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N I C O L A S C H E V A L I E R
École de Chaillot
Formation des Architectes et Urbanistes de l’État. Promotion 18
Projet de Fin d’Étude
Projet de Cité internationale
de la tapisserie et de l’art tissé à Aubusson.
___________________________________
Quel(s) projet(s) pour quel(s) territoire(s).
À Paris, le 10 juin 2012.
La Cité de la tapisserie en belvédère sur la Ville d’Aubusson. Doc. Cité de la tapisserie
Ce travail n'engage que son auteur. Ni l’École des Ponts, ni l’École de Chaillot, ni
le directeur de PFE ne peuvent être tenus pour responsables de son contenu.
Nicolas Chevalier- PFE – AUE Promotion 18 1

Bordereau d’identification
AUteur CHEVALIER (Nicolas)
PROmotion 2011-2012
TItre
DIRecteur
DP
SOurce
Résumé
DL (descripteurs)
GEOgraphie
La Cité de la tapisserie et de l’art tissé à Aubusson : quel(s)
projet(s) pour quel(s) territoire(s).
MELON Benoit
Juin 2012
Langue FRE
Champs-sur-Marne, École de Chaillot, École des Ponts,
Formation des AUE, année 2011-2012, 47 pages.
Le projet de « Cité de la tapisserie et de l’art tissé à
Aubusson » est porté par de nombreux acteurs, que ce soit
au niveau de l’État ou au niveau des collectivités locales
régionales, départementales, communales. Principal artisan
de ce projet, le syndicat mixte de la Cité de la tapisserie
œuvre activement au projet, qui entre aujourd’hui dans sa
phase opérationnelle (le concours d’architecture a été lancé
en mars 2012). La labellisation de la tapisserie comme
patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, en 2009, fut
le facteur décisif du lancement du projet.
Ce Projet de Fin d’Étude montre comment les outils de
plannification et les outils opérationnels peuvent conduire
les acteurs locaux à accompagner le projet pour générer
une dynamique de développement sur l’ensemble des
territoires et des secteurs économiques concernés.
UNESCO, tapisserie, projets de territoires.
FRANCE – LIMOUSIN – CREUSE – AUBUSSON –
FELLETIN
Nicolas Chevalier- PFE – AUE Promotion 18 2

Projet de Cité Internationale de la tapisserie et de l’art tissé ;
quel(s) projet(s) pour quel(s) territoire(s)
Note préliminaire
Le projet de “Cité internationale de la tapisserie et de l’art tissé” est situé à Aubusson, dans
le département de la Creuse. Un concours d’architecture a été lancé en mars 2012, la
livraison de la Cité étant prévue en 2014-2015.
La tapisserie est classée au “Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité” par l’Unesco
depuis le 29 septembre 2009.
Aubusson voudrait faire de cette labellisation un signe fort pour accompagner la
création de la “Cité internationale de la tapisserie et de l’art tissé” et, au-delà du
projet lui-même, être l’occasion d’une redynamisation de la ville et de son territoire.
Le présent document constitue un Projet de Fin d’Étude (PFE) réalisé dans le cadre de la
formation des Architectes Urbanistes de l’État, 18ème promotion. Le document développe
une problématique de territoire(s), les enjeux de projet(s) et expose les solutions pouvant
être proposées.
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Projet de Cité Internationale de la tapisserie et de l’art tissé à Aubusson ;
quel(s) projet(s) pour quel(s) territoire(s)
Sommaire
I Le contexte de territoire
I-1 Le département de la Creuse……………………………………………………….….6
I-2 Les grandes orientations régionales……………………………………………….…..9
I-3 La ville d’Aubusson…………………………………………………………………12
I-4 Le contexte économique……………………………………………………………..17
I-5 La tapisserie / un emblème / une évolution………………………………………….20
II Le projet
II-1 La Cité internationale de la tapisserie et de l’art tissé………………………………23
II-2 La Cité, outil fédérateur ? ………………………………………..............................30
III Enjeux / Propositions
III-1 Enjeux et objectifs…………………………………………………………………39
III-2 Le rôle de l’Architecte Urbaniste de l’État………………………………………...40
III-3 Propositions………………………………………………………………………...41
*Conclusion………………………………………………………………………............43
*Bibliographie……………………………………………………………………………45
*Lettres administratives………………………………………………………………46-47
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I Le contexte de territoire
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Fig. Région Limousin. La Creuse. Aubusson.
Michelin 2012. Carte 721 et carte IGN.
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I-1 Le département de la Creuse
En région Limousin, la Creuse est un département de 124000 habitants, à dominante agricole,
situé aux contreforts du Massif Central et territoire de transition -l’ancienne province de la
Marche- entre le Bourbonnais et le Berry au nord et l’Auvergne au sud-est.
Le Comté de la Marche nait au X° siècle. D’abord rattaché à la couronne d’Angleterre puis à
la France entre le XII° et le XIV° siècle. Dans une société féodale, quelques abbayes
prospèrent ainsi que les ordres religieux militaires, templiers ou hospitaliers.
Le département de la Creuse est institué en janvier 1790.
Fig. Creuse physique. IGN.
Sur une terre ingrate, la migration
saisonnière est importante ; la Creuse
perd la moitié de ses habitants entre 1850
et 1950. A la fin du XIX° siècle en
particulier, les maçons Creusois exportent
leur savoir-faire sur les grands chantiers
du Second Empire à Paris, Bordeaux,
Lyon.
La révolution industrielle n’apportera pas
de changements fondamentaux sur un
territoire rural et agricole. L’arrivée du
chemin de fer représente une ouverture au
reste du pays mais accentue l’exode rural.
La guerre de 14-18 opère une nouvelle
saignée dans la population paysanne et la
forêt gagnera sur de nombreuses terres
inexploitées.
Sur un territoire qui reste relativement enclavé, les bourgs, hameaux et fermes isolées
ponctuent un paysage de forêts et de prairies d’élevage.
Les villes de Guéret, La Souterraine, Aubusson, Bourganeuf sont des bassins de vie
importants, autonomes, qui disposent de services et d’équipements de bonne qualité.
Les Creusois travaillent activement à un développement local orienté sur les PME-PMI et
s’ouvrent au territoire national et international par de multiples initiatives des collectivités et
associations.
Le “tourisme vert” représente un axe de développement important, quand l’enclavement peut
être synonyme de calme et de repos : “La Creuse est encore un secret pour tout le monde….
le pays vert et bleu….offrez vous un jardin”.
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Fig. Tourisme et patrimoine. Atlas de la Creuse. 2006.
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I-2 Les grandes orientations d’aménagement de la région Limousin
PASE Limousin 2011-2013
Le Projet d’Action Stratégique de l’État en Limousin trace les grandes lignes des orientations
souhaitées pour la région ;
-faire du Limousin un territoire de croissance et valoriser l’excellence territoriale
-développer l’attractivité et la cohérence de tous les territoires au service du Limousin
-armer les territoires pour une croissance vigoureuse mais soutenable
-améliorer la qualité du service public et optimiser les dépenses.
Le Schéma Régional d’Aménagement et de Développement Durable du Territoire
(SRADDT) est élaboré par la région à partir de l’année 2007. : “Quel Limousin en 2027 ?” en
cohérence avec le Projet d’Action Stratégique de l’Etat.
La Charte qui s’en suit est établie en 2009 et repose sur trois défis que la région souhaite
anticiper :
-défi démographique : accompagner et amplifier un regain démographique par le
développement de l’offre d’accueil, la lutte contre l’étalement urbain etc…
-défi climatique et énergétique : développement des éco-activités, économies d’énergie des
bâtiments, adaptation de la politique des transports etc…
-défi de l’ouverture et de la mondialisation : favoriser l’accès aux marchés, achever les
liaisons externes, se connecter aux réseaux européens etc….
Le volet transport ou Schéma Régional des Infrastructures et des Transports- ( SRIT) du
SRADDT est un élément important du document pour “l’ouverture et le désenclavement de
nos territoires par la connexion aux réseaux nationaux et européens”.
Guéret
Fig. Flux potentiels forts, moyens, faibles. SRIT.
En 2012, le territoire de la
Creuse reste relativement
enclavé.
Un schéma du SRIT montre
par exemple les “lignes de
désirs” des grandes
agglomérations limitrophes,
Limoges et Clermont-
Ferrand en particulier.
La Creuse reste
sensiblement à l’écart des
grandes zones d’influence
de ces métropoles régionales
(capitales régionales).
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La question des transports collectifs ou individuels reste une préoccupation majeure de
territoires. Les grandes dessertes régionales et inter-régionales en Limousin montrent une
certaine disparité des liaisons au sein d’une même region et on retiendra pour la partie qui
nous concerne quelques grandes lignes de l’analyse :
Transports aériens.
On notera les liaisons importantes développées
depuis quelques années avec la Grande-Bretagne.
L’aéroport de Limoges-Bellegarde reste une plateforme
aéroportuaire importante pour la desserte de
la région (Aubusson est à 90km de Limoges par la
RD 94-1h30 de trajet).
Desserte routière
La liaison Limoges-LaSouterraine-Gueret-
Montluçon est une voie essentielle de desserte estouest
(autoroute A20 et RN 145 à 2x2voies) mais
qui privilégie le nord du département de la Creuse.
Cette liaison transversale fait partie de la Route
Centre Europe Atlantique (RCEA) destinée à
désenclaver l’est de l’europe.
Enfin, pour le territoire sud-creusois qui nous
intéresse, la fréquentation sur la RD 941 est en
baisse importante du fait du développement de la liaison nord citée plus haut et du
développement de l’autoroute A89 au sud (liaison Brive-Tulle- Clermont).
Dans le cadre du désenclavement des territoires, à l’horizon 2027, l’une des grandes
orientations en terme de transport est effectivement pour le territoire sud-est creusois de
développer la liaison nord-sud via Aubusson.
Aubusson
Fig. Carte des transports aériens. Fréquentation des grands axes routiers régionaux. Valorisation de l’axe
“structurant” nord-sud passant par Aubusson. SRIT
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Transports Express Régionaux et dessertes locales
Trois lignes TER fonctionnent sur le département : Felletin-Bourganeuf-Limoges, Felletin-
Ussel, Felletin-Montluçon.
La région a souhaité développer des pôles d’échanges intermodaux sur l’ensemble du
territoire (réunir en un seul endroit l’ensemble des réseaux de transports régionaux,
départementaux, urbains). C’est le cas à Aubusson depuis 2005 avec la réalisation d’une
plate-forme intermodale à proximité du centre ville.
Par ailleurs, le département de la Creuse via le conseil général à développé une offre de 21
lignes régulières de cars, destinées aux scolaires en particulier mais ouvertes à tous publics, et
un dispositif de transport à la demande (TAD) disponible actuellement sur 13 communes.
Fig. Maillage des transports régionaux et départementaux.
Conseil Régional du Limousin. Conseil Général de la Creuse.
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I-3 La ville d’Aubusson. Morphologie du site. Histoire et développement
Aubusson est la sous-préfecture de la Creuse et la 3° ville du département avec 4150
habitants, après Guéret la préfecture 15071 habitants et La Souterraine 5435 habitants.
En terme de population, Guéret est comparable aux villes de Château-Thierry,
Bayeux, Saran, Pont-a-Mousson, Verneuil-sur-Seine, Longwy, Berck, Cesson
Sévigné, Moissy-Cramayel, Lognes, Avon, Fos sur Mer etc….
Aubusson est comparable à Jarnac, Marolle en Hurepoix, La Tremblade, Craon,
Charmes, Desertine etc…
La ville d’Aubusson est installée dans une configuration géo-morphologique très particulière,
au carrefour de 5 vallées : la rivière La Creuse du sud-est au nord-ouest, et les ruisseaux
Léonardet au sud, la Beauze à l’ouest, la Queuille et le Fôt au nord-est.
Une occupation humaine très ancienne est avérée dès la préhistoire sur le plateau des Châtres
et se développe en particulier sur le plateau de Marchedieu aux époques gauloise puis galloromaine,
et sur le Chapitre, éperon défensif qui domine le site à plus de 45m au dessus de la
rivière la Creuse.
Le vicomté de la Marche apparaît vers la fin du X° siècle et un premier donjon est érigé sur
l’éperon du Chapitre par les Vicomtes d’Aubusson au XI° siècle. Un château est érigé au
XIV° siécle et démoli au XVII° siècle.
Plateau de
Chassagne
Plateau
des Châtres
La Beauze
La Creuse
Plateau
de Buiges
Chapitre
Fig. Configuration morphologique du site.
D’après Plan d’Aménagement et de Développement Durable. 2006.
L. Chaigneau, géomètre expert. Anne Duthilleul arch. DPLG
Le Fôt
La Queuille
Plateau
de Marchedieu
Le Léonardet
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N
Plateau du
Mont

La ville médiévale, le quartier dit “La Ville”, se développe sur la rive droite de la Creuse, au
nord de la colline du Chapitre et de part et d’autre du ruisseau qui forme la jonction de la
Queuille et du Fôt.
La rue Vieille constitue alors, à partir du XI° siècle, l’artère principale du bourg.
Les quartiers qui forment la ville moderne actuelle s’urbanisent progressivement avec le
développement économique ; le quartier des Tanneurs aux XII°/XIII° siècles, la Terrade au
XIV° siècle plus particulièrement avec le début de l’expansion de la tapisserie.
Jusqu’au XVIII° siècle, la cité reste plus spécifiquement enchâssée au nord et au sud de la
colline du Chapitre, cependant qu’à la fin du XVIII°, le “ruisseau de la ville” est couvert et
devient la “rue Grande”, qui devient la principale artère de la cité au détriment de la rue
Vieille.
La route Limoges-Clermont passe par La Terrade et la rue Grande.
La Terrade
Limoges
Vaveix
Rue Vieille
Rue Grande
St Jean
Fig. Plan cadastral de 1812.
ZPPAUP. Rapport de présentation. C. Guiorgadzé. Arch.
Le Quartier de La Ville au nord de la colline du Chapitre.
La Ville
Le Chapitre
St Nicolas
Les Tanneurs
Le champ de foire
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Clermont

Les quartiers Vaveix, les Méris, Le champ de foire, St Nicolas au nord-est et le quartier St
Jean sur la rive gauche de la Creuse se développent au XIX° avec l’essor industriel de la
tapisserie.
Après la seconde guerre mondiale entre 1950 et 1974 ce sont les quartiers du développement
moderne de la ville, La Côte du Mont, Quartier République, Quartier de la Beauze, La côte
Verte, Chabassière et enfin au sud-est le quartier Reyberette avec lotissements et surfaces
commerciales.
Dans les années 1970, la traversée d’Aubusson s’effectue toujours par le centre-ville, rue
Grande, avec un feu alterné. Compte tenu des difficultés de plus en plus importantes de
circulation, un nouveau pont est construit –le pont de Juillet- et la RN141 (qui sera déclassée
en RD 941) longe désormais la rive gauche de la Creuse.
La Terrade
La Ville
Pont de Juillet
Fig. Plan d’Aubusson. IGN Geoportail.2012 et vue aérienne depuis le sud-ouest.
RD941
Limoges-Clermont
Quartier St Jean
Nicolas Chevalier- PFE – AUE Promotion 18 14

La perception de la ville / Aubusson la ville médiévale ?
Les entrées de ville sont sur la RD941, à l’est depuis Clermont-Ferrand le long de la rivière
La Creuse et à l’ouest depuis Limoges sur les hauteurs du plateau de La Chassagne.
C’est le quartier St Jean que l’on perçoit en premier, quartier de Faubourg puis quartier du
développement industriel de la tapisserie au XIX° dont il reste quelques éléments
architecturaux significatifs.
Architectures et épannelages hétéroclites sur la rive gauche de la Creuse, la perception de la
ville ancienne sur la rive droite n’est que très partielle. Il faut s’aventurer, “se perdre” pour
commencer à percevoir ce qui fait le caractère d’Aubusson.
Fig. Maisons XV°/XVI° et tours d’escalier.
Quartier de La Ville.
Fig. Maisons et immeubles XIX°.
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La Creuse en aval Le “Pont Neuf” sur La Creuse Quartier La Ville
Ruelle en centre ville Le Chapitre Pont de la Terrade
L’Hôtel de Ville Parking “Phillips”. Quartier Vaveix
Ancienne manufacture Braquenié
Rue Vieille. La Maison du Tapissier
Fig. Aubusson carte postale de la Creuse.
Vue depuis le quartier de La Terrade
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I-4 Le contexte économique, emploi, habitat, tourisme
Quelques données essentielles sur l’évolution et la structure de la population, de l’emploi, de la
typologie de l’habitat, de l’artisanat et des activités commerciales ou industrielle de la ville
d’Aubusson montrent une situation de relative stagnation.
Population
On retiendra en particulier la baisse constante de la population depuis le début du XX° siècle ;
le nombre d’habitants en 1911 est à son plus haut niveau (7200 habitants), la baisse est ensuite
signigicative jusqu’à la fin des années 1960 (5900 habitants en 1968), une légère augmentation
en 1975 (6200 habitants), et une baisse de nouveau jusqu’en 2008 (4150 habitants).
date 1851 1881 1896 1911 1921 1936 1946 1962 1975 1990 1999 2008
habts 5666 6782 6671 7211 6485 5830 5512 5669 6227 5097 4662 4150
On note qu’entre les deux
recensements de 1990/1999, la ville
de Guéret perds 0.40% de sa
population par an, La Souterraine
0.20 % et Aubusson pour cette
même période 0,90%.
Outre la baisse du nombre
d’habitants, on note un
vieillissement significatif de la
population .
Les ménages
En 1999, la commune d’Aubusson
comptait 2140 ménages composés
dans leurs grande majorité de
ménages de 1 personne (41,3%) ou 2
personnes (25,8%). Le nombre de
ménages baisse à 2088 en 2008 avec
une structure relativement
équivalente mais avec une
augmentation des ménages d’une
personne (49,6%).
Cette répartition est sensiblement
équivalente dans l’ensemble des
villes creusoises.
Le parc de logement
Le parc de logement à Aubusson est constitué de maisons individuelles pour 48.9%,
d’appartements pour 46.4%. C’est un parc essentiellement composé de bâtiments anciens (73%
avant 1960)
Avant 1871 745 34 %
1871 – 1914 490 22.4 %
1915 – 1943 165 7.5 %
1949 – 1961 190 8.7 %
1962 – 1967 250 11.4 %
1968 – 1974 283 10.4 %
1975 – 1981 259 9.5 %
1982 et après 226 8.3 %
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Evolution du parc de logement 1968/2008
Emploi
On note une relative stabilité du nombre d’emplois dans la dernière décennie mais avec une
répartition différente selon les catégories socio-professionnelles.
L’activité agricole
Dans un département à dominante agricole, la commune accueillait pour l’année 2000 encore
seize exploitations (15 en 1988), essentiellement pour l’élevage bovins (un peu plus de 1100
têtes en 2000 pour 825 en 1988). La superficie est en légère augmentation entre 1988 et 2000
(646ha / 714ha).
Commerces
Les commerces sont répartis dans la ville de manière homogène, avec une concentration plus
significative dans le centre-ville, rue Vieille et rue Grande. C’est le coeur commercial
d’Aubusson.
Outre bureau de poste et librairie, on dénombre plusieurs garages, épiceries, boulangeries,
boucheries, drogueries, quincailleries, salons de coiffure, cafés et bureaux de tabac, restaurants.
L’offre de soins est importante avec plusieurs dentistes, infirmiers, médecins, pharmacies.
Deux zones d’activités principales sont implantées à Aubusson ; sur la route de Felletin le
Centre commercial de la Reyberette et à partir de 1975 la Zone d’activité du Mont qui regroupe
quelques grandes enseignes de bricolage, jardinerie, concessions automobiles.
Industries
En 2012, le nombre d’entreprises dans le secteur industriel est de 30 et de 23 dans le secteur de
la construction. ; Atelier tôlerie du Limousin, Fonderie Fraisse, Société Creusoise de matériaux,
Transports travaux-publics Marchois etc…
Les activités industrielles ont cependant peu évolué depuis 20 ans. On notera en particulier la
fermeture de l’entreprise Phillips en 1988 avec la perte de 300 emplois.
Nicolas Chevalier- PFE – AUE Promotion 18 18

Artisanat
De nombreux ateliers perpétuent l’art de la tapisserie. On dénombre une quinzaine d’artisans en
activité, créations contemporaines ou copies d’anciens, production de cartons, tapis etc…
Les ateliers et galeries les plus importants sont répartis entre Aubusson et Felletin (Atelier A2,
atelier Duché, atelier B. Battu, Espace contemporain, Espace tapisserie, galerie d’Art Sebenne-
Alino, atelier P. Guillot, Manufacture Four, Manufacture St Jean, atelier P. Legoueix, atelier
Pinton, atelier C. Chiron, etc…).
Le syndicat des lissiers estime à environ une centaine le nombre d’emplois actuellement liés au
secteur de la tapisserie à Aubusson et Felletin.
Équipements
La ville dispose d’équipements de qualité ; équipements scolaires, sportifs, services hospitaliers
etc…
Tourisme
Selon l’Insee en 2012, trois hôtels de catégorie 2* et 1 hôtel de catéorie 3* proposent
respectivement 59 et 21 chambres soit un total de 80 chambres.
Il existe 1 terrain de camping de 2* de 90 emplacements.
On dénombre 4 à 5 chambres d’hôtes dans la ville elle-même ou aux environs (10km).
Musée du carton
de tapisserie
Ecole Nationale des
Arts Décoratifs
(ENAD). Future
Cité internationale
de la tapisserie
Maison du
tapissier (Office
de tourisme)
Manufacture
St-Jean
Expositions
estivales à
l’Hôtel de Ville
Fig. Les principaux sites de la tapisserie à Aubusson Ateliers et galeries
Centre Jean
Lurçat. Musée
Départemental de
la tapisserie.
Collection
Fougerol
Nicolas Chevalier- PFE – AUE Promotion 18 19

I-5 La tapisserie. Un emblème. Une évolution
Le projet de Cité de la tapisserie et de l’art tissé s’inscrit dans l’histoire de la tapisserie et
dans l’histoire de la ville d’Aubusson autour de ce savoir-faire.
L’origine de la tapisserie à Aubusson est obscure. Certains auteurs attribuent son origine à des
tanneurs, tapissiers et teinturiers sarrasins qui se seraient installés sur les bords de la Creuse
après leur défaite à Poitiers en 732. L’importance des élevages de moutons et la qualité acide
de l’eau, idéale pour dégraisser la laine et alimenter les teintures, auraient ensuite incité des
tapissiers flamands à venir s’installer sur les bords de la Creuse.
Les premières mentions fiables sont des actes notariés de 1457 et 1473 mentionnant la présence
de tapissiers à Felletin. L’histoire de cette production de basse-lisse semble se rattacher au
développement de plusieurs activités artisanales dans le Massif Central (coutellerie, papeterie,
armurerie, soierie et un peu plus tard dentelle). Des productions d’abord domestiques se
spécialisent, se perfectionnent et s’intègrent à un commerce d’exportation.
Fig. “Aristoloches” au XVI° siècle.
Fig. “Verdures” au XVII°.
XVI° siècle.
Les tapissiers locaux s’approprient les genres à la
mode produits à Arras ou en Flandres. Apparaissent
alors des tapisseries à décor de végétaux et
d’animaux. Tout un bestiaire fantastique ou
exotique peuple ces étonnantes tapisseries, dont le
plus important ensemble, tissé vers 1586, est
conservé au château de la Trémolière à Anglard-de-
Salers dans le Cantal.
XVII° siècle.
À partir de 1601, suite à un édit royal d’Henri IV
limitant les importations de tapisseries des Flandres,
la production marchoise se développe fortement à
Aubusson, Felletin, Bellegarde.
En 1665, Colbert accorde le statut de manufacture
royale aux ateliers d’Aubusson. Ce ne sont pas de
grands établissements mais de très nombreux
ateliers dispersés dans le quartier de la Terrade,
véritable place forte de la tapisserie,.
Deuxième grand centre de production de la
tapisserie marchoise, Felletin obtient le statut de
manufacture royale en 1689. La concurrence et la
rivalité ont été rudes entre les deux villes et de là
naîtra une différenciation règlementée des lisières,
bleues pour Aubusson, brunes pour Felletin.
Beaucoup de lissiers aubussonnais ont embrassé la religion réformée et la révocation de l’Édit
de Nantes occasionne le départ de plusieurs centaines d’entre eux. Pour Aubusson, c’est un
traumatisme qui ne sera jugulé que durant les années 1730.
XVIII° siècle.
La production de tapisserie s’appuie sur l’adaptation de grands modèles des manufactures des
Gobelins ou de Beauvais.
Nicolas Chevalier- PFE – AUE Promotion 18 20

XIX° siècle.
Le XIXe siècle est marqué par l’émergence de grandes manufactures, dirigées par des
capitaines d’industrie, et présentant leurs plus belles réalisations aux expositions des produits
de l’industrie puis aux expositions universelles.
La production de tapis se développe également. Des tapisseries d’usages variés sont produites
mais leur décor n’a généralement que peu d’inventivité. La tapisserie murale devient plus rare,
sans pour autant disparaître totalement.
La création de l’École nationale des Arts décoratifs en 1884 marque un nouvel essor, avec des
recherches de décors adaptés au goût de l’époque. Les directeurs se succèdent et des
expérimentations décoratives et techniques intéressantes sont menées.
“Aubusson” Carton de Marcel Gromaire.1942.
Fig. Le chant du monde. Jean Lurçat.
XX° siècle.
Dès les années 1920 une nouvelle écriture
technique est démarrée ; limitation des couleurs et
codification, premiers cartons “chiffrés”, prémices
d’un renouveau qui sera réaffirmé par Jean Lurçat
à partir de 1937. Plusieurs projets d’artistes seront
tissés à Aubusson entre les 2 guerres : cartons de
Rouault, Miro, Dufy, Matisse, Braque, Picasso
etc…
Jean Lurçat, peintre et cartonnier est considéré
comme le maître de la tapisserie contemporaine. Il
tisse ses premières oeuvres à Aubusson en 1933 et
réalise entre 1956 et 1965 l’une de ses oeuvres
majeures, “ Le chant du monde”.
Aujourd’hui, la tapisserie d’Aubusson connaît un
nouvel essor en renouant avec la création
contemporaine.
La commande publique de l’État (80.000€ en
moyenne chaque année) ou des initiatives privées
permettent d’importants tissages confiés à des
artistes comme Robert Combas, Hervé Di Rosa,
Fabrice Hyber ou Gérard Garouste.
Depuis 2010, l’appel à projets du Fond régional
pour la création de tapisseries contemporaines avec
la Cité internationale de la tapisserie permet
chaque année au musée de sélectionner, acquérir et
faire tisser trois œuvres contemporaines parmi des
centaines de propositions artistiques.
“Peau de licorne” N. Buffe
Premier “Grand Prix de la Cité de la tapisserie”. 2011.
Nicolas Chevalier- PFE – AUE Promotion 18 21

II. Cité Internationale de la tapisserie et de l’art tissé. Histoire d’un projet
Nicolas Chevalier- PFE – AUE Promotion 18 22

II-1 Cité Internationale de la tapisserie et de l’art tissé.
La Cité de la tapisserie et de l’art tissé est destinée à remplacer le musée actuel. C’est un
projet qui veut rassembler- plus qu’un “simple” musée- tout ce que représente la tapisserie en
terme de technique notamment.
Le premier musée est ouvert en 1885, complémentaire à l’École Nationale des Arts
Décoratifs (ENAD) ouverte en 1884. Faute de gestion, le bâtiment est démoli en 1937.
Le musée départemental de la tapisserie est créé en 1981 à l’initiative du Conseil Général.
Outre le musée, le Centre Jean Lurçat accueille le “café musique” en 1990 et une scène
nationale en 1991.
Un projet d’agrandissement du musée est étudié en 2003 puis abandonné en 2006.
Fig. En haut le Musée départemental de la tapisserie. Centre Jean Lurçat.
En bas le projet d’extension du musée de 2006. DeSO architectes.
Nicolas Chevalier- PFE – AUE Promotion 18 23

Après l’abandon du dossier d’extension en 2006, c’est de nouveau le Conseil Général de la
Creuse qui poursuivra l’idée de la nécessité d’une évolution du site du musée. ; de 40.000
visiteurs par an à son ouverture, le musée n’accueille plus aujourd’hui que 20.000 visiteurs…
En cause le manque de lisibilité des actions portées par le musée, pas ou peu de
développement des collections, pas de centre de documentation etc…
Le Projet Scientifique et Culturel
Entre 2007 et 2009, de nombreuses actions sont entreprises, en particulier sur une redéfinition
plus large des missions du musée ; le Projet Scientifique et Culturel s’attache à développer
l’ensemble des actions à redéployer, depuis la nécessité d’un réel inventaire des collections et
leur mise en réseau jusqu’à l’ouverture à un public plus large, chercheurs, initiation à la
technique de la tapisserie auprès des scolaires etc…
Le classement UNESCO
L’idée d’une “Cité internationale de la tapisserie et de l’art tissé” est relancée très activement
depuis 2009 après le classement de l’art de la tapisserie au patrimoine culturel immatériel de
l’Unesco. Un syndicat mixte est créé cette même année. Le syndicat est composé du Conseil
Régional du Limousin, du Conseil Général de la Creuse, de la Communauté de Communes
d’Aubusson-Felletin et se verra confier la direction du musée actuel en 2011.
Une nouvelle formation de lissiers
En 2010, le GRETA Creuse (Groupements d’Etablissements Publics pour la formation) ouvre
une formation sur 2 ans d’“Assistant concepteur réalisateur et promoteur d’un art tissé” avec
une salle de l’ENAD et 12 métiers de basse-lisse dédiés à cette nouvelle formation.
La Cité de la tapisserie à l’École Nationale des Ats Décoratifs ?
Les étapes n’analyse du projet s’échelonnent rapidement, notamment autour de la
réutilisation des bâtiments de l’ancienne Ecole des Arts Décoratifs dont la fermeture est
programmée en 2011.
Une étude de faisabilité sur 4 sites
L’idée est lancée et réaffirmée d’installer la future Cité de la tapisserie dans un bâtiment
existant. Si le bâtiment de l’ENAD recueille beaucoup de suffrage, une consultation est
cependant lancée sur 3 autres sites emblématiques de la tapisserie à Aubusson : le site du
Château de Chabassière, situé sur les hauteurs du plateau de La Chassagne à l’ouest de la
ville, la manufacture Braquenié et la manufacture Sallandrouze, toutes deux datant de la
période d’expansion au XIX°.
Le bâtiment de l’ENAD sera le 4° des sites étudiés.
Les sites du Château de Chabassière et de l’ancienne manufacture Braquenié vont être
rapidement écartés, l’un parce qu’il se situe trop loin du centre ville, l’autre parce qu’il
présente des risques d’inondabilité trop importants.
Le site Sallandrouze bénéficie d’une bonne proximité avec le musée actuel mais l’état général
des structures, les problèmes de pollution du site seront jugés trop délicats à traiter dans le
cadre d’une rénovation lourde pour la future Cité de la tapisserie.
Le choix se porte sur l’ENAD
A l’issue de l’étude de faisabilité, le choix du site de l’ENAD est approuvé par délibération
du conseil syndical du syndicat mixte en avril 2011.
Le fait que le bâtiment appartienne à l’État est évidemment l’un des éléments importants du
choix dans le cadre d’une future mise à diposition des locaux sous forme d’autorisation
d’occupation temporaire (AOT).
Par ailleurs, les surfaces du programme sont cohérentes par rapport à ce que le bâtiment peut
offrir, avec des structures en bon état général.
Une partie importante des locaux est occupé, chauffée, relativement bien entretenue et
accueille déjà un certain nombre d’éléments du programme de la future Cité, en particulier un
amphithéatre, le Centre de documentation de l’ENAD avec un fond très important, enfin
l’Atelier du Mobilier National qui est installé sur le site depuis les années 1992 et emploie
25 personnes.
Nicolas Chevalier- PFE – AUE Promotion 18 24

Un certain nombre de réserves sont cependant formulées au terme de l’étude de faisabilité : la
nécessaire mise aux normes d’accessibilité et d’isolation qui nécessiteront des travaux lourds,
la déclivité du site et la complexité des niveaux d’accès, la proximité de nombreux
établissements scolaires et les difficultés que cela peut générer en terme de flux, enfin
l’absence de parkings de proximité pour les visiteurs.
Manufacture
Braquenié
ENAD
Fig. Vue aérienne depuis le sud-ouest.
Manufacture
Sallandrouze
Choix du site de l’ENAD. Le rapport à la ville.
Le choix du site pose la question du rapport à la ville ancienne mais plus largement le
problème des liaisons entre les différents sites et équipements, en particulier sur la rive
gauche de la rivière.
Les questions qui doivent être abordées sont de multiples niveaux, notamment les entrées de
ville à l’ouest et à l’est, le traitement de la rive de Creuse et les liaisons piétonnes vers la
manufacture St Jean qui accueille de nombreux visiteurs, l’accès vers le parking de la gareroutière,
l’accès à l’esplanade du Musée Jean Lurçat actuel qui accueillera pendant quelques
années encore des expositions temporaires. Enfin, le Carrefour pont Neuf / parvis de la Cité /
Place Maurice Dayras qui est un des enjeux majeurs du projet et doit former une place qui
regroupera à terme des fonctions très diverses :
-la desserte piétonne depuis la ville et la desserte VL "courante"
-la desserte spécifique liée aux périodes de déposes des enfants et collégiens des écoles
situées à proximité, desserte VL et minibus
-la desserte "dépose rapide" pour les autocars de la Cité
l’espace étant utilisé à certaines périodes de la journée comme un espace de détente / attente
(sortie des classes, attente des parents etc...).
Nicolas Chevalier- PFE – AUE Promotion 18 25

Fig. Les locaux actuels de l’ENAD réutilisés dans le cadre de la Cité de la tapisserie. L’Atelier National.
Les salles offrent une vue plongeante sur la ville. L’amphithéatre. La salle de formation.
Plan masse extrait du programme du concours d’architecture.
Fig. Le bâtiment de l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs et la Place Maurice Dayras.
Concours d’architecture. La Cité internationale de la tapisserie et de l’art tissé.
A l’issue du choix de site, la programmation pour un concours d’architecture est
rapidement lancée. La phase programme est approuvée en décembre / janvier 2011.
L’appel à candidature est lancé en février 2012, le choix des équipes et le lancement du
concours sont décidés en mars 2012 pour une remise d’une esquisse en août 2012 ( équipes
Lacaton-Vassal, Dubois et Associés, Frédéric Borel , Terreneuve).
La livraison du bâtiment est prévue pour 2014.
Programme / synthèse
Les éléments clés du programme sont rappellés ci-après : ils sont la retranscription de
l’ambition affichée du Programme Scientifique et Culturel ; au-delà d’un simple musée, un
outil de connaissance et de diffusion très large autour de la tapisserie.
*Le musée est le socle de la Cité.
Nicolas Chevalier- PFE – AUE Promotion 18 26

Exposition permanente en 3 sections -la technique universelle, les mains de la tapisserie, la
nef des tentures- mais aussi plate-forme de création contemporaine et expositions
temporaires.
*Ateliers pédagogiques
*Recherches et documentation, avec le fond de la bibliothèque de l’ancienne ENAD
*Accompagnement de professionnels
*Formation. Outre la formation de lissiers relancée sur le site depuis 2010, la possibilité
d’accueillir des étudiants en workshop ou groupes en pratique amateur.
*Réserves et conservation
*Atelier du Mobilier National, implanté sur le site depuis 1990 et qui regroupe 25 artisans.
*Amphithéatre.
*Un restaurant cafèterie/terrasse-belvédère (en gestion par un prestataire extérieur).
Financements / programmation
Le projet d’aménagement / extension de l’ENAD en Cité de la tapisserie et de l’art tissé est
réparti en 2 volets ou phases de travaux et de financements ;
-le “volet 1 / tranche 1” correspond à la restructuration du bâtiment ENAD pour 4500m2
utiles (dont 2100m2 de surface autour des modules accueil / espaces scénographiques /
réserves et ateliers / espace professionnel / documentation / formation / espaces tertiaires).
Dans cette première phase, des salles d’expositions temporaires seront conservées dans le
musée actuel jusqu’en 2015.
-le “volet 1 / tranche 2” prévue en 2015 correspond à une extension d’environ 700m2 pour
“la nef des tentures” du parcours muséographique et pour la plate-forme de création et
d’innovation.
*Le financement est aujourd’hui programmé pour la première phase c’est à dire le volet 1 /
tranche 1 pour un peu plus de 5M€, et pour l’ensemble des 2 tranches pour 7,7M€.
En octobre 2011, une demande de subvention “Massif Central” est déposée à la Préfecture du
département et au Conseil régional.
Le financement du projet est articulé autour de 3 programmes ;
*POMAC. Programme Opérationnel Massif Central.
La stratégie inter-régionale s’articule autour de 3 axes; développer l’attractivité du territoire,
inciter à la création de nouvelles richesses, accueillir de nouvelles populations.
Ce dispositif flèche des crédits européens du Fonds Européen de Développement Régional
(FEDER) vers ces équipements structurants destinés à développer la mise en valeur, le
rayonnement et la fréquentation de la zone Massif. La réussite de ce programme suppose
des actions partagées entre les sites phares afin qu’une mise en réseau efficace se
développe.
Le justificatif de la demande pour l’aspect inter-régional du projet s’articule autour de la mise
en réseau de sites détenant un patrimoine significatif correspondant au thème de la tapisserie.
Le programme POMAC-Massif Central rassemble 6 régions : Auvergne, Limousin,
Bourgogne, Midi-Pyrénnées, Rhone-Alpes, Languedoc-Roussillon.
Le budget POMAC 2007-2013 est de près de 163M€, l’Etat et les Conseils Régionaux
apportent chacun 61,2M€ -la Région Limousin10,92M€- les crédits européens du Fonds
Européens de Développement Régional -FEDER- s’élèvent eux à 40,6M€.
Le financement POMAC s’applique à l’ensemble des modules, avec en particulier la mise en
réseau Massif (“Massif de la tapisserie et des savoir-faire textiles”) pour 1.200.000,00 €.
Nicolas Chevalier- PFE – AUE Promotion 18 27

*PER. Pôle d’Excellence Rurale.
Le label de pôle d’excellence rurale est attribué au projet de Cité de la tapisserie en août
2011. L'attribution de ce label à un porteur de projet permet l’établissement de conventions
cadre entre celui-ci et le préfet de département, puis la prise des arrêtés attributifs de
subventions pour les différentes opérations d’investissement constitutives du projet.
Le financement PER pour la Cité est ciblé sur les ménagements du centre de documentation
et de l’espace professionnel (pour 929.500,00 €)
*CPER. Contrat de Projet État / Région.
Le contrat de projet s’appuie sur les orientations nationales des CPER 2007-2013 :
compétitivité et attractivité des territoires, dimension environnementale et développement
durable, cohésion sociale et territoriale.
Le financement CPER est de 2.721.727,90 €
Fig. Dossier mécénat. Le belvédère sur le toit-terrasse de la Cité.
Document Cité de la tapisserie.
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Emprise du projet
Volet 1 / tranche 2
Extension d’environ
700m2.
“Nef des tentures”
2.344.900,00€
La partie “internat” est prévue
d’être démolie en tranche 1 dès
l’été 2012.
Fig. Plan Avant Projet Sommaire joint au dossier de financement POMAC.
Répartition des montants de travaux.
Volet 1 / tranche 1
restructuration du
bâtiment ENAD
5.364.913,61€
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II-2 La Cité : outil fédérateur ?
Les acteurs qui agissent directement sur le projet de Cité ou plus largement sur le territoire.
*Art de la tapisserie inscrit
au patrimoine culturel immatériel
de l’ UNESCO
*Fonds Européens de
DEveloppement Régional
(FEDER) via le Plan Opérationnel
Massif Central
(POMAC)
*Plan d’Action Stratégique
(PASE)
*Plan Opérationnel Massif Central
(POMAC)
*Contrat de Projet État-Région
(CPER)
*Label “Musée de France”
*“Plan musée”
*Projet “numérisation”
*DRAC / STAP
Suivi du volet immobilier de
la Cité de la tapisserie
*Schéma Régional d’Aménagement
et de Développement Durable du
Territoire (SRADDT)
*Transports TER
*Plan Opérationnel Massif Central
(POMAC)
*Contrat de Projet État-Région
(CPER)
*Inventaire du patrimoine industriel
de la tapisserie
*Aide à la création contemporaine
*Transports dept.
*Direction Départementale des
Territoires (DDT) : Suivi du
volet immobilier de la Cité de la
tapisserie
*Plan Opérationnel Massif Central
(POMAC)
*Pôle d’Excellence Rurale
(PER)
*Projets urbains (piscine)
*Schéma de cohérence
rive-gauche de Creuse
*Opération Programmée
d’Amélioration de l’Habitat
(OPAH)
Syndicat mixte
*Projet Scientifique et Culturel
Cité internationale de la tapisserie
et de l’art tissé
*Pilotage du projet
*Schéma / guide touristique
*Opérations de restauration du
patrimoine bâti
*Démarche Collective
Territorialisée (DCT)
Ville d’Aubusson
*Plan Local d’Urbanisme
*Zone de Protection du Patrimoine
Architectural Urbain et Paysager
(ZPPAUP) / Aire de mise en Valeur
de l’Architecture et du Patrimoine
(AVAP)
*Projets urbains (parking Phillips)
*Office de tourisme “le fil rouge”
*Étude d’une nouvelle signalétique
Nicolas Chevalier- PFE – AUE Promotion 18 30

Le syndicat mixte de la Cité est créé en 2009 et porte le projet de Cité internationale de la
tapisserie qui s’intègre dans des réseaux, des échelles de développement, d’impact et
d’intégration de niveaux multiples, International-Europe / État / Région / Département /
Pays / Communauté de Communes / Commune.
International. Labellisation patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO / La tapisserie
d’Aubusson est présente dans le monde entier
Europe. Les fonds Européens FEDER / Itinéraires culturels tapisserie en Flandres, Grande-
Bretagne, Allemagne
État. Labellisation Musée de France / “Le Plan Musées” de 2010 / Suivi de projet DDT et
DRAC / STAP
Région. Massif-Central / Conseil Régional
Département. Conseil Général
Pays Sud-Creusois. Initiative en faveur du développement du tourisme / actions ciblées de
restauration du patrimoine bâti - Groupe d'Action Locale Sud Ouest Creuse Leader (GAL
SOCLe)
Communauté de Communes Aubusson-Felletin. Chargé de mission rive gauche de
Creuse / Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat.
Commune d’Aubusson.
International
“Redonner à la tapisserie, patrimoine de l’humanité, une visibilité planétaire”.
Adoptée en 2003, la convention de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel
immatériel a été ratifiée par la France en 2006.
Depuis le 29 septembre 2009, le classement par l’Unesco de la tapisserie d’Aubusson
comme patrimoine immatériel de l’humanité confirme au plus haut niveau la renommée
internationale d’Aubusson, son savoir-faire, sa production.
La labellisation est accordée pour 5 ans. Elle doit constituer une priorité de travail et un
objectif essentiel. Concrètement, cette préoccupation doit se retrouver dans le parcours de
visite, la programmation culturelle, l’évolution des axes de recherches, la constitution puis
numérisation d’un corpus de patrimoine culturel immatériel, la formation de lissier, la
réalisation de colloques, d’un site spécifique sur le portail web de la Cité, etc.
Europe
La tapisserie murale est une grande spécialité européenne depuis le Moyen Age : Flandres,
France, Grande-Bretagne, Italie, Allemagne, ont produit des pièces d’importances
historiques.
Pour autant, il n’existe pas aujourd’hui d’itinéraire culturel européen consacré à ce thème,
les centres de tapisserie étant bien souvent adhérents à « European Textile Network ». Si
aucun des centres européens de tapisserie n’engage la constitution d’un tel itinéraire, cela
pourrait constituer un objectif pour la Cité à partir de son ouverture.
État
*Le label Musée de France
L'appellation « musée de France » peut être accordée aux musées appartenant à l'État, à une
autre personne morale de droit public ou à une personne morale de droit privé à but non
lucratif .
Le musée constitue le socle de la Cité et de ses actions. Son appellation « Musée de
France » lui impose de respecter les critères de la loi de janvier et avril 2002, garantie de
pérennité, d’encadrement scientifique, de qualité de l’accueil des publics, de partenariats et
prêts entre institutions.
La tapisserie d’Aubusson est l’un des grands éléments du patrimoine national français. A
ce titre, le musée doit tendre à devenir le musée de référence autour de la production de
« tapisserie d’Aubusson”.
Nicolas Chevalier- PFE – AUE Promotion 18 31

*Le Plan Musée de 2010.
La Cité Internationale de la tapisserie est inscrite au Plan Musée parmi les 79 projets
répertoriés sur le territoire Français.
*Actions DRAC Direction Régionale des Affaires Culturelles et STAP Service Territorial
de l’Architecture et du Patrimoine.
DRAC et STAP sont les services déconcentrés de l’État pour mener les actions de veille et
d’accompagnement des projets des collectivités.
Pour ce qui concerne le projet de Cité de la tapisserie, la DRAC et le STAP ont été présents
tout au long des différentes étapes d’élaboration du dossier, depuis l’analyse du concours
d’extension du musée de 2006 jusqu’à la programmation de 2011 / 2012.
Région Limousin
*Massif Central
Programme Opérationnel Massif-Central (POMAC)
A l’échelle du Massif Central une série de lieux phares ont été identifiés par chaque
préfecture de Région pour concrétiser le Programme Opérationnel Massif Central
(POMAC). Aubusson a été désigné comme site phare pour la région Limousin.
Midi-Pyrénées a désigné Sorèze dans le Tarn avec le projet d’espace muséographique Dom
Robert (peintre cartonnier de tapisseries).
L’Auvergne a retenu l’ensemble abbatial de La Chaise-Dieu et son ensemble de tapisseries
d’Arras des années 1500.
Le Languedoc-Roussillon a choisit Lodève et son musée qui travaille en partenariat avec
l’Atelier National du tapis.
La Commune d’Anglards-de-Salers qui conserve la tenture du « bestiaire fantastique »
(suite de dix verdures à décor d’animaux fantastiques datée de 1586), a été intégrée à ce
dispositif.
Aubusson veut apparaître comme tête de réseau des actions communes des différents sites
sur cette thématique et plusieurs axes de travaux concrets sont proposés, en particulier la
numérisation des ressources en tapisserie de chacun des sites.
*Conseil Régional
Service de l’inventaire et du Patrimoine Culturel de la Région Limousin.
Le service de l’inventaire mène une étude approfondie sur le patrimoine lié à la tapisserie,
en particulier sur le patrimoine industriel, le plus lisible encore actuellement.
A l’origine, les ateliers sont répartis en petites unités dans l’ensemble de la ville sans que
l’on puisse attribuer une architecture particulière.
A partir du XIX° siècle, la révolution industrielle et l’apparition de sociétés de tissage vont
développer une architecture liée à la mécanisation. (en octobre 1842, plus de 700 tapissiers
et 17 teinturiers travaillent dans les ateliers). On note en particulier, la manufacture
Sallandrouze de Lamornaix puis Hamot et Hamot-St Jean, manufacture Castel-Bernaux-
Lauer puis Goubely, Teitex-Bassereau-Lunot, Sallandrouze Le Moullec, Braquenié-Deny-
Doineau, Tabard, Fougerol etc…
Les bâtiments marquent encore très fortement le paysage architectural de la ville, même
s’ils sont aujourd’hui désaffectés pour la plupart ou réutilisés pour d’autres fonctions.
*Création contemporaine
Le Syndicat mixte et la Région s’associent et créent le Prix de la Cité de la tapisserie autour
de la création de tapisseries contemporaines. 336 dossiers d’artistes ont été reçus en août
2010, 7 créateurs sélectionnés début septembre 2010. Nicolas Buffe pour “Peau de licorne”
est le premier lauréat du prix de la Cité de la tapisserie.
Un nouvel appel à projet est lancé en août 2011, “la tapisserie à l’ère du mouvement” et
trois lauréats ont été désignés en novembre 2011.
Nicolas Chevalier- PFE – AUE Promotion 18 32

Le département de la Creuse
*Direction Départementale des Territoires
La Direction Départementale des Territoires est présente comme partenaire
d’accompagnement du projet. La DDT est pour partie à l’initiative de l’étude d’un “schéma
directeur” ou “schéma de cohérence urbaine”.
*Conseil Général
Le Conseil général de la Creuse est à l’origine du Centre Culturel et Artistique Jean Lurçat,
et l’autorité territoriale responsable du musée, puis, après l’échec du projet « grand musée »
en 2006, c’est de ses services qu’est né le concept de Cité de la tapisserie.
Le Conseil général de la Creuse reste le seul propriétaire des collections du Musée, la Cité
de la tapisserie, syndicat mixte en assure la gestion quotidienne.
Porteuse de différentes actions ou services, la Cité gardera des liens privilégiés avec
plusieurs services émanant du Conseil général : conservation départementale du
patrimoine, direction de l’éducation, Archives Départementales, Agence de
Développement et de Réservation Touristique.
Dans le cadre de sa structuration touristique, le Département a défini de s’appuyer sur deux
portes d’accès touristiques : une porte nord constituée par le projet « Crozant et la vallée
des peintres », et une porte sud avec la Cité de la tapisserie à Aubusson. La question du
paysage (paysage peint / paysage tissé) est un axe de transversalité essentiel, offrant une
thématique identitaire et commune à l’ensemble du territoire départemental.
*Pôle d’excellence rurale
Le label Pôle d’Excellence Rurale est accordée en août 2011 à la Cité de la tapisserie et de
l’art tissé. L'attribution de ce label "pôle d'excellence rurale" à un porteur de projet permet
l’établissement de conventions cadre entre celui-ci et le préfet de département, puis la prise
des arrêtés attributifs de subventions pour les différentes opérations d’investissement
constitutives du projet
Le Pays sud Creusois
Le “Pays sud Creusois” est constitué des Communautés de Communes du sud du
département, Aubusson-Felletin, Bourganeuf-Royère de Vassivière, CIATE Creuse
Thaurion Gartempe, Haut Pays Marchois, qui regroupent 79 communes pour près de
30.000 habitants.
Sud-Creusois
Nicolas Chevalier- PFE – AUE Promotion 18 33

Le pays est porteur de plusieurs actions d’aide au développement à des échelles très
diverses ;
*Schéma de développement touristique du territoire Sud-Creusois (Elan développementseptembre
2010) avec l’accompagnement du projet de la Cité internationale de la
tapisserie.
*Démarche Collective Territorialisée du Pays Sud Creusois- outil de développement local
en faveur de l’artisanat, du commerce et des services.
*Le Pays Sud Creusois a mené une étude de développement du “Schéma des Services à la
Population du Pays Sud Creusois” (Ecole polythechnique de l’université de Toursseptembre
2008)
*Edition d’un guide touristique spécifique
*Actions menées en faveur de la restauration et valorisation du patrimoine bâti traditionnel
(dispositif sectorisé. Financements par la Région, le Département, les Communauté de
Communes éventuellement).
Communauté de Communes Aubusson-Felletin
La Communauté de communes Aubusson-Felletin est le troisième membre du Syndicat
mixte de la Cité internationale de la tapisserie et de l’art tissé aux côtés du Conseil général
et du Conseil régional. Elle regroupe 18 communes pour une population de 11.845
habitants.
La Communauté de Communes est en charge du Schéma Urbain Aubusson rive gauche :
Quartier St Jean : une rive gauche de la Creuse à reconquérir
La présence de plusieurs lieux potentiels de développement du projet de Cité tous en rive
gauche de la Creuse montre l’enjeu que représente cette partie de la ville, contenant en son
sein les principaux lieux de fabrications, le quartier Saint-Jean (Centre Culturel et
Artistique Jean Lurçat, anciennes usines Sallandrouze), le quartier de la Terrade, le quartier
des manufactures de la vallée de la Bauze.
L’interconnexion des différentes activités de la Cité va engendrer et modifier les pratiques
de cheminement et les flux de circulations, d’automobiles ou de piétons.
La Cité va impacter fortement sur les liaisons quotidiennes autour de l’ensemble scolaire
constitué des écoles, collège et lycée, vivant au quotidien avec ces équipements et faisant
de l’espace public environnant un véritable campus.
La Communauté de Communes et le Syndicat Mixte de la Cité étudient conjointement les
futures transformations urbaines générées par la Cité. Il est proposé de réfléchir à une
cohérence d’aménagement sur l’ensemble de la rive gauche de la Creuse.
Extrait du Cahier des charges-séminaire d’idées ENSCAF. 9 au 14 avril 2012.
”La Communauté de Communes Aubusson-Felletin a inscrit l’élaboration d’un schéma
urbain à la convention territoriale 2011-2013.
Il s’agissait alors de conduire une réflexion sur l’articulation de différents équipements
structurants de la ville, sur le quartier « rive gauche » d’Aubusson : piscine
intercommunale, projet de construction d’un cinéma (à long terme), équipements scolaires
premier et second degrés, le site d’implantation de la Cité de la Tapisserie n’étant pas
encore défini. En avril 2011, l’emplacement de la Cité Internationale de la Tapisserie et de
l’art tissé est fixé, au cœur d’Aubusson dans le site historique de l’ENSA. Ce bâtiment
soulève plusieurs interrogations : quels liens avec la ville, quelles modalités de
stationnement et circulation routière dans une zone largement caractérisée par la
fréquentation scolaire.
Dans ce cadre, la DDT a demandé la définition d’un schéma de cohérence urbaine pour le
dépôt du permis de construire de la Cité.
La Communauté de Communes et la Cité de la Tapisserie ont donc prévu de réunir les
deux problématiques en une seule étude et le comité de pilotage, réuni le 20 février
dernier, a validé le déroulement du projet en quatre phases ;
Nicolas Chevalier- PFE – AUE Promotion 18 34

1) Lancement (définition de la méthodologie, des problématiques et des attentes par le
comité de pilotage et le comité technique)
2) Expérimentation (organisation d’un séminaire d’idées faisant appel à l’École Nationale
Supérieure d’Architecture de Clermont-Ferrand)
3) Élaboration du schéma (appel à un prestataire extérieur)
4) Chiffrage de différentes options choisies par le comité de pilotage sur la base d’un
programme opérationnel.”
Fig. Périmètre élargi à l’ensemble de la ville proposé en février 2012. Doc. auteur.
Fig. Les équipements “structurants”. Les
cercles rouges figurent les établissements
scolaires. A droite le projet de piscine intercommunale.
Doc. Communauté de Communes.
Nicolas Chevalier- PFE – AUE Promotion 18 35

L’OPAH 2005 / 2010
Dans le cadre de la politique du logement et du cadre de vie, la Communauté de
Communes a mené une Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat (OPAH 2005-
2010), en articulation avec la Démarche Collective Territorialisée pour le maintien des
activités commerciales en centre-bourg.
Le bilan d’activité de juillet 2010 fait état d’un taux de réalisation de 72% sur l’ensemble
des prévisions, à savoir, entre 2005/2006 et 2009 ;
-sur un total de 172 logements aidés (111 pour propriétaires occupants / 61 pour des
propriétaires bailleurs), l’opération concerne sur Aubusson un total de 50 opérations (27
propriétaires occupants / 23 propriétaires bailleurs) pour un montant de 393.000€ soit 27%
de l’ensemble des subventions de l’Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat
(ANAH), du Conseil Général, du Conseil Régional et de la Communauté de Communes.
La ville d’Aubusson : la première cité de la tapisserie
Extrait du Projet Scientifique et Culturel :
“Structure fédératrice, la Cité constitue un point d’attraction, mais pas d’exclusivité. Tête
de réseau selon de multiples échelles, elle invite ses publics à rayonner dans la ville vers
les autres lieux du patrimoine aubussonnais et bien sûr vers les lieux d’activités
économiques, au premier rang desquels son réseau commercial.
Les lieux du patrimoine aubussonnais sont nombreux et riches : maison du tapissier, salles
d’exposition du legs Fougerol, exposition artistique estivale en Mairie, centre ancien, pont
et quartier de la Terrade, petites ruelles, escaliers reliant les ruines du chapitre et la place
de l’église aux différents quartiers de la ville basse, etc. ; pour le secteur privé :
manufacture Saint-Jean, ateliers de lissiers ouverts au public, commerces attractifs et
diversifiés (une réputation locale d’Aubusson), boutiques d’antiquités, musée du carton de
tapisserie.
La mise en place de la Cité est souhaitée avec un certain consensus. La demande des
commerçants et de la population du centre-ville est forte, gage d’une insertion réussie dans
le tissu social, économique et urbain.
La Cité, outil fédérateur, devra être à la hauteur de cette attente. La mise en place en
collaboration avec l’Office de Tourisme de circuits urbains de découverte du patrimoine
confèrera à la ville une attractivité renforcée.”
Plan Local d’Urbanisme
Elaboré en 2006. Les grandes orientations du PADD sont de renforcer l’attractivité et le
rayonnement des équipements touristiques, des commerces et des services et de conforter
l’identité et les qualités architecturales et paysagères de chaque quartier en favorisant les
liaisons douces dans la ville, les terrasses, les coteaux et les bords de rivière
La philosophie générale qui se dégage des orientations proposées est en adéquation avec la
volonté de préservation d’un environnement architectural de très grande qualité qu’il
convient cependant de faire évoluer dans le sens du maintien des populations existantes et de
l’accueil de nouveaux arrivants.
Au-delà de la qualité paysagère actuelle qu’il faut
améliorer (rive gauche de Creuse), le PADD note les
difficultés récurentes qui persistent au coeur de ville
en terme de circulation automobile. Cependant, la
question des parkings de proximité du centre est en
train d’être résolue pour partie dans le cadre de
l’aménagement du parking dit “Phillips” (esplanade
située devant l’ancienne manufacture Braquenié).
Par ailleurs, Aubusson est couvert par un Plan de
protection des Risques d’inondation
Fig. Plan PPRI partiel.
Nicolas Chevalier- PFE – AUE Promotion 18 36

Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager. ZPPAUP
Elaborée en 2009, la ZPPAUP est en cours d’étude de programmation pour le passage en
Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine (AVAP)
Le patrimoine aubussonnais est extrêmement riche et varié. Deux sites classés en 1937 autour
du Chapitre -vestige du château, église St Croix- et une partie du dénivellé de la colline du
Marchedieu.
Les édifices classés ou inscrits sont l’église St Jean, deux fontaines place général Espagne et
place de l’ancienne halle, une maison à pans de bois rue Grande, la maison dite du vieux
tapissier rue Vieille (office de tourisme), la maison dite des Vallenet, le pont de la Terrade, la
tour de l’horloge et les vestiges du château sur l’éperon du Chapitre.
La très grande qualité du site urbain autour de la rivière a justifié la création de la zone de
protection qui s’étend sur les quartiers du centre ancien, les jardins et coteaux
immédiatement en continuité, et les quartiers urbanisés au XIXe siècle également en
continuité, quartier Saint-Jean et coteau de Chabassière.
Le périmètre est divisé en quatre secteurs homogènes :
Secteur 1 : le coeur de la ville d’Aubusson, les quartiers les plus denses et les plus anciens.
Dans ce secteur se concentre tout le bâti antérieur à 1800, représentant l’architecture
traditionnelle locale ; on trouve aussi des bâtiments plus récents, mais en minorité dans le tissu
urbain. Les jardins en terrasse accompagnant le bâti ancien sont inclus.
Secteur 2 : les quartiers urbanisés entre le début du XIXe siècle et 1950. Un parcellaire moins
dense que dans le secteur 1, un bâti de qualité avec certains édifices remarquables, datant
principalement du XIXe siècle et présentant des caractères architecturaux beaucoup plus
variés.
Secteur 3 : quartiers urbanisés depuis 1950, intégrés à la zone de protection en raison de leur
situation en continuité et en co-visibilité avec le bâti ancien.
Secteur 4 : coteau de Chabassière à l’ouest de la ville, coteaux des Granges et des Buiges au
nord du centre ancien, coteau et plateau du Mont, coteau et plateau du Marchedieu, visibles
depuis le Chapitre.
Fig. Délimitation des secteurs de la ZPPAUP.
ENAD située en secteur 2 “…toute
intervention sur l’espace public doit être
conforme à un projet d’ensemble, approuvé
préalablement par l’Architecte des bâtiments
de France…”.
ENAD
Nicolas Chevalier- PFE – AUE Promotion 18 37

III Enjeux / Objectifs / Propositions
Nicolas Chevalier- PFE – AUE Promotion 18 38

III-1 Enjeux et perspectives
" Aubusson est comme Versailles, une marque connue dans le monde entier.
À cette marque doit correspondre un lieu de visite et de rayonnement ".
Frédéric Mitterand Ministre de la Culture et de la Communication.à Aubusson le 14 avril 2012.
Les ambitions d’un projet
Les ambitions culturelles, professionnelles et artistiques qui sont mises en avant par le
Programme Scientifique et Culturel et l’ensemble des acteurs locaux ont pour but
d’“Insuffler une dynamique d’économie du patrimoine sur un territoire rural fragile en
fédérant l’ensemble des acteurs économiques et touristiques et en valorisant les ressources
locales” et au delà du projet lui-même, de dynamiser l’ensemble d’une filière et par
conséquence l’ensemble de la ville elle-même….
Projet Scientifique et Culturel :
adhésion de l’ensemble des acteurs locaux
entraîne une dynamique de la filière tapisserie
entraîne l’ensemble du développement de la commune
Des acteurs engagés. Des actions diversifiées
On a vu la grande diversité des actions menées par les acteurs locaux, État et collectivités et
on ne peut que souligner l’engagement et la motivation de toutes les équipes en place.
Cependant; certains aspects ne sont pas abordés ou ne sont étudiés que
partiellement, d’autres actions sont réalisées en “doublon”.
*Sur l’aspect urbanistique et en particulier après le choix du site de l’ENAD, le rapport à la
ville est posé à postériori et on peut s’interroger sur l’enchainement de la programmation qui
a d’abord choisi le site de la Cité avant d’étudier une logique urbaine d’ensemble.
Le programme du concours d’architecture est très précis quant aux aménagements prévus de
la Cité elle-même mais le rapport à la ville n’est pas abordé.
Il existe de fait une vraie problématique liée à la rive gauche de la Creuse : la
question reste cependant posée à l’échelle d’un plus grand territoire.
*Sur l’aspect touristique, les acteurs se mobilisent depuis de nombreuses années pour
qu’Aubusson puisse être une ville reconnue, recherchée…
-Aubusson fait partie de l’Association “Les plus beaux détours de France”, association qui
rassemble des villes dites “de caractère, réputées ou méconnues”, situées à l’écart des grands
circuits touristiques. C’est l’ambiguïté de ce classement et du devenir d’Aubusson ; rester à
l’écart des grands circuits touristiques ou au contraire essayer d’attirer plus de public ?
-Deux offices de tourisme fonctionnent, l’un à Aubusson, l’autre à Felletin, avec une réelle
dynamique d’échanges et de complémentarité.
La Cité de la tapisserie et l’ambition internationale qu’elle affiche ne doit elle pas
elle-même disposer d’une structure de ce type, attachée à la Cité mais ouverte à la ville ?
*Sur les travaux engagés par la Ville d’Aubusson, outre l’aménagement d’un parking sur le
site dit “Phillips” à proximité du centre ville, le marché pour la mise en place d’une nouvelle
signalétique est en cours de réalisation.
Ce marché parait prématuré tant que les grandes options d’aménagements autour
de la Cité de la tapisserie ne sont pas définies. Les esquisses du concours d’architecture ne
seront pas connues avant la fin du mois d’août, le jury devant se réunir au tout début du
mois de septembre.
Nicolas Chevalier- PFE – AUE Promotion 18 39

Il apparait indispensable que l’ensemble de ces problématiques soient posées dans le même
planning ;
-Cité de la tapisserie / planning / Maîtrise d’oeuvre
-Rive gauche de Creuse / planning / études préalables
-Etude de signalétique
-Aménagement parking Phillips (anciennement manufacture Braquenié)
- etc….
Perspectives ; quel est le nouveau “fil rouge” ?
Un tracé de couleur rouge (le “fil rouge”) a été réalisé au début des années 2000 depuis le
parking Musée / Centre Jean Lurçat. Il guide les visiteurs à travers la ville jusqu’à la Maison
du Tapissier (bâtiment XVI°), accueil / office du tourisme. L’installation de ce fil rouge a
permis une fréquentation sensiblement plus importante et la municipalité reste très attachée à
ce modeste ouvrage.
“A Aubusson l'enjeu est le projet ambitieux de Cité internationale de la tapisserie et de l’art
tissé du Conseil Général comme moyen de dynamisation par synergie des autre sites
d’Aubusson liés à ce thème. Cela suppose une approche spatiale et urbaine et des
propositions de réseaux dans le cadre d'un plan de déplacement urbain. Le fil rouge c'est le
déplacement dans un site difficile, tous les déplacements y compris la déambulation
contemplative”.
Définition des objectifs ;
Renforcer l’attractivité du site ;
-Promenade / déambulation et qualité des espaces publics. Se promener, se reposer….
-Renforcer les capacités d’accueil
*développer le nombre d’hébergements potentiels / hôtels, chambres d’hôtes etc…
*mettre au normes les structures d’accueil existantes
-Redéployer ou renforcer les programmes d’aides à la restauration du bâti
III-2 Le rôle de l’Architecte Urbaniste de l’État
Dans le cadre des missions que doit mener le Service Territorial de l’Architecture et du
Patrimoine (STAP), l’Architecte des Bâtiments de France est présent à toutes les étapes du
projet, en particulier à Aubusson au titre de l’Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du
Patrimoine (AVAP- ancienne Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et
Paysager).
Au-delà de ses avis sur les demandes d’autorisations de travaux, il lui appartient d’avoir une
vision d’ensemble des incidences que le projet de Cité de la tapisserie peut avoir sur le
territoire et en anticiper les conséquences.
Il s’agit d’un rôle majeur de partenaire ; il doit alerter, suggérer, inciter, proposer…et
entretenir un dialogue permanent avec les acteurs principaux du dossier, en premier lieu le
Syndicat mixte de la Cité qui porte le projet mais également le Préfet de Département, les
services déconcentrés de l’Etat (Direction Départementale des Territoires), le Maire
d’Aubusson.
*Le Préfet de département qui met en oeuvre et coordonne à l'échelon local les politiques
du Gouvernement : emploi, cohésion sociale, aménagement du territoire, développement
économique, environnement...
On peut souligner à nouveau le rôle important de l’implication de l’État dans le projet de
Cité de la tapisserie et, à ce titre, l’Architecte des Bâtiments de France doit être à même de
signaler au Préfet les éléments qui lui parraîssent susceptibles de remettre en cause la
fiabilité du dossier et, le cas échéant, de proposer des alternatives.
Nicolas Chevalier- PFE – AUE Promotion 18 40

*La Direction Départementale des Territoires en tant que service instructeur pour le
compte de la municipalité. La DDT (DDE à l’époque) avait établi un projet de
requalification de la RN141 dans la traversée d’Aubusson (RN141 reclassée RD 941). Cette
étude n’a pas eu de suite mais mériterait d’être réexaminée et “réappropriée” par les
structures d’études qui seront mises en place.
*Le Maire d’Aubusson en tant qu’autorité compétente pour délivrer les autorisations de
travaux. Faire en sorte que les propositions du Service Territorial de l’Architecture reçoivent
l’adhésion de l’équipe municipale. En tant que Président de la Communauté de
Communes, il est également l’interlocuteur privilégié pour appréhender la problématique du
territoire élargi.
III-3 Propositions
Trois propositions d’actions à mener en concertation avec les collectivités locales et l’Etat
peuvent être intéressantes pour :
-accompagner le développement du projet de la Cité internationale de la tapisserie
-accompagner les mutations de la ville
Les propositions ne sont pas exclusives l’une de l’autre et n’ont pas la même portée, outils
de planification ou outils opérationnels.
* “Villes et Pays d’Art et d’Histoire”
Dossier de labellisation sur le territoire Aubusson / Felletin
Donner une visibilité plus importante aux deux villes phares et à la Cité de la tapisserie, audelà
de la notoriété “de fait” actuelle.
Il s’agit, au travers d’un partenariat entre le ministère de la Culture et de la Communication
et les collectivités territoriales, de mettre en œuvre une politique de valorisation du
patrimoine et de sensibilisation à l’architecture.
Le terme de patrimoine doit être entendu dans son sens le plus large, puisqu’il concerne aussi
bien l’ensemble du patrimoine bâti de la ville que les patrimoines naturels, industriels, ainsi
que la mémoire des habitants. Il s’agit bien donc d’intégrer dans la démarche tous les
éléments qui contribuent à l’identité d’une ville ou d’un pays riche de son passé et fort de
son dynamisme. Par ailleurs, les villes candidates doivent avoir un secteur de protection,
ZPPAUP/AVAP ou secteur sauvegardé.
Les Villes et Pays d'art et d'histoire constituent un réseau national qui permet l'échange des
expériences.
La démarche intègre l’ensemble des actions de connaissance, de conservation, de protection
et de valorisation de l’architecture, du patrimoine et du paysage et en particulier les études de
connaissance préalable des territoires, la politique de restauration du patrimoine et les
initiatives en faveur de la création et de la qualité architecturale, urbaine et paysagère, ainsi
que le bilan de la politique urbaine menée par la collectivité territoriale.
Les objectifs du label s’inscrivent bien dans un projet global de territoire.
C’est sur ce point particulier que le “Schéma de cohérence rive gauche de Creuse” devrait
devenir un “projet global de territoire” et être étendu d’une manière plus ambitieuse à
l’ensemble de la ville.
Nicolas Chevalier- PFE – AUE Promotion 18 41

Les villes et territoires déjà labellisés
On citera le Pays Monts-et-Barrages situé au sud-est de la Haute-Vienne. Il regroupe les trois
cantons de Câteauneuf-la-forêt, Eymoutiers et St-Léonard de Noblat (32 communes et
22.000 habitants).
Les villes labellisées ont en règle générale une population de 15/20.000 habitants et au-delà.
Cependant, quelques villes plus modestes ont obtenu ce label : Figeac (9.800 habitants),
Sarlat (9.500 habitants), Coutances (9.300 habitants) ou Chauvigny, dans la Vienne (6.800
habitants).
Pour Aubusson, le label serait étudié sur le territoire élargi : Aubusson ville de 4.200
habitants et Felletin ville de 1.860 habitants. Le territoire de la Communauté de Communes
regroupe 18 communes pour 11.845 habitants.
** Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine
La ZPPAUP à tranformer en AVAP
Affirmer la continuité des initiatives portées conjointement par la Ville et l’État.
La mission sera probablement confiée au cabinet qui avait rédigé la ZPPAUP en 2006.
Les prescriptions de la ZPPAUP en terme d’espaces publics ont été volontairement laissées
“ouvertes” à la réflexion, notamment dans les secteurs 1 et 2, le Coeur de ville et le quartier
St Jean. L’ENAD est située dans le quartier St Jean secteur 2.
D’une manière générale pour la problématique des espaces urbains, les prescriptions
insistent sur la notion de projet d’ensemble “…Toute intervention sur l’espace public doit
être conforme à un projet d’ensemble, approuvé préalablement par l’Architecte des
Bâtiments de France…”.
Dans le cadre du passage en AVAP, il conviendrait de pouvoir établir une prescription non
plus par sous-secteurs mais sur l’ensemble des secteurs, en particulier les secteurs 1 et 2 du
coeur de ville et partie de secteur 3 en bord de Creuse.
*** Relancer et redynamiser les opérations de restauration du patrimoine
Confirmer et prolonger les actions réalisées en centre-ville autour du patrimoine
*OPAH Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat
Sur la base du périmètre AVAP (OPAH “patrimonial”), et dans la continuité de l’OPAH
menée par la Communauté de Communes à travers la convention 2005/2010 qui a permis de
réaliser 50 opérations pour un montant de plus de 390.000€.
*Restitution des tours d’escaliers
L’étude sur le patrimoine a permis de répertorier 25 tours d’escalier dans l’ensemble de la
ville, 6 d’entre-elles pouvant faire l’objet de travaux de restitution de la toiture d’origine. La
DRAC et la ville d’Aubusson ont établi une convention pour proposer des subventions, avec
la participation de la Fondation du Patrimoine. Deux chantiers ont été réalisés en 2010-2011
(3000,00€ de subvention DRAC par chantier soit environ 10% du montant des travaux) et il
serait particulièrement intéressant de prolonger ces opérations, toutes situées dans le coeur de
ville et très significatives du paysage architectural d’Aubusson.
Fig. Toiture d’une tour d’escalier hors-oeuvre.
Nicolas Chevalier- PFE – AUE Promotion 18 42

Avant de conclure, on citera quatre villes qui ont développé des concepts de musées ou
“cités” pour redynamiser leur territoire, cependant toutes plus importantes qu’Aubusson en
terme de population et toutes accessibles par la route à moins de 40/45mn d’une ville-centre
importante :
*Saint-Amand-Montrond (11.000 habitants) au sud de Bourges et la “Cité de l’Or” ouverte
en 2000. La pyramide des Métiers d'Art construit un travail en réseau avec tous les artisans,
les entreprises, les associations et institutions qui travaillent au déploiement d'un programme
de développement, de promotion et de communication des savoir-faire sur le territoire.
*La Borne-Henrichement au nord-est de Bourges et le “Centre de la céramique
contemporaine”, rénové en 2009. Plus de quatre-vingts artisans sont répartis sur quinze
communes aux alentours du village de La Borne. Le Centre s’inscrit comme un lieu de
référence locale, nationale et internationale pour la mise en valeur de la création céramique
contemporaine.
Cet exemple est très intéressant d’une mise en réseau d’artisans sur un territoire élargi,
autour d’un village-centre très modeste, La Borne.
*Thiers (15.000 habitants) au nord-est de Clermont-Ferrand et le “Musée de la Coutellerie”,
ouvert en 1982, labellisé en 2002 “Musée de France”. Le musée est intégré à la politique de
revitalisation économique et touristique du centre-ville. Il devient un vecteur d'aménagement
du territoire destiné à drainer les visiteurs à travers le centre historique.
*Lowell dans l’état du Massuchusetts, au nord-ouest de Boston. C’est une ville de 105.000
habitants, centre industriel manufacturier très important dans le domaine du textile jusqu’à la
fin du XIXe siècle. L'ancienne zone industrielle a été partiellement rénovée et a fait l’objet de
la création d’un Parc National, le “Lowell National Historical Park” en 1978.
En conclusion
Avec le savoir-faire de ses artisans autour de l’art de la tapisserie, la ville d’Aubusson
bénéficie d’une notoriété extrêmement importante, bien qu’elle soit située relativement
éloignée des grands axes routiers, et à 1h30 de trajet depuis Limoges ou Clermont-Ferrand,
les capitales régionales les plus proches.
Au-delà des problèmes de transports, l’idée de Cité internationale de la tapisserie est porteuse
de beaucoup de rayonnement, tant au niveau international qu’au niveau régional. Avant
même l’ouverture de la Cité, le Syndicat mixte a déjà développé une communication
importante, en présentant au public le premier “Grand Prix de la Cité de la tapisserie” “Peau
de licorne” de Nicolas Buffe en de nombreux endroits en France, au Théatre du Chatelet à
Paris par exemple en mars 2012.
Les notions de “réseaux”, aux sens larges, étant aujourd’hui extrêmement développées, c’est
probablement la chance d’Aubusson, à travers le concept de “Cité internationale de la
tapisserie et de l’art tissé”, de continuer de rayonner sur de très larges horizons tout en
s’appuyant sur les spécificités et les atouts du “tourisme vert” en territoire Creusois.
Nicolas Chevalier- PFE – AUE Promotion 18 43

Bibliographie. Lettres administratives
Nicolas Chevalier- PFE – AUE Promotion 18 44

Bibliographie
*Jacques Fadat “La tapisserie d’Aubusson”. Parthenay : Géhan. 1992.
*Préfecture de la Région Limousin. Projet d’Action Stratégique de l’Etat 2011-2013. (PASE). 2012.
*Conseil Régional du Limousin
-Schéma Régional de Développement Durable du Territoire. (SRADDT). 2007.
-Volet transports du SRADDT. Schéma Régional des Infrastructure et des Transports (SRIT). 2007.
-Emmanuelle Philippe. Le patrimoine industriel d’Aubusson : histoire, architecture et mémoire
sociale. Conférence à l’occasion des journées du patrimoine. 2010.
*Conseil Général de la Creuse.
-Conseil Général, Université de Limoges. Atlas de la Creuse. 2005.
-Conseil Général. Guide pratique des transports du Conseil Général. 2011.
*Pays Sud-Creusois.
-Guide touristique 2011.
-Ecole Polytechnique de l’Université de Tours. Schéma des Services à la population du Pays Sud
Creusois. 2008.
*Elan Développement. Schéma de développement touristique du Pays Sud-Creusois. 2010.
*Communauté de Communes Aubusson-Felletin.
-Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat (OPAH). Bilans 2009-2010. 2011.
*Ville d’Aubusson.
-Documents d’urbanisme.
-Plan Local d’Urbanisme (PLU). Plan d’Aménagement et de Développement Durable du Territoire
(PADD du PLU). Lionel Chaigneau et A. Duthilleul. 2006
-Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager (ZPPAUP). Rapport de
présentation.. Claire Guiorgadzé architecte du patrimoine. 2008.
*INSEE. Données recensement de population. 2011.
*Syndicat Mixte de la Cité de la tapisserie et de l’art tissé.
-Emmanuel Gérard. Projet de Cité de la tapisserie: rapport de faisabilité détaillé. 2009.
-Emmanuel Gérard, Bruno Ythier. Dossier mécénat. 2011.
-Emmanuel Gérard-Bruno Ythier : Projet Scientifique et Culturel. Version Pré-PSC. Février 2011.
-Cabinet Polygramme. Programme du concours d’architecture. Paris. 2011.
-Compte-rendus des réunions de Comité Syndical du Syndicat Mixte. 2011-2012.
-Site internet de la Cité : cite-tapisserie.com
* Articles du journal “La Montagne”. 2011-2012.
Nicolas Chevalier- PFE – AUE Promotion 18 45

Direction Régionale des
Affaires Culturelles
du Limousin
Service Territorial
De l’Architecture et du
Patrimoine de la Creuse
14 avenue Louis Laroche
23000 Guéret
Téléphone 05 55 52 11 52
Télécopie 05 55 52 12 48
Stap.creuse@culture.gouv.fr
Affaire suivie par :
Nicolas Chevalier
Architecte
des Bâtiments de France
Chef du service
Ref.
PFE PREF.06/2012
Objet : Projets urbains
Aubusson
À Guéret, le 10 juin 2012
NOTE à l’attention de Monsieur le Préfet de la Creuse.
S/C de Monsieur le Directeur Régional des Affaires Culturelles.
Objet : Cité de la tapisserie et de l’art tissé à Aubusson. État d’avancement du
projet
Dans le cadre du projet de Cité internationale de la tapisserie et de l’art tissé, un
nombre important d’actions ont été entreprises par la ville d’Aubusson et en
particulier une définition de schéma de cohérence urbaine rive gauche de Creuse.
Le schéma de cohérence est porté par la Communauté de Communes Aubusson-
Felletin et le syndicat mixte. Il a donné lieu à un séminaire-atelier (« workshop »)
avec des étudiants de l’école d’architecture de Clermont-Ferrand
Dans ce cadre, j’ai participé à plusieurs réunions d’avancement du projet de Cité de
la tapisserie à Aubusson, notamment :
-le dernier comité syndical du syndicat mixte de la Cité du 23 mars 2012
-la présentation des dossiers séminaire-atelier le 14 avril à l’Ecole des Arts
Décoratifs
À l’issue de ces débat, deux aspects de la question me paraîssent pouvoir être
améliorés :
1- Le « schéma de cohérence Aubusson rive-gauche » devrait être élargi à
l’ensemble des espaces publics afin de prendre en compte la totalité des
problématiques urbaines actuelles d’Aubusson.
2- La réflexion devrait pouvoir dépasser le simple cadre territorial d’Aubusson
pour s’intérresser à un environnement plus vaste : le territoire de la Communauté
de Communes au moins, voire l’ensemble du territoire du Pays-Sud Creusois ?
Il apparaît, en effet, que le projet de Cité de la tapisserie reste très limité à des
réflexions strictement muséographiques tout en espérant que le projet de lui-même
sera l’initiateur des transformations urbaines nécessaires à sa cohérence.
Il convient de remarquer, à titre d’exemple, que les aspects relatifs à la circulation
des personnes ou encore aux capacités d’accueil et d’hébergement à Aubusson ne
sont pas abordées.
En conséquence, compte tenu de l’importance du projet pour le territoire, il me
paraît indispensable de rassembler sur ce dossier l’ensemble des services de l’État
concernés, afin d’inciter les différents partenaires du projet à une vision
d’ensemble plus cohérente. Une réunion de concertation pourrait avoir lieu
rapidement, sous votre autorité, et si possible avant la fin du mois d’août, date à
laquelle doivent être rendues les esquisses d’architectes du concours.
L’Architecte des Bâtiments de France
Nicolas Chevalier
Nicolas Chevalier- PFE – AUE Promotion 18 46

Direction Régionale des
Affaires Culturelles
du Limousin
Service Territorial
De l’Architecture et du
Patrimoine de la Creuse
14 avenue Louis Laroche
23000 Guéret
Téléphone 05 55 52 11 52
Télécopie 05 55 52 12 48
Stap.creuse@culture.gouv.fr
Affaire suivie par :
Nicolas Chevalier
Architecte
des Bâtiments de France
Chef du service
Ref.
PFE Mairie Aub.06/2012
Objet : Projets urbains
Monsieur le Maire
d’Aubusson
Hotel de Ville
Grande rue
23000 Aubusson
Monsieur le Maire,
À Guéret, le 10 juin 2012
Nous nous sommes rencontrés à plusieurs reprises au cours des dernières semaines
dans le cadre de l’avancement du projet de la Cité de la tapisserie et de l’art tissé à
Aubusson, en particulier lors de la présentation du séminaire-atelier « Aubusson
rive gauche » (« workshop ») à l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs le 14 avril
2012.
Je vous avais fait part, lors de cette dernière rencontre, d’un certain nombre de
réflexions qui me semblait intéressantes et je vous soumet par la présente trois
points en particulier qui me parraissent essentiels à mettre en œuvre pour la bonne
suite du dossier :
1- Sur le territoire élargi d’Aubusson-Felletin, une candidature à la labellisation de
« Villes et Pays d’Art et d’Histoire »- en association avec la commune de Felletin-
pourrait être une façon de fédérer l’ensemble des partenaires de la filière de la
tapisserie et, au-delà, permettrait d’impliquer l’ensemble de la population dans le
projet.
Les villes de label « Ville et Pays » forme en outre un réseau très intéressant
susceptible d’apporter beaucoup de visibilité à la ville et au projet de Cité de la
tapisserie.
2- Sur le territoire d’Aubusson, le « schéma de cohérence Aubusson rive-gauche »,
porté par la Communauté de Communes et le Syndicat mixte, élargi à l’ensemble
des espaces publics permettrait de prendre en compte la totalité des problématiques
urbaines actuelles, notamment celles liées aux transports urbains.
Sur ce dernier point, je note que votre commune a déjà entamé une réflexion très
intéressante sur un système de transports adapté à la déambulation en ville (article
du journal La Montagne du 8 octobre 2011), en particulier pendant la période
estivale de fréquentation de la future cité de la tapisserie.
3- Enfin en matière de qualité architecturale du bâti dans le centre ville, la
Communauté de Communes a mené une Opération Programmée d’Amélioration de
l’Habitat 2005-2010 qui, arrivée à son terme, a permis de réaliser plusieurs
opérations significatives. Aussi, en accompagnement du projet de Cité -dont les
travaux vont démarrer dans le courant de l’année 2012- une nouvelle convention
OPAH pourrait être une initiative intéressante pour réactiver les initiatives locales
en faveur du patrimoine bâti.
Si vous souhaitez donner suite à ces premières réflexions, je reste bien entendu à
votre disposition pour vous aider dans l’élaboration de ce projet, et vous propose à
cet effet de vous le présenter plus en détail à l’occasion d’un rendez-vous à votre
convenance.
Dans cette attente, veuillez agréer, Monsieur le Maire, l’assurance de ma
considération distinguée.
L’Architecte des Bâtiments de France
Nicolas Chevalier
Nicolas Chevalier- PFE – AUE Promotion 18 47