Trajectoire historique, actualités et perspectives du panafricanisme
Trajectoire historique, actualités et perspectives du panafricanisme
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L’Unité Africaine n’a pas été une préoccupation exclusive des seuls<br />
gouvernements. Le rêve <strong>du</strong> <strong>panafricanisme</strong> a traversé les organisations de<br />
masses à savoir les syndicats <strong>et</strong> autres corporations <strong>et</strong> les mouvements<br />
estudiantins.<br />
-Les syndicats africains sont restés très liés aux centrales syndicales<br />
européennes. A l’orée des indépendances les principaux courants <strong>du</strong><br />
syndicalisme international sont représentés sur le continent : La Fédération<br />
Syndicale Mondiale (F.S.M.) de tendance communiste, la Confédération<br />
Internationale des Syndicats Libres (C.I.S.L.) <strong>et</strong> la Confédération Mondiale <strong>du</strong><br />
Travail (C.M.T) toutes deux <strong>du</strong> courant <strong>du</strong> syndicalisme libre.<br />
La Conférence des Peuples Africains tenue en 1958 à Accra recommande l’unité<br />
africaine au plan syndical. Mais il faudra attendre près de quinze ans après pour<br />
assister à l’avènement d’une structure tra<strong>du</strong>isant c<strong>et</strong>te unité.<br />
Déjà en 1957 au Dahomey, une Conférence syndicale réunissait les syndicats<br />
d’Afrique francophone pour la plupart des militants de la F.S.M en vue de la<br />
création d’une confédération syndicale des travailleurs d’Afrique noire. Mais un<br />
houleux débat entre marxistes <strong>et</strong> non marxistes empêche la réunion d’adopter les<br />
documents constitutifs de la confédération escomptée. A la suite de la rencontre<br />
<strong>du</strong> Dahomey, en janvier 1959 les documents constitutifs de l’U.G.T.A.N.<br />
(Union Générale des Travailleurs d’Afrique Noire) sont adoptés à Conakry.<br />
L’U.G.T.A.N. réunissant des syndicats de huit pays tous d’Afrique Occidentale,<br />
affirme sa vocation panafricaine <strong>et</strong> se lance sur la voie de la recherche de l’unité<br />
syndicale au niveau continental. La même année à Brazzaville est crée l’Union<br />
Panafricaine des Travailleurs Croyants (U.P.T.C.) avec des syndicats de quinze<br />
pays africains.<br />
En mai 1961 une rencontre réunissait toute l’Afrique syndicale à Casablanca. La<br />
rencontre débouche sur la création de l’Union Syndicale Panafricaine<br />
(U.S.P.A.). L’orientation radicale de l’U.S.PA. repousse les syndicats modérés<br />
qui quittent la conférence. L’U.S.P.A. regroupe alors les syndicats de l’Algérie,<br />
<strong>du</strong> Ghana, de la Guinée, <strong>du</strong> Mali, <strong>du</strong> Maroc, de l’Egypte, <strong>du</strong> Zanzibar <strong>et</strong> la<br />
centrale régionale de l’U.G.T.A.N.<br />
En janvier 1962 les pays modérés crée à Dakar la Confédération Syndicale<br />
Africaine (C.S.A.). Ainsi le mouvement syndical africain présentait une<br />
bipolarité à l’instar des deux blocs politique au niveau des Etats. Le clivage<br />
syndical rejoignait d’ailleurs celui entre Etats La C.S.A était proche de groupe<br />
de Monrovia tandis que l’U.S.P.A. pouvait mieux s’identifier à l’Afrique dite<br />
révolutionnaire. L’U.S.P.A. rej<strong>et</strong>ait par principe le pluralisme syndical,<br />
l’affiliation aux centrales internationales ainsi que l’apolitisme. La C.S.A. au<br />
contraire adm<strong>et</strong>tait le principe de l’affiliation <strong>et</strong> tolérait le pluralisme syndical à<br />
« titre transitoire ».<br />
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