8 septembre 1848, numéro 43 - Archives municipales de Nantes
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Vendredi 8 <strong>septembre</strong> <strong>1848</strong>.<br />
15 fr. par an.<br />
ABONNEMESS.<br />
PARIS. DÉP. ETRANG.<br />
1 an. 15fr. - 28fr. - 41 fr.<br />
6 mois; 8 »—15 » —24 ><br />
S mois, 4 50'— 8 » — 12 .<br />
4 mois, 2 fr.<br />
-BUREAUX DU JOURNAL,<br />
2, benlevari <strong>de</strong>s Italiens, près<br />
le passage <strong>de</strong> l'Opéra.<br />
SOMMAIRE — La Séance. — Le citoyen Deville. — Trois opinions sur<br />
le discourrs <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Lamartine. — Réponse au journal / Opinion pu<br />
bique. — Acceptation <strong>de</strong> la médiation par l'Autriche. — Les brochure*<br />
politiques : AI. Carnot, M. Cermenin, M. Girardin. — Ra<strong>de</strong>tzki et<br />
l'empereur Nicolas. —Affaire du Denemark. — Sur le di-cours <strong>de</strong> la<br />
renne d'Angleterre. — Angleterre.— Allemagne. — Hollan<strong>de</strong>. — Italie.<br />
Actes officiels. — Faits divers. — Bulletin.- Séance <strong>de</strong> -l'Assemblée.,<br />
Feuilleton. Une visite à Clichy, par Paul DUPLESSIS.<br />
1<br />
PARIS, 7 S E P T E M B R E .<br />
Le souvenir du discours d'hier a rempli la séance d'aujourd'hui<br />
; pour peu que les seances se suivent et se rassemblent, il ne<br />
sera point efface <strong>de</strong> sitôt. Les représentais ont cependant pris<br />
beaucoup <strong>de</strong> peine ; le scrutin est testé eu permanence, et ils ce<br />
g» sont point séparés avant d'avoir adopté - ou à peu prè-:— sept<br />
paragraphes du préambule. La discussion, ainsi entremêlée dévotes,<br />
<strong>de</strong> discours, d'exclamations et d amen<strong>de</strong>mens dont quelquesuns<br />
sout <strong>de</strong>s contre-preambules entiers, est l'image exacte du<br />
cahos.<br />
Le citoyen Devil!e, enremi <strong>de</strong>s tyrans, conviendra, nous l'espérons,<br />
qu'au milieu <strong>de</strong> l'esclavage général il a personnellement<br />
le Donneur <strong>de</strong> jouir d'une liberté plus que suflisante. On lui a permis<br />
<strong>de</strong> venir développer et soutenir à la tribune <strong>de</strong> l'Assemblée<br />
nationale sous proteste d'amen<strong>de</strong>ment une proclamation qui n'a<br />
pas ete égalée par les affiches les plus liberales <strong>de</strong> l'ex club Blanqui.<br />
Nous voudrions bien savoir ec que le citoyen Deville pourrait dire <strong>de</strong><br />
plus dans un pays où il serait libre autant qu'il le désire. En souhaitant<br />
que le citoyen Deville exprimât tes sentiments en public,<br />
l'Assemblée a sans doute pensé qu'il ressortirait <strong>de</strong> la licence d'un<br />
pareil discours une réponse cathégorique à ceux qui piéten<strong>de</strong>nt<br />
que l'état <strong>de</strong> siège diminue la liberté <strong>de</strong> la discussion.<br />
Voici,en quels termes le Bien public apprécie le discours prononcé<br />
hier par M. Lamartine :<br />
« M Lamartine a retrouvé aujourd'hui l'idéalisme <strong>de</strong> la révolution.<br />
Après en avoir été l'héroïsme, il en a été l'inspiration. La République n'avait<br />
gagné en juin que la victoire <strong>de</strong> la rue, elie a gagné au jourd'hui la<br />
victoire <strong>de</strong> ridée.- »<br />
L'eathousiasme est une belle chose, et nous comprenons que<br />
M Lamartine l'excite dans son journal encore plus qu'ailleurs ;<br />
mais peut-étre conviendrait-il <strong>de</strong> l'exprimer en phrases plus simples.<br />
La réalité <strong>de</strong>s mérites <strong>de</strong> M. Lamartine n'y perdrait rien.<br />
Le Journal <strong>de</strong>s Débats a plus que tout autre le grand art <strong>de</strong> se<br />
servir <strong>de</strong>s mots pour dissimuler sa pensée. Il arrive cependant<br />
que parfois sa pensée perce l'enveloppe : ces jours-là on juge par<br />
les récriminations qui lui echappent toute la violence <strong>de</strong>s ranc .nes<br />
qu'il couvé, te matin le Journal <strong>de</strong>s Débats mis hors <strong>de</strong> 'ni<br />
par le discours <strong>de</strong> M. Lamartine, qui réveill le souvenir révolutionnaire,<br />
s'écrie :<br />
Bonne foi — Bon sens.<br />
Le Journal<br />
FEUILLETON DU JOURNAL. — 8 SEPTEMBRE.<br />
UNE VISITE A CLIGHY,<br />
(SOUVENIRS DU VIEUX TEMPS.)<br />
(Suite et fin.)<br />
Rédacteur en chef. Alphonse Karr.<br />
— Du reste, crovez que rien ne me serait aussi facile» si je ne<br />
craignais <strong>de</strong> vous fatiguer, que <strong>de</strong> multiplier à l'infini <strong>de</strong>s exemples<br />
<strong>de</strong> la contrante par corps servant à toute antre chose qu'à sau-,<br />
vegar<strong>de</strong>r les intérêts <strong>de</strong>s créancier.*. Tenez, entre autres faits, je<br />
vous Citerai celui assez curieux <strong>de</strong> l'homme qui lient notre table<br />
d'hôte qui paie lui m me, <strong>de</strong>puis un an, afin qu'on ne le renvoie pas<br />
' <strong>de</strong> Clichy, sa pension alimentaire, que son créancier ne voulait plus<br />
servir.<br />
— Ceci, monsieur le duc. <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une explication.<br />
— La voici. Cet homme qui manque <strong>de</strong> tenue, d'activité et <strong>de</strong><br />
courage, faisait un détestable négociant. L'estaminet le conduisit à<br />
Clichy, où à peine arrivé il s'empressa d'établir une buvette et une<br />
ta le d hôte. Depuis lors, il gagne cinq cents francs par mois.<br />
Aussi compte-t-il bien, une fois son temps fini, se faire incarcérer<br />
un* secon<strong>de</strong> lois pour une nouvelle lettre <strong>de</strong> change.<br />
Ces détails sur Clichy et cette espace <strong>de</strong> physiologie <strong>de</strong> la contrainte<br />
par corps m'amusaient et m'interéssaient tout à la fois; je<br />
me proposais <strong>de</strong> mettre a profil la gran<strong>de</strong> expérience pratique du<br />
cas "* , lorsque le nom <strong>de</strong> mon ami S .., le littérateur, relentit<br />
pres <strong>de</strong> moi, dans le corridor le long duquel sont rangées toutes les<br />
MESSAGER DU MATIN.<br />
11 y a un jour, h 'las ! il y a un jour <strong>de</strong> malheur où la froi<strong>de</strong> ambition<br />
a <strong>de</strong>sséché le sentiment chez M. <strong>de</strong> Lamartine. Il a vu presqu'à tes pieds<br />
un. femme et un enfant, et il a détourné la tête. Il faudra bien <strong>de</strong>s journées<br />
comme celle où M. <strong>de</strong> Lamartine a arraché <strong>de</strong>s mains <strong>de</strong> quelques<br />
forcenés le drapeau rouge pour effacer celte journée-là !<br />
Quel démenti dans ces quelques lignes à toutes les protestations<br />
<strong>de</strong> mansuetuele et <strong>de</strong> modération que le Journal <strong>de</strong>s Débats<br />
lo mule presque eloquemment les jours où il a peur.<br />
Le Constitutionnel juge aussi à sa façon le discours <strong>de</strong> M. Lamai<br />
line :<br />
« M. <strong>de</strong> Lamartine a été applaudi <strong>de</strong> tout le mon<strong>de</strong>, ce qui peut ci;<br />
gnifier qu'il arrivera ,peul-être dans la discussion <strong>de</strong> détail, a n'être un<br />
peu plus tard avec personne. »<br />
Si par ce mot personne il faut entendre M. Thiers, le Constitutionnel<br />
a bien raison; mais il y a beaucoup <strong>de</strong> gens du côte <strong>de</strong><br />
la révolution, et M. Lamartine" ne perdrait rien a être avec ceux-la.<br />
Le journal l'Opinion publique ne pardonne pas au général Car<br />
vaignac les paroles qu'il a adressées du haut <strong>de</strong> la tribune aux conspirateurs<br />
légitimistes en même temps qul'à tous ceux qui s'attaqueraient<br />
à la République, et il revient aujourd'hui sur ce loyal<br />
langage qui a mis la confiance et l'espoir dans l'ame <strong>de</strong>s sincères<br />
amis du pays. Le général Cavaignac comparant le temps présent à<br />
celui <strong>de</strong> la Convention s'est exprimé comme on le <strong>de</strong>/ait attendre<br />
non pas seulement du fils d'un conventionnel, mais d'un homme éclaire<br />
et impartial qui (tige le passé historiquement et avec les enseigm<br />
mens que nous apporte sur la situation <strong>de</strong> 93 la révolution<br />
<strong>de</strong> 4848. l'allant d -ne <strong>de</strong> la Convention, le chef du pouvoir exécutif<br />
n'a dit qu'un mot, mais un mot plein <strong>de</strong> portée, par lequel<br />
se pensée entière s'explique : « Je ne blâme pas, je comparé. »<br />
C'est le mot dont les feuilles légitimistes s'éliraient. Ce cri <strong>de</strong> la<br />
conscience <strong>de</strong> l'homme entre les mains <strong>de</strong> qui sont les <strong>de</strong>stinées <strong>de</strong><br />
la République a retenti jusqu'au fond <strong>de</strong> toutes les consciences troublées;<br />
et puisqu'on ne saurait espérer une faiblesse <strong>de</strong> lui,on a pensé<br />
que le momeut était venu <strong>de</strong> le dénigrer. L'Opinion publique, qui<br />
donne le mot à toute une famille di: journaux <strong>de</strong> sa couleur nouvelle<br />
ont éclos dans les <strong>de</strong>parlemens, entame aujourd'hui le-hostilités<br />
avec l'habileté qui fait rarement <strong>de</strong>faut aux politiques<br />
<strong>de</strong> son parti. — Ce n'est point encore la personne du général<br />
Cavaignac qu'elle attaque; mais, à cause du mot juste et<br />
courageux qu'il a dit <strong>de</strong> la Convention, elle s'efforce <strong>de</strong> faire<br />
' retomber sur lui toute la vieille tradition <strong>de</strong> calomnies amassas<br />
pendant trente ans et qui s'attache au sanglant souvenir<br />
<strong>de</strong> 93. Il ne faut pont qu on soit dupe <strong>de</strong> cette fantasmagorie<br />
<strong>de</strong> langage; il ne faut pas qu'on souffre que l'Opinion publique<br />
aille, comme elle le. dit reveiller les morts dans leurs tom<br />
beaux pour en dresser les squelettes à la face <strong>de</strong> la jeune République<br />
et du général qui l'a sauvée. Laissons ces morts dormir.<br />
Les temps sont changés, Dieu merci; et l'on sait bien que l'échafaud<br />
politique a fait son temps. .Mais les mœurs du présent, a qui<br />
les <strong>de</strong>vons-nous, si ce n'est aux épreuves du passe? Tous, nous<br />
sommes prêts à plaindre les victimes Mais qui donc, en voyant ce<br />
qui se passe et en jugeant d'après le présent les nécessités terribl es<br />
cellules. Peu après on frappa directement à notre porte, et un gardien<br />
entra.<br />
— Monsieur, dit-il en s'adressant à l'illustre S..., il y a au parloir<br />
une personne qui sollicite la permission <strong>de</strong> vous voir. Voici sa<br />
carte.<br />
-— Mon créancier ! s'écria S... furieux, après avoir jeté un coup<br />
d'œil sur la carte. Comment, il ose venir ici, lui! cet homme<br />
odieux, inexorable ! Dites-lui que je préférerais la mort à sa présence.<br />
— Ma foi, Monsieur, je crois que vous vous méprenez sur les<br />
intentions <strong>de</strong> votre créancier, répondit le gardien. Il me paraît, au<br />
contraire, très bien dispose a votre égard, et je ne serais même pas<br />
surpris qu'il fût venu avec 1 intention <strong>de</strong> lever votre écrou et <strong>de</strong><br />
vous rendre à la liberlé.<br />
— Me rendre à la liberté! répéta S... en pâlissant, c'est impossible.<br />
Veuillez lui dire qu'il m'atten<strong>de</strong> au parloir.<br />
Le gardien, véritable valet <strong>de</strong> bonne maison, s'inclina profondément<br />
<strong>de</strong>vant nous avant <strong>de</strong> sortir.<br />
— Il ne manquerait plus maintenant qu'après m'avoir coffré à<br />
Clichy, cet infâme créancier ne voulut mettre le comble à ses<br />
mauvais procédés en m'en faisant sortir ! s'écria S... avec colère.<br />
.— Voyons, mon cher S..., dit le duc *" en souriant, ne vous<br />
laissez pas abattre par le danger. Rappelez au contraire tout votre<br />
sang-froid, toute votre énergie, et laites eu sorte <strong>de</strong> vous retirer<br />
<strong>de</strong> ce mauvais pas avec les honneurs <strong>de</strong> la guerre Rien n'est encore<br />
désespéré... Et puis, n'avez-vous pas cette fameuse scène <strong>de</strong><br />
l'oncle que nous vous avons apprise'.' Cela suffira.<br />
— Parbleu! vous avez raison. Je n'y songeais pas, mai, à la<br />
scène <strong>de</strong> l'oncle. Mille remerciemens pour me l'avoir rappelée...<br />
me voilà sauvé. — Voulez-vous venir avec moi, me dit S..., je<br />
vous montrerai mon créancier, il est affreusement laid et vaut la<br />
peine d'être vu.<br />
—Très volontiers, répondis-je, tort désireux d'obtenir l'explication<br />
<strong>de</strong> celle scène <strong>de</strong> l ont-la qui m'intriguait ; allez, je vous<br />
suis.<br />
— Comment trouvez-vous l'expression <strong>de</strong> mon visage? me <strong>de</strong><br />
BUREAUX DU JOURNAL,<br />
2, boulevart <strong>de</strong>s Italiens, près<br />
le passage <strong>de</strong> l'Opéra.<br />
dis époques antérieures, oserait accuser nos pères?-«Je ne blâme<br />
pas, a dit le général Cavaignac, je compare ! » Ces paroles, tombées<br />
<strong>de</strong> ses lèvres, ne sont pas celles d'un lis aveugle, ni celles d'un<br />
ami <strong>de</strong> la Terreur, c'est l'arrêt <strong>de</strong> l'impartiale histoire.<br />
Le journal l'Opinion publique répète chaque jour qu'on calomnie<br />
le parti légitimiste en l'accusant <strong>de</strong> menées hostiles à la<br />
République. A eh croire l'Opinion publigue, les légitimistes se<br />
nourrissenl tout au plus d'un espoir platonique; ce sont les communistes<br />
<strong>de</strong> la République rouge qui arborent <strong>de</strong>s drapeaux blancs,<br />
publient <strong>de</strong>s lettres d'Henri V, qui se révoltent à main armée<br />
q ui<br />
Première année. N° <strong>43</strong>.<br />
un sou<br />
le <strong>numéro</strong>.<br />
dans le midi, et qui propagent dans les campagnes <strong>de</strong> l'ouest tous<br />
les bruits qui peuvent égarer les populations. Que l'Opinion publique<br />
affirme que, pour sa part, elle est étrangère à ces tentatives<br />
criminelles, nous l'en croirons sur parole ; qu'elle ajoute encore<br />
que quelques hommes éminins <strong>de</strong> l'ancien parti légitimiste<br />
ont accepté la République et sont prêts a mettre leur dévoùment au<br />
service <strong>de</strong> l'ordre et <strong>de</strong>s lois, nous la croirons encore : mais <strong>de</strong><br />
cette crédulité à celle qu'il faudrait avoir pour nier l'évi<strong>de</strong>nce<br />
il y a loin ; les faits sont flagrans; une conspiration légitimiste<br />
existe qui se renforce <strong>de</strong> tous les regrets <strong>de</strong>s partisans <strong>de</strong> la monarchie<br />
déchue Cette conspiration grandit par la sympathie secrète<br />
<strong>de</strong> ceux qui atten<strong>de</strong>nt, pour se montrer, qu'il soit l'heure <strong>de</strong><br />
profiter d'une victoire ; elle se trahit par l'effervescence <strong>de</strong>s subalternes<br />
que les habiles mettent en mouvement, et ne peuvent point<br />
toujours retenir autant qu'ils le voudraient après les avoir excités..<br />
Nous comprenons que l'Opinion publique ne soit point satisfaite<br />
<strong>de</strong>s démonstrations qui compromettent son parti; mais ce n'est<br />
point une raison <strong>de</strong> dire que nous calomnions en citant <strong>de</strong>s faits.<br />
Or, nous regardons comme un <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> ne point laisser échapper<br />
un seul <strong>de</strong> ces actes isolés, parce que nous sommes surs qu'ils se<br />
lient entre eux. Il ne faut pas que le gouvernement se paye <strong>de</strong>s<br />
dénegations parisiennes et <strong>de</strong>s protestations <strong>de</strong>s chefs qui peutêtre,<br />
ne sont pas dans le secret <strong>de</strong> la conspiration, par cela<br />
qu'on s'irrite <strong>de</strong> leur raison et <strong>de</strong> leur honnêteté. L'Opinion.<br />
pubique, les autres feuilles légitimistes et l'Assemblée nationale<br />
sauront d'ailleurs bientôt à quoi s'en tenir, si, comme on le disait<br />
i aujourd'hui, le rapport lait sur la contre-enquête <strong>de</strong>mandée par<br />
M. Laurent (<strong>de</strong> l'Ardèche) apporte, à la tribune <strong>de</strong>s révélations<br />
telles qu'il ne restera plus <strong>de</strong> doute sur un plan <strong>de</strong> contre-revolution<br />
que l'attitu<strong>de</strong> résolue du pouvoir exécutif a seule déjoué.<br />
Le ministère <strong>de</strong>s affaires étrangères a reçu aujourd'hui <strong>de</strong> M.<br />
Emmanuel Arago une dépêche qui lui annonce qu'il vient d'apprendre<br />
officiellement que l'Autriche accepte la médtalion.<br />
i Si la nouvelle n'est pas encore arrivée directement <strong>de</strong> Vienne,<br />
c'est qu'à cause du chemin <strong>de</strong> fer, le courrier <strong>de</strong> Berlin a vingtquatre<br />
heures d'avance sur le courrier <strong>de</strong> Vienne.<br />
BROCHURES JUSTIFICATIVES,<br />
Il parait que le besoin <strong>de</strong>s explications et <strong>de</strong>s justifications se fait<br />
généralement sentir parmi les hommes politiques : nous écrivons ces li*<br />
mauda S... avant d'arriver au parloir.<br />
— Lugubre, mon cher, on dirait d'un condamné qui marche à<br />
l'échaufaud.<br />
— Très bien ! très bien ! s'écria le duc <strong>de</strong> S... avec satisfaction,<br />
je vois que je me tirerai d'affaire. L'illustre littérateur mettant<br />
alors la main sur le bouton <strong>de</strong> la porte du parloir commença à<br />
fredonner d'une voix etoufée et sepulerale les vers <strong>de</strong> la romance<br />
si connue <strong>de</strong> l'Hiron<strong>de</strong>lle et du Prisonnier :<br />
Puis; poussant la porte, il s'avança d'un air désespéré vers son<br />
créancier, te <strong>de</strong>rnier, qui portait une bonne et honnête figure <strong>de</strong><br />
brave homme, rougit en apercevant sa victime; je crus même remarquer<br />
qu'il se retenait pour s empêcher d'aller, lui serrer la<br />
main.<br />
. —Monsieur, lui dit-il doucement, ne- voyez, je vous en prie,<br />
dans ma visite ni une insulte ni un motif d'irritation. Je viens à<br />
vous avec les meilleures intentions du mon<strong>de</strong>, et surtout avec <strong>de</strong>s<br />
prétentions tellement raisonnables, qu'il me paraît impossible que<br />
nous ne finissions pas par tomber d'accord. Votre manque absolu<br />
<strong>de</strong> fortune me l'ait... ,<br />
— Pardon <strong>de</strong> vous interrompre, monsieur, dit alors S..., d'uns<br />
voix altérée et en roulant ses yeux d'une façon toute dramatique,<br />
mais il m'est impossible <strong>de</strong> supporter plus longtemps vos railleries...<br />
Votre ironie, en ces lieux, est plus que <strong>de</strong> l'inhumanité,<br />
elle est une insulte... et une insulte gratuite et <strong>de</strong> fort mauvais<br />
goût...<br />
— Monsieur, je vous proteste...<br />
— Trêve <strong>de</strong> protestation, s'écrie S... <strong>de</strong> plus en plus furieux.<br />
Si je n'avais pas un oncle âgé <strong>de</strong> quatre-vingt-douze ans, mala<strong>de</strong>,<br />
prêt à mourir, et qui me laisse toute sa fortune... pou <strong>de</strong> chose...<br />
<strong>de</strong> quoi vivre cependant, sept mille cinq cent quarante-sept livres<br />
<strong>de</strong> rentes... vous ne seriez pas venu insulter à ma douleur...<br />
— Ah ! vous avez un oncle <strong>de</strong> quatre-vingt-douze ans dont vous<br />
héritez, s' cria à son tour le créancier, sans pouvoir dissimuler sa<br />
joie... croyez que j'ignorais cette circonstance.':-, sans 'cela..'.<br />
. — Est-ce qu'un créancier ignore jamais ces sortes <strong>de</strong> choses...<br />
enfin, monsieur, puisque vos intentions sont bonnes, dites-vous, je
gnes, la main posée sur un petit tas <strong>de</strong> charmantes brochures qui 's'in membre <strong>de</strong> l'ancien .gouvernement n'y pourra siéger ; toutes les I<br />
génient à justifier quelqu'un ou à expliquer quelque chose ; ces pauvres résolutions <strong>de</strong> ce gouvernement seront abrogées; <strong>de</strong>* commissaires<br />
brochures font tout ce «'elles peuvent.<br />
veilleront au maintien <strong>de</strong>s stipulions, lesquelles ont été garanties<br />
M. Carnot, dans son histoire du Ministère <strong>de</strong> l'instruction publique et par la Gran<strong>de</strong>-Bretagne. Ni le Danemarck ni la confédération ger<br />
<strong>de</strong>s cultes <strong>de</strong>puis le 24 février, s'efforce <strong>de</strong> nous expliquer les tendance?, manique ne se désistent <strong>de</strong> leurs prétentions respectives. Les ra-<br />
républicaines qu'il essaya d'imposer à la direction intellectuelle <strong>de</strong> son tifications seront échangées à- Lubeck. — Ce document, en date<br />
département ; il justifie ses actes publics, ses nominations et les circu du 26 août, est signé par MM. Below, Bille, et Bez.<br />
laire ; il commente <strong>de</strong> petits manuels qui <strong>de</strong>vaient servir à catéchiser :<br />
la nouvelle démocratie; il nous parle <strong>de</strong> ses opintous qui ne sont point<br />
L'Armistice conclu entre la Prusse et le Danemark semble <strong>de</strong><br />
suspectes, <strong>de</strong> ses idées que nous croyons très libérales, <strong>de</strong> la mémoire d<br />
voir donner lieu à <strong>de</strong> nouvelles complications. D'un côté, l'opi<br />
son illustre père que nous honorons tous; M. Carnot n'oublie peut-être<br />
nion dans le Schleswig-Holslein se prononce contre les conditions,<br />
qu'une seule chose dans sa rectification : c'est que chez le ministre <strong>de</strong><br />
.do l'armistice ; on dé. lare ne pas vouloir obéir à un gouverne<br />
l'instruction publique du 24 février se fond a été emporte par 'la forme,<br />
ment imposé <strong>de</strong> force, et l'on parle <strong>de</strong> refuser les impôts. D'autre<br />
l'esprit a été tut: par la lettre; si M. Carnot. dans ses instructions dé<br />
part, à Francfort on semble disposé <strong>de</strong> plus en plus à refuser la ramocratiques,<br />
n'avait point oublié les idées en courant après les mots, il<br />
tification. C'est dans la séance du 4 que M. Henscher est venu<br />
occuperait encore une place honorable dans le gouvernement <strong>de</strong> la Ré-<br />
donner connaissance <strong>de</strong>s articles <strong>de</strong> la convention. Un grand nombre<br />
<strong>de</strong> propositions ont eu, lieu. Quelques membres ont <strong>de</strong>mandé<br />
publique.<br />
que la ratification fùt refusée, d'autres que l'on transmît l'ordre <strong>de</strong><br />
M. <strong>de</strong>Cormenin <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, à s'expliquer à son tour M. <strong>de</strong> Cormoran est<br />
suspendre la retraite <strong>de</strong>s troupes. Ces propositions ont été écartées,<br />
d'un talent infatigable, nous n'osons pas dire d'un esprit incorrigible ; mais on en a adopté une, tendant à ce que le comité présentât son<br />
dats la secrète pensée <strong>de</strong> ce polémiste remarquable, le pamphlet c'est le rapport sur la question dans le délai <strong>de</strong> vingt- quatre heures.<br />
mouvement, et il le prouve, non plis on marchant comme Galilée, mais,<br />
en écrivant, en critiquant, on bataillant comme on pamphlétaire!<br />
Depuis 'l'avènement <strong>de</strong> la démocratie, M, <strong>de</strong> Cormenin était fort à Le discours <strong>de</strong> la reine d'Angleterre a été jugé très diversement par<br />
plaindre :il n'avait plus rien à faire, rien à écrire contre les dotations le- journaux <strong>de</strong> Londres. Le Standard pretend qu'il atteint la perfection<br />
premières, contre la corruption électorale, contre la liste .civile, contre ' <strong>de</strong> ce genre <strong>de</strong> communications, à savoir •. <strong>de</strong> ne rien dire. Ce serait, se<br />
les hommes et les choses <strong>de</strong> l'ancien régime; Dieu merci ! voici une lon ni, perdre son temps que <strong>de</strong> l'analyser. Le Morning-Herald le criti<br />
constitution que M. <strong>de</strong> Cormenin lui-même a préparéo, inspirée, ou réque .comme insipi<strong>de</strong>, et insignifiant Le Morning-Advertiser trouve que<br />
le passage relatif à la France doit donner une gran<strong>de</strong> satisfaction aux<br />
digée peut-être ; eh bien ! le mouvement recommence pour le hardi pamphlétaire,<br />
et M. <strong>de</strong> Cormenin se souvient <strong>de</strong> son éblouissant esprit d'au- amis <strong>de</strong> la paix. Il .ajoute, pour ce qui concerne l'Agleterre, qu'on ne<br />
trèfois pour critiquer sa constitution d'aujourd'hui. 'Le -nouveau Petit désire pas <strong>de</strong> changemens organiques dans les institutions d e ce pays,<br />
Pamphlet n'a qu'un défaut: c'est une boîte charmante, une véritable mais qu'il y a lieu à d'importantes améliorations réclamées hautement<br />
bonbonnière dans laquelle nous n'avons rien trouvé. .<br />
par la vois dit peuple.<br />
En 'revanche, tout se trouve ou doit se trouver dans la brochure que Quant au Morning-Post, il conçoit l'espoir du maintien <strong>de</strong> la paix (i<br />
M. <strong>de</strong> Girardin adresse à Timon. M. <strong>de</strong> Girardin est un véritable cou pense que la continuation <strong>de</strong> l'état do siège, à Paris, est nécessaire pour<br />
rsât d'idées : il loi en faut une chaque jour, absolument comme il fallait ce résultat. « Le discours "du trône, ajoute-t-il, ne dit pas pourquoi d<br />
une bonne fortune quotidienne à la galanterie <strong>de</strong> Don Juan ; mais, pen- a été nécessaire <strong>de</strong> renouveler les relations diplomatiques avec le gouse-t-on<br />
avec tant d'idées ? aime-t-on avec tant <strong>de</strong> bonnes fortunés? vernement français. Au lion d» faire entendre que ces relations avaient<br />
L'idée nouvelle <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Girardin est bien un peu vieille; le rédac été rompues pour un instant par un événement étrange et fâcheux, le<br />
teur <strong>de</strong> tu Presse répète, ce nous semble, ce qu'il nous disait il y-a trois discours annonce au contraire que la bonne entente a continué sans la<br />
mois : 'il est d'vis que l'on peut constituer un état', une République, une plus légère interruption. » Ceci est un grand sujet d étonnement pour<br />
L'in<strong>de</strong>pendance, qui est le journal le plus sinon le mieux renseigné<br />
<strong>de</strong> .la Belgique, prétend que là Russie a bien réellement<br />
adressé au'cabinet <strong>de</strong> Londres une noie dans laquelle cette puis<br />
sance déclarerait qu'elle reconnaît l'empereur l'Autriche comme<br />
seul et légitime possesseur <strong>de</strong> la Lombardie ; qu'en conséquence<br />
le gouvernement russe émet l'espoir qu'une médiation ne peut avoir<br />
pour but <strong>de</strong> dépouiller l'Autriche ; cette <strong>de</strong>rnière puissance <strong>de</strong>vant<br />
conserver, sinon ici totalité, au moins la plus gran<strong>de</strong> partie<br />
du territoire qui lui appartient en Italie.<br />
En admettant l'authenticité <strong>de</strong> ces détails, on peut dire qu'ils ne<br />
préjugent rien quant à la question vénitienne ; l'empereur peut<br />
avoir la pensée que l'Autriche constituerait un gouvernement séparé<br />
pour la Lombardie. Ceci n'infirme donc en rien la nouvelle récite<br />
hier <strong>de</strong> l'intention du czar <strong>de</strong> se rapprocher <strong>de</strong> la France.<br />
Quant a la décoration <strong>de</strong> Saint-André, envoyée par ce souverain<br />
à Ra<strong>de</strong>tzky, il ne faudrait pas y voir absolument une sympathie<br />
pour le triomphe <strong>de</strong> l'Autriche. Ces sortes <strong>de</strong> politesses d'un souverain<br />
à un général étranger n'engagent eu rien l'a ligne politique<br />
et ne sont le plus souvent qu'un témoignage n'estime personnelle.<br />
Dans lut séance du i <strong>septembre</strong>, M. Heckscher a fait connaître<br />
à l'Assemblée nationale <strong>de</strong> Francfort les articles <strong>de</strong> l'armistice conclu<br />
entre l'Allemagne et le Danemarck : Les hostilités seront suspendues<br />
pour sept mois. Si l'armistice est dénoncé, les troupes reprendront<br />
la position qu'elles occupaient au moment <strong>de</strong> la conclusion<br />
; le b!ocus sera levé : les prisonniers seront rendus ; les navires<br />
remis en liberté; les troupes évacueront le duché ; les <strong>de</strong>ux puissances<br />
contractantes nommeront un gouvernement provisoire; aucun<br />
ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pas mieux que <strong>de</strong> m'entendre avec vous, , je consentirai<br />
à tout je passerai par toutes vos conditions pour recouvrer ;<br />
ma chère" liberté... ma liberté sans laquelle je ne puis - vivre....!,<br />
parlez.<br />
— Du moment que vous voyez <strong>de</strong>s pièges et <strong>de</strong>s insultes jusque<br />
dans mes paroles les plus bienveillantes, je me relire, Monsieur,<br />
répondit le créancier dont la contenance débonnaire avait fait place<br />
à un air foid et réservé.<br />
— Monsieur, je vous eu supplie, écoutez-moi, s'écria S... ; j'ai<br />
pu peut être tort... j'en conviens..,- -<br />
— C'est inutile, je reviendrai vous voir à la mort <strong>de</strong> votre oncle<br />
En attendant, je vous souhaité <strong>de</strong> la santé et <strong>de</strong> la résignalion.<br />
Monsieur, votre très humble serviteur.<br />
-Eh bien ! que pensez-vous <strong>de</strong> la scène <strong>de</strong> l'oncle ? me <strong>de</strong>manda<br />
mon ami S.;., radieux, après le départ <strong>de</strong> son créancier. !<br />
Est-ce bien inventé? Victoire ! voici mou séjour à Clichy assure<br />
pour longtemps.<br />
Au sortir du parloir, nous allâmes non* asseoir sur un banc, dans<br />
le jardin. De belles jeunes femmes, d'éiégans jeunes gens, <strong>de</strong>s :<br />
ENFANTS JOYAUX JOuant au berceau, se promenaient et folâtraient <strong>de</strong><br />
tous côtés. C'était, sauf les bonnes en tabliers blancs en moins et<br />
la fumée <strong>de</strong> tabac en plus, une véritable succursale <strong>de</strong>s Tuileries.<br />
Quelques figures sombres et pâles, ligures aux traits caractéristiques<br />
et marqués du sceau <strong>de</strong> la fatalité; déparaient seules ce<br />
charmant aspect.<br />
- Quels sont donc ces gens-là qui semblent errer ainsi que <strong>de</strong>s<br />
sous en peine ? <strong>de</strong>mandai-je à mon ami S...-<br />
- Rien, moins que rien, me répondit-il, <strong>de</strong>s imbéciles qui Ont<br />
combattu pendant toute leur vie contre le <strong>de</strong>stin, qui n'ont jamais<br />
connu ni joies ni plaisirs, pour qui l'existence a été une lutte perpétuelle,<br />
sans rêve, <strong>de</strong> tous lés moments... et qui, après dix ans<br />
je, dures privations et d'inexorable économie, sont venus se briser<br />
contre un simple protêt... Ce qui leur donne cet air tragique et<br />
conspirateur que vous leur voyez, et qu'on <strong>de</strong>vrait bien leur défendre<br />
<strong>de</strong> prendre, car cela attriste les "bons détenus", c'est qu'ils<br />
pensent à l'ingratitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la société et qu'ils rêvent à l'attaquer et<br />
surprise et conduit à la frontière, a causé <strong>de</strong>s troubles dans cette ville<br />
Des hommes <strong>de</strong> police ont. été maltraités. Le palais a été pillé et l'on<br />
fait un feu <strong>de</strong> joie <strong>de</strong>s meubles et <strong>de</strong>s papiers. Cependant Lorenzo Po<br />
reto est parvenu à calmer la multitu<strong>de</strong>. Un l'a nommé commendant <strong>de</strong><br />
la gar<strong>de</strong> nationale.<br />
TURIN. — Le prési<strong>de</strong>nt du conseil <strong>de</strong>s ministres. M. Alfieri <strong>de</strong> Sostegno,<br />
est parti pour le quartiert-général où, dit on, il fera son possible<br />
pour déci<strong>de</strong>r le roi à se <strong>de</strong>barrasser <strong>de</strong> certains personnages qui l'entourent,<br />
et pour lui faire abandonner ;la réserve dont il a toujours couvert<br />
ses actions. On assure que M. <strong>de</strong> Sonnaz va être mis en jugement pour<br />
avoir désobli à Bara.<br />
— Le journal officiel du 1er <strong>septembre</strong> contenait <strong>de</strong>ux décrets. Le premier<br />
ordonne l'abolition <strong>de</strong>s schakes dans l'armée, et son remplacement<br />
par le képi rouge, mi mènera rie celui <strong>de</strong>s troupes françaises en Afrique.<br />
Le second décret, plus important, met définitivement à la rte rai le M.M le<br />
chevalier Régis, qui remplissait les fonctions <strong>de</strong> gouverneur à Gènes; le<br />
comte Joseph Mana-sera ; le marquis Magliano ; le chevalier Emm. Avogadro;<br />
le marquis L. Maresca di Serra Capriola.<br />
— Aujourd'hui s', s'est répandue une nouvelle qu'il- ne faut accueillir, du<br />
reste, qu'avec réserve. Les Au lichen- miraient <strong>de</strong>mandé à Pat me une<br />
contribution extraordinaire <strong>de</strong> 400,000 f. à fournir dans le délai <strong>de</strong> 4 heures.<br />
Ce délai étant expiré, et la somme n'ayant pus été versée, 'es Croates,<br />
selon leur coutume, auraient commencé le sac <strong>de</strong> la ville . Mais le<br />
peuple, encouragé par l'énergique défense do Bologne, aurait sonné le<br />
foc in et commencé une terrible .lutte à laquelle prenaient part les femmes<br />
en jetant dis fenêtres sur les troupes tous les meubles et les .objets<br />
qui leur tombaient sous la main et à laquelle aussi .•étaient accou us<br />
tous les paysans <strong>de</strong>s environs, armés <strong>de</strong>s outils et ustensiles à leur usage.<br />
On ne connaît pas encore le résultat <strong>de</strong> celte terrible mêlée.<br />
— On écrit <strong>de</strong> Venise, sous la date du 27 août, que l'escaire sar<strong>de</strong> se<br />
trouvait encore à 1 ancre près <strong>de</strong> Malamo co, attendant une réponse a la<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> adressée à Turin par l'amiral Albini, tendante a obtenir l'autorisation<br />
d'aller mouiller <strong>de</strong>vant Ancône ou Corfou, afin d'être à même<br />
<strong>de</strong> concourir promptement <strong>de</strong> nouveau à la défense <strong>de</strong> Venise, aussitôt<br />
après la fin <strong>de</strong> l'armistice.<br />
— On écrit <strong>de</strong> Florence. Le gouvernement a fait échouer les manifestations<br />
<strong>de</strong>s clubs. Le 31, à 4 heures, tous les clubs ont été entourés <strong>de</strong><br />
troupes et fermés. Plusieurs <strong>de</strong>s chefs ont été arrêtés. Les prédications,<br />
<strong>de</strong> Guerazzi ont été regardées comme séditieuses et peu dignes d'un représentant<br />
du peuple. ' '<br />
qu'à<br />
démocratie, - sans constitution.<br />
M. <strong>de</strong> Girardin dans son avertissement, éprouve le besoin n'expliquer<br />
Je Morning-Post<br />
HOME, 29 août. — Aujourd'hui tes <strong>de</strong>ux conseils délibérons ont été<br />
prologés au 15 novembre par un décret ministériel. Personne ne s'attendait<br />
à une telle mesure. Les chambres italiennes n'ont pas rendu jus-<br />
présent <strong>de</strong> tels services qu'on puisse regreter beaucoup les vacances<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mois données à celles <strong>de</strong> Rome.<br />
h titre mête <strong>de</strong> sa brochure... — I! parât' décidément, comme nous<br />
.ANGLETERRE.<br />
le disions tout à l'heure, que la plupart <strong>de</strong>s homme et dos choses d'au<br />
Le discours <strong>de</strong> la reine n'a pas produit grand effet à la bourse, quoijourd'hui<br />
ont besoin d'être expliqués.<br />
que l'on pense que les ministres n'auraient pas exprimé si hautement<br />
Nous jugerons, dans une étu<strong>de</strong> spéciale, la littérature politique <strong>de</strong>s l'espoir <strong>de</strong> la paix s'ils n'avaient pas confiance dans le résultat rie leurs<br />
. VENISE. •— Les nouvelles <strong>de</strong> Venise sont, rassurantes: tout le mon<strong>de</strong><br />
fait le plus grand éloge <strong>de</strong> l'excellent esprit qui continue à régner<br />
dance italienne eu excitant les sympathies <strong>de</strong>s peuples et <strong>de</strong>s princes.<br />
explications <strong>de</strong>s justifications.<br />
efforts. Toutefois, niée discours, ni la continuation du beau temps ne<br />
produiront d'effets à la bourse tant que les fonds à la disposition du chancelier<br />
<strong>de</strong> l'Echiquier seront suspendus comme un épouvantail sur la<br />
BELGIQUE.<br />
bourse. . . -,<br />
— Hier, à la séance royale dans la chambre <strong>de</strong>s lords, entre la tribune<br />
diplomatique et le pied du trône, étaient les princes <strong>de</strong> Joinville et<br />
<strong>de</strong> Nemours, et le prince <strong>de</strong> Hesse. ,<br />
. ALLEMAGNE.<br />
POSES. — Nous savons maintenant, qu'il y a en Pologne quatre<br />
corps d'armée russes farts chacun du 40,000 hommes ; mais, le -1e r<br />
octobre<br />
prochain, ces troupes seront portées au double. Ces renforts prendront<br />
position <strong>de</strong>rrière ta Vistule. Les régimens russes se sont retiiés <strong>de</strong><br />
notre frontière vers l'intérieur.<br />
FRANCFORT, 30 août. —..Lé <strong>de</strong>uxième régiment. <strong>de</strong> cavalerie wur.<br />
lembergeoise a un drapeau qui lui a été donné <strong>de</strong> Linz par l'empereur<br />
Napoleon. Ce drapeau est couronné <strong>de</strong> 'aigle impérial et <strong>de</strong> l'étoile <strong>de</strong><br />
lu Légion -d'Horreur. Nous ne croyons pas qu'il soit politique <strong>de</strong> laisser<br />
ce drapeau à ce régiment. — Un cavalier dé ce régiment a répondu à<br />
un officier autrichien habilié en bourgois qui lui <strong>de</strong>mandait-s'il voulait<br />
se rendre dans le Schleswig :.« J'aime mieux me battre contre les Autrichiens.»<br />
"<br />
ITALIE.<br />
TOSCANE. — Il est arrivé <strong>de</strong>vant Livourne un bateau à vapeur, porcur<br />
<strong>de</strong> 700 volontaires <strong>de</strong> la région Jombar<strong>de</strong>. La frégate américaine<br />
Princeton et la frégate française, qui sont dans le port, ont pris entre<br />
elles ce bateau à vapeur, s'opposant au débarquement <strong>de</strong>s volontaires.<br />
~ il règne toujours d- l'agitation à Florence. Dans la séance du parlement<br />
le ministère a été vivement interpellé tant sur les affaires <strong>de</strong> Livourne<br />
que sur les affaires <strong>de</strong> l'indépendance italienne. Une adresse<br />
dans ce sens sera remise au grand-duc.<br />
PIÉMONT. — Gênes. — L'arrestation <strong>de</strong> Filippo do Boni, enlevé par<br />
à s'en venger dès que les portes <strong>de</strong> Clichy s'ouvriront pour eux<br />
Ko un mot, ce sont <strong>de</strong>s gens orgueilleux do leur probité méco<br />
nue, qui sont en en train <strong>de</strong> se familiariser avec l'ilee du crime<br />
Plus d'un d'entre eus est appelé à regretter, dans l'avenir, Clichy<br />
a la Conciergerie.<br />
Et ce jeune' homme à la figure intelligente et mélancolique<br />
.qui vient <strong>de</strong>. vous ' saluer eu passant, mon cher S.., quel estil<br />
?<br />
-«•Ce jeune homme à la figure intelligente et mélancolique,<br />
comme vous dites, est la personnification fa plus complète <strong>de</strong> la<br />
mauvaise loi et <strong>de</strong> .la brutalité. Ce garçon-la, 'neveu et héritier<br />
d'un lord et pair <strong>de</strong>s plus riches <strong>de</strong> .l'Angleterre, jouit déjà d'une<br />
cinquantaine <strong>de</strong> mille livres <strong>de</strong> renies.<br />
— Il faut alors que ses <strong>de</strong>ttes soient énormes.<br />
-- C'est à peine si elles s'élèvent à sent mille francs.<br />
— Comment donc alors se trouve-t il à Clichy ?<br />
-• Il se trouve à Clichy, parce .qu'il a toujours éprouvé une horreur<br />
profon<strong>de</strong> et invincible pour payer une <strong>de</strong>tte quelque minime<br />
quelle fût. Quoique ses créanciers sussent, <strong>de</strong>puis longtemps, à<br />
quoi s'en tenir sur sa probité, ils ne lui en ont pas moins fait cré<br />
dit., en pendant qu'un homme aussi riche que lui ne se laisserait<br />
:<br />
pas mettre en prison. : ce qui fait qu'il les a doublement trompes.<br />
! Cet intéressant jeune nomme, qui n'aime pas le mon<strong>de</strong><br />
i et ne connaît pour tout plaisir que <strong>de</strong> boire <strong>de</strong> l'eau-<strong>de</strong>-vie et jouer<br />
aux cartes, jouit à Clichy d'un bonheur parfait. Vous verrez que,<br />
malgré ses cinquante mille Hues <strong>de</strong> rentes, il Unira par faire perdre<br />
tout espoir à ses créanciers, et qu'ils le laisseront sortir, <strong>de</strong><br />
guerre lasse, afin <strong>de</strong> n'avoir plus à payer sa pension alimentaire.<br />
! Aussi, ce garçon là est-il fanatique <strong>de</strong>" la contrainte par corps : il<br />
ne voit, dit-if, que cette institution <strong>de</strong> réellement philantropique<br />
dans l'organisation <strong>de</strong> la société.<br />
I _ Vous me confon<strong>de</strong>z, mon cher S.... avec vos explications, et<br />
; je sais presque dispose à voir en vous un nouvel Asmo<strong>de</strong>e. Ah ! à<br />
' propos une: <strong>de</strong>rnière question. Comment donc se fait-:! que votre<br />
and il due <strong>de</strong> '", dont la reputation d'insolvabilité est ai 'parfaite-<br />
Le gouvernement belge vient <strong>de</strong> prendre une mesure importante, le<br />
remplacement exclusif par l'Etat, en réengageant d'anciens militaires auxquels<br />
on assure <strong>de</strong>s moyens d'existance a leur sortie du service. Le prix<br />
payé par les jeunes gens en formera les fonds.<br />
ACTES OFFICIELS.<br />
Le générai Cavaignac, prési<strong>de</strong>nt du conseil chargé du pouvoir exécut°<br />
a adressé, à l'occasion <strong>de</strong> la revue <strong>de</strong> dimanche <strong>de</strong>rnier, au général<br />
C ia igarnier. commandant en chef <strong>de</strong>s gar<strong>de</strong>s nationales du département<br />
<strong>de</strong> la Seine, la lettre suivante;<br />
« Mon cher général ,<br />
» .T'aurais été heureux <strong>de</strong> voir réunies au Champ-<strong>de</strong>-Mars, dimanche<br />
<strong>de</strong>rnier, toutes les gar<strong>de</strong>s nationales du département <strong>de</strong> la Seine.<br />
» Vous apprécierez les motifs qui m ont fait juger qu'à l'Assemblée<br />
nationale et souveraine seule appartient aujourd'hui cette faculté. Mais<br />
je ne me priverais pas <strong>de</strong> la satisfaction bien vive <strong>de</strong> voir successivement<br />
les differents bataillions à la tête <strong>de</strong>squels la confiance du Gouvernement<br />
<strong>de</strong> la République vous a placé ; ces manifestations auxquelles<br />
les réunions patriotiques donnent lieu, le dévouement absolu, exclusif<br />
aux principes républicains dont tous les ciloyens y a, portent une preuve<br />
si incontestable et si éclatante, auront du retentissement dans le pay et<br />
ne pourront que resserrer plus s étroitement encore le lien <strong>de</strong> fraternelle<br />
confiance qui unit toutes les gar<strong>de</strong>s nationales <strong>de</strong> la République.<br />
« .l'en ai rapports, quant a moi, une vive et confiante émotion. Je<br />
n'avais pas besoin d'être fortifié dans cette résolution-inébranlable qui<br />
me fera rester fidèle à nos <strong>de</strong>voirs; mais j'y ai trouvé un nouveau motif<br />
<strong>de</strong>. rester convançu que la nation est sérieusement, invariablement engagée<br />
dans les voies républicaines, qu'e le y place ses espérances, son<br />
avenir, et que vouloir autre chose, ce serait trahir à la fois et ses intérêts<br />
et a volonté.<br />
ment étàblie, ait pu trouver tin créancier assez complaisant pour<br />
vouloir bien le mettre à Clichy?<br />
• — Cela lui a donné en effet beaucoup <strong>de</strong> peine; il lui a fallu, pour<br />
réussir, se résoudre à faire une cour <strong>de</strong>s plus assidues à la femme,<br />
passablement -déplaisante, <strong>de</strong> son principal créancier, un<br />
véritable Othello parisien, qui, effrayé par la hardiesse toujours<br />
croissante <strong>de</strong> son débiteur, s'est enfin décidé à le faire arrêter.<br />
— Mais quel avantage retire donc le duc d* "" <strong>de</strong> sa détention?<br />
— L'avantage énorme que jouissant d'un beau titre et d'un<br />
majorât <strong>de</strong> 12,000 francs <strong>de</strong> rentes, il se met en règle, en finissant<br />
les trois mois <strong>de</strong> prison qui lui manquent pour compléter son<br />
temps, afin <strong>de</strong> pouvoir conclure ensuite paisiblement quel pie mariage.<br />
Ce cher duc calculait <strong>de</strong>rnièrement que chaque jour <strong>de</strong> captivité<br />
le libérait <strong>de</strong> trois mille <strong>de</strong>ux cents francs. Gagner trois cent<br />
m Ile francs en trois mois ,c'est, vous en conviendrez, une assez belle<br />
affaire. Aussi est-il d'une gaîté charmante.<br />
Je pris alors con é <strong>de</strong> mon ami S..., le célèbre littérateur, malgré<br />
les bienveillantes in tances qu'il fit pour me retenir, et je<br />
m'en fus tout pensif, envieux même, faut-il le dire, en rèvant au<br />
bonheur que je laissais <strong>de</strong>rrière moi.<br />
A présent, lecteurs, que nous vous avons initiés aux mœurs et<br />
aux mystères <strong>de</strong> Clichy, que pensez- vous <strong>de</strong> la question <strong>de</strong>là contrainte<br />
par corps nui s'agite ne nouveau en ce moment? Quanta<br />
nous, nous avouerons, dans notre égoïsme profond, que n'ayant<br />
jamais eu et comptant bien n'avoir jamais affaire nus huissiers<br />
elle nous est-tout à fait indifférente.<br />
PAUL DU PLESSIS.<br />
C'est hier qu'a commencé à l'école <strong>de</strong>s Beaux-Arts l'exposition<br />
<strong>de</strong>s ouvrages pour le grand prix <strong>de</strong> gravure. Le sujet est Mercure<br />
formant le caducée.<br />
Trois concurrens ont exposé: MM. Bonnet, Galburner et Chabaud
» Vous et moi, mon cher général, le comprenons bien, et nous y puiserons<br />
ions les doux un raison nouvelle aux sentimets d'affection et <strong>de</strong><br />
confiance qui nous unissent, et dont je suis heureux <strong>de</strong> vous renouveler<br />
la siincère expression.<br />
« E. Cavaignec »<br />
M. le baron <strong>de</strong> Stockhausen a été présenté par M. J. Basti<strong>de</strong>, ministre<br />
<strong>de</strong>s affaires étrangères, à M. le général Cavaignac, prési<strong>de</strong>nt du<br />
conseil <strong>de</strong>s ministres, chargé du pouvoir executif, et a remis les lettres<br />
qui l'accréditent auprès <strong>de</strong> la République française en qualité <strong>de</strong> ministre<br />
rési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> S. M. le roi <strong>de</strong> Hanovre.<br />
— Le gouvernement a reçu <strong>de</strong> Marseille <strong>de</strong>ux dépêche* télégraphiques<br />
annonçant que la Sublime-Porte a reconnu la République-française,<br />
et que notre ministre plenipotentiaire a remis le 26 août <strong>de</strong>rnier,<br />
à une heure, en audience solenne<strong>de</strong>, ses lettres <strong>de</strong> créance au sultan.<br />
—Le Moniteur contient un arrêté du chef pouvoir exécutif qui décidé<br />
que certains fonctionnaires supérieurs, chefs .<strong>de</strong> divisions, sous-secrétaires-d'étàl<br />
et directeurs <strong>de</strong>s départemens ministeriels, pourront, dans l'intérêt<br />
du service, être appelée a prendre part aux délibérations ou conseil<br />
d'état.<br />
Les membres <strong>de</strong> l'Institut, <strong>de</strong>s .comités <strong>de</strong> la guerre, <strong>de</strong>s conseil» d'à*<br />
mirauté, <strong>de</strong>s ponis et chaussées, .<strong>de</strong>s conseils généraux du commerce et<br />
<strong>de</strong>s manufactures, du conseil <strong>de</strong> l'université, pourront aussi par convocation<br />
spéciale être appeles à prendre part aux délibérations du conseil<br />
d'Etat.<br />
— Le chef du pouvoir exécutif vient d'adresser a M. le général commandant<br />
en chef <strong>de</strong>* gar<strong>de</strong>s nationales <strong>de</strong> la Seine une lettre à propos<br />
<strong>de</strong> la revue <strong>de</strong> dimanche <strong>de</strong>rnier.<br />
— Par arrêté du prési<strong>de</strong>nt du conseil, chargé du pouvoir exécutif, en<br />
date du 6 <strong>septembre</strong>, M. Desenne a été nommé directeur <strong>de</strong> l'Imprimerie<br />
4<br />
nationale.<br />
FAITS DIVERS<br />
Après le voie <strong>de</strong> la constitution, l'Assemblée prendra décidément<br />
un mois <strong>de</strong> vacances.<br />
. Un journal annonce qu'on va mettre à la disposition <strong>de</strong> la famille<br />
déchue une partie <strong>de</strong>s revenus provenant <strong>de</strong> ses biens particuliers, j<br />
Il parait que l'inauguration <strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> fer <strong>de</strong> Calais et Dunkerque<br />
a été l'occasion <strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong> mésaventures pour les<br />
voyageurs invités. Le journal le Droit faisait hier un recit presque<br />
attendrissant <strong>de</strong> la situation désespérée dans laquelle se sont 'troulés<br />
plusieurs représentants et autres voyageurs d'importance auxquels<br />
un aubergiste <strong>de</strong> Cala s a refuse asile au milieu <strong>de</strong> la nuit.<br />
Un autre journal racontait comment au retour il a fallu abandonner<br />
en chemin la moitié du convoi Bref, jamais le service d'une<br />
nouvelle ligne ne s'est fait avec un <strong>de</strong>sordre semblable.<br />
L'ancienne gauche, dans la personne <strong>de</strong> son chef, M. Odilon<br />
Barrot, se serait enfin décidée, dit la Partie, à saisir la première<br />
occasion <strong>de</strong> monter à la tribune et <strong>de</strong> faire acte d'adhésion, a la<br />
République. Cette décision aurait été provoquée par le général<br />
Lamoricière, dit la Patrie en terminant ..Qu'est ce que le général i<br />
Lamoricière a avoir la <strong>de</strong>dans, et pourquoi la Patrie Y y mêle- '<br />
t-elle?...c'est bien habile...<br />
l'Avenir national annonce qu'il suspend sa publication pour<br />
cause <strong>de</strong> retard du versement <strong>de</strong> son cautionnement.<br />
Une lettre <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Thalnzac, capitaine au 65 e<br />
, publiée par<br />
l'Opinion publique, propose qu'il soit forme dans les villes,<br />
bourgs et communes <strong>de</strong> France un comité <strong>de</strong> secourts d sti é à r -<br />
cevoir les sou criptions n faveur <strong>de</strong>s ta S ortés. Cette p opo it on<br />
généreuse est euoncee dans <strong>de</strong>s ternies d'humanité remarquables.<br />
La cour <strong>de</strong> cassation appelée par .M. le ministre <strong>de</strong> la justice à<br />
donner son avis sur les améliorations à introduire dans l'organisation,<br />
judiciaire, a nommé une commision composée <strong>de</strong> M. premier<br />
prési<strong>de</strong>nt Portalis, MM. les prési<strong>de</strong>ns Laplagne-Barris, Lasig ii et<br />
Thil ; MM. les conseillers Berenger, Renouard, Muber, Mestalier,<br />
Troplong, Pataille, <strong>de</strong> Crouseilhes, Rocher et Viacens-Saint-La-ireni",<br />
M. le procureur-général Dupin, et MM. les avocats généraux<br />
Nachet, Niciais Gaillard et Sévin.<br />
M Portalis a présenté le rapport qui se prononce en faveur <strong>de</strong><br />
l'inamovibilité <strong>de</strong> ta migistrature, critique l'extension nouvelle <strong>de</strong><br />
la juridiction <strong>de</strong>s-juges <strong>de</strong> piix, ainsi que la suppression <strong>de</strong>s tribu-<br />
naux d'arrodissement. La course prononce en outre contre l'insuffisance<br />
du 'nombre <strong>de</strong>s juges assidus à chaque tribunal <strong>de</strong> première<br />
instance et le retranchement <strong>de</strong> dix cours d'appel. 4<br />
On lit dans la Sentinelle <strong>de</strong> la Marine <strong>de</strong> Toulon du 3 : ,'<br />
4<br />
« Ce soir, quatre bateaux à vapeur chauffent pour se rendre en<br />
Italie. Les bâtimens en partance soûl l'Albatros, le Solon, l'O, Orenoqué<br />
et le Mu'gdilin. »<br />
La Democratie pacifique annonce ce soir que, par suite <strong>de</strong>s ré<br />
qcriminations • <strong>de</strong> quelque* uns <strong>de</strong> ses collègues contre le pamphlet<br />
u'il vient <strong>de</strong> publier, M. <strong>de</strong> Cormenin aurait donné sa démission<br />
<strong>de</strong> Membre <strong>de</strong> la commission <strong>de</strong> constitution.<br />
- On écrit .. d'Angers Pour appuyer qu'une rixe sans sauglante doute la candidature a eu lieu à Becon du général entro Bugeaud,<br />
dont nOUS parlions hier, un négociant, le sieur Viguré, croit <strong>de</strong>voir<br />
faire distribuer, à un sou la pièce, 50,000 exemplaires <strong>de</strong> l'article<br />
du général sur ou plutôt contre les socialistes. Ce procédé<br />
assez banal est aujourd'hui à I usage <strong>de</strong> tous les partis; mais nous<br />
doutons qu'il su lise pour faire prendre en considération toutes<br />
les candidatures qui s'en servent,<br />
Quelques journaux essaient <strong>de</strong> faire grand bruit ce matin d'une<br />
brochure <strong>de</strong> M <strong>de</strong> Girardin qui vient <strong>de</strong> paraître sous le titre <strong>de</strong><br />
Avant lu Constitution. Ce que nous lisons <strong>de</strong> ce factum nous fait<br />
supposer que son auteur l'a publie principalement pour avoir l'occasion<br />
<strong>de</strong> dire que le droit <strong>de</strong> discussion lui est enlevé dans son<br />
journal, par la crainte <strong>de</strong> la suspension, et qu'il est -forcé <strong>de</strong> <strong>de</strong>»<br />
man<strong>de</strong>r asile à la librairie.<br />
ractère du général Cavaignac en répon<strong>de</strong>nt.<br />
-<br />
On a parlé d'une combinaison financière qui consisterait à faire<br />
prendre a une maison <strong>de</strong> banque anglaise les actions <strong>de</strong> Lyon abandonnées<br />
par les actionnaires.<br />
Un parlait également d'un emprunt qui serait proposé <strong>de</strong> l'autre<br />
côté du détroit.<br />
La commission chargée <strong>de</strong> faire l'enquête sur la part prise par<br />
'es partis dynastiques dans les evénemens <strong>de</strong> juin, a presque termine<br />
ses travaux. On croit que le rapport sera déposé samedi prochain,<br />
à moins que <strong>de</strong> nouveaux renseignemens n'empèchent <strong>de</strong><br />
eioie ce travail.<br />
Jusqu'à ce jour on a déposé plus <strong>de</strong> cinq cents amen<strong>de</strong>mens sur<br />
le projet <strong>de</strong> Constitution.<br />
1 roi? <strong>de</strong> ces amen<strong>de</strong>mens sont relatifs à l'abolition absolue <strong>de</strong> la<br />
peine <strong>de</strong> mort, ils sont déposés par MM. Buvignier, Kœnig et Rabat»!!.<br />
M. le ministre <strong>de</strong>s finance a déposé hier un projet <strong>de</strong> décret tendant<br />
» faire distraire <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong>s recel lès l'assiette et la répartition<br />
<strong>de</strong>s contributions directes, afin <strong>de</strong> faciliter les confections <strong>de</strong>s<br />
pies en temps utile et la formation <strong>de</strong>s budgets départementaux.<br />
C'est la reproduction d'un projet précé<strong>de</strong>mment déposé par M. <strong>de</strong><br />
Panat et dont il appartenait au. gouvernement <strong>de</strong> prendre l'initiative.<br />
"Voici le chiffre et le détail, d'après le Moniteur t'es crédits ou-?<br />
verts au gouvernement provisoire, et <strong>de</strong>s dépenses extraordinaire,<br />
ordonnancées <strong>de</strong>puis ! s 24 février jusqu'au 11 mai :<br />
.Ministère <strong>de</strong>s affaires étrangères,' 480,000 f.<br />
— <strong>de</strong> l'inférieur, 6.821000<br />
— <strong>de</strong> l'agriculture et du commerce, 495,000<br />
— <strong>de</strong>s travaux publics, 8,779.00)<br />
— <strong>de</strong> la guerre, 113.946,419<br />
—- <strong>de</strong>s finances, 35,047.600<br />
— <strong>de</strong> la marine, 350,000<br />
Sol<strong>de</strong> <strong>de</strong> citoyens armés, vivres, in<strong>de</strong>mnités<br />
pour dommages causés et autres dépenses<br />
révolutionnaires, 3,005,120<br />
168,925,839 ?.<br />
Des munitions ont été transportées hier au camp <strong>de</strong> Saint-Maur.<br />
Elles étaient <strong>de</strong>stinées aux sept bataillons qui sont <strong>de</strong>stinés pour<br />
la frontière et qui doivent former une nouvelle division <strong>de</strong> l'année<br />
<strong>de</strong>s Alpes.<br />
On a fait courir un bruit dont nous signalons toute l'invraisemblance.<br />
On disait 411e Venise avait été bombardée par la flotte autrichienne.<br />
Ce fait ferait supposer l'existence d'autres faits nui n'ont point<br />
été annoncés jusqu'ici, savoir la retraite <strong>de</strong>finitive <strong>de</strong> la flotte sar<strong>de</strong>,<br />
ensuite l'entrée <strong>de</strong> la flotte autrichienne dans les eaux <strong>de</strong> Venise,<br />
malgré les forts qui eu défen<strong>de</strong>nt l'approche.<br />
Les maires <strong>de</strong>s arrondissemens <strong>de</strong> Paris, à la suite d'une délibération<br />
prise le 1er août à l'Hôtel-<strong>de</strong> Ville, prient .M. le préfet <strong>de</strong> la<br />
Seine d'appeler l'attention du Gouvernement sur la nécessite <strong>de</strong><br />
favoriser l'émigration cri Algérie d'un certain nombre d'ouvriers ou<br />
<strong>de</strong> chefs <strong>de</strong> famille qui en expriment chaque jour la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.<br />
Aujourd'hui les listes <strong>de</strong>s élections rectifiées ont été publiées dans<br />
les sections <strong>de</strong> chaque arrondissement- Avis aux électeurs non inscrits.<br />
L'élection <strong>de</strong>s trois nouveaux représentans <strong>de</strong> la Seine est<br />
fixée au 17.<br />
Bulletin.<br />
La pépinière du Luxembourg, transformée en jardin anglais, vient<br />
d'être ouverte au public. .<br />
— Les Etats-Unis viennent d'acréditer un ambassa<strong>de</strong>ur près du saintsiège.<br />
.<br />
- On écrit do Lyon, avec une certaine inquiétu<strong>de</strong>, que 519 jésuites<br />
viennent <strong>de</strong> s'y réfugier.<br />
— C'est la gar<strong>de</strong> républicaine qui a pris maintenant le service près<br />
<strong>de</strong>s théâtres.<br />
— Ce matin, on a trouvé dans le grand -bas 1<br />
in <strong>de</strong> la Fontaine <strong>de</strong>s Innocens,<br />
un hommo qui s'y élait noyé voloniairement cette nuit.<br />
Il résulte d'information que nous avons lieu <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r comme<br />
exactes. dit l'Assemblée nationale, qu'il reste encore à examiner plus<br />
<strong>de</strong> 4,000 dossiers d'individus impliqués dans les événemens <strong>de</strong> juin.<br />
— On assure, dit le Mémorial <strong>de</strong> Vaucluse, que la compagnie du chemin<br />
<strong>de</strong> fer d'Avignon à Marseille <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que l'Etat prenne possession<br />
da ce chemin, dont les travaux sont interrompus <strong>de</strong>puis longtemps.<br />
— L'embarcadère du chemin <strong>de</strong> fer <strong>de</strong> Strasbourg se construit avec<br />
activité. La partie <strong>de</strong>s travaux à la chargé <strong>de</strong> l'Etat est à peu près terminée<br />
jusqu'à Epernay. On espère que celle première parti.! du chemin<br />
pourra ètre, livrée à la circulation avant le milieu <strong>de</strong> l'année 1849.<br />
I s ouvrie s <strong>de</strong> la Société <strong>de</strong>s Chiens et <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> la Société dis Loups,<br />
exploitent <strong>de</strong>ux dr.ïer-s <strong>de</strong> perre dure. Un homme a été tue et trois<br />
autres fesses grièvement. Le maire et la briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> gendarmerie , au<br />
milieu <strong>de</strong> ces trois cents hommes hors <strong>de</strong>ux mômes n'ont pu rétablir la<br />
paix. Une information est commencée. Il y a déjà cinq arrestations.<br />
— Le Courrier' <strong>de</strong> la M ose le prévient le» habitans <strong>de</strong>s campagnes;<br />
contre <strong>de</strong>s industriels qui achètent les livrets <strong>de</strong>s caisses d' épargne à <strong>de</strong>s,<br />
pri 'honteux. Si les possesseurs <strong>de</strong> ces livres réaliser leurs<br />
fonds, ils n'ont qu'a s'adresser u receve r généiàl du département qui<br />
leur obtiendra leur argent à bien meilleur 'compte en .vendait leurs titres<br />
<strong>de</strong> rente à la bourse <strong>de</strong> Paris.<br />
— L'administration <strong>de</strong>s hospices reconnaissant l'insuffisance du nombre<br />
<strong>de</strong>s lits est nés aux femmes en couches à l'hôpital Saint-Antoine a.<br />
fait ouvrir à l'Hêtel-Dieu annexe <strong>de</strong>ux nouvelles salles <strong>de</strong> vingt quatre<br />
lits pour les accouchemens imminens.<br />
tiennes <strong>de</strong> rentrer dans l'ordre ; mais jusqu'à présent aucune voie <strong>de</strong><br />
fait n'a eu lieu contre personne M. le directeur. M. Rammonier et plusieurs<br />
personnes ont essayé <strong>de</strong> se rendre au milieu <strong>de</strong>s inAi-pés, mais<br />
ils n'ont pu rien obtenir;*ces homme- exaspérés <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt l'usage du<br />
tabac, du travail, la permission d'aller et <strong>de</strong> venir dans la maison, m fin<br />
ils exigent la présence au milieux d'eux <strong>de</strong> M. le préfet du Nord, pour<br />
lui faire personnellement leurs reclamations.<br />
La fermentation augmente-, tentes les forces militaires <strong>de</strong> la prison<br />
sont sur pied et veillent activement.<br />
ASSEMBLEE NATIONALE.<br />
Séance du 7 <strong>septembre</strong>.<br />
PRESIDENCE DE M. MARRAST.<br />
La séance est ouverte à une heure et <strong>de</strong>mie.<br />
Le procès-verbal est lu et adopté..<br />
M Crémieu-, rapporteur -du comité do législation, annonce que les<br />
auteurs d'un projet <strong>de</strong> décret relatif aux terraiins vagues, ayant rétiré<br />
leur proposition, le comité n'a plus à s'occuper du rapport qui lui avait<br />
été <strong>de</strong>mandé.<br />
M. LE PRESIDENT. L'ordre du jour appelle la discussion du projet <strong>de</strong><br />
constitution.<br />
PLUSIEURS VOIX. Nous ne sommes pas en nombre,<br />
M. LE PRÉSIDENT. Il faut être en nombre pour voter, mais cela n'est<br />
pas nécessaire pour discuter. La parole est à M. Jean Reynaud pour le<br />
développement d'un amen<strong>de</strong>ment du préambule.<br />
L'orateur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> le renvoi à la comission.<br />
M. Dufaure combat cet amen<strong>de</strong>ment au nom <strong>de</strong> la commission ; t'a<br />
men<strong>de</strong>menl est connu <strong>de</strong> la commission, il est certainement d'accord"<br />
avec plusieurs dispositions qu'elle a adoptée, mais la commission ne<br />
peut pas accepter un renvoi qui ne pourrait avoir aucun résultat.<br />
M. JEAN REYNAUD. La commission refusant le renvoi que j'avais <strong>de</strong><br />
mai l',-je mire nv> 1 a n-»aieni'at, sauf à p-éso.ik'r dans la discussion<br />
<strong>de</strong>s articles les modifications que je crois utiles.<br />
M. Alphonse Blanc propose un autre amen<strong>de</strong>ment qui est également<br />
rejeté.<br />
M., LE PRESIDENT. Il ne reste plus que /'amen<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> M. De fffe.<br />
Le prési<strong>de</strong>nt ayant fait <strong>de</strong>s représentations à l'orateur sur celte prroposition,<br />
l'auteur a déclaré persister dans sa proposition: il a la<br />
pour expliquer sa pensée.<br />
PLUSIEURX VOIX. C'est une insulte à l'Assemblée.<br />
autres voix. La question préalable. (Non ! non! parlez 1<br />
.')<br />
M. LE PRÉSIDENT. 'L'orateur a la parole pour développer sa pensée.<br />
Exclamations.)<br />
M. DEVILLE. Je n'accepte pas la parole dans la limite où l'on veut la<br />
restreindre, vous m'ôtez ma liberté. (Non 1 non !)<br />
voix nombreuses. Allons, parlez !<br />
M. DEVILLE. Vous êtes tous ici plus ou moins pour vous faire connaître<br />
par vos lumières et voire talent. Mo-, je veux <strong>de</strong>meurer ce que<br />
l'ai été jusqu'ici, obscur et ignoré sur mon banc.<br />
Toute ma jeunesse, <strong>de</strong>puis l'âge <strong>de</strong> 16 ans, s'est passée sur les champs<br />
<strong>de</strong> bataille, et c'est parce que je sais quelles sont les aménités du régime<br />
du satire que je ne voudrais pas que nous délibérassions sons l'empire<br />
<strong>de</strong> l'état do siège. (Interruption.)<br />
M. <strong>de</strong>ville. Ne suis je pas libre à cette tribun", voulez-vous m'écouter?<br />
(oui ! parlez! parlez?; .N'oubliez pas que Louis Blanc n'est pour<br />
suivi qu'à raison <strong>de</strong> l'attentat du 13 mai. ( Interruption.)<br />
PLUSIEURS voix. A la question.<br />
M. DEVILLE. Je mets <strong>de</strong> côté son intention d'aller à l'Hôtel-<strong>de</strong>-Ville.<br />
( Allons donc, à la question). Probablemenl personne ne sait mieux que<br />
moi si je suis dans Ia question (on rit). Je dis que je laisse <strong>de</strong> côté son<br />
intention d'aller à l'Hôtel-<strong>de</strong>-Ville, il n'avait d'autre pensée que d'arré<br />
ter l'effusion du sang. ( A la question ! à la question !)<br />
M. LE PRÉSIDENT. Laissez l'orateur traiter la question à sa manière.<br />
DE TOUTES PARIS. Allons, parlez !<br />
M. DEVILLE Je disais que Louis Blanc. (Interruption.)<br />
L'orateur quille la tribune.<br />
VOIX NOMBREUSES. Parlez! parlez!<br />
M. DEVILLE. Je proteste contre la violence qui m'est faite, je ne suis<br />
pas libre. ( Si! si! parlez ! parlez '.)<br />
M. MARTIN (<strong>de</strong> Strasbourg), membre <strong>de</strong> la commission. L'orateur qui<br />
<strong>de</strong>scend <strong>de</strong> cette tribune a eu tort <strong>de</strong> la quitter. Il était et il est encore<br />
dans son droit pour développer son amen<strong>de</strong>ment. (Oui ! oui ! qu'il<br />
parle!)<br />
M. Deville après quelque hésitation remonte à la tribune.<br />
M. LE PRÉSIDENT. J'envitee l'Assemblée au silence, l'orateur est dans<br />
son droit.<br />
M. DEVILLE. Je disais donc que Louis Blanc n'avait été incriminé<br />
que pour <strong>de</strong>s paroles prononcées à cette tribune. Que dévient donc pour<br />
moi, comme pour lui, Inviolabilité <strong>de</strong> la tribune? -Sais-je si mes paroles<br />
ne seront pas recueillies par le procureur général, et si. je ne Serai<br />
pas aussi traduit <strong>de</strong>vant les commissions militaires ? (Murmures. —<br />
Ecoulez ! écoutez !)<br />
Et vous appelez cela liberté! On a parlé <strong>de</strong> terreur, mais c'est nous<br />
qui <strong>de</strong>vons (enjoins craindre une profon<strong>de</strong> terreur, .tous pouvons' toujours<br />
craindre qu'un ennemi, et qui n'en a pas ? ne nous dénonce et.qu'on<br />
ne nous envoie finir nos jours dans une île déserte.<br />
QUELQUES VOIX. PLUS HAUT.<br />
M. DEVILLE. Plus haut ? j'en suis bien fâché, mais je ne peux parler<br />
plus haut. (On rit.) Je vous parle <strong>de</strong> la liberté <strong>de</strong> la tribune, et je vous<br />
dis (pie celle-là <strong>de</strong>vrait, nous être laissée. Car, quel est l'imprimeur qui<br />
voudrait accepter mes élucubrations? (Hitarité.) Il n'y a donc pas plus<br />
<strong>de</strong> liberté, au <strong>de</strong>dans qu'au-<strong>de</strong>hor pour ceux qui voudraient discuter la<br />
Constitution. Telle est la situation que nous a faite l'état <strong>de</strong> siège.<br />
Direz-vouS que nous sommes libres?<br />
plusieurs voix. Oui !<br />
M. DEVILLE. Vous dites, oui ; moi je le conteste, et je maintiens que<br />
la Constitution no sera pas volée librement.<br />
J'aimais mieux, pour ma pari, la liberté telle que nous la donnait le<br />
citoyen Louis Philippe (Murmures, interruption.',)<br />
Je ne comprends pas vos murmures, ils rie 'm'empêcheront pas <strong>de</strong> défendre<br />
avec une constance diabolque la cause <strong>de</strong> la liberté et ne nie far<br />
ront pas taire lorsque viens émettre ici une vérité, c'est qui sous le -<br />
réunie militaire il n'y a pas <strong>de</strong> liberté pour la discussion <strong>de</strong> la constitution.<br />
. . '<br />
M. MARTIN (<strong>de</strong> Strasbourg). Le préopinant vient <strong>de</strong> prononcer <strong>de</strong> la<br />
manière la plus complète que nous sommes parfaitement libres et que<br />
lui-même ne souffre nullement <strong>de</strong> Pétai <strong>de</strong> siège, aussi je prétends que<br />
vous <strong>de</strong>vez rejeter son amen<strong>de</strong>ment pur la question préalable.<br />
L'Assemblée, à une immense majorité, passe à la question préalable<br />
sur l'amen<strong>de</strong>ment Deville.<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt lit le 1er paragraphe du préambule <strong>de</strong> la constitution :<br />
Il est ainsi conçu:<br />
» La France s'est constituée en République. En adoptant cette forme<br />
<strong>de</strong> gouvernement elle s'est proposé pour but <strong>de</strong> conserver dans le monda<br />
l'initiative du progrès et <strong>de</strong> la civilisation, d'assurer une répartition <strong>de</strong><br />
plus eu plus équitable <strong>de</strong>s Chargés et <strong>de</strong>s avantages <strong>de</strong> la société entre<br />
les citoyens, et do les faire, parvenir tous, sans nouvelle commotion,<br />
par l'action successive et constante <strong>de</strong>s institutions et <strong>de</strong>s lois, à un <strong>de</strong>gré<br />
toujours plus élevé <strong>de</strong> moralité, <strong>de</strong> lumières et <strong>de</strong> bien-être. »<br />
M.BEAUCHART. Il ne suffit pas <strong>de</strong> travailler à rendre la répartition<br />
Le Peuple souverain, <strong>de</strong> Lyon, signale la formation d'une 4<br />
— Depuis quelques jours, <strong>de</strong> sour<strong>de</strong>s rumeurs faisaient pressentir' un<br />
so mouvement parmi les détenus <strong>de</strong> la maison centrale <strong>de</strong> loos. Un gardien<br />
ciété secrète qui. sous le titre <strong>de</strong> Société pour la défense <strong>de</strong> lor- ayant refusé à un délenu la permission, d'aller chercher une lime ••.o-.il <strong>de</strong>s charges plus équitable, il faut songer aussi à amoindrir ces charges.<br />
dre et <strong>de</strong> la propriété, s'affile, au profit <strong>de</strong> la conspiration légiti-<br />
il n'avait pas besoin, ce futile pré ex e <strong>de</strong>vint le signal du mouvement : C'est le but <strong>de</strong> mon amen<strong>de</strong>ment. Depuis un <strong>de</strong>mi siècle, on nous projet<br />
un cri général se fit entendre et fut suivi d'un refus formel 'd'obéissacce. le gouvernement à bon marché ; ce gouvernement c'est pas encore venu,<br />
mists <strong>de</strong>s soldats en activité, d'anciens soldats et <strong>de</strong>s chefs d'ate-<br />
Le nouveau direcieur et .ses employés voulut ont en vain fair entendre que je sache.<br />
lier Le Peuple souverain s'indigne contre ces menées, et il a rai- raison à ces hommes, ces gardiens furent obligés <strong>de</strong> fuir les cours et les L'orateur développe son amen<strong>de</strong>ment ainsi conçu :<br />
son ; mais quand il accuse le gouvernement <strong>de</strong> les favoriser par sonùu préaux-, et les détenus, abandonnés à eux mêmes, organiserent leurs «A pour but d'augmenter, par la réduction graduée <strong>de</strong>s charges,' la<br />
indifférence, il a tort. L'autorité ne supportera pas, d'où qu'elle moyens <strong>de</strong> résistance.<br />
somme <strong>de</strong>s avantages et <strong>de</strong> faire parvenir tous les citoyens, etc. »<br />
vienne, d'attaque contre la Republique. La parole si nette et le ca- Les meneurs <strong>de</strong> cette insubordination empêchèrent les mieux inten- M. <strong>de</strong> LAUSSAT. La République n'a manifestés son avancement que par
une aggravation décharges. (Murmures.) C'est un fait que je constatée» 1 nu ? célèbre, c'est celui qui portait ! « En cas <strong>de</strong> violation <strong>de</strong>s lois par le I<br />
que l'un ne peut nier: seulement il s'agit <strong>de</strong> faire tourner au profit du j pouvoir, i'insurrection es- le plus sacré, le plus indispensable - <strong>de</strong>s droits 1 c<br />
plus grand nombre cette augmentation décharges.<br />
et <strong>de</strong>s <strong>de</strong>voirs. » Je crains que le 5" paragraphe du préambule ne soit<br />
L'orateur combat l'amen<strong>de</strong>ment. - ! l'équivalent <strong>de</strong> cet article, c'est pourquoi jeu <strong>de</strong>man<strong>de</strong> la suppression.<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt met l'amen<strong>de</strong>ment as voix.<br />
M. FRESION. Je sais qu'il existe une école qui estime qu'il n'y a pas a<br />
La première épreuve est déclarée douteuse.<br />
I ' droits et do <strong>de</strong>voirs s'ils un sont inscris dans les lois humaines Mais<br />
M. LE PRÉSIDENT. Vingt membres ayant <strong>de</strong>mandé le scrutin <strong>de</strong> dé- < (•elle écolo est anti-française. Nous reconnaissons, nous, un droit primor-<br />
Visio'», il va y être procédé; i dial qui est né dans la conscience <strong>de</strong> l'homme. Nous laisserons mus ef-<br />
Les huissiers commencent à faire circuler les urnes. Une vive agita frayer par 'es objections qui viennent <strong>de</strong> vous être présentées? Je le i<br />
tion régne dans l'Assemblée. < comprendrais à la rigueur s'il s'agissait d'une constitution immobile, si<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt réclame tout à coup le silence. Quarante membres, la minorité n'avait pas le droit <strong>de</strong> l'élection, si elle ne jouissait pas du I<br />
dit-il, ont <strong>de</strong>mandé le scrutin secret. (Vives réclamations : Non ! non!) suffrage universel. Ceus qui s'insurgeraient sous l'empire <strong>de</strong> ce suffrage, !<br />
voix NOMBREUSES Les noms ! les noms!<br />
-seraient s citoyens impies, coupables envers leur patrie. La question,<br />
(Un grand nombre <strong>de</strong> représentais quittent leurs places, se pressent à mon avis, est celle-ci :ceux qui croient aux <strong>de</strong>voirs primordiaux, ceux c , déduction faite <strong>de</strong> 2 fr.<br />
50 c. <strong>de</strong> coupon. Cependant les cours sont retombés ensuite <strong>de</strong> 75 c;<br />
malgré un escompte <strong>de</strong> 57,500 fr. <strong>de</strong> 5 p. OjO. Les affaires étaient peu<br />
nombreuses. Les spéculateurs se défient <strong>de</strong> la rente dont les cours sont<br />
maintenus forcement par le» escomptes.<br />
On parlait d'une prolongation <strong>de</strong> dix jours <strong>de</strong> l'armisltce, On disait<br />
aussi que les troupes embarquées a Marseille <strong>de</strong>vaient être débarquées à<br />
Civita-Vecchia ou à<br />
-un péril ; je ne me pré<br />
occupe pas du triomphé, cer vous venez <strong>de</strong> le consacrer à l'unanimité.<br />
Midi je me préoccupe du péril qui nous menace, car si vous ne le dominiez<br />
pas, nous assisterions bientôt à la ruine dè la société française.<br />
(Très bien.)<br />
: L'orateur développe son amen<strong>de</strong>ment ainsi conçu :<br />
" Elle a pour base la famille, la popriété et l'ordre public. » .<br />
La commis-ion déchue adhérer a l'amen<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> M. Ducos.<br />
Cet amen<strong>de</strong>ment est adopté à une forte majorité.<br />
M. Jean Reynaud -, propose d'ajouter les mots : et le travail,<br />
, Celte proposition est mise aux voix.<br />
Une première épreuve est déclarée douteuse.<br />
Sur la i man<strong>de</strong> <strong>de</strong> M. G. Reyuaud, amen<strong>de</strong>ment est renvoyé à 1<br />
i commission.<br />
On passe au cinquième paragraphe ;<br />
Elle respecte les nationalités etrangères comme elle .entend faire<br />
respecter la sienne; n'entreprend aucune guérie dans <strong>de</strong>s vues le conquette<br />
et n'emploie jamais ces forces contre la liberté d'aucun peuple. »<br />
Cet article est adopté.<br />
;<br />
Ancône et non pas à Venise, aine; qu'on l'avait an»<br />
noncé.<br />
- lia été question d'un traité conclu ces jours-ci entre la Banque et le<br />
gouvernement. La Banque qui a pris 25 millions dan* la <strong>de</strong>rnier emprunt,<br />
aurait consenti à opérer les versemens par anticipation et à porter<br />
cette somme au crédit du trésor.'<br />
Le 5 p. OjO a. fléchi <strong>de</strong> 23 c, le 5 p. 0|0 <strong>de</strong> 25 c. ; l'emprunt est<br />
resté comme hier ; la Banque a monté <strong>de</strong> 5fr., et Orleans, Versailles<br />
(rive gauche), le Nord, Lyon, Strasbourg, sont restés sans variations;<br />
Rouen a monté <strong>de</strong> 2 1'.50; Marseille <strong>de</strong> i f. 25; le Havre a fléchi <strong>de</strong> 15f.;<br />
Baie <strong>de</strong> -15 t.; Bor<strong>de</strong>aux <strong>de</strong> 1 f. 25; Vierzon <strong>de</strong> 'à f. 75, et <strong>Nantes</strong> <strong>de</strong><br />
âf.50.<br />
. Les quatre canaux ont monté <strong>de</strong> 2fr. 50; les ducats <strong>de</strong> Naples dé<br />
: 50 c'. *<br />
Bourse <strong>de</strong> Paris du 7 <strong>septembre</strong> <strong>1848</strong>.<br />
1e<br />
? cours. Plus haut. Plus bas. Dernier*<br />
FONDS FRANÇAiS.<br />
"<br />
44 25 44 75 44 .. 44 .«<br />
4 p*. OjO , . .• »• * .. • »,<br />
4 ti2 p. 0t0 .'.' ' '. .• • «<br />
3 p. 0|0..- 70 50 70 50 70 .. 70 .«<br />
3 p. 0(0 (n uvel emprunt).:... '-i-i'.<br />
..<br />
22 412 •. .. • • • •<br />
Banque <strong>de</strong> France. 1640 1645 ..<br />
0 libations <strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong> Paris. 1140<br />
.'. ...<br />
Quatre-i'.anaux avec prime... 877 5(1 880 .«<br />
CHEMINS DE FED. Dernier. CHEMINS DE FER. D rnter.<br />
Paris à Saint-Germain... (Boulogne à Amiens r<br />
Paris à Versailles irive dr.) Orléans à Bor<strong>de</strong>aux 385<br />
— (rive gauc.) . . Chemin <strong>de</strong> fer du Nord . . 577 30<br />
662 30 120 1.<br />
Pari-» à Rouen. 45-2 30 ! Bor<strong>de</strong>aux à la Teste<br />
11)0 . Grand'Combe<br />
20-1 :5 Paris à Strasbourg. . 347 50<br />
Strasbourg à Bale •83 ..<br />
323 ..<br />
Orléans a Vierzon....... 2.5 ..<br />
565<br />
SPECTACLES DU 8 SEPTEMBRE.<br />
THÉÂTRE DE LA NATION. — Nisida.<br />
THEATRE DE LA REPUBLIQUE. — Le Vrai Club <strong>de</strong>s Femmes, une Gageure»<br />
Opéra comique. —l'Ambassadrice.<br />
ODEON. — An iroifiaiiiii', les Folies amoureuses, Michel Cervantes.<br />
THEATRE HISTORIQUE. — Monté-Cristo.<br />
VAUDEVILLE..— Incessament la réouverture.<br />
VARIÉTÉS. — Deux Anges gardiens, Vautrin, Candi<strong>de</strong>.<br />
GYMNASE. — Jeanne Mathieu, «Coup <strong>de</strong> Canif. Niaise, Histoire <strong>de</strong> Rire.<br />
MONTANSIER. — Mobilier <strong>de</strong> Rosine, Chaîne anglaise, Point du jour, Fiole,<br />
PORTE SAINT MARTIN ->-Libertins d Genève, D.n.atJes.<br />
GAIl'E. — M.inlius, Ch inoiuesse, Ane Volé, Intermè<strong>de</strong>s.<br />
Ambigu. — Mail nourrice, 1 uu Café <strong>de</strong> l'Ambigu, Quatre Sergens <strong>de</strong> la<br />
Ib.'h lie.<br />
FOLIES. — Logement, Périnette, Vacossard, Deux Francs-Maçons, Diapho»<br />
ifiiraiiia.<br />
Château <strong>de</strong>s fleurs. — De î à S h., promena<strong>de</strong>* ; à 5 h., chemin <strong>de</strong> fer<br />
aaiii II ; a S U., »-i>u>\rt voie cl ii.sUU'ueiiLd, icu d'anihee, etc. Prix : • (fr<br />
Imprimerie lange<br />
Le rédacteur en chef, ALPHONSE IvAiî<br />
lévy et C°rue du Croissant., 16<br />
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