RHONE-ALPES CINEMA 4
TEMOIGNAGE DE MARGARET MENEGOZ Depuis <strong>20</strong> <strong>ans</strong>, <strong>Rhône</strong>-<strong>Alpes</strong> Cinéma accueille et soutient financièrement des films qui se tournent d<strong>ans</strong> la <strong>Région</strong> <strong>Rhône</strong>-<strong>Alpes</strong>. En 1987, je produisais Dandin, le premier film de Roger Planchon, une personnalité incontournable du théâtre français. Militant de la première heure de la décentralisation théâtrale, il était installé à Villeurbanne, et il revendiquait haut et fort son statut de “provincial“ originaire de la montagne ardèchoise. Pendant la préparation du film, il était très exigeant, notamment sur le choix de ses décors. La localisation des décors d’un film fait souvent l’objet de longues discussions entre le réalisateur, son décorateur et son producteur. Tourner en dehors de la région parisienne entraîne systématiquement un surcoût logistique lié au tr<strong>ans</strong>port et au séjour d’une partie de l’équipe et des comédiens. A l’époque, tous les producteurs essayaient donc de concentrer les tournages à Paris. Roger Planchon n’était pas d’accord avec cette pratique. Il était convaincu que les <strong>Région</strong>s françaises et leur très grande richesse de décors étaient sous-exploitées, qu’elles étaient prêtes à ouvrir leurs portes, et que ce serait au bénéfice du cinéma français. Nous avons donc décidé de tourner Dandin d<strong>ans</strong> les environs de Sancerre. Il s’est mis à réfléchir à un système qui permettrait aux cinéastes d’être davantage libres de choisir leurs lieux de tournage, grâce à une intervention financière de la <strong>Région</strong>« idéale » pour le tournage. Il a réuni des professionnels du cinéma comme Claude Berri, Georges Prost (banquier du cinéma), Denis Château (distributeur de films), et il est allé voir la <strong>Région</strong> <strong>Rhône</strong>-<strong>Alpes</strong> avec une proposition très concrète : la création d’une société de production, le Centre Européen Cinématographique <strong>Rhône</strong>-<strong>Alpes</strong> (qui s’est ensuite appelé <strong>Rhône</strong>-<strong>Alpes</strong> Cinéma), dont la <strong>Région</strong> serait l’actionnaire aux côtés de professionnels. Sa proposition reposait sur quelques principes fondamentaux, qui sont d’ailleurs toujours en application : - un engagement d<strong>ans</strong> la durée, mais sous la forme d’une « expérience pilote » : pendant 5 <strong>ans</strong>, les élus évaluent le bénéfice pour la <strong>Région</strong> et décident si l’expérience doit se prolonger, - des investissements significatifs (en moyenne 300 000 euros par film), avec en contrepartie, des vraies parts de recettes sur le film, en coproduction. Si le film est un succès, la <strong>Région</strong> y est associée, au même titre que les autres partenaires financiers, - l’exigence d’un tournage significatif du film sur le territoire de la <strong>Région</strong> <strong>Rhône</strong>-<strong>Alpes</strong>, - un comité de professionnels pour choisir les films, dont la composition permet de garantir des choix correspondant à la diversité du cinéma français et européen, et dont l’expérience permet de sécuriser la <strong>Région</strong> en s’assurant que les films sont correctement financés et diffusés, - un accompagnement en amont de la production (bureau d’accueil des tournages et aide à l’écriture), puis au moment de la sortie, un soutien à la distribution du film avec notamment des avant-premières d<strong>ans</strong> plusieurs départements de la <strong>Région</strong>. 5
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