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Dossier pédagogique George Dandin - Le Bateau Feu

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NOVEMBRE 2012 / N°203 NOVEMBRE 2012 / N°203<br />

second s’y emploie avec bonheur. Quant<br />

aux parents Sotenville (Christine Brücher<br />

et Jean-Claude Frissung, sûrs de leur bon<br />

droit), ils sont les locataires d’un ascenseur<br />

de métal et d’acier, la métaphore de l’ascenseur<br />

social rêvé par <strong>Dandin</strong> et qui n’a pas<br />

fonctionné. <strong>Le</strong> « monte-plat » véhicule plutôt<br />

l’hypocrisie, les préjugés et la complaisance<br />

face au pouvoir et à l’argent. Entre les actes,<br />

la musique de pastorale de <strong>George</strong> <strong>Dandin</strong><br />

par Lully créée pour la célébration de la<br />

paix d’Aix-la-Chapelle en 1668, insuffle sa<br />

beauté aérienne. Un spectacle de théâtre<br />

vivant, un vrai divertissement.<br />

Véronique Hotte<br />

© Pierre Grosbois<br />

CRITIQUE RÉGION<br />

CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL DES ALPES – MC2 GRENOBLE<br />

DE MOLIÈRE / MES JACQUES OSINSKI<br />

GEORGE DANDIN<br />

Cruelle et incisive, la comédie impertinente de Molière fait mouche dans<br />

l’ambiance noire, urbaine et polar de Jacques Osinski.<br />

<strong>George</strong> <strong>Dandin</strong> (Vincent Berger) et Angélique<br />

(Delphine Hecquet) dans la mise en scène de Jacques<br />

Du 9 au 17 novembre, Théâtre de la Croix<br />

Rousse à Lyon. <strong>Le</strong>s 20 et 21 novembre,<br />

Théâtre du Vellein, Villefontaine.<br />

<strong>Le</strong> 27 novembre, <strong>Le</strong> Carreau, Scène nationale<br />

de Forbach. <strong>Le</strong> 30 novembre, Théâtre Jean Vilar<br />

de Suresnes. <strong>Le</strong>s 4 et 5 décembre, Théâtre<br />

d’Évreux, Scène nationale Evreux-Louviers.<br />

<strong>Le</strong> 11 décembre, <strong>Le</strong> Salmanazar, Théâtre<br />

Gabrielle Dorziat, Épernay. <strong>Le</strong> 13 décembre,<br />

Théâtre de la Madeleine, Scène conventionnée,<br />

Troyes. <strong>Le</strong> 18 et 19 décembre à la Maison de la<br />

Culture d’Amiens. <strong>Le</strong> 21 décembre au <strong>Bateau</strong><br />

<strong>Feu</strong>, Scène nationale de Dunkerque. Spectacle<br />

vu au CDN des Alpes – MC2 à Grenoble.<br />

฀Réagissez et blogguez sur www.journal-laterrasse.fr<br />

Osinski.<br />

dû s’allier « en bonne et franche paysannerie<br />

». Mais il est trop tard, et l’espiègle et<br />

maladroit Lubin en rajoute pour que le cocu<br />

soit convaincu de la perfidie de l’épousée<br />

et de son amant Clitandre (Clément Clavel),<br />

courtisan et damoiseau. Angélique (Delphine<br />

Hecquet) est une réplique soft de Dom Juan<br />

dont le cœur parle avec franchise : comment<br />

rompre avec le commerce des vivants quand<br />

on veut jouir des quelques bons jours que<br />

donne la jeunesse ?<br />

<strong>Dandin</strong> marginalisé est son propre interlocuteur,<br />

le confident de sa conscience,<br />

auquel il associe le public. Face à l’existence<br />

décalée de ce pantin désenchanté (Vincent<br />

Berger, acteur et mime, côté Chaplin), la<br />

scénographie de Christophe Ouvrard élève<br />

des murs immenses de hall froid d’immeuble<br />

dont les portes d’appartements citadins<br />

restent closes. L’époux et le diseur de fleurettes<br />

sont voisins. <strong>Le</strong> premier, bafoué par<br />

la nuit et le recours malhabile à des chandelles<br />

tremblantes, ne parvient pas à entrer<br />

dans sa demeure en maître, tandis que le<br />

LA MÉTAPHORE DE L’ASCENSEUR SOCIAL<br />

<strong>Le</strong> couple souriant des valets, Lubin (Grégoire<br />

Tachnakian, lumineux et poétique)<br />

et Claudine (Delphine Cogniard), est une<br />

réplique amusée des maîtres. Dans la mise<br />

en scène de Jacques Osinski – directeur du<br />

Centre dramatique des Alpes à Grenoble –,<br />

<strong>Le</strong> sort en est jeté : <strong>George</strong> <strong>Dandin</strong>, anti-héros<br />

de la comédie de Molière, est condamné<br />

à souffrir une infortune complète. Paysan<br />

cossu qui a voulu prétendre à une condition<br />

autre en épousant une demoiselle, il est le<br />

narrateur lucide et insoumis de l’inconfort de<br />

son titre d’époux, qu’il aimerait sauvegarder.<br />

<strong>Le</strong> malheureux trépigne d’impatience dans<br />

la sottise de s’être aliéné une famille de la<br />

noblesse. La scène de condamnation qui<br />

aurait dû dévoiler les aveux coupables de<br />

l’infidèle Angélique est répétée trois fois avec<br />

cynisme dans l’intrigue de Molière, sans que<br />

la supercherie ne soit authentifiée. Reste<br />

pour le mari à convaincre ses beaux-parents,<br />

les petits nobles Sotenville, de l’infidélité<br />

filiale afin qu’il puisse retirer ses billes de ce<br />

triste contrat d’affaires : « Marchand qui perd<br />

ne peut rire ». Savant à ses dépens, il aurait

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