8 p. CPE - Snes
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Affectation<br />
des stagiaires<br />
e groupe de travail ministériel d’affec-<br />
Ltation des stagiaires <strong>CPE</strong> s’est réuni le<br />
24 juillet.<br />
Dans notre déclaration liminaire, nous<br />
avons dénoncé l’annonce de la suppression<br />
de 17 000 emplois dans l’Éducation<br />
nationale et la baisse drastique des<br />
recrutements dans notre catégorie. Cette<br />
forte diminution des recrutements a une<br />
influence sur l’affectation des stagiaires<br />
et va même jusqu’à la fermeture de formations<br />
de <strong>CPE</strong> dans certains IUFM.<br />
Dans ces IUFM, il n’y a plus de possibilité<br />
d’échanges intercatégoriels avec les<br />
enseignants.<br />
Nous avons déploré les disparités entre<br />
académies qui ne se justifient ni par la<br />
baisse des recrutements ni par la taille<br />
des académies : aucune logique ne<br />
semble sous-tendre cette répartition, si ce<br />
n’est la volonté des recteurs.<br />
Dans le projet initial, 22 collègues étaient<br />
affectés en extension. Dans ce contexte<br />
très difficile, nous avons réussi à rapprocher<br />
10 collègues de leur académie<br />
d’origine (par exemple Bordeaux au lieu<br />
de Lille, Montpellier au lieu de Strasbourg).<br />
Nous avons également obtenu,<br />
grâce à des interventions répétées, une<br />
entrée supplémentaire dans quatre académies.<br />
■<br />
2<br />
<strong>CPE</strong><br />
Sconet : vigilance et questionnements<br />
e nouveau logiciel Sconet, développé par le<br />
Lministère pour remplacer Gep et expérimenté<br />
l’an dernier dans des établissements, a été étendu<br />
à cette rentrée. Sconet pose un certain nombre de<br />
problèmes à la fois techniques et éthiques.<br />
Que la base élèves soit informatisée n’est pas une<br />
nouveauté puisque Gep l’était depuis les années 80.<br />
En revanche, dans un contexte politique et social<br />
comme celui que nous connaissons actuellement,<br />
il convient de considérer les dérives potentielles<br />
qu’une base élève informatique en ligne pourrait<br />
permettre si nous ne sommes pas vigilants. Concernant<br />
les élèves, les risques existent et ce d’autant<br />
plus qu’il est prévu d’étendre Sconet au primaire<br />
(voir dernière minute). Les informations personnelles<br />
qu’elle contient concernant les élèves pourraient<br />
être accessibles par des services hors Éducation<br />
nationale. Ainsi pourquoi ne pas envisager,<br />
dans le cadre de la loi dite de « prévention de la<br />
délinquance », l’hypothèse d’une utilisation par des<br />
services municipaux pour déterminer l’aide « méritée<br />
par les familles ». L’actualité de la cause défendue<br />
par RESF pour la scolarisation des élèves « sans<br />
papiers » nous donne une autre illustration d’une<br />
dérive potentielle.<br />
S’agissant des personnels, le mode de connexion à<br />
l’aide du NUMEN crée la possibilité de contrôler<br />
l’activité professionnelle dans le domaine informatique<br />
(jours, durée des connexions, informations saisie,<br />
etc.). Pour garantir l’anonymat, pourquoi ne pas<br />
conditionner le mode d’accès à une fonction : saisie<br />
des absences (vie scolaire), inscriptions élèves<br />
(secrétariat)... ?<br />
Par ailleurs l’utilisation du module absence de Sconet<br />
a provoqué des blocages ainsi qu’un retard<br />
important lors des rentrées. Dans le même temps<br />
aucune formation digne de ce nom n’a été dispensée<br />
pour les personnels. De ce fait, nombreux<br />
sont les collègues qui, face à la perte de temps<br />
occasionnée (impossibilité d’éditer des listes<br />
d’élèves, de tirer des bilans d’absences...), ont opté<br />
pour l’achat d’un logiciel privé plus performant.<br />
Quid des établissements sans moyens financiers ?<br />
Quel paradoxe pour un logiciel du service public<br />
censé doter tous les établissements d’être le vecteur<br />
des logiciels privés !<br />
Le SNES restera vigilant pour que ce nouvel outil<br />
informatique soit utilisé dans un cadre éducatif.<br />
Il est donc indispensable que les collègues utilisant<br />
Sconet n’épargnent pas à leur rectorat les problèmes<br />
techniques rencontrés et surtout qu’ils alertent<br />
le SNES si des dérives apparaissaient quant à<br />
son utilisation. ■<br />
Dernière minute<br />
Suite aux protestations des enseignants du primaire,<br />
des interventions de leurs syndicats et en particulier<br />
du SNUIPP/FSU ainsi que de RESF, le ministère vient<br />
d’annoncer qu’il supprime les mentions liées à la<br />
nationalité dans le fichier « base élève » du primaire.<br />
Ainsi les informations liées à la date d’entrée sur le<br />
territoire et à la nationalité seront retirées. Il s’agit là<br />
d’une décision positive obtenue grâce à l’action syndicale.<br />
Le SNES demande, dans ses mandats, un cahier<br />
des charges transparent et négocié, ainsi que la maîtrise<br />
des fichiers par l’établissement et ses personnels.<br />
Rencontre avec le président du jury du concours externe de <strong>CPE</strong><br />
e 28 juin 2007, le secteur <strong>CPE</strong> du SNES<br />
L(C. Gourbier, R. Rémy), en compagnie de<br />
Claire Dumont, du secteur « Entrée dans le<br />
métier », a rencontré J.P. Obin, inspecteur général<br />
établissements et vie scolaire.<br />
Le SNES a pointé le déficit de concertation<br />
autour du métier de <strong>CPE</strong> depuis les années<br />
2000.<br />
Sur le concours<br />
J.-P. Obin nous a signalé que les épreuves<br />
écrites ont fait l’objet « d’indications de correction<br />
fournies » afin d’unifier l’unité d’évaluation<br />
de l’ensemble du jury. Le jury a tiré les conséquences<br />
de la forte diminution des postes au<br />
concours, ce qui supposait hausser la difficulté<br />
de la dissertation.<br />
Commentaire : augmenter la difficulté des<br />
épreuves pour baisser le seul d’admissibilité,<br />
nous a paru totalement erroné.<br />
Le nombre de correcteurs a diminué et leur provenance<br />
professionnelle s’établit ainsi : 50 % de<br />
<strong>CPE</strong> et 50 % de chefs d’établissement. Les IPR<br />
ont été sollicités pour désigner des personnes<br />
compétentes.<br />
Commentaire : ce principe de cooptation voire<br />
de dérive clientéliste nous semble dangereux.<br />
Nous avons rappelé notre attachement à des<br />
jurys où les <strong>CPE</strong> doivent être majoritaires.<br />
Ce nouveau type de jury n’a pas gommé les<br />
problèmes de l’écart entre les jurys de 1 à 3,5.<br />
Le problème du corrigé-type a été abordé, il<br />
était étroit et rigide, avons-nous souligné.<br />
L’interprétation du sujet de la dissertation laisse<br />
pantois : il s’agissait uniquement de l’autorité<br />
chez H. Arendt et non de l’autorité en éducation<br />
en général !<br />
La solution pourrait être la présence d’universitaires<br />
dans le jury, soutient le SNES. Les IPR-<br />
EVS devraient être réunis au cours du premier<br />
trimestre pour que l’inspection générale leur<br />
demande de rechercher des compétences et<br />
une expertise du métier de <strong>CPE</strong>.<br />
Dans les jurys oraux, les chefs d’établissement<br />
sont majoritaires. J.-P. Obin n’y voit aucun problème,<br />
c’est l’État le recruteur, le jury est réglementaire<br />
: « plus on a de responsabilité, plus le<br />
recruteur est légitime ».<br />
Commentaire : nous voyons le problème car les<br />
chefs sont les supérieurs hiérarchiques des <strong>CPE</strong>.<br />
Dans un jury où 2 des 3 membres sont des<br />
chefs d’établissement : où est la parole des personnels<br />
d’éducation ?<br />
Sur 200 lauréats, 106 étaient ou ont été surveillants<br />
(MI-SE ou assistant d’éducation). Le<br />
concours externe devient donc une réplique<br />
fantôme du concours interne.<br />
Commentaire : d’ailleurs, les questions dites pratiques<br />
du concours externe à l’oral étaient parfois<br />
totalement anecdotiques et en aucun cas,<br />
n’auraient dû constituer des critères exigibles<br />
pour ce type de concours.<br />
Le SNES a fait remarquer que cela induisait un<br />
changement de nature, c’est la formation qui est<br />
professionnalisante pas le concours. Nous restons<br />
fermement opposés à la conception de<br />
l’inspecteur pour qui l’oral sert à tester des<br />
capacités préprofessionnelles.<br />
Nous mettons ensuite l’accent sur la bibliographie,<br />
appauvrie, pour nous, réaliste dont les<br />
ouvrages pourraient servir de support à des<br />
épreuves pour J.-P. Obin.<br />
La formation continuée la 1 re puis la 2 e année de<br />
titularisation nous reste impossible, bien que le<br />
temps de présence en établissement soit passé<br />
de 432 à 576 heures.<br />
Commentaires : nous sommes intervenus auprès<br />
du ministère sur cette question comme sur celle<br />
du livret de compétences où nous ne figurons<br />
pas. Aucune réponse ne nous est parvenue.<br />
Le SNES a terminé l’entretien sur le problème<br />
des recrutements (2 pour 5 départs) et la reconnaissance<br />
sur le terrain du besoin de <strong>CPE</strong>.<br />
J.-P. Obin a affirmé, pour sa part, que c’était à<br />
partir du métier d’enseignant qu’on pouvait<br />
déduire celui de <strong>CPE</strong>.<br />
Commentaire : Quand on sait qu’il déplore que<br />
tout l’éducatif ne soit pas assuré par les professeurs<br />
et qu’il y voit l’échec du modèle français,<br />
cela ne peut nous rassurer.<br />
En conclusion, un long entretien qui a levé des<br />
coins du voile mais qui n’a pas dissipé nos<br />
inquiétudes, ni amoindri nos revendications. ■