La promotion au statut de cadre des professions ... - Apec.fr - Cadres
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LES ENQUÊTES EN ENTREPRISE<br />
salarié à atteindre ses objectifs. Partant, la signification<br />
précise donnée à ces <strong>de</strong>ux dimensions et leur pondération<br />
lors <strong>de</strong>s passages <strong>cadre</strong> dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s différentes<br />
catégories intermédiaires et <strong>de</strong>s systèmes d’appréciation du<br />
personnel propres à chaque entreprise. Par exemple, les<br />
commerci<strong>au</strong>x seront davantage évalués à l’<strong>au</strong>ne <strong>de</strong> leurs<br />
résultats opérationnels (annuels ou mensuels), en termes<br />
<strong>de</strong> chif<strong>fr</strong>e d’affaires ou <strong>de</strong> t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> marge réalisé, que les<br />
<strong>au</strong>tres catégories intermédiaires, lesquelles seront plus<br />
jugées pour leur part <strong>au</strong> regard <strong>de</strong> leurs savoir-faire<br />
développés en situation <strong>de</strong> travail.<br />
L’ancienneté intervient assez peu dans ce jugement ou<br />
cette habilitation en termes <strong>de</strong> compétence. Si le temps<br />
passé par un salarié dans un emploi <strong>de</strong> qualification<br />
intermédiaire ou une entreprise donnée contribue<br />
inéluctablement à la construction <strong>de</strong> sa compétence, il ne<br />
sera jamais considéré comme un indicateur justifiant à lui<br />
seul le passage à une fonction <strong>de</strong> <strong>cadre</strong> manager ou expert.<br />
On retrouve ce rôle majeur accordé à l’excellence technique<br />
et à la performance dans les <strong>promotion</strong>s internes <strong>au</strong> <strong>statut</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>cadre</strong> par gratification. Certes, l’ancienneté semble là<br />
avoir un peu plus d’importance. En effet, les personnels<br />
« gratifiés » accè<strong>de</strong>nt <strong>au</strong> <strong>statut</strong> <strong>de</strong> <strong>cadre</strong> alors qu’ils en sont<br />
arrivés <strong>au</strong> sta<strong>de</strong> ultime <strong>de</strong> leur évolution <strong>de</strong> carrière dans<br />
leur fonction. Ils possè<strong>de</strong>nt les coefficients les plus élevés<br />
et ne peuvent plus compter sur une progression en termes<br />
d’échelons. Souvent, ils parviennent eux-mêmes <strong>au</strong> terme<br />
<strong>de</strong> leur carrière et voient se profiler l’horizon <strong>de</strong> la retraite.<br />
Cependant, cet impact <strong>de</strong> l’ancienneté apparaît factice, ou<br />
du moins largement secondaire. Les salariés qui <strong>de</strong>viennent<br />
<strong>cadre</strong>s par gratification font l’objet d’une sélection souvent<br />
âpre. Ils n’accè<strong>de</strong>nt en <strong>au</strong>cune façon à ce <strong>statut</strong> <strong>de</strong> manière<br />
<strong>au</strong>tomatique. Ils doivent <strong>au</strong> contraire le mériter <strong>au</strong> regard<br />
<strong>de</strong> leur compétence, <strong>de</strong> leur expertise ou <strong>de</strong> leurs résultats,<br />
selon les pratiques d’évaluation en vigueur dans leur<br />
entreprise.<br />
Les promus sont jugés a priori aptes à exercer leur<br />
nouvelle fonction<br />
Le critère <strong>de</strong> compétence prend <strong>au</strong>ssi les traits d’une<br />
aptitu<strong>de</strong> présumée quand la <strong>promotion</strong> <strong>au</strong> <strong>statut</strong> <strong>de</strong> <strong>cadre</strong><br />
s’accompagne d’une ascension hiérarchique ou d’une<br />
mobilité fonctionnelle. Les bénéficiaires sont en effet<br />
censés avoir le potentiel nécessaire à l’exercice <strong>de</strong> leur<br />
nouvel emploi <strong>de</strong> <strong>cadre</strong>, grâce notamment à leur expérience<br />
antérieure.<br />
Prenons le cas <strong>de</strong>s <strong>promotion</strong>s internes <strong>au</strong>x fonctions <strong>de</strong><br />
<strong>cadre</strong> manager. Les salariés candidats à ces <strong>promotion</strong>s<br />
doivent démontrer une prédisposition ou une aptitu<strong>de</strong> <strong>au</strong><br />
management pour être retenus.<br />
Cette aptitu<strong>de</strong> peut être considérée à partir d’une<br />
expérience concrète <strong>de</strong> management pour les personnels<br />
<strong>de</strong> la maîtrise qui en<strong>cadre</strong>nt déjà, et pour qui la <strong>promotion</strong><br />
dans la filière managériale présente donc une certaine<br />
© <strong>Apec</strong> - <strong>La</strong> <strong>promotion</strong> <strong>au</strong> <strong>statut</strong> <strong>de</strong> <strong>cadre</strong> <strong>de</strong>s <strong>professions</strong> intermédiaires<br />
continuité professionnelle. Ces personnels sont dès lors<br />
jugés selon leur capacité effective à en<strong>cadre</strong>r <strong>de</strong>s<br />
subordonnés, à « diriger et conduire efficacement une équipe<br />
vers la réussite », à « écouter, soutenir et développer les<br />
collaborateurs » placés sous leur responsabilité, à se faire<br />
avec loy<strong>au</strong>té le « relais <strong>de</strong> la direction sur son projet<br />
politique », à « transmettre et à former »… On pronostique<br />
ensuite leur potentiel quant à l’hypothèse <strong>de</strong> monter d’un<br />
cran dans l’entreprise et <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s responsabilités<br />
d’en<strong>cadre</strong>ment <strong>de</strong> nive<strong>au</strong> supérieur.<br />
Une telle aptitu<strong>de</strong> <strong>au</strong> management est <strong>de</strong> fait be<strong>au</strong>coup plus<br />
délicate à appréhen<strong>de</strong>r pour les personnels qui n’exercent<br />
pas régulièrement ou à titre central une activité<br />
d’en<strong>cadre</strong>ment <strong>de</strong> proximité (commerci<strong>au</strong>x, administratifs,<br />
techniciens…), et pour lesquels la <strong>promotion</strong> <strong>au</strong> poste <strong>de</strong><br />
<strong>cadre</strong> manager correspond donc à un véritable changement<br />
<strong>de</strong> métier. Cette aptitu<strong>de</strong> ne peut être dans ce cas que très<br />
hypothétique. Les entreprises tentent toutefois <strong>de</strong> la repérer<br />
à partir <strong>de</strong> certaines capacités et qualités révélées,<br />
démontrées par les salariés dans le cours du travail, et<br />
censées être <strong>au</strong> cœur <strong>de</strong>s exigences <strong>de</strong> l’activité<br />
managériale, comme par exemple la capacité à « nouer <strong>de</strong>s<br />
liens, <strong>de</strong>s alliances, à participer à <strong>de</strong>s projets », l’« aisance<br />
relationnelle », la propension à se montrer « lea<strong>de</strong>r » <strong>au</strong><br />
sein d’une équipe, etc.<br />
Les promus sont censés être fortement impliqués en<br />
interne<br />
Les passages <strong>au</strong> <strong>statut</strong> <strong>de</strong> <strong>cadre</strong> en entreprise via un<br />
changement <strong>de</strong> fonction ou une gratification concernent<br />
également <strong>de</strong>s salariés considérés comme fortement<br />
impliqués, et donc enclins à adopter l’attitu<strong>de</strong> que l’on prête<br />
ordinairement <strong>au</strong>x <strong>cadre</strong>s en activité.<br />
Ce critère d’implication gouverne particulièrement les<br />
<strong>promotion</strong>s <strong>au</strong>x fonctions <strong>de</strong> <strong>cadre</strong> manager. Dans ce cas,<br />
le salarié « promouvable » est perçu comme un élément<br />
très engagé dans son activité. Il se montre avant tout<br />
disponible en termes horaires et obéit ainsi à un attribut<br />
ordinaire du <strong>cadre</strong> en France. Il fait « plus que son travail »<br />
en ne comptant pas ses heures. De même, il est censé avoir<br />
diverses attitu<strong>de</strong>s <strong>au</strong> travail rappelant l’image classique que<br />
l’on se fait du <strong>cadre</strong>. Selon les différentes entreprises<br />
investiguées, il fait preuve <strong>de</strong> « rigueur », d’« initiative ».<br />
Il se révèle en mesure <strong>de</strong> « coopérer », <strong>de</strong> « situer son poste<br />
dans l’environnement <strong>de</strong> l’entreprise », <strong>de</strong> « faire preuve <strong>de</strong><br />
ténacité, <strong>de</strong> réactivité et d’anticipation ». Il recherche « en<br />
permanence <strong>de</strong>s résultats pérennes visant à l’amélioration<br />
<strong>de</strong> la performance <strong>de</strong> l’entreprise ». Il a le « goût <strong>de</strong>s<br />
challenges » et apprécie le changement. Il n’hésite pas à<br />
« prendre du recul », à « se remettre en c<strong>au</strong>se » et à « suivre<br />
<strong>de</strong>s formations ».<br />
Surtout, ce salarié est supposé impliqué en faveur <strong>de</strong> son<br />
entreprise <strong>au</strong>-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> son engagement dans sa fonction. Il<br />
doit avoir la réputation <strong>de</strong> développer un « rapport positif