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N°093 - shage

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SOCIÉTÉ d’HISTOIRE, d’ART, de GÉNÉALOGIE et d’ÉCHANGE. « S.H.A.G.E. ».<br />

Président d'Honneur, Fondateur de la SHAGE<br />

Mr Marc HAIRABEDIAN<br />

Présidente d'Honneur<br />

Mme Chantal GUYON<br />

Président Mr Jean-Claude TRISTAN<br />

Responsable de la<br />

Publication Le Bureau<br />

Trésorier Mr Pierre MARY<br />

Secrétaire Mr Yves FAYN<br />

Animation généalogique :<br />

Mesdames Annie AUGÉ<br />

Marcelle GRISELLE<br />

Messieurs Yves FAYN<br />

Bruno GOYON<br />

Richard MOLITOR<br />

Maurice SINGLIS<br />

Jean-Claude TRISTAN<br />

Comité de lecture: Madame Micheline TRISTAN<br />

Messieurs Gérald AUGÉ<br />

Michel WALTON<br />

Correspondance<br />

S.H.A.G.E.<br />

Centre Beausoleil<br />

6, rue des frères Moreau<br />

77380 COMBS-LA-VILLE<br />

Tél/Fax: 01 64 13 08 62<br />

Site: www.genea77-<strong>shage</strong>.info<br />

Courriel : <strong>shage</strong>@orange.fr<br />

Les articles publiés dans NOUVELLES RACINES<br />

n'engagent que leurs auteurs et restent leur<br />

propriété.<br />

Dépôt du titre: janvier 1986<br />

ISSN 0987-1012 (dépôt légal à la Bibliothèque<br />

Nationale)<br />

Déclaration auprès de la CNIL du fichier<br />

informatisé des lecteurs: 1989<br />

Revue<br />

NOUVELLES RACINES<br />

Nouvelles Racines n°93 1<br />

SOMMAIRE<br />

Le musée Lambinet à Paris. p 1<br />

Les œufs de Pâques p 5<br />

L’eau à Paris p 8<br />

Notre-Dame de Raincy p 12<br />

Gan, Bruges, Tournay ne sont<br />

pas en Belgique. p 14<br />

Les Présidents américains. p18<br />

Victor Schoelcher p 22<br />

Les petits métiers oubliés de Paris p 24<br />

Le Congrès de Généalogie p27<br />

Questions p27<br />

Nouveaux ouvrages p 28<br />

Cotisation annuelle :<br />

- pour une personne 30,00 €<br />

- pour un couple 35,00 €<br />

(abonnement à Nouvelles Racines inclus)<br />

Prix de la revue à l’unité 5,00 €<br />

Revue trimestrielle n°93<br />

1 er trimestre 2009


Le Musée Lambinet, un ancien hôtel particulier du 18 ème siècle<br />

La SHAGE a récemment organisé une visite du<br />

musée Lambinet à Versailles, installé depuis 1932<br />

dans un hôtel du 18ème siècle. Le musée Lambinet,<br />

aujourd’hui propriété de la ville de Versailles, cherche<br />

à la fois à conserver le souvenir de cette riche<br />

demeure et à retracer l'histoire de la ville. Composé<br />

de 35 salles, dont certaines ont conservé leur décor<br />

intérieur d'époque, il présente des œuvres d'artistes<br />

évoquant l'histoire de Versailles : peintures,<br />

sculptures, meubles estampillés, céramiques, bustes<br />

de Houdon. Des plaques de cuivre gravées pour<br />

l'impression des toiles de Jouy, et divers objets d’art,<br />

tels des tabatières, des miniatures ou des montres,<br />

constituent des pièces originales de cette époque.<br />

Une collection de pots à pharmacie provenant de<br />

l’hôpital royal ainsi que des plans anciens et des<br />

armes de la manufacture impériale de Boutet viennent<br />

illustrer l’histoire de la ville. Dans une salle d’art<br />

religieux, deux crosses d’abbesse du moyen-âge,<br />

l’une en argent et cristal de roche provenant de<br />

l’abbaye de Maubuisson, et l’autre en cuivre doré,<br />

comptent parmi les pièces les plus remarquables.<br />

seconde moitié du 18ème siècle dans<br />

une parcelle de l’étang de Clagny,<br />

asséché en 1837 et légué à la ville de<br />

Versailles par les héritiers de Victor<br />

Lambinet en 1929.<br />

Nouvelles Racines n°93 1<br />

Michel Walton, adhérent 1698<br />

En outre, la révolution de 1789 est présente par une<br />

iconographie importante sur Marat et Charlotte Corday,<br />

ainsi que par des souvenirs de la procession des Etats<br />

Généraux le 4 mai et le discours du Roi.<br />

Quelques salles présentent aussi des œuvres d’artistes du<br />

19 ème siècle, dont celles de peintres paysagistes versaillais<br />

et notamment d’Emile Lambinet, cousin de Victor Lambinet<br />

Cette demeure, classée monument historique depuis<br />

1944, a été récemment restaurée et agrandie. Un fronton<br />

sculpté, représentant quatre enfants portant des<br />

instruments symbolisant l’architecture, orne la façade à<br />

trois niveaux donnant sur les jardins. Œuvre de l’architecte<br />

Elie Blanchard, cet hôtel particulier a été construit dans la


QUI sont les LAMBINET ?<br />

Cette dynastie versaillaise commence sous Louis XVI, avec Jean-Baptiste Lambinet (1753-1842),<br />

un modeste artisan qui devient un honorable rentier, et se termine au 20ème siècle avec Pierre<br />

Lambinet (1899-1911), un enfant mort à 12 ans, ayant donné, entre temps, un maire de Versailles,<br />

un avocat érudit et un peintre de paysages.<br />

Jean-Baptiste Lambinet 1753-1842<br />

Né en Moselle, il émigre à Paris puis s’installe à Versailles en 1781, comme tailleur d’habits dans<br />

le quartier Saint-Louis puis Notre-Dame. Le 22 août 1782, il épouse en l’église Notre-Dame, une<br />

marchande fruitière, Madeleine Marandon, qui lui donne deux fils : Jean-François et Charles-Louis,<br />

auteurs des deux branches Lambinet. Excellent tailleur, très économe, il fait bien ses affaires et<br />

s’enrichit lentement mais sûrement. La tradition raconte qu’il était « tellement économe qu’en<br />

s’asseyant en tailleur, c'est-à-dire directement sur le plancher pour travailler, il avait soin de<br />

rabattre son pantalon », préférant user sa peau que son drap ! Médisance ? Quoiqu’il en soit, son<br />

sens de l’économie et la position du yoga firent de ce tailleur un confortable rentier qui vécut près<br />

de 90 ans.<br />

Branche aînée des Lambinet : Jean-François Lambinet 1783-1864, maire de Versailles<br />

Né le 3 juillet 1783, baptisé le 4 à l’église Notre-Dame, jean François Lambinet devient à 11 ans<br />

tailleur comme son père. Plus tard, souhaitant gagner encore plus d’argent et sa boutique de<br />

tailleur ne lui suffisant pas, il y ajoute une activité de marchand de draps. Commerçant riche et<br />

réputé, il est élu juge consulaire dès 1839, puis président du Tribunal de commerce en 1850. Sa<br />

réputation lui vaut aussi d’entrer au Conseil municipal en 1846 et même d’être proclamé maire le<br />

26 mars 1848 ! Mais, Jean-François Lambinet, considérant, selon son expression, que « les<br />

grandes difficultés sont aplanies, et les jours de danger sont passés », cède sa place le 26 août,<br />

après cinq mois d’exercice, à Jean-Baptiste Ramin. Il restera cependant conseiller municipal<br />

jusqu’à sa mort en 1864, chez son fils, dans l’hôtel qui deviendra le musée Lambinet. Outre ses<br />

fonctions municipales, qui en font un temps le premier magistrat de la ville, Jean-François<br />

Lambinet a encore augmenté la fortune familiale. Dès 1822, encore tailleur d’habits il achète une<br />

maison, ancienne partie de l’hôtel de Gamaches, à<br />

l’angle de l’actuelle rue Georges-Clemenceau et de<br />

l’avenue de Saint-Cloud. Deux ans plus tard, il<br />

acquiert deux autres maisons sur l’avenue de Saint-<br />

Cloud. Ces investissements immobiliers lui ont valu<br />

un débours de près de 50.000 FR or, mais<br />

contrairement à son père il semble avoir moins été<br />

agrippé à ses biens matériels car il fait donation à<br />

son fils Victor de ces trois propriétés dès 1840.<br />

Nouvelles Racines n°93 2<br />

Cet artisan, devenu commerçant, avait le goût de la<br />

culture. Bien avant que d’être conseiller municipal et<br />

maire de Versailles, Jean François était un habitué<br />

du théâtre de la ville, s’installant généralement avec<br />

sa famille dans « la grande baignoire à droite du<br />

spectateur ». Peut-être avait-il le verbe un peu haut<br />

car, en 1834, il a maille à partir avec le commissaire<br />

Lherminé chargé de la police de la salle. Ainsi, sous<br />

d’humbles titres de coupeur d’habit ou de<br />

commerçant, pouvaient se cacher de beaux écus,<br />

un bon niveau de culture et des talents politiques. La<br />

classe moyenne n’est pas une invention récente.


En 1805, Jean François épouse la fille d’un maréchal-ferrant du quartier de Montreuil, Marie-<br />

Thérèse Gillain (1785-1864), dont il eut un seul enfant, Victor.<br />

Victor Lambinet 1813-1894, avocat et juge<br />

Fils des précédents, Victor est né le 18 août 1813, avenue de Saint-Cloud. Contrairement à son<br />

père et à son aïeul qui n’avaient pas fait d’études, mais qui n’étaient pas pour autant illettrés,<br />

Victor récolte de nombreux accessits au collège royal (actuel lycée Hoche), avant de faire son droit<br />

et de devenir avocat en 1838. Il exerce cette<br />

profession jusqu’en 1852. Le 31 mai de cette même<br />

année il est nommé aux fonctions de juge suppléant<br />

près le tribunal de Versailles puis promu juge le 31<br />

décembre 1865, et enfin juge d’instruction le 31<br />

décembre 1869, fonction qu’il exerce jusqu’à 69 ans<br />

en 1882.<br />

Ce magistrat a le goût des lettres. Il est élu associé<br />

libre de la Société des sciences morales de Versailles<br />

(actuelle Académie de Versailles) en mai 1841, puis<br />

membre titulaire en 1842, enfin président en 1848-<br />

1849. Il est l’auteur de publications au sein de cette<br />

société savante mais aussi de quelques articles dans<br />

divers journaux et revues (l’Union Républicaine de<br />

Seine-et-Oise, le Bulletin des Bibliophiles). C’est lui<br />

qui achète, le 16 septembre 1852, à l’abbé Claude<br />

Bernard, vicaire de Notre-Dame, le bel hôtel particulier<br />

qui deviendra l’actuel musée Lambinet. Il ne s’y<br />

installe qu’en 1859 et y meurt le 20 juillet 1894.<br />

En 1845, Victor épouse Anaïs-Caroline Guilloteaux (1825-1883), fille d’un conseiller municipal de<br />

Versailles et nièce de l’avocat Charles Vatel (1816-1885), érudit versaillais, collectionneur et<br />

historien qui fit don de sa collection de peintures au Musée Lambinet en 1883. Le couple a un seul<br />

enfant, Victor Félicien.<br />

Félicien Lambinet (1846-1908), rentier<br />

Né aussi avenue de Saint-Cloud, le 21 juin 1846, Félicien semble avoir vécu de ses rentes. Il a été<br />

un photographe amateur ayant installé dès 1868 un atelier de photographie dans l’hôtel familial. Il<br />

épouse, le 27 septembre 1898, Nathalie Clarisse Sainclair (1857-1926), veuve de Louis Victor<br />

Chevassus. Il meurt le 15 décembre 1908, laissant un seul enfant Pierre.<br />

Pierre Lambinet (1899-1911), dernier Lambinet de la branche aînée<br />

Né le 16 août 1899, il meurt à 12 ans le 22 novembre 1911. Sa mère lègue l’hôtel familial à ses<br />

neveux Emile Dagincourt et Pierre Dennériaz. Ces derniers en font don à la ville de Versailles en<br />

1929. Celle-ci y crée un musée appelé musée Houdon en 1932 puis, musée Lambinet en 1935.<br />

Branche cadette<br />

Les Lambinet ont aussi une branche cadette éteinte en 1877, issue de Charles-Louis (1788-1863),<br />

dont le fils, Emile Lambinet (1813-1877), peintre paysagiste assez réputé, ancien élève d’Horace<br />

Vernet et de Corot, membre de l’école de Barbizon, a laissé une œuvre, dont une partie se trouve<br />

dans le musée de Versailles.<br />

Nouvelles Racines n°93 3


Courte Généalogie des Lambinet.<br />

Nouvelles Racines n°93 4


LES ŒUFS DE PÂQUES<br />

Nouvelles Racines n°93 5<br />

Marcelle GRISELLE, adh. 610<br />

Pâques, Pascua, Pasqua, Pascoa, Påske,<br />

Påskdagen, Pasen, Paste, Pasxa, quelle que soit la<br />

langue, tous les noms de Pâques se rapportent à<br />

Pessah, la Pâque juive.<br />

Bien avant l’avènement de l’ère chrétienne, les<br />

œufs étaient colorés, bénis, échangés et<br />

consommés dans le cadre des rituels soulignant<br />

l’arrivée du printemps.<br />

Au printemps, les Égyptiens et les Perses avaient<br />

pour habitude de teindre des œufs et de les offrir<br />

pour symboliser le renouveau de la vie. Dans<br />

l'antiquité gauloise, les druides teignaient les œufs<br />

en rouge en l'honneur du soleil. Dans les rituels<br />

païens anglo-saxons, on offrait des œufs colorés à<br />

la déesse Eostre. - Plusieurs cultures païennes<br />

disposaient des œufs dans les tombes ou les<br />

sépultures pour demander la renaissance de la<br />

personne décédée.<br />

L'œuf est symbole de vie et de renouveau, la victoire de la lumière sur les ténèbres, il était tout<br />

désigné pour être associé à Pâques et à la résurrection du Christ.<br />

Il est admis que l'origine des œufs de Pâques date de l'instauration du carême. L'Église interdit la<br />

consommation d'œufs pendant cette période de quarante jours. Il s'agissait donc à l'issue du jeûne<br />

de consommer les œufs qui s'étaient accumulés pendant le carême, en les mangeant<br />

normalement pour les plus récents et en les cuisant puis en les décorant pour les plus vieux.<br />

Si les Occidentaux ne découvrent le rite des œufs chez les coptes d'Alexandrie qu'à l'occasion des<br />

Croisades, c'est parce que l'Église romaine l'avait fait interdire aux Ve et VIe siècles. En France,<br />

les textes qui parlent de cette tradition concernent l'Alsace et remontent au XVe siècle.<br />

Chez les catholiques, les cloches cessent de sonner à partir de la messe du Jeudi qui précède<br />

Pâques, dit « Jeudi Saint », en signe de deuil pour la mort du Christ. On les entend à nouveau à la<br />

fin de la veillée de Pâques, qui précède le jour de Pâques proprement dit. La tradition prétend que<br />

les cloches ne sonnent plus car elles sont parties à Rome. Elles reviennent dans la nuit, chargées<br />

d'œufs en chocolat qu'elles déversent dans les jardins. Le lendemain, les enfants vont chercher les<br />

sucreries qui y sont dissimulées. Avant la démocratisation du chocolat, les œufs étaient naturels et<br />

décorés par les enfants.<br />

Progressivement cette coutume populaire va aussi s'instaurer dans les cours royales, mais elle y<br />

perdra le véritable symbole qui est le sien. A la Renaissance, l'œuf décoré populaire inspira des<br />

artistes : après l'œuf de poule ordinaire, on en confectionna en verre, en porcelaine, en bois... En<br />

l'an 1200, sous Edward I en Angleterre, on retrouve, dans la comptabilité du palais royal, la<br />

somme de 18 pences versée pour l'achat de 450 œufs qui devaient être peints à la feuille d'or<br />

avant d'être distribués aux membres de la famille royale. Les œufs recouverts d'or apportent la<br />

richesse à ceux qui les reçoivent.<br />

500 ans plus tard le roi Louis XIV en fait aussi une institution. D'une part, ses gens devaient lui<br />

apporter le plus gros œuf pondu en son royaume durant la Semaine Sainte et, lui-même, le jour de<br />

Pâques, entouré de grandes corbeilles, distribuait en personne des œufs peints à la feuille d'or à<br />

ses courtisans aussi bien qu'à ses valets.<br />

La surprise contenue dans l'œuf est une tradition qui remonte au XVIème siècle, et certaines sont<br />

même passées à l'histoire tant elles étaient exceptionnelles : c'est le cas de la statuette de<br />

Cupidon renfermée dans un énorme œuf de Pâques offert par Louis XV à Madame du Barry, du<br />

brûle-parfum trouvé en 1770 par Catherine II ou encore de la minuscule poulette cachée dans un<br />

oeuf précieux conservé à Copenhague dans les collections royales du château de Rosemborg.


LES ŒUFS DE FABERGÉ<br />

C'est en Russie que la célébration de Pâques atteint son plus grand éclat. Pâques est la plus<br />

grande fête du calendrier orthodoxe russe. Au début des années 1880, et jusqu'en 1917, la famille<br />

royale de Russie allait porter la coutume des œufs décorés à des sommets inégalés en<br />

commandant au joaillier Pierre-Carl Fabergé des œufs délicatement ouvragés, véritables bijoux<br />

d'une richesse incomparable<br />

Originaire de Picardie où elle portait de nom de Favri ou Fabri, la famille Fabergé, protestante, a<br />

quitté la France à la suite de la révocation de l'Édit de Nantes en 1685. Elle s’est d’abord installée<br />

à Schwedt sur l'Oder en Allemagne, où elle a transformé son nom en Fabrier ou Fabriger puis<br />

Fabergé.<br />

C’est en 1800 que Pierre Fabergé émigre et s’installe à Pernau,<br />

en Livonie (province russe près de la Baltique) où il acquiert la<br />

nationalité russe.<br />

Enfin, c’est à Saint-Pétersbourg que son fils Gustave, orfèvre et<br />

joaillier, ouvre une boutique, rue Bolchaya Morskaya, en 1842,<br />

et que nait Pierre-Karl Fabergé le 30 mai 1846.<br />

En 1870, à l’âge de 24 ans, Karl reprend l'affaire de son père et<br />

transforme le modeste atelier de bijoux en une célèbre<br />

entreprise d'orfèvrerie. En 1882 le nombre d'employés est d'une<br />

vingtaine, en 1910 on en compte plus de 500. La société ouvre<br />

des succursales à Odessa, Moscou, Kiev et Londres.<br />

Le tsar Alexandre III lui accorde, en 1884, le "privilège de fournisseur de la cour", titre qu’il partage<br />

avec de nombreux autres bijoutiers. Cependant, la qualité et l’originalité de la production de<br />

Fabergé lui permettent de toujours conserver la faveur du tsar qui favorise l’engouement de<br />

l’aristocratie et de la riche bourgeoisie russe ainsi que d’autres grands de ce monde.<br />

La technique de prédilection de Fabergé est l'émail dont il fabrique plus de cent nuances et, tout<br />

particulièrement, l’émail guilloché qui consiste à inciser une surface en or ou en argent que l’on<br />

recouvre ensuite d’une couche d’émail transparent, afin de laisser visible le motif gravé.<br />

Le premier œuf est exécuté en 1885, sur commande de l’empereur Alexandre III, pour en faire<br />

présent à son épouse l’impératrice Maria<br />

Fedorovna, princesse danoise. Il est réalisé en or et<br />

décoré d’un émail blanc translucide à reflet d'huître,<br />

censé lui rappeler son pays natal. Cet œuf, dit à la<br />

poule recèle une « surprise » : une poule en or.<br />

L’œuf est présenté à l’impératrice à Pâques et il<br />

plaît tant à leurs Majestés impériales qu’à compter<br />

de ce jour la commande devient une tradition.<br />

Chaque année, durant la semaine Sainte, Fabergé<br />

livre un chef-d’œuvre pascal à l’empereur, pièce<br />

unique renfermant une "surprise".<br />

Après le décès d’Alexandre III, son fils Nicholas II<br />

perpétue la tradition et les artisans de la Maison<br />

Fabergé réalisent alors chaque année deux œufs<br />

de Pâques - un pour l’impératrice douairière et<br />

l’autre pour l’épouse de Nicolas II, l’impératrice<br />

Alexandra Fedorovna.<br />

De 1885 à 1916, une cinquantaine d’œufs seront<br />

fabriqués sur commande de la famille impériale.<br />

Nouvelles Racines n°93 6


Nouvelles Racines n°93 7<br />

La "surprise" contenue dans les<br />

œufs est tenue secrète, même<br />

des membres de la famille et ce,<br />

jusqu'au jour de Pâques. Quand le<br />

Tsar, curieux, demande à<br />

Fabergé de dévoiler le secret ou<br />

au moins de lui donner un indice,<br />

Fabergé répond à chaque fois :<br />

"Votre majesté sera satisfaite !".<br />

Farbergé déborde d'imagination pour la réalisation de ces œufs, cela va de l'œuf Azova contenant<br />

un voilier à celui dit du couronnement qui renferme un carrosse, il y en a même un renfermant le<br />

transsibérien !!<br />

D'autres encore mettent en scène la cathédrale Uspensky, le palais Gatchina et, plus tard, durant<br />

la Grande Guerre, des œufs représentent la Croix rouge ou des militaires.<br />

C’est l’année 1900 qui marque l’apogée de la firme. La Maison Fabergé présente hors concours, à<br />

l'Exposition Universelle de Paris, les cadeaux impériaux de Pâques. L’effet sur le jury des<br />

spécialistes est considérable : Fabergé est élu à l’unanimité Maître de la Corporation des bijoutiers<br />

de Paris et reçoit même la Légion d’honneur.<br />

Lors de la Révolution d’Octobre 1917, un comité des employés de la Coopérative K. Fabergé<br />

prend la direction de la firme jusqu’en 1918. Karl Fabergé s’enfuit en Suisse où il meurt en 1920 à<br />

Lausanne. Sa famille l’enterrera à Cannes en 1929.<br />

Qu’en est-il aujourd’hui de la fabuleuse collection des<br />

Romanov ?<br />

Huit œufs ont disparu sans laisser de traces dans les<br />

années post-révolutionnaires. Les quarante-deux œufs<br />

restants se retrouvent dans d'importantes collections<br />

nationales ou entre les mains de particuliers.<br />

Une dizaine des œufs de Fabergé sont conservés au<br />

Kremlin, deux appartiennent à la couronne d’Angleterre<br />

et douze avaient été achetés par Malcom Forbes, le<br />

magnat américain. Sa collection a été acquise par un<br />

industriel russe, Viktor Vekselberg. Le montant de la<br />

transaction n'a pas été communiqué. Pour mémoire,<br />

Christie's a adjugé le seul Winter Egg, œuf de cristal<br />

créé en 1913 et acheté 24 600 roubles (soit 25 000 $)<br />

par Nicholas II, pour 9,6 millions de dollars en avril 2002.<br />

Source : publication de BSD.Concept


L’EAU A PARIS : DES GALLO-ROMAINS A NOS JOURS<br />

Xavier DORÉ adhérent n° 1091<br />

L’eau propre, c’est la vie<br />

L’eau polluée, c’est la mort<br />

Ainsi pourrait-on résumer en deux lignes l’histoire de l’eau à Paris.<br />

Chacun sait que sans eau, les êtres humains ne peuvent vivre, c’est pourquoi<br />

l’approvisionnement et l’évacuation de l’eau ont toujours été une préoccupation majeure pour les<br />

parisiens depuis l’antiquité.<br />

Pour faciliter la compréhension de cette histoire résumée, Nouvelles Racines vous propose<br />

de vous la raconter dans l’ordre chronologique.<br />

Epoque gallo-romaine : Lutèce – 52 à 476<br />

Les nomades de la région s’étaient surtout regroupés dans ce qui est aujourd’hui appelée<br />

l’île de la Cité. Cette île leur apportait une réelle sécurité : protection des envahisseurs, abondance<br />

de l’eau. Quelques-uns s’installent à l’ouest de l’actuel 5 ème arrondissement (probablement les<br />

lépreux et les plus misérables). On estime la population de l’époque à environ 8000 habitants.<br />

Ceux-ci puisent l’eau directement dans la Seine ou ses affluents. Puis au 1 er siècle, les romains<br />

maîtrisant depuis longtemps la technique du forage, des puits sont forés car il arrivait que la Seine<br />

soit presque « à sec », traversable d’ailleurs à pied.<br />

En l’absence d’égouts, les eaux usées sont<br />

rejetées, soit directement dans la Seine, soit dans les<br />

champs ou les ruelles en terre battue. Le petit nombre<br />

de la population n’entraîne à cette époque aucune<br />

pollution. Au 3 ème et 4 ème siècle, les gallo-romains<br />

construisent l’aqueduc d’Arcueil (ils maîtrisent aussi<br />

parfaitement les moyens de transports des eaux :<br />

aqueducs couverts ou à ciel ouvert, siphons, canaux,<br />

tunnels,.. .) qui amène l’eau des sources de Rungis<br />

pour alimenter les thermes, particulièrement celui de<br />

Cluny : environ 2000 m³ par jour sont acheminés sur<br />

Lutèce. Cet aqueduc, après le départ des romains s’est dégradé, et a été détruit par les Normands<br />

au IX éme siècle.<br />

Moyen Age : 476 – 1453<br />

Cette longue période voit s’instituer de grands désordres dus à l’accroissement de la<br />

population, qui vers les années 100 est évaluée de 100.000 à 150.000 habitants : celle-ci se<br />

regroupant autour de Lutèce pour se sécuriser. La<br />

ville se développe surtout dans les quartiers des<br />

Halles, du Louvre et du Marais .En 1190, Philippe<br />

Auguste l’enserre dans un rempart fortifié rapidement<br />

débordé. Les religieux, soucieux de la misère d’une<br />

grande majorité de la population, prennent en charge<br />

la construction de deux aqueducs.<br />

Ces deux aqueducs sont celui du Pré-Saint-<br />

Gervais (Boulevard Magenta), construit par les<br />

religieux du Prieuré des Hospitaliers, et l’Aqueduc de<br />

Belleville (vers le Conservatoire des Arts et Métiers)<br />

construit par les religieux de l’Abbaye de Saint-Martin<br />

des Champs.<br />

Regard Saint-Martin sur les conduites.<br />

17 ème siècle.<br />

Nouvelles Racines n°93 8


Les moines construisirent également 18 fontaines<br />

publiques, dont la célèbre Fontaine des Innocents),<br />

rapprochant ainsi les habitants des moyens d’approvisionnement<br />

en eau<br />

Par temps de sécheresse, l’approvisionnement était<br />

insuffisant, les cultures et les chevaux étant grands<br />

consommateurs d’eau.<br />

Une corporation de Porteurs d’Eau, s’approvisionnant<br />

surtout dans la Seine et les puits,<br />

alimente les maisons riches, les<br />

pauvres utilisant les fontaines, la<br />

Seine, et l’eau de pluie.<br />

Malheureusement, en l’absence de<br />

système d’assainissement, l’insalubrité<br />

s’installe.<br />

Pendant des siècles, l’écoulement des<br />

eaux sales se fait par simple ruissellement. Les eaux ménagères sont<br />

déversées dans les rues – dont quelques-unes seulement sont pavées<br />

– et s’accumulent pour former des mares putrides. De plus, les<br />

immondices ne sont pas suffisamment évacuées hors de la ville, ce qui<br />

entraîne la prolifération des rats, entraînant de redoutables épidémies<br />

de peste. Enfin, la Seine est également polluée par les nombreuses<br />

activités qui se développent sur ses bords : boucheries, poissonneries, tanneries, mégisseries,…<br />

Les notables décident enfin de faire creuser des tranchées à ciel ouvert pour évacuer les<br />

eaux ; ce sont les premiers vrais égouts. Mais les eaux, la pluie, la boue chargent Paris d’odeurs<br />

infectes. C’est pourquoi en 1370, sous Charles V, le Prévôt des Marchands (sorte de Maire)<br />

Hugues Aubriot, fait construire le premier égout couvert ,rue Montmartre.<br />

De la Renaissance à la Révolution : 1453 – 1789<br />

La population passe progressivement de 200.000 habitants<br />

pour atteindre 600.000 au XVIII éme siècle .Jusqu’à la fin de l’Ancien<br />

Régime, les moyens d’approvisionnement et d’évacuation des eaux<br />

n’évoluent guère : puits, fontaines, porteurs d’eau. Quelques égouts<br />

sont construits. Le choléra remplace la peste.<br />

Henri IV lance le projet de construire un aqueduc pour amener à Paris<br />

les eaux des sources de Wissous et Rungis.<br />

Mais c'est sa veuve, Marie de Médicis, qui reprend le projet afin<br />

d'alimenter les fontaines du jardin de Luxembourg et son palais en<br />

construction.<br />

Les travaux de construction commencent en Juillet 1613 et vont durer<br />

10 ans.<br />

La fontaine Samaritaine sous Louis XIII<br />

Nouvelles Racines n°93 9<br />

Aqueduc Médicis.<br />

Seuls Henri IV et Louis XIV font construire sur la<br />

Seine des pompes hydrauliques, mais avec des<br />

débits relativement faibles, et Marie de Médicis fait<br />

réaliser les aqueducs de Rungis et de l’Hay-les-<br />

Roses.<br />

Une maison de l’eau encore existante<br />

aujourd’hui et visitable sur demande est construite.<br />

Dans cette maison sont créés trois bassins en<br />

dégradé.<br />

Le plus haut évacue l’eau vers le Louvre, demeure royale, le second vers les abbayes et maisons<br />

des riches notables, et le plus bas vers les fontaines publiques.


Ceci fait qu’en période de sécheresse le bassin le plus bas n’était guère alimenté.<br />

C’est à partir de 1782 qu’apparaît le premier service public et commercial de distribution de l’eau à<br />

domicile, exploité par les frères Perier. Ceux-ci furent autorisés par Louis XIV en 1777 à créer une<br />

Société par actions destinée à établir à leurs frais des pompes, des réservoirs, et un réseau de<br />

conduites en fonte, permettant de distribuer l’eau à titre onéreux chez les particuliers qui<br />

souscrivaient un abonnement.<br />

Mais les avancées en matière d’assainissement demeurent timides. François 1 er avait<br />

imposé les fosses sous immeuble et la corporation des « maîtres Fifi » avait pour tâche de vider<br />

ces fosses et de transporter leur contenu vers les fossés d’enceinte, mais là encore seuls les<br />

riches pouvaient s’offrir ce « luxe ». Quelques égouts sont construits, Paris en compte 24 au début<br />

du règne de Louis XIV .Bien que souterrains, ils sont mal entretenus, obstrués par des boues<br />

épaisses et encombrés d’immondices, ils empestent le voisinage. De plus par fortes pluies, ils<br />

s’engorgent et les eaux refluent en mares puantes.<br />

Dés le début du règne de Louis XIV commencent les travaux du grand égout de ceinture. A<br />

la fin du règne de Louis XVI, les égouts mesurent 26 kms. Le réseau ne cesse de s’étendre, mais<br />

toutes les eaux usées se jettent en Seine en plein Paris, où est également puisée l’eau de<br />

consommation. Conseil est donné aux parisiens utilisant l’eau de la Seine de la prélever en amont,<br />

où elle est évidemment plus propre, mais pour cela il faut faire des kilomètres à cheval ou en<br />

carriole, ce que beaucoup ne font pas, surtout en hiver.<br />

XIX ème siècle<br />

On assiste à une hausse significative et<br />

brutale de la population à Paris due à l’amélioration<br />

de l’alimentation et à l’exode rural. Paris atteint près<br />

de 2 millions d’habitants. Par arrêté consulaire du 6<br />

prairial an XI (25 mai 1803), le Service des Eaux<br />

devient entièrement municipal.<br />

Napoléon 1 er décide en 1805 la réalisation d’un projet<br />

plus important : amener à Paris par un canal une<br />

partie des eaux de l’Ourcq, affluent de la Marne.<br />

Celui-ci, achevé en 1822, représente un apport de<br />

100.000 m³ par jour. Suivent le canal Saint-Denis en<br />

1821 et le canal Saint-Martin en 1825.<br />

Mais si les besoins quantitatifs étaient satisfaits, la qualité de l’eau était mauvaise et<br />

provoquait de nombreuses épidémies, comme l’épidémie de choléra de 1832, très meurtrière. En<br />

1841, le premier puits artésien est foré à 550 m de profondeur, mais la qualité reste encore<br />

médiocre. D’autres puits sont creusés ailleurs avec le même résultat.<br />

Après l’Empire et la Restauration, le rythme de construction des égouts va s’accélérer pour<br />

atteindre 8 Kms par an en 1835. L’assainissement reste toutefois insuffisant, une politique de<br />

grands travaux s’impose. Au milieu du XIX éme siècle, grâce au préfet Haussmann et à l’ingénieur<br />

Belgrand, directeur du Service des Eaux, Paris se dote enfin des équipements et services<br />

municipaux indispensables. Encouragés par Napoléon III, ils décident la création de deux réseaux<br />

indépendants :<br />

- L’un, destiné à l’alimentation des habitants.<br />

- L’autre, d’eau non potable, destiné à l’entretien des voies publiques et alimenté<br />

par l’eau de l’Ourcq et de la Seine.<br />

Pour améliorer la qualité de l’eau, deux types de mesures sont prises :<br />

La recherche d’eaux de sources et leur amenée vers Paris dans des conduits<br />

fermés à l’abri des pollutions.<br />

La filtration lente sur sable notamment des eaux de Seine-et-Marne prélevées en amont de<br />

Paris. Deux établissements filtrants géants furent réalisés capables de débiter 600.000 m³<br />

par jour jusqu’en 1960.<br />

Nouvelles Racines n°93 10<br />

Canal Saint-Martin à Paris.


Des réservoirs sont construits aux altitudes<br />

convenables pour alimenter en pression tous les étages des<br />

immeubles.<br />

En matière d’évacuation des eaux usées, Belgrand fait<br />

rejeter les eaux usées loin en aval de la ville, et chaque rue<br />

est dotée d’un égout. Ainsi se crée un réseau d’égouts unique<br />

au monde : des égouts élémentaires se jettent dans des<br />

secondaires, qui rejoignent des collecteurs principaux.<br />

Le réseau d’égouts reçoit à la fois les eaux pluviales<br />

et les eaux usées, il est entièrement visitable pour l’entretien<br />

et est gravitaire, seules quelques usines de pompage relèvent<br />

les eaux des quartiers bas de Paris pour intégrer le système.<br />

Belgrand met également au point des outils de curage En<br />

1852, le raccordement des eaux « de cuisine » à l’égout est<br />

rendu obligatoire, et en 1894 est institué le Tout à l’Egout,<br />

supprimant ainsi les fosses d’aisance.<br />

C’est dans la région d’Achères que dans de vastes<br />

terrains d’épandage, les eaux des égouts irriguent des terres<br />

sablonneuses en même temps qu’elles s’épurent, avant de<br />

rejoindre la Seine par des ouvrages de drainages.<br />

Aujourd’hui<br />

Pour répondre à l’évolution de l’hygiène et à<br />

l’augmentation de la population, de nouvelles sources sont<br />

captées. 48 fournissent 50 % des besoins, le reste<br />

provenant des eaux de la Seine et de la Marne filtrées<br />

dans les usines de Joinville, Orly, Ivry,…<br />

La Direction de l’Eau et de la Propreté de Paris fait<br />

le maximum d’efforts pour améliorer sans cesse la qualité<br />

et l’approvisionnement en eau de chacun.<br />

Fontaine Wallace à Montmartre<br />

Conclusion<br />

Nouvelles Racines n°93 11<br />

Réservoir d’eau de Montsouris.<br />

Usine de traitements des eaux à Achères.<br />

Pendant environ 2000 ans, des hommes ont œuvré pour que<br />

chaque parisien puisse avoir accès à l’eau potable. Ce fut très long,<br />

difficile, coûteux et meurtrier. Des centaines de milliers d’habitants<br />

sont morts, faute de consommer une eau « propre ».<br />

Savourons la chance de n’avoir qu’à ouvrir un robinet pour<br />

avoir une eau excellente.<br />

Ceux qui ont voyagé, notamment dans des pays pauvres ou<br />

du sud, ont pu constater combien il en coûtait de kilomètres sous un<br />

soleil parfois brûlant, pour ramener quelques litres d’eau saumâtre.<br />

L’eau est un bien précieux, profitons de notre chance,<br />

pensons à ceux qui en manquent et surtout ne la gaspillons pas.


NOTRE-DAME DU RAINCY, une église de béton<br />

Christiane MENOT, adhérente 1086<br />

Au début du XXème siècle, l'église du Raincy est<br />

trop petite pour cette paroisse de banlieue dont la<br />

population a doublé en quarante ans. La<br />

construction d'une nouvelle église s'avère de plus<br />

en plus nécessaire. Son histoire, celle de Notredame<br />

du Raincy, en partie du moins, se confond<br />

avec celle d'un homme: le chanoine Nègre. Il fut<br />

installé dans sa charge de curé du Raincy le<br />

dimanche des Rameaux 1918. Trois jours après<br />

son installation, il reçut d'un pénitent inconnu une<br />

très généreuse offrande qu'il choisit d'affecter à la<br />

construction d'une nouvelle église, dédiée à Marie,<br />

en remerciement de son intervention salutaire et en commémoration du départ des « taxis de la<br />

Marne» qui, sur l'ordre du Général Gallieni, transportèrent les renforts qui permirent au Général<br />

Maunoury de remporter la victoire de l'Ourcq, en septembre 1914.<br />

En 1922, l'abbé Nègre se trouvait en possession d'une somme de 330.000 francs. C'était<br />

beaucoup et bien peu pour construire une église, en faisant appel aux artistes de son choix. Il le fit<br />

cependant et, en l'espace d'une grande année seulement (du 30 avril 1922 au 17 juin 1923), le<br />

vaste vaisseau était achevé.<br />

Dans le baptistère, une plaque rappelle au visiteur quelques dates et les noms des hommes qui<br />

ont su transformer la matière et la transfigurer, et faire d'un hommage aux morts une œuvre de vie:<br />

« Architecte, Auguste Perret - Vitraux, Maurice Denis ». Un nom pourtant ne figure pas sur ce<br />

palmarès, et c'est bien dommage, puisque c'est celui du maître verrier Marguerite Huré, qui a<br />

réalisé les vitraux avant l'âge de 30 ans. Le nom de l'entrepreneur a été omis lui aussi, alors que,<br />

pourtant, il n'était autre que le propre frère de l'architecte: Gustave Perret, sans parler d'Antoine<br />

Bourdelle, dont la pietà a été mise en place sur le fronton en 1999.<br />

Quoiqu'il en soit, ces artistes, sous la direction de cet architecte et l'impulsion de ce<br />

commanditaire, n'ont fait qu'une âme, afin d'insuffler dans leur création une respiration unie et<br />

unique.<br />

Par Notre-Dame du Raincy, un architecte concevait<br />

pour la première fois une église entièrement en béton<br />

armé et il l'affichait délibérément en laissant le matériau<br />

à l'état brut. Pour Perret, la forme doit découler de la<br />

structure et non la précéder. Les 32 fines colonnes<br />

poreuses sont toutes mises en évidence. Seuls cinq<br />

éléments différents composent l'ensemble des<br />

claustras. Ceci permettait de standardiser les moules et<br />

de réaliser une construction rapide et peu coûteuse.<br />

« La reconnaissance critique de Notre-Dame du Raincy<br />

fut immédiate. Un large éventail des revues françaises<br />

d'art, de technique ou d'opinion louèrent l'œuvre des<br />

Perret et son retentissement fit vite écho en Italie,<br />

Grande-Bretagne, Suède, Allemagne, Suisse,<br />

Tchécoslovaquie, aux Etats-Unis et ailleurs... Une dizaine d'années après l'édification de Notre-<br />

Dame du Raincy, Le Corbusier fit un portrait vigoureux d'Auguste Perret qu'il considérait comme<br />

un de ses maîtres », J-P Rayon.<br />

D'autres églises figurent dans l'œuvre architecturale de Perret, celle de Montmagny et l'église<br />

Saint-Joseph du Havre en 1950. A Tokyo, dès 1938, une réplique de Notre-Dame du Raincy<br />

(proportions réduites de moitié), fut construite pour l'Université des femmes chrétiennes.<br />

Nouvelles Racines n°93 12


Mais le chef-d'œuvre du Raincy vieillit mal. La mauvaise qualité du matériau est en cause de<br />

même que la réalisation économique et rapide de l'édifice. « Une forme de lèpre attaque toutes les<br />

parties exposées aux intempéries. Le béton devenu poreux, s'effrite, les fers qui s’y trouvent noyés<br />

apparaissent à nu et s'oxydent, faisant à leur tour éclater les parties encore en place; La voûte se<br />

fissure sous l'influence des écarts de température... La dentelle des parois extérieures supportant<br />

les remarquables vitraux se désagrège et menace de s'effondrer. .. » J-P Rayon<br />

En 1966, l'église est classée parmi les monuments historiques. La question de sa restauration est<br />

posée en 1975, puis décidée favorablement. Il s'agit d'un travail de longue haleine concernant la<br />

toiture (1988-89), le clocher (1991), les façades par tranches successives (19921996). Cela<br />

représente une dépense de 17 millions de francs. Au seuil du troisième millénaire l'édifice,<br />

totalement restauré, réapparaît dans sa perfection d'un art naissant dont la technique est devenue<br />

courante aujourd'hui.<br />

Source: brochure éditée par l'association RESTAURER, 40, allée du Jardin Anglais, 93340 LE RAINCY<br />

D'autres églises de béton<br />

Notre-Dame de Royan.<br />

Architecte : Guillaume Gillet.<br />

Nouvelles Racines n°93 13<br />

Église Saint-Joseph travailleur d’Avignon.<br />

Architecte : Guillaume Gillet.


GAN, BRUGES, TOURNAY ne sont pas en Belgique.<br />

Nouvelles Racines n°93 14<br />

Patrick REZOLA adh. n°619<br />

Mais comment ces bourgs et villages des Pyrénées, à deux pas de l'Espagne, peuvent-elles porter<br />

des noms de communes du "plat pays"?<br />

La ville de Gan est toute jeune de 700 ans, mais en 56 avant Jésus-Christ, son territoire fut occupé<br />

par l'armée romaine (général Crassus). Des vestiges sont présents dans le camp romain de Bourie<br />

(vallée du Las Hias) et dans le camp romain de Bastarrous.<br />

En 1335.....<br />

Gan, l'une des treize villes du Vieux Béarn, doit son nom à Gaston II, Comte de Foix (père de<br />

Gaston Fébus) qui, de son voyage en Flandres en 1328 aux côtés de Philippe VI de Valois, avait<br />

gardé le souvenir des villes de ce pays et plus particulièrement de Gand, où il avait dû<br />

probablement séjourner. Ainsi furent construites Gan (Gand) en 1335 et plus tard Bruges, Tournay<br />

(Hautes-Pyrénées).<br />

Gan devint une ville cernée de fossés, fermée par une palissade percée par deux portes. L'une de<br />

ces portes au nord s'ouvrait sur la route de Pau (route qui était aussi en ce temps-là le chemin de<br />

St-Jacques de Compostelle). Elle est appelée aujourd'hui à tort " Porte de la Prison ". La seconde<br />

ouvrait sur la route d'Oloron au sud-ouest et fut démolie en 1828, car son clocher "faisait obstacle<br />

au transport de laine que la commune d'Oloron expédiait aux autres villes".<br />

Collection Carrache, éditeur, Pau.<br />

Porte dite de la Prison<br />

Cette porte est appelée plus communément "porte<br />

de la prison". C'est la seule qui subsiste des trois<br />

portes qui donnaient accès à la ville. Elle est située<br />

au Nord sur la route de Pau. C'est l'une des<br />

dernières portes de bastides restant en Béarn.<br />

La seconde, au sud-ouest, surmontée d'un clocher,<br />

ouvrait sur la route d'Oloron. Elle fut détruite en<br />

1828 car elle constituait un "obstacle au transport<br />

de laine venant d'Oloron".<br />

En ce qui concerne la troisième porte, les archives<br />

départementales détiennent un document du 14<br />

février 1467, dans lequel un entrepreneur demande<br />

au trésorier communal de lui fournir les matériaux<br />

nécessaires pour l'ouverture d'une porte au sud ('far<br />

la hobre deu portau desus').<br />

Elle se situait certainement à l'extrémité sud de la<br />

rue d'Ossau, proche de la maison de Marca. Aucun<br />

vestige ne subsiste.


La mairie, Collection Laborde, éditeur<br />

A l'intérieur de la bastide, deux rues parallèles allant du nord au sud bordaient une place carrée de<br />

60 mètres, au milieu de laquelle a été construite la maison commune.<br />

De 1385 au XIXème siècle<br />

En 1385, la population de Gan était plus nombreuse que celle de Pau. La preuve est faite par le<br />

nombre de feux vifs (foyers) que comptait la ville : Pau, 128 feux – Gan, 175 feux.<br />

La maison de Jeanne d'Albert L'église St Barthélemy de Gan<br />

En 1400, Gan était une ville importante du Béarn.<br />

Nouvelles Racines n°93 15


En 1571, Jeanne d'Albret (mère d'Henri IV), y créa une foire et un marché. L'artisanat rural se<br />

développait. Située au carrefour d'Oloron et de la vallée d'Ossau, elle a connu une extension grâce<br />

à la transhumance.<br />

Puis Jeanne d'Albret partit s'installer à Pau, et la situation à Gan commença à se dégrader. Le<br />

protestantisme étant présent dans la région, Gan fut aussi victime des guerres de religion.<br />

Selon les narrateurs de l'époque, en 1581 existait un hôpital à Gan pour les pauvres et les<br />

malades (certains s'interrogent et se demandent s'il ne s'agit pas plutôt d'une Hostellerie pour les<br />

pèlerins qui se rendaient à St-Jacques de Compostelle).<br />

Le 24 janvier 1594 voit la naissance de Pierre de Marca à Gan. Il fut avocat puis Président du<br />

Parlement sous Louis XIII. Après son veuvage, il rentra dans les ordres et mourut en 1662, juste<br />

après avoir été nommé Archevêque de Paris. En 1640, il a publié à Paris l'Histoire du Béarn.<br />

Pierre de Marca<br />

Après ses études de droit, il devint avocat au barreau de Pau, puis président du<br />

Parlement de Navarre sous le règne de Louis XIII.<br />

Il a participé activement au rétablissement du catholicisme en Béarn. Le 4 juin 1618, il<br />

épouse Marguerite de Forgues à Monein qui lui donnera plus tard 4 enfants. Après la<br />

mort de sa femme en avril 1631 il rentra dans les ordres (vocation née dans sa jeunesse,<br />

mais contrariée par son père). Il fut nommé conseiller d'Etat et archevêque de Toulouse.<br />

Ministre en 1658, il fut chargé de marquer les frontières entre la France et l'Espagne<br />

après "la Paix des Pyrénées". Après avoir été nommé archevêque de Paris, il mourut le<br />

29 juin 1662.<br />

Ses oeuvres :<br />

Histoire du Béarn (1640).<br />

De la Concorde au sacerdoce de l'état (1641, en latin)<br />

Depuis 1591, la commune possédait un terrain appelé Bois du Broca sur lequel se trouvait une<br />

source dont l'eau était censée soigner la rétention d'urine et autres maladies du même genre. En<br />

1743, la commune décida d'y construire des bains publics, mais les prêts nécessaires aux travaux<br />

ne furent pas accordés par les Etats du Béarn. Aujourd'hui subsiste seulement le porche d'entrée<br />

(qui a été rénové en1993) avec ses escaliers.<br />

Bains du Broca<br />

Nous entendons parler souvent de "Bains romains"; Cela vient d'une confusion entre les<br />

termes 'roman' et 'romain'. En effet son architecture relève du style roman. La niche qui<br />

recouvre les eaux a été construite en 1748 (inscription gravée à l'intérieur du monument).<br />

Elle a été restaurée en 1993. C'est sous cet aspect que nous pouvons l'apercevoir au<br />

croisement de la route d'Oloron et de Laruns. Les eaux de Gan étaient réputées dès le<br />

début du 18ème siècle. Entre 1740 et 1750, Monsieur Bergerou, médecin royal, les<br />

recommandait contre "les maux d'estomac, les coliques néphrétiques, et les fièvres",<br />

tandis que Théophile de Bordeu préconisait son absorption pour "les estomacs<br />

lents...dérangés..". Après une tentative d'agrandissement au début des années 1900<br />

(Annexes et baignoires), ces eaux ont perdu leur prestige en 1940. En 1975, la voûte<br />

commença à s'écrouler et ce n'est qu'en fin 1992 que sa restauration a été entreprise, ce<br />

qui apporte une valeur aux richesses de la commune.<br />

........puis jusqu'au début du XIXème siècle, Gan vécue repliée sur elle-même.<br />

Nouvelles Racines n°93 16


Au début du XXème siècle<br />

Avec la construction de la Tuilerie en 1895, le travail industriel a permis le ralentissement de<br />

l'exode rural ; (les exploitations agricoles ne faisaient plus vivre les paysans).<br />

Après la dernière guerre, la croissance de Pau a permis un renouveau démographique dans la<br />

commune.<br />

Aujourd'hui<br />

Aujourd'hui Gan, avec ses 4961 habitants, est devenue une banlieue de Pau. Les coopératives<br />

agricoles, la renommée des vins de Jurançon, l'artisanat, font de cette commune une ville<br />

attrayante et confortable.<br />

Ecu de Gan<br />

"Ecartelé d'or à deux vaches passantes de gueule, accornées, accolées et clarinées d'azur,<br />

et écartelé d'azur au gant de la main gauche"<br />

Cet écu représente le Béarn, par les vaches. Le gant évoque simplement l'homonymie avec le<br />

nom de la ville. C'est la version actuelle.<br />

Dans la version originale du 19 juillet 1967, il y avait quatre quartiers qui représentaient :<br />

la Vicomté de FOIX<br />

la Navarre<br />

le Béarn<br />

et Gan<br />

Le titre de ville fut décerné par lettre patente d'Henri IV que Louis XIII confirma :<br />

"La ville de Gan jouira dorénavant et pour toujours des mêmes honneurs<br />

et prérogatives que les autres villes du Béarn".<br />

Nouvelles Racines n°93 17<br />

Source : Internet Les bastides en PA.<br />

Documentation personnelle


Les Présidents Américains<br />

Anecdotes et traditions entourant l’investiture.<br />

Jean-Claude Tristan, n°439<br />

Sauf si vous avez vécu ces derniers mois en ermite au fond d’une grotte noire et humide, il n’a pas<br />

pu vous échapper qu’il y a eu des élections présidentielles aux Etats-Unis.<br />

Le mardi 20 Janvier 2009, à 12h06, Barack Obama a été investi 44 ème président des USA.<br />

Or il avait été élu le 4 novembre 2008, président.<br />

Pourquoi ce délai entre l’élection et l’investiture?<br />

A l'aube de la nation américaine, les déplacements en hiver étaient difficiles. De plus, le trajet en<br />

diligence pour se rendre à Washington du plus loin des états, prenait du temps. Il fallait prendre<br />

beaucoup de précautions pour se protéger de l’attaque des Indiens et des hors-la-loi.<br />

Pour éviter les grands froids, il avait été décidé que les cérémonies d'investiture se dérouleraient<br />

au printemps, en avril, puis en mars.<br />

Inconvénient majeur : la difficulté de mettre en place rapidement une politique nouvelle.<br />

En 1933, après l'élection de Franklin Roosevelt alors que le président en exercice Herbert Hoover<br />

est très impopulaire et que le pays est plongé dans une profonde crise économique, cette période<br />

de transition de quatre mois parait trop longue.<br />

Pour pallier en partie cet inconvénient, c’est en 1937, que le 20 janvier est définitivement retenu<br />

lors du second mandat de Franklin Delano Roosevelt.<br />

Mais nous l’avons constaté cette fois-ci encore, en cas de crise la transition de passage de pouvoir<br />

est encore trop longue.<br />

Petit incident de cette dernière élection : Le président Bush a quitté ses fonctions à 12h00, et<br />

Barack Obama n’a été investi président qu’à 12h06. Pendant six minutes les USA ont vécu sans<br />

président. Mais le nouveau vice-président était déjà investi.<br />

Le drapeau américain. (Stars and Stripes).<br />

Le drapeau des États-Unis, surnommé Stars and Stripes (littéralement « étoiles et bandes », ou<br />

« bannière étoilée »), est aussi appelé The Star-Spangled Banner.<br />

Nouvelles Racines n°93 18<br />

Un peu d’héraldique.<br />

Le drapeau des États-Unis d'Amérique se<br />

compose de treize bandes horizontales (sept<br />

rouges et six blanches) d'égale largeur,<br />

disposées alternativement. Le canton<br />

supérieur du drapeau (côté mât) de couleur<br />

bleue, est parsemé de cinquante petites<br />

étoiles blanches à cinq branches .<br />

Les bandes symbolisent les Treize Colonies britanniques sécessionnistes, à l'origine de la création<br />

de l'État américain. Les cinquante étoiles représentent les États membres de l'Union.<br />

Utilisé pour la première fois le 3 décembre 1776 sur un navire américain.<br />

Utilisé par la suite durant la Guerre d'indépendance, il fut hissé en la présence de George<br />

Washington lors de la lecture publique de la Déclaration d'indépendance, le 6 juillet 1776 à New<br />

York. Le premier drapeau des États-Unis a été adopté par le Congrès le 14 juin 1777.


Deux dates importantes dans l’histoire des USA.<br />

La déclaration d'indépendance, le 4 juillet 1776 (Independence Day).<br />

Le 4 mars 1789, George Washington est élu président.<br />

Lieu de l’investiture.<br />

George Washington, premier président, a été investi le 30 avril1789 à New York.<br />

Les présidents suivants, jusqu’en 1801, furent investis à Philadelphie.<br />

Ce n’est que le 4 mars 1801 que Thomas Jefferson fut investi à Washington devant le Capitole.<br />

Washington D.C<br />

Le centre de Washington est occupé<br />

par le "National Mall". Il s’étend du<br />

Capitole (le siège du Congrès<br />

américain) au Washington Monument;<br />

il abrite plusieurs musées appartenant<br />

à la Smithsonian Institution.<br />

Au-delà du Washington Monument,<br />

en bordure du Potomac, s’élève le<br />

Lincoln Memorial. La Pennsylvania<br />

Avenue, (l’une des principales artères<br />

de la ville), débute au Capitole et<br />

s’oriente en diagonale vers le nordouest<br />

en direction de la Maison-<br />

Blanche.<br />

C’est devant le Capitol, face au Mall<br />

occupé par plusieurs centaines de<br />

milliers d’américains, que Barack<br />

Obama a prété serment, là où il y a 150 ans se tenait le marché aux esclaves noirs.<br />

Durant le parcours dans la Pensylvania avenue, derrière le<br />

président Barak Obama et la First Lady Michèle, il y avait un<br />

véhicule insolite dans un tel défilé : une réplique d’un autocar<br />

municipal dans lequel Rosa Parks, une femme noire de<br />

Montgomery (Alabama) avait refusé le 1 er Décembre 1955 de céder<br />

sa place à un Blanc. L'arrestation de Mme Parks fut l'élément<br />

déclencheur du mouvement de « l’Action Civique » animé par le<br />

pasteur Martin Luther King.<br />

Rosa Parks et Martin Luther King<br />

Nouvelles Racines n°93 19<br />

Le fameux « Rosa Parks Bus », aujourd’hui exposé<br />

au Musée Henry Ford (Dearborn, Michigan).


La numérotation des présidents.<br />

Le président des États-Unis (en anglais américain : President of the United States, parfois abrégé<br />

par l'acronyme POTUS) est le chef du pouvoir exécutif.<br />

Un mandat présidentiel dure 4 ans. Depuis 1789, il s’est écoulé 220 ans. Nous débutons donc le<br />

56 ème mandat. Or Barack Obama est le 44 ème président.<br />

D’autre part, on constate qu’avant Barack Obama, il n’ y a eu que 42 personnes qui aient porté le<br />

titre de Président.<br />

Où est l’erreur. Simplement des présidents accomplirent plusieurs mandats consécutifs tout en<br />

conservant le même numéro dans la liste. Exemple Georges Bush, 43 ème président, resta à la<br />

Maison Blanche de 2001 à 2009, durant deux mandats. Il reste néanmoins le 43 ème président.<br />

Grover Cleveland est le seul président à avoir été élu pour deux mandats non consécutifs. Il est<br />

donc, à la fois le 22 e et le 24 e président.<br />

Il y a depuis 1789, 55 mandats. Il y a eu 61 investitures, dont 16 renouvellements de présidents,<br />

plus l’investiture de Gérald Ford durant le mandat non terminé de Richard Nixon.<br />

61 investitures moins 17 (16 +1) renouvellements, égalent 44 noms de personnes différentes. Le<br />

compte est bon.<br />

Présidents élus pour plusieurs mandats.<br />

Présidents élus deux fois.<br />

George Washington: 1789-1797<br />

Thomas Jefferson: 1801-1809<br />

James Madison: 1809-1817<br />

James Monroe: 1817-1825<br />

Andrew Jackson: 1829-1837<br />

Ulysses Simpson Grant : 1869-1877<br />

Theodore Roosevelt : 1901-1909<br />

Woodrow Wilson : 1913-1921<br />

Dwight David Eisenhower : 1953-1961<br />

Richard Nixon : 1969-1974 doit démissionner<br />

Ronald Reagan : 1981-1989<br />

Bill Clinton : 1993-2001<br />

George W. Bush : 2001-2009<br />

Franklin Delano Roosevelt fut élu 4 fois : 1933-1945<br />

Un cas particulier : Gerald Ford : 1974-1977. Il n’a jamais été élu ni comme vice-président ni<br />

comme président. Il a toujours assuré les rôles de remplaçant.<br />

Au cours de ces 220 années, huit présidents sont décédés alors qu'ils étaient en exercice, et un a<br />

démissionné.<br />

Parmi les présidents décédés, quatre ont été assassinés.<br />

Abraham Lincoln, 1865 16 ème président<br />

James Abram Garfield, 1881, 20 ème président<br />

William McKinley 1901, 25 me président<br />

John Fitzgerald Kennedy, 1963: 35 ème président<br />

Richard Nixon, 37 ème président, démissionne en 1974 (le scandale du Watergate).<br />

La présidence la plus courte et la plus longue.<br />

1881-1881 : James Garfield aura été président un mois.<br />

1933-1945 : Franklin D. Roosevelt. Elu quatre fois. Décède le 12 Avril 1945, au début de son<br />

quatrième mandat. Il aura été président durant 12 ans.<br />

Nouvelles Racines n°93 20


Les gauchers.<br />

Peut-être avez-vous vu à la télévision Barack Obama parapher un décret ? Avez-vous remarqué<br />

qu’il est gaucher ?<br />

Jimmy Carter l'était, tout comme George H.W. Bush et Bill Clinton. Ronald Reagan était<br />

ambidextre et peut donc être revendiqué par chacun des camps, alors que George W. Bush, qui<br />

vient de céder la place à Barack Obama dans le Bureau ovale, est résolument droitier.<br />

Le mont Rushmore<br />

Le mémorial national du Mont Rushmore situé<br />

dans le Dakota du Sud, est une sculpture<br />

monumentale en granite, réalisée par le<br />

sculpteur Gutzon Borglum.<br />

Cette sculpture, haute de 18 mètres,<br />

représente quatre des présidents les plus<br />

marquants de l'histoire américaine. Il s'agit de<br />

gauche à droite, de George Washington, de<br />

Thomas Jefferson, de Theodore Roosevelt et<br />

d'Abraham Lincoln.<br />

Gutzon Borglum et 400 ouvriers sculptèrent ces<br />

visages de 1927 à 1941.<br />

Une des origines de l'ours en peluche<br />

C'est en 1903 qu'apparaît le nom célèbre de l'ours en peluche : Teddy Bear. Surnom qui sera<br />

repris dans de très nombreux pays.<br />

Ce nom lui vient du président des États-Unis : Theodore Roosevelt, qui était surnommé « Teddy ».<br />

Grand amateur de chasse, Roosevelt,lors d'une chasse à l'ours dans le Mississippi en<br />

1902, refusa de tuer un vieil ours blessé, jugeant l'acte anti-sportif. Cette histoire fut<br />

immédiatement utilisée dans les caricatures de la presse, accompagnée de l’expression « Teddy's<br />

Bear. (L’ours de Teddy).<br />

Nouvelles Racines n°93 21<br />

A partir des dessins publiés dans la presse, deux commerçants<br />

créèrent un ours en peluche qu'ils baptiseront Teddy, avec la<br />

permission du président.<br />

Notre Nounours, copié sur le Teddy Bear, apparut en France en 1921.<br />

Les animaux à la Maison Blanche.<br />

Presque tous les présidents ont eux des animaux<br />

durant leur mandat. Bien sûr les plus nombreux furent les<br />

chiens et les chats. Il y en eut de plus campagnards : chevaux,<br />

ânes, poneys, vaches, chèvres, troupeaux d’oies ; plus<br />

exotiques : ours, lézard, serpent, blaireau et même un<br />

hippopotame nain. Et bien sûr pour terminer cet inventaire à la<br />

Prévert, le raton laveur dénommé Rébecca du président<br />

Coolidge Calvin.


Qui se cache derrière le nom des rues de nos communes ?<br />

Jean-Claude TRISTAN, adhérent n° 439<br />

Les communes composant la ville Nouvelle de Sénart se sont fortement agrandies ces dernières<br />

années. Une des conséquences pour les municipalités, trouver des noms originaux pour les rues.<br />

Nous avons vu apparaître des quartiers portant les noms poétiques de fleurs, d’étoiles ou<br />

d’oiseaux. Mais aussi de personnages dont beaucoup nous sont peu ou totalement inconnus<br />

A titre d’exemple qui était Victor Schoelcher, Mercator, Olympe de Gouges, Jean-Baptiste<br />

Clément. Je vous propose une série d’article sur ces trois personnages.<br />

Commençons par :<br />

Victor SCHOELCHER<br />

Le 20 mai 1949, deux hommes sont solennellement inhumés au Panthéon<br />

à Paris, temple de l'Immortalité : il s’agit de Félix Eboué et Victor<br />

Schoelcher.<br />

Le premier, Félix Eboué (1884-1944), petit-fils d’esclave né en Guyane, fut<br />

nommé en 1940, Gouverneur de l’Afrique Equatoriale Française par le<br />

Général de Gaulle, durant la seconde guerre mondiale. Il est la première<br />

personne noire à être enterrée au Panthéon.<br />

Le second, Victor Schoelcher, fut inhumé le même jour, et ce n’est pas un hasard.<br />

Mais d’abord qui était-il ?<br />

Il est né le 20 juillet 1804 à Paris. Sa famille est<br />

originaire de Fessenheim en Alsace. Son père est à la<br />

tête d’une fabrique de porcelaine très réputée<br />

Après des études au lycée Condorcet à Paris, sa<br />

famille l'envoie prospecter le marché américain afin<br />

d’y développer le marché existant, mais aussi<br />

l'éloigner des milieux républicains qu'il fréquente.<br />

Dans son parcours en Amérique du Sud, il découvre<br />

la réalité de l'esclavage. C’est au retour de son<br />

voyage qu’il publie sa première prise de position anti-esclavagiste.<br />

C’est à cette époque - début des années 1830- qu’il s’engagea dans le mouvement républicain,<br />

participant notamment à la création de La Réforme, puis adhérant à la franc-maçonnerie, à la loge<br />

« Les Amis de la Vérité « puis à « La Clémente Amitié ».<br />

C’est en 1828-1830 qu’il entreprit un voyage aux Amériques, pour une<br />

mission d'étude de l'esclavage aux Caraïbes et des résultats de<br />

l'émancipation des esclaves dans les colonies anglaises, qui venait<br />

d'avoir lieu en 1838.<br />

Il en ramena de nombreux objets et les manuscrits de deux ouvrages<br />

déterminants: Des colonies françaises - Abolition immédiate de<br />

l'esclavage, et Colonies étrangères et Haïti.<br />

Il se rendit également dans les pays méditerranéens pour étudier<br />

l'esclavage musulman en Turquie, et en Egypte où il écrivit un ouvrage<br />

intitulé « L'Egypte » en 1845.<br />

Il est présent sur les barricades parisiennes lors de la Révolution de<br />

1848.<br />

Il est nommé sous-secrétaire d'État à la Marine et aux Colonies dans le<br />

gouvernement provisoire de 1848 de François Arago.<br />

Nouvelles Racines n°93 22


Le 27 avril 1848, Il contribue à faire adopter le décret sur l'abolition de l'esclavage dans les<br />

Colonies. Le décret signé par tous les membres du gouvernement paraît au Moniteur le 5 mars.<br />

Ce fameux décret abolit l’esclavage sur toutes les terres françaises, rendant la liberté à 60 000<br />

personnes.<br />

Il milita par ailleurs pour l’application du suffrage universel et pour l’abolition de la peine de mort,<br />

pour la reconnaissance des droits civiques des femmes et pour l'élaboration d'un droit des enfants.<br />

Elu député de la Martinique en 1850, il fut contraint à un exil de dix-neuf ans à Londres sous le<br />

Second Empire. Rentré à Paris en 1870, il participa à la guerre franco-allemande. Réélu en 1871<br />

comme parlementaire colonial, il devint sénateur inamovible en 1875.<br />

Un aspect inconnu de ses activités.<br />

Proscrit en 1851 après le coup d'État du futur Napoléon III, il s'exila à Londres où il entendit des<br />

oratorios de Georg-Friedrich Haendel, et se lança dans une<br />

recherche de toute la documentation qu'il pouvait trouver. Il devint<br />

un spécialiste incontesté de<br />

l'oeuvre du compositeur, dont il<br />

constitua une collection de<br />

manuscrits inestimable. Ainsi,<br />

en 1856, il acquit la collection<br />

des partitions d'opéras et<br />

oratorios léguées par Haendel<br />

à son élève et secrétaire<br />

Johann-Christopher Smith. Ce<br />

travail déboucha sur un<br />

ouvrage en anglais, « Life of<br />

Handel », publié en 1857 chez Trübner.<br />

Georg-Friedrich Haendel<br />

1685-1759<br />

Nouvelles Racines n°93 23<br />

Il meurt à Houilles le 25 décembre 1893. Il est enterré<br />

au Père Lachaise.<br />

Sa dépouille est transférée au<br />

Panthéon le 20 mai 1949, dans le<br />

caveau 26. Il partage ce caveau avec<br />

Jean Jaurès et Félix Éboué.


Ange gardien<br />

LES PETITS METIERS OUBLIES DE PARIS<br />

Et leurs anecdotes<br />

Annie AUGÉ, adhérente n°6<br />

Jamais les marchands de vin n’ont autant prospéré qu’au XIXe siècle. Ce succès fut à<br />

l’origine d’un nouveau métier. L’ange gardien était chargé de raccompagner chez eux les clients<br />

éméchés.<br />

Sur un signe du patron, l’ange gardien prenait son homme à bras-le-corps et le reconduisait<br />

à son domicile. Il fallait être patient et fin psychologue ; il devait d’abord rassurer son client – non,<br />

sa femme ne lui en voudrait pas…, oui, le vin était bon pour la santé…, essuyer sans broncher ses<br />

colères, ses pleurs, ramasser son chapeau jeté dans le ruisseau et pour finir, affronter les<br />

remontrances de l’épouse.<br />

En récompense, il recevait quelques pièces du client et avait table ouverte chez le<br />

marchand de vin. La plupart des anges gardiens opéraient à Montmartre et autour de la place<br />

Maubert.<br />

Marchande d’arlequins<br />

Voici un des plus étonnants des métiers oubliés ! Dès la fin du XVIIIe siècle, on vit<br />

apparaître sur les marchés et les places publiques de fières matrones armées d’une louche, qui<br />

pour 25 centimes, vendaient poulardes farcies, chapons à la braise, homards et turbots, cuissots<br />

de chevreuils ou lapereaux aux truffes. Le malheur était que ces mets délicieux bouillaient et<br />

rebouillaient dans la même marmite. C’était la tambouille de la marchande d’arlequins.<br />

Cette dernière devait son nom à la pratique de mélanger toutes sortes de plats à la manière<br />

de l’habit d’arlequin.<br />

Le brouet indigeste qui en résultait était fait des restes de repas des maisons bourgeoises<br />

ou des grands restaurants. Celui qui pouvait envisager un déjeuner et qui avait de la chance, la<br />

louche lui offrait un morceau mangé seulement à moitié. Si c’était un jour de déveine, il devait se<br />

contenter d’un rogaton nageant dans de l’eau clair. Cette loterie du pauvre s’est maintenue<br />

jusqu’au début du XXe siècle.<br />

Tireur à la blanque<br />

Le mot blanque dérive de l’italien bianca qui signifie<br />

loterie. Il s’agissait d’une espèce de roulette, assez semblable à<br />

celles des forains, où le hasard permettait de gagner des lots<br />

suspendus dans la boutique.<br />

Si l’on perdait, on avait « trouvé blanque », l’expression<br />

signifiant qu’on n’avait pas trouvé ce que l’on cherchait. Le jeu<br />

de la blanque, introduit en France par les Italiens de la suite de<br />

Catherine de Médicis, disparut quand Casanova, inventa la<br />

loterie.<br />

La formule « à la blanque » subsista quant à elle,<br />

signifiant « à tout hasard ».<br />

« la petite loterie » gravure de Poisson<br />

vers 1775<br />

Nouvelles Racines n°93 24


Boyautier ou boyautier<br />

Le boyautier était un artisan qui transformait les intestins d’animaux en cordes pour<br />

instruments de musique ou raquettes de jeu de paume. Il utilisait le plus souvent des boyaux de<br />

moutons ou d’agneaux.<br />

Pendant longtemps, les boyautiers prétendirent détenir le secret de faire chanter les cordes<br />

et de leur donner une âme. Ce secret, soigneusement gardé par la corporation, était bien entendu<br />

une légende : il y avait plus de savoir-faire que de magie dans le travail du boyautier.<br />

Loueuse de chaises<br />

Marchand de cartons<br />

Nouvelles Racines n°93 25<br />

Le marchand de cartons était pittoresque, avec son<br />

amoncellement de boite de toutes dimensions qu’il empilait<br />

sur sa brouette. Jusqu’à l’avènement des matériaux<br />

industriels, le carton fut la matière la plus utilisée dans la vie<br />

quotidienne. Il en existait de toutes sortes, il suffisait de<br />

fouiller pour trouver son bonheur.<br />

Lithographie de Carle Vernet,<br />

vers 1820<br />

« Une sauterelle de<br />

jardin public, inopportune,<br />

elle bondit sur le promeneur<br />

qui s’installe. De la<br />

sauterelle, elle possède<br />

encore le costume uni.<br />

Toujours vêtue de noir, elle<br />

circule attentive, en<br />

méfiante, autour des<br />

pelouses et des bassins.<br />

On la redoute. Dès qu’on<br />

voit poindre sa sacoche au<br />

travers des arbres, on<br />

abandonne la place. En<br />

dépit des ruses de Sioux,<br />

elle arrive à temps pour<br />

toucher sa créance. »<br />

D’après R. Hesse. Dans son livre « il n’y a pas de sot métier »consacré sur la loueuse de chaises<br />

qui sévissait dans les squares et jardins publics.<br />

Chapelier en vieux ou crieur de vieux chapeaux<br />

Homme ou femme, tous portaient couvre-chef, afin de se garantir du temps et d’entretenir<br />

la santé de leur corps. De couleur grise le plus souvent, ces coiffes étaient confectionnées en laine<br />

d’agneau ou de lapin.<br />

Les chapeaux d’occasion se vendaient dans les rues. Les statuts régissant le métier au<br />

XVIIe siècle obligeaient les chapeliers en vieux « pour remédier au malheur des maladies<br />

contagieuses, avant que de les vendre, d’avoir soin de les nettoyer, dégraisser bien et dûment les<br />

lessiver en bouillon de teinture pour corriger tout le mauvais air ».


Charbonnier<br />

Les charbonniers formaient une communauté à<br />

part. Jamais ils ne se mêlaient aux autres corporations. Ils<br />

avaient leurs propres lois, réglaient leurs affaires entre eux<br />

et lorsqu’ils avaient besoin de main-d’œuvre, faisaient<br />

appel à un gars du « pays », un Auvergnat comme eux, qui<br />

saurait perpétuer la tradition.<br />

Le dimanche, ils se réunissaient chez l’un ou l’autre<br />

pour danser la bourrée, chanter et manger l’aligot.<br />

Les mariages se faisaient entre Auvergnats et rares étaient<br />

ceux qui dérogeaient à cette tradition.<br />

Les charbonniers, ou bougnats, prirent l’habitude<br />

d’ouvrir de petits bistrots à côté de leur commerce de bois<br />

et charbon. Ces débits de boisson attiraient les<br />

débardeurs, les ouvriers et tous les lève-tôt de la capitale.<br />

L’ambition de tout charbonnier était de gagner<br />

assez d’argent à Paris pour pouvoir retourner vivre en<br />

Auvergne, y ouvrir un café et mourir respecté de tous.<br />

Chasse-marée<br />

Ce métier remonte au Moyen-Age. C’était un marchand-voiturier qui approvisionnait la<br />

capitale en poissons. Le Parisien friand de poisson, en faisait une grande consommation. Pas<br />

seulement le poisson d’eau douce, mais aussi le poisson péché en haute mer au large des côtes<br />

de Picardie et Normandie.<br />

Au débarquement, le chasse-marée entrait en action : il emplissait des mannequins d’osier,<br />

de forme longue et ronde appelés, des torquettes. Chaque torquette contenait une seule sorte de<br />

poisson. Son poids était fixe, ce qui évitait les fraudes. Puis le chasse-marée attelait ses chevaux<br />

et fouette cocher ! Il partait à bride abattue vers la capitale. On disait alors : aller d’un train de<br />

chasse-marée, ce qui signifiait aller du train du diable, rouler trop vite.<br />

Le chasse-marée était tenu d’être à Paris pour l’ouverture de la halle aux poissons. Il roulait<br />

le plus souvent de nuit, agitant au passage le grelot suspendu au harnais des chevaux.<br />

Le chasse-marée occupait dans la société une place enviée et enviable. L’obligation était<br />

faite aux services municipaux des villages traversés d’entretenir les rues, afin qu’il puisse circuler<br />

plus commodément. Des corvées étaient organisées pour payer les routes, et nul n’y pouvait y<br />

échapper.<br />

Au point du jour, le chasse-marée arrivait à Paris. Sa traversée de la capitale suivait<br />

toujours le même parcours. Il traversait le faubourg Poissonnière et se dirigeait vers les Halles ou<br />

vers le pont au Change.<br />

Des débardeurs s’occupaient aussitôt des torquettes et répandaient le poisson sur des<br />

pierres immenses en guise d’étals. La vente ne pouvait toutefois commencer tant que le cuisinier<br />

du roi n’était venu choisir les meilleurs poissons. Pendant ce temps, vite toujours plus vite, le<br />

chasse-marée était reparti vers la mer et sa prochaine livraison.<br />

Chauffe-cire<br />

C’était l’officier royal qui apposait le sceau du roi sur les actes officiels. Au nombre de<br />

quatre, ils accompagnaient le roi dans les grandes cérémonies, et marchaient, à cette occasion,<br />

tête nue de chaque côté d’une jument blanche portant le sceau royal.<br />

La cire utilisée était une gomme appelée cire d’Espagne, qui servait aussi à sceller les<br />

lettres. Cette cire provenait de la gomme d’un prunier des Indes orientales.<br />

Ils existaient trois couleurs de cire : verte pour les arrêts, jaune pour les expéditions, rouge<br />

pour tout ce qui concernait le Dauphiné et la Provence.<br />

Nouvelles Racines n°93 26<br />

Gravure de Bonnart, vers 1680


Enfant naturel ou pas ?<br />

Nouvelles Brèves.<br />

Congrès National de Généalogie<br />

-----------------------------------------------<br />

Demande d’aide.<br />

Question de Monsieur Roger BERTRE.<br />

Nouvelles Racines n°93 27<br />

Le Congrès 2009 se déroulera du vendredi 22 au<br />

dimanche 24 mai 2009 à Champs-sur-Marne :<br />

École Supérieure d'Ingénieurs en Électronique et<br />

Électrotechnique (E.S.I.E.E.)<br />

Avenue André-Marie Ampère<br />

Rond Point Centre de la Terre<br />

77420 CHAMPS-SUR-MARNE - MARNE-LA-VALLÉE<br />

Pour connaître le programme complet des<br />

conférences, allez à l’adresse suivante :<br />

http://champs-2009.over-blog.com<br />

On trouve sur certains actes de baptême datant de l’ancien régime ( par exemple en Corrèze<br />

1755, en Hautes-Alpes en 1737) la mention suivante :<br />

« … fils ou fille naturel (naturelle) et légitime de … et de …., mariés ».<br />

S’agit-il d’une naissance « conçue » avant mariage ? Ou une autre explication?<br />

Merci pour la réponse.<br />

Réponses à envoyer à la Shage ; Shage@orange.fr<br />

Roger BERTRE, adhérent n°650


BIBLIOTHEQUE HISTOIRE<br />

DANS LE CIEL<br />

SEINE-ET-MARNAIS<br />

René-Charles PLANCKE<br />

Réf : SMAR/0027<br />

MAISONS DE BRIE<br />

Et d’Ile de France<br />

Michel Viliane VINCENT<br />

Réf : ARCH/.0080<br />

L’ARCHITECTURE<br />

NOVATRICE EN SEINE &<br />

MARNE<br />

Conseil Général Seine &<br />

Marne<br />

Réf : SMAR/0029<br />

LES PAUVRES AU MOYEN<br />

AGE<br />

Michel MOLLAT<br />

Réf : SOCI/.0017<br />

LA CONSCRIPTION AU<br />

TEMPS DE NAPOLEON<br />

Alain PIGEARD<br />

Réf : EMPI/.0014<br />

LES COMBATS DU SIEGE DE<br />

PARIS EN VAL DE MARNE<br />

Jean ROBLIN<br />

Réf : GUER/.0003<br />

TRAITE DE PAIX ENTRE LES<br />

PUISSANCES ALLIEES ET<br />

L’Allemagne DON<br />

Réf : GUE1/.0031<br />

NOUVEAUX OUVRAGES<br />

Nouvelles Racines n°93 28<br />

Qui sait que c’est en Seine-et-Marne que fut inventé le mot<br />

hélicoptère ? que pour la première fois un avion a quitté le sol ?<br />

que furent filmés les premiers essais de la poste aérienne ?<br />

Entre les superbes châteaux d’hier et les pavillons d’aujourd’hui<br />

une quantité de maisons traditionnelles revivent enfin dans nos<br />

bourgs, nos villages, nos villes, nos campagnes.<br />

L’acte de bâtir conditionne les paysages et témoigne<br />

concrètement de l’histoire des territoires. C’est pourquoi, sans<br />

relâche, il convient de porter le regard sur l’évolution esthétique<br />

et technique de l’architecture. Cette évolution s’accélère et se<br />

contraste.<br />

Ce sont d’abord les « pauvres du Christ », affligés et malades,<br />

incapables d’assurer leur subsistance. On trouve ensuite ceux<br />

qui relèvent de la « pauvreté laborieuse » liée au revenu<br />

agricole, du salaire à la privation involontaire de travail. Ce sont<br />

les « vrais pauvres » qu’on distingue soigneusement des<br />

« gueux »<br />

La Révolution française essaie différents modes de recrutement<br />

pour faire face aux coalitions liguées contre la France. Aucun<br />

moyen ne se montre satisfaisant, jusqu’à la loi Jourdan-Delbrel<br />

de 1798, qui stipule qu’en cas de danger pour la patrie tout<br />

citoyen âgé de 20 à 25 ans doit le service militaire, et ce pour<br />

une durée illimitée.<br />

Cette page d’histoire locale, dont il nous est donné dans ce livre<br />

des témoignages saisissants, a été l’un des épisodes les plus<br />

dramatiques de cet engrenage fatal dans lequel deux nations<br />

se sont laissées prendre sans réaliser que pendant près de<br />

cent ans, il allait marquer leur destin. La bataille de Champigny<br />

fut la seule tentative sérieuse pour forcer les Allemands à lever<br />

le siège<br />

BIBLIOTHEQUE GENEALOGIE (consultation sur place)<br />

LA France EN HERITAGE<br />

Réf : METI/073<br />

DECHIFFRER LES<br />

ECRITURES DE NOS<br />

ANCETRES<br />

Réf : PALE / 006<br />

LES NOMS DE FAMILLE EN<br />

SEINE-ET-MARNE<br />

Réf : NOMS / 024<br />

Texte en anglais et français du traité signé à Versailles le<br />

28 juin 1918 (plusieurs cartes)<br />

Dictionnaire encyclopédique : métiers, coutumes, vie<br />

quotidienne 1850 – 1960<br />

Reprend un manuel d’école primaire des années 1840 destiné à<br />

entraîner les enfants de dix ans à la lecture de textes écrits des<br />

XVIIè au XIXè siècles.<br />

Votre nom de famille est-il rare ? Est-il fréquent ? Connaissezvous<br />

sa signification ? Savez-vous qu’il correspond au surnom<br />

donné à l’ancêtre initial ?.... Autant de questions, autant de<br />

réponses données par ce livre.

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