 3-47) sur la zone d’étu<strong>de</strong> selon la zone Est et la zone Sud<br />

Calédonie.<br />

La Zone Est Calédonie est comprise entre les latitu<strong>de</strong>s 17°S et 22°S (Fig. 3-48) Au Nord <strong>de</strong> la<br />

zone <strong>de</strong> collision, les ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Norfolk et <strong>de</strong>s Loyauté sont les structures principales.<br />

La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk est marquée par <strong>de</strong>s anomalies magnétiques d'orientation N140. Des<br />

linéations <strong>de</strong> faible amplitu<strong>de</strong>, atteignant <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> –200 nT, sont situées sur les récifs<br />

d'Entrecasteaux. Elles sont séparées <strong>de</strong>s anomalies à fort gradient centrées sur le Grand Lagon<br />

Nord par un seuil d'anomalies positives, <strong>de</strong> valeurs comprises entre +200 à +300 nT. Elles<br />

sont d'orientation N060 et situées sur le Grand Passage. La partie occi<strong>de</strong>ntale <strong>du</strong> Grand Lagon<br />

Nord <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie présente <strong>de</strong>ux anomalies magnétiques positives encadrant une<br />

anomalie négative <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong>, atteignant –1929 nT. La linéation située le plus à l'Est<br />

s'étend entre 19°S et 20°10S. Sur la partie orientale <strong>du</strong> lagon, les anomalies magnétiques n'ont<br />

aucune organisation et sont <strong>de</strong> plus faible amplitu<strong>de</strong>. Ce contraste entre <strong>de</strong>s anomalies <strong>de</strong><br />

direction précise à l’Ouest et <strong>du</strong> manque d’organisation et <strong>de</strong>s faibles anomalies à l’Est<br />

suggère que la nature <strong>du</strong> substratum change latéralement à cet endroit <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong>.<br />

La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté est constituée d'un alignement <strong>de</strong> monts sous-marins selon une direction<br />

N140. Des anomalies magnétiques positives, <strong>de</strong> valeurs comprises entre +300 et +500 nT,<br />

reprennent les directions N120 à N130, déjà soulignées par les données <strong>de</strong> bathymétrie. La<br />

forme en courbe <strong>de</strong> ces anomalies marque <strong>de</strong>s linéaments transverses d'orientation N040 qui<br />

décalent, selon un jeu <strong>de</strong>xtre, les structures.<br />

Les anomalies magnétiques <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie sont négatives et <strong>de</strong> faibles<br />

amplitu<strong>de</strong>s et ne dépassent pas –100 nT. La faiblesse <strong>de</strong> ces anomalies est probabement <strong>du</strong>e à<br />

l'enfouissement <strong>de</strong>s structures sous une épaisse couverture sédimentaire.<br />

- 177 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Fig. 3-46 : Carte <strong>de</strong>s anomalies gravimétriques <strong>de</strong> la Zone Sud Calédonie<br />

- 178 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Fig. 3-47: Navigation <strong>de</strong>s campagnes intégrant <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> magnétisme dans la Zone Est et Sud Calédonie.<br />

Le bassin <strong>de</strong>s Loyauté est marquée par une anomalie magnétique négative <strong>de</strong> –300 nT,<br />

d'orientation N120 qui est décalée par <strong>de</strong>s linéaments successifs d’orientation Nord-Sud. Le<br />

bassin Nord Loyauté présente une succession d'anomalies positives et négatives d'orientation<br />

apparente Nord-Sud. Le peu <strong>de</strong> données disponibles dans ce bassin comman<strong>de</strong> toutefois la<br />

pru<strong>de</strong>nce.<br />

- 179 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Fig. 3-48 : Carte <strong>de</strong>s anomalies magnétiques <strong>de</strong> la Zone Est Calédonie.<br />

La Zone Sud Calédonie est marquée sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté d’anomalies <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong>,<br />

en moyenne +600 nT et pouvant atteindre +1000 nT, (Fig. 3-49). Les édifices alignés selon<br />

une orientation N160 présentent <strong>de</strong>s anomalies principalement N170 à Nord-Sud, à N020. La<br />

géométrie courbe <strong>de</strong> ces linéations met en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s déformations tectoniques, selon un<br />

jeu <strong>de</strong>xtre, postérieures à la mise en place <strong>de</strong>s édifices sous-marins, déja observé sur la carte<br />

<strong>de</strong>s données <strong>de</strong> bathymétrie et confirmé dans le tracé <strong>de</strong>s anomalies gravimétriques . Un<br />

linéament transverse d'orientation N070, centré sur 24°S décale les guyots <strong>de</strong> façon sénestre.<br />

- 180 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Fig. 3-49 : Carte <strong>de</strong>s anomalies magnétiques <strong>de</strong> la Zone Sud Calédonie.<br />

Sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk, on a noté <strong>de</strong>s valeurs d'anomalies magnétiques <strong>de</strong> +300 nT<br />

d'orientation Nord-Sud.<br />

Les bassins <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et <strong>de</strong>s Loyauté sont marqués par <strong>de</strong>s anomalies<br />

magnétiques négatives <strong>de</strong> faible amplitu<strong>de</strong>, ne dépassant pas –100 nT. Cet état est lié à<br />

l'épaisse couverture sédimentaire qui peut atteindre 4 km d'épaisseur dans le bassin <strong>de</strong><br />

Nouvelle-Calédonie.<br />

La topographie <strong>de</strong> la partie occi<strong>de</strong>ntale <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté est marquée par <strong>de</strong>s édifices <strong>de</strong><br />

forme allongée, d'orientation Nord-Sud. Les données <strong>de</strong> magnétisme ne mettent en évi<strong>de</strong>nce<br />

aucune linéation au droit <strong>de</strong> ces structures. Un seul édifice est marqué par une anomalie<br />

positive atteignant <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> +300 nT centrée sur 25°10S-169°20E. Une anomalie<br />

négative <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong>, <strong>de</strong> –600 nT, se superpose à la zone <strong>de</strong> dédoublement <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Norfolk située dans l'axe <strong>de</strong> l'île <strong>de</strong>s Pins. Le dédoublement <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> est mis en évi<strong>de</strong>nce par<br />

une anomalie <strong>de</strong> –100 nT. Une anomalie <strong>de</strong> plus forte amplitu<strong>de</strong> couvre le flanc oriental <strong>de</strong><br />

cette structure. Cette linéation, d'orientation N140 passe à Nord-Sud vers le Sud.<br />

- 181 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Les édifices observés dans le bassin Sud Fidjien sont marqués par <strong>de</strong>s valeurs d'anomalies<br />

négatives <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong>, -400 nT, pour le massif situé le plus au Nord centré sur 23°45S-<br />

170°15E et <strong>de</strong> faible amplitu<strong>de</strong>, <strong>de</strong> –100 nT, sur le massif centré sur 24°20S-170°45E.<br />

Quelques linéations observées dans le bassin Sud Fidjien sont d'orientation Nord-Sud. Ces<br />

directions doivent être considérée avec beaucoup <strong>de</strong> pru<strong>de</strong>nce en raison <strong>du</strong> peu <strong>de</strong> données<br />

disponibles dans le bassin.<br />

II-3 Conclusion<br />

Il ressort <strong>de</strong> l'interprétation <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> magnétisme et <strong>de</strong> gravimétrie <strong>de</strong> la Zone Est et<br />

Sud Calédonie que les anomalies d’orientations principales N150 et N140 observées dans la<br />

Zone Est passent vers le Sud à Nord-Sud pour la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk et N160 pour les structures<br />

situées à l’Est <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière. Ces directions sont comparables à celles reconnues à partir<br />

<strong>de</strong>s données <strong>de</strong> bathymétrie. Des linéaments transverses, d’orientations N040, N070 à N080,<br />

apparaissent essentiellement sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté <strong>de</strong> part et d’autre <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> collision<br />

entre cette ri<strong>de</strong> et l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s aux environs <strong>de</strong> 22°S. Ils semblent décaler <strong>de</strong>s<br />

segments <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et correspondraient à <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts transverses (Lafoy et al.,<br />

1996a) respectivement <strong>de</strong>xtres, d'orientation N040, et senestres, d'orientation N070, au Nord<br />

et au Sud <strong>de</strong> 22°S.<br />

Les fortes anomalies <strong>de</strong> gravimétrie et <strong>de</strong> magnétisme observées sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté<br />

confirment le caractère volcanique <strong>du</strong> substratum <strong>de</strong>s plateformes carbonatées.<br />

Dans le bassin <strong>de</strong>s Loyauté, l’orientation N120 <strong>de</strong>s anomalies magnétiques suggère une<br />

ouverture NNE-SSW <strong>du</strong> bassin. Les linéaments Nord-Sud pourrait alors correspondre à la<br />

trace <strong>de</strong> failles transformantes.<br />

Des écailles <strong>de</strong> substratum ont été mises en évi<strong>de</strong>nce, d’après les données <strong>de</strong> sismique, dans la<br />

partie oci<strong>de</strong>ntale <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté, le long <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfok. L’association <strong>de</strong> fortes<br />

anomalies <strong>de</strong> gravimétrie et <strong>de</strong>s faibles anomalies magnétiques sur ces écailles marque leur<br />

caractère océanique, <strong>de</strong> nature péridotitique, jusqu'à 26°S.<br />

Enfin, les bassin Nord Loyauté et Sud Fidjien présentent <strong>de</strong>s anomalies magnétiques<br />

d'amplitu<strong>de</strong> équivalente et d'orientation apparemment Nord-Sud. Le parallélisme <strong>de</strong> ces<br />

anomalies suggère la continuité <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux bassins mais <strong>de</strong>s données supplémentaires<br />

seraient nécessaires pour le confirmer.<br />

- 182 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Chapitre III<br />

Discussion et conclusion<br />

L’étu<strong>de</strong>, concernant la Zone Est et Sud Calédonie, comprise entre 16°S-26°S et 162°30E-<br />

171°10E, est basée sur la compilation <strong>de</strong> données <strong>de</strong> bathymétrie, <strong>de</strong> sismique réflexion, <strong>de</strong><br />

gravimétrie et <strong>de</strong> magnétisme. L’ensemble <strong>de</strong> ces données nous permet d’articuler ce<br />

chapitre <strong>de</strong> synthèse en six parties. La première concernera la nature et la structure <strong>du</strong><br />

substratum <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Norfolk et <strong>de</strong>s Loyauté et <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, <strong>de</strong>s<br />

Loyauté, Nord Loyauté et Sud Fidjien. Nous présenterons, dans la secon<strong>de</strong> partie, la<br />

couverture sédimentaire déposée dans les bassins et sur les ri<strong>de</strong>s. Nous développerons dans<br />

les quatre parties suivantes <strong>de</strong>s points plus précis concernant la formation <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s<br />

Loyauté, la mise en place <strong>de</strong> la nappe ophiolitique, la formation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway et la<br />

sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s avec la collision entre la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et l’arc <strong>de</strong>s<br />

Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s.<br />

III-1 Nature et structure <strong>du</strong> substratum<br />

Nous avons regroupé en <strong>de</strong>ux schéma structuraux (Fig. 3-50 et 3-51) l’interprétation <strong>de</strong>s<br />

cartes <strong>de</strong> bathymétrie, <strong>de</strong>s isochrones <strong>du</strong> socle acoustique, <strong>de</strong> gravimétrie et <strong>de</strong> magnétisme<br />

<strong>de</strong> la Zone Est Calédonie et <strong>de</strong> la Zone Sud Calédonie. Ces schémas nous permettent <strong>de</strong><br />

discuter, d’une part, la nature <strong>du</strong> substratum <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Norfolk et <strong>de</strong>s Loyauté ainsi que<br />

<strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, <strong>de</strong>s Loyauté, Nord-Loyauté et Sud Fidjien au sein <strong>de</strong><br />

ces <strong>de</strong>ux zones grâce à l’association <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> géophysiques et, d’autre part, <strong>de</strong><br />

distinguer les directions structurales principales et leur signification tectonique.<br />

III-1.1 La Zone Est Calédonie<br />

La Zone Est Calédonie, comprise entre 16°50S-22°S et 162°30E-168°30E, couvre la<br />

marge Nord-Est <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk, le bassin <strong>de</strong>s Loyauté, la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et le<br />

bassin Nord Loyauté (Fig. 3-50).<br />

Le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie est marqué par l’approfondissement <strong>du</strong> socle océanique<br />

le long <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie. L’épaisse couverture sédimentaire, pouvant atteindre<br />

6000 m au pied <strong>de</strong> l’île <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> terre, explique en partie la faiblesse <strong>de</strong>s anomalies<br />

magnétiques. Une anomalie gravimétrique négative <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong> a été observée le<br />

long <strong>de</strong> la côte Ouest Calédonie. Elle pourrait marquer le début <strong>de</strong> plongement la croûte<br />

océanique <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie sous la côte occi<strong>de</strong>ntale <strong>du</strong> bloc <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong><br />

- 183 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Terre, mis en évi<strong>de</strong>nce par Dubois et al. (1974b); Kroenke et Rodda (1984); Regnier<br />

(1988); Rigolot et Pelletier (1988) et Lemmenicier, (1998 ).<br />

Fig. 3-50 : Schéma structural <strong>de</strong> la Zone Est Calédonie. 1 : ri<strong>de</strong> ; 2 : bassin ; 3 : faille normale ; 4 :<br />

décrochement ; 5 : canyon ; 6 : mont sous-marin ; 7 : ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> substratum ; 8 : dépression <strong>du</strong> substratum ;<br />

9 : décrochement affectant le substratum ; 10 : anomalie magnétique positive ; 11 : anomalie magnétique<br />

négative ; 12 : anomalie gravimétrique supérieure à +100 mGal ; 13 : anomalie gravimétrique comprise<br />

entre +30 et +100 mGal ;14 : anomalie gravimétrique comprise entre -30 et –100 mGal ; 15 : anomalie<br />

gravimétrique inférieure à –100 mGal.<br />

- 184 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk est constituée en partie <strong>de</strong> roches volcaniques, volcano-sédimentaires et<br />

d’ophiolites (Cluzel et al., 1994). Ceci suggère que le caractère continental <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Norfolk dé<strong>du</strong>it à partir <strong>de</strong> l’épaisseur <strong>de</strong> la croûte (25 km entre 20°S et 27°S) est à<br />

reconsidérer (Crenn, 1953; Dubois, 1968 ; Dubois, 1969 ; Solomon et Biehler, 1969 ;<br />

Dubois, 1971 ; Shor et al., 1971 ; Collot et al., 1987 ). Sur la partie septentrionale <strong>de</strong> la<br />

ri<strong>de</strong>, entre 19°S et 20°S et 163°30E-164°E, les <strong>de</strong>ux anomalies magnétiques négatives<br />

encadrent une anomalie positive dont le maximum d’amplitu<strong>de</strong> atteint dépasse les<br />

2500 nT. Elles sont couplées à une forte anomalie gravimétrique ce qui conforte<br />

l’existence <strong>de</strong> termes basaltiques sur le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong>. Au Nord-Est une secon<strong>de</strong><br />

anomalie <strong>de</strong> gravimétrie <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong>, d’orientation N160 marque la prolongation <strong>de</strong><br />

la nappe <strong>de</strong>s péridotites. Elle marque à cet endroit l’écaillage par <strong>de</strong>s failles inverses <strong>du</strong><br />

plancher océanique <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté, observé sur les profils <strong>de</strong> sismique réflexion.<br />

Nous suggérons que ces structures correspon<strong>de</strong>nt au prolongement <strong>de</strong>s nappes <strong>de</strong> basaltes<br />

et <strong>de</strong> péridotites observées à terre.<br />

L’orientation <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté passe progressivement <strong>de</strong> N160 à N140 vers le Sud.<br />

Le substratum <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> nature océanique est marqué par <strong>de</strong>s anomalies magnétiques<br />

d’orientation N120, oblique à l’axe <strong>du</strong> bassin. Cette orientation suggère une ouverture<br />

NNE-SSW <strong>du</strong> bassin. Un acci<strong>de</strong>nt, centré sur la longitu<strong>de</strong> 166°E, gui<strong>de</strong> un décalage <strong>de</strong><br />

l’axe <strong>du</strong> bassin actuel, <strong>de</strong> l’axe <strong>de</strong>s parties les plus profon<strong>de</strong>s <strong>du</strong> substratum, <strong>de</strong>s anomalies<br />

magnétiques et un resserrement <strong>de</strong>s anomalies gravimétriques. Cet acci<strong>de</strong>nt se situe dans le<br />

prolongement septentrional <strong>de</strong> la marque d’une zone <strong>de</strong> fracture i<strong>de</strong>ntifiée au sein <strong>de</strong><br />

l’ophiolite sur la péninsule <strong>de</strong> Bogota et interprétée comme une faille transformante<br />

(Prinzhofer et al., 1980) (Fig. 3-50).<br />

La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté est une structure discontinue d’orientation N160 jusqu’à 18°30S et<br />

N140 au Sud où elle supporte les îles d’Ouvéa, <strong>de</strong> Lifou, <strong>de</strong> Tiga et <strong>de</strong> Maré. Les profils <strong>de</strong><br />

sismique réflexion marquent <strong>de</strong>ux type <strong>de</strong> structures constituant la ri<strong>de</strong> : 1/ <strong>de</strong>s édifices<br />

tabulaires coiffés par <strong>de</strong>s plateaux carbonatés, situés dans le prolongement septentrional<br />

<strong>de</strong>s îles ; 2/ <strong>de</strong>s pointements volcaniques, plus récents, placés <strong>de</strong> façon aléatoire au-<strong>de</strong>ssus<br />

<strong>de</strong>s structures précé<strong>de</strong>mment décrites. La fraîcheur <strong>de</strong> ces secon<strong>de</strong>s structures indique<br />

qu’elles se sont formées en contexte sous-marin. Le caractère volcanique <strong>de</strong>s guyots et <strong>de</strong>s<br />

structure plus récentes est marqué par <strong>de</strong> fortes anomalies <strong>de</strong> gravimétrie et <strong>de</strong><br />

magnétisme. Elles sont décalées par <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts transverses d’orientation N070 selon un<br />

jeu à majorité senestre, excepté aux environs <strong>de</strong> 20°S où un décalage vers l’Est <strong>de</strong>s<br />

anomalies magnétiques suggère un jeu <strong>de</strong>xtre déjà mis en évi<strong>de</strong>nce par Lachaud (1995) et<br />

Lafoy et al. (1996a).<br />

Le bassin Nord-Loyauté est marqué par <strong>de</strong>s anomalies magnétiques d’orientation NW-SE<br />

et Nord-Sud. Ces <strong>de</strong>rnières sont à considérer avec précaution <strong>du</strong> fait <strong>du</strong> manque <strong>de</strong><br />

données.<br />

- 185 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

III-1.2 La Zone Sud Calédonie<br />

Dans la Zone Sud Calédonie, comprise entre 21°S-26°S et 162°E-171°30E, les ri<strong>de</strong>s et les<br />

bassins passent grossièrement <strong>de</strong> N140 à Nord-Sud et N160 au Sud <strong>de</strong> 23°S (Fig. 3-51).<br />

Le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie est marqué par <strong>de</strong>ux « ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> socle » d’orientation<br />

N170, formées pendant le dépôt <strong>de</strong> la séquence II. La ri<strong>de</strong> située le plus à l’Est, correspond<br />

au flanc Ouest <strong>du</strong> bassin Ouest <strong>Calédonien</strong>. Elle se présente sur les profils <strong>de</strong> sismique<br />

réflexion multitraces sous l’aspect <strong>de</strong> blocs basculés repris en système compressif. On<br />

estime que ces effets <strong>de</strong> compression ont affecté la couverture sédimentaire jusqu’au dépôt<br />

<strong>de</strong> la séquence II. Cette séquence semble contemporaine <strong>de</strong> la phase d’érosion affectant le<br />

sommet <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s. Il apparaît <strong>de</strong> ce fait que la surrection <strong>du</strong> bassin Ouest <strong>Calédonien</strong><br />

pourrait correspondre à une partie <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie surélevé par les effets<br />

d’une tectonique compressive contemporaine <strong>de</strong> la phase d’érosion <strong>de</strong>s sommets <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s.<br />

Nous avons suggéré à partir <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> sismique réflexion multitraces <strong>de</strong> la campagne<br />

FAUST (1998) que la croûte océanique <strong>du</strong> bassin faisait entre 6.5 et 7 km d’épaisseur. La<br />

sub<strong>du</strong>ction i<strong>de</strong>ntifiée le long <strong>de</strong> la côte Ouest <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie a <strong>du</strong> se former<br />

postérieurement en réponse au blocage <strong>du</strong> bâti <strong>Calédonien</strong> dans l’ob<strong>du</strong>ction. Il faut<br />

considérer cet épiso<strong>de</strong> comme une amorce <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction avortée qui aurait toutefois<br />

permis la mise en place <strong>de</strong>s granodiorites miocènes au sein <strong>de</strong> la nappe (Lemmenicier,<br />

1998).<br />

Une anomalie gravimétrique <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong> située au Sud <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie,<br />

aux environs <strong>de</strong> 22°15S, et dépendante <strong>de</strong> la topographie <strong>de</strong> l’île indiquerait le caractère<br />

océanique <strong>du</strong> substratum sur cette portion <strong>de</strong> l’île. Le socle acoustique <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Norfolk est ; d’après les profils <strong>de</strong> sismiques réflexion, <strong>de</strong> type sédimentaire au Sud <strong>de</strong> la<br />

Gran<strong>de</strong> Terre. Ces observations ne sont néanmoins pas suffisantes pour discuter <strong>de</strong> la<br />

nature <strong>du</strong> substratum <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong>. Le caractère continental pourrait, <strong>de</strong> même façon que pour<br />

la partie septentrionale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong>, être reconsidéré. Cependant, nous n’avons pas<br />

suffisamment d’informations en ce qui concerne les données <strong>de</strong> gravimétrie et <strong>de</strong><br />

magnétisme pour formuler <strong>de</strong> nouvelles hypothèses.<br />

Le bassin <strong>de</strong>s Loyauté est scindé en <strong>de</strong>ux parties par une ri<strong>de</strong> constituée d’un alignement<br />

N160 d’édifices tabulaires apparemment d’orientation Nord-Sud. A l’Ouest, <strong>de</strong>s monts<br />

sous-marins étirés selon une orientation Nord-Sud sont compris entre 23°S et 26°S. Ils sont<br />

marqués par <strong>de</strong> fortes anomalies gravimétriques et un gradient fort d’anomalies<br />

magnétiques. Ils apparaît sur les profils <strong>de</strong> sismique réflexion que ces édifices ont défomé<br />

la couverture sédimentaire pendant dépôt <strong>de</strong> la séquence II. Nous suggérons à partir <strong>de</strong> ces<br />

observations que ces édifices sont <strong>de</strong>s écailles océaniques et qu’ils pourraient correspondre<br />

à la prolongation <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong>s péridotites charriées sur le bâti <strong>Calédonien</strong>. Cette<br />

supposition sera discutée <strong>de</strong> façon plus précise dans le paragraphe consacré à la mise en<br />

place <strong>de</strong> la nappe.<br />

- 186 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Fig. 3-51 : Schéma structural <strong>de</strong> la Zone Sud Calédonie. 1 : ri<strong>de</strong> ; 2 : bassin ; 3 : faille normale ; 4 :<br />

décrochement ; 5 : canyon ; 6 : mont sous-marin ; 7 : ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> substratum ; 8 : dépression <strong>du</strong> substratum ;<br />

9 : décrochement affectant le substratum ; 10 : anomalie magnétique positive ; 11 : anomalie magnétique<br />

négative ; 12 : anomalie gravimétrique supérieure à +100 mGal ; 13 : anomalie gravimétrique comprise<br />

entre +30 et +100 mGal ;14 : anomalie gravimétrique comprise entre -30 et –100 mGal ; 15 : anomalie<br />

gravimétrique inférieure à -100 mGal<br />

- 187 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté est constituée <strong>de</strong> guyots et <strong>de</strong> pointements volcaniques d’aspect<br />

grossièrement comparable à ceux <strong>de</strong> la Zone Est Calédonie à la différence près que les<br />

édifices constituant la ri<strong>de</strong> sont alignés selon une direction N160, étirés selon une<br />

orientation N010 à N170, <strong>de</strong> longueur équivalente mais sensiblement plus étroits (ne<br />

dépassant pas 20 km). Les pointements volcaniques récents sont situés <strong>de</strong> façon aléatoire à<br />

travers les édifices ou bien sont isolés. L’ensemble <strong>de</strong> ces structures guyots et pointements<br />

est marqué par <strong>de</strong>s anomalies gravimétriques et magnétiques positives <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong><br />

caractérisant leur nature volcanique. Les données <strong>de</strong> sismique mettent en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>ux<br />

épiso<strong>de</strong>s majeurs <strong>de</strong> volcanisme sur la ri<strong>de</strong>. Le premier correspond à la formation <strong>de</strong>s<br />

« guyots ». Ils sont dans l’ensemble couverts d’épais plateaux carbonatés pouvant dépasser<br />

la centaine <strong>de</strong> mètres d’épaisseur, comparables à ceux i<strong>de</strong>ntifiés sur les sommet <strong>de</strong>s îles<br />

Ouvéa, Lifou et Maré. Le second épiso<strong>de</strong> est marqué par la mise en place <strong>de</strong> pointements<br />

volcaniques sensiblement plus récents puisqu’ils ont déformé la couverture sédimentaire<br />

jusqu’à la partie inférieure <strong>de</strong> la séquence I.<br />

Nous avons reconnu l’étroite similitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’aspect <strong>du</strong> socle acoustique, <strong>de</strong> l’épaisseur<br />

sédimentaire observés dans les bassins Nord Loyauté et Sud Fidjien. Il semblerait que les<br />

anomalies magnétiques d’orientation Nord-Sud soient comparable à celles i<strong>de</strong>ntifiées dans<br />

le bassin Nord-Loyauté. Il nous faut considérer ces indications avec précaution en raison<br />

<strong>du</strong> manque <strong>de</strong> données. On considère que ces bassins <strong>de</strong>vaient être à l’origine un bassin<br />

unique, mis en place à l’Eocène inférieur (forage DSDP286). Depuis ce bassin a en partie<br />

disparu par sub<strong>du</strong>ction lors <strong>de</strong> l’ouverture <strong>du</strong> bassin Nord Fidjien il y a environ 12 Ma<br />

(Auzen<strong>de</strong> et al., 1988; Pelletier et Louat, 1989).<br />

III-2 La couverture sédimentaire<br />

Les données <strong>de</strong> sismique réflexion monotrace et multitraces réalisées dans la Zone Est et<br />

Sud Calédonie, nous permettent <strong>de</strong> suggérer que la couverture sédimentaire est constituée<br />

<strong>de</strong> cinq séquences dans les bassins <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et <strong>de</strong>s Loyauté et d’une seule<br />

séquence dans les bassins Nord Loyauté et Sud Fidjien. Les ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Norfolk et <strong>de</strong>s<br />

Loyauté apparaissent couvertes par <strong>de</strong>s séquences sédimentaires disposées différemment.<br />

Nous avons choisi <strong>de</strong> caler les séquences sédimentaires sur le forage DSDP208 (Burns,<br />

Andrews et al., 1973) localisé sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe pour <strong>de</strong>ux raisons. La première<br />

raison est liée au fait que ce forage est le seul sur lequel nous pouvons raccor<strong>de</strong>r nos profils<br />

<strong>de</strong> sismique réflexion. La secon<strong>de</strong> est que malgré sa proximité le forage DSDP286<br />

(Andrews, Packham et al., 1975) ne peut pas être raccordé à nos séquences car il est situé<br />

dans la partie septentrionale <strong>du</strong> bassin Nord Loyauté dans lequel seules les séquences<br />

sédimentaires d’âge post-Eocène moyen ont été forées. Nous nous sommes basés sur la<br />

corrélation entre le profil LHRNC-B, issu <strong>de</strong> la campagne FAUST-1 (Lafoy et al., 1998a)<br />

et le forage DSDP208 (Burns, Andrews et al., 1973). Nous avons reporté ces<br />

- 188 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

interprétations <strong>de</strong> profil en profil <strong>de</strong>puis la Zone Ouest Calédonie sur la Zone Sud, puis <strong>de</strong><br />

la Zone Sud à la Zone Est Calédonie.<br />

D’après ce calage, les séquences i<strong>de</strong>ntifiées sur les profils auraient les âges suivants : la<br />

séquence I serait comprise entre l’Oligocène supérieur et l’Actuel ; la séquence II entre<br />

l’Eocène supérieur et l’Oligocène supérieur ; la séquence III serait d’âge Paléocène-Eocène<br />

supérieur ; la séquence IV Crétacé supérieur–Paléocène et la séquence V Crétacé inférieur–<br />

Crétacé supérieur.<br />

De cette corrélation découlent <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> sédimentation <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> : 30 et 40 m/Ma en<br />

ce qui concerne la séquence I épaisse <strong>de</strong> 750 à 1000 m et d’âge Oligocène supérieur à<br />

l’Actuel ; 20 m/Ma sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et 100 m/Ma dans le bassin <strong>de</strong>s Loyauté en ce<br />

qui concerne la séquence II d’âge Eocène supérieur à Oligocène supérieur. Le taux <strong>de</strong><br />

100 m/Ma peut être expliquée par l’existence <strong>de</strong> reliefs avoisinants et l’érosion <strong>de</strong>s termes<br />

ob<strong>du</strong>ctés sur le bloc <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie au moment <strong>du</strong> dépôt <strong>de</strong> la séquence. Pour<br />

comparaison, les taux <strong>de</strong> sédimentation calculés sur le forage DSDP206 (Burns, Andrews<br />

et al., 1973) sont pour <strong>de</strong>s âges respectivement Pléistocène, Pliocène et Miocène sont <strong>de</strong><br />

l’ordre <strong>de</strong> 55, 33 et 15 m/Ma. Les séquences III et IV indiqueraient <strong>de</strong>s taux compris entre<br />

40 et 50 m/Ma, en prenant <strong>de</strong>s épaisseurs moyennes <strong>de</strong> 800 et 1000 m. Bien que ne<br />

pouvant pas comparer ces valeurs au forage en raison <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> lacunes, l’ordre <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong>ur reste toutefois compatible.<br />

Les cinq séquences sédimentaires que nous avons i<strong>de</strong>ntifiées dans le bassin <strong>de</strong>s Loyauté<br />

nous permettent <strong>de</strong> dé<strong>du</strong>ire que la couverture sédimentaire y est d’âge médio-Crétacé à<br />

inférieur. De ce fait la formation <strong>du</strong> bassin apparaît contemporaine <strong>du</strong> début <strong>de</strong> l’ouverture<br />

<strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie. Cette observation est, en termes <strong>de</strong> séquences<br />

sédimentaires, novatrice car les âges <strong>de</strong>s termes inférieurs <strong>de</strong> la couverture étaient, jusqu’à<br />

présent, estimés être Eocène inférieur, contemporains <strong>de</strong> la formation <strong>du</strong> bassin Nord<br />

Loyauté. Nous discuterons plus en détail dans le paragraphe suivant relatif à l’âge <strong>de</strong> la<br />

formation <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté.<br />

Dans les bassins Nord Loyauté et Sud Fidjien, nous n’avons i<strong>de</strong>ntifié que la séquence I<br />

dont l’épaisseur varie <strong>de</strong> 550 et 770 m. Ce qui est en accord avec les résultats <strong>du</strong> forage<br />

DSDP 286 (Andrews, Packham et al., 1975) qui a traversé 649 m <strong>de</strong> sédiments d’âge<br />

Eocène moyen (47 Ma) à l’Actuel posés directement sur le plancher océanique. Les taux<br />

estimés sur le forage sont <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 13 m/Ma pour la pério<strong>de</strong> Eocène moyen-Miocène<br />

basal et 11 m/Ma pour la pério<strong>de</strong> Pliocène inférieur. Nos interprétations amènent un taux<br />

compris entre 11 et 16 m/Ma cohérent avec les résultats <strong>du</strong> forage.<br />

Nous avons montré, dans la présentation <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> sismique <strong>de</strong> la Zone Est et Sud<br />

Calédonie, que les séquences sédimentaires étaient disposées différemment sur les<br />

sommets <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Norfolk et <strong>de</strong>s Loyauté.<br />

- 189 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Le socle acoustique <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk est <strong>de</strong> nature sédimentaire. Les <strong>de</strong>rniers profils<br />

réalisés lors <strong>de</strong> la campagne FAUST (1998) nous ont permis <strong>de</strong> distinguer la base <strong>de</strong> la<br />

séquence et <strong>de</strong> pouvoir la dissocier <strong>du</strong> socle. Nous proposons un âge permo-jurrassique<br />

pour cette séquence antérieure au dépôt <strong>de</strong> la séquence V, si l’on considère les anciennes<br />

séquences sédimentaires i<strong>de</strong>ntifiées sur le bâti <strong>Calédonien</strong>, à dévono-carbonifère, si l’on se<br />

base sur les premières formations i<strong>de</strong>ntifiées sur la marge orientale <strong>du</strong> Gondwnana<br />

(Packham, 1973 ; Doutch et Nicholas, 1978 ; Cluzel et al., 1998 ; Van <strong>de</strong> Beuque et al.,<br />

1998b). Sur la Gran<strong>de</strong> Terre, la discordance intra-Eocène est interprétée comme le résultat<br />

<strong>de</strong> l’émersion et <strong>de</strong> la distorsion <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk, lors <strong>de</strong> son passage en oblique dans<br />

la zone <strong>de</strong> voussure lithosphérique à l’avant <strong>de</strong> l’arc <strong>de</strong>s Loyauté (Cluzel et al., 1998) Cette<br />

discordance est située dans l’intevalle <strong>de</strong> la lacune <strong>de</strong> dépôt observée sur le sommet <strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

terminaisons septentrionale et méridionale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk comprise entre l’Eocène<br />

supérieur et l’Oligocène supérieur. La séquence I s’est déposée dans un contexte <strong>de</strong><br />

quiescence tectonique. Des déformations <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière ont été cependant observées à la<br />

limite <strong>du</strong> bassin perché Ouest <strong>Calédonien</strong> et <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie. Ces bassins<br />

ont été affectés par <strong>de</strong>s déformations plus tardives provoquées par le blocage <strong>de</strong> la collision<br />

entre la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et <strong>de</strong> l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s.<br />

Fig. 3-52 : Schéma synthétique <strong>du</strong> dépôt <strong>de</strong>s séquences sédimentaires dans le bassin <strong>de</strong>s Loyauté et sur la<br />

ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté. La croûte océanique est représentée en marron. Les séquences sédimentaires sont : I<br />

(Post-Oligocène supérieur) en jaune, II (Eocène supérieur-Oligocène supérieur) en rouge, III (Eocène<br />

inférieur-Eocène supérieur) en vert, IV (médio Crétacé-Eocène inférieur) en gris, V (Crétacé inférieurmédio<br />

Crétacé) en violet.<br />

La couverture sédimentaire <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté peut atteindre 2 s.t.d. d’épaisseur entre<br />

les guyots. La particularité <strong>de</strong> la couverture rési<strong>de</strong> dans le fait que les séquences V, IV et<br />

III apparaissent plissées, déformées par la surrection <strong>du</strong> substratum <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> (Fig. 3-52)<br />

contemporaine <strong>du</strong> dépôt <strong>de</strong> la séquence II, c’est à dire entre l’Eocène supérieur et<br />

l’Oligocène supérieur. Nous discuterons dans un prochain paragraphe <strong>de</strong> la mise en place<br />

<strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté. La séquence I, <strong>de</strong> 500 m d’épaisseur environ, semble s’être déposée<br />

<strong>de</strong> façon homogène sur toute la ri<strong>de</strong>.<br />

- 190 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

III-3 L’âge <strong>de</strong> formation <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté<br />

Deux âges <strong>de</strong> formation <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté sont proposés. Le premier est suggéré par<br />

Bitoun et Récy (1982) et Cluzel et al. (1997, 1998). Il correspond à un âge Eocène moyen<br />

à supérieur, contemporain <strong>du</strong> charriage <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong> péridotites sur le bâti <strong>Calédonien</strong>.<br />

Le second est un âge Crétacé inférieur à médio-Crétacé soutenu par (Prinzhofer, 1981).<br />

Bitoun et Récy (1982) en proposant un âge Eocène terminal à Miocène inférieur pour la<br />

base <strong>de</strong> la couverture, en dé<strong>du</strong>isaient implicitement un âge Eocène inférieur à moyen pour<br />

le plancher océanique. Si l’on considère les épaisseurs estimées en relation avec les âges<br />

proposés <strong>de</strong>s différentes séquences que ces auteurs ont i<strong>de</strong>ntifiées sur les profils, il ressort<br />

<strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> sédimentation <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 160 m/Ma pour la formation I d’âge Miocène<br />

inférieur à l’Actuel (3200 à 3300 m d’épaisseur) et <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 250 m/Ma <strong>de</strong> la formation<br />

II d’âge Eocène terminal-Miocène inférieur (3000 m d’épaisseur, d’après le calage <strong>de</strong>s<br />

données <strong>de</strong> sismique réfraction <strong>de</strong> la campagne NOVA sur l’interprétation <strong>du</strong> profil<br />

AUS114). Les taux <strong>de</strong> sédimentation, calculés à partir <strong>de</strong>s forages DSDP208 (Burns,<br />

Andrews et al., 1973) et DSDP 286 (Andrews, Packham et al., 1975), sont très<br />

sensiblement inférieurs <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10 à 50 m/Ma en moyenne pour le premier forage<br />

situé dans le bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et pour le second forage situé dans le bassin<br />

Nord Loyauté <strong>de</strong> 8 et 18 m/Ma <strong>du</strong> Pliocène inférieur à l’Actuel; entre 2 m/Ma au<br />

Miocène ; entre 3 et 6 m/Ma pendant l’Oligocène ; 80 m/Ma pour les sédiments d’âge<br />

Eocène supérieur et <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 230 m/Ma pour les seuls sédiments Eocène moyen<br />

(Burns, Andrews et al., 1973). Il apparaît clairement qu’il existe une certaine incohérence<br />

entre les taux <strong>de</strong> sédimentation estimés par Bitoun et Récy (1982) et les taux déterminés à<br />

partir <strong>de</strong>s forages pour les sédiments d’âge Eocène supérieur à l’Actuel.<br />

Nous avons reconnu cinq séquences sédimentaires dans le bassin <strong>de</strong>s Loyauté à partir <strong>de</strong>s<br />

profils <strong>de</strong> sismique réflexion multitraces (Fig. 3-52). Les données <strong>du</strong> forage DSDP208<br />

(Burns, Andrews et al., 1973) montrent que les termes inférieures <strong>de</strong> la couverture sont<br />

d’âge Crétacé inférieur. Ce qui laisse envisager un âge Crétacé inférieur ou légèrement<br />

antérieur pour l’accrétion océanique. L’ouverture <strong>du</strong> bassin suggérée par les anomalies<br />

magnétiques est d’orientation NNE-SSW (Fig. 3-53). Le bassin <strong>de</strong> Réinga, situé entre 30°S<br />

et 35°S le long <strong>de</strong> la marge orientale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk, peut être considéré, <strong>de</strong> part sa<br />

position, comme la terminaison méridionale <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté. Il est situé entre le bloc<br />

<strong>de</strong> Nouvelle-Zélan<strong>de</strong> à l’Est et la zone <strong>de</strong> fracture <strong>de</strong> Veining Meinesz au Nord et apparaît<br />

protégé par ses limites <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> tectoniques postérieures. Herzer et al. (1997) et<br />

Mortimer et al. (1998) ont mis en évi<strong>de</strong>nce, à partir d’échantillons récupérés sur les<br />

bor<strong>du</strong>res <strong>du</strong> bassin à savoir sur les ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Norfolk, à l’Ouest, et <strong>de</strong> Réinga, à l’Est, que le<br />

bassin <strong>de</strong> Réinga s’est ouvert dès le Crétacé inférieur. De plus, Malpas et al. (1992) ont<br />

attribué l’ophiolite Tangihua, d’âge Crétacé supérieur, chariée au Miocène sur l’extrémité<br />

Nord-Est <strong>de</strong> l’île <strong>du</strong> Nord <strong>de</strong> Nouvelle-Zélan<strong>de</strong>.<br />

- 191 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Fig. 3-53 : Schéma <strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> la Zone Est et Sud Calédonie. 1 : bassin d’âge Crétacé ; 2 :<br />

bassin d’âge Eocène ; 3 ; la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk <strong>de</strong> nature intermédiaire ; 4 : la nappe <strong>de</strong> Poya ; 5 : la nappe<br />

<strong>de</strong>s <strong>Péri</strong>dotites ; 6 la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté ; 7 : guyots recouverts <strong>de</strong> plateaux carbonatés ; 8 : pointements<br />

volcaniques ; 10 : axe d’ouverture <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté ; 11 acci<strong>de</strong>nts décrochants ; 12<br />

ob<strong>du</strong>ction/sub<strong>du</strong>ction Eocène ; 13 : écaillage Eocène ; 14 : sub<strong>du</strong>ction Oligo-Miocène ( ?). BL : bassin<br />

<strong>de</strong>s Loyauté ; BNC : bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie ; BNF : bassin Nord Fidjien ; BOC : bassin Ouest<br />

<strong>Calédonien</strong> ; BS : banc Sabine ; BSF : bassin Sud Fidjien ; FNH : fosse <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s ; GB :<br />

guyot <strong>de</strong> Bougainville ; NC : Nouvelle-Calédonie ; RN : ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk ; V : Vanuatu.<br />

En conclusion, la sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la plaque Pacifique sous la plaque Australienne, marquée<br />

par la fosse <strong>du</strong> Vitiaz, a entraîné la formation d’un bassin marginal unique « Loyauté-<br />

- 192 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Réinga » dès le Crétacé inférieur. La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk n’est <strong>de</strong> ce fait plus située, dès le<br />

Crétacé inférieur à la limite orientale <strong>de</strong> la plaque Australienne. De façon contemporaine,<br />

l’ouverture diachrone <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie a progressé <strong>du</strong> Sud vers le Nord,<br />

entre le Crétacé inférieur et le médio-Crétacé. Ce bassin situé à l’Ouest <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Norfolk s’est formé <strong>du</strong>rant la gran<strong>de</strong> phase d’extension qui a affecté la marge orientale <strong>du</strong><br />

Gondwana <strong>du</strong> Crétacé inférieur au Paléocène et qui a provoqué l’ouverture <strong>de</strong> la mer <strong>de</strong><br />

Tasman au Crétacé supérieur (Hayes et Ringis, 1973 ; Weissel et Hayes, 1977).<br />

III-4 La mise en place <strong>de</strong> la nappe ophiolitique<br />

La nappe ophiolitique est essentiellement située au Sud <strong>de</strong> l’île sur toute la largeur <strong>de</strong> la<br />

ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk, supportant la Nouvelle-Calédonie, <strong>de</strong>puis le phare Amédée, à l’Ouest,<br />

jusqu’à l’île <strong>de</strong>s Pins, au Sud-Est. Le reste <strong>de</strong> la nappe se présente sous la forme d’un<br />

alignement <strong>de</strong> klippes <strong>de</strong> péridotites le long <strong>de</strong> la côte occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Terre,<br />

prolongé au Nord par les îles Belep (Fig. 3-3 et 3-53). La mise en place <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong>s<br />

péridotites a fait l’objet <strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>puis ces vingt <strong>de</strong>rnières années et les<br />

auteurs s’accor<strong>de</strong>nt à considérer, d’une part, un âge Eocène supérieur pour le charriage <strong>de</strong><br />

la nappe (Paris, 1981) et que, d’autre part, les termes ob<strong>du</strong>ctés correspon<strong>de</strong>nt à une partie<br />

<strong>de</strong> la croûte océanique <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté (Collot et al., 1987). Cependant, l’âge <strong>de</strong><br />

formation <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté est encore discuté. Certains auteurs ont attribué un âge<br />

Eocène inférieur, car ils sont contraints par le principe <strong>de</strong> charriage <strong>de</strong> matériel jeune<br />

(moins <strong>de</strong> 10 Ma après leur création) (Collot et al., 1987, 1989). D’autres proposent un âge<br />

Crétacé inférieur (Prinzhofer, 1981 ; Kroenke et Rodda, 1984) à supérieur (Cluzel et al.,<br />

1994, 1997 ; Eissen et al., 1998).<br />

Les hypothèses s’attachant aux causes <strong>de</strong> la mise en place <strong>de</strong> la nappe sont variées. Selon<br />

les modèles, le charriage serait provoqué soit par la sub<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-<br />

Calédonie le long <strong>de</strong> la marge occi<strong>de</strong>ntale <strong>du</strong> bâti <strong>Calédonien</strong> (Dubois et al., 1974b ;<br />

Kroenke et Rodda, 1984 ; Collot et al., 1987 ; Collot et al., 1988 ; Rigolot, 1989) soit par<br />

une sub<strong>du</strong>ction située au Nord-Est <strong>de</strong> l’île entraînant avec elle la Nouvelle-Calédonie<br />

(Auboin et al., 1977 ; Parrot et Dugas, 1980 ; Cluzel et al., 1994, Cluzel, 1997; Aitchison<br />

et al., 1995; Cluzel, 1998b ).<br />

Deux hypothèses concernent les mécanismes <strong>de</strong> mise en place <strong>de</strong> la nappe. La première<br />

revient à considérer un charriage constitué, dans un premier temps, <strong>de</strong> la mise en place <strong>de</strong><br />

termes basaltiques allochtones provenant d’un plateau océanique (Cluzel et al., 1997)<br />

suivie, dans un second temps, par le charriage <strong>de</strong>s péridotites provenant d’un panneau <strong>de</strong><br />

lithosphère océanique situé au Nord <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Terre. Dans la secon<strong>de</strong> hypothèse seule<br />

la nappe <strong>de</strong> péridotites a été charriée, les basaltes seraient autochtones, formés dans un<br />

contexte arrière arc <strong>du</strong> Crétacé supérieur à l’Eocène, <strong>de</strong> manière contemporaine à<br />

- 193 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

l’ouverture <strong>de</strong> la mer <strong>de</strong> Tasman, <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et <strong>de</strong>s Loyauté (Paris,<br />

1981).<br />

Nous avons montré que le bassin <strong>de</strong>s Loyauté s’etait formé au médio-Crétacé à inférieur et<br />

pouvons <strong>de</strong> ce fait comparer l’âge <strong>du</strong> plancher océanique <strong>du</strong> bassin à celui <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong><br />

péridotites estimé <strong>du</strong> Crétacé moyen par Prinzhofer (1981). L’ensemble <strong>de</strong> nos données <strong>de</strong><br />

bathymétrie, <strong>de</strong> sismique, <strong>de</strong> gravimétrie et <strong>de</strong> magnétisme nous con<strong>du</strong>isent à reconsidérer<br />

les mécanismes <strong>de</strong> mise en place <strong>de</strong> la nappe au Sud et au Nord <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie.<br />

Fig. 3-54 : Profil synthétique illustrant l’écaillage <strong>de</strong>s termes mantelliques <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté. 1 :<br />

substratum continental ou intermédiaire ; 2 : matériel mantellique ; 3 : croûte océanique ; 4 : matériel<br />

volcanique ; 5 : couverture sédimentaire.<br />

La partie Sud-Ouest <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté est marquée par une succession d’écailles <strong>de</strong><br />

substratum <strong>de</strong> taille moyenne 30-50 km, situés le long <strong>du</strong> flanc oriental <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Norfolk. Ces édifices, allongés selon une orientation Nord-Sud, sont marqués par<br />

l’association <strong>de</strong> fortes anomalies gravimétriques et un gradient faible d’anomalies<br />

magnétiques caractéristique <strong>de</strong> matériel océanique (Fig. 3-51). Sur les profils <strong>de</strong> sismique<br />

réflexion multitraces, <strong>de</strong>s campagnes Austra<strong>de</strong>c (1972), Gulf (1980) et FAUST (1998)<br />

recoupant ces structures, apparaît, d’une part, la continuité entre le substratum <strong>du</strong> plancher<br />

océanique <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté et <strong>de</strong>s écailles, et d’autre part,. que la surrection <strong>de</strong> ces<br />

structures s’est faite par un jeu <strong>de</strong> failles inverses (Fig. 3-54). Ces édifices, qui étaient<br />

auparavant considérés comme la trace d’un point chaud (Rigolot, 1988) correspon<strong>de</strong>nt à<br />

<strong>de</strong>s écailles <strong>de</strong> substratum océanique <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté. Nous avons pu constater qu’à<br />

l’exception <strong>de</strong> la séquence I (post-Eocène/Oligocène supérieur), la couverture sédimentaire<br />

est déformée par ces remontées <strong>de</strong> substratum. La diminution d’épaisseur vers l’Ouest <strong>de</strong>s<br />

séquences anté Eocène supérieur pourrait être expliquée par une pério<strong>de</strong> d’érosion sur les<br />

sommets <strong>de</strong>s écailles surélevées. L’écaillage <strong>du</strong> substratum semble <strong>de</strong> ce fait contemporain<br />

à la mise en place <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong> péridotites sur le bloc <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et<br />

correspond à la prolongation méridionale <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière (Auzen<strong>de</strong> et al., 1999) (Fig. 3-<br />

54). Le rétrécissement <strong>de</strong> la largeur <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté entre sa partie sud et sa partie<br />

nord, qui passe <strong>de</strong> 200 à 80 km, pourrait être le résultat <strong>de</strong> l’obliquité <strong>du</strong> segment<br />

septentrional <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk par rapport à la zone <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction et l’ob<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la<br />

croûte océanique. La terminaison méridionale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> est supposée se présenter selon<br />

une direction plus ou moins parallèle à la direction <strong>de</strong>s contraintes appliquées au moment<br />

- 194 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

<strong>du</strong> charriage ce qui entraîne un simple écaillage in situ <strong>du</strong> plancher océanique <strong>du</strong> bassin<br />

<strong>de</strong>s Loyauté.<br />

La bor<strong>du</strong>re Nord-Ouest <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté présente <strong>de</strong>s édifices tout à fait comparable<br />

aux précé<strong>de</strong>nts ce qui nous amène à considérer que le substratum <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté a<br />

également un écaillage le long <strong>du</strong> segment septentrional <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk d’orientation<br />

à cet endroit N170.<br />

La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk présentait, au moment <strong>de</strong> la sub<strong>du</strong>ction, un segment supportant le bâti<br />

<strong>Calédonien</strong> d’orientation N140, oblique au mouvement <strong>de</strong> déplacement <strong>de</strong> la plaque, sur<br />

lequel ont été ob<strong>du</strong>ctées les péridotites et <strong>de</strong>s segments méridional et septentrional<br />

d’orientation Nord-Sud, plus ou moins parallèle à la direction <strong>de</strong> la contrainte compressive<br />

qui n’a alors eu pour effet que <strong>de</strong> permettre un écaillage <strong>du</strong> substratum océanique <strong>du</strong> bassin<br />

<strong>de</strong>s Loyauté (Fig. 3-54). La signature géophysique <strong>de</strong> ces écailles <strong>de</strong> substratum situées<br />

dans la moitié Ouest <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté semble indiquer qu’elles sont constituées <strong>de</strong><br />

matériel <strong>de</strong>nse et suggère <strong>de</strong>s écaillages <strong>de</strong> termes mantelliques. Ces termes d’origine<br />

profon<strong>de</strong> qui ont été charriés sur le bloc <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie correspon<strong>de</strong>nt<br />

probablement à un morceau <strong>de</strong> croûte anormale <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté où les péridotites<br />

<strong>de</strong>vaient être sub-affleurantes. Cette zone anormale forme une discontinuité dans le<br />

plancher océanique <strong>du</strong> bassin où s’accumuleront les contraintes compressives provoquées<br />

par la migration <strong>de</strong> la plaque Australienne vers le Nord à l’Eocène inférieur (Hayes et<br />

Ringis, 1973). L’hypothèse d’écaillage <strong>de</strong> termes mantelliques sur la terminaison<br />

méridionale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk pourrait expliquer l’affleurement <strong>de</strong>s péridotites sur la<br />

Gran<strong>de</strong> Terre. L’affleurement <strong>de</strong>s termes mantelliques sur l’île avait obligé les auteurs a<br />

formuler différentes hypothèses d’érosion ou d’écoulement gravitaire expliquant la<br />

disparition <strong>de</strong>s termes crustaux. Or Dubois et al. (1974a) pensent, sans prendre en compte<br />

l’éventualité d’une tectonique <strong>de</strong> décoiffement, que l’hypothèse d’une érosion intense<br />

n’était pas suffisante pour expliquer la disparition <strong>de</strong> la couverture sédimentaire et <strong>de</strong>s<br />

termes crustaux.<br />

Nous proposons, à partir <strong>de</strong> l’examen <strong>de</strong> la Zone Sud Calédonie, un modèle <strong>de</strong> la mise en<br />

place <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong>s basaltes et <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong> péridotites constitué <strong>de</strong> trois étapes.<br />

La première étape consiste à provoquer la surrection d’un fragment <strong>de</strong> croûte océanique le<br />

long d’une zone <strong>de</strong> discontinuité comme par exemple une faille transformante, comme<br />

l’avait déjà suggéré Paris (1981). Ce phénomène est actuellement utilisé pour expliquer la<br />

surrection <strong>de</strong> l’île <strong>de</strong> Futuna (Regnier, 1994) et le banc <strong>de</strong> Goringe (Auzen<strong>de</strong> et al., 1988).<br />

Les pans <strong>de</strong> croûte océanique mis a nu en contexte marin s’altèrent. Le pro<strong>du</strong>it résultant est<br />

alors déposé en avant <strong>de</strong> l’acci<strong>de</strong>nt dans le futur flysch <strong>de</strong> Népoui.<br />

- 195 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

La secon<strong>de</strong> étape correspond au décoiffement <strong>de</strong>s niveaux basaltiques en position avant-<br />

arc. Les basaltes seront alors transportées en avant <strong>de</strong> la nappe péridotitiques et subiront <strong>de</strong><br />

ce fait <strong>de</strong> fortes déformations.<br />

La troisième étape est marquée par l’ob<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s termes mantelliques sur le bâti<br />

<strong>Calédonien</strong>.<br />

Une <strong>de</strong>s conclusions majeures <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong> sur la Zone Est Calédonie est <strong>de</strong> considérer<br />

que la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk n’était pas située à la limite <strong>de</strong> la plaque Australienne. De ce fait,<br />

l’ob<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong>s ophiolites Eocène-Oligocène ne caractérise plus la<br />

confrontation <strong>de</strong>s plaques Australienne et Pacifique mais <strong>de</strong>s déformations intraplaques,<br />

déjà évoqués par Paris (1981). Il semblerait que <strong>de</strong> façon contemporaine à la mise en place<br />

<strong>de</strong> la nappe sur le bloc <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, <strong>de</strong>s effets compressifs se fassent ressentir<br />

jusque sur la bor<strong>du</strong>re occi<strong>de</strong>ntale <strong>du</strong> bassin Ouest <strong>Calédonien</strong> et bien au <strong>de</strong>là, sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Norfolk.<br />

Remarque sur les mouvements actuels <strong>de</strong> la nappe<br />

Des travaux récents <strong>de</strong> sismicité ont enregistré <strong>de</strong>s séismes ressentis dans la moitié sud <strong>de</strong><br />

l'île, grossièrement entre 166°e et 166°30E (Louat et Baldassary, 1989). Il apparaît que<br />

cette activité est segmentée et semble suivre le front <strong>de</strong> l'ob<strong>du</strong>ction. Nous suggérons que<br />

cette sismicité caractérise la délimitation <strong>de</strong> différents blocs qui constituent la nappe<br />

(Fig. 3-53) (Regnier et al., soumis). On remarque que la limite <strong>de</strong>s blocs coïnci<strong>de</strong> avec une<br />

limite structurale mise en évi<strong>de</strong>nce vers 166°30E. A l’Est <strong>de</strong> cette longitu<strong>de</strong>, un maximum<br />

gravimétrique semble caractériser un substratum qui est <strong>de</strong> nature différente <strong>du</strong> reste <strong>de</strong><br />

l’île. Les fortes anomalies positives et la topographie en moyenne moins élevée dans cette<br />

zone, suggèrent que ces structures pourraient être d'origine océanique, faisant partie <strong>du</strong><br />

basin <strong>de</strong>s Loyauté. Les mouvements observés entre les blocs pourraient être expliqués par<br />

<strong>de</strong>s réajustement récents <strong>du</strong>s aux effets <strong>de</strong> la collision entre la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et l’arc <strong>de</strong>s<br />

Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s.<br />

III-5 La formation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté<br />

Deux hypothèses <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté ont été établies. La première consiste<br />

en un volcanisme anorogénique (Paris, 1981 ; Rigolot, 1989 ; Monzier, 1993) par<br />

remontées <strong>de</strong> matériel volcanique le long d’anciens murs <strong>de</strong> failles. Ces failles<br />

correspondraient à d’anciens acci<strong>de</strong>nts d’orientation NNW-SSE, formés sur le plancher<br />

océanique <strong>du</strong> proto bassin Nord-Loyauté et Sud Fidjien lors <strong>de</strong> la réorganisation <strong>de</strong>s<br />

plaques Australienne et Pacifique survenue il y a 43 Ma (Clague et Jarrard, 1973). La<br />

secon<strong>de</strong> hypothèse considère la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté comme un arc volcanique ancien<br />

probablement réaffecté par un volcanisme anorogénique plus récent (Dubois et al., 1974b ;<br />

- 196 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Lapouille, 1978 ; Maillet et al., 1983 ; Collot et al., 1987 ; Meffre, 1991 ; Cluzel et al.,<br />

1994; Aitchison et al., 1995 ).<br />

La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté supporte <strong>de</strong>s édifices caractérisés par une topographie aplanie et <strong>de</strong>s<br />

pointements volcaniques <strong>de</strong> forme conique indiquant un âge probablement plus récent. Les<br />

premiers sont répartis <strong>de</strong> façon régulière sur la ri<strong>de</strong> tandis que les seconds sont épars et<br />

peuvent être i<strong>de</strong>ntifiés au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s premiers ou bien isolés. Il apparaît sur les profils <strong>de</strong><br />

sismique réflexion que l’ensemble <strong>de</strong>s séquences d’âge Crétacé supérieur à Eocène<br />

supérieur a été plissé par la remontée <strong>du</strong> substratum <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong>, tandis que la séquence<br />

Eocène supérieur-Oligocène supérieur absorbe les effets <strong>de</strong> plissement (Fig. 3-52). Les<br />

données <strong>de</strong> sismique réflexion montrent que la surrection <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté a été<br />

contemporaine <strong>du</strong> charriage <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong> péridotites sur le bloc <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie.<br />

Les édifices volcaniques ont été émergeants ou sub-émergeants entre l’Eocène supérieur et<br />

l’Oligocène permettant ainsi aux épais plateaux carbonatés <strong>de</strong> se développer sur leur<br />

sommet. Une secon<strong>de</strong> phase <strong>de</strong> volcanisme est observée <strong>du</strong>rant le dépôt <strong>de</strong> la séquence<br />

post-Oligocène supérieur. La forme pointue <strong>de</strong> ces édifices indique une formation en<br />

contexte sous-marin. Ils ont traversé la couverture en la déformant jusqu’à la moitié <strong>de</strong> la<br />

<strong>de</strong>rnière séquence déposée. Si nous estimons <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> sédimentation sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

l’ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> 20m/Ma nous pouvons alors en dé<strong>du</strong>ire que ce volcanisme i<strong>de</strong>ntifié<br />

était actif il y a 10 et 15 Ma (Miocène moyen à terminal). Ce résultat est confirmé par mise<br />

en évi<strong>de</strong>nce d’une phase <strong>de</strong> volcanisme actif <strong>de</strong> l’Oligocène moyen (Chevalier, 1968)<br />

jusqu’au Miocène supérieur (Baubron et al., 1976). Postérieurement à cette phase, la<br />

subsi<strong>de</strong>nce marquerait l’arrêt <strong>de</strong> la phase volcanique, le refroidissement, et<br />

l’alourdissement <strong>de</strong> l’ensemble.<br />

Un certain parallélisme existe entre les zones <strong>de</strong> fracture Cook, <strong>de</strong> Vening Meinesz et le<br />

segment septentrional <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté, long <strong>de</strong> 500 km et assez grand pour être<br />

assimilée à une faille transformante. Le segment méridional pourrait correspondre à la<br />

terminaison Nord <strong>de</strong>la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Trois Rois (Fig. 3-55).<br />

La ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Trois Rois est une structure majeure <strong>du</strong> bassin Sud Fidjien. Longue <strong>de</strong> 700 km,<br />

elle est comprise entre 27°30S-33°30S et centrée sur le méridien 173°E. (Mortimer et al.,<br />

1998) ont montré que la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Trois Rois s’est formée à l’Oligocène supérieur, en<br />

réponse à une sub<strong>du</strong>ction intraocéanique, dans le bassin Sud Fidjien, à vergence Ouest.<br />

Encore active au Miocène moyen (19-20 Ma), elle correspond à une prolongation <strong>de</strong> l’arc<br />

i<strong>de</strong>ntifié sur l’île <strong>du</strong> Nord <strong>de</strong> Nouvelle-Zélan<strong>de</strong>. Le bassin Sud Norfolk est un bassin<br />

marginal qui se met en place dès 18-20 Ma à l’Ouest <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Trois Rois. Nous<br />

supposons que <strong>de</strong>s ouvertures <strong>de</strong> bassins marginaux d’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> plus en plus faible ont<br />

probablement affecté les structures plus au Nord. Le bassin <strong>de</strong>s Loyauté a <strong>du</strong> être soumis à<br />

<strong>de</strong>s contraintes extensives <strong>de</strong> l’Oligocène supérieur au Miocène, mais l’ouverture est trop<br />

faible pour être observée sur les profils <strong>de</strong> sismique.<br />

- 197 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Fig. 3-55 : Le système ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté- ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Trois Rois.<br />

- 198 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

En conclusion, l’ouverture <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté au Crétacé inférieur con<strong>du</strong>it<br />

implicitement à supposer l’existence d’une « proto-ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté ». Cette ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>vait<br />

correspondre à l’arc volcanique associé à la sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la plaque Pacifique sous la<br />

plaque Australienne. La première phase d’émission volcanique qui affecte la ri<strong>de</strong> est<br />

marquée par l’existence <strong>de</strong> guyots coiffés par d’épais plateaux carbonatés indiquant une<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> sub-affleurement situé entre l’Eocène supérieur et l’Oligocène supérieur. Ils<br />

sont comparés au guyot <strong>de</strong> Bougainville qui est constitué d’andésites témoignant <strong>de</strong><br />

l’entrée <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk/d’Entrecasteaux dans la zone <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> l’arc <strong>de</strong>s<br />

Loyauté (ri<strong>de</strong> Sud d’Entrecasteaux) (Cluzel et al., 1998). La continuité<br />

morphobathymétrique entre la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et la ri<strong>de</strong> Sud d’Entrecasteaux n’est pas<br />

évi<strong>de</strong>nte, c’est pourquoi nous préférons rester pru<strong>de</strong>nts concernant une telle comparaison.<br />

La secon<strong>de</strong> phase volcanique reconnue sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loauté est liée à l’histoire<br />

<strong>géologique</strong> <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Trois Rois, prolongement méridional <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong>. La sub<strong>du</strong>ction<br />

intraocéanique dans le bassin Sud Fidjien à vergence Ouest, à l’Oligocène supérieur et<br />

donc postérieur à l’ob<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s ophiolites sur le bâti <strong>Calédonien</strong> a provoqué la formation<br />

<strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Trois Rois. Le volume et l’éten<strong>du</strong>e <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> est suffisamment important<br />

pour considérer que <strong>de</strong>s effets ont contribué à la mise en place <strong>de</strong>s pointements<br />

volcaniques <strong>de</strong> la terminaison Sud <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté (Fig. 3-54). Les bassins<br />

marginaux Nord Norfolk et Sud Norfolk sont alors formés par le jeu <strong>de</strong>s failles<br />

transformantes. La phase <strong>de</strong> volcanisme Oligo-Miocène anorogénique (Meffre, 1995)<br />

reconnue sur la terminaison Nord <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté peut être asscociée à l’effet <strong>du</strong> jeu<br />

<strong>de</strong> la faille transformante ou bien est à corréler aux traces <strong>de</strong> points chauds contemporains<br />

i<strong>de</strong>ntifiée plus à l’Ouest jsuqu’à la marge Est Australienne.<br />

III-6 La déformation liée à la collision<br />

La fosse <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s marque la sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la plaque Australienne sous la<br />

plaque Pacifique <strong>de</strong>puis le Miocène supérieur qui résulte <strong>de</strong> l’ouverture <strong>du</strong> bassin Nord<br />

Fidjien (Auzen<strong>de</strong>, 1988). Depuis environ 2 Ma, la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté est entrée en collision<br />

avec l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles Hébri<strong>de</strong>s (Monzier et al., 1990; Monzier, 1993).<br />

Des acci<strong>de</strong>nts transverses, probablement liés à la collision, d’orientation N070 à jeux<br />

senestre et <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts N0140 à jeux sénestre ont décalé la partie septentrionale et<br />

méridionale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté, déjà mis en évi<strong>de</strong>nce par Lachaud (1995) et Lafoy et<br />

al. (1996a) (Fig. 3-55). Ces acci<strong>de</strong>nts ont eu pour effet une déformation importante <strong>du</strong><br />

segment méridional <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté. Le système « ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Trois Rois et ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

Loyauté » et le parallélisme <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> fracture Veining Meinesz, Cook et le segment<br />

méridional <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté, nous amène à considérer que la partie Sud <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

Loyauté était nécessairement parallèle à la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Trois Rois. Elle a <strong>du</strong> progressivement<br />

être décalée par le jeux <strong>de</strong> ces acci<strong>de</strong>nts senestres transverses N040 à proximité <strong>de</strong> la<br />

collision <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et <strong>de</strong> l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles.<br />

- 199 -


3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

La déformation récente <strong>de</strong> la couverture sédimentaire, observée sur les profils <strong>de</strong> sismique<br />

réflexion, est concentrée sur les ri<strong>de</strong>s ou bien à la limite <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s bassins comme par<br />

exemple le long <strong>de</strong>s flancs occi<strong>de</strong>ntaux <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s Loyauté et <strong>du</strong> bassin Ouest<br />

<strong>Calédonien</strong>, ces zones étant plus sensibles aux contraintes occasionnées par cette<br />

sub<strong>du</strong>ction.<br />

La collision aurait eu pour effet <strong>de</strong> faire rejouer d’anciennes failles comme cela c’est<br />

pro<strong>du</strong>it sur la bor<strong>du</strong>re <strong>du</strong> bassin Ouest <strong>Calédonien</strong> ; dans le bassin <strong>de</strong>s Loyauté le long<br />

d’une ancienne zone <strong>de</strong> fracture située dans le prolongement <strong>de</strong> celle i<strong>de</strong>ntifiée au sein <strong>de</strong><br />

l’ophiolite sur la péninsule <strong>de</strong> Bogota (Prinzhofer, 1981).<br />

Les <strong>de</strong>rniers effets <strong>de</strong> cette collision pourraient correspondre à la sismicité active reconnue<br />

dans la zone et en particulier au sein <strong>de</strong> la terminaison Sud <strong>de</strong> la nappe péridotitiques<br />

(Regnier et al., soumis). Plus au Sud, <strong>de</strong>s séismes actifs à jeux sénestres sont i<strong>de</strong>ntifiés sur<br />

la zone <strong>de</strong> fracture Cook (Tajima et Okal, 1992).<br />

- 200 -


4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

PARTIE 4<br />

LE PROGRAMME ZoNéCo : EVALUATION DES RESSOURCES<br />

VIVANTES ET NON VIVANTES DE LA ZONE ECONOMIQUE<br />

DE NOUVELLE-CALEDONIE<br />

- 201 -


4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

- 202 -


4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

En 1979, naissait le concept <strong>de</strong> Zone Economique et <strong>de</strong> nombreux états se lancèrent dans<br />

<strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> cartographie <strong>de</strong> leurs fonds marins et d’inventaire <strong>de</strong> leurs ressources<br />

(Fig. 4-1). Dès le début <strong>de</strong>s années 80, la France met en place un programme <strong>de</strong>s zones<br />

économiques « métropolitain » dont la progression a été lente et souvent limitée à<br />

l’inventaire cartographique, l’évaluation <strong>de</strong>s ressources se faisant par ailleurs. Le concept<br />

<strong>de</strong> zone économique a permis aux états insulaires d’être considérés comme <strong>de</strong> véritables<br />

géants maritimes étant donné la faible superficie émergée par rapport à la taille <strong>de</strong> leur<br />

zone économique. Les ressources naturelles terrestres <strong>de</strong>s états insulaires <strong>du</strong> Pacifique sont<br />

très limitées et leurs zones marines côtières peu profon<strong>de</strong>s surexploitées. L’augmentation<br />

constante <strong>de</strong> la pression démographique et l’intro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> matériel <strong>de</strong> pêche performant<br />

(lignes et filets en nylon, embarcations motorisées), ont amené ces états à i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong><br />

nouvelles ressources halieutiques dans un souci <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s emplois, <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire les flux<br />

migratoires vers les centres urbains, <strong>de</strong> mettre en place <strong>de</strong>s circuits commerciaux et<br />

d'augmenter la consommation <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>its halieutiques locaux afin <strong>de</strong> diminuer les<br />

importations <strong>de</strong> conserves. Ils se sont naturellement orientés vers <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> pêche<br />

plus au large, visant notamment les thonidés et les poissons profonds <strong>de</strong>s pentes récifales<br />

externes et <strong>de</strong>s monts sous-marins.<br />

En 1990, le Territoire <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie est le premier à se lancer dans un programme<br />

<strong>de</strong> cartographie <strong>de</strong>s fonds marins <strong>de</strong> sa zone économique qui est comprise entre 15°S-26°S<br />

et 156°E-174°E, et faisant une superficie <strong>de</strong> 1.400.000 km 2 , en mettant en place un groupe<br />

<strong>de</strong> travail chargé <strong>de</strong> définir les bases d’un programme d'évaluation <strong>de</strong>s ressources vivantes<br />

et non-vivantes. Ce groupe <strong>de</strong> travail, constitué <strong>de</strong> représentants <strong>de</strong> l'Etat, <strong>du</strong> Territoire, <strong>de</strong>s<br />

Provinces, <strong>de</strong> services techniques <strong>de</strong> l'Etat et <strong>du</strong> Territoire et d'organismes <strong>de</strong> recherche,<br />

associait ainsi, dès la phase initiale <strong>de</strong> sa définition tous les partenaires potentiellement<br />

intéressés par ce programme. Dès l’année 1991, le programme ZoNéCo démarrait. En<br />

1994, l'exemple fut suivi par la Polynésie Française (programme ZEPOLYF).<br />

- 203 -


4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

Fig. 4-1 : Représentation <strong>de</strong>s zones économiques dans la région <strong>du</strong> Sud-Ouest Pacifique.<br />

- 204 -


4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

Chapitre I<br />

Les données antérieures au programme<br />

Depuis ces trente <strong>de</strong>rnières années, <strong>de</strong>s campagnes diverses, à caractère <strong>géologique</strong> <strong>de</strong> type<br />

reconnaissance bathymétrique, dragages, carottages, plongées en submersibles, forages<br />

océaniques, sismique monotrace et multitraces et, à caractère halieutique <strong>de</strong> type pêches<br />

exploratoires hauturières et côtières ont été réalisées dans la zone économique <strong>de</strong><br />

Nouvelle-Calédonie.<br />

Au total, 48 campagnes <strong>de</strong> reconnaissance bathymétrique (Tableau 4-1), réalisées avec <strong>de</strong>s<br />

son<strong>de</strong>urs monofaisceau ont été intégrées dans la banque <strong>de</strong> données GEOMER mise au<br />

point par le centre ORSTOM <strong>de</strong> Nouméa. Elles ont permis <strong>de</strong> réaliser le premier document<br />

cartographique <strong>de</strong> la zone économique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie (Missegue et al., 1992).<br />

Cette carte bathymétrique, avec un contourage tous les 200 m, a servi <strong>de</strong> document<br />

cartographique <strong>de</strong> base pour la détermination <strong>de</strong> sites cibles.<br />

Les campagnes <strong>de</strong> dragages, <strong>de</strong> carottages, <strong>de</strong> forages océaniques ont permis <strong>de</strong> récoltés<br />

<strong>de</strong>s échantillons <strong>de</strong> roches sur l’ensemble <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s constituants la Zone Economique. La<br />

figure 4-2 différencie selon <strong>de</strong>s points, les campagnes à caractère <strong>géologique</strong> et <strong>de</strong>s<br />

surfaces, les campagnes à caractère biologique. Les campagnes <strong>de</strong> dragages regroupent les<br />

campagnes <strong>de</strong> géologie suivantes : Iles <strong>de</strong>s Pins (1971), Georstom I (1973), Georstom II<br />

(1974), Georstom III (1975), EVA I (1976). Elles sont complétées par <strong>de</strong>ux campagnes <strong>de</strong><br />

plongées en submersibles: CALSUB (1989) et SUBPSO (1989). La première comprend<br />

quatre plongées profon<strong>de</strong>s réalisées avec le Nautile sur la zone <strong>de</strong> collision « Loyauté-<br />

Nouvelles Hébri<strong>de</strong>s » (Monzier et al., 1990). La secon<strong>de</strong> a été réalisée avec le submersible<br />

« Cyana », sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté, sur le flanc Nord <strong>du</strong> haut-fond qui relie les îles d’Ouvéa<br />

et <strong>de</strong> Lifou. Deux campagnes <strong>de</strong> dragages et carottages Biocal (1985) et Biogeocal (1987)<br />

ont reconnu le Sud-Ouest et l’Est <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie, le bassin et la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

Loyauté. Lors <strong>de</strong>s campagnes <strong>de</strong> biologie, <strong>de</strong>s dragues plates (type Calypso, Waren) ont<br />

parfois prélevé <strong>de</strong>s roches ou <strong>de</strong>s sédiments. Ces campagne sont : CHALCAL 1 (1984),<br />

CHALCAL II (1986), MUSORSTOM IV (1985), MUSORSTOM V (1986),<br />

MUSORSTOM VI (1989), Bathus 1 (1993), Bathus 2 (1993), Bathus 3 (1993) et Bathus 4<br />

(1994).<br />

- 205 -


4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

Observations<br />

Sismique<br />

réflexion<br />

Magnétisme<br />

Gravimétrie<br />

Positionnement<br />

Bathymétrie<br />

Bateau<br />

Origine<br />

Campagne<br />

Année<br />

-<br />

Monotrace<br />

X<br />

SAT<br />

monofaisceau<br />

Coriolis<br />

IFREMER<br />

ZOE 300<br />

1984<br />

+ 3.5 kHz<br />

dragages<br />

Dragages et carottages<br />

Biologistes<br />

Monotrace<br />

X<br />

X<br />

GPS<br />

Seabeam<br />

Charcot<br />

IFREMER<br />

SPS 100<br />

1985<br />

X<br />

X<br />

GPS<br />

Seabeam<br />

Charcot<br />

IFREMER<br />

BIOCAL<br />

1985<br />

Campagne <strong>de</strong> biologie<br />

X<br />

X<br />

GPS<br />

Seabeam<br />

Charcot<br />

IFREMER<br />

PROLIGO<br />

1985<br />

Sismique réfraction<br />

X<br />

SAT<br />

Monofaisceau<br />

Coriolis<br />

IFREMER<br />

EVA 1300<br />

1986<br />

Peu <strong>de</strong> données<br />

X<br />

SAT<br />

Monofaisceau<br />

Thomas<br />

Washington<br />

SCRIPPS<br />

PPTU 06<br />

1986<br />

Bathymértie à partir<br />

<strong>de</strong> la sismique<br />

Monotrace<br />

X<br />

?<br />

SAT<br />

Vauban<br />

ORSTOM<br />

ZOE 400<br />

1987<br />

Monotrace<br />

X<br />

SAT<br />

Monofaisceau<br />

Tableau 4-1 : La liste <strong>de</strong>s données acquises <strong>de</strong>s campagnes <strong>de</strong> géologie et <strong>de</strong> géophysique marines réalisées<br />

antérieurement au programme ZoNéCo.<br />

Coriolis<br />

IFREMER<br />

EVA 1400<br />

1987<br />

- 206 -<br />

1 profil <strong>de</strong> sismique<br />

dans la ZE<br />

Multitraces<br />

X<br />

X<br />

SAT, GPS<br />

Seabeam<br />

Charcot<br />

IFREMER<br />

MULTIPSO<br />

1987<br />

X<br />

GPS<br />

Monofaisceau<br />

Alis<br />

ORSTOM<br />

ZOE 51<br />

1990<br />

X<br />

GPS<br />

Monofaisceau<br />

Alis<br />

ORSTOM<br />

ZOE 52<br />

1990<br />

X<br />

GPS<br />

Monofaisceau<br />

Alis<br />

ORSTOM<br />

ZOE 53<br />

1991<br />

X<br />

GPS<br />

Monofaisceau<br />

Alis<br />

ORSTOM<br />

ZOE 54<br />

1991<br />

Dragages ?<br />

X<br />

GPS<br />

Monofaisceau<br />

Alis<br />

ORSTOM<br />

CALIS<br />

1991


4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

Observations<br />

Sismique<br />

Réflexion<br />

Magnétisme<br />

Gravimétrie<br />

Positionnement<br />

Bathymétrie<br />

Bateau<br />

Origine<br />

Campagne<br />

Année<br />

Sismique rréfraction<br />

Dragages<br />

SAT<br />

Monofaisceau<br />

Noroit<br />

CNEXO<br />

EVA 500<br />

1977<br />

+ 3.5 kHz<br />

Monotrace<br />

X<br />

X<br />

SAT<br />

Monofaisceau<br />

Vema<br />

US<br />

V 3314<br />

1977<br />

Carottages,<br />

Flux <strong>de</strong> chaleur<br />

Monotrace<br />

X<br />

X<br />

SAT<br />

Monofaisceau<br />

Coriolis<br />

CNEXO<br />

EVA 600<br />

1978<br />

Sismique réfraction<br />

Monotrace<br />

X<br />

X<br />

SAT<br />

Monofaisceau<br />

Coriolis<br />

CNEXO<br />

EVA 700<br />

1978<br />

SAT<br />

Monofaisceau<br />

Vauban<br />

ORSTOM<br />

CHEST 100<br />

1979<br />

X<br />

SAT<br />

Monofaisceau<br />

Vauban<br />

ORSTOM<br />

WNC 80<br />

1980<br />

Mesures ponctuelles<br />

bathymétrie, magnétisme<br />

X<br />

Sextant Radar<br />

Monofaisceau<br />

Dawa<br />

ORSTOM<br />

GCL 100<br />

1980<br />

X<br />

SAT<br />

Monofaisceau<br />

Tableau 4-1 : La liste <strong>de</strong>s données acquises <strong>de</strong>s campagnes <strong>de</strong> géologie et <strong>de</strong> géophysique marines réalisées<br />

antérieurement au programme ZoNéCo.<br />

Coriolis<br />

IFREMER<br />

ZOE 100<br />

1981<br />

- 207 -<br />

X<br />

SAT<br />

Monofaisceau<br />

Coriolis<br />

IFREMER<br />

EVA 900<br />

1981<br />

Mesures ponctuelles<br />

<strong>de</strong> gravimétrie<br />

X<br />

SAT<br />

Monofaisceau<br />

Vauban<br />

ORSTOM<br />

GCL 200<br />

1981<br />

Mesures ponctuelles<br />

<strong>de</strong> gravimétrie<br />

X<br />

X<br />

SAT<br />

Monofaisceau<br />

Vauban<br />

ORSTOM<br />

GCL 300<br />

1982<br />

Sismique réfraction<br />

Monotrace<br />

X<br />

X<br />

SAT<br />

Monofaisceau<br />

Coriolis<br />

IFREMER<br />

EVA 1000<br />

1982<br />

X<br />

X<br />

SAT<br />

Monofaisceau<br />

Coriolis<br />

IFREMER<br />

EVA 1100<br />

1982<br />

Transit<br />

X<br />

SAT<br />

Monofaisceau<br />

Glomar<br />

Challenger<br />

Joi<strong>de</strong>s<br />

DSDP 89<br />

1982<br />

1 forage situé dans la ZE<br />

21°11S-161°19E<br />

Monotrace<br />

X<br />

SAT<br />

Monofaisceau<br />

Glomar<br />

Challenger<br />

Joi<strong>de</strong>s<br />

DSDP 90<br />

1982-83<br />

X<br />

X<br />

X<br />

X<br />

SAT<br />

Monofaisceau<br />

SAT<br />

Monofaisceau<br />

Coriolis<br />

IFREMER<br />

ZOE 200<br />

1983<br />

Coriolis<br />

IFREMER<br />

EVA 1200<br />

1983


4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

Observations<br />

Sismique<br />

Réflexion<br />

Magnétisme<br />

Gravimétrie<br />

Positionnement<br />

Bathymétrie<br />

Bateau<br />

Origine<br />

Campagne<br />

Année<br />

Seul le magnétisme est<br />

Intégré dans Geomer<br />

X<br />

Pas <strong>de</strong> SAT<br />

Monofaisceau ?<br />

Argo<br />

SCRIPPS<br />

NOVA 4A<br />

1967<br />

Seul le magnétisme est<br />

Intégré dans Geomer<br />

X<br />

Pas <strong>de</strong> SAT<br />

Monofaisceau ?<br />

Argo<br />

SCRIPPS<br />

NOVA 5A<br />

1967<br />

Seul le magnétisme est<br />

Intégré dans Geomer<br />

X<br />

Pas <strong>de</strong> SAT<br />

Monofaisceau ?<br />

Horizon<br />

SCRIPPS<br />

NOVA 4H<br />

1967<br />

Seul le magnétisme est<br />

Intégré dans Geomer<br />

X<br />

Sextant<br />

Monofaisceau ?<br />

Horizon<br />

SCRIPPS<br />

NOVA 5H<br />

1967<br />

Aucune indication<br />

Hakuha maru<br />

Université <strong>de</strong><br />

Tokyo<br />

KH 6804<br />

1969<br />

+ 3.5 kHz<br />

Monotrace<br />

X<br />

SAT<br />

Monofaisceau<br />

Glomar<br />

Challenger<br />

Joi<strong>de</strong>s<br />

DSDP 21<br />

1971<br />

Bathymétrie donnée par<br />

la sismique<br />

Multitraces<br />

X<br />

SAT<br />

Monofaisceau<br />

Coriolis<br />

CNEXO<br />

AUS 100<br />

1972<br />

Multitraces<br />

X<br />

SAT<br />

Monofaisceau<br />

Tableau 4-1 : La liste <strong>de</strong>s données acquises <strong>de</strong>s campagnes <strong>de</strong> géologie et <strong>de</strong> géophysique marines réalisées<br />

antérieurement au programme ZoNéCo.<br />

Noroit<br />

CNEXO<br />

AUS 200<br />

1973<br />

- 208 -<br />

Dragages,<br />

Carottages<br />

Monotrace<br />

X<br />

SAT<br />

Monofaisceau<br />

Noroit<br />

CNEXO<br />

GEO 100<br />

1973<br />

Transit<br />

X<br />

SAT<br />

Monofaisceau<br />

Glomar<br />

challenger<br />

Joi<strong>de</strong>s<br />

DSDP 30<br />

1973<br />

Transit<br />

Monotrace<br />

X<br />

SAT<br />

Monofaisceau<br />

Coriolis<br />

CNEXO<br />

GEO 200<br />

1974<br />

1 profil <strong>de</strong> sismique<br />

dans la ZE<br />

Multitraces<br />

X<br />

SAT<br />

Monofaisceau<br />

Coriolis<br />

CNEXO<br />

AUS 300<br />

1975<br />

+ 3.5 kHz<br />

Monotrace<br />

X<br />

X<br />

SAT<br />

Monofaisceau<br />

Vema<br />

US<br />

V 3215<br />

1975<br />

Monotrace<br />

X<br />

SAT<br />

Monofaisceau<br />

Noroit<br />

CNEXO<br />

AUS 400<br />

1976<br />

Sismique réfraction,<br />

carottage, flux <strong>de</strong> chaleur<br />

Monotrace<br />

X<br />

SAT<br />

Monofaisceau<br />

Coriolis<br />

CNEXO<br />

EVA 200<br />

1976<br />

Monotrace<br />

X<br />

Sismique réfraction<br />

Monotrace<br />

X<br />

SAT<br />

Monofaisceau<br />

SAT<br />

Monofaisceauv<br />

Coriolis<br />

CNEXO<br />

EVA 300<br />

1977<br />

Coriolis<br />

CNEXO<br />

EVA 400<br />

1977


4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

Fig. 4-2 : les données antérieures au programme ZoNéCo <strong>de</strong> dragages, <strong>de</strong> carottages, <strong>de</strong> plongées en<br />

submersible et <strong>de</strong> forage océaniques. La bathymétrie présentée correspond à une simplification <strong>de</strong> la<br />

carte réalisée à partir <strong>de</strong>s levés conventionnels, isobathe tous les 1000 m (Missegue et al., 1992). Les<br />

symboles roses montrent la répartition <strong>de</strong>s campagnes <strong>de</strong> dragages : les triangles pour la campagne Iles<br />

<strong>de</strong>s Pins (1971) ; les étoiles pour la campagne Georstom I (1973), les losanges pour la campagne<br />

Georstom II (1974), les hexagones pour la campagne Georstom III (1975), les cercles pour la campagne<br />

EVA I (1976).Les symboles bleus illustrent les campagnes <strong>de</strong> dragages et carottages avec les triangles<br />

pour la campagne Biogeocal (1987), les cercles pour la campagne Biocal (1985). Les étoiles noires<br />

représentent les sites <strong>de</strong>s forages océanique ; les surfaces colorées indiquent les zones couvertes par les<br />

campagnes <strong>de</strong> biologie marine. En bleu : les campagnes CHALCAL 1 (1984) (C1) et CHALCAL II<br />

(1986) (C2) ; en orange les campagnes MUSORSTOM IV (1985) (M4), MUSORSTOM V (1986) (M5) et<br />

MUSORSTOM VI (1989) (M6) ; en vert les campagnes Bathus 1 (1993) (B1), Bathus 2 (1993) (B2),<br />

Bathus 3 (1993) (B3) et Bathus 4 (1994) (B4).<br />

Viennent s’ajouter les données <strong>de</strong>s forages océaniques situés dans la zone frontière <strong>de</strong> la<br />

Nouvelle-Calédonie DSDP208 (Leg 21) (Burns, Andrews et al., 1973) ; DSDP286 (Leg<br />

30) (Andrews, Packham et al., 1975) ; DSDP587 (Leg 90) (Kennett, von <strong>de</strong>r Borch et al.,<br />

1985) réalisés dans le cadre <strong>du</strong> Deep Sea Drilling Project et le forage océanique ODP831<br />

(Leg 134) (Collot et al., 1992) <strong>de</strong> l’Ocean Drilling Program. Seul le forage DSDP587<br />

(Kennett, von <strong>de</strong>r Borch et al., 1985) a été réalisé dans la zone économique <strong>de</strong> Nouvelle-<br />

Calédonie. Il a permis <strong>de</strong> définir la lithologie respectivement <strong>du</strong> sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> lord<br />

Howe et <strong>du</strong> sommet <strong>du</strong> banc <strong>de</strong> Lansdowne (Fig. 4-2). Les trois autres forages cités sont<br />

situés à proximités <strong>de</strong> la zone, ils sont représentés à titre indicatif.<br />

Enfin, une campagne <strong>de</strong> sismique réflexion monotrace ZOESIS (1992) et <strong>de</strong>s campagnes<br />

<strong>de</strong> sismique réflexion multitraces françaises (Fig. 4-3) : Austra<strong>de</strong>c I (1972), Austra<strong>de</strong>c II<br />

(1973), Austra<strong>de</strong>c IV (1976) ; WNC80 (1980) et étrangères : Mobil Oil Corporation<br />

- 209 -


4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

(1972), Gulf Rex (1972-1973), Geocom, Western Geophysical, Bendix et Tiger ont<br />

également été réalisées dans la zone économique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie (Fig. 4-3).<br />

Fig. 4-3 : Navigation <strong>de</strong>s campagnes <strong>de</strong> sismique monotrace et multitraces réalisées dans la zone<br />

économique. les campagnes <strong>de</strong> sismique monotrace et multitraces réalisées dans la zone économique <strong>de</strong><br />

Nouvelle-Calédonie. Pour la bathymétrie voir la figure précé<strong>de</strong>nte. La campagne <strong>de</strong> sismique monotrace<br />

ZOESIS (1992) est représentée par le trait noir. Les campagnes <strong>de</strong> sismique multitraces sont : en bleu<br />

Austra<strong>de</strong>c I (1972) ; en vert Mobil Oil Corporation (1972) ; en marron Gulf Rex (1972-1973) ; en violet<br />

Austra<strong>de</strong>c II (1973) ; en orange Austra<strong>de</strong>c IV (1976) ; en rouge WNC80 (1980).<br />

De nombreux travaux concernant les ressources vivantes au large <strong>de</strong> la Nouvelle-<br />

Calédonie se trouvaient dispersées entre les services techniques territoriaux et provinciaux<br />

et plusieurs organismes <strong>de</strong> recherche nationaux, étrangers (Corée, Japon, Taïwan) et<br />

internationaux (Communauté <strong>du</strong> Pacifique, anciennement Commission <strong>du</strong> Pacifique Sud)<br />

(Tableau 4-2). Depuis la fin <strong>de</strong>s années 60, les <strong>de</strong>ux sujets principaux <strong>de</strong> recherche dans le<br />

<strong>domaine</strong> halieutique <strong>du</strong> centre ORSTOM <strong>de</strong> Nouméa ont porté d’une part sur le <strong>domaine</strong><br />

pélagique et d’autre part sur la zone démersale.<br />

Le premier était axé sur l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’écosystème <strong>du</strong> large, <strong>de</strong>s thons et <strong>de</strong>s espèces alliées.<br />

Il s’est agit <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce les relations liant la faune en place avec les thons et <strong>de</strong><br />

comprendre pourquoi certaines espèces très abondantes dans le milieu ne sont pas<br />

consommées par les thons. La compréhension <strong>de</strong> ce paradoxe a nécessité la mise en œuvre<br />

<strong>de</strong> moyens <strong>de</strong> prélèvements variés pour capturer à la fois les thons et les espèces en place :<br />

palangres dérivantes pour les thons, filets variés pour les espèces <strong>du</strong> plancton, micronecton<br />

et necton. Le repérage <strong>de</strong>s fronts thermiques favorables aux concentrations <strong>de</strong> thons <strong>de</strong><br />

surface et l’estimation <strong>de</strong>s tonnages a été réalisé par radiométrie et prospection aérienne.<br />

- 210 -


4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

Une étu<strong>de</strong> a été menée sur les ressources en appâts vivants, pour les captures <strong>de</strong> thons à la<br />

canne, dans le lagon en eau peu profon<strong>de</strong> et les captures (POLYPECHE et<br />

TRANSPECHE).<br />

Le <strong>de</strong>uxième sujet concernait les espèces démersales profon<strong>de</strong>s. En 1980, le Kaimon Maru<br />

navire Japonais <strong>de</strong> pêche commerciale au chalut <strong>de</strong> fond a exploité le Béryx sur les monts<br />

sous-marins situés sur les terminaisons méridionales <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Norfolk et <strong>de</strong>s Loyauté<br />

ainsi que les bancs Nova, Argo, Kelos, Capel et le sommet <strong>de</strong> l’extrémité nord <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Lord Howe et <strong>de</strong> l’extrémité Sud <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway. Parallèlement, <strong>de</strong> 1988 à 1991, le<br />

centre ORSTOM <strong>de</strong> Nouméa lançait un programme <strong>de</strong> pêche exploratoire à la palangre <strong>de</strong><br />

fond sur plusieurs monts sous-marins, situés sur les terminaisons méridionales <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

Norfolk et <strong>de</strong>s Loyauté, afin d’étudier la dynamique <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> l’espèce cible<br />

« Béryx splen<strong>de</strong>ns », poissons vivant à <strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>urs comprises entre 200 et 800 m<br />

(Leho<strong>de</strong>y, 1994). D’autres espèces <strong>de</strong> poissons, <strong>de</strong>s crustacés et les nautiles ont pu être<br />

analyser par captures au casier à l’extérieur <strong>du</strong> récif barrière.<br />

- 211 -


PROSPECTION<br />

AERIENNE<br />

SENNEURS<br />

AMERICAINS<br />

CANNEURS<br />

CALEDONIENS<br />

CANNEURS<br />

JAPONAIS<br />

PALANGRIERS<br />

COREENS<br />

PALANGRIERS<br />

TAIWANAIS<br />

PALANGRIERS<br />

JAPONAIS<br />

PALANGRIERS<br />

CALEDONIENS<br />

CAMPAGNES<br />

SCIENTIFIQUES<br />

Année<br />

4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

Campagnes<br />

scientifiques<br />

à la palangre<br />

ORSTOM<br />

Données <strong>de</strong> prises<br />

par espèce<br />

(en nb et en poids)<br />

et d’effort <strong>de</strong><br />

pêche<br />

Pêche<br />

artisanale à la<br />

canne avec <strong>de</strong>s<br />

bonitiers<br />

(leurre en nacre)<br />

Données <strong>de</strong><br />

prises par<br />

espèce<br />

(en nb et en<br />

poids) et d’effort<br />

<strong>de</strong> pêche<br />

par mois<br />

Campagnes<br />

scientifiques<br />

à la palangre<br />

ORSTOM<br />

Quelques<br />

estimations <strong>de</strong>s<br />

captures<br />

- 212 -<br />

Radiométrie<br />

ECONOMIQUE<br />

et survols aeériens<br />

ZONE<br />

Pêches explor.<br />

4 senneurs<br />

LA<br />

Données<br />

sous-estimées<br />

<strong>de</strong> prises (poids<br />

par espèce et<br />

d’effort <strong>de</strong><br />

pêche par carré<br />

<strong>de</strong> 1° <strong>de</strong> côté<br />

et par mois<br />

DE<br />

<strong>Rapport</strong>s<br />

d’observateurs<br />

et par carré<br />

<strong>de</strong> 5° <strong>de</strong> côté<br />

POLYPECHE<br />

(appâts) et<br />

TRANSPECHE<br />

(canne)<br />

Dès le 5ième accord <strong>de</strong><br />

pêche (août<br />

1983) :<br />

fiches <strong>de</strong> pêche<br />

journalières<br />

(position, effort,<br />

Nb et poids<br />

<strong>de</strong>s prises<br />

par espèce)<br />

Données<br />

sous estimées<br />

<strong>de</strong> prises<br />

par espèce<br />

(nb et<br />

PLACE<br />

Poids), et<br />

d’effort <strong>de</strong> pêche<br />

par mois<br />

et par carré<br />

<strong>de</strong> 5° <strong>de</strong> côté<br />

Sur la zone<br />

10-30S,<br />

150-180E<br />

Données<br />

annuelles<br />

<strong>de</strong> prises et<br />

d’effort par carré<br />

<strong>de</strong> 5° <strong>de</strong> côté<br />

par mois et par<br />

arré <strong>de</strong> 5° <strong>de</strong> côté<br />

1957<br />

1958<br />

1959<br />

1960<br />

1961<br />

1962<br />

1963<br />

1964<br />

1965<br />

1966<br />

1967<br />

1968<br />

1969<br />

1970<br />

1971<br />

1972<br />

1973<br />

1974<br />

1975<br />

1976<br />

1977<br />

1978<br />

1979<br />

EN<br />

MISE<br />

JUILLET<br />

Sur la zone<br />

10-30S,<br />

150-180E<br />

<strong>Rapport</strong>s<br />

d’observateurs<br />

Pêche artisanale<br />

début <strong>de</strong><br />

pêche in<strong>du</strong>strielle<br />

en nov. 1983 avec<br />

POLYPECHE<br />

dès le 5ième accord <strong>de</strong> pêche<br />

(août 1983) :<br />

fiches <strong>de</strong> pêche<br />

journalières<br />

(position, effort, Nb<br />

et poids <strong>de</strong>s prises<br />

par espèce<br />

Pêches expér.<br />

à la traine<br />

STMMPM<br />

Jusque fin 1992<br />

Fiches <strong>de</strong> pêche<br />

journalières<br />

(position, effort, Nb<br />

et poids <strong>de</strong>s prises<br />

par espèces)<br />

Mise en place <strong>de</strong><br />

DCP<br />

Pêhces expér.<br />

Espadon STMMPM<br />

1980<br />

1981<br />

1982<br />

1983<br />

1984<br />

1985<br />

1986<br />

1987<br />

1988<br />

1989<br />

1990<br />

1991<br />

1992<br />

1993<br />

1994<br />

Tableau 4-2 : La liste <strong>de</strong>s données acquises <strong>de</strong>s campagnes <strong>de</strong> pêches exploratoires réalisées antérieurement<br />

au programme ZoNéCo.


4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

Chapitre II<br />

Le programme ZoNéCo<br />

Le programme ZoNéCo (Zone Economique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie), regroupe <strong>de</strong>s<br />

partenaires multiples représentant l'Etat Français (Ministère <strong>de</strong> l'Enseignement Supérieur et<br />

<strong>de</strong> la Recherche; Service Hydrographique et Océanographique <strong>de</strong> la Marine), le Territoire<br />

<strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie (Services <strong>de</strong>s Métho<strong>de</strong>s Administratives et <strong>de</strong> l'Informatique,<br />

SMAI ; Services <strong>de</strong>s Mines et <strong>de</strong> l'Energie, SME ; Service Territorial <strong>de</strong> la Marine<br />

Marchan<strong>de</strong> et <strong>de</strong>s Pêches Maritimes), les Provinces Iles, Nord et Sud et les organismes <strong>de</strong><br />

recherche (Institut Français <strong>de</strong> Recherche pour l'Exploitation <strong>de</strong> la Mer, IFREMER;<br />

Institut <strong>de</strong> Recherche pour le Développement, IRD; Université Française <strong>du</strong> Pacifique,<br />

UFP).<br />

Le programme ZoNéCo implique <strong>de</strong>s disciplines diverses telles que la cartographie et<br />

l’imagerie <strong>du</strong> fond, la gravimétrie, le magnétisme, la sismique, l’altimétrie satellitaire,<br />

l’hydrologie, la phytoplanctonologie et l’halieutique.<br />

II-1 Métho<strong>de</strong><br />

Les partenaires <strong>du</strong> Programme s’engagent sur la base d’un Accord Cadre pluriannuel. Le<br />

premier concernait la pério<strong>de</strong> 1993-1996, le second couvre la pério<strong>de</strong> 1997-2001 et le<br />

troisième couvrira la pério<strong>de</strong> 2002-2006. Le programme s’est doté d’un Comité <strong>de</strong> Pilotage<br />

constitué <strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong>s institutions et <strong>de</strong>s organismes concernés qui se réunit<br />

régulièrement pour fixer les gran<strong>de</strong>s orientations <strong>du</strong> programme. Un Groupe <strong>de</strong> Projet gère<br />

les détails <strong>du</strong> fonctionnement <strong>du</strong> Programme. Pour répondre à <strong>de</strong>s besoins spécifiques, le<br />

Groupe <strong>de</strong> Projet a mis en place <strong>de</strong>s Groupes <strong>de</strong> Travail (diffusion <strong>de</strong>s données, campagnes<br />

à la mer, intégration <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> géophysiques, intégration <strong>de</strong>s données halieutiques,<br />

intégration <strong>de</strong>s données océanographiques etc.).<br />

Le programme a créé un outil <strong>de</strong> traitement et d’archivage <strong>de</strong>s données appelé « Structure<br />

<strong>de</strong> Gestion et <strong>de</strong> Valorisation Locale » (SGVL) basée au SMAI (Service <strong>de</strong>s Métho<strong>de</strong>s<br />

Administratives et <strong>de</strong> l'Informatique). Il assure, en liaison avec l’IFREMER, le<br />

développement <strong>de</strong>s logiciels nécessaires au traitement <strong>de</strong>s données acquises par le<br />

programme. Son rôle est l’archivage, le traitement, l’analyse et la diffusion <strong>de</strong>s données.<br />

Pour réaliser ses missions, elle dispose <strong>de</strong> matériels (ordinateurs <strong>de</strong> bureau, stations <strong>de</strong><br />

travail SUN, traceurs grand format, etc.) et <strong>de</strong> logiciels performants conformes aux<br />

- 213 -


4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

standards et aux outils informatiques les plus récents utilisés par les organismes <strong>de</strong><br />

recherche partenaires <strong>du</strong> programme. Depuis 1993, l’archivage <strong>de</strong>s données acquises<br />

antérieurement ou parallèlement au programme ZoNéCo sont recueillies et mises à jour<br />

régulièrement par la SGVL. Pour ce faire, elle a développé un logiciel original (VEGA) qui<br />

combine un Système <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> Base <strong>de</strong> Données Relationnelles (ORACLE) et un<br />

Système d’Information Géographique (Arc/Info). VEGA autorise <strong>de</strong>s échanges avec les<br />

logiciels «Caraïbes» et autres logiciels <strong>de</strong> l’IFREMER (Trismus, Imagem, trimen) <strong>de</strong><br />

traitements <strong>de</strong>s données issues <strong>de</strong>s son<strong>de</strong>urs multifaisceaux. Il permet aussi <strong>de</strong> regrouper<br />

les données par discipline dans <strong>de</strong>s banques spécialisées puis <strong>de</strong> les superposer et <strong>de</strong> les<br />

corréler afin <strong>de</strong> répondre aux besoins particuliers <strong>de</strong>s utilisateurs.<br />

L’ensemble <strong>de</strong>s données ainsi traitées, validées et interprétées par les divers partenaires<br />

scientifiques est utilisé pour la réalisation <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>its dont la diffusion est assurée par la<br />

SGVL sous forme <strong>de</strong> rapports synthétiques, <strong>de</strong> cartes thématiques, d’atlas sur support CD-<br />

ROM et sont accessible sur le site http://www.territoire.nc/zoneco. Le pôle <strong>de</strong> compétence<br />

local que représente la SGVL pourrait être adapté utilisé au bénéfice d’autres pays<br />

insulaires <strong>de</strong> la région.<br />

II-2 Le déroulement <strong>du</strong> programme<br />

Les bases <strong>du</strong> programme ZoNéCo ont été établies selon trois phases, comme la plupart <strong>de</strong>s<br />

programmes d’inventaires miniers :<br />

- une phase stratégique dont l’objectif est la réalisation <strong>du</strong> fond cartographique<br />

indispensable à tout inventaire <strong>de</strong> ressources et l’analyse <strong>de</strong>s données antérieures <strong>du</strong><br />

programme ;<br />

- une phase tactique ayant pour but l’i<strong>de</strong>ntification et la quantification <strong>de</strong>s ressources<br />

vivantes et non-vivantes ;<br />

- une phase d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cibles consacrée à l’évaluation <strong>de</strong>s potentialités économiques<br />

offertes par ces ressources.<br />

Actuellement, les <strong>de</strong>ux premières phases ont été réalisées ou sont en cours d’élaboration.<br />

II-2.1 La phase stratégique<br />

Les premières actions <strong>du</strong> programme étaient consacrées à la recherche d’analyse <strong>de</strong>s<br />

données antérieures au programme disponibles en bathymétrie, géophysique,<br />

océanographie physique et halieutique. Elles ont servi <strong>de</strong> base à la reconnaissance <strong>de</strong> sites<br />

cibles pour la réalisation <strong>de</strong> campagnes <strong>de</strong> Géologie-Géophysique et <strong>de</strong> pêche exploratoire<br />

à la palangre et au chalut.<br />

- 214 -


4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

II-2.1.1 Les campagnes <strong>de</strong> reconnaissance bathymétrique<br />

Cinq campagnes ont été ou seront réalisées d’ici la fin <strong>de</strong> l’année1999 à bord <strong>du</strong> N.O.<br />

« L’Atalante » équipé <strong>de</strong>s son<strong>de</strong>urs multifaisceaux EM12 DUAL et EM 950 (Fig. 4-4).<br />

L’objectif principal <strong>de</strong> ces campagnes est la couverture bathymorphologique (bathymétrie<br />

et imagerie) continue <strong>de</strong> secteurs définis comme prioritaires <strong>du</strong> fait <strong>de</strong> l’existence <strong>de</strong> reliefs<br />

sous-marins <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 1500m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Par ailleurs, <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> sismique<br />

monotrace, <strong>de</strong> magnétisme, <strong>de</strong> gravimétrie ont été simultanément réalisés ainsi que <strong>de</strong>s<br />

mesures <strong>de</strong> courant avec un profileur Doppler (ADCP) dans la tranche d’eau 0-800 m, <strong>de</strong>s<br />

tirs XBT et <strong>de</strong>s enregistrements au thermo-salinagraphe <strong>de</strong> surface.<br />

La campagne ZoNéCo 1 (25 juin-15 juillet 1993) a reconnu, avec l’EM12 DUAL, les<br />

terminaisons méridionales <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie et <strong>de</strong>s Iles Loyauté entre 23°S-25°40S<br />

et 167°20-171°E. De nouvelles structures ont été découvertes à <strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>urs moyenne<br />

<strong>de</strong> 1000 m. Elles se présentent sous la forme <strong>de</strong> « guyots ». Ce sont <strong>de</strong>s volcans sous-<br />

marins qui ont été émergés, érodés puis subsidés (Anonyme, 1994 ; Lachaud, 1995). Ils<br />

correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s cibles intéressantes <strong>du</strong> point <strong>de</strong> vue ressources vivantes (halieutiques)<br />

et minérales (encroûtements ferromanganésifères). Les résultas <strong>de</strong> la campagne ZoNéCo 1<br />

ont servi <strong>de</strong> support à la campagne <strong>de</strong> pêche exploratoire HALIPRO 2 (N.O. Tangaroa,<br />

Novembre 1996) (Van <strong>de</strong> Beuque et al., 1998b).<br />

La campagne ZoNéCo 2 (02-22 août 1994) a consisté en une reconnaissance, avec l’EM12<br />

DUAL, sur une superficie d’environ 68.500 km 2 comprise entre 18°20-22°20S et 163°-<br />

168°20E, <strong>de</strong> la terminaison Nord <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Terre, <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté, <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

Loyauté et <strong>de</strong> son prolongement Nord (Anonyme, 1995 ; Lachaud, 1995). Des hauts fonds<br />

potentiellement favorables à la présence d’espèces profon<strong>de</strong>s démersales et<br />

d’encroûtements polymétalliques ont été mis en évi<strong>de</strong>nce au niveau <strong>du</strong> Grand Passage, le<br />

long <strong>de</strong> la bor<strong>du</strong>re orientale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté entre Maré et Ouvéa et sur son<br />

prolongement Nord. Les résultas <strong>de</strong> la campagne ZoNéCo 2 ont servi <strong>de</strong> support aux<br />

campagnes <strong>de</strong> pêches HALICAL 1 et HALICAL 2 (N.O. Alis, Nov.-Déc. 1994, Janv.-<br />

Fév.1995), qui avaient pour but d’estimer les potentialités halieutiques <strong>de</strong>s cibles mises en<br />

évi<strong>de</strong>nce après les interprétations <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> la campagne ZoNéCo 2.<br />

La campagne ZoNéCo 3 (30 août-20 septembre 1996) a reconnu, avec l’EM12 DUAL et<br />

EM 950, le pourtour <strong>de</strong>s îles Loyauté, a permis <strong>de</strong> relier les levés <strong>de</strong>s campagnes ZoNéCo<br />

1 et ZoNéCo 2 et <strong>de</strong> prolonger vers le Nord les données <strong>de</strong> la campagne <strong>de</strong>rnière citée. La<br />

superficie cartographiée est d’environ 77.254 km 2 , elle couvre pour le Nord les récifs<br />

d’Entrecasteaux et la terminaison Nord <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et pour la zone Sud, le Sud<br />

<strong>de</strong> l’île <strong>de</strong>s Pins et la portion située au Sud <strong>de</strong> la collision entre la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et l’arc<br />

<strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s. Des nouveaux seuils, guyots et volcans <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur inférieure à<br />

1500 m, peuvent être le siège <strong>de</strong> circulations ascendantes internes (endo-upwelling)<br />

génératrices <strong>de</strong> nutrients favorisant les concentrations halieutiques.<br />

- 215 -


4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

La campagne ZoNéCo 4 (22 septembre-12 octobre 1996) a reconnu, avec l’EM12 DUAL<br />

et EM 950, les pentes externes <strong>de</strong> l’ensemble banc <strong>de</strong> Lansdowne-ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway, le<br />

plateau <strong>du</strong> Coriolis, situé à l’Ouest <strong>du</strong> plateau <strong>de</strong>s Chesterfield, les bancs Nova et Argo,<br />

dont seules les pentes externes ont été cartographiées et le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe<br />

centré sur 24°10S-161°40E. La superficie cartographiée est d’environ 47.600 km 2 . Les<br />

topographies tabulaires recouvertes <strong>de</strong> sédiments <strong>du</strong> banc <strong>de</strong> Coriolis et <strong>de</strong> l’extrémité Sud<br />

<strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway semblent favorables à la réalisation <strong>de</strong> traits <strong>de</strong> chalutage. Les pentes<br />

externes autour <strong>de</strong> Lansdowne-Fairway pourraient être exploitées à la palangre <strong>de</strong> fond.<br />

Les résultats <strong>de</strong> la campagne ZoNéCo 4 ont servi à la campagne <strong>de</strong> pêche exploratoire<br />

ZoNéCo 6 (Déc. 1998).<br />

La campagne ZoNéCo 5 (Octobre 1999) reconnaîtra, avec l’EM950 et EM12 DUAL, le<br />

sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe entre les latitu<strong>de</strong>s 22°S et 25°S. Des dragages seront<br />

réalisées aux emplacements où <strong>de</strong>s hydrates <strong>de</strong> gaz ont été découverts suite à la campagne<br />

FAUST 1998 (programme Franco-Australien).<br />

Fig. 4-4 : Navigation <strong>de</strong>s campagnes ZoNéCo. Les données <strong>de</strong> bathymétrie correspon<strong>de</strong>nt à une compilation<br />

<strong>de</strong>s données <strong>de</strong> bathymétrie conventionnelle et <strong>de</strong> levés multifaisceaux. En bleu : la campagne ZoNéCo 1<br />

(1993) ; en rouge : la campagne ZoNéCo 2 (1995) ; en vert : la campagne ZoNéCo 3 (1996) ; en violet :<br />

la campagne ZoNéCo 4 (1996) et en voir : la campagne ZoNéCo 5 programmée pour 1999.<br />

A l’issue <strong>de</strong>s quatre premières campagnes réalisées 20% <strong>de</strong> la Zone Economique<br />

(280.813 km²) a été reconnue. La figure 4-5 montre la répartition <strong>de</strong>s surfaces couvertes en<br />

fonction <strong>de</strong> quatre classes <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur : 1/ <strong>de</strong> 0 à 1500 m ; 2/ <strong>de</strong> 1500 à 2500 m ; 3/ <strong>de</strong><br />

2500 à 4000 m ; 4/ supérieur à 4000 m. Il apparaît que la première catégorie <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur<br />

- 216 -


4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

qui représente 30% <strong>de</strong>s surfaces couvertes correspond aux profon<strong>de</strong>urs pour lesquelles les<br />

conditions <strong>de</strong> pressions et <strong>de</strong> températures favorisent le dépôt d’encroûtements et dans<br />

lesquelles se situent les espèces commerciales <strong>de</strong> poissons. La secon<strong>de</strong> catégorie, 42%,<br />

correspond à l’intervalle <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur pour lesquelles les conditions <strong>de</strong> hautes pressions<br />

et <strong>de</strong> faibles températures sont favorables à la formation, en profon<strong>de</strong>ur, d’hydrates <strong>de</strong> gaz.<br />

Fig. 4-5 : Répartition <strong>de</strong>s surfaces couvertes par les levés multifaisceaux acquis <strong>du</strong>rant les quatre<br />

campagnes ZoNéCo.<br />

69608 km²<br />

11210 km²<br />

II-2.1.2 Synthèse <strong>de</strong>s travaux antérieurs<br />

116176 km²<br />

Les nombreuses données, collectées <strong>du</strong>rant plusieurs années, se présentaient sous forme<br />

disparate (rapports divers, fichiers informatiques hétérogènes). Ces informations ont été<br />

rassemblées sous la forme <strong>de</strong> quatre synthèses concernant les travaux <strong>de</strong> géologie<br />

géophysique et halieutique réalisés dans la zone économique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie.<br />

L’ensemble <strong>de</strong> ces données qui concerne la géologie marine (bathymétrie, dragages,<br />

carottages, forages océaniques, sismique réflexion monotrace et multitraces), et<br />

l’halieutique (poissons profonds, thons et espèces alliées, et invertébrés), ont été<br />

transférées dans la base <strong>de</strong> données géoréférencée <strong>du</strong> programme ZoNéCo.<br />

Un « Bilan <strong>de</strong>s connaissances sur l’évaluation <strong>du</strong> potentiel pétrolier <strong>de</strong> la Nouvelle-<br />

Calédonie et <strong>de</strong> ses Dépendances » (Lafoy et al., 1996b) recense et analyse les travaux<br />

réalisés à terre comme en mer dans le cadre <strong>de</strong> la recherche en hydrocarbures. Il montre<br />

que les opérations con<strong>du</strong>ites dans le <strong>domaine</strong> marin sont encore trop fragmentaires pour<br />

permettre <strong>de</strong> définir avec précisions les potentialités. Cependant, <strong>de</strong>s zones prometteuses<br />

sont i<strong>de</strong>ntifiées dans les lagons Ouest, Nord et Sud <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie, dans le<br />

Grand Passage et sur le plateau <strong>de</strong>s Chesterfield.<br />

Un « Bilan <strong>de</strong>s connaissances sur les potentialités en ressources minérales profon<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la<br />

Zone Economique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie » (Lafoy et al., 1996c) indique que les zones<br />

peu profon<strong>de</strong>s favorables à la concentration <strong>de</strong> ressources potentielles dans la zone<br />

économique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie restent mal cartographiées, en raison <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong><br />

navigation <strong>du</strong>s aux récifs coralliens. Les zones définies comme étant potentiellement<br />

- 217 -<br />

83819 km²<br />

0 à 1500 m<br />

1500 à 2500 m<br />

2500 à 4000 m<br />

> 4000 m


4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

favorables aux concentrations minérales ou encroûtements ferromanganésifères doivent<br />

faire l’objet d’explorations plus détaillées par prélèvements à maillage serré. Elles<br />

correspon<strong>de</strong>nt : 1/ aux ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Norfolk et <strong>de</strong>s Loyauté ; 2/ à la zone <strong>du</strong> Grand Passage.<br />

Une « synthèse halieutique <strong>de</strong>s données thonières <strong>de</strong> la Zone Economique <strong>de</strong> Nouvelle-<br />

Calédonie, <strong>de</strong> 1956-1994 » (Virly, 1996) fait un historique <strong>de</strong>s activités thonières, dresse<br />

un bilan <strong>de</strong>s données disponibles, situe la pro<strong>du</strong>ction thonière <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie<br />

dans son contexte régional, décrit les fluctuations interannuelles, saisonnières et<br />

géographiques <strong>de</strong>s efforts <strong>de</strong> pêche et <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments relatifs aux principales espèces et<br />

tente <strong>de</strong> les relier aux caractéristiques environnementales. Un exemple <strong>de</strong> résultat est<br />

donné dans la figure 4-6.<br />

Fig. 4-6 : Synthèse halieutique thonière (Virly, 1996). Résultats <strong>de</strong>s pêches à la palangre flottante réalisées<br />

dans la zone économique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie <strong>du</strong>rant la pério<strong>de</strong> 1983-1994 : ren<strong>de</strong>ments moyens en<br />

poids (kg pour 100 hameçons) en germons, thons à nageoires jaunes, thons obèses et marlins rayés.<br />

Une « synthèse sur les pêches profon<strong>de</strong>s réalisées dans la zone économique <strong>de</strong> Nouvelle-<br />

Calédonie, <strong>de</strong> 1970 à 1995) » (Virly, 1997) concerne les espèces d'intérêt commercial<br />

(poissons, crustacés, mollusques) capturées au moulinet, à la palangre <strong>de</strong> fond, aux chaluts<br />

et aux casiers entre 100 et 1500 m ; elle s'attache à décrire les fluctuations <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments<br />

en fonction <strong>de</strong> l'engin, <strong>du</strong> lieu et <strong>de</strong> la profon<strong>de</strong>ur ; elle situe la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> ce secteur<br />

d’activité dans l’ensemble <strong>de</strong>s pêches maritimes et <strong>de</strong> l'aquaculture <strong>du</strong> Territoire. Un<br />

exemple <strong>de</strong> résultat est donné dans les figures 4-7 et 4-8.<br />

- 218 -


4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

Fig. 4-7 : Synthèse halieutique relative aux pêches profon<strong>de</strong>s (Virly, 1997). Résultats <strong>de</strong>s pêches au moulinet<br />

réalisées entre 50 et 200 m dans la zone économique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie <strong>du</strong>rant la pério<strong>de</strong> 1979-<br />

1995 : ren<strong>de</strong>ments moyens en poids (kg par heure <strong>de</strong> moulinet) <strong>de</strong>s principaux groupes <strong>de</strong> poissons <strong>de</strong><br />

profon<strong>de</strong>ur.<br />

Fig. 4-8 : Synthèse halieutique relative aux pêches profon<strong>de</strong>s (Virly, 1997). Répartition géographique <strong>de</strong>s<br />

CPUE en beryx et espèces associées pêchés à la palangre <strong>de</strong> fond dans la tranche 500-850 m <strong>de</strong><br />

profon<strong>de</strong>ur.<br />

- 219 -


4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

II-2.2 La phase tactique<br />

La phase tactique qui concerne l’i<strong>de</strong>ntification et la quantification <strong>de</strong>s ressources vivantes<br />

et non-vivantes <strong>de</strong> la zone économique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie s’est focalisée dans un<br />

premier temps sur ressources halieutiques car elles présentent un intérêt économique à<br />

court terme. C’est pourquoi le programme à réalisé une séries <strong>de</strong> campagnes <strong>de</strong> pêches<br />

exploratoires. Par ailleurs, les observations systématiques <strong>de</strong>s masses d’eaux (température<br />

et salinité) ont été réalisées grâce à <strong>de</strong>s thermosalinographes installés en différents points<br />

fixes (stations côtières) ou embarqués sur <strong>de</strong>s navires <strong>de</strong> commerce traversant la zone<br />

économique.<br />

II-2.2.1 Les campagnes <strong>de</strong> pêches exploratoires<br />

Au total six campagnes halieutiques ont été réalisées entre 1994 et 1998. Elles concernent<br />

<strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pêches, palangre et chalut <strong>de</strong> fond (Fig. 4-9).<br />

Fig. 4-9 : répartition <strong>de</strong>s 7 campagnes <strong>de</strong> pêche exploratoires menées par le programme ZoNéCo. Pour la<br />

carte bathymétrique se reporter à la figure 4-4. En rouge HALIPRO 1 (1994) ; en bleu HALICAL 1<br />

(1994) ; en orange HALICAL 2 (1995) ; en vert HALIPRO 2 (1996) ; en violet AMUSIUM 1 (1998) ; en<br />

bleu clair la campagne ZoNéCo 6 (1998).<br />

La campagne HALIPRO 1, <strong>de</strong> pêches exploratoires avec chaluts <strong>de</strong> fond entre 200 et<br />

1200 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, s’est déroulée à bord <strong>du</strong> N.O. Alis <strong>du</strong> 18-25 Mars et 29 Mars au 1 er<br />

Avril 1994, sur la côte Est et dans le Sud <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Terre (Grandperrin et al., 1995a ;<br />

Grandperrin et al., 1995b).<br />

- 220 -


4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

La campagne HALICAL 1 <strong>de</strong> pêches exploratoires à la palangre <strong>de</strong> fond entre 300 et<br />

800 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, a été réalisée à bord <strong>du</strong> N.O. Alis <strong>du</strong> 21 Novembre-1 er Décembre et<br />

12-23 Décembre 1994, dans le Nord <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Terre et la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté<br />

(Grandperrin et al., 1995b).<br />

La campagne HALICAL 2 <strong>de</strong> pêches exploratoires à la palangre <strong>de</strong> fond entre 300 et<br />

800 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, s’est déroulée à bord <strong>du</strong> N.O. Alis <strong>du</strong> 17-27 Janvier et 1-10 Février<br />

1995, dans le Nord <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Terre et sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté (Grandperrin et al.,<br />

1995c).<br />

La campagne HALIPRO 2, <strong>de</strong> pêches exploratoires avec chaluts <strong>de</strong> fond entre 200 et 1900<br />

m, a été réalisée à bord <strong>du</strong> Tangaroa (navire océanographique néo-zélandais appartenant à<br />

la NIWA, National Institute of Water and Atmospheric Research Ltd) (Grandperrin et al.,<br />

1997a) <strong>du</strong> 4-24 Novembre 1996, sur la zone cartographiée <strong>du</strong>rant la campagne ZoNéCo 1 à<br />

savoir sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk et la terminaison <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté (Van <strong>de</strong> Beuque et al.,<br />

soumis).<br />

La campagne AMUSIUM 1 <strong>de</strong> pêches exploratoires avec chaluts entre 30 et 90 m, s’est<br />

déroulée à bord <strong>de</strong> l’Alis <strong>du</strong> 3-17 Juin 1998, dans les lagons Lansdowne, Bellona et<br />

Chesterfield situés à l’ouest <strong>de</strong> la Zone Economique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie (Virly et al.,<br />

1998). La campagne AMUSIUM diffère <strong>de</strong>s autres campagnes dans la mesure où elle était<br />

consacrée d’une prospection <strong>de</strong>s zones peu profon<strong>de</strong>s (30-80 m). L’objectif <strong>de</strong> cette<br />

campagne était la recherche <strong>du</strong> pectinidé, « coquille St-Jacques » (Amusium balloti) qui<br />

fait l’objet d’une exploitation commerciale dans le lagon Nord <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie.<br />

La campagne ZoNéCo 6 <strong>de</strong> pêches exploratoires à la palangre et chaluts entre 500 et 800 m<br />

<strong>de</strong> fond, a été réalisée à bord <strong>de</strong> l’Alis <strong>du</strong> 1 er -15 Décembre 1998, sur les pentes récifales <strong>de</strong><br />

la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway-Lansdowne et l’atoll <strong>de</strong>s Chesterfield.<br />

Un bilan <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> ces différentes campagnes sera présenté dans le chapître consacré<br />

aux ressources vivantes <strong>de</strong> la zone économique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie.<br />

II-2.2.2 Les campagnes <strong>de</strong> géologie<br />

Depuis 1993, <strong>de</strong>s contacts entre scientifiques Français et Australiens ont permis <strong>de</strong> préciser<br />

les objectifs d’une série <strong>de</strong> profils <strong>de</strong> sismique multitraces forte pénétration dans entre l’arc<br />

<strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s et la marge orientale Australienne. Il s’agit <strong>du</strong> programme <strong>de</strong><br />

coopération Franco-Australien FAUST (French AUstralian Seismic Transect), impliquant<br />

divers instituts <strong>de</strong> recherche en Nouvelle-Calédonie (SME, IFREMER, ORSTOM) en<br />

France (INSU, IPGP, IFP) et en Australie (AGSO, Université <strong>de</strong> Sydney), et mené en<br />

étroite conjonction avec le programme ZoNéCo.<br />

- 221 -


4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

La campagne FAUST 1 (21 Avril-24 Mai 1998), à bord <strong>du</strong> N.O. Rig Seismic, équipé <strong>de</strong> 32<br />

canons à air et d’une flûte <strong>de</strong> 256 traces, à réalisé 4 500 km <strong>de</strong> profils <strong>de</strong> sismique entre<br />

l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s et la marge orientale <strong>de</strong> l’Australie (Lafoy et al., 1998a)<br />

(Fig. 4-10). Des hydrates <strong>de</strong> gaz ont été découverts sur le flanc oriental <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord<br />

Howe entre 24°30 et 26°30S sur 25.000 km² sur <strong>de</strong>s fonds compris entre 1000 et 3500 m<br />

<strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur.<br />

Fig. 4-10 : Navigation <strong>de</strong> la campagne <strong>de</strong> sismique réflexion multitraces FAUST (1998) réalisée entre l’arc<br />

<strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s et la marge Est Australienne.<br />

La campagne ZoNéCo 5 prévue pour octobre 1999, déjà décrite dans la phase stratégique,<br />

a pour premier objectif <strong>de</strong> réaliser une couverture <strong>de</strong> levés multifaisceaux <strong>du</strong> sommet <strong>de</strong> la<br />

ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe (Fig. 4-4). Le second consistera à effectuer <strong>de</strong>s carottages dans la zone<br />

où les hydrates <strong>de</strong> gaz ont été découverts lors <strong>de</strong> la campagne FAUST 1 (1998), en vue<br />

d’étu<strong>de</strong>s géochimiques.<br />

II-2.2.3 L’environnement hydroclimatique<br />

Lors <strong>de</strong>s campagnes réalisés à bord <strong>de</strong> l’Atalante, plusieurs opérations ont concerné<br />

l’océanographie physique. La première est la réalisation <strong>de</strong> tirs <strong>de</strong> son<strong>de</strong>s thermiques à tête<br />

per<strong>du</strong>e (XBT) pour l’obtention <strong>de</strong> profils <strong>de</strong> température jusqu’à 700 m. La secon<strong>de</strong><br />

correspond à <strong>de</strong>s mesures en continu <strong>du</strong> courant absolu dans la couche 0-700 m à l’ai<strong>de</strong><br />

d’un profileur <strong>de</strong> courant à effet Doppler (ADCP). La troisième concerne <strong>de</strong>s mesures en<br />

continu <strong>de</strong> la température et <strong>de</strong> la salinité <strong>de</strong> surface. La <strong>de</strong>rnière opération consiste à<br />

effectuer <strong>de</strong>s observations météorologiques en routine toutes les trois heures.<br />

- 222 -


4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

L’analyse <strong>de</strong> ces données a fait ressortir un certain nombres <strong>de</strong> résultats. Le premier porte<br />

sur l’existence <strong>de</strong> forts courants dans le Sud-Est <strong>de</strong> la Zone Economique où un grand<br />

tourbillon anticyclonique <strong>de</strong> 200 km <strong>de</strong> diamètre fut mis en évi<strong>de</strong>nce en juillet 1993<br />

jusqu’à 700 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur (Fig. 4-11). Ce tourbillon pourrait être à l’origine <strong>de</strong> la<br />

dispersion <strong>de</strong>s larves et <strong>de</strong>s juvéniles <strong>de</strong> certaines espèces commerciales. Le second est la<br />

confirmation <strong>de</strong> différences notables <strong>de</strong> températures et <strong>de</strong> salinité <strong>de</strong> surface entre l’Est et<br />

l’Ouest <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie. Le troisième est la présence d’eaux chau<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>ssalées<br />

venant <strong>du</strong> Nord et d’eaux froi<strong>de</strong>s provenant <strong>du</strong> Sud. C’est ainsi que <strong>de</strong>s fonds superficiels<br />

<strong>de</strong> température et <strong>de</strong> salinité très marqués ont été observés au Sud <strong>de</strong> l’île <strong>de</strong>s Pins.<br />

Fig. 4-11 : Circulation moyenne dans la couche 28-100 m. Confirmation <strong>de</strong> l’existence d’un courant côtier le<br />

long <strong>de</strong> la Côte Est (Courant <strong>de</strong> Vauban) et mise en évi<strong>de</strong>nce d’une circulation tourbillonnaire<br />

anticyclonique très énergétique au sud-est <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie.<br />

Le développement, dans le cadre spécifique <strong>du</strong> programme ZoNéCo, <strong>de</strong> réseaux<br />

d’observations océanographiques aussi bien côtières, à partir <strong>de</strong> stations fixes, que<br />

hauturières sur <strong>de</strong>s bateaux <strong>de</strong> commerce sillonnant la zone économique, complète les<br />

réseaux internationaux basés sur les navires marchands (SOOP : Ship of Opportunity<br />

Programme). Il s’agit principalement d’observations automatique <strong>de</strong> la température et <strong>de</strong> la<br />

salinité en surface et <strong>de</strong> profils <strong>de</strong> température jusqu’à 700 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Les données<br />

- 223 -


4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

recueillies ont permis <strong>de</strong> montrer l’impact <strong>du</strong> phénomène El Nino dans la région néo-<br />

<strong>Calédonien</strong>ne où il influe sur les conditions climatiques et océanographiques (sécheresse,<br />

augmentation <strong>de</strong> la salinité <strong>de</strong> surface, refroidissement <strong>de</strong>s eaux). Elles ont également mis<br />

en évi<strong>de</strong>nce une remontée d’eaux profon<strong>de</strong>s le long <strong>de</strong> la côte Sud-Ouest liée aux<br />

conditions <strong>de</strong> vents ; son influence probable sur la distribution <strong>de</strong>s espèces d’intérêt<br />

commercial serait à étudier. Enfin, elles ont fait ressortir <strong>de</strong>s différences notables entre les<br />

caractéristiques <strong>de</strong> température et <strong>de</strong> salinité <strong>du</strong> lagon et <strong>du</strong> large.<br />

- 224 -


4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

Chapitre III<br />

Les ressources vivantes<br />

Des campagnes exploratoires ont été réalisées dans le but <strong>de</strong> mettre éventuellement en<br />

évi<strong>de</strong>nce et d’estimer <strong>de</strong> nouvelles ressources halieutiques (Fig. 4-8) en utilisant <strong>de</strong>s<br />

palangres et <strong>de</strong>s chaluts <strong>de</strong> fond.<br />

La palangre <strong>de</strong> fond mise en œuvre à bord <strong>de</strong> l'Alis, entre 300 et 800 m dans le nord <strong>de</strong> la<br />

Gran<strong>de</strong> Terre et sur la Ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté, a montré plusieurs faits importants : présence <strong>de</strong><br />

stock <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>cteurs <strong>de</strong> vivaneaux (Etelis spp. appartenant à la famille <strong>de</strong>s Lutjanidae) ;<br />

présence généralisée mais éparse <strong>du</strong> beryx (Beryx splen<strong>de</strong>ns) dans toutes les zones<br />

explorées entre 500 et 800 m ; abondance <strong>de</strong> la Brême noire, Eumegistus illustris, espèce<br />

inconnue <strong>de</strong>s consommateurs et qui pourrait présenter un réel intérêt économique pour la<br />

pêche artisanale ; présence <strong>de</strong> nombreux petits requins comestibles dont les foies sont<br />

gorgés d’une huile particulièrement riche en squalène.<br />

Le chalut utilisé à bord <strong>de</strong> l’Alis, entre 200 et 1200 m sur les ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s Loyauté <strong>de</strong> Norfolk,<br />

<strong>de</strong> Fairway et <strong>de</strong> Lord Howe, a entraîné la capture d'un nombre élevé d'espèces <strong>de</strong> poissons<br />

et d'invertébrés dont certaines nouvelles pour la zone et pour la science ; les captures ont<br />

confirmé la présence d’une faune particulièrement riche et diversifiée à endémisme élevé<br />

et à caractère fortement archaïque.<br />

Le grand chalut mis en œuvre à bord <strong>du</strong> Tangaroa, entre 200 et 1900 m sur les monts sous-<br />

marins <strong>de</strong> la Ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk, le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe a permis <strong>de</strong> confirmer la<br />

présence <strong>du</strong> poisson d’intérêt commercial Beryx splen<strong>de</strong>ns sur les parties sommitales <strong>de</strong><br />

certains monts sous-marins. En revanche, aucun Hoplostethus atlanticus (empereur ; «<br />

orange roughy ») ne fut collecté ; cette espèce est pourtant abondante plus au sud, dans la<br />

partie néo-zélandaise <strong>de</strong> la Ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk, où elle fait l'objet d’une pêcherie florissante.<br />

De nombreux spécimens <strong>de</strong> poissons et d'invertébrés furent confiés à <strong>de</strong>s spécialistes en<br />

vue d'i<strong>de</strong>ntifications et d'étu<strong>de</strong>s taxonomiques. Par ailleurs, les beryx firent l'objet <strong>de</strong><br />

prélèvements en vue d'une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> génétique <strong>de</strong> populations pour vérifier s’ils<br />

appartiennent à un seul ou à plusieurs stocks, paramètre dont la connaissance est<br />

déterminante dans la mise en place <strong>de</strong> la gestion d'une pêcherie .<br />

Les chalutages réalisés en eau peu profon<strong>de</strong> dans les lagons <strong>de</strong> Fairway-Lansdowne et <strong>de</strong>s<br />

Chesterfield-Bellona n’ont pas permis <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce l’existence d’une ressource en<br />

pectinidé (coquille St-Jacques).<br />

- 225 -


4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

Les prélèvements effectués dans le <strong>domaine</strong> bathyal ont confirmé la présence et précisé la<br />

distribution d’organismes dans lesquels <strong>de</strong>s molécules actives au plan pharmacologique<br />

avaient été auparavant mises en évi<strong>de</strong>nce. Il s'agit essentiellement d'échino<strong>de</strong>rmes, <strong>de</strong><br />

spongiaires et d'ascidies. Les molécules découvertes sont <strong>de</strong>s pigments, <strong>de</strong>s alcaloï<strong>de</strong>s et<br />

<strong>de</strong>s stéroï<strong>de</strong>s dont certaines présentent une activité sur les cellules cancéreuses et sur les<br />

virus HIV ; d'autres sont étudiées pour leurs propriétés antibiotiques, anti-fouling et<br />

insectici<strong>de</strong>s.<br />

- 226 -


4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

Chapitre IV<br />

Les ressources non-vivantes<br />

Les ressources marines non–vivantes se présentent dans la zone économique <strong>de</strong> Nouvelle-<br />

Calédonie sous la forme d’encroûtements polymétalliques et d’hydrates <strong>de</strong> gaz, récemment<br />

découverts (Fig. 4-12). Ce gisement d’hydrates <strong>de</strong> gaz sera l’un <strong>de</strong>s sujets d’étu<strong>de</strong> majeurs<br />

<strong>du</strong> programme ZoNéCo dans les années à venir.<br />

Les encroûtements ferromanganésifères riches en métaux nobles tels que le nickel, le<br />

cuivre, le cobalt et les éléments <strong>du</strong> groupe <strong>de</strong>s Platinoï<strong>de</strong>s (Pt) sont situés sur les sommets<br />

et les flancs <strong>de</strong> certaines structures volcaniques sur les récifs d’Entrecasteaux, et sur les<br />

ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Norfolk et <strong>de</strong>s Loyauté (Fig. 4-12). Les encroûtements appartiennent à la famille<br />

<strong>de</strong>s encroûtements moyennement cobaltifères (Co=0.5%). Des croûtes ferromanganésifères<br />

enrichies en argent et en or ont été décrites su la bor<strong>du</strong>re Nord-Est <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté.<br />

Cependant, l’abondance, la distribution et l’origine <strong>de</strong> ces métaux restent mal connues sur<br />

l’ensemble <strong>de</strong> la région <strong>du</strong> Sud-Ouest Pacifique et en Nouvelle-Calédonie en particulier.<br />

D’autres prélèvements seraient nécessaires pour déterminer la répartition et les teneurs en<br />

métaux précieux <strong>de</strong> ces croûtes ferromanganésifères. Si les teneurs en argent et en or se<br />

révèlent importantes, <strong>de</strong> tels encroûtements pourraient présenter un intérêt économique non<br />

négligeable (Lafoy et al., 1996c).<br />

Le bilan <strong>de</strong>s connaissances sur l’évaluation <strong>du</strong> potentiel pétrolier <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie<br />

(Lafoy et al., 1996b) met en évi<strong>de</strong>nce qu’il est difficile <strong>de</strong> se prononcer sur les potentialités<br />

en hydrocarbures <strong>de</strong> la Zone Economique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie. La bonne évaluation <strong>du</strong><br />

potentiel pétrolier calédonien nécessite une meilleure connaissance <strong>du</strong> style structural qui a<br />

prévalu en Nouvelle-Calédonie. L’acquisition <strong>de</strong> nouvelles données a permis <strong>de</strong> mieux<br />

contraindre les conditions <strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s bassins, la nature et l’âge <strong>de</strong>s séries<br />

sédimentaires. Il reste cependant à améliorer la connaissance <strong>de</strong>s roches mères et <strong>de</strong>s<br />

réservoirs pouvant contribuer à la formation d’hydrocarbures. Des analyses géochimiques<br />

récentes indiquent qu’un échantillon d’argile sulfureuse noire d’âge Crétacé supérieur,<br />

prélevé dans la zone économique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie à environ 500 km au Nord-Ouest<br />

<strong>de</strong> l’île <strong>du</strong> Nord <strong>de</strong> la Nouvelle-Zélan<strong>de</strong>, contiendrait <strong>de</strong>s traces d’huiles (Herzer, 1996).<br />

Cette nouvelle a relancé l’intérêt pétrolier <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk. Seules <strong>de</strong> nouvelles<br />

données <strong>de</strong> puits permettront <strong>de</strong> déterminer la nature et l’âge <strong>de</strong>s séries sédimentaires et<br />

<strong>de</strong>s roches mères <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> l’offshore <strong>Calédonien</strong>.<br />

- 227 -


4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

Fig. 4-12 : Localisation <strong>de</strong>s ressources non vivantes reconnues dans la zone économique <strong>de</strong> Nouvelle-<br />

Calédonie. En rose les encroûtements ferromanganésifères récoltés. Les hachures noires horizontales<br />

représentent la zone d’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s hydrates <strong>de</strong> gaz..<br />

- 228 -


4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

Les hydrates <strong>de</strong> gaz représentent une <strong>de</strong>s ressources non-vivantes <strong>de</strong> la zone économique<br />

<strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie. Ils ont été découverts très récemment lors <strong>de</strong> la campagne Franco-<br />

Australienne FAUST 1 (1998) et font déjà l’objectif d’investigations et d’évaluation. Des<br />

mesures <strong>de</strong> teneur en gaz avaient été effectuées sur les sites DSDP204 (Burns, Andrews et<br />

al., 1973) et DSDP210 (Burns, Andrews et al., 1973) et avaient montré que les sédiments<br />

étaient pauvres en gaz mais ces forages sont situés loin <strong>de</strong> la zone économique <strong>de</strong><br />

Nouvelle-Calédonie, dans <strong>de</strong>s régions faiblement sédimentées.<br />

La campagne FAUST 1 (1998) a consisté en un transect <strong>de</strong> sismique multitraces entre l’arc<br />

<strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s et la marge Est Australienne (Fig. 4-9). A l’issue <strong>de</strong> cette<br />

campagne, une première interprétation <strong>de</strong>s profils à permis <strong>de</strong> reconnaître le réflecteur<br />

appelé BSR (Bottom : Simulating Reflector) (Fig. 4-13) qui marque la limite entre les<br />

sédiments sus-jacents contenant <strong>de</strong>s hydrates <strong>de</strong> gaz, <strong>de</strong>s sédiments sous-jacents contenant<br />

<strong>du</strong> méthane libre (Exon et al., soumis). L’épaisseur estimée <strong>du</strong> réflecteur fait aux environs<br />

<strong>de</strong> 200 m d’épaisseur et se situe à 400 m en moyenne sous le fond <strong>de</strong> l’océan dans <strong>de</strong>s<br />

formations d’âge Eocène supérieur à Oligocène supérieur. Les hydrates <strong>de</strong> gaz sont <strong>de</strong>s<br />

soli<strong>de</strong>s ayant une consistance proche <strong>de</strong> la glace formés par un mélange d’eau et <strong>de</strong> gaz<br />

(principalement <strong>du</strong> méthane). Ils ont été i<strong>de</strong>ntifiés sur le flanc oriental <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord<br />

Howe entre 24°30S et 26°30S (Fig. 4-12). L’enten<strong>du</strong>e <strong>de</strong> la ressource est estimée atteindre<br />

25.000 km², sur <strong>de</strong>s fonds compris entre 1000 et 3500 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur (Exon et al.,<br />

soumis).<br />

Fig. 4-13 : Détail <strong>du</strong> profil <strong>de</strong> sismique réflexion multitraces LHRNC-C <strong>de</strong> la campagne FAUST 1 (1998) sur<br />

la terminaison méridionale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway. Illustration <strong>du</strong> BSR (Bottom Simulating Reflector).<br />

Les connaissances concernant cette ressource sont relativement limitées. Il est établie que<br />

les hydrates <strong>de</strong> gaz occupent <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s surfaces sous les fonds océaniques sur les marges<br />

continentales où ils sont inclus dans <strong>de</strong>s roches sédimentaires sous <strong>de</strong> fortes pressions et<br />

faibles températures (Dickens et Quinby-Hunt, 1997 ; Rupper, 1997) (Fig. 4-14). Il<br />

apparaît qu’une baisse <strong>du</strong> niveau marin, ou un simple réchauffement <strong>de</strong> la température <strong>de</strong><br />

- 229 -


4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

l’eau provoquerait la dissociation <strong>de</strong> la base <strong>de</strong>s couches à hydrates <strong>de</strong> gaz. Ce qui aurait<br />

pour effet d’activer <strong>de</strong>s instabilité <strong>de</strong> pente et entraînerait un dégagement <strong>de</strong> méthane dans<br />

l’atmosphère renforçant alors l’effet <strong>de</strong> serre. L’intérêt d’exploiter les hydrates <strong>de</strong> gaz<br />

comme une ressource d’énergie rési<strong>de</strong> dans le fait qu’ils contiennent, à volume équivalent,<br />

environ 160 fois plus <strong>de</strong> méthane que <strong>du</strong> gaz naturel à <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> pression ambiante<br />

(Kvenvol<strong>de</strong>n, 1993). Cependant, l’évaluation <strong>du</strong> stockage <strong>de</strong> cette ressource est encore<br />

hésitante puisque les caractérisations <strong>de</strong>s réservoirs sont encore mal définies (Hovland et<br />

Lysne, 1998). La caractérisation <strong>de</strong>s réservoirs et l’évaluation <strong>de</strong>s teneurs en gaz sont les<br />

<strong>de</strong>ux axes <strong>de</strong> recherche actuels développés par <strong>de</strong> nombreux états (Haq, 1998).<br />

Fig. 4-14 : la zone théorique <strong>de</strong>s hydrates <strong>de</strong> gaz dans une séquence sédimentaire est située à l’intersection<br />

<strong>de</strong> l’interface sédiments-eau, <strong>du</strong> géotherme et <strong>de</strong> la courbe d’équilibre gaz-hydrates <strong>de</strong> gaz-eau <strong>de</strong> mer.<br />

Les interfaces sédiment-eau (3600 m) et <strong>du</strong> geotherme (O°C+0.004°C/m) sur le diagramme<br />

correspon<strong>de</strong>nt approximativement à ceux <strong>du</strong> flanc oriental <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe. L’axe <strong>de</strong>s<br />

profon<strong>de</strong>urs in<strong>du</strong>it un gradient hydrostatique <strong>de</strong> la pression <strong>de</strong> 0.0040 MPa/m. La courbe d’équilibre est<br />

celle d’une système méthane pur-eau <strong>de</strong> mer (Dickens et Quinby-Hunt, 1997). Le trait en pointillé<br />

délimitant le sommet <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong>s hydrates <strong>de</strong> gaz indique que les hydrates <strong>de</strong> gaz ne se forment pas<br />

dans les sédiments superficiels car la proportion <strong>de</strong> gaz est insuffisante pour arriver à saturation. Le trait<br />

noir épais, à la base <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong>s hydrates <strong>de</strong> gaz, marque l’intersection entre la profon<strong>de</strong>ur estimée <strong>de</strong><br />

la limite gaz-hydrates <strong>de</strong> gaz et <strong>du</strong> BSR. Cette profon<strong>de</strong>ur est située aux environs <strong>de</strong> 600 m sous le fond<br />

<strong>de</strong> la mer.<br />

- 230 -


4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

Chapitre V<br />

L’avenir <strong>du</strong> programme<br />

Le programme ZoNéCo mobilise à la fois les déci<strong>de</strong>urs politiques <strong>de</strong> l'Etat, <strong>du</strong> Territoire et<br />

<strong>de</strong>s Provinces et les acteurs scientifiques <strong>de</strong>s organismes <strong>de</strong> recherche. L’avenir proche <strong>du</strong><br />

programme consistera dans l’intégration <strong>de</strong>s données <strong>du</strong> lagon et permettra, <strong>de</strong> ce fait,<br />

d’avoir une couverture d’informations complètes comprenant les ressources lagonaires,<br />

cotiêres et marines.<br />

Ce programme, à <strong>du</strong>rée <strong>de</strong> vie limitée, <strong>de</strong>vrait rapi<strong>de</strong>ment déboucher sur <strong>de</strong>s applications<br />

impliquant <strong>de</strong>s partenaires socio-économiques <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie, <strong>de</strong> la métropole<br />

et <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> la région. Les résultats d’ores et déjà obtenus dans le <strong>domaine</strong> halieutique<br />

laissent espérer un transfert aux acteurs <strong>du</strong> développement à court ou moyen terme (3 à 5<br />

ans). C’est un programme exportable à la fois dans les Départements et Territoires français<br />

d'Outre-Mer et dans les petits états insulaires <strong>de</strong>s régions intertropicales dont les zones<br />

économiques sont constellées <strong>de</strong> monts sous-marins (Auzen<strong>de</strong> et al., 1997a). Avec le<br />

soutien financier <strong>de</strong> la Communauté Européenne et l'apport technique <strong>de</strong>s organismes <strong>de</strong><br />

recherche français (CNRS, IFREMER et IRD), plusieurs pays <strong>de</strong> la région sont d'ores et<br />

déjà concernés par une opération <strong>de</strong> couverture bathymétrique <strong>de</strong> certains secteurs <strong>de</strong> leur<br />

zone économique. Il s'agit <strong>de</strong> Tuvalu, Fidji, Vanuatu et <strong>de</strong>s Iles Salomon qui ont bénéficié<br />

<strong>du</strong> programme SOPACMAPS 1 en 1993.<br />

La loi <strong>de</strong> Montego-Bay <strong>de</strong> 1982 et son entrée en vigueur en 1994 concerne l’extension <strong>de</strong>s<br />

zones économiques, à 352 miles marins, basée sur la continuité territoriale <strong>de</strong> l’isobathe<br />

2500 m en mer internationale, la nature <strong>du</strong> substratum et sa couverture sédimentaire. Les<br />

états insulaires ont 10 ans pour argumenter et justifier leur extension territoriale. Il <strong>de</strong>vront,<br />

à cet effet, procé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s levés géophysiques <strong>de</strong> sismique, <strong>de</strong> gravimétrie et <strong>de</strong><br />

magnétisme. La plupart <strong>de</strong>s pays concernés ne disposant pas <strong>de</strong>s moyens nécessaires ont<br />

formulé une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s pays in<strong>du</strong>strialisés possédant ces moyens. C’est<br />

dans cette optique que se présente la proposition <strong>de</strong> programme proposée à la France<br />

concernant l’extension <strong>de</strong>s eaux économiques <strong>de</strong> Fidji, <strong>de</strong> Tonga et <strong>de</strong> Niué. Le savoir faire<br />

acquis par le programme ZoNéCo <strong>de</strong>viendra alors directement applicable à ces pays.<br />

- 231 -


4 LE PROGRAMME ZoNéCo<br />

- 232 -


5 CONCLUSIONS GENERALES<br />

PARTIE 5<br />

CONCLUSIONS GENERALES<br />

- 233 -


5 CONCLUSIONS GENERALES<br />

- 234 -


5 CONCLUSIONS GENERALES<br />

I Les grands apports <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong><br />

La compilation et l’analyse <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s données bathymétriques et géophysiques<br />

réalisées au cours <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, dans la zone économique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie<br />

permettent <strong>de</strong> préciser et d’affiner un certain nombre d’hypothèses déjà proposées et aussi<br />

d’apporter les éléments nécessaires au soutien <strong>de</strong> nouveaux concepts et hypothèses.<br />

Dans ce paragraphe <strong>de</strong> conclusion sont présentés six points qui ressortent <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong><br />

méritant d’être particulièrement illustrés.<br />

• Le remplissage sédimentaire<br />

La redéfinition précise <strong>de</strong>s séquences constituant la couverture sédimentaire <strong>du</strong> <strong>domaine</strong><br />

est un <strong>de</strong>s résultats essentiels <strong>du</strong> travail. Elle repose sur l’analyse exhaustive et la synthèse<br />

<strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> sismique réflexion monotrace et multitraces obtenues dans la<br />

zone économique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie. De plus, l’acquisition et l’interprétation <strong>de</strong>s<br />

profils tirés lors <strong>de</strong> la campagne Franco-Australienne FAUST 1 (1998) constituent un<br />

apport considérable quant à la qualité <strong>de</strong>s données obtenues et permettent d’illustrer avec<br />

précision l’existence et la répartition <strong>de</strong>s différentes séquences sédimentaires <strong>de</strong>puis l’arc<br />

<strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s jusqu’à la marge Est Australienne. La définition détaillée <strong>de</strong>s<br />

séquences constituant la couverture sédimentaire <strong>de</strong>s bassins et ri<strong>de</strong>s <strong>du</strong> <strong>domaine</strong> compris<br />

entre la marge orientale Australienne et l’Arc <strong>de</strong>s Nouvelles Hébri<strong>de</strong>s permet <strong>de</strong> revoir et<br />

préciser l’histoire <strong>géologique</strong> <strong>de</strong> l’ensemble <strong>du</strong> <strong>domaine</strong>.<br />

La figure 5-1, synthétise l’apport <strong>de</strong>s données FAUST. Dans les bassins Nord <strong>de</strong> Lord<br />

Howe (dont l’équivalent <strong>de</strong> sa prolongation méridionale correspond sur le profil au bassin<br />

<strong>de</strong> Middleton), <strong>de</strong> Fairway, <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et <strong>de</strong>s Loyauté, la couverture<br />

sédimentaire est constituée <strong>de</strong> cinq séquences, d’âge Crétacé inférieur à l’Actuel. Elle est<br />

épaisse en moyenne <strong>de</strong> 3000 m et peut atteindre 4500 m dans les parties les plus profon<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>s bassins. Dans les bassins Nord Loyauté et Sud Fidjien, les sédiments reconnus sont<br />

sensiblement plus récents et d’âge post-Eocène inférieur, et d’épaisseur moins importante<br />

comprise entre 600 et 700 m.<br />

La séquence V, d’âge Crétacé inférieur à médio-Crétacé, est la plus ancienne i<strong>de</strong>ntifiée<br />

dans les bassins <strong>de</strong> la région et marque le début <strong>de</strong> la phase <strong>de</strong> rifting <strong>de</strong> la marge orientale<br />

<strong>du</strong> Gondwana et l’ouverture contemporaine <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong>s Loyauté et Fairway-Nouvelle<br />

Calédonie. Sur les ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe et <strong>de</strong> Norfolk, une séquence anté-Crétacé inférieur<br />

est reconnue.<br />

- 235 -


5 CONCLUSIONS GENERALES<br />

La phase d’accrétion océanique con<strong>du</strong>isant au démantèlement <strong>du</strong> Gondwana, <strong>du</strong> médio-<br />

Crétacé au Paléocène, est caractérisée par le dépôt <strong>de</strong> la séquence IV concordante avec la<br />

précé<strong>de</strong>nte.<br />

Elle est suivie, dès le Paléocène supérieur, par une phase d’inversion <strong>de</strong>s contraintes qui a<br />

pour effet <strong>de</strong>s déformations compressives dans le <strong>domaine</strong> péri-<strong>Calédonien</strong>. Les dépôts<br />

centres <strong>de</strong> la séquence III sont désaxés par rapport à ceux <strong>de</strong>s séquences antérieures, ce qui<br />

suggère un arrêt progressif <strong>de</strong> l’ouverture <strong>de</strong>s bassins et une inversion <strong>du</strong> régime<br />

tectonique controlé par <strong>de</strong>s contraintes compressives.<br />

La séquence II correspond aux pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong> l’érosion <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Lord Howe, <strong>de</strong> Fairway et<br />

<strong>de</strong> Norfolk alors en position émergée <strong>du</strong>rant une pério<strong>de</strong> comprise entre l’Eocène supérieur<br />

et l’Oligocène supérieur, contemporaine <strong>de</strong> l’ob<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s ophiolites <strong>de</strong> Nouvelle<br />

Calédonie, et peut s’étendre jusqu’au Miocène moyen en ce qui concerne la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Fairway.<br />

La <strong>de</strong>rnière séquence post-Oligocène supérieur marque la subsi<strong>de</strong>nce générale <strong>de</strong><br />

l’ensemble <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> la zone d’étu<strong>de</strong>. Des déformations récentes ont<br />

affecté cette série et se manifestent essentiellement à la limite <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s basins. Elles<br />

sont probablement <strong>du</strong>es à l’effet <strong>de</strong> la sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la plaque Australienne sous la plaque<br />

Pacifique réactivant d’anciennes failles.<br />

Fig.5- 1 : Interprétation <strong>du</strong> profil LHRNC-D, recoupant l’ensemble <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong>puis l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-<br />

Hébri<strong>de</strong>s jusqu’à la marge Est-Australienne. 1 : sédiments <strong>de</strong> l’Oligocène supérieur à l’actuel ; 2 :<br />

sédiments <strong>de</strong> l’Eocène supérieur à l’Oligocène supérieur ; 3 : sédiments <strong>du</strong> Paléocène supérieur à<br />

l’Eocène supérieur ; 4 : sédiments <strong>du</strong> Crétacé supérieur au Paléocène supérieur ; 5 : sédiments <strong>du</strong><br />

Crétacé inférieur au Crétacé supérieur ; 6 : sédiments anté-Crétacé ; 7 : croûte océanique ; 8 : socle<br />

continental. Exagération verticale : 40.<br />

- 236 -


5 CONCLUSIONS GENERALES<br />

En conclusion, contrairement à ce qui était proposé, c’est à dire un échelonnement <strong>de</strong>s<br />

pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> création <strong>de</strong>s bassins, l’analyse <strong>de</strong>s séries sédimentaires faite dans ce travail<br />

permet d’affirmer que dès le Crétacé inférieur la phase <strong>de</strong> rifting <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong>s Loyauté<br />

et <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie est initiée. Elle se poursuit par une phase d’accrétion océanique<br />

progressive <strong>de</strong>puis l’Est vers l’Ouest avec l’ouverture <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong>s Loyauté, <strong>de</strong><br />

Nouvelle-Calédonie et <strong>de</strong> la mer <strong>de</strong> Tasman.<br />

• La tectonique et le volcanisme tertiaire sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord<br />

Howe<br />

Les données <strong>de</strong> gravimétrie et <strong>de</strong> magnétisme suggèrent que le substratum <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Lord Howe est un fragment <strong>de</strong> croûte continentale détaché <strong>de</strong> la marge Est Australienne et<br />

fortement intrudé <strong>de</strong> matériel volcanique. La séparation entre la marge Australienne et la<br />

ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe est datée par les anomalies magnétiques <strong>de</strong> la Mer <strong>de</strong> Tasman <strong>de</strong> 80<br />

Ma. Nous avons montré que postérieurement, la ri<strong>de</strong> est affectée par <strong>de</strong>ux évènements<br />

principaux.<br />

Le premier est d’ordre tectonique. Du Paléocène à l’Eocène supérieur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord<br />

Howe est affectée <strong>de</strong> mouvements compressifs aboutissant à son émersion et à son érosion<br />

qui se poursuivent jusqu’à l’Oligocène supérieur. Ces évènements sont à rattacher à ceux<br />

qui affectent le bâti calédonien jusqu’à l’ob<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la nappe ophiolitique.<br />

Le <strong>de</strong>uxième est d’ordre volcanique. Dès l’Oligocène supérieur, une phase volcanique<br />

affecte le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe. Elle se manifeste par <strong>de</strong>s édifices mis en place<br />

en contexte sous-marin dont l’émission se poursuivrait jusqu’à la fin <strong>de</strong> la subsi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la<br />

ri<strong>de</strong>. Cependant, l’âge <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong>s émissions volcaniques reste difficile à déterminer.<br />

• La formation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway<br />

Les données <strong>de</strong> sismique, <strong>de</strong> magnétisme et <strong>de</strong> gravimétrie nous permettent <strong>de</strong> confirmer<br />

que la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway est un panneau <strong>de</strong> croûte océanique <strong>du</strong> bassin unique Fairway-<br />

Nouvelle Calédonie chevauchant l’extrémité septentrionale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe mis en<br />

place <strong>de</strong> façon synchrone <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s compressifs qui ont abouti à l’Eocène supérieur<br />

jusqu’à Oligocène supérieur à l’ob<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la nappe ophiolitique en Nouvelle-Calédonie.<br />

Le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> est également soumis à une pério<strong>de</strong> d’émersion et d’érosion comprise<br />

entre l’Eocène supérieur et le Miocène moyen. Cette pério<strong>de</strong> semble, dans le cas <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> Fairway avoir <strong>du</strong>ré plus longtemps que son analogue qui affecte la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe.<br />

Cette particularité pourrait résulter <strong>du</strong> fait que la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway est une zone frontière sur<br />

laquelle se focalise la déformation jusqu’à la pério<strong>de</strong> actuelle.<br />

- 237 -


5 CONCLUSIONS GENERALES<br />

• Les prolongations septentrionale et méridionale <strong>de</strong> la nappe<br />

<strong>de</strong>s ophiolites <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie<br />

D’après les données <strong>de</strong> sismique réflexion, <strong>de</strong> gravimétrie et <strong>de</strong> magnétisme, nous avons<br />

reconnus au Nord et au Sud <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Terre <strong>de</strong>s écailles <strong>de</strong> lithospère océanique <strong>de</strong><br />

forme allongée suivant une orientation Nord-Sud. Ces ecailles sont situées dans le<br />

prolongement <strong>de</strong>s termes mantelliques ob<strong>du</strong>ctés sur le bloc <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et elles<br />

se sont formées <strong>de</strong> façon contemporaine au charriage. Elles caractérisent la prolongation <strong>de</strong><br />

la nappe <strong>de</strong> part et d’autre <strong>du</strong> bloc <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie.<br />

La formation <strong>de</strong> la nappe ophiolitique et <strong>de</strong>s écailles <strong>de</strong> lithosphère océanique, située dans<br />

un intervalle <strong>de</strong> temps équivalent compris entre l’Eocène supérieur et l’Oligocène<br />

supérieur, nous permet <strong>de</strong> suggérer que la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk <strong>de</strong>vait, à l’époque <strong>du</strong> charriage,<br />

être structurée par <strong>de</strong>s segments d’orientation différente et que selon la géométrie <strong>de</strong>s<br />

contraintes et <strong>de</strong>s frontières, les manifestations <strong>de</strong> la tectonique compressive ont pris <strong>de</strong>ux<br />

aspects : soit la formation d’une nappe ophiolitique telle qu’on la connaît sur le bâti<br />

<strong>Calédonien</strong>, ce qui indique l’obliquité <strong>de</strong> ce segment <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> vis à vis <strong>de</strong> la sub<strong>du</strong>ction,<br />

soit l’écaillage in situ <strong>de</strong> panneaux <strong>de</strong> croûte océanique tels qu’on les observe <strong>de</strong> part et<br />

d’autre <strong>du</strong> bâti <strong>Calédonien</strong> ce qui suggère qu’à ces zones précises la direction <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>vait être plus ou moins parallèle à la direction <strong>du</strong> jeu <strong>de</strong> contraintes appliquées.<br />

La forme générale <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong>vait exister antérieurement au charriage et<br />

reflèterait la structure acquise dès l’époque <strong>du</strong> démantèlement <strong>de</strong> la marge Orientale <strong>du</strong><br />

Gondwana.<br />

• La formation <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté<br />

Contrairement à l’idée d’un âge récent, post-ob<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la nappe ophiolitique, nous<br />

avons démontré que le bassin <strong>de</strong>s Loyauté s’était formé comme les autres bassins <strong>de</strong> la<br />

zone considérée dès le Crétacé inférieur lors <strong>de</strong> la fracturation <strong>de</strong> la marge orientale <strong>du</strong><br />

Gondwana.<br />

L’écart <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur noté entre le bassin <strong>de</strong>s Loyauté, dont le fond est situé aux environs<br />

<strong>de</strong> 2000 à 2500 m, et l’ensemble <strong>de</strong>s autres bassins rencontrés entre l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-<br />

Hébri<strong>de</strong>s et la marge Est Australienne, dont la profon<strong>de</strong>ur moyenne se rapproche <strong>de</strong><br />

3500 m, peut être expliqué par la position <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté à la frontière <strong>de</strong>s plaques<br />

Australienne et Pacifique. Le bassin <strong>de</strong>s Loyauté est aujourd’hui situé sur le bombement<br />

résultant <strong>du</strong> plongement <strong>de</strong> la plaque Australienne sous la plaque Pacifique.<br />

Dans cette hypothèse, le dénivellement <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté par rapport aux autres<br />

bassins pourrait être d’origine récente et être entre autre lié à la déformation <strong>du</strong>e à la<br />

collision entre la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s.<br />

- 238 -


5 CONCLUSIONS GENERALES<br />

• Le volcanisme <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté<br />

Nous avons suggéré qu’une « proto-ri<strong>de</strong> » <strong>de</strong>s Loyauté se serait mise en place dès le<br />

Crétacé inférieur sous la forme d’un arc volcanique résultant <strong>de</strong> la sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la plaque<br />

Pacifique sous la plaque Australienne. Postérieurement à la création <strong>de</strong> cette ri<strong>de</strong> nous<br />

avons distingué <strong>de</strong>ux épiso<strong>de</strong>s volcaniques : le premier est à l’origine <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong>s<br />

plus gros édifices constituant la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté (comme les îles d’Ouvéa, <strong>de</strong> Maré <strong>de</strong><br />

Tiga et <strong>de</strong> Lifou), et <strong>de</strong> l’affleurement <strong>de</strong> ces structures entre l’Eocène supérieur et<br />

l’Oligocène supérieur. Le second épiso<strong>de</strong> est marqué par la formation d’édifices en<br />

contexte sous-marins, essentiellement observés sur la partie méridionale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

Loyauté. Cette secon<strong>de</strong> phase volcanique est contemporaine <strong>de</strong> la sub<strong>du</strong>ction intra-<br />

océanique observée dans le bassin Sud Fidjien, ayant con<strong>du</strong>it à la formation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

Trois Rois et à l’ouverture <strong>de</strong>s bassins arrière arc Nord et Sud Norfolk <strong>du</strong> Miocène<br />

inférieur au Miocène supérieur. La partie septentrionale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté jouerait<br />

alors le rôle d’une zone <strong>de</strong> fracture <strong>du</strong> système nouvellement créé comme cela est suggéré<br />

sur la figure 3.55. L’ensemble <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> est à cette époque soumis à <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong><br />

volcanisme anorogénique, déjà observé plus à l’Ouest <strong>de</strong>puis la marge Est Australienne.<br />

II Reconstitution géodynamique<br />

La synthèse <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s données étudiées dans ce travail nous permet <strong>de</strong> proposer<br />

une reconstitution géodynamique pour le <strong>domaine</strong> situé entre l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s<br />

et la marge Est Australienne. Cette reconstitution est illustrée par les figures 5-2a à 5-2f.<br />

Nous distinguerons trois phases principales : la phase anté-Crétacé inférieur, la phase<br />

Crétacé inférieur à Crétacé supérieur et enfin la phase Paléocène à l’Actuel. Sur les figures<br />

5-3a à 5-3c nous avons tracé <strong>de</strong>s coupes synthétiques à <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s clefs <strong>de</strong> l’évolution <strong>du</strong><br />

système. Ces coupes illustrent l’évolution verticale <strong>du</strong> <strong>domaine</strong> lors <strong>de</strong> ces pério<strong>de</strong>s.<br />

• La phase anté-Crétacé inférieur<br />

La phase anté-Crétacé inférieur est marquée par la sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la plaque Phoenix sous la<br />

marge orientale <strong>du</strong> Gondwana <strong>du</strong>rant presque 600 Ma (Fig. 5-2a). La marge convergente<br />

est <strong>de</strong> ce fait constituée par le pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> la succession d’accrétions d’arcs volcaniques. Au<br />

Crétacé inférieur, les <strong>de</strong>rniers effets compressifs (orogénèses néo-Cimmérienne et<br />

Rangitata II) ont eu pour effet <strong>de</strong> constituer l’ossature <strong>de</strong>s structures principales reconnues<br />

dans la région <strong>du</strong> Sud-Ouest Pacifique, dont les blocs <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et <strong>de</strong><br />

Nouvelle-Zélan<strong>de</strong>, qui sont formés par la juxtaposition <strong>de</strong> différentes unités non<br />

génétiquement liées.<br />

- 239 -


5 CONCLUSIONS GENERALES<br />

• La phase comprise entre le Crétacé inférieur et le Crétacé<br />

supérieur<br />

La phase comprise entre le Crétacé inférieur et le Crétacé supérieur est caractérisée par la<br />

dislocation <strong>du</strong> Gondwana selon un mouvement global d’ouverture d’orientation NW-SE et<br />

l’indivi<strong>du</strong>alisation <strong>de</strong> la plaque Australienne (Fig. 5-2b). L’extension progressive <strong>de</strong> la<br />

marge Est Australienne a repoussé plus à l’Est la zone <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la plaque<br />

Pacifique sous la plaque Australienne et a con<strong>du</strong>it à l’ouverture <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté<br />

(Fig. 5-3a). Les mouvements divergents <strong>de</strong>s plaques Pacifique et Australienne, supposées<br />

se déplacer respectivement vers le NNW et le Sud-Est, entraînent la séparation <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

Norfolk et <strong>de</strong> Lord Howe avec l’ouverture diachrone, Crétacé inférieur à médio-Crétacé,<br />

<strong>du</strong> Sud vers le Nord <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie. Au Crétacé supérieur, l’inertie <strong>du</strong><br />

système divergent <strong>de</strong>s plaques est suffisamment importante pour initier l’ouverture <strong>de</strong> la<br />

mer <strong>de</strong> Tasman suivant la même direction.<br />

• La phase comprise entre le Paléocène et l’Actuel<br />

La phase comprise entre le Paléocène et l’Actuel est subdivisée en quatre pério<strong>de</strong>s<br />

majeures :<br />

Au Paléocène (Fig. 5-2c), la séparation <strong>de</strong>s plaques Australienne et Antarctique entraîne un<br />

déplacement <strong>de</strong> la plaque Australienne vers le Nord. Elle est accompagnée d’un arrêt <strong>de</strong><br />

l’accrétion océanique <strong>de</strong> la mer <strong>de</strong> Tasman et un arrêt probable <strong>de</strong> l’ouverture <strong>de</strong>s bassins<br />

<strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et <strong>de</strong>s Loyauté. Au Paléocène terminal, la sub<strong>du</strong>ction active <strong>de</strong> la<br />

plaque Pacifique sous la plaque Australienne entraîne l’ouverture d’un bassin arrière arc<br />

unique comprenant les bassins Nord Loyauté et Sud Fidjien, situé à l’Est <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

Loyauté.<br />

La pério<strong>de</strong> qui s’étend <strong>de</strong> l’Eocène supérieur à l’Oligocène supérieur est caractérisée par la<br />

collision <strong>de</strong>s plaques Australienne et Pacifique avec l’Eurasie. La collision se manifeste<br />

par <strong>de</strong>s déformations intraplaques sur la plaque Australienne telles que : l’ob<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s<br />

ophiolites sur le bâti <strong>Calédonien</strong> par une amorce <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> bloc <strong>Calédonien</strong> sous le<br />

plancher océanique <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté ; la surrection <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway ; et<br />

postérieurement la sub<strong>du</strong>ction intraocéanique <strong>du</strong> bassin Sud Fidjien sous la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Trois<br />

Rois (Fig. 5-2d et 5-3b). Le charriage <strong>de</strong> matériel mantellique sur le bloc <strong>de</strong> Nouvelle-<br />

Calédonie, ainsi que les autres déformations citées, sont <strong>de</strong>s épiphénomènes résultant <strong>de</strong> la<br />

superposition <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux phénomènes majeurs : la sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la plaque Pacifique sous la<br />

plaque Australienne située plus à l’Est et marquée par la fosse <strong>du</strong> Vitiaz et la migration <strong>de</strong><br />

la plaque Australienne vers le Nord <strong>du</strong>e à l’ouverture <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> Pacifique-Antarctique.<br />

- 240 -


5 CONCLUSIONS GENERALES<br />

Fig. 5-2 : Reconstitution géodynamique <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s bassins rencontrés dans la zone<br />

économique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie (pério<strong>de</strong>s anté-Crétacé et Crétacé inférieur). Commentaires dans le<br />

texte. BL : bassin <strong>de</strong>s Loyauté ; BNC : bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie ;BR : bassin <strong>de</strong> Réinga ; MC : mer<br />

<strong>de</strong> Corail ; MT : mer <strong>de</strong> Tasman ; NC : Nouvelle-Calédonie ; RD : ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dampier ; RLH : ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord<br />

Howe ; RN : ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk.<br />

- 241 -


5 CONCLUSIONS GENERALES<br />

Fig. 5-2 : Reconstitution géodynamique <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s bassins rencontrés dans la zone<br />

économique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie (pério<strong>de</strong>s Crétacé supérieur-Paléocène et Eocène supérieur-<br />

Oligocène supérieur). Commentaires dans le texte. BL : bassin <strong>de</strong>s Loyauté ; BNC : bassin <strong>de</strong> Nouvelle-<br />

Calédonie ; BR : bassin <strong>de</strong> Réinga ; BSF : bassin Sud Fidjien ; F : Fidji ; MC : mer <strong>de</strong> Corail ; MT : mer<br />

<strong>de</strong> Tasman ; NB : Nouvelle-Bretagne ; NC : Nouvelle-Calédonie ; NZ : Nouvelle-Zélan<strong>de</strong> ; PNG :<br />

Papouasie Nouvelle-Guinée ; PRL : Proto-ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté ; RD : ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dampier ; RF : ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Fairway ; RL : Ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté ; RLH : ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe ; RN : ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk ; RTR : ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Trois<br />

Rois ; S : Salomon ; T : Tonga ; V : Vanuatu.<br />

- 242 -


5 CONCLUSIONS GENERALES<br />

Fig. 5-2 : Reconstitution géodynamique <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s bassins rencontrés dans la zone<br />

économique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie (pério<strong>de</strong>s Miocène inférieur-Miocène moyen et Actuel).<br />

Commentaires dans le texte. BH : bassin <strong>du</strong> havre ; BL : bassin <strong>de</strong>s Loyauté ; BLa : bassin <strong>de</strong> Lau ;<br />

BNC : bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie ; BNF : bassin Nord Fidjien ; BNN : bassin Nord Norfolk ; BR :<br />

bassin <strong>de</strong> Réinga ; BSF : bassin Sud Fidjien ; BSN : bassin Sud Norfolk ; F : Fidji ; MC : mer <strong>de</strong> Corail ;<br />

MT : mer <strong>de</strong> Tasman ; NB : Nouvelle-Bretagne ; NC : Nouvelle-Calédonie ; NZ : Nouvelle-Zélan<strong>de</strong> ;<br />

PNG : Papouasie Nouvelle-Guinée ; POJ : plateau Ontong-Java ; PRL : Proto-ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté ; RD :<br />

ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dampier ; RF : ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway ; RK : ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Kerma<strong>de</strong>c ; RL : Ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté ; RLa : ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Lau ; RLo : ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Louisville ; RLH : ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe ; RN : ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk ; RT : ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Tonga ;<br />

RTR : ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Trois Rois ; S : Salomon ; T : Tonga ; V : Vanuatu.<br />

- 243 -


5 CONCLUSIONS GENERALES<br />

Ces déformations et en particulier l’ob<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s ophiolites <strong>Calédonien</strong>ne est favorisée<br />

par l’accélération, à l’Eocène moyen (43 Ma), <strong>du</strong> déplacement <strong>de</strong> la plaque Australienne et<br />

l’orientation WNW-ESE <strong>de</strong> la plaque Pacifique.<br />

La pério<strong>de</strong> comprise entre le Miocène inférieur et le Miocène supérieur (Fig. 5-2e) est<br />

caractérisée par une inversion partielle <strong>de</strong> la polarité <strong>de</strong> la sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la plaque<br />

Australienne sous la plaque Pacifique (Fig. 5-3c). La nouvelle sub<strong>du</strong>ction marquée par la<br />

fosse <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s a pour effet l’ouverture <strong>du</strong> bassin Nord Fidjien et la rotation<br />

anti-horaire <strong>de</strong> l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s. A la même époque, se situe l’ouverture<br />

océanique <strong>de</strong>s bassins Nord et Sud Norfolk <strong>du</strong>e à la sub<strong>du</strong>ction intraocéanique <strong>du</strong> bassin<br />

Sud Fidjien sous la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Trois Rois et probablement sous la terminaison méridionale <strong>de</strong><br />

la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté.<br />

Depuis environ 2 Ma, la collision entre la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s<br />

est provoquée par la sub<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la plaque Australienne sous la plaque Pacifique (Fig. 5-<br />

2f). Les effets <strong>de</strong> cette collision se perpétuent actuellement sur la plaque Australienne et se<br />

manifestent par <strong>de</strong>s déformations <strong>de</strong> la couverture sédimentaire à la limite <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s<br />

bassins, par le morcellement <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté et enfin par la surrection <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s<br />

Loyauté.<br />

Fig.5-3 : coupes synthétiques <strong>de</strong>s trois situations clefs <strong>de</strong> l’évolution <strong>du</strong> contexte géodynamique <strong>de</strong> la région<br />

<strong>du</strong> Sud Ouest Pacifique. Commentaires dans le texte.<br />

- 244 -


5 CONCLUSIONS GENERALES<br />

III Les ressources marines <strong>de</strong> la zone économique<br />

<strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie<br />

Le programme ZoNéCo, mis en place <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong>s années 90, est un programme<br />

d’évaluation <strong>de</strong>s ressources marines vivantes et non vivantes <strong>de</strong> la zone économique <strong>de</strong><br />

Nouvelle-Calédonie. L’objectif <strong>du</strong> programme était dans un premier temps <strong>de</strong> rassembler<br />

et d’analyser toutes les données existantes sur le <strong>domaine</strong>. Cette analyse a permis, dans un<br />

<strong>de</strong>uxième temps <strong>de</strong> programmer selon les objectifs visés, soit <strong>de</strong>s campagnes <strong>de</strong> lévés<br />

bathymétriques et géophysiques, soit <strong>de</strong>s campagnes d’échantillonnage en particulier <strong>de</strong>s<br />

campagnes <strong>de</strong> pêches exploratoires.<br />

Dans l’état actuel <strong>du</strong> programme, les résultats obtenus suggèrent qu’à court terme, les<br />

ressources dont l’exploitation commerciale peut être envisageable sont les ressources<br />

halieutiques. En effet, un stock <strong>de</strong> Béryx dont l’extension a été précisé pourrait constituer<br />

la base d’une future exploitation. S’agissant <strong>de</strong>s ressources non-vivantes, les retombées<br />

économiques envisageables sont, dans tous les cas, à plus long terme. En ce qui concerne<br />

les encroûtements polymétalliques seule une évaluation sur la base <strong>de</strong>s données existantes<br />

a été entreprise. Il n’est pas dans les objectifs proches <strong>du</strong> Programme ZoNéCo <strong>de</strong> con<strong>du</strong>ire<br />

<strong>de</strong>s campagnes exploratoires plus poussées. Par contre, les résultats obtenus récemment<br />

lors <strong>de</strong> la campagne Franco-Australienne FAUST 1 (1998) ayant mis en évi<strong>de</strong>nce<br />

l’existence d’un gisement très éten<strong>du</strong> d’hydrates <strong>de</strong> gaz, ont relancé l’intérêt <strong>de</strong>s<br />

scientifiques et <strong>de</strong>s compagnies in<strong>du</strong>strielles pour une évaluation <strong>de</strong>s potentialités en<br />

hydrocarbures <strong>de</strong> la zone comprise entre l’Australie et la Nouvelle-Calédonie.<br />

IV Les perspectives<br />

En résumé, à la fin <strong>de</strong> ce travail, nous pouvons conclure qu’un certain nombre <strong>de</strong> points<br />

restent encore à éclaircir pour une meilleure compréhension <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> la zone<br />

étudiée. Par exemple la connaissance <strong>du</strong> mécanisme <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté<br />

est encore imprécise et les rares données sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe ont limité les<br />

interprétations.<br />

Pour répondre au moins partiellement à ces interrogations, il est envisagé, dans le cadre <strong>du</strong><br />

Programme ZoNéCo, <strong>de</strong>s campagnes complémentaires. Deux campagnes seront réalisées,<br />

dès 1999, sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe et sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Trois Rois. La première (ZoNéCo 5)<br />

aura pour objectif <strong>de</strong> cartographier le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe entre les latitu<strong>de</strong>s<br />

21°S et 26°S. Nous pourrons probablement répondre à la fin <strong>de</strong> cette campagne aux<br />

questions concernant l’épiso<strong>de</strong> volcanique déjà i<strong>de</strong>ntifié sur le sommet <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong>, mieux<br />

apprécier l’éten<strong>du</strong>e <strong>de</strong> la phase d’érosion <strong>du</strong> sommet, et mieux évaluer <strong>de</strong> ce fait<br />

l’importance <strong>du</strong> phénomène compressif. La secon<strong>de</strong> campagne (FAUST 2) réalisée dans le<br />

- 245 -


5 CONCLUSIONS GENERALES<br />

cadre <strong>de</strong> coopération Franco-Australienne, aura pour <strong>de</strong>ssein <strong>de</strong> cartographier la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

Trois Rois. Les levés multifaisceaux et les profils géophysiques permettront d’asseoir les<br />

comparaisons faites entre la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Trois Rois et la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté.<br />

Malheureusement, aucune investigation n’est, dans l’état actuel, prévue concernant le<br />

bassin Sud Fidjien qui est pourtant une <strong>de</strong>s zones essentielles pour la compréhension <strong>de</strong><br />

l’histoire <strong>géologique</strong> <strong>de</strong> l’ensemble <strong>du</strong> <strong>domaine</strong> <strong>de</strong>puis l’Eocène.<br />

- 246 -


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- 247 -


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Marine Geologie (soumis).<br />

Bernar<strong>de</strong>l, G., Lafoy, Y., Van <strong>de</strong> Beuque, S. , Missegue, F. et Nercessian, A., 1998. Deep-seismic<br />

marine survey 206 in the Lord Howe Rise/New Caledonia region: a collaborative effort<br />

between Australia and France. Preliminary results. , Australian Geological Survey<br />

Organisation, 37 p.<br />

Exon, N.F., Dickens, G.R., Auzen<strong>de</strong>, J.-M., Lafoy, Y., Symonds, P.A. et Van <strong>de</strong> Beuque, S.,<br />

soumis. Gas hydrates and free gas on the Lord Howe Rise.<br />

Grandperrin, R., Richer <strong>de</strong> Forges, B., Auzen<strong>de</strong>, J.-M., Bouniot, E., Durand Saint-Omer, L.,<br />

Habault, C., Hénin, C., Laboute, P., Lafoy, Y., Rivaton, J., Thomas, J., Van <strong>de</strong> Beuque, S. et<br />

Virly, S., 1997b. Ressources marines <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie: le programme ZoNéCo ,<br />

Nouméa, ZoNéCo, 90 p.<br />

Grandperrin, R., Auzen<strong>de</strong>, J.-M., Henin, C., Lafoy, Y., Richer <strong>de</strong> Forges, B., Seret, B., Van <strong>de</strong><br />

Beuque, S. et Virly, S., soumis. Swath-mapping and related <strong>de</strong>ep-bottom trawling in the<br />

southeastern part of the economic zone of New Caledonia, Cybium.<br />

Lafoy, Y., Auzen<strong>de</strong>, J.-M., Missègue, F. et Van <strong>de</strong> Beuque, S., 1996b. Bilan <strong>de</strong>s connaissances sur<br />

l'évaluation <strong>du</strong> potentiel pétrolier <strong>de</strong> la Zone Economique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, Programme<br />

ZoNéCo d'évaluation <strong>de</strong>s ressources marines <strong>de</strong> la zone économique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie,<br />

72 p.<br />

Lafoy, Y., Van <strong>de</strong> Beuque, S., Perrier, J. et Auzen<strong>de</strong>, J.-M., 1996c. Bilan <strong>de</strong>s connaissances sur les<br />

potentialités en ressources minérales profon<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la Zone Economique <strong>de</strong> Nouvelle-<br />

Calédonie, Programme ZoNéCo d'évaluation <strong>de</strong>s ressources marines <strong>de</strong> la Zone Economique<br />

<strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie, 71 p.<br />

Lafoy, Y., Bernar<strong>de</strong>l, G. et Van <strong>de</strong> Beuque, S., 1998a. Campagne <strong>de</strong> sismique multitraces entre la<br />

marge Est Australienne et le Sud <strong>de</strong> l'arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s. , <strong>Rapport</strong> <strong>de</strong> la campagne<br />

Rig-Seismic 206, Programme FAUST, <strong>Rapport</strong> ZoNéCo, 40 p.<br />

Lafoy, Y., Van <strong>de</strong> Beuque, S., Bernar<strong>de</strong>l, G., Missegue, F., Nercessian, A., Auzen<strong>de</strong>, J.-M.,<br />

Symonds, P.A. et Exon, N.F., 1998b. Scientists study <strong>de</strong>ep geological structure between New<br />

Hebri<strong>de</strong>s Arc and the Eastern Australian Margin, EOS Trans., Am. Geophys. Union, 79, 50,<br />

613-614.<br />

Regnier, M., Van <strong>de</strong> Beuque, S. , Baldassary, C. et Tribot Laspierre, G., soumis. La séismicité <strong>du</strong><br />

Sud <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie : implications structurales, C. R. Acad. Sci. Paris.<br />

Van <strong>de</strong> Beuque, S., Auzen<strong>de</strong>, J.-M., Lafoy, Y. et Missegue, F., 1998a. Tectonique et volcanisme<br />

tertiaire sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe (Sud-Ouest Pacifique), C. R. Acad. Sci. Paris, 326, Ser. II,<br />

663--669.<br />

Van <strong>de</strong> Beuque, S., Auzen<strong>de</strong>, J.-M., Lafoy, Y., Bernar<strong>de</strong>l, G., Nercessian, A., Regnier, M.,<br />

Symonds, P. et Exon, N., 1998b. Transect sismique continu entre l'arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s<br />

et la marge orientale <strong>de</strong> l'Australie: programme FAUST (French AUstralian Transect), C. R.<br />

Acad. Sci. Paris, 327, Ser. II, 761-768.<br />

Van <strong>de</strong> Beuque, S., Auzen<strong>de</strong>, J.-M., Lafoy, Y. et Grandperrin, R., soumis. Benefits of swath<br />

mapping for the study of marine habitats in the New Caledonia EZ, Oceanologica Acta.<br />

- 263 -


LISTE DES PUBLICATIONS<br />

PARTICIPATION AUX CONGRES<br />

Auzen<strong>de</strong>, J.-M., Lafoy, Y., Grandperrin, R., Van <strong>de</strong> Beuque, S. et ZoNéCo, l.g., 1997b. Program<br />

of evaluation of living and non living resources of New Caledonia EZ (abstract), Oceanology<br />

International, Pacific RIM, COSU Session.<br />

Auzen<strong>de</strong>, J.-M., Lafoy, Y., Van <strong>de</strong> Beuque, S. et Grandperrin, R., 1997c. ZoNéCo Program:<br />

evaluation of the marine resources of New Caledonia economic zone (abstract), Marine<br />

Benthic Habitat Conference, Nouméa.<br />

Auzen<strong>de</strong>, J.-M., Symonds, P., Lafoy, Y., Bernar<strong>de</strong>l, G., Van <strong>de</strong> Beuque, S., Nercessian, A. et<br />

Exon, N., 1998a. FAUST (French-Australian Seismic Transect) program: <strong>de</strong>ep seismic survey<br />

between the New Hebri<strong>de</strong>s arc and the Eastern margin of Australia (abstract) SOPAC<br />

Miscellaneous report 300, SOPAC-STAR session, Suva (Fiji), SOPAC.<br />

Grandperrin, R., Auzen<strong>de</strong>, J.-M., Richer <strong>de</strong> Forges, B., Van <strong>de</strong> Beuque, S. et al., 1997c. Marine<br />

resources of New Caledonia: the ZoNéCo program (abstract), Marine Benthic Habitat<br />

Conference, Nouméa.<br />

Grandperrin, R., Richer <strong>de</strong> Forges, B., Auzen<strong>de</strong>, J.-M., Bouniot, E., Durand Saint-Omer, L.,<br />

Habault, C., Hénin, C., Laboute, P., Lafoy, Y., Rivaton, J., Thomas, J., Van <strong>de</strong> Beuque, S. et<br />

Virly, S., 1997d. Marine resources of New Caledonia: ZoNéCo program (abstract), 5th Indo-<br />

Pacific Fish Conference, Nouméa.<br />

Lafoy, Y., Auzen<strong>de</strong>, J.-M., Van <strong>de</strong> Beuque, S. et Missegue, F., 1996b. Petroleum potential of New<br />

Caledonia (abstract), SOPAC-STAR session, Rarotonga, Cook Islands.<br />

Lafoy, Y., Auzen<strong>de</strong>, J.-M., Van <strong>de</strong> Beuque, S. et Missegue, F., 1997a. New data for the<br />

assessement of New Caledonia petroleum potential (abstract), Oceanology International,<br />

Pacific RIM, COSU Session.<br />

Lafoy, Y., Auzen<strong>de</strong>, J.-M., Van <strong>de</strong> Beuque, S., Grandperrin, R. et Bouniot, E., 1997c.<br />

Determining habitat structure and lithology: the ZoNéCo program multidisciplinary survey<br />

(abstract), Marine Benthic Habitat Conference, Nouméa.<br />

Lafoy, Y., Auzen<strong>de</strong>, J.-M., Van <strong>de</strong> Beuque, S. et Missegue, F., 1997d. Petroleum potential of New<br />

Caledonia: main results of recent field work studies (abstract), Marine Benthic Habitat<br />

Conference, Nouméa.<br />

Van <strong>de</strong> Beuque, S., Auzen<strong>de</strong>, J.-M. et Lafoy, Y., 1997a. Western New Caledonia economic zone:<br />

new results obtained <strong>du</strong>ring ZoNéCo 4 cruise (abstract), VIII Pacific Science Inter-Congress,<br />

Suva (Fiji).<br />

Van <strong>de</strong> Beuque, S., Auzen<strong>de</strong>, J.-M., Lafoy, Y. et Bouniot, E., 1997b. Western New Caledonia<br />

economic zones, new results obtain<strong>de</strong>s <strong>du</strong>ring ZoNéCo 4 cruise (abstract), Marine Benthic<br />

Habitat Conference, Nouméa.<br />

Van <strong>de</strong> Beuque, S., Lafoy, Y., Auzen<strong>de</strong>, J.-M., Grandperrin, R. et Bouniot, E., 1997c. Swath<br />

mapping of the Southern part of the EZ of New Caledonia: benefits (abstract), Marine Benthic<br />

Habitat Conference, Nouméa.<br />

Van <strong>de</strong> Beuque, S., Auzen<strong>de</strong>, J.-M. et Lafoy, Y., 1997d. Cenozoic compression West of New<br />

Caledonia (SW PAcific) (abstract), AGU Fall Meeting, San Francisco, EOS.<br />

- 264 -


LISTE DES FIGURES<br />

LISTE DES FIGURES<br />

- 265 -


LISTE DES FIGURES<br />

- 266 -


LISTE DES FIGURES<br />

INTRODUCTION<br />

Fig. I : Situation <strong>de</strong> la région <strong>du</strong> Sud Ouest Pacifique dans l'Ouest Pacifique. ............................. 6<br />

Fig. II : La couverture <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> bathymétrie présentée par type d’acquisition. ................... 8<br />

Fig. III : Les données <strong>de</strong> sismique réflexion monotrace et multitraces réalisées dans la zone<br />

économique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie.. .................................................................................... 9<br />

Fig. IV : les campagnes intégrant <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> gravimétrie dans la zone économique <strong>de</strong><br />

Nouvelle-Calédonie. .......................................................................................................... 11<br />

Fig. V : les campagnes intégrant <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> magnétisme dans la zone économique <strong>de</strong><br />

Nouvelle-Calédonie. .......................................................................................................... 11<br />

PARTIE 1 LE SUD OUEST PACIFIQUE ET LA ZONE D'ETUDE<br />

Fig. 1-1 : Présentation <strong>de</strong>s structures principales <strong>de</strong> la région <strong>du</strong> Sud Ouest Pacifique .............. 14<br />

Fig. 1-2 : Carte géodynamique <strong>de</strong> la région <strong>du</strong> Sud Ouest Pacifique (Pelletier et al., 1998)........ 16<br />

Fig. 1-3 : Les bassins marginaux <strong>de</strong> la région Ouest Pacifique, d’après Karig (1971). ............... 17<br />

Fig. 1-4 : Reconstruction initiale <strong>de</strong> la marge orientale <strong>du</strong> Gondwana d’après Griffiths (1971). . 19<br />

Fig. 1-5 : (a). Localisations <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s, axes d’accrétion et zone <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction à –190 Ma. (b).<br />

Formation <strong>de</strong> la plaque Pacifique s.s. à -185 Ma (Hil<strong>de</strong> et al., 1977).................................... 20<br />

Fig. 1-6 : Ouverture <strong>de</strong>s bassins océaniques <strong>de</strong> la mer <strong>de</strong> Tasman au Crétacé supérieur (Mignot,<br />

1984)................................................................................................................................ 22<br />

Fig. 1-7 : <strong>Evolution</strong> tectonique <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> Sud Norfolk, <strong>du</strong> bassin Sud Norfolk et la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Trois<br />

Rois, d’après Mortimer et al. (1998)................................................................................... 23<br />

Fig. 1-8 : La formation <strong>du</strong> bassin Nord Fidjien, d’après Auzen<strong>de</strong> et al. (1988)........................... 24<br />

Fig. 1-9 : La carte <strong>de</strong> topographie prédite <strong>de</strong> la zone économique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie .......... 26<br />

PARTIE 2 LA ZONE OUEST CALEDONIE<br />

Fig. 2-1 : Localisation <strong>de</strong> la Zone Ouest Calédonie dans la région <strong>du</strong> Sud-Ouest Pacifique et<br />

localisation <strong>de</strong>s travaux antérieurs. .................................................................................... 32<br />

Fig. 2-2 : L’accrétion océanique <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et <strong>de</strong> la mer <strong>de</strong> Tasman au<br />

Paléocène inférieur d’après Mignot (1984). ........................................................................ 34<br />

Fig. 2-3: Les coupes réalisées à partir <strong>de</strong> données <strong>de</strong> sismique réfraction <strong>de</strong> la campagne NOVA<br />

(1972) (Shor et al., 1971)................................................................................................... 35<br />

Fig 2-4: a: Calage <strong>du</strong> profil <strong>de</strong> sismique réflexion multitraces AUS101 avec les données <strong>du</strong> forage<br />

DSDP 208 d'après Launay et al. (1977) . b: calage <strong>du</strong> profil <strong>de</strong> sismique réflexion multitraces<br />

M108 avec les données <strong>du</strong> forage DSDP 207, d'après Bentz (1974). ..................................... 38<br />

Fig 2-5: a: calage <strong>du</strong> profil <strong>de</strong> sismique réflexion multitraces SO-07-01 avec les données <strong>du</strong> forage<br />

DSDP 207, d'après Willcox et al. (1980) ; b: Calage <strong>du</strong> profil <strong>de</strong> sismique réflexion multitraces<br />

WNC109 avec les données <strong>du</strong> forage DSDP 587 d'après Launay et al. (1977).. ..................... 39<br />

Fig. 2-6 : Interprétations <strong>de</strong> profils <strong>de</strong> sismique réflexion coupant la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lord Howe, d'après<br />

Jongsma et Mutter (1978).. ................................................................................................ 41<br />

Fig. 2-7: Courbes <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> l’enfouissement <strong>du</strong> socle par rapport au fond <strong>de</strong> la mer après<br />

décompaction <strong>de</strong>s sédiments, d’après Mignot (1984). .......................................................... 42<br />

Fig. 2-8 : Compilation <strong>de</strong>s données bathymétriques.................................................................. 45<br />

Fig. 2-9 : Levés multifaisceaux (ZoNéCo 4, 1996) couvrant le banc <strong>de</strong> Coriolis. ........................ 46<br />

Fig. 2-10 : Levés multifaisceaux (ZoNéCo 4, 1996) couvrant les bancs Nova et Argo. ................ 47<br />

Fig. 2-11 :Levés multifaisceaux (ZoNéCo 4, 1996) couvrant le segment méridional <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Lord Howe........................................................................................................................ 50<br />

Fig. 2-12 : Levés multifaisceaux (ZoNéCo 4, 1996) couvrant le système banc <strong>de</strong> Lansdowne-ri<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Fairway.. .......................................................................................................................... 51<br />

Fig. 2-13 : Navigation <strong>de</strong>s campagnes <strong>de</strong> sismique réflexion monotrace et multitraces réalisées<br />

dans la Zone Ouest Calédonie. ........................................................................................... 54<br />

Fig. 2-14 : Carte <strong>de</strong>s isochrones <strong>du</strong> socle acoustique <strong>de</strong> la Zone Ouest Calédonie...................... 56<br />

- 267 -


LISTE DES FIGURES<br />

Fig. 2-15 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces M297 (campagne Mobil, 1972). ................................ 57<br />

Fig. 2-16 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces WNC118 (campagne WNC, 1980). ............................ 58<br />

Fig. 2-17 : Profil <strong>de</strong> sismique monotrace PR163 (campagne ZoNéCo, 1996). ............................ 59<br />

Fig. 2-18 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces AUS101 (campagne Austra<strong>de</strong>c, 1972)........................ 62<br />

Fig. 2-19 : Profil <strong>de</strong> sismique monotrace PR195 (campagne ZoNéCo, 1996). ............................ 63<br />

Fig. 2-20 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces LHRNC-A (campagne FAUST, 1998). ....................... 64<br />

Fig. 2-21 : Profil <strong>de</strong> sismique monotrace PR218 (campagne ZoNéCo 4, 1996)........................... 65<br />

Fig. 2-22 : Profil <strong>de</strong> sismique monotrace Z5 (campagne ZOESIS, 1992).................................... 66<br />

Fig. 2-23 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces AUS101 (campagne Austra<strong>de</strong>c, 1972)........................ 68<br />

Fig. 2-24 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces WNC107 (campagne WNC, 1980). ............................ 69<br />

Fig. 2-25 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces M296 (campagne Mobil, 1972). ................................ 70<br />

Fig. 2-26 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces LHRNCA (campagne FAUST 1, 1998)....................... 71<br />

Fig. 2-27 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces M302 (campagne Mobil, 1972). ................................ 72<br />

Fig. 2-28 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces NC6 (campagne Mobil, 1972). .................................. 73<br />

Fig. 2-29 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces WNC108 (campagne WNC, 1972). ............................ 78<br />

Fig. 2-30 : Profil <strong>de</strong> sismique monotrace PR219 (campagne ZoNéCo 4, 1996)........................... 83<br />

Fig. 2-31 : Navigation <strong>de</strong>s campagnes intégrant <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> gravimétrie dans la Zone Ouest<br />

Calédonie. ........................................................................................................................ 86<br />

Fig. 2-32 : Carte <strong>de</strong>s anomalies gravimétriques <strong>de</strong> la Zone Ouest Calédonie. ............................ 87<br />

Fig. 2-33 : Navigation <strong>de</strong>s campagnes intégrant <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> magnétisme dans la Zone Ouest<br />

Calédonie. ........................................................................................................................ 88<br />

Fig. 2-34 : Carte <strong>de</strong>s anomalies magnétiques <strong>de</strong> la Zone Ouest Calédonie................................. 89<br />

Fig. 2-35 : Schéma structural intégrant <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> bathymétrie, <strong>de</strong> gravimétrie, <strong>de</strong><br />

magnétisme, et <strong>de</strong> sismique. ............................................................................................... 93<br />

Fig. 2-36 : Calage <strong>du</strong> profil LHRNC-B avec le forage DSDP 208 (Burns, Andrews et al., 1973),<br />

d’après Van <strong>de</strong> Beuque et al.(1998b). ................................................................................. 94<br />

Fig. 2-37 : Les cinq étapes <strong>de</strong> la mise en place <strong>de</strong> la couverture sédimentaire............................ 97<br />

Fig. 2-38 : Schéma <strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong> la mise en place <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> la Zone Ouest Calédonie. 101<br />

PARTIE 3 LA ZONE EST ET SUD CALEDONIE<br />

Fig. 3-1 : Localisation <strong>de</strong> la Zone Est et Sud Calédonie dans la région <strong>du</strong> Sud-Ouest Pacifique et<br />

localisation <strong>de</strong>s travaux antérieurs. .................................................................................. 104<br />

Fig. 3-2 : Interprétation <strong>géologique</strong> <strong>de</strong>s principaux <strong>domaine</strong>s géophysiques reconnus le long <strong>de</strong> la<br />

ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie (Collot et al., 1988)................................................................ 107<br />

Fig. 3-3 : Géologie <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie, modifié d’après Cluzel et al. (1994). ................. 108<br />

Fig. 3.4 : a : Carte <strong>de</strong>s alignements <strong>de</strong> Hot-Spot <strong>de</strong> la région Sud Ouest Pacifique (McDougall et<br />

Duncan, 1988) ; b : carte <strong>de</strong>s alignements <strong>de</strong> Hot-Spot <strong>de</strong> la région Sud Ouest Pacifique<br />

(Rigolot, 1988). ............................................................................................................... 109<br />

Fig. 3-5 : Carte structurale <strong>de</strong> la zone d’Entrecasteaux, localisation <strong>de</strong>s profils et <strong>de</strong>s dragages,<br />

d’après Maillet et al. (1982). ............................................................................................ 110<br />

Fig. 3-6 : Modèle gravimétrique, d’après Collot et al. (1987).. ............................................... 111<br />

Tableau 3-1 : Liste <strong>de</strong>s campagnes <strong>de</strong> géologie et <strong>de</strong> biologie ainsi que les forages océaniques<br />

concernant la Zone Est et Sud Calédonie. ......................................................................... 113<br />

Fig. 3-7 : Profil <strong>de</strong> sismique réflexion AUS114 <strong>de</strong> la campagne AUSTRADEC1 (1972) corrélées à<br />

<strong>de</strong>s coupes <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> sismique réfraction perpendiculaires au profil.. ............ 115<br />

Fig. 3-8 : a : DSDP285 et 286 (Andrews, Packham et al., 1975) ; b : DSDP205n (Burns, Andrews<br />

et al., 1973)..................................................................................................................... 117<br />

Fig. 3-9 : Schéma structural <strong>de</strong> la terminaison méridionale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Norfolk, <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong><br />

Réinga et la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Trois Rois, d’après Mortimer et al. (1998). ........................................ 119<br />

- 268 -


LISTE DES FIGURES<br />

Fig. 3-10 : bas : Coupe schématique intégrant les données <strong>de</strong> sismicité enregistrées à terre à la<br />

station <strong>de</strong> Nouméa. N10 structure tirées <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> Shor et al. (1971) (Regnier, 1988).<br />

Haut : anomalie gravimétrique le long <strong>du</strong> profil................................................................ 120<br />

Fig. 3-11 : Reconstruction <strong>du</strong> Sud Ouest Pacifique à l’Eocène moyen (45 Ma), d’après Kroenke et<br />

Rodda (1984)…………………………………………………………………………………………….121<br />

Fig. 3-12 : Coupe <strong>géologique</strong> synthétique transverse aux ri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie et <strong>de</strong>s<br />

Loyauté, d’après Collot (1989)………………………………………………………………………..122<br />

Fig. 3-13 : Localisation <strong>de</strong>s plaques, ri<strong>de</strong>s, failles transformantes et zones <strong>de</strong> sub<strong>du</strong>ction à –65 Ma<br />

et –25 Ma, d'après Hil<strong>de</strong> et al. (1977)............................................................................... 122<br />

Fig. 3-14 : Modèles <strong>de</strong> genèse <strong>de</strong> la mise en place <strong>de</strong>s ophiolites sur le bloc <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie<br />

et/ou <strong>de</strong> Nouvelle-Guinée, d’après Aubouin et al. (1977).................................................... 124<br />

Fig. 3-15 : Modèle d’évolution géodynamique tertiaire <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie, d’après Cluzel et<br />

al. (1995)........................................................................................................................ 124<br />

Fig. 3-16 : Sismicité <strong>de</strong> l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s, d’après Louat et al. (1988).. ................. 126<br />

Fig. 3-17 : La collision Loyauté/Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s, d’après Monzier et al. (1990)................. 127<br />

Fig. 3-18 : Carte structurale <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> collision Loyauté-Nouvelles Hébri<strong>de</strong>s, d’après Lafoy et<br />

al. (1996)........................................................................................................................ 128<br />

Fig. 3-19 : Compilation <strong>de</strong>s données bathymétriques.............................................................. 131<br />

Fig. 3-20 : Sondages monofaisceau et multifaisceaux <strong>de</strong> l’extrémité septentrionale <strong>de</strong> la Zone Est<br />

Calédonie. ...................................................................................................................... 133<br />

Fig. 3-21 : Sondages monofaisceau et multifaisceaux <strong>de</strong> la Zone Est Calédonie. ...................... 134<br />

Fig. 3-22 : Carte <strong>de</strong> topographie <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie. ................................................... 135<br />

Fig. 3-23 : Sondages monofaisceau et multifaisceaux <strong>de</strong> la Zone Sud Calédonie. ..................... 136<br />

Fig.3-24 : Navigation <strong>de</strong>s campagnes <strong>de</strong> sismique réflexion monotrace et multitraces réalisées<br />

dans la Zone Est Calédonie.............................................................................................. 143<br />

Fig. 3-25 : Carte <strong>de</strong>s isochrones <strong>du</strong> socle acoustique <strong>de</strong> la Zone Est Calédonie........................ 144<br />

Fig. 3-26 : Carte <strong>de</strong>s isochrones <strong>du</strong> socle acoustique <strong>du</strong> Grand Passage. ................................ 145<br />

Fig. 3-27 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces NC5A-5B (campagne Gulf, 1972)............................ 146<br />

Fig. 3-28 : Profil <strong>de</strong> sismique monotrace Z3-PR165 (campagne ZoNéCo 3, 1996).................... 147<br />

Fig. 3-29 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces M284 (campagne Mobil, 1972). .............................. 148<br />

Fig. 3-30 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces AUS114 (campagne Austra<strong>de</strong>c, 1972)...................... 150<br />

Fig. 3-31 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces M277 (campagne Mobil, 1972). .............................. 151<br />

Fig. 3-32 : Profil <strong>de</strong> sismique monotrace Z2-PR25-6 (campagne ZoNéCo 2, 1995). ................. 152<br />

Fig. 3-33 : Carte <strong>de</strong>s isochrones <strong>du</strong> socle acoustique <strong>de</strong> la Zone Sud Calédonie....................... 154<br />

Fig. 3-34 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces LHRNC-C (campagne FAUST 1, 1998).................... 155<br />

Fig. 3-35 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces AUS103 (campagne Austra<strong>de</strong>c, 1972)...................... 156<br />

Fig. 3-36 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces NC9 (campagne Gulf, 1972).................................... 157<br />

Fig. 3-37 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces LHRNC-C (campagne FAUST 1, 1998).................... 158<br />

Fig. 3-38 : Profil <strong>de</strong> sismique multitraces LHRNC-C (campagne FAUST 1, 1998).................... 160<br />

Fig. 3-39 : Profil <strong>de</strong> sismique monotrace Z1-PR46 (campagne ZoNéCo 1, 1993). .................... 161<br />

Fig. 3-40 : Profil <strong>de</strong> sismique monotrace Z3-PR39 (campagne ZoNéCo 3, 1996). .................... 165<br />

Fig. 3-41 : Profil <strong>de</strong> sismique monotrace Z3-PR27 (campagne ZoNéCo 3, 1996). .................... 166<br />

Fig. 3-42 : Profil <strong>de</strong> sismique monotrace Z1-PR29 (campagne ZoNéCo 1, 1993). .................... 169<br />

Fig. 3-43 : Navigation <strong>de</strong>s campagnes intégrant <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> gravimétrie dans la Zone Est et<br />

Sud Calédonie................................................................................................................. 173<br />

Fig. 3-44 : Carte <strong>de</strong>s anomalies gravimétriques <strong>de</strong> la Zone Est Calédonie. .............................. 174<br />

Fig. 3-45: Carte <strong>de</strong>s anomalies gravimétriques <strong>de</strong> Bouguer (d=2.67) <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie.175<br />

Fig. 3-46 : Carte <strong>de</strong>s anomalies gravimétriques <strong>de</strong> la Zone Sud Calédonie .............................. 178<br />

- 269 -


LISTE DES FIGURES<br />

Fig. 3-47: Navigation <strong>de</strong>s campagnes intégrant <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> magnétisme dans la Zone Est et<br />

Sud Calédonie................................................................................................................. 179<br />

Fig. 3-48 : Carte <strong>de</strong>s anomalies magnétiques <strong>de</strong> la Zone Est Calédonie................................... 180<br />

Fig. 3-49 : Carte <strong>de</strong>s anomalies magnétiques <strong>de</strong> la Zone Sud Calédonie.................................. 181<br />

Fig. 3-50 : Schéma structural <strong>de</strong> la Zone Est Calédonie.......................................................... 184<br />

Fig. 3-51 : Schéma structural <strong>de</strong> la Zone Sud Calédonie......................................................... 187<br />

Fig. 3-52 : Schéma synthétique <strong>du</strong> dépôt <strong>de</strong>s séquences sédimentaires dans le bassin <strong>de</strong>s Loyauté et<br />

sur la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté..................................................................................................... 190<br />

Fig. 3-53 : Schéma <strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> la Zone Est et Sud Calédonie. ....................... 192<br />

Fig. 3-54 : Profil synthétique illustrant l’écaillage <strong>de</strong>s termes mantelliques <strong>du</strong> bassin <strong>de</strong>s Loyauté..<br />

....................................................................................................................................... 194<br />

Fig. 3-55 : Le système ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Loyauté- ri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Trois Rois. .................................................. 198<br />

PARTIE 4 LE PROGAMME ZoNéCo<br />

Fig. 4-1 : Représentation <strong>de</strong>s zones économiques dans la région <strong>du</strong> Sud-Ouest Pacifique. ........ 204<br />

Tableau 4-1 : La liste <strong>de</strong>s données acquises <strong>de</strong>s campagnes <strong>de</strong> géologie et <strong>de</strong> géophysique marines<br />

réalisées antérieurement au programme ZoNéCo. ............................................................. 206<br />

Fig. 4-2 : Les données antérieures au programme ZoNéCo <strong>de</strong> dragages, <strong>de</strong> carottages, <strong>de</strong> plongées<br />

en submersible et <strong>de</strong> forage océaniques. ........................................................................... 209<br />

Fig. 4-3 : Navigation <strong>de</strong>s campagnes <strong>de</strong> sismique monotrace et multitraces réalisées dans la zone<br />

économique..................................................................................................................... 210<br />

Tableau 4-2 : La liste <strong>de</strong>s données acquises <strong>de</strong>s campagnes <strong>de</strong> pêches exploratoires réalisées<br />

antérieurement au programme ZoNéCo. ........................................................................... 212<br />

Fig. 4-4 : Navigation <strong>de</strong>s campagnes ZoNéCo........................................................................ 216<br />

Fig. 4-5 : Répartition <strong>de</strong>s surfaces couvertes par les levés multifaisceaux acquis <strong>du</strong>rant les quatre<br />

campagnes ZoNéCo. ........................................................................................................ 217<br />

Fig. 4-6 : Synthèse halieutique thonière (Virly, 1996). Résultats <strong>de</strong>s pêches à la palangre flottante<br />

réalisées dans la zone économique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie <strong>du</strong>rant la pério<strong>de</strong> 1983-1994 .... 218<br />

Fig. 4-7 : Synthèse halieutique relative aux pêches profon<strong>de</strong>s (Virly, 1997). Résultats <strong>de</strong>s pêches au<br />

moulinet réalisées entre 50 et 200 m dans la zone économique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie <strong>du</strong>rant la<br />

pério<strong>de</strong> 1979-1995 . ........................................................................................................ 219<br />

Fig. 4-8 : Synthèse halieutique relative aux pêches profon<strong>de</strong>s (Virly, 1997). Répartition<br />

géographique <strong>de</strong>s CPUE en beryx et espèces associées pêchés à la palangre <strong>de</strong> fond dans la<br />

tranche 500-850 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur..................................................................................... 219<br />

Fig. 4-9 : Répartition <strong>de</strong>s 7 campagnes <strong>de</strong> pêche exploratoires menées par le programme ZoNéCo.<br />

....................................................................................................................................... 220<br />

Fig. 4-10 : Navigation <strong>de</strong> la campagne <strong>de</strong> sismique réflexion multitraces FAUST (1998) réalisée<br />

entre l’arc <strong>de</strong>s Nouvelles-Hébri<strong>de</strong>s et la marge Est Australienne. ....................................... 222<br />

Fig. 4-11 : Circulation moyenne dans la couche 28-100 m...................................................... 223<br />

Fig. 4-12 : Localisation <strong>de</strong>s ressources non vivantes reconnues dans la zone économique <strong>de</strong><br />

Nouvelle-Calédonie. ........................................................................................................ 228<br />

Fig. 4-13 : Détail <strong>du</strong> profil <strong>de</strong> sismique réflexion multitraces LHRNC-C (FAUST 1, 1998) et<br />

illustration <strong>du</strong> BSR sur la terminaison méridionale <strong>de</strong> la ri<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fairway... ........................ 229<br />

Fig. 4-14 : La zone théorique <strong>de</strong>s hydrates <strong>de</strong> gaz (Dickens et Quinby-Hunt, 1997).................. 230<br />

PARTIE 5 CONCLUSIONS GENERALES<br />

Fig.5- 1 : Interprétation <strong>du</strong> profil LHRNC-D. ........................................................................ 236<br />

Fig. 5-2 : Reconstitution géodynamique <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s basins rencontrés dans la<br />

zone économique <strong>de</strong> Nouvelle-Calédonie. ......................................................................... 241<br />

Fig.5-3 : Coupes synthétiques <strong>de</strong>s trois situations clefs <strong>de</strong> l’évolution <strong>du</strong> contexte géodynamique <strong>de</strong><br />

la région <strong>du</strong> Sud Ouest Pacifique...................................................................................... 244<br />

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LISTE DES FIGURES<br />

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