25.06.2013 Views

Les états dépressifs du sujet âgé - Association EDCAS

Les états dépressifs du sujet âgé - Association EDCAS

Les états dépressifs du sujet âgé - Association EDCAS

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

E.D. C.A.S.<br />

Ensemble Défendons le Citoyen et l’Avenir pour la Santé<br />

Bulletin Info Numéro 21,<br />

Septembre 2002<br />

<strong>Association</strong> Régie par la Loi <strong>du</strong> 01 Juillet 1901 et par le Décret <strong>du</strong> 16 Août 1901<br />

Date de la fondation : 26 Novembre 1996<br />

21 Rue Paul Cézanne<br />

41100 NAVEIL<br />

Tél. et Fax. : 02.54.73.91.91<br />

E-mail : edcas.41@wanadoo.fr<br />

Site médical et Paramédical : edcas.org<br />

Ce bulletin info est<br />

spécialement orienté sur le <strong>sujet</strong><br />

de la dépression.<br />

Mais différents <strong>sujet</strong>s sont aussi<br />

abordés comme :<br />

⇒ La morphine et la<br />

⇒<br />

fibromyalgie<br />

Témoignage<br />

⇒ L e s c h a m p s<br />

électromagnétiques<br />

travail selon la CRAM.<br />

au<br />

Dans un prochain bulletin<br />

info nous développerons :<br />

∗ L’installation de<br />

l’hydroxeur sur la Ville de<br />

Tours (37) concernant le<br />

traitement<br />

fibromyalgie.<br />

de la<br />

∗ Toujours des pages<br />

« témoignages – vérités »<br />

concernant des personnes<br />

ayant douloureusement subi<br />

des épreuves (décès,<br />

maladies, mort subite <strong>du</strong><br />

nourrisson et caetera).<br />

Vous êtes membres <strong>du</strong> corps<br />

de santé, bénévoles et personnes<br />

intéressées par l’entraide<br />

médicale et paramédicale et<br />

vous aimeriez que<br />

l’association développe un<br />

thème, alors nous sommes à<br />

votre écoute.<br />

Nos réunions ont lieu tous<br />

les 3 ème mercredis de chaque<br />

mois (sauf Juillet et Août) à<br />

Naveil, Rue <strong>du</strong> Stade.<br />

Le Président,<br />

Dr BULLE Pierre<br />

« La motivation se puise en soi<br />

sans s’épuiser, bien au<br />

contraire !...mais peut l’être<br />

pour autrui sûrement !»<br />

Rodolf-Karel CANOY<br />

Bulletin Info N<br />

° 21<br />

Septembre 2002<br />

Dans ce numéro :<br />

Dépression en médecine,<br />

comment la<br />

reconnaître ?<br />

Travaux en médecine<br />

générale<br />

La dépression : un<br />

trouble souvent nié<br />

<strong>Les</strong> <strong>états</strong> <strong>dépressifs</strong> <strong>du</strong><br />

<strong>sujet</strong> <strong>âgé</strong>s<br />

<strong>Les</strong> femmes et la<br />

dépression<br />

Suicides au féminin 10<br />

Notre partenaire B.<br />

GANIVET<br />

Alzheimer : le diagnostic<br />

précoce<br />

Morphine et<br />

fibromyalgie<br />

Témoignage de Mme<br />

Bezannier Madeleine,<br />

Fibromyalgique<br />

<strong>Les</strong> Champs<br />

électromagnétiques au<br />

Travail vu par la CRAM<br />

Centre<br />

Compte ren<strong>du</strong> de la<br />

réunion <strong>du</strong> 15 Mai 2002<br />

Compte ren<strong>du</strong> de la<br />

réunion <strong>du</strong> 19 Juin 2002<br />

Informations pratiques<br />

et les Membres <strong>du</strong><br />

bureau<br />

2<br />

3<br />

4<br />

6<br />

11<br />

12<br />

14<br />

15<br />

16<br />

18<br />

19<br />

20


Dépression en médecine générale, comment la reconnaître ?<br />

Plusieurs études internationales et<br />

françaises ont cherché à évaluer, en médecine<br />

générale, la prévalence de la dépression et<br />

comment ne pas la méconnaître.<br />

<strong>Les</strong> résultats nous montrent que la<br />

dépression reste encore trop méconnue, alors que<br />

quelques questions simples et discrètement posées<br />

pourraient en faciliter le dépistage et apporter les<br />

éléments pour la structurer et juger de sa sévérité.<br />

Pourquoi ?<br />

<strong>Les</strong> patients parlent encore trop peu de<br />

leurs problèmes psychologiques.<br />

Comment peut-on faciliter cette approche<br />

de la plainte réelle souvent masquée par un<br />

discours somatique ?<br />

Dans la population de médecine générale<br />

où la prévalence est importante (7 à 12% chez les<br />

hommes et 20 à 25% chez les femmes), il semble<br />

que la reconnaissance de la dépression n'excède<br />

pas 35 à 50 %, selon les études françaises et<br />

internationales. On peut admettre que cette<br />

situation est à la fois liée au patient, qui ne livre<br />

pas directement son problème ou le masque par<br />

une somatisation, et au médecin, qui n'identifie pas<br />

suffisamment ses <strong>sujet</strong>s. Comment la relation<br />

médecin-malade peut-elle influencer la<br />

reconnaissance de la dépression ? Doit-elle s'aider<br />

d'outils performants sans prendre le risque d'un<br />

interrogatoire agressif ? Même si, à un an, la<br />

majorité des patients <strong>dépressifs</strong>, reconnus ou non,<br />

est améliorée, il reste à étudier l'avenir des<br />

dépressions non reconnues, donc non traitées, en<br />

particulier, le risque suicidaire.<br />

Méthode<br />

Un questionnaire était utilisé comme base<br />

de reconnaissance de la dépression, chaque patient<br />

le remplissait, soit avant, soit pendant la<br />

consultation.<br />

Une étude française s'était donnée pour<br />

objectif d'observer l'évolution de la dépression,<br />

qu'elle ait été reconnue ou non par le généraliste.<br />

D'une façon générale, ces études<br />

s'adressaient aux a<strong>du</strong>ltes consultant en médecine<br />

générale. <strong>Les</strong> questionnaires utilisaient une<br />

échelle de la dépression pour identifier les<br />

patients et secondairement permettre, par un<br />

second niveau d'évaluation, d'apprécier la sévérité<br />

de l'atteinte : dépression majeure ou dépression<br />

sub-limite (définie par la présence de troubles de<br />

l'humeur ou une dysthymie accompagnée de deux<br />

à trois symptômes<br />

des neuf énoncés <strong>du</strong><br />

DSM IV).<br />

Pour l'étude<br />

française, les<br />

questionnaires étaient<br />

remis sous enveloppe<br />

cachetée au médecin<br />

qui n'en prenait pas<br />

connaissance, mais notait sur une fiche, selon ses<br />

critères habituels, si son patient était dépressif.<br />

Trois, six et douze mois plus tard, les patients<br />

inclus recevaient une seconde grille de sévérité à<br />

remplir. D'autres études ont analysé les résultats<br />

de tests simplifiés à deux ou quatre questions,<br />

pour la pratique courante.<br />

Résultats<br />

« Notre subconscient est<br />

le grenier de notre<br />

passé. Seul acquis de<br />

notre vie ! »<br />

Rodolf-Karel CANOY<br />

L'étude française a analysé 1 550 fiches<br />

Bulletin Info Numéro 21, Septembre 2002 Page 2


Travaux en médecine générale<br />

exploitables. La prévalence de la dépression est<br />

de 27 %, celle de la dépression grave est de 5,4<br />

%.<br />

Plus d'une dépression sur trois est<br />

reconnue par le médecin généraliste<br />

À six mois, 43 % de ces patients étaient<br />

améliorés, 14 % aggravés et les autres stables.<br />

L'échantillon des patients était représenté<br />

par 60 % de femmes. Pour ceux inclus dans l'étude<br />

comme <strong>dépressifs</strong>, la répartition par âge et sexe<br />

était la même. Le sentiment d'être dépressif était<br />

noté par 45 % des patients, dont 19 % étaient cotés<br />

“ grave ” ; en revanche, 10 % des inclus avaient un<br />

score de sévérité classé “ absence ”. A six mois,<br />

globalement, il n'y avait pas de différence<br />

significative entre les groupes reconnus et non<br />

reconnus par le médecin généraliste.<br />

Mais une analyse de sous-groupes montre<br />

une différence d'évolution des dépressions graves<br />

qui passent de 32 à 18 % chez les patients reconnus<br />

par le médecin et de 13 à 19% chez les autres. Une<br />

étude britannique rapporte que, sur 1 085 patients<br />

dont 258 avaient un score perturbé, 64 avaient<br />

éludé leur problème psychologique : 36 % estimant<br />

pouvoir s'en sortir seuls, 45 % par gêne d'en parler,<br />

19% par réticence liée au comportement passé ou<br />

présent <strong>du</strong> médecin.<br />

Souvent, le patient va apporter une<br />

explication extérieure liée à sa vie quotidienne ;<br />

dans ces cas, la dépression reste bien souvent<br />

méconnue dans près des trois quarts des cas.<br />

Discussion<br />

La présentation somatique et<br />

l'explication données par les patients de leurs<br />

symptômes influent sur la reconnaissance de la<br />

dépression.<br />

La communication <strong>du</strong> médecin et la<br />

relation avec son patient influencent la<br />

reconnaissance de la dépression.<br />

Si la somatisation représentait souvent un<br />

“ billet d'entrée ”, les Britanniques ont montré<br />

que les variations étaient importantes et non<br />

dépendantes de causes socioculturelles,<br />

géographiques ou économiques, mais liées<br />

surtout à la relation médicale personnalisée.<br />

Des médecins<br />

américains qui<br />

avaient repéré 73 %<br />

de dépression dans le<br />

groupe d'étude,<br />

posaient deux fois<br />

plus de questions sur<br />

les “ sentiments et<br />

émotions ” que leurs<br />

confrères qui<br />

« Nos qualités équivaut<br />

à nos défauts et<br />

réciproquement mais<br />

souvent une confusion<br />

s’installe »<br />

Rodolf-Karel CANOY<br />

n'avaient pas fait le diagnostic. Améliorer la<br />

reconnaissance de la dépression reste l'élément<br />

essentiel, surtout si elle porte un masque<br />

somatique ou présente une explication<br />

situationnelle trop marquée.<br />

<strong>Les</strong> échelles de dépistage, utiles pour des<br />

recherches, apparaissent trop lourdes d'emploi en<br />

consultation ordinaire ; en outre, leurs sensibilité<br />

et spécificité peuvent différer. L'usage de<br />

questions simples a montré qu'il était adapté aux<br />

conditions de la médecine générale et surtout en<br />

temps disponible, et qu'il permettait le dépistage,<br />

l'appréciation de la sévérité, et de renouer le<br />

dialogue, en s'enquérant des événements<br />

personnels et de l'entourage ainsi que des idées<br />

suicidaires.<br />

Bulletin Info Numéro 21, Septembre 2002 Page 3


La dépression : un trouble souvent nié<br />

Accueillir avec circonspection les fausses<br />

justifications<br />

La dépression est l'un des troubles<br />

psychiatriques les plus fréquents dans la<br />

sénescence (de 2 à 3%), particulièrement dans les<br />

maisons de retraite (10 à 20%). <strong>Les</strong> médecins<br />

généralistes voient plus souvent que les psychiatres<br />

des <strong>sujet</strong>s <strong>âgé</strong>s <strong>dépressifs</strong>.<br />

La consultation est souvent motivée par un<br />

trouble somatique qui masque les symptômes<br />

<strong>dépressifs</strong>. Deux tableaux peuvent ensuite être<br />

distingués : les maladies dépressives dont le<br />

premier accès apparaît après 65 ans à l'occasion<br />

d'un deuil ou d'une maladie somatique et les<br />

rechutes dépressives chez les personnes <strong>âgé</strong>es<br />

ayant déjà été déprimées.<br />

Le syndrome dépressif est souvent typique :<br />

il se caractérise par une humeur triste avec autodépréciation<br />

et dévalorisation, une perte de l'élan<br />

vital, une anxiété, une modification <strong>du</strong> caractère,<br />

des troubles <strong>du</strong> sommeil et parfois des con<strong>du</strong>ites<br />

suicidaires.<br />

Le signe le plus spécifique est le désintérêt<br />

ou le désinvestissement des activités sociales, des<br />

loisirs. L'amaigrissement peut être majeur.<br />

<strong>Les</strong> symptômes délirants sont fréquents et<br />

réalisent dans les formes les plus sévères un<br />

tableau de mélancolie délirante, ou syndrome de<br />

COTTARD. Dans la plupart des cas, cependant, les<br />

préoccupations sont anxieuses.<br />

La dépression <strong>du</strong> <strong>sujet</strong> <strong>âgé</strong> est volontiers<br />

ignorée ou niée par le malade ou par son entourage<br />

familial. Le praticien doit accueillir avec<br />

circonspection les “ fausses justifications ” que<br />

peut lui livrer la famille : “Il est bien normal qu'il<br />

soit déprimé à son âge.” Ce déni con<strong>du</strong>it souvent à<br />

une absence de traitement.<br />

<strong>Les</strong> dépressions névrotiques chroniques ou<br />

dysthymies sont encore plus fréquentes que les<br />

dépressions majeures. <strong>Les</strong> patients présentent des<br />

troubles <strong>du</strong> sommeil et de l'appétit, des troubles<br />

<strong>du</strong> caractère avec irritabilité, un pessimisme, un<br />

sentiment d'inutilité ou d'insatisfaction. <strong>Les</strong><br />

dépressions <strong>du</strong> <strong>sujet</strong> <strong>âgé</strong> obéissent à un<br />

déterminisme plurifactoriel, biologique,<br />

somatique et événementiel.<br />

Du point de vue biologique, on observe<br />

avec le vieillissement une dysrégulation<br />

endocrinienne hypophysaire, des troubles <strong>du</strong><br />

rythme circadien… <strong>Les</strong> maladies somatiques, <strong>du</strong><br />

fait des douleurs ou des handicaps qu'elles<br />

provoquent, sont souvent à l'origine de<br />

dépression.<br />

L'hypothyroïdie et la maladie de Parkinson se<br />

compliquent particulièrement souvent de<br />

dépression. <strong>Les</strong> autres facteurs sont l'isolement, la<br />

difficulté à supporter les handicaps physiques liés<br />

à l'âge et la perte <strong>du</strong> conjoint.<br />

Démence ou dépression ?<br />

La distinction entre dépression et<br />

démence est importante chez le <strong>sujet</strong> <strong>âgé</strong>.<br />

Quelle qu'en soit leur nature<br />

(dépression ou démence), la plupart des troubles<br />

mentaux <strong>du</strong> <strong>sujet</strong> <strong>âgé</strong> ont une expression à la fois<br />

psychique et comportementale et présentent des<br />

<strong>états</strong> d'agitation ou de repli qui risquent de<br />

compromettre leur insertion sociale et familiale.<br />

Bulletin Info Numéro 21, Septembre 2002 Page 4


La clinique permet parfois de porter<br />

aisément le diagnostic. Mais le plus souvent le<br />

tableau est complexe, associant des éléments<br />

<strong>dépressifs</strong>, des atteintes organiques diverses et un<br />

processus de détérioration cérébrale plus ou moins<br />

sévère. Le malade est amené en consultation par sa<br />

famille en raison de troubles de la mémoire et d'une<br />

modification de son caractère. La thymie dépressive<br />

reste au second plan. Dans les formes les plus<br />

sévères, le malade n'effectue plus les actes simples<br />

de la vie quotidienne (s'habiller, se laver...).<br />

Le principal test diagnostique entre démence<br />

et dépression est l'effet <strong>du</strong> traitement antidépresseur.<br />

<strong>Les</strong> dépressions s'amendent sous traitement, les<br />

démences ne se modifient pas.<br />

Traitement<br />

Le traitement impose la prescription<br />

d'antidépresseurs dépourvus de toxicité<br />

cardiovasculaire et n'entraînant pas de baisse de la<br />

vigilance.<br />

<strong>Les</strong> sérorotoninergiques sont indiqués en<br />

première intention. La posologie initiale sera<br />

modérée, de l'ordre <strong>du</strong> tiers des doses prescrites<br />

chez l'a<strong>du</strong>lte jeune et ensuite adaptée en fonction de<br />

la tolérance et de l'efficacité. Le traitement doit<br />

aussi impliquer l'entourage et la famille <strong>du</strong> patient.<br />

Le soutien relationnel incitant à se réengager dans<br />

les loisirs, les sorties, la vie relationnelle est une part<br />

importante <strong>du</strong> traitement.<br />

Pr Michel LEJOYEUX Hôpital LOUIS-MOURIER,<br />

Colombes<br />

Panorama <strong>du</strong> Médecin. Jeudi 26 Octobre 2000<br />

N°4748 NEUROLOGIE<br />

Dépression :<br />

La psychothérapie accélère<br />

l'amélioration<br />

Un essai britannique avec un suivi d'un<br />

an a évalué trois protocoles thérapeutiques chez<br />

197 patients atteints de dépression de gravité<br />

moyenne (77% de femmes, âge moyen : 37 ans).<br />

<strong>Les</strong> patients, dont la préférence pour une<br />

méthode était<br />

prise en compte,<br />

ont été assignés<br />

à u n e<br />

psychothérapie<br />

de soutien non<br />

directive (n =<br />

67), à une<br />

thérapie<br />

cognitivocomportementaliste<br />

(n =67) ou aux soins<br />

habituels en médecine générale.<br />

L'étude a montré d'une part que la<br />

préférence des patients allait nettement vers une<br />

prise en charge psychologique, d'autre part que<br />

la ré<strong>du</strong>ction des scores de dépression à quatre<br />

Le mois patient était plus marquée avec les deux<br />

est techniques l’auteur psychothérapiques qu'avec les soins<br />

habituels, même si aucune différence entre les<br />

de sa<br />

traitements ne persistait à un an.<br />

propre<br />

réparation<br />

Source: EBM Journal, édition française, n° 30,<br />

février 2002 : p. 21<br />

Bulletin Info Numéro 21, Septembre 2002 Page 5


<strong>Les</strong> <strong>états</strong> <strong>dépressifs</strong> <strong>du</strong> <strong>sujet</strong> <strong>âgé</strong><br />

Avec une prévalence des syndromes<br />

<strong>dépressifs</strong> chez les <strong>sujet</strong>s <strong>âgé</strong>s de 14 à 40 % en<br />

médecine générale, 60 à 70 % d'entre eux sont<br />

négligés, méconnus ou mal pris en charge.<br />

Leurs conséquences sont pourtant lourdes tant<br />

sur le plan relationnel entre générations qu'au<br />

plan humain.<br />

La dépression <strong>du</strong> <strong>sujet</strong> <strong>âgé</strong> est fréquente et<br />

volontiers non diagnostiquée, donc non traitée. Sa<br />

sémiologie est, en effet, parfois trompeuse car peu<br />

apparente, le ralentissement et la démotivation<br />

étant souvent banalisés par l'entourage et le patient<br />

lui-même. Peuvent mettre en alerte des symptômes<br />

comme la perte de poids, l'insomnie, les plaintes<br />

fonctionnelles et somatiques (prurit, glossodynies,<br />

asthénie, algies diverses), le repli sur soi,<br />

l'instabilité émotionnelle avec agressivité, colère.<br />

Plusieurs formes peuvent être décrites :<br />

dans sa forme anxio-dépressive, sont au premier<br />

plan l'anxiété, surtout matinale, des plaintes<br />

somatiques multiples exprimant des<br />

préoccupations hypochondriaques, des troubles<br />

phobiques et des plaintes subjectives comme la<br />

baisse de l'efficience intellectuelle, l'impression de<br />

troubles de la mémoire.<br />

Le décalage parfois observé entre ces<br />

plaintes subjectives et leur objectivation par des<br />

tests psychométriques semble un bon témoin de la<br />

dépression chez le <strong>sujet</strong> <strong>âgé</strong> ; dans sa forme “<br />

hostile ”, c'est l'expression colérique qui domine la<br />

scène, avec une hypersensibilité aux stimuli et des<br />

réactions d'agressivité ou de confusion qui<br />

éloignent <strong>du</strong> <strong>sujet</strong> <strong>âgé</strong> ceux qui devraient se<br />

rapprocher de lui.<br />

Un continuum entre démence et<br />

dépression<br />

Dans sa forme “ conative ”, prédomine une<br />

démotivation qui s'accompagne d'une anhédonie<br />

(perte <strong>du</strong> plaisir) à faire, <strong>du</strong> sentiment d'être inutile,<br />

d'insignifiance <strong>du</strong> lendemain.<br />

Le désengagement affectif et relationnel<br />

con<strong>du</strong>it à des difficultés affectives et un repli sur<br />

soi qui favorise la régression et la dépendance<br />

marquée parfois par la honte. Par ailleurs, des<br />

affections somatiques comme un cancer, une<br />

insuffisance cardio-respiratoire, une maladie de<br />

Parkinson, un accident vasculaire cérébral sont<br />

souvent associées à un état dépressif ; voire une<br />

dépression<br />

caractérisée.<br />

Enfin,<br />

il existe des<br />

f o r m e s<br />

intriquées<br />

pseudodémentielles<br />

qui posent la<br />

question d'un<br />

continuum<br />

e n t r e<br />

démence et<br />

dépression, la<br />

moitié des<br />

dépressions<br />

pseudodémentielles<br />

évoluant vers<br />

u n e<br />

authentique démence et la maladie d'Alzheimer<br />

s'accompagnant le plus souvent de dépression.<br />

Devant un tel tableau, la normalisation<br />

des troubles cognitifs par un traitement<br />

antidépresseur d'épreuve permettra de mettre en<br />

place une prise en charge psychogériatrique de<br />

qualité et un suivi neuropsychologique rigoureux.<br />

Il faudra, en revanche, rester prudent quant au<br />

diagnostic de pseudo démence.<br />

L'évolution de la dépression <strong>du</strong> <strong>sujet</strong> <strong>âgé</strong><br />

est variable d'un <strong>sujet</strong> à l'autre : sous deux ans, un<br />

tiers d'entre eux guériront sans rechute et un autre<br />

tiers passera dans la chronicité. Enfin, dans le<br />

dernier tiers, 2 O % d'entre eux décéderont dans<br />

les deux ans.<br />

Bulletin Info Numéro 21, Septembre 2002 Page 6


Le traitement repose sur la prescription<br />

d'antidépresseurs sérotoninergiques en première<br />

intention ren<strong>du</strong>e aisée par sa bonne tolérance chez<br />

le <strong>sujet</strong> <strong>âgé</strong>. Dans les formes sévères,<br />

l'électroconvulsivothérapie est parfois indiquée.<br />

Dr Jean-Pierre Rageau .<br />

En pratique<br />

Il existe un lien fort entre dépression <strong>du</strong><br />

<strong>sujet</strong> <strong>âgé</strong> et perte progressive d'autonomie, entre<br />

dépression et lourdeur des pathologies somatiques.<br />

<strong>Les</strong> <strong>états</strong> <strong>dépressifs</strong> <strong>du</strong> <strong>sujet</strong> <strong>âgé</strong> sont sousévalués<br />

<strong>du</strong> fait d'une banalisation <strong>du</strong> ralentissement<br />

et de la démotivation.<br />

Ils peuvent associer les plaintes<br />

fonctionnelles et somatiques avec une instabilité de<br />

l'humeur, un amaigrissement et des troubles <strong>du</strong><br />

sommeil.<br />

La douleur morale est rarement exprimée et<br />

les troubles de l'humeur s'accompagnent souvent<br />

d'une angoisse matinale.<br />

La dépression peut prendre une forme<br />

hostile avec irritabilité, agressivité et parfois<br />

confusion.<br />

Il existe une intrication entre dépression et<br />

démence : une dépression chronique pseudo<br />

démentielle pouvant évoluer vers une authentique<br />

démence.<br />

La prescription en première intention d'un<br />

sérotoninergique est ren<strong>du</strong>e aisée par sa bonne<br />

tolérance chez le <strong>sujet</strong> <strong>âgé</strong>.<br />

Le conseil <strong>du</strong> gériatre<br />

Lors de la mise en route d'un traitement<br />

antidépresseur chez le <strong>sujet</strong> <strong>âgé</strong>, il faut attendre au<br />

moins huit semaines avant de conclure à son<br />

absence d'efficacité.<br />

Dr Cyril Hazif-Thomas,<br />

psychogériatre, centre de gérontologie Pasteur,<br />

CHU de Poitiers (Haute-Vienne).<br />

Pour en savoir plus<br />

. www.Chu-poitiers.fr, cliquer sur “les<br />

conférences <strong>du</strong> pôle info-santé” puis “le<br />

vieillissement cérébral”.<br />

. www.corpusgeriatrie.org, cliquer sur“textes au<br />

format Acrobat Reader”, puis chapitre 7 ; “<strong>Les</strong><br />

<strong>états</strong> <strong>dépressifs</strong> <strong>du</strong> <strong>sujet</strong> <strong>âgé</strong>”.<br />

Bulletin Info Numéro 21, Septembre 2002 Page 7


<strong>Les</strong> femmes font plus souvent des dépressions réactionnelles<br />

Au-delà des dépressions strictement<br />

féminines, provoquées par la grossesse ou<br />

rythmées par le cycle menstruel, la dépression des<br />

femmes se caractérise seulement par une plus<br />

grande facilité d'expression et des liens plus<br />

fréquents avec la sphère affective.<br />

Y A-T -IL UNE DÉPRESSION AU FÉMININ ?<br />

Il n'y a pas de différence spectaculaire.<br />

Pour autant, il existe bien des dépressions<br />

spécifiquement féminines, liées aux épisodes de la<br />

vie génitale, et des nuances dans la richesse<br />

sémiologique et le caractère, plus affectif.<br />

Sans oublier, bien évidemment, la<br />

différence sur le plan épidémiologique. <strong>Les</strong><br />

statistiques montrent - et ce n'est pas une<br />

nouveauté - que la dépression se conjugue plus<br />

souvent au féminin. L'importante prévalence des<br />

<strong>états</strong> <strong>dépressifs</strong> chez la femme a largement été<br />

démontrée par tous les travaux épidémiologiques.<br />

Toutes dépressions confon<strong>du</strong>es, on compte deux<br />

femmes touchées pour un homme.<br />

Si l'on observe les choses plus en détail, on<br />

constate cependant que cette inégalité devant les<br />

idées noires ne concerne pas toutes les dépressions.<br />

Ainsi, les troubles bipolaires se répartissent<br />

équitablement entre les hommes et les femmes,<br />

avec un sex-ratio de 1.<br />

<strong>Les</strong> femmes font plus de dépression<br />

réactionnelle. Pourquoi un tel déséquilibre ? À ce<br />

jour, on ne dispose pas de réponse formelle à<br />

cette question. L'hypothèse d'un artéfact a prévalu<br />

un temps. “<strong>Les</strong> femmes ne seraient pas davantage<br />

victimes de dépression, mais elles en parleraient<br />

plus facilement, elles confieraient plus aisément<br />

leurs affects...”, a-t-on préten<strong>du</strong>. D'où une<br />

inégalité apparente, mais factice. En fait, tous les<br />

travaux épidémiologiques sont venus mettre à<br />

mal cette hypothèse. Le déséquilibre entre les<br />

femmes et les hommes vis-à-vis de la dépression<br />

est réel.<br />

Une autre hypothèse a été soulevée,<br />

impliquant une vulnérabilité “biologique”,<br />

d'origine génétique, ou endocrinienne. A ce jour,<br />

rien ne plaide en faveur d'une explication<br />

génétique. La seule dépression pour laquelle on a<br />

mis en évidence un déterminisme génétique, la<br />

dépression bipolaire, est justement la forme pour<br />

laquelle on n'observe aucune différence entre les<br />

hommes et les femmes...”<br />

L'environnement en cause<br />

Bulletin Info Numéro 21, Septembre 2002 Page 8


<strong>Les</strong> études sur l'impact d'un déséquilibre<br />

des hormones sexuelles n'ont pas montré de<br />

résultats déterminants.<br />

Seule une hypothèse a résisté, celle mettant<br />

en cause des facteurs psychosociaux.<br />

Même à l'heure où l'on parle beaucoup de<br />

parité, il faut bien reconnaître que les femmes ont<br />

encore des carrières moins gratifiantes que les<br />

hommes et qu'elles assument des charges<br />

familiales plus lourdes.<br />

D'ailleurs, les statistiques montrent une<br />

plus grande prévalence de la dépression chez les<br />

femmes mariées avec enfants. <strong>Les</strong> femmes sont<br />

aussi plus exposées à l'isolement affectif, au<br />

veuvage...<br />

En fait, la différence tient à une<br />

vulnérabilité, une fragilité plus grande aux facteurs<br />

environnementaux et aux éléments névrotiques<br />

éventuels.<br />

<strong>Les</strong> femmes n'ont pas réellement une<br />

sémiologie dépressive particulière. Tout au plus<br />

note-t-on une plus grande fréquence des<br />

dépressions névrotiques, des troubles réactionnels<br />

ou des dysthymies.<br />

En revanche, une différence apparaît<br />

nettement pour les facteurs déclenchants. <strong>Les</strong><br />

hommes dépriment plus souvent pour des raisons<br />

professionnelles, alors que les femmes craquent<br />

pour des raisons affectives, conjugales ou<br />

familiales. <strong>Les</strong> séparations, les mésententes avec<br />

leurs compagnons, les conflits avec les enfants sont<br />

plus souvent évoqués et les femmes en parlent<br />

naturellement.<br />

Et, c'est là une autre caractéristique des<br />

<strong>états</strong> <strong>dépressifs</strong> féminins, qui se caractérisent par<br />

une intense richesse sémiologique, manifeste tout à<br />

la fois sur le plan affectif et somatique. La plainte,<br />

l'expression des émotions se fait plus facilement<br />

chez les femmes. Leur capacité d'expression et la<br />

variété <strong>du</strong> vocabulaire féminin excèdent largement<br />

les limites <strong>du</strong> modèle masculin. Un challenge pour<br />

le médecin qui se doit d'analyser les subtiles<br />

variations de la souffrance... au féminin.<br />

Elles voient aussi plus souvent leur<br />

médecin, se confient plus volontiers et<br />

demandent plus facilement des soins que<br />

l'homme qui, victime d'un certain narcissisme,<br />

n'admet pas la dépression, vécue comme une<br />

faiblesse, comme une perte de virilité.<br />

Enfin, il faut souligner que les femmes<br />

sont moins souvent victimes de dépendances que<br />

les hommes, qui ont, en particulier, une plus nette<br />

tendance à noyer leur chagrin dans l'alcool.<br />

Il existe pourtant des dépressions<br />

spécifiquement féminines. Ainsi en est-il des<br />

dépressions qui surviennent après l'accouchement<br />

qu'il s'agisse <strong>du</strong> classique “baby blues” ou d'une<br />

authentique dépression <strong>du</strong> post-partum.<br />

Apanage des femmes sont également les<br />

dépressions rythmées par les cycles menstruels.<br />

Des éléments <strong>dépressifs</strong> sont retrouvés chez 3 à 5<br />

% des femmes, voire dans certaines études, chez<br />

20 à 30 %.<br />

Un traitement identique<br />

Aucune différence notable n'est mise en<br />

évidence dans le traitement. Qu'on soit une<br />

femme ou un homme, l'approche et la stratégie<br />

thérapeutique sont identiques.<br />

Ainsi, aucune étude n'a jamais démontré<br />

de différence dans la réponse aux<br />

antidépresseurs.<br />

C’est dans l'approche psychologique que<br />

l'on peut éventuellement établir une distinction.<br />

Parce qu'il faut être plus attentif aux épisodes de<br />

la vie génitale. Parce qu'il faut poser des<br />

questions en relation avec la constellation<br />

familiale et conjugale. Parce qu'il faut porter une<br />

attention toute particulière à la vie affective.<br />

L'expression plus facile des émotions<br />

incite à une prise en charge de type<br />

psychothérapie, mieux acceptée par les femmes,<br />

Bulletin Info Numéro 21, Septembre 2002 Page 9


Suicides au féminin<br />

qui parlent plus naturellement d'elles-mêmes et se<br />

remettent plus facilement en question.<br />

Au-delà de ces différences, les spécificités<br />

tiennent non au sexe, mais à l'histoire de chaque<br />

indivi<strong>du</strong>, à sa personnalité, à son statut et à son<br />

projet de vie.<br />

Il y a<br />

plus de<br />

tentatives de<br />

suicides chez les<br />

femmes. Dans la<br />

population<br />

générale, la<br />

tentative de<br />

suicide touche<br />

deux fois plus de<br />

femmes que<br />

d'hommes. Et<br />

chez les jeunes,<br />

d'après l'enquête<br />

nationale de<br />

l'Inserm, 8 % des<br />

filles déclarent<br />

avoir tenté au<br />

moins une fois de se suicider contre 5 % de<br />

garçons.<br />

Chez les adolescents et les a<strong>du</strong>ltes jeunes,<br />

la tentative de suicide a une incidence annuelle de<br />

5 pour 1 000 chez les filles et de 2 pour 1 000 chez<br />

les garçons. Ce n'est que vers la quarantaine que le<br />

sex-ratio se rapproche de 1 pour les tentatives <strong>du</strong><br />

suicide. Pour autant, si les tentatives sont plus<br />

nombreuses chez les femmes, le rapport s'inverse<br />

dès lors qu'il s'agit de recenser les suicides<br />

“réussis”.<br />

Dans ce domaine, les hommes reprennent<br />

la première place dans les statistiques. À l'âge de<br />

30 ans, le suicide, qui est la première cause de<br />

décès, est responsable de près de 20 % des décès<br />

masculins et de 15 % des décès féminins.<br />

<strong>Les</strong> hommes ne se ratent pas. Leur geste est<br />

déterminé par une idée de mort et marqué par la<br />

violence. Au contraire, les femmes répugnent aux<br />

gestes agressifs et préfèrent les médicaments. Leur<br />

tentative exprime bien plus un appel à l'aide qu'une<br />

volonté délibérée d'en finir avec la vie.<br />

Pour<br />

autant, cet<br />

appel au<br />

secours ne<br />

d o i t<br />

jamais<br />

ê t r e<br />

négligé.<br />

Il faut porter une attention<br />

particulière à toutes les tentatives,<br />

fussent-elles minimes.<br />

Bulletin Info Numéro 21, Septembre 2002 Page 10


Bulletin Info Numéro 21, Septembre 2002 Page 11


Alzheimer: le diagnostic précoce<br />

Un double intérêt : traiter le plus<br />

rapidement possible et préparer l'avenir<br />

Faire le diagnostic de la maladie<br />

d'Alzheimer est toujours traumatisant pour le<br />

patient et pour son entourage.<br />

Cependant porter le plus précocement<br />

possible le diagnostic de démence type Alzheimer<br />

(DTA) permet de mettre en route le traitement à<br />

l'origine d'une stabilisation, voire d'une certaine<br />

amélioration, de cette maladie sur le plan cognitif<br />

et psychocomportemental.<br />

Au-delà <strong>du</strong> traitement médicamenteux<br />

spécifique, le diagnostic précoce aide le patient et<br />

sa famille :<br />

- le patient en permettant de mettre en<br />

place un suivi pour détecter le plus<br />

précocement possible les complications<br />

inhérentes à la maladie et de les traiter ;<br />

- la famille et en particulier le “soignant<br />

désigné” (c'est-à-dire le membre de la<br />

famille plus spécifiquement en charge<br />

<strong>du</strong> patient, époux, fille ou fils le plus<br />

souvent), en permettant de le renseigner<br />

et de le soutenir <strong>du</strong>rant toutes les étapes<br />

de la maladie.<br />

Le diagnostic précoce se fait sur une<br />

évaluation clinique et une évaluation<br />

neuropsychologique, ces deux aspects<br />

devant impérativement être associés.<br />

L'une sans l'autre peut être à l'origine<br />

d'une erreur de diagnostic ; l'une et<br />

l'autre doivent être réalisées par des<br />

personnes compétentes.<br />

Entre démence de type Alzheimer et<br />

stade prédémentiel, quelle frontière ?<br />

Tout d'abord le terme de démence type<br />

Alzheimer (DTA) doit être préféré à celui de la<br />

maladie d'Alzheimer, puisque ce diagnostic ne<br />

peut être posé de façon formelle qu'à l'autopsie.<br />

En revanche, la DTA est caractérisée par des<br />

critères cliniques aujourd'hui clairement établis<br />

(ceux <strong>du</strong> DSM-IV et de la CMI 10 qui sont très<br />

proches) : “perte des capacités intellectuelles<br />

d'une intensité suffisante pour retenir sur<br />

l'insertion sociale ou les activités<br />

professionnelles, d'installation progressive et<br />

d'évolution continue, avec un affaiblissement de<br />

la mémoire et d'au moins un des autres domaines<br />

cognitifs (tels la pensée abstraite, le jugement, le<br />

langage, les praxies ou les gnosies)”.<br />

A partir de ces critères, le diagnostic de<br />

DTA peut être posé après avoir éliminé les autres<br />

causes de démences (en particulier vasculaires).<br />

Un nouveau concept, le stade<br />

prédémentiel<br />

Le “Mild Cognitive Imperement” (MCI)<br />

ou “Preclinical Alzheimer Disease” des Anglo-<br />

Saxons, est aujourd'hui très étudié.<br />

Il s'agit de patients qui ont des troubles<br />

mnésiques mineurs, une difficulté croissante à<br />

apprendre de nouvelles informations et un<br />

ralentissement idéique. <strong>Les</strong> données actuelles<br />

permettent de dire qu'il s'agit d'une population à<br />

risque de DTA. Ainsi selon Peterson et Coll., “le<br />

risque de développer la maladie serait de 1 à 25<br />

% par an pour les <strong>sujet</strong>s présentant un MCI”, et<br />

selon Rubin et coll., “près de 60% de 82 <strong>sujet</strong>s<br />

présentant un stade prédémentiel et suivis<br />

pendant 15 ans, développent une démence”.<br />

Ces patients atteints de MCI ou stade<br />

prédémentiel qui présentent des troubles<br />

cognitifs, sans retentissement sur la vie courante,<br />

pourraient-ils bénéficier des traitements<br />

anticholinestérasiques ou d'autres traitements<br />

Bulletin Info Numéro 21, Septembre 2002 Page 12


(AINS, estrogènes, antioxydants) ? Des études sont<br />

en cours.<br />

Diagnostic précoce de la DTA, quels<br />

outils ?<br />

L'utilisation d'outils psychométriques<br />

permet d'évaluer les fonctions cognitives et les<br />

activités de la vie quotidienne.<br />

Parmi les échelles d'évaluation cognitive, le<br />

MMSE (Mini Mental State Examination), utilisé<br />

dans sa version consensuelle établie par le Greco<br />

(Groupe de réflexion sur les évaluations<br />

cognitives) est particulièrement bien adapté au<br />

dépistage précoce.<br />

Il permet d'évaluer rapidement la mémoire<br />

à court terme, l'orientation temporo-spatiale,<br />

l'attention et la concentration. En dehors d'une<br />

atteinte sensorielle ou d'un bas niveau intellectuel,<br />

tout score inférieur à 30 doit être exploré plus<br />

avant par un bilan psychométrique plus poussé.<br />

L'échelle IADL (Instrumental Activities of<br />

Daily Living) permet d'évaluer, au cabinet <strong>du</strong><br />

médecin généraliste, le retentissement des troubles<br />

sur les activités de la vie quotidienne. La forme<br />

ré<strong>du</strong>ite à quatre items peut être utile pour permettre<br />

l'identification des <strong>sujet</strong>s <strong>âgé</strong>s présentant une<br />

probable démence.<br />

Pour un dépistage précoce de la maladie, un<br />

bilan psychométrique plus poussé est nécessaire.<br />

<strong>Les</strong> tâches de rappel indiqué (rappel de mots aidé<br />

par la présentation d'un indice : par exemple rappel<br />

<strong>du</strong> mot banane grâce à l'indice “il s'agit d'un fruit”)<br />

comme l'épreuve de Grober et Bruschke sont<br />

particulièrement intéressantes. Elles permettent la<br />

détection précoce d'une amnésie de fixation<br />

caractéristique de la DTA.<br />

Possibilité d'amélioration, quels<br />

médicaments ?<br />

<strong>Les</strong> médicaments spécifiques sont au<br />

nombre de trois ayant obtenu à ce jour leur<br />

AMM : la tacrine (Cognex), le donépézil<br />

(Aricept) et la rivastigmine (Exelon) ; ces<br />

différentes molécules sont des<br />

anticholinestérasiques. D'autres pistes sont<br />

actuellement à l'étude.<br />

Parallèlement, les patients peuvent<br />

bénéficier de stimulations cognitives qui sont<br />

proposées en hôpital de jour, en atelier de<br />

mémoire ou à l'occasion de soins orthophoniques.<br />

Il est évident que plus ces stimulations<br />

seront entreprises tôt, plus elles seront efficaces.<br />

Dr Michèle Jullien<br />

SHU de psychiatrie, hôpital Richaud, Versailles<br />

Panorama <strong>du</strong> Médecin. Jeudi 26 Octobre 2000 -<br />

N°4748<br />

NEUROLOGIE<br />

Bulletin Info Numéro 21, Septembre 2002 Page 13


Pas de morphine dans la fibromyalgie !<br />

Le rhumatologue érudit, rompu à la théorie<br />

comme à la pratique de sa discipline - de la plus<br />

austère à la plus sophistiquée -, ne se laissera pas<br />

dériver vers des choix pleins d'inconnues, avec la<br />

morphine, en présence d'une malade atteinte de<br />

fibromyalgie qui réclame à cor(ps) et à cri(s) un<br />

traitement enfin efficace.<br />

<strong>Les</strong> multiples spécialistes qui gravitent<br />

autour de la fibromyalgie abusent des examens<br />

complémentaires, qui apportent toujours une<br />

réponse, même mauvaise, au point de faire croire<br />

que cette fibromyalgie est un vrai rhumatisme<br />

inflammatoire.<br />

Une maladie peut être un syndrome, sans<br />

critères diagnostiques spécifiques, sans trop de<br />

signes objectifs cliniques en dépit de l'inlassable<br />

travail d'uniformisation réalisé par certains<br />

rhumatologues français, sans signature biologique,<br />

le tout sur un fond physiopathologique aussi<br />

obscur qu'intéressant : la fibromyalgie reste mal<br />

connue, négligée, refusée et à l'origine de bien des<br />

controverses.<br />

Après un tel constat, il n'est guère possible,<br />

même en 2002, de proposer un traitement unique,<br />

mais plutôt des pistes thérapeutiques. Une des<br />

hypothèses est la dérégulation <strong>du</strong> système nerveux<br />

central, qui expliquerait une partie des<br />

mécanismes : neuromo<strong>du</strong>lation incertaine,<br />

sensibilité des nocicepteurs périphériques, excès de<br />

neuropeptides des fibres C, activation des<br />

récepteurs NMDA (N-méthyl-D-aspartate),<br />

plaidant pour l'utilisation des thérapeutiques<br />

analgésiques, d'autant que l'injection intraveineuse<br />

de kétamine, antagoniste des récepteurs NMDA,<br />

entraîne une ré<strong>du</strong>ction de 50% de l'intensité<br />

douloureuse dans la fibromyalgie.<br />

Parmi ces analgésiques, certains sont trop<br />

hâtivement utilisés, en particulier la morphine.<br />

L'expérience, en l'absence de publications<br />

démonstratives, permet une première conclusion :<br />

elle est inefficace et particulièrement mal tolérée.<br />

Dans les recommandations de Limoges 1 ,<br />

nous avons déconseillé l'utilisation de la<br />

morphine lorsque les troubles de l'humeur et les<br />

problèmes psychosociaux paraissent dominer la<br />

scène, ce qui est fréquent dans la fibromyalgie.<br />

Cette recommandation s'est appuyée sur un<br />

important travail bibliographique et l'expérience<br />

de chacun des experts.<br />

L'appétence pour les médicaments,<br />

l'instabilité psychoaffective, l'état dépressif ou<br />

tout autre aspect de la personnalité polymorphe<br />

des fibromyalgiques nous faisaient craindre un<br />

risque de mésusage, avec comme corollaire une<br />

escalade des doses liée à l'inefficacité<br />

thérapeutique (certains malades auraient des<br />

posologies de morphine supérieures à 100 mg par<br />

jour) et une évolution inéluctable vers la<br />

dépendance physique et psychique.<br />

Tant que nous n'aurons pas une définition<br />

précise de cette maladie et de ses mécanismes,<br />

nous pensons qu'il faut bannir la morphine des<br />

traitements de la fibromyalgie.<br />

1. Perrot S, Bannwarth B, Bertin P, Javier RM,<br />

GlowinskiJ, Le Bars M, Trèves R. Utilisation de<br />

la morphine dans les douleurs rhumatologiques<br />

non cancéreuses: les recommandations de<br />

Limoges. Rev Rhum 1999; 66: 651-657<br />

Bulletin Info Numéro 21, Septembre 2002 Page 14


Bulletin Info Numéro 21, Septembre 2002 Page 15


Bulletin Info Numéro 21, Septembre 2002 Page 16


Bulletin Info Numéro 21, Septembre 2002 Page 17


Compte-ren<strong>du</strong> de la réunion <strong>du</strong> 15 Juin 2002 :<br />

Présents :<br />

Mesdames BEZANNIER Madeleine, BRAND Véronique, DANY Pascale<br />

(Magasin Biosiris à Blois), D’ARGANGUES Elisabeth (Maître Reiki),<br />

LATRON Monique et POZZO Lorette<br />

Messieurs BRAND Jean-Pierre (Animateur Nikken), BULLE Pierre,<br />

CANOY Rodolf-Karel, DE BUSSEROLLES Jean-Michel, DESCHAMPS<br />

Alain, FLEURY Marc (Magasin Bio à Blois), LECONTE Pierre et<br />

MARMION Christian (C.T.P.E.)<br />

Excusées :<br />

Mademoiselle MARTIN Sylvie,<br />

Mesdames AUVILLE, , BROSSILLON Pierrette, GRIMAL Francine, , NIGON, ROCHEREAU, SIMON<br />

et TOMMASI Catherine<br />

Messieurs BREUIL Jean-François, BEZANNIER, BROSSILLON Henri, JOUAN, LEBERT,<br />

MARMION Christian et MONCHATRE Yoan<br />

I) Déroulement :<br />

Démonstration et explication concernant les champs magnétiques<br />

II) Intervention <strong>du</strong> Président :<br />

<strong>Les</strong> résultats <strong>du</strong> colloques, au mois d’Avril sur Tours, ont été couronnés de succès au regard de sa<br />

<strong>du</strong>rée, de la multitude des questions posées et <strong>du</strong> nombre de personnes présentes.<br />

Nous avons regretté l’absence <strong>du</strong> Docteur NICOLLET pour cause de santé. Toute l ‘équipe de<br />

l’<strong>Association</strong> E.D. C.A.S. a su donner le meilleur de soi-même et, en cela, le Président Docteur Bulle<br />

Pierre, remercie très chaleureusement chacun à titre personnel et indivi<strong>du</strong>el.<br />

« Notre volonté est de pouvoir apporter, au maximum de personne, l’aide nécessaire au regard de nos<br />

connaissances, de nos compétences et <strong>du</strong> sérieux ainsi que de la rigueur que nous sommes à même de<br />

fournir pour la santé de chacun. »<br />

III) Sujet à venir :<br />

Le Reiki, Explication et démonstration<br />

Bulletin Info Numéro 21, Septembre 2002 Page 18


Compte-ren<strong>du</strong> de la réunion <strong>du</strong> 2002 :<br />

Présents :<br />

Mesdames AUBERT Colette (Reiki), BROSSILLON Pierrette (Fibromyalgique), CHEMINOT Sylvie<br />

(Fibromyalgique), D’ARGANGUES Elisabeth, LATRON Monique et PONTE Annick (Fibromyalgique)<br />

Messieurs BULLE Pierre, CANOY Rodolf-Karel, DE BUSSEROLLES Jean-Michel, DESCHAMPS<br />

Alain, GHEHO Daniel et LECONTE Pierre<br />

Excusées :<br />

Mesdames BEZANNIER Madeleine, BERGER Danielle, LAUDIER et POZZO Lorette<br />

Messieurs BEZANNIER, MARMION Christian et MONCHATRE Yoann<br />

I) Déroulement sur le thème <strong>du</strong> Reiki (Article sur un prochain Bulletin Info) :<br />

Le traitement est le même quelque soit la maladie de base. La technique est une méthode de<br />

régénération selon la position des mains. Il n’y a pas de massage. Le ressentit n’est pas forcément identique<br />

de l’agissant vers l’inactif. Ce n’est pas <strong>du</strong> Chakras(Référence Bulletin Info N°19) mais une énergie<br />

externe transposée vers l’inactif. On a tous en nous le Reiki mais tous n’ont pas la capacité de le<br />

retransmettre. Captation implique retransmission permettant, ainsi, la régénération de l’agissant en même<br />

temps.<br />

La transmission se fait oralement. Chaque séance <strong>du</strong>re entre une heure et une heure trente minutes. Nous<br />

sommes allongés sur la table accompagné par une musique « relaxante ». Toujours les mêmes points et<br />

mêmes positions (13 à 14 points). Pas besoin d’être malade pour pratiquer le Reiki. On peut s’auto-traiter.<br />

II) Informations :<br />

<strong>Les</strong> réunions ont lieu le troisième mercredi <strong>du</strong> mois (sauf en Juillet et Août) à 20h30 :<br />

Salle Sportive et Culturelle de Naveil, Rue <strong>du</strong> Stade, Salle de Réunions des <strong>Association</strong>s<br />

A 200 mètres, par la Rue des Venages, derrière la Mairie de Naveil.<br />

* Le 18 Septembre 2002 : Invitation de Mr PLOUGONVEN (S.L.T)<br />

* Le 16 Octobre 2002 : Nutrithérapie par Mme RIBUS et Mr ANTOINE<br />

* Le 20 Novembre 2002 : Traitement de la douleur<br />

* Le 18 Décembre 2002 : Assemblée Générale<br />

* Le 15 Janvier 2003 : Sujet à déterminer<br />

* Le 19 Février 2003 : Sujet à déterminer<br />

Remerciements à la Mairie de Naveil<br />

————————————————————————————————<br />

Si vous le souhaitez, vous pouvez adhérer à l'<strong>Association</strong> E.D. C.A.S<br />

Adhésion 2003<br />

Coupon à donner ou à retourner au 21 Rue Paul Cézanne 41100 NAVEIL<br />

Nom et Prénom : Fonction :<br />

Adresse :<br />

Montant (minimum 40 Euros) : ,00 Euros Par chèque En espèces Mandat-Lettre<br />

Bulletin Info Numéro 21, Septembre 2002 Page 19


Pour contacter Monsieur DERYCKE Éric, Micro Kinésithérapeute à Tours :<br />

100 Rue Giraudeau 37000 TOURS<br />

Pour contacter Madame LATRON Monique:<br />

M.LATRON@wanadoo.fr<br />

Pour contacter l’<strong>Association</strong> pour le Développement de l’Hypnose :<br />

15 Avenue <strong>du</strong> Maine<br />

37110 CHÂTEAU-RENAULT<br />

<strong>Les</strong> membres <strong>du</strong> bureau E.D. C.A.S. :<br />

Président :<br />

Docteur Pierre BULLE (Médecin Généraliste, Représentant International de l’<strong>Association</strong>)<br />

Communication :<br />

Rodolf-Karel CANOY (Expert Psychologue, Psychothérapeute, Psychologue <strong>du</strong> travail)<br />

Docteur NICOLLET (Expert International)<br />

Aide à la communication :<br />

Francine GRIMAL<br />

Organisateur Régional :<br />

Madeleine BEZANNIER et Pierre LECONTE (Délégués <strong>du</strong> département 41)<br />

Danielle BERGER et Monique LATRON (Déléguées <strong>du</strong> département 37)<br />

Art thérapeute :<br />

Lorette POZZO<br />

Kinésithérapeute :<br />

Jean-Michel DE BUSSEROLLES<br />

Micro Kinésithérapeute :<br />

Éric DERYCKE<br />

Chant thérapeute et Fibromyalgique :<br />

Alain DESCHAMPS<br />

Fibromyalgique :<br />

Pierrette BROSSILLON<br />

Autres membres :<br />

Yves TRICOTET<br />

Josiane PITAUD<br />

Françoise BATAILLEAU<br />

A la recherche de<br />

l’information<br />

Bulletin Info Numéro 21, Septembre 2002 Page 20

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!