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Approches des dynamiques contemporaines - CEPED

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LES ENFANTS CONFI& 199<br />

ont confié leurs enfants et près d'un quart ont élevés les enfants d'autrui (Jonckers,<br />

1994).<br />

a) L'importance du langage : la dénomination <strong>des</strong> liens de parenté et<br />

celle <strong>des</strong> diffents types de placement<br />

Les enfants minyanka appellent père et mère tous les collatéraux de leurs<br />

parents (Jonckers, 1994), qu'il s'agisse de leurs géniteurs ou de leurs parents<br />

nourriciers, sauf si ceux-ci sont <strong>des</strong> alliés matrimoniaux. Mais ils considèrent ceux<br />

qui les élèvent comme les plus importants. Ainsi, l'âge conférant de l'importance, on<br />

qualifiera la tutrice de "vieille mère" (nu lè : mère, vieille) et la génitrice de "petite<br />

mère" (nupré : mère, petite). Néanmoins, les tuteurs disent clairement n'avoir aucun<br />

droit sur l'enfant qu'ils élèvent et qui ne leur "appartient pas". Les enfants conservent<br />

la filiation à leur patrilignage d'origine et leur père peut à tout moment les reprendre.<br />

I1 n'en est pas de même <strong>des</strong> enfants donnés en adoption pour pallier la défaillance<br />

d'un lien de parenté : la mort de la mère ou l'extinction d'une lignée. On les appelle<br />

lama kan "donnés pour être élevés " (Zama : élever, kan : couper, en bambara ou<br />

donner, en minyanka) et ils sont intégrés au patrilignage du tuteur. Lamo (prononcé<br />

Zama par les Minyanka) signifie en bambara s'occuper d'enfants, éduquer ou nourrir.<br />

La nuance entre lama bo et lama kan ne nous paraît pas flagrante, néanmoins les<br />

Minyanka n'emploient pas ces deux termes l'un pour l'autre. Ce terme lama kan<br />

s'utilise également lorsqu'une femme, en cas de grossesse rapprochée, donne en<br />

nourrice à sa sœur ou à sa mère, le bébé qu'elle a au sein. Les enfants confiés sont<br />

traités sur le même pied que les enfants de la maison mais ils ne deviennent par pour<br />

autant membres du patrilignage ni héritiers <strong>des</strong> biens de ce lignage d'accueil. Seuls<br />

ceux qui, exceptionnellement, sont adoptés, les Za ma kan acquièrent les mêmes<br />

droits que les enfants de leurs tuteurs.<br />

On distingue les enfants que l'on prend pour les élever (lama bo : élever,<br />

arracher) <strong>des</strong> fillettes que l'on demande pour s'occuper <strong>des</strong> bébés (pi ntcho ngo :<br />

enfant, prendre, celle qui). Tous deux s'inscrivent dans le vocabulaire de la parenté<br />

proche ce qui n'est pas le cas de la petite fiancée (yafara) élevée par ses futurs<br />

beaux-parents ou de la nièce utérine (yalo ou nah) donnée en échange différé de sa<br />

mère à son oncle maternel. Ces dernières sont appelées par <strong>des</strong> termes propres à<br />

l'alliance et elles utilisent également cette terminologie ainsi que les attitu<strong>des</strong> y<br />

afférant. La plupart <strong>des</strong> petites nourrices pi ntcho ngo sont <strong>des</strong> filles captées par leur<br />

tante paternelle ou leur grand-mère maternelle. Elles sont placées vers I'âge de 4-<br />

5 ans et on considère qu'à 7-8 ans elles sont déjà trop âgées pour ce type de travail.<br />

Toute fillette est une gardienne d'enfant potentielle. La lama bo élevée par sa tante<br />

paternelle gardera bien entendu les bébés de sa famille d'accueil. De même que la<br />

petite fiancée ya fara, si elle grandit dans le patrilignage de son futur mari,<br />

s'occupera <strong>des</strong> nourrissons présents, la nièce utérine (yalo) ékvera éventuellement

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