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les danses populaires - Médiathèque du Centre national de la danse

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Il faut être préparé à l'appréciation <strong>de</strong> <strong>la</strong> chorégraphie<br />

mo<strong>de</strong>rne.<br />

Si l'on exclut <strong>les</strong> ballerines, <strong>la</strong> <strong>danse</strong> est une<br />

jouissance objective pour quelques-uns. Elle est seulement<br />

un ébahissement pour le plus grand nombre.<br />

La difficulté <strong>de</strong>s pas, <strong>de</strong>s gestes, <strong>les</strong> paillettes<br />

<strong>de</strong>s costumes font l'émerveillement d'un peuple<br />

alourdi qui ne <strong>danse</strong> plus. On ne peut appeler <strong>danse</strong>,<br />

en effet, <strong>la</strong> sempiternelle étreinte plus ou moins <strong>la</strong>ngoureuse<br />

<strong>de</strong>s bals mo<strong>de</strong>rnes.<br />

Il y a <strong>danse</strong> quand tout le corps participe, quand<br />

l'âme est présente.<br />

Nos ancêtres, dans <strong>les</strong> vil<strong>la</strong>ges et sur <strong>les</strong> mails<br />

<strong>de</strong>s vil<strong>les</strong> anciennes, dansaient collectivement, communément.<br />

Ils formaient un peuple et ne donnaient<br />

pas l'impression d'une foule faite <strong>de</strong> naufragés et <strong>de</strong><br />

naufrageurs. C'est pourquoi <strong>les</strong> <strong><strong>danse</strong>s</strong> paysannes<br />

sont vénérab<strong>les</strong>, même <strong>les</strong> plus audacieuses.<br />

Nous avons voulu <strong>les</strong> évoquer. Il faudrait encore<br />

LA MUSIQUE POPULAIRE<br />

Ce n'est pas mon <strong>de</strong>ssein <strong>de</strong> vous parler ici <strong>de</strong>s<br />

<strong><strong>danse</strong>s</strong> <strong>de</strong> nos campagnes, ni <strong>de</strong>s instruments qui <strong>les</strong><br />

accompagnent. Vous trouverez dans cette revue <strong>de</strong>s<br />

artic<strong>les</strong> <strong>de</strong> mes confrères M. Le Floch et Mlle Dubois,<br />

qui vous en diront plus long que je ne saurais le<br />

faire, et mieux.<br />

Je n'ai à vous entretenir que <strong>de</strong>s airs charmants<br />

<strong>de</strong> nos vieil<strong>les</strong> <strong><strong>danse</strong>s</strong>, <strong>de</strong> ces mélodies dont quelques-unes<br />

sont présentes à toutes <strong>les</strong> oreil<strong>les</strong> françaises,<br />

mais qui, hé<strong>la</strong>s ! sont <strong>de</strong> plus en plus remp<strong>la</strong>cées<br />

par le <strong>de</strong>rnier tango <strong>de</strong> « Marilou » ou <strong>la</strong><br />

<strong>de</strong>rnière « java ». Le film, le phono, <strong>la</strong> T. S.F., qui<br />

pourraient être dans <strong>de</strong>s mains avisées <strong>de</strong> si prodigieux<br />

moyens <strong>de</strong> propagan<strong>de</strong>, servent surtout, actuellement,<br />

à noyer sous <strong>de</strong>s flots d'inepties tout ce qui<br />

subsiste encore <strong>de</strong> vivace dans notre folklore musical.<br />

Ainsi que le faisait remarquer fort justement<br />

M. Laszlo Lajtha dans <strong>la</strong> préface qu'il donnait aux<br />

travaux <strong>du</strong> Congrès inter<strong>national</strong> d'Art popu<strong>la</strong>ire (1),<br />

il y a peu d'espoir maintenant <strong>de</strong> voir <strong>les</strong> chansons<br />

et <strong><strong>danse</strong>s</strong> <strong>popu<strong>la</strong>ires</strong> reprendre dans nos campagnes<br />

trop civilisées leur ancienne vitalité. Et non plus,<br />

pour l'amateur, <strong>de</strong> recueillir encore sur p<strong>la</strong>ce, <strong>de</strong>s<br />

airs ou <strong>de</strong>s <strong><strong>danse</strong>s</strong> inconnus. Mais il n'est pas douteux<br />

que l'on peut, et que l'on doit, au moins, faire<br />

connaître et répandre parmi ceux qui ont quelque<br />

souci d'art et <strong>de</strong> culture, tous ceux qui ont été sauvés<br />

<strong>de</strong> l'oubli <strong>de</strong>puis une centaine d'années, par <strong>la</strong> patience<br />

bénédictine <strong>de</strong> quelques érudits.<br />

C'est en compulsant leurs ouvrages que l'on est<br />

amené à se rendre compte <strong>de</strong> l'ampleur <strong>du</strong> sujet que<br />

nous abordons ici.<br />

On a coutume, et par « on » je ne désigne pas<br />

seulement le grand public, mais aussi ceux que l'on<br />

(1) Institut <strong>de</strong> Coopération Intellectuelle, 1934, 1 vol. Musique<br />

et Chansons <strong>popu<strong>la</strong>ires</strong>.<br />

— 15 —<br />

<strong>les</strong> répertorier, dresser <strong>la</strong> carte géographique <strong>de</strong>s<br />

<strong><strong>danse</strong>s</strong>.<br />

Et il y aurait aussi un beau film à tourner !<br />

Un film sonore qui permettrait <strong>de</strong> jouir <strong>de</strong> ces ritournel<strong>les</strong><br />

charmantes et <strong>de</strong> ces vieux chants morts<br />

doucement, un jour, sans qu'on y prenne gar<strong>de</strong>, en<br />

retombant sur <strong>les</strong> p<strong>la</strong>ines <strong>de</strong> France.<br />

Regrettons ici amèrement qu'il n'existe pas un<br />

musée <strong>du</strong> Folklore français.<br />

Le livre <strong>de</strong>s <strong><strong>danse</strong>s</strong> <strong>popu<strong>la</strong>ires</strong> doit être écrit par<br />

<strong>de</strong>ux prêtres <strong>du</strong> Peuple. L'un doit savoir regar<strong>de</strong>r,<br />

l'autre écouter.<br />

Ce livre mettra un regret dans <strong>les</strong> âmes; quelquesuns,<br />

non stérilisés, tenteront peut-être, tout animés<br />

d'espérance, <strong>de</strong> recréer <strong>de</strong>s <strong><strong>danse</strong>s</strong> <strong>popu<strong>la</strong>ires</strong>.<br />

Alors, comme au temps jadis, on <strong>danse</strong>ra <strong>de</strong> joie,<br />

on <strong>danse</strong>ra <strong>de</strong> douleur, on <strong>danse</strong>ra d'amour, on <strong>danse</strong>ra<br />

d'adoration en regardant le soleil.<br />

On <strong>danse</strong>ra !... GUY LE FLOCH.<br />

DE DANSE EN FRANCE<br />

qualifie habituellement d'élite, <strong>de</strong> se <strong>la</strong>isser éblouir<br />

par le « brio » rythmique et le riche coloris mélodique<br />

<strong>de</strong>s <strong><strong>danse</strong>s</strong> russes ou espagno<strong>les</strong>, et <strong>de</strong> tenir<br />

un peu en mépris <strong>les</strong> <strong><strong>danse</strong>s</strong> françaises, <strong>les</strong> trouvant<br />

monotones et par trop « simplettes ». Cependant, il<br />

est aussi difficile, sinon plus, d'imiter un « Jabadao »<br />

breton qu'une « Jota » aragonnaise; et <strong>les</strong> multip<strong>les</strong><br />

formes <strong>de</strong> <strong>la</strong> ron<strong>de</strong> peuvent satisfaire <strong>les</strong> plus délicats.<br />

Nombreux sont ceux pour qui <strong>les</strong> <strong><strong>danse</strong>s</strong> françaises<br />

se ramènent à <strong>de</strong>ux types principaux : <strong>la</strong> ron<strong>de</strong> (sur<br />

rythme binaire), et <strong>la</strong> bourrée (sur rythme ternaire).<br />

C'est une c<strong>la</strong>ssification un peu sommaire, et, heureusement<br />

pour le génie inventif <strong>de</strong> notre peuple, ses<br />

types chorégraphiques sont plus variés. J'aimerais<br />

avoir à vous mettre sous <strong>les</strong> yeux une carte <strong>de</strong><br />

France où seraient indiqués, non <strong>de</strong>s noms <strong>de</strong> vil<strong>les</strong>,<br />

mais <strong>de</strong>s noms <strong>de</strong> <strong><strong>danse</strong>s</strong>; el<strong>les</strong> seraient aussi inégalement<br />

réparties que <strong>les</strong> chaînes <strong>de</strong> montagnes ou<br />

<strong>les</strong> gisements <strong>de</strong> nouille; nous aurions <strong>de</strong>s régions<br />

aussi riches que le Bor<strong>de</strong><strong>la</strong>is l'est <strong>de</strong> vignob<strong>les</strong>,<br />

d'autres ari<strong>de</strong>s comme <strong>les</strong> Causses.<br />

En faisant le tour <strong>de</strong> cette France musicale, on<br />

verrait se dérouler <strong>de</strong>vant soi le cortège <strong>de</strong>s plus<br />

gracieuses <strong><strong>danse</strong>s</strong>, et on entendrait <strong>les</strong> plus bel<strong>les</strong><br />

<strong>de</strong>s mélodies.<br />

Mais avant <strong>de</strong> prendre <strong>la</strong> route, une indication<br />

qui a son importance : <strong>la</strong> <strong>danse</strong> popu<strong>la</strong>ire, surtout<br />

dans certaines régions, ne nécessite pas aussi impérieusement<br />

que <strong>la</strong> <strong>danse</strong> <strong>de</strong> salon, <strong>la</strong> présence d'un<br />

orchestre. Et lorsqu'on trouve, dans un vieux recueil,<br />

ou dans un <strong>de</strong> ces albums manuscrits que certains<br />

aïeuls conservent <strong>de</strong> leur jeunesse, <strong>de</strong>s airs sans<br />

paro<strong>les</strong> qui semblent avoir été écrits pour le biniou<br />

ou pour <strong>la</strong> vielle, huit fois sur dix, ce sont <strong>de</strong>s<br />

chansons dont <strong>les</strong> paro<strong>les</strong> ont été omises, ou oubliées.<br />

Parfois el<strong>les</strong> n'ont qu'un seul couplet qui est répété

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