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8 p. CPE - Snes

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Supplément au n° 659 du 12 novembre 2007<br />

SOMMAIRE<br />

PAGE 2<br />

• Affectation des stagiaires<br />

• Sconet : vigilance et questionnements<br />

• Rencontre avec le président du jury du<br />

concours externe <strong>CPE</strong><br />

PAGE 3<br />

• Accompagnement éducatif<br />

• Organisation de plus en plus difficile<br />

d’une vie scolaire de plus en plus précaire<br />

• Pour la vie scolaire, la casse continue<br />

(exemple de l’académie de Caen)<br />

PAGES 4 ET 5<br />

• Reprendre en main le métier<br />

PAGE 6<br />

• Les horaires de service<br />

• Services de vacances et permanences<br />

de sécurité<br />

PAGE 7<br />

• Logement de fonction<br />

• Témoignage d’une TZR :<br />

un sort pas toujours enviable<br />

• TZR<br />

• La note vie scolaire, où en est-on ?<br />

PAGE 8<br />

• CEREQ et ADAPT<br />

• Responsables académiques<br />

Concours externe <strong>CPE</strong><br />

Mardi 12 et<br />

mercredi 13 février 2008<br />

SECTEUR <strong>CPE</strong><br />

Didier ALBERT (Poitiers)<br />

Patrick BADER (Versailles)<br />

Pascale BALESTRAT (Poitiers)<br />

Jean-Marie BARBAZANGES (Versailles)<br />

Guy BOURGEOIS (Reims)<br />

Catherine GOURBIER (Créteil)<br />

Mireille GOURDON (Orléans)<br />

Valérie HERAUT (Nantes)<br />

Oliver LELARGE (Orléans)<br />

Régis REMY (Caen)<br />

Tél. secteur : 01 40 63 29 58<br />

Pour nous contacter<br />

cpe@snes.edu<br />

<strong>CPE</strong><br />

Rupture,<br />

redéfinition, régression…<br />

Le métier d'enseignant, sa revalorisation et sa redéfinition sont l'objet de la commission Pochard mise en place<br />

par le gouvernement. Les <strong>CPE</strong> ne sont, une fois de plus, pas mentionnés. Ce dispositif devait au départ être constitué<br />

de plusieurs tables rondes, il aurait pu y avoir un espace pour les autres personnels de l’équipe pédagogique<br />

et éducative du second degré, ce que le ministère a refusé à plusieurs reprises malgré nos interpellations.<br />

Transformer ces tables rondes en une commission formelle, présidée par un conseiller d’État, déjà auteur d’un<br />

rapport sur la fonction publique et partisan d’un bouleversement de la gestion des personnels, est de bien mauvais<br />

augure. Visiblement la commission n’entend pas le terme enseignant au sens large.<br />

La redéfinition des missions des enseignants est un axe de travail qui a déjà fait l'objet de nombreux rapports qui<br />

ont tous comme point commun de vouloir multiplier les missions des professeurs au détriment de l’activité pédagogique.<br />

Quelles peuvent en être les conséquences pour les missions des <strong>CPE</strong> ?<br />

Le travail en collaboration étroite avec les professeurs est un des axes fondamentaux de notre métier. Les missions<br />

des professeurs principaux et des <strong>CPE</strong> se complètent et les « craintes » de superposition de missions évoquées, lors<br />

de la reconnaissance de notre place dans l'équipe pédagogique en 1989, se sont avérées infondées.<br />

Le discours est bien différent actuellement car en prétextant une redéfinition, il s'agit avant tout de réduire drastiquement<br />

le nombre des personnels de l'Éducation nationale et d'augmenter la charge de travail et le champ d'intervention<br />

des enseignants. Ce dernier se superposerait voire remplacerait celui des autres membres des équipes éducatives<br />

: intervention des professeurs principaux en Troisième en vue de l’orientation par exemple. Cette volonté d'élargir<br />

le champ de compétence des professeurs menace directement notre spécificité d'intervention auprès des élèves.<br />

Il faut rapprocher ces tentatives d’une vision anglo-saxonne de l’école.<br />

Pour mémoire, lisons ce que Jean-Michel Leclercq écrit dans un article intitulé « La vie scolaire dans les autres pays<br />

européens » (in De la vie scolaire à la vie de l’élève, CRDP de Bourgogne, 2007) : « Il serait alors concevable que<br />

nos “personnels d’éducation” s’effacent devant le corps enseignant dont chaque membre apporterait à ses élèves<br />

ce qui leur serait nécessaire pour qu’en même temps, ils s’instruisent et s’éduquent tant sur le plan personnel qu’à<br />

celui des comportements dans l’école et à l’extérieur de celle-ci. »<br />

Aucun <strong>CPE</strong> ne peut douter qu’un professeur lie intimement l’éducatif et le pédagogique dans l’acte d’apprendre.<br />

Pour autant, devons nous nous effacer ? L’école n’aurait rien à gagner à fonctionner avec des enseignants surchargés<br />

et débordés et des <strong>CPE</strong> transformés en adjoints bis des chefs d’établissement.<br />

La panne de recrutement observée depuis plusieurs années et accélérée depuis deux ans, qui a conduit à une perte<br />

de 600 <strong>CPE</strong> en deux ans (c’est l’équivalent du nombre de <strong>CPE</strong> d’une académie comme Toulouse), plaide en ce<br />

sens. Le nombre de postes au concours n’est pas encore publié, il ne devrait sans doute pas y avoir de hausse significative.<br />

Ce n’est pas une fatalité, nous devons, en nous appuyant sur des travaux de chercheurs sur le métier de <strong>CPE</strong><br />

(Le <strong>CPE</strong>, un métier en redéfinition permanente, étude du CEREQ, voir supra et une étude de la clinique de l’activité<br />

du CNAM en cours d’élaboration), démontrer que la démarche cohérente n’est pas de dire, suivons le modèle<br />

anglo-saxon mais amenons les autres pays européens à s’interroger à partir du modèle français et de ses réussites.<br />

Le SNES dénonce depuis longtemps ces menaces sur notre identité et rappelle son attachement à des équipes de professionnels<br />

avec un haut niveau de formation pour permettre la réussite de tous les élèves.<br />

Nous dénonçons régulièrement la volonté de nous intégrer dans une « équipe de direction élargie » et rappelons<br />

la spécificité de notre métier en tant qu’atout majeur du système éducatif.<br />

Faut-il une fois encore regretter la méconnaissance, feinte ou réelle, du métier de <strong>CPE</strong> au sein de l’institution lorsque<br />

l’on évoque le document (texte signé par J.-P. Delahaye) élaboré par l’inspection générale en dehors de toute concertation<br />

avec les organisations représentatives des personnels ? Dépourvu de toute valeur légale, on s’efforce de faire<br />

passer les idées qu’il véhicule au travers du recrutement et de la formation. Voilà une méthode singulièrement prémonitoire<br />

du positionnement et de l’exercice concret du métier de <strong>CPE</strong> de demain !<br />

Notre mission au quotidien auprès des élèves ne saurait être « transférée » sans prendre le risque d'une gestion<br />

empirique et non plus professionnelle du rapport à l'élève.<br />

Toutes les rencontres que nous pouvons avoir avec les collègues nous confortent dans notre analyse et le SNES recherche<br />

par l’intermédiaire du questionnaire élaboré sur le métier, à encore mieux vous connaître afin de cerner les attentes<br />

des <strong>CPE</strong> eux-mêmes. ■<br />

Daniel Robin, cosecrétaire général<br />

Guy Bourgeois, Catherine Gourbier, responsables de catégorie<br />

Avez-vous rempli le questionnaire sur le métier ?<br />

Vous pouvez le télécharger à l’adresse suivante :<br />

https://www.snes.edu/private/s4prv/IMG/pdf_4_P._enq._<strong>CPE</strong>.pdf


Affectation<br />

des stagiaires<br />

e groupe de travail ministériel d’affec-<br />

Ltation des stagiaires <strong>CPE</strong> s’est réuni le<br />

24 juillet.<br />

Dans notre déclaration liminaire, nous<br />

avons dénoncé l’annonce de la suppression<br />

de 17 000 emplois dans l’Éducation<br />

nationale et la baisse drastique des<br />

recrutements dans notre catégorie. Cette<br />

forte diminution des recrutements a une<br />

influence sur l’affectation des stagiaires<br />

et va même jusqu’à la fermeture de formations<br />

de <strong>CPE</strong> dans certains IUFM.<br />

Dans ces IUFM, il n’y a plus de possibilité<br />

d’échanges intercatégoriels avec les<br />

enseignants.<br />

Nous avons déploré les disparités entre<br />

académies qui ne se justifient ni par la<br />

baisse des recrutements ni par la taille<br />

des académies : aucune logique ne<br />

semble sous-tendre cette répartition, si ce<br />

n’est la volonté des recteurs.<br />

Dans le projet initial, 22 collègues étaient<br />

affectés en extension. Dans ce contexte<br />

très difficile, nous avons réussi à rapprocher<br />

10 collègues de leur académie<br />

d’origine (par exemple Bordeaux au lieu<br />

de Lille, Montpellier au lieu de Strasbourg).<br />

Nous avons également obtenu,<br />

grâce à des interventions répétées, une<br />

entrée supplémentaire dans quatre académies.<br />

■<br />

2<br />

<strong>CPE</strong><br />

Sconet : vigilance et questionnements<br />

e nouveau logiciel Sconet, développé par le<br />

Lministère pour remplacer Gep et expérimenté<br />

l’an dernier dans des établissements, a été étendu<br />

à cette rentrée. Sconet pose un certain nombre de<br />

problèmes à la fois techniques et éthiques.<br />

Que la base élèves soit informatisée n’est pas une<br />

nouveauté puisque Gep l’était depuis les années 80.<br />

En revanche, dans un contexte politique et social<br />

comme celui que nous connaissons actuellement,<br />

il convient de considérer les dérives potentielles<br />

qu’une base élève informatique en ligne pourrait<br />

permettre si nous ne sommes pas vigilants. Concernant<br />

les élèves, les risques existent et ce d’autant<br />

plus qu’il est prévu d’étendre Sconet au primaire<br />

(voir dernière minute). Les informations personnelles<br />

qu’elle contient concernant les élèves pourraient<br />

être accessibles par des services hors Éducation<br />

nationale. Ainsi pourquoi ne pas envisager,<br />

dans le cadre de la loi dite de « prévention de la<br />

délinquance », l’hypothèse d’une utilisation par des<br />

services municipaux pour déterminer l’aide « méritée<br />

par les familles ». L’actualité de la cause défendue<br />

par RESF pour la scolarisation des élèves « sans<br />

papiers » nous donne une autre illustration d’une<br />

dérive potentielle.<br />

S’agissant des personnels, le mode de connexion à<br />

l’aide du NUMEN crée la possibilité de contrôler<br />

l’activité professionnelle dans le domaine informatique<br />

(jours, durée des connexions, informations saisie,<br />

etc.). Pour garantir l’anonymat, pourquoi ne pas<br />

conditionner le mode d’accès à une fonction : saisie<br />

des absences (vie scolaire), inscriptions élèves<br />

(secrétariat)... ?<br />

Par ailleurs l’utilisation du module absence de Sconet<br />

a provoqué des blocages ainsi qu’un retard<br />

important lors des rentrées. Dans le même temps<br />

aucune formation digne de ce nom n’a été dispensée<br />

pour les personnels. De ce fait, nombreux<br />

sont les collègues qui, face à la perte de temps<br />

occasionnée (impossibilité d’éditer des listes<br />

d’élèves, de tirer des bilans d’absences...), ont opté<br />

pour l’achat d’un logiciel privé plus performant.<br />

Quid des établissements sans moyens financiers ?<br />

Quel paradoxe pour un logiciel du service public<br />

censé doter tous les établissements d’être le vecteur<br />

des logiciels privés !<br />

Le SNES restera vigilant pour que ce nouvel outil<br />

informatique soit utilisé dans un cadre éducatif.<br />

Il est donc indispensable que les collègues utilisant<br />

Sconet n’épargnent pas à leur rectorat les problèmes<br />

techniques rencontrés et surtout qu’ils alertent<br />

le SNES si des dérives apparaissaient quant à<br />

son utilisation. ■<br />

Dernière minute<br />

Suite aux protestations des enseignants du primaire,<br />

des interventions de leurs syndicats et en particulier<br />

du SNUIPP/FSU ainsi que de RESF, le ministère vient<br />

d’annoncer qu’il supprime les mentions liées à la<br />

nationalité dans le fichier « base élève » du primaire.<br />

Ainsi les informations liées à la date d’entrée sur le<br />

territoire et à la nationalité seront retirées. Il s’agit là<br />

d’une décision positive obtenue grâce à l’action syndicale.<br />

Le SNES demande, dans ses mandats, un cahier<br />

des charges transparent et négocié, ainsi que la maîtrise<br />

des fichiers par l’établissement et ses personnels.<br />

Rencontre avec le président du jury du concours externe de <strong>CPE</strong><br />

e 28 juin 2007, le secteur <strong>CPE</strong> du SNES<br />

L(C. Gourbier, R. Rémy), en compagnie de<br />

Claire Dumont, du secteur « Entrée dans le<br />

métier », a rencontré J.P. Obin, inspecteur général<br />

établissements et vie scolaire.<br />

Le SNES a pointé le déficit de concertation<br />

autour du métier de <strong>CPE</strong> depuis les années<br />

2000.<br />

Sur le concours<br />

J.-P. Obin nous a signalé que les épreuves<br />

écrites ont fait l’objet « d’indications de correction<br />

fournies » afin d’unifier l’unité d’évaluation<br />

de l’ensemble du jury. Le jury a tiré les conséquences<br />

de la forte diminution des postes au<br />

concours, ce qui supposait hausser la difficulté<br />

de la dissertation.<br />

Commentaire : augmenter la difficulté des<br />

épreuves pour baisser le seul d’admissibilité,<br />

nous a paru totalement erroné.<br />

Le nombre de correcteurs a diminué et leur provenance<br />

professionnelle s’établit ainsi : 50 % de<br />

<strong>CPE</strong> et 50 % de chefs d’établissement. Les IPR<br />

ont été sollicités pour désigner des personnes<br />

compétentes.<br />

Commentaire : ce principe de cooptation voire<br />

de dérive clientéliste nous semble dangereux.<br />

Nous avons rappelé notre attachement à des<br />

jurys où les <strong>CPE</strong> doivent être majoritaires.<br />

Ce nouveau type de jury n’a pas gommé les<br />

problèmes de l’écart entre les jurys de 1 à 3,5.<br />

Le problème du corrigé-type a été abordé, il<br />

était étroit et rigide, avons-nous souligné.<br />

L’interprétation du sujet de la dissertation laisse<br />

pantois : il s’agissait uniquement de l’autorité<br />

chez H. Arendt et non de l’autorité en éducation<br />

en général !<br />

La solution pourrait être la présence d’universitaires<br />

dans le jury, soutient le SNES. Les IPR-<br />

EVS devraient être réunis au cours du premier<br />

trimestre pour que l’inspection générale leur<br />

demande de rechercher des compétences et<br />

une expertise du métier de <strong>CPE</strong>.<br />

Dans les jurys oraux, les chefs d’établissement<br />

sont majoritaires. J.-P. Obin n’y voit aucun problème,<br />

c’est l’État le recruteur, le jury est réglementaire<br />

: « plus on a de responsabilité, plus le<br />

recruteur est légitime ».<br />

Commentaire : nous voyons le problème car les<br />

chefs sont les supérieurs hiérarchiques des <strong>CPE</strong>.<br />

Dans un jury où 2 des 3 membres sont des<br />

chefs d’établissement : où est la parole des personnels<br />

d’éducation ?<br />

Sur 200 lauréats, 106 étaient ou ont été surveillants<br />

(MI-SE ou assistant d’éducation). Le<br />

concours externe devient donc une réplique<br />

fantôme du concours interne.<br />

Commentaire : d’ailleurs, les questions dites pratiques<br />

du concours externe à l’oral étaient parfois<br />

totalement anecdotiques et en aucun cas,<br />

n’auraient dû constituer des critères exigibles<br />

pour ce type de concours.<br />

Le SNES a fait remarquer que cela induisait un<br />

changement de nature, c’est la formation qui est<br />

professionnalisante pas le concours. Nous restons<br />

fermement opposés à la conception de<br />

l’inspecteur pour qui l’oral sert à tester des<br />

capacités préprofessionnelles.<br />

Nous mettons ensuite l’accent sur la bibliographie,<br />

appauvrie, pour nous, réaliste dont les<br />

ouvrages pourraient servir de support à des<br />

épreuves pour J.-P. Obin.<br />

La formation continuée la 1 re puis la 2 e année de<br />

titularisation nous reste impossible, bien que le<br />

temps de présence en établissement soit passé<br />

de 432 à 576 heures.<br />

Commentaires : nous sommes intervenus auprès<br />

du ministère sur cette question comme sur celle<br />

du livret de compétences où nous ne figurons<br />

pas. Aucune réponse ne nous est parvenue.<br />

Le SNES a terminé l’entretien sur le problème<br />

des recrutements (2 pour 5 départs) et la reconnaissance<br />

sur le terrain du besoin de <strong>CPE</strong>.<br />

J.-P. Obin a affirmé, pour sa part, que c’était à<br />

partir du métier d’enseignant qu’on pouvait<br />

déduire celui de <strong>CPE</strong>.<br />

Commentaire : Quand on sait qu’il déplore que<br />

tout l’éducatif ne soit pas assuré par les professeurs<br />

et qu’il y voit l’échec du modèle français,<br />

cela ne peut nous rassurer.<br />

En conclusion, un long entretien qui a levé des<br />

coins du voile mais qui n’a pas dissipé nos<br />

inquiétudes, ni amoindri nos revendications. ■


Accompagnement<br />

éducatif<br />

’accompagnement éducatif actuellement mis<br />

L en place dans les collèges « ambition réus-<br />

site » doit être généralisé à tous les collèges l’an<br />

prochain. Ce dispositif pose des questions multiples<br />

(qui, quand, pourquoi, comment ?). Le<br />

ministère renvoie l’organisation des dispositifs<br />

au local et prévoit des heures supplémentaires<br />

pour rétribuer ce retour aux études du soir. Audelà<br />

des autres questions, nous évoquerons<br />

dans un premier temps quelques interrogations<br />

: quelles missions pour quel temps de travail<br />

et pour quels personnels ? Quelle peut être<br />

la place des <strong>CPE</strong> dans ces dispositifs ?<br />

En effet, notre métier est étroitement lié à la présence<br />

des élèves dans l’établissement. On peut<br />

donc s’interroger sur les conséquences de cet<br />

allongement de la présence des élèves lors<br />

des études du soir, en particulier sur le temps<br />

de présence des personnels de l’établissement<br />

et a fortiori celui des <strong>CPE</strong>. Notre temps de travail<br />

n’est pas extensible, il est de 35 heures<br />

toutes tâches confondues et, en l’état actuel des<br />

choses, le dispositif ne prévoit pas que des<br />

heures supplémentaires puissent être attribuées<br />

aux <strong>CPE</strong>. Cette participation aura forcément des<br />

répercussions sur le temps de présence et<br />

d’action des <strong>CPE</strong> aux autres moments d’ouverture<br />

de l’établissement. Cela ne peut pas être<br />

sans effet sur les conditions de travail des <strong>CPE</strong>.<br />

Il serait temps que l’empilement des dispositifs<br />

chronophages proposés au bon vouloir des<br />

collègues cesse, et que des projets ambitieux<br />

fassent l’objet d’une véritable politique de création<br />

de postes. ■<br />

<strong>CPE</strong><br />

Organisation de plus en plus difficile<br />

d’une vie scolaire de plus en plus précaire<br />

« [les <strong>CPE</strong>] organisent le service et contrôlent les<br />

activités des personnels chargés des tâches de<br />

surveillance sous l’autorité du chef d’établissement<br />

» décret de 70, « le <strong>CPE</strong> est responsable de<br />

l’organisation du service de vie scolaire » précise<br />

la circulaire de 82. Cette organisation donne<br />

le plus souvent lieu à l’élaboration d’une grille de<br />

service. Ces dernières années, la multiplication<br />

des « statuts » (MI-SE, assistants d’éducation,<br />

emplois vie scolaire, CAE..) a rendu la chose de<br />

plus en plus complexe. Les obligations de service<br />

des uns et des autres ne sont pas identiques et<br />

les contrats n’assignent pas toujours les mêmes<br />

tâches à chaque « catégorie ».<br />

Le mode de recrutement local et la gestion des<br />

assistants d’éducation posent plusieurs problèmes.<br />

Dans un premier temps, il a pu apparaître<br />

« intéressant » pour les <strong>CPE</strong> d’être entendus<br />

sur le choix des personnes avec lesquelles le travail<br />

est quotidien. De plus, les transformations de<br />

postes de MI-SE en postes d’assistants d’éducation<br />

semblaient susceptibles d’accroître le volume<br />

d’heures de surveillance. Dans les faits, les établissements<br />

voient aujourd’hui leur dotation régresser.<br />

Avec un peu de recul, on constate parfois que<br />

les assistants d’éducations recrutés peuvent nourrir<br />

à l’égard de l’établissement un sentiment qui<br />

reflète la précarité dans laquelle ils sont placés.<br />

Cette précarité liée à la durée de leur contrat<br />

(souvent un an renouvelable) et à leur statut, les<br />

encourage à rechercher une situation profes-<br />

sionnelle plus satisfaisante. En l’absence de possibilité<br />

de mutation, certains d’entre eux quittent<br />

leur poste pour trouver mieux ailleurs, accéder<br />

à un poste à temps plein, dans un établissement<br />

offrant un emploi au profil différent ou dans une<br />

tout autre branche. Qui peut les blâmer de réagir<br />

ainsi face à une institution qui a individualisé les<br />

rapports employeur/employé ? Le sentiment<br />

d’appartenance à un corps de l’Éducation nationale<br />

se trouve relativisé par ce « statut » reflet de<br />

la logique libérale qui a présidé à sa mise en<br />

œuvre et dont les fondements sont flexibilité et<br />

absence de garanties collectives.<br />

En l’absence d’heures de suppléance pour compenser<br />

un certain nombre de congés, y compris<br />

de maladie, et face à la mesure bureaucratique<br />

qui instaure les échanges de services comme seul<br />

recours, l’organisation de la grille devient de<br />

plus en plus un casse-tête pour les <strong>CPE</strong>. Dans un<br />

contexte de pénurie chaque année accrue, la<br />

recherche d’une solution par le biais de postes<br />

« à demi-service » est un leurre à bien des égards.<br />

Il en va de même de la tentation de ne plus<br />

recruter d’étudiants qui se ferait au détriment de<br />

l’atout déterminant que constitue le recrutement<br />

de personnels en situation de réussite ayant une<br />

réelle proximité d’âge avec les élèves.<br />

Face à cette tension de plus en plus perceptible,<br />

certains chefs d’établissements exigent du <strong>CPE</strong><br />

qu’il se positionne de manière autoritaire et<br />

impose des tâches ou des horaires non stipulés<br />

Pour la vie scolaire, la casse<br />

par les contrats. Or même si le <strong>CPE</strong> doit parfois<br />

arbitrer, la concertation et la transparence doivent<br />

être de mise avec l’équipe de surveillance.<br />

Les <strong>CPE</strong> se souviennent que nombre d’entre<br />

eux ont vécu un passé de MI-SE à une époque<br />

où la précarité n’atteignait pas ce degré qui<br />

menace maintenant de s’étendre aux titulaires.<br />

Alors que le service « vie scolaire » prend des<br />

allures de laboratoire de la flexibilité, le SNES<br />

rappelle qu’il souhaite l’emploi d’assistants d’éducation<br />

étudiants, que les critères de recrutement<br />

et de missions soient portés à la connaissance du<br />

CA, que le crédit de 200 h annuelles de formation<br />

soit systématiquement accordé.<br />

Aujourd’hui les moyens en personnels de surveillance<br />

sont régulièrement amputés, organiser<br />

ce service devient une question formelle. En<br />

cas de déficit de surveillants, n’hésitez pas à<br />

alerter le chef d’établissement, voire à dégager<br />

votre responsabilité si vous estimez que la sécurité<br />

des élèves est en cause. C’est au chef d’établissement<br />

qu’il revient de prendre les décisions<br />

et d’alerter les autorités administratives.<br />

Le SNES et la FSU continueront de condamner la<br />

précarité qui s’installe dans nos vies scolaires et de<br />

revendiquer un nouveau statut unique dans l’intérêt<br />

de tous les personnels de surveillance et de celui<br />

des élèves. Nous entendons également favoriser la<br />

réflexion entre collègues <strong>CPE</strong> afin de ne pas rester<br />

isolés dans les réponses à apporter à notre<br />

pratique quotidienne d’organisation des services. ■<br />

continue... (exemple de l’académie de Caen)<br />

es documents de préparation de rentrée des<br />

Linspections académiques avaient déjà de quoi<br />

inquiéter puisqu’ils comportaient pour la première<br />

fois une colonne « différentiel » entre les<br />

emplois de MI-SE et AED. Sans doute pour faire<br />

mieux accepter la mise en place des AED dans les<br />

établissements, la règle adoptée par l’administration<br />

depuis 2003 avait en effet toujours été<br />

celle d’une substitution à hauteur d’un AED pour<br />

un MI-SE. Cette colonne était donc censée retracer<br />

le « bonus » dégagé grâce au temps de travail<br />

des AED supérieur à celui des MI-SE. Interrogé par<br />

le SNES lors du CTPD de février pour savoir si<br />

cette nouvelle donnée ne préfigurait pas de futurs<br />

« ajustements de moyens », l’I.A. du Calvados<br />

avait feint d’ignorer l’allusion, parlant de procès<br />

d’intention…<br />

Las, les conditions réelles de rentrée ont bien<br />

confirmé qu’il y avait plus qu’intention derrière<br />

cette présentation nouvelle. Plus encore en lycée<br />

qu’en collège, l’administration rectorale a pour la<br />

première fois pris en compte ces « surnombres »<br />

supposés. Ainsi la quasi-totalité des lycées de<br />

l’académie a été touchée par ce non-remplacement<br />

des postes de MI-SE par l’équivalent en<br />

emplois d’AED. Sans concertation dans les instances<br />

académiques, la division des établissements<br />

a mesuré la dotation en heures annuelles<br />

et non plus en emplois de surveillance, concluant<br />

à des excédents de moyens presque partout.<br />

Combiné à la prise en compte des effets démographiques<br />

négatifs propres à l’académie, ce<br />

calcul a provoqué de sévères amputations dans<br />

certaines cités scolaires, notamment technologiques.<br />

Outre que les lycées en question n’en ont souvent<br />

été informés qu’après le 14 juillet, c’est, après la<br />

disparition des emplois-jeunes, une nouvelle saignée<br />

pour l’encadrement éducatif dans les lycées<br />

et collèges. Géré sur l’année, ce petit bonus<br />

horaire permettait aussi d’organiser par exemple<br />

les suppléances internes au service, rendues très<br />

aléatoires par le statut des AED et la disparition de<br />

moyens de remplacement. À cette rentrée, cette<br />

diminution se traduit très concrètement par une<br />

moindre qualité de l’accueil des élèves : cafétéria,<br />

encadrement des activités socio-éducatives ou<br />

aide aux devoirs en pâtissent encore… Comment<br />

ne pas voir dans ces dégradations continuelles<br />

comme un écho au mauvais procès fait<br />

par l’inspecteur général Obin à la « vie scolaire » et<br />

à ses échecs supposés ?<br />

Dans ces conditions, les pressions sur les conditions<br />

de travail des AED dans les établissements<br />

n’en sont que plus fortes. Depuis les contrats<br />

modifiés sans l’aval du CA, jusqu’au décompte sur<br />

98 % de la quotité horaire, en passant par le refus<br />

de certains chefs d’établissement d’accorder les<br />

200 heures de formation ou le décompte du<br />

temps de repas, le SNES n’a jamais été aussi souvent<br />

sollicité pour faire rétablir leurs droits. C’est<br />

aussi un signe des temps... d’austérité ! ■<br />

Philippe Guingand, Caen (22/10/07)<br />

P.S. : Constater au collectif national <strong>CPE</strong> que son académie<br />

n’est sûrement pas la plus mal lotie n’offre à cet<br />

égard aucun réconfort. On n’en redoute au contraire<br />

qu’un nivellement progressif par le bas...<br />

3


REPRENDRE LE M<br />

Le SNES a commandé une recherche sur le métier de <strong>CPE</strong> au<br />

laboratoire de Psychologie du Travail et de l’Action du CNAM.<br />

Elle s’inscrit dans un ensemble de travaux qui concernent également<br />

les enseignants et les CO-Psy sur le « pouvoir d’agir » des<br />

personnels qui exercent dans les métiers de l’éducation. Ce sont<br />

des professionnels engagés avec les chercheurs dans « un travail<br />

sur le travail » visant à leur permettre une reprise en main personnelle<br />

et collective de leur métier. (Cf. : Nouveaux Regards, avrilsept<br />

07, Revue de l’Institut de recherche de la FSU). Depuis 2 ans,<br />

7 <strong>CPE</strong> se réunissent avec 2 chercheurs du CNAM. Fabienne<br />

Khoudar, <strong>CPE</strong> dans un collège de 600 élèves, a accepté de<br />

répondre à nos questions, voici quelques extraits de l’entretien.<br />

Valérie HÉRAUT pour le SNES : Quel est pour toi l’intérêt de participer<br />

à ce collectif ?<br />

Fabienne Khoudar : Ce travail est centré sur l’activité, il s’agit<br />

de dire comment l’activité concrète est effectuée plutôt que<br />

pourquoi. Il suscite dans le collectif de professionnels des réactions<br />

et les controverses professionnelles qui en découlent mettent<br />

à jour de nouvelles possibilités de développement de l’activité<br />

professionnelle. C’est une méthode d’analyse éminemment<br />

émancipatrice car elle invite à se réapproprier son activité et à la<br />

redéployer. Elle ouvre des pistes nouvelles et permet de rompre<br />

la solitude et l’isolement professionnel.<br />

V. H. : Notre métier est décrit par l’enquête du CEREQ comme « en<br />

redéfinition permanente » car il dépend du cadre d’exercice, il a<br />

un champ d’intervention extensible et enfin son contenu concret<br />

est imprévisible. Qu’en penses-tu ?<br />

F. K. : Dans le collectif, on observe que nous exerçons le même<br />

métier malgré les différences quand à la manière de l’exercer. Il<br />

y a la norme, le prescrit et puis aussi une part inévitable de subjectivité,<br />

c’est ce que la clinique de l’activité permet de développer.<br />

En découvrant les variantes de l’activité, on ouvre un champ de<br />

possibles. Cela permet une créativité. Le métier est vivant, il se<br />

transforme par l’action de tous les professionnels. En découvrant<br />

cela, on développe une certaine autonomie, une liberté d’action.<br />

V. H. : L’étude du CEREQ analyse le positionnement du <strong>CPE</strong> en<br />

trois termes : l’assignation, la résistance et la reconstruction en définissant<br />

le métier en creux, entre ce que les autres ne veulent pas<br />

faire et ce que nous voulons faire.<br />

F. K. : Réfléchir à l’implicite qui est contenu dans nos gestes professionnels<br />

permet de rompre avec cette vision dichotomique du<br />

métier où l’on nous assignerait une place qui nous échapperait<br />

ou nous contraindrait de l’extérieur. La clinique de l’activité permet<br />

de « réfléchir en creux » dans la mesure où on travaille sur<br />

les « traces » du métier, c’est-à-dire le « réel ». Ça n’est pas le prescrit<br />

ou ce qu’on nous assigne qui intéresse la clinique de l’activité,<br />

c’est ce qu’on fait, ce qu’on ne fait pas et surtout ce que l’on<br />

pourrait faire.<br />

V. H. : Par exemple, nous placer dans l’équipe de direction ?<br />

F. K. : Moi dans mon établissement, je clarifie mon rôle en<br />

4<br />

Un travail du CNAM centré s<br />

l’explicitant le plus possible : je ne suis pas personnel de direction.<br />

Mais en y réfléchissant bien, on constate qu’on est souvent<br />

perçus par les uns et les autres comme faisant partie de la direction<br />

(les élèves, les parents, les personnels Atoss et même des collègues<br />

enseignants nous perçoivent ainsi, même s’il n’y a pas de<br />

glissement des fonctions à proprement parler). Je vais être provocatrice,<br />

mais on peut se poser la question : en quoi ça gêne ?<br />

Si notre liberté professionnelle est là, si on n’exerce pas notre<br />

métier en gestionnaire du fait scolaire, de la vie de l’établissement.<br />

C’est quand on ne s’entend pas avec la direction qu’il y a problème.<br />

V. H. : Avec la réforme de la fonction publique, le rôle d’évaluation<br />

du chef d’établissement risque d’être encore plus important<br />

et d’être déterminant sur les carrières.<br />

F. K. : Oui, c’est très négatif. Ce ne sera pas un gain d’autonomie,<br />

dans le sens de plus de liberté professionnelle et de créativité car<br />

ce n’est pas fait pour ça. Le risque est de donner le pouvoir à des<br />

gens qui se comportent en petits chefs. (…) Il faut regarder<br />

comment se fait le recrutement et la formation des chefs d’établissements.<br />

Il me semble que l’accent est surtout mis sur le côté<br />

gestionnaire de leur fonction et la docilité. Le problème n’est pas<br />

celui de positions antagonistes des différents personnels d’un établissement.<br />

Le problème est celui des intentions politiques qui sont<br />

derrière les décisions prises ou les nouvelles directives.<br />

Ce qui garantit la liberté pédagogique du <strong>CPE</strong>, c’est de refuser<br />

d’être instrumentalisé ; il faut se recentrer sur son activité, sur ce<br />

qui la détermine mais aussi sur ce que l’école attend de nous.<br />

C’est quand nous n’avons pas suffisamment cette liberté d’action<br />

ou que cette conscience de notre propre métier n’est pas suffisamment<br />

développée, que cette instrumentalisation est possible.<br />

Un chef peut alors nous faire faire ce qui ne correspond pas à<br />

notre fonction. (…) La souffrance peut être vive pour un <strong>CPE</strong><br />

quand le chef n’exerce pas sa fonction correctement.<br />

V. H. : Que penses-tu de ces notions que l’IG Delahaye, dans le texte<br />

« quelques repères pour le métier de <strong>CPE</strong> », attache à notre fonction<br />

: garant des lois, expert de la norme, conseiller des enseignants<br />

et garant d’un certain fonctionnement éducatif vis-à-vis des<br />

autres personnels ?<br />

F. K. : On est dans une position qui nous donne une certaine extériorité<br />

par rapport aux enseignants et à la direction. On est un peu<br />

seul et isolé mais c’est très intéressant de n’appartenir vraiment<br />

à aucune équipe. C’est une spécificité intéressante pourvu qu’on<br />

soit accepté dans ce rôle-là. Il ne s’agit pas de s’imposer comme<br />

un expert qui aurait une expertise plus grande que n’importe qui<br />

dans l’établissement. Les autres professionnels ont leur propre<br />

expertise. Nous faisons partie de ces personnels qui donnent un<br />

autre regard tout en étant de l’intérieur du système.<br />

V. H. : D’ailleurs, Jean-Louis Auduc nous qualifie de tiers éducatif,<br />

spécificité du système éducatif français…<br />

F. K. : C’est notre identité professionnelle. Quelle est la position<br />

de SNES et des collègues qui réfléchissent à cette question ?


ÉTIER EN MAIN<br />

ur l’activité professionnelle<br />

V. H. : Nous ne voudrions pas nous laisser enfermer dans cette<br />

dichotomie entre le pédagogique et l’éducatif, qui nous présente<br />

comme faisant le travail que ne voudraient pas faire les enseignants.<br />

Ce n’est pas la réalité du métier.<br />

F. K. : Bien sûr, non seulement les enseignants ne peuvent pas<br />

ne pas faire de l’éducatif, mais nous-mêmes, nous ne pouvons pas<br />

ne pas faire de la pédagogie. Le discours de l’IG J.-P. Obin de ce<br />

point de vue reste prisonnier de cette dichotomie qu’il pointe<br />

pourtant du doigt en la dénonçant. Je relisais récemment un<br />

ouvrage publié en 85 par la fondation Diderot intitulé « L’école<br />

de la démocratie » où il était déjà question de cette querelle pédagogique<br />

il y a plus de 20 ans entre instruire ou éduquer. C’est un<br />

« marronnier ». Les enseignants font depuis tout temps de l’éducatif<br />

; on ne peut pas dissocier éducation et pédagogie. On<br />

transmet des valeurs, on explique, on accompagne l’élève, c’est<br />

éminemment éducatif et éminemment pédagogique à la fois.<br />

V. H. : Est-ce que tu perçois un changement chez les « nouveaux »<br />

enseignants dans la relation éducative ?<br />

F. K. : Le travail de collaboration n’est possible que si les fonctions<br />

et les équipes sont clairement identifiées. Sinon, il n’y a pas<br />

de collaboration possible, mais plutôt de la fusion et de la confusion.<br />

On ne doit pas faire le travail de l’autre, mais travailler avec<br />

les uns et avec les autres. Chacun a une place, une fonction et<br />

une valeur qui doit être respectée. Le temps, la concertation et travailler<br />

ensemble sont indispensables.<br />

J’ai eu des moments de grandes tensions avec les enseignants. Il<br />

m’est arrivé d’être perçue comme quelqu’un qui se désolidarisait.<br />

Je pense que je n’explicitais pas assez mon rôle, peut-être parce<br />

que je considérais naïvement que ma fonction allait de soi et que<br />

mon métier était déjà bien identifié par tous. Depuis que j’arrive<br />

à dire non et à l’expliquer, mes relations se sont pacifiées et mon<br />

métier s’est repositionné comme légitime et incontournable. Je<br />

dois dire aussi que la nouvelle direction du collège a su accepter<br />

et même faire valoir ma conception du métier. Quand un <strong>CPE</strong>,<br />

dans un établissement, identifie un problème, ça a du sens et c’est<br />

important de l’entendre. Cet isolement par rapport aux collègues<br />

enseignants peut faire peur. C’est une solitude qui peut être<br />

dure notamment en collège. Il faut pourtant l’assumer sinon on<br />

est fragilisé. (…) Nous devons apparaître non pas comme donneur<br />

d’ordres ou de leçons mais comme des personnes ressource.<br />

Quand on est capable d’admettre cette altérité dans l’établissement,<br />

elle est génératrice de changements. Le fait d’assumer<br />

de ne pas être enseignant et pour les enseignants de ne pas être<br />

<strong>CPE</strong>, permet cette altérité.<br />

V. H. : Cette confiance en soi et en ton activité professionnelle,<br />

penses-tu que le fait de travailler dans le groupe du CNAM l’ait renforcée<br />

?<br />

F. K. : Ça a été déterminant ! Alors que je fais le<br />

même métier, que j’ai les mêmes convictions<br />

éducatives, il y a quelque chose qui a profondément<br />

changé dans la manière de l’effectuer, de le<br />

mettre en œuvre, de l’expliciter et de le rendre<br />

visible dans l’établissement. Parce qu’après tout, il y a une vraie<br />

méconnaissance de nos fonctions de la part de tout le monde<br />

comme le souligne l’enquête du CEREQ.<br />

V. H. : Le travail entamé avec le CNAM pourrai-il être une nouvelle<br />

approche pour la formation continue ?<br />

F. K. : La formation continue dans notre système actuel est tellement<br />

courte et éparpillée que je ne vois pas comment ce type<br />

de travail dans la durée peut être transposé. C’est un travail de<br />

conscientisation très lent. Il existe l’analyse de pratique dans le<br />

cadre de la formation, mais c’est autre chose car alors, on travaille<br />

sur le sens qu’on donne à son activité mais pas sur l’activité ellemême.<br />

La clinique de l’activité n’est pas une analyse de situation.<br />

Elle consiste à faire le détour par un descriptif détaillé. On<br />

s’attache à répondre à la question comment plutôt que pourquoi.<br />

Cette méthode indirecte d’analyse permet de mesurer le réel de<br />

l’activité dans son relief et dans sa complexité. Au sein du collectif,<br />

on doit rester centré, cadré sur le détail et ne pas chercher à<br />

l’habiller de discours sur le métier. On s’en tient à ce que l’on fait<br />

et cela permet de s’en étonner, de prendre conscience du sens<br />

de nos gestes et d’élaborer d’autres possibles.<br />

Au cours de ce travail de recherche par exemple, j’ai pris<br />

conscience avec une très grande acuité de la très grande normativité<br />

de notre métier. On travaille beaucoup sur la norme,<br />

celles que l’on transmet aux élèves bien sûr, celles de fonctionnement<br />

des établissements et plus encore, celles qui nous travaillent<br />

et même celles que nous élaborons : à partir de quand<br />

décide-t-on qu’une absence n’est pas recevable ? (…) Parfois, c’est<br />

la norme qui nous meut et ce n’est plus nous qui la faisons. Alors<br />

au quotidien, on a intérêt à penser aux normes que nous générons.<br />

En être conscient permet d’éviter certaines dérives.<br />

À partir de là, la question de notre histoire professionnelle par<br />

exemple et l’opposition que l’on fait systématiquement entre la<br />

figure du « surgé » et celle du <strong>CPE</strong> est stérile. Nous sommes issus<br />

des « surgés » qui correspondaient à une figure maintenant révolue<br />

de la forme de domination politique de l’époque. Aujourd’hui,<br />

nous sommes encore des agents de pouvoir et de normalisation,<br />

mais la forme du pouvoir a changé. On se méprend lorsqu’on<br />

craint un possible retour à cette ancienne figure. Le « surgé » ne<br />

disposait pas des outils issus des nouvelles technologies de<br />

l’information ou des outils de surveillance et de fichage qui rendent<br />

les individus toujours plus visibles et transparents, à notre<br />

disposition aujourd’hui. Le risque de notre métier n’est pas dans<br />

le passé, mais bien dans ce qu’il peut devenir si nous ne nous<br />

emparons pas de ses questions éminemment politiques et professionnelles.<br />

Voilà un exemple d’interrogation de gestes professionnels<br />

qui nous permet de transformer notre action afin d’être<br />

plus en phase avec les besoins des jeunes en matière de réussite<br />

scolaire et de formation citoyenne. Il s’agit pour le SNES dans le<br />

cadre de ce travail de recherche de faire évoluer les métiers en<br />

y associant les professionnels directement<br />

concernés.<br />

Actuellement, le collectif des <strong>CPE</strong> projette de<br />

publier un ouvrage pour témoigner de nos travaux<br />

et nos réflexions. ■<br />

5


6<br />

<strong>CPE</strong><br />

Les horaires de service Les services de vacances<br />

et permanences de sécurité<br />

La circulaire du 28 octobre 1982 indique :<br />

« ... La nature de la fonction d’éducation, la diversité<br />

des établissements... ne sont pas conciliables avec<br />

une organisation préétablie et uniforme du service... »<br />

« [l’organisation du service des <strong>CPE</strong> s’inscrit] dans le<br />

cadre de la durée de travail maximum de la fonction<br />

publique... c’est-à-dire 39 heures de travail par<br />

semaine ».<br />

Le décret n° 2002-1146 et les deux arrêtés du 4 septembre<br />

2002, parus au JO du 11 septembre 2002, placent<br />

la durée du temps de travail des <strong>CPE</strong> dans le<br />

cadre du décret Sapin du 25 août 2000 et des 1 600<br />

heures maximales annuelles. La circulaire adressée<br />

aux rectorats et aux établissements (parue au BO) fixe<br />

le temps de travail des <strong>CPE</strong> à 35 heures, toutes<br />

tâches comprises.<br />

Le décompte horaire est le suivant : 1 607 heures<br />

annuelles maximales.<br />

Moins 14 heures de fractionnement (les congés<br />

payés étant pris en plusieurs fois) = 1 593 heures sur<br />

39 semaines dont :<br />

– 36 semaines en présence d’élèves ;<br />

– S + 1 avec un éventuel roulement entre <strong>CPE</strong> ;<br />

–R – 1;<br />

– 1 semaine de « service de vacances » ;<br />

– 1 journée de « solidarité » (= 7 heures) ;<br />

= 40 h 40 ;<br />

moins 4 heures laissées à la disposition du <strong>CPE</strong><br />

pour organiser son service (hors emploi du temps)<br />

= 36 h 40 ;<br />

moins 1 h 40 de temps de pause. Il s’agit ici d’un<br />

« habillage » ; ces temps de pause ne doivent pas figurer<br />

à l’emploi du temps ;<br />

= 35 heures.<br />

« Cet horaire couvre l’ensemble des activités que le <strong>CPE</strong><br />

est amené à exercer dans le cadre de sa mission ». Il<br />

est précisé dans la circulaire de 1982 que l’organisation<br />

du service doit réserver chaque jour des temps<br />

de détente et 24 heures consécutives de liberté hebdomadaire<br />

au minimum.<br />

Les 35 heures sont donc un cadre limitatif maximum<br />

hebdomadaire toutes tâches comprises.<br />

Cet horaire doit couvrir :<br />

• les dépassements horaires exceptionnels, en période<br />

chargée (rentrée, conseils de classes, etc.) ;<br />

• les réunions du CA, les divers conseils ou réunions<br />

excédant les horaires habituels ;<br />

• les travaux liés à des missions et effectués en dehors<br />

du service dans l’établissement, tels que préparations<br />

de projets divers, élaboration de comptes rendus...<br />

• les temps de repas dans la mesure où le conseiller<br />

demeure disponible pour le service durant ces<br />

périodes. À titre d’information, le code du travail précise<br />

que le temps de repas doit être pris en compte dans<br />

la mesure où le salarié exerce en service continu et<br />

que ce temps n’excède pas 1 heure.<br />

Quels que soient certaines pratiques ou discours<br />

ambiants dans le domaine des horaires comme dans<br />

d’autres, le statut des <strong>CPE</strong> s’applique dans tous les<br />

établissements, y compris dans ceux dont le chef ne<br />

veut rien en connaître. Le SNES est formel sur ce<br />

point : rien ne peut justifier qu’un <strong>CPE</strong> se voit imposer<br />

un service supérieur à 35 heures toutes activités<br />

incluses. Les sections locales, départementales et académiques<br />

du SNES sont un outil pour faire respecter,<br />

si besoin est, ce statut. Par ailleurs, le service ne<br />

doit en aucun cas résulter d’un planning imposé par<br />

le chef d’établissement. Les personnels d’éducation<br />

sont fonctionnaires de catégorie A, « de conception<br />

et d’encadrement », et par conséquent à même de<br />

proposer au chef d’établissement une organisation<br />

de leur service. ■<br />

– Arrêté du 4 septembre 2002 portant application<br />

du décret n° 2000-815 du 25 août 2000<br />

(Artt).<br />

– Circulaire n° 96-122 du 29/4/96 - BO du 9 mai<br />

1996 (service de vacances).<br />

– Code des domaines de l’État (permanences de<br />

sécurité).<br />

Les services de vacances et de permanences de<br />

sécurité, en l’absence des élèves, répondent à<br />

des objectifs et des réglementations totalement<br />

distincts.<br />

La participation aux permanences de sécurité est<br />

liée non à la fonction des personnels, mais à la<br />

jouissance d’une concession de logement par<br />

nécessité absolue de service. La participation des<br />

<strong>CPE</strong> aux services de vacances est régie par la circulaire<br />

n° 96-122 du 29/4/96. Elle est limitée à<br />

l’exercice des attributions propres aux personnels<br />

d’éducation. C’est un acquis de l’action du<br />

SNES, important en termes d’identité professionnelle,<br />

à traduire en actes dans chaque établissement<br />

!<br />

SERVICE DE VACANCES<br />

Arrêté du 4 septembre 2002, Art. 1 :<br />

« Dans le cadre de leurs missions, un service<br />

d’été d’une semaine après la sortie des élèves et<br />

d’une semaine avant la rentrée des élèves et un<br />

service de petites vacances ne pouvant excéder<br />

une semaine. »<br />

Circulaire de 1996 :<br />

« Les catégories de personnels visées... contribuent<br />

par leur participation aux services de<br />

permanence. La nature de leur contribution est<br />

déterminée dans le respect des textes statutaires<br />

qui définissent leurs attributions et leurs<br />

missions respectives. »<br />

Cela signifie que les <strong>CPE</strong> ne participent pas à un<br />

vague service « fourre-tout » mais « contribuent »,<br />

dans les limites des tâches relevant de leur mission.<br />

Le chef d’établissement a la charge « d’arrêter<br />

l’organisation du service de vacances, après<br />

concertation avec l’ensemble des personnels<br />

intéressés ».<br />

Concernant les services d’été, il est précisé :<br />

« Les dispositions qui suivent sont édictées sans<br />

préjudice des obligations particulières qui pèsent<br />

sur les personnels appelés à participer à l’organisation<br />

ou au fonctionnement des opérations<br />

liées aux examens. » En clair, la circulaire n’induit<br />

aucune obligation de participation à un service<br />

d’examen qui reste définie par des textes particuliers<br />

auxquels elle n’est pas opposable. Il est<br />

utile de rappeler que les <strong>CPE</strong> n’ont pas statutairement<br />

à prendre en charge la responsabilité<br />

des examens. « Les périodes sont fixées par<br />

référence aux dates de sortie (S) et de rentrée (R)<br />

des élèves. « Les <strong>CPE</strong> sont astreints, en tant que<br />

de besoin, à un service d’une semaine après la<br />

sortie (S+1) et d’une semaine avant la rentrée<br />

(R–1). Durant la période S+1 un roulement<br />

peut, le cas échéant, être organisé. »<br />

Les <strong>CPE</strong> assurent donc un service de vacances<br />

pour effectuer des tâches relevant de leur mission.<br />

L’organisation du service doit faire l’objet<br />

d’une concertation, intégrer le roulement entre<br />

<strong>CPE</strong> s’ils sont plusieurs, et être limitée au temps<br />

nécessaire à l’exécution de ces tâches. En tout<br />

état de cause, cette période de service ne peut<br />

excéder S+1 et R–1.<br />

Mesures propres aux petites vacances : « Le<br />

chef d’établissement a la charge d’arrêter (...) un<br />

service de permanence s’inspirant des mêmes<br />

préoccupations et principes que celui mis en<br />

place au titre des congés d’été. Ses modalités<br />

sont (...) fixées dans le respect de la définition<br />

statutaire des missions de chaque catégorie de<br />

personnel concerné. »<br />

Un <strong>CPE</strong> ne devrait être concerné par un service<br />

de petites vacances que si des tâches relevant de<br />

ses attributions sont à assurer. Le ministre, dans<br />

une lettre aux recteurs du 17 octobre 96, l’a rappelé<br />

: « les [différentes] catégories de personnels<br />

sont concernées dans la mesure où les tâches<br />

effectuées durant la permanence sont susceptibles<br />

d’entrer dans la définition statutaire de<br />

leurs missions respectives ».<br />

PERMANENCE DE SÉCURITÉ<br />

Elle peut être mise en place durant les weekends<br />

et les jours fériés, et a pour objet la<br />

sécurité des biens et des personnes. Le service<br />

de sécurité est lié à la jouissance d’un logement<br />

de fonction par nécessité absolue de<br />

service et concerne donc l’ensemble des personnels<br />

dans cette situation : chef d’établissement<br />

et adjoint, personnels de gestion, d’éducation...<br />

Les permanences de sécurité doivent,<br />

lorsqu’elles sont mises en place, être effectuées<br />

par roulement et de façon équitable entre les<br />

intéressés.<br />

Dans ce domaine comme dans d’autres, le SNES<br />

ne peut qu’inciter les collègues à exiger la plus<br />

grande transparence dans la répartition des services.<br />

Arrêté du 4/09/2002 art. 3 :<br />

« Une astreinte peut être mise en place pour les<br />

besoins du service durant la semaine, la nuit, le<br />

samedi, le dimanche ou les jours fériés pour<br />

effectuer toutes opérations permettant d’assurer<br />

la sécurité des personnes, des installations, des<br />

biens mobiliers et immobiliers. Le temps d’intervention<br />

durant l’astreinte donne lieu à une<br />

majoration des heures travaillées au moyen<br />

d’un coefficient multiplicateur de 1,5, soit<br />

1 heure 30 minutes pour une heure effective. » ■<br />

© Clément Martin


«<br />

Je veux que tous ceux qui souhaitent travailler<br />

plus pour gagner plus, puissent le<br />

faire » serinait Nicolas Sarkozy lors de la dernière<br />

campagne présidentielle. Pour ma part, chaque<br />

année, je travaille davantage… et gagne de<br />

moins en moins !<br />

Arrivée depuis deux ans et demi dans l’Éducation<br />

nationale, je n’ai eu d’autre choix que<br />

d’accepter un poste de <strong>CPE</strong> TZR dans le bassin<br />

dunkerquois. D’abord en « courts et moyens<br />

remplacements » l’an dernier, à ma demande,<br />

poste difficile mais riche en expériences variées,<br />

j’ai eu la désagréable surprise, cette année,<br />

d’être nommée, sans mon consentement en<br />

AFA et, de surcroît, sur deux établissements<br />

éloignés : un collège de la banlieue dunkerquoise<br />

et un lycée professionnel en campagne.<br />

Je multiplie les demi-journées, en particulier<br />

sur les temps faibles de la vie scolaire (absence<br />

à toutes les réunions importantes mais présence<br />

les mercredi matin, les vendredi après-midi), les<br />

Logements de fonction<br />

I ls<br />

sont toujours régis par le décret du 14 mars 1986 mais comme<br />

ce dernier ne concerne que les agents de l’État, pour les personnels<br />

TOS employés par la Région ou le département, la loi 90-<br />

1067 article 21 fixe les modalités. Le classement pondéré des établissements<br />

fixe le nombre de concessions auxquelles ont droit les<br />

agents de direction, gestion et éducation. Ce classement tient<br />

compte du nombre d’élèves, de demi-pensionnaires et d’internes.<br />

Sur rapport du chef d’établissement, le conseil d’administration propose<br />

les emplois dont les titulaires bénéficient d’une nécessité absolue<br />

ou utilité de service. Le chef d’établissement transmet ces<br />

propositions à la collectivité de rattachement qui délibère à ce sujet<br />

et prend les arrêtés correspondants. Pour les personnels TOS, le<br />

CA propose les emplois dont les titulaires peuvent bénéficier<br />

d’un logement et les décisions individuelles sont prises en application<br />

de cette délibération par l’autorité territoriale ayant le pouvoir<br />

de nomination.<br />

Rappelons que ce ne sont pas les personnes qui sont logées mais<br />

les emplois, que les concessions doivent être examinées chaque<br />

année par le CA, qu’il n’existe aucun ordre de priorité pour les<br />

personnels de direction, gestion et éducation. D’ailleurs, la collectivité<br />

territoriale de Corse l’a appris à ses dépends, un arrêt de<br />

la cour administrative d’appel de Marseille (n° 04MA00715 du<br />

17.04.2007) annule une circulaire en ce qu’elle donnait des instructions<br />

impératives pour attribuer les concessions par NAS<br />

pour les personnels de direction, de gestion et d’éducation :<br />

« qu’aucun texte ne donnait compétence au président du conseil<br />

exécutif pour modifier l’article 2 du décret du 14 mars 1986, en<br />

transformant en ordre de priorité une simple énumération, et restreindre<br />

par suite, le pouvoir de proposition du conseil d’administration<br />

de l’EPLE, en portant ainsi atteinte à son autonomie ».<br />

En cas de difficultés, n’hésitez pas à faire appel à nous. ■<br />

cpe@snes.edu<br />

<strong>CPE</strong><br />

Témoignage d’une TZR :<br />

un sort pas toujours enviable<br />

© Thierry Nectoux<br />

déplacements (rappelons qu’étant en AFA, nous<br />

n’avons pas droit aux ISSR !) et les changements<br />

en fonction des semaines paires et impaires,<br />

impliquant un manque total de lisibilité vis-à-vis<br />

des enseignants, élèves et parents d’élèves.<br />

Je voudrais surtout insister sur le fait que cette<br />

situation soulève deux problèmes de fond liés<br />

à la méconnaissance du métier de <strong>CPE</strong>, d’une<br />

part, et au manque de reconnaissance des TZR,<br />

d’autre part.<br />

J’ai pu constater que les chefs d’établissement<br />

cherchaient davantage à optimiser les heures de<br />

présence de leurs <strong>CPE</strong>, plutôt que de penser à<br />

une efficacité globale de leur travail, assimilants<br />

ces derniers à une sorte de « gendarme » ou<br />

tout simplement de « surveillant général ». Or, il<br />

est important de rappeler que notre fonction ne<br />

se limite pas à la gestion des incidents, mais bien<br />

à une profonde réflexion sur les faiblesses et les<br />

atouts d’un établissement donné et à la mise en<br />

place de projets à long terme pour y remédier.<br />

Bref, on oublie trop souvent que le concours de<br />

<strong>CPE</strong> vise bien à recruter de véritables<br />

« conseillers » en « éducation », mais que la<br />

dimension éducative est souvent reléguée au<br />

second plan.<br />

J’ai donc l’impression que ce système tend à éroder<br />

la motivation première et l’enthousiasme initial<br />

des nouvelles recrues, au lieu de mettre à<br />

profit leur fraîcheur et leur dynamisme. Bref, il<br />

faut beaucoup de ressource aux TZR pour supporter<br />

un mécanisme qui tend à briser leur<br />

bonne volonté. ■<br />

Sophie, TZR bassin de Dunkerque<br />

TZR<br />

Les TZR <strong>CPE</strong> ont des droits et obligations identiques<br />

aux autres TZR (Décret de 99, n° 99-823). Ils ont<br />

droit à un rattachement stable qui ne peut changer<br />

sans la demande expresse du TZR, à l’occasion<br />

d’une mutation à titre définitif (TA Poitiers<br />

17/01/2007). L’établissement de rattachement est<br />

situé dans la zone de remplacement obtenue au<br />

mouvement.<br />

Juridiquement, il faut distinguer le rattachement<br />

de l’affectation, deux actes différents qui n’ouvrent<br />

pas les mêmes droits. Les décisions d’affectations<br />

constituent seulement une modalité de l’organisation<br />

du service du TZR. Le rattachement désigne<br />

l’établissement qui gère la carrière du TZR (notation,<br />

congés, élections au conseil d’administration,<br />

fiche de paye, etc. C’est à partir du rattachement<br />

que va se calculer le montant des éventuelles<br />

indemnités (ISSR, frais de déplacement). Les remplacements<br />

peuvent être de courte ou moyenne<br />

durées et dans ce cas ouvrent droit au versement<br />

des ISSR. Le remplacement continu d’un même<br />

fonctionnaire pour toute la durée d’une année<br />

scolaire ne permet pas de percevoir cette indemnité<br />

mais ouvre droit au paiement de frais de déplacement,<br />

à condition que l’établissement d’affectation<br />

soit situé en dehors de la commune de rattachement<br />

et en dehors de la résidence privée du TZR.<br />

Dans le cas de remplacements de courte et<br />

moyenne durées, entre chaque affectation, le TZR<br />

revient automatiquement sur son établissement<br />

de rattachement.<br />

Pour le service administratif, pendant les petites<br />

vacances, les collègues TZR ont les mêmes obligations<br />

que les autres (une semaine maximum),<br />

en revanche, ils n’ont pas à assumer le tour des<br />

collègues remplacés. En ce qui concerne le service<br />

de sécurité, il est lié à l’attribution d’un logement<br />

par NAS.<br />

La note de vie scolaire,<br />

ou en est-on ?<br />

C<br />

réée par l’article L332-6 du code de l’Éducation en ce qui concerne le brevet,<br />

les éléments constitutifs et les modalités d’attribution de cette note ont été définis<br />

par le décret 2006-533. Cette note a été étendue à tous les élèves de collège.<br />

1. Le contenu<br />

Elle est fondée sur quatre domaines :<br />

- l’assiduité et la ponctualité ;<br />

- le respect du règlement intérieur ;<br />

- la participation à la vie et aux activités organisées par l’établissement ;<br />

- l’obtention des attestations de sécurité routière et de formation aux premiers<br />

secours.<br />

2. L’élaboration<br />

Elle est trimestrielle, l’assiduité doit être prise en compte pour 10 points, le respect<br />

du règlement pour 10 points et l’engagement de l’élève valorisé.<br />

3. Qui note ?<br />

Le chef d’établissement sur proposition du professeur principal après consultation<br />

de l’équipe pédagogique et avis du <strong>CPE</strong>. La note, portée au bulletin est communiquée<br />

au conseil de classe.<br />

4. Dans les faits<br />

Tout ou n’importe quoi, y compris faire la moyenne arithmétique des notes de<br />

l’élève. Les critères les plus farfelus (je me range dans la cour, j’ai mon cahier, je<br />

me lève en classe lorsque des adultes rentrent…) coexistent avec des calculs pointilleux<br />

de points, voire demi ou quart de point.<br />

5. Qu’en pense le SNES ?<br />

Le SNES a rappelé qu’un comportement d’élève ne s’appréhende pas au travers<br />

d’une note, qu’un élève déjà puni ne pouvait se voir sanctionner une seconde fois,<br />

qu’une note ne réglait pas les problèmes de violence, d’incivilités et de manque<br />

d’étudiants-surveillants. Chaque <strong>CPE</strong> se doit de travailler avec les professeurs, en<br />

convergence, soit afin de refuser la note de vie scolaire (là où c’est possible), soit<br />

de revenir à la lettre du texte. ■<br />

7


Deux publications à propos des <strong>CPE</strong> !<br />

Cette rentrée 2007/2008 est marquée par la publication de deux ouvrages consacrés à la profession de <strong>CPE</strong><br />

Une enquête du CEREQ qui fera date !<br />

Le premier des deux est la publication d’une enquête menée par le<br />

CEREQ* (Centre d’Études et de Recherche sur les Qualifications) sur<br />

la base d’une commande du SNES. Le titre est « <strong>CPE</strong> un métier en<br />

redéfinition permanente », vous trouverez ci-dessous des extraits de<br />

la présentation qu’en fait le CEREQ ; Source : Bref n° 242 juin<br />

2007, « Conseiller principal d’éducation: un métier au cœur des<br />

enjeux sociaux », juin 2007.<br />

Créé il y a 37 ans, ce métier reste méconnu en raison de la « faiblesse<br />

numérique » des <strong>CPE</strong>, de leur « absence de rattachement à une<br />

discipline universitaire de base », mais aussi de leur « extrême sensibilité<br />

et réactivité aux transformations sociales et scolaires ».<br />

Après avoir dressé un historique de la fonction, le CEREQ souligne<br />

que les « pratiques diffèrent selon le cadre d'exercice, et les relations<br />

que les <strong>CPE</strong> nouent avec les autres partenaires éducatifs… » « il<br />

s'agit d'un métier qui se construit entre “assignation”, “résistance”<br />

et “reconstruction”. « Nombre des <strong>CPE</strong> tentent de construire une<br />

éthique qui donne sens ..à un agir professionnel.. ». « l’avenir du<br />

métier de cpe dépend de la capacité de ceux qui le fond vivre de relever<br />

ces défis ». Telle est la conclusion du CEREQ.<br />

Il convient tout particulièrement de souligner que cette étude est par<br />

elle-même un évènement. En effet jamais encore un travail d’investigation<br />

de cette nature n’avait été mené. Il est même permis de<br />

s’étonner de la « discrétion » de l’institution elle-même sur ce sujet...<br />

Le SNES a publié ce travail (supplément à L’US n° 454 du 16 juin<br />

2007) dont certains constats recoupent ses analyses et permettent<br />

de poursuivre le débat sur le métier.<br />

* Téléchargeable sur le site du CEREQ<br />

Un livre : « Regards sur le métier de <strong>CPE</strong> ».<br />

Pour leur part, les éditions ADAPT qui en 2000 avaient publié « Être <strong>CPE</strong><br />

aujourd’hui » (maintenant épuisé), récidivent sept ans après avec « <strong>CPE</strong>, Regards<br />

sur le métier ». Cet ouvrage se donne pour objectif de permettre une meilleure<br />

(re)connaissance de cette profession que l’on peut qualifier de « jeune », dans tous<br />

les sens du terme, et qui se situe à la croisée des chemins de l’éducatif et du pédagogique.<br />

Deux entrées fondent ce travail qui regroupe des articles aux thèmes très variés.<br />

L’une est constituée d’un ensemble de contributions d’universitaires (J. Pain,<br />

J.-L. Auduc), de formateurs, de pédopsychiatre, y sont abordés des thèmes<br />

importants pour le métier tels que l’autorité, la relation éducative, l’éducation des<br />

élèves au travail, la participation lycéenne ; l’autre, loin de prétendre à l’exhaustivité,<br />

rassemble des textes rédigés par des professionnels eux-mêmes, portant<br />

témoignage de leurs pratiques ou de différents aspects du métier (la formation<br />

des délégués en collège, l’image de soi , l’accompagnement des élèves, etc.). En<br />

fonction ou en formation, chaque lecteur, <strong>CPE</strong> ou non, pourra se retrouver dans<br />

ces articles !<br />

Incontestablement, les idées présentées dans cet ouvrage caractérisent un<br />

ensemble assez éloigné des visions réductrices qui verraient le <strong>CPE</strong> soumis au strict<br />

rôle de « conseiller du chef d’établissement » ou bien au contraire d’exécutant d’une<br />

politique éducative définie par ce dernier.<br />

Ce livre peut être commandé en librairie ou directement aux éditions :<br />

ADAPT, 46 avenue d’Ivry 75647 Paris Cedex 13<br />

Ces deux ouvrages appartiennent à ceux, encore trop peu nombreux, qui décrivent<br />

une figure originale du système éducatif français : le <strong>CPE</strong>, souvent enviée par<br />

d’autres pays. Face au débat que certains cercles institutionnels tentent d’initier sur<br />

la modification radicale de ses attributions voire de sa disparition, ces deux ouvrages<br />

témoignent de la réalité du métier de <strong>CPE</strong>, de sa complexité mais aussi de ses enjeux<br />

et de son apport à la prise en charge de la jeunesse scolarisée.<br />

Responsables académiques du SNES<br />

Aix-Marseille BOURELY Yves - SERVANTON Marylène - 12, place du Général-de-Gaulle Tél. : 04 91 13 62 80<br />

HYVERNAUD Jean-Luc - MARTINEZ Brigitte 13001 MARSEILLE<br />

Amiens NATTHIER Marie-Thérèse 25, rue Riolan - 80000 AMIENS Tél. : 03 22 71 67 90<br />

Besançon RAINONE Sandra - DELCOURT Jean-Marc 19, avenue Edouard-Droz - 25000 BESANCON Tél. : 03 81 47 47 90<br />

Bordeaux SALINES Nicolas - ROUSSILLE DUMERC Maryse 138, rue de Pessac - 33000 BORDEAUX Tél. : 05 57 81 62 40<br />

Caen GUINGAND Philippe - PIQUOT Jocelyne 206, rue Saint Jean - BP 93108<br />

14019 CAEN Cedex 02<br />

Tél. : 02 31 83 81 60 ou 61<br />

Clermont-Ferrand LEYRAT Philippe - RALUY Olivier Maison du Peuple - 29, rue Gabriel-Péri<br />

63000 CLERMONT FERRAND<br />

Tél. : 04 73 36 01 67<br />

Corse LE GALL Thierry Immeuble Beaulieu - Av. du Président-Kennedy<br />

20090 AJACCIO<br />

Tél. : 04 95 23 15 64<br />

Créteil KERREST-BELO Sandra - GOUEZOU Jean-Michel 3, rue Guy de Gouyon-du-Verger<br />

94112 ARCUEIL Cedex<br />

Tél. : 08 11 11 03 82/83*<br />

Dijon OTTONE Isabelle - LAMOTTE Nicolas 45, rue Parmentier - 21000 DIJON Tél. : 03 80 73 32 70<br />

Grenoble OGIER-COLLIN Bernard 16, avenue du-8-Mai 1945 - BP 137<br />

38403 SAINT-MARTIN-D’HERES Cedex<br />

Tél. : 04 76 62 83 30<br />

Guadeloupe BRUDEY Eric - STEFKOVIC Sandrine 2 Résidence « Les Alpinias » Morne Caruel<br />

97139 LES ABYMES<br />

Tél. : 05 90 90 10 21<br />

Guyane DUPLAN Miguel Montlucas - Bât G - Local C37 - 97300 CAYENNE Tél. : 05 94 30 05 69<br />

Lille CARPENTIER Guy -<br />

DELFOSSE René - MAATI Joëlle<br />

209, rue Nationale<br />

59800 LILLE<br />

Tél. : 03 20 06 77 41<br />

Limoges BARROS Didier - SOULAT Françoise 40, avenue Saint-Surin - 87000 LIMOGES Tél. : 05 55 79 61 24<br />

Lyon REYNAUD Frédérique - NICOLAS Marie - ZAMI Alfred 16, rue d’Aguesseau - 69007 LYON Tél. : 04 78 58 03 33<br />

Martinique MONTANUS Thierry - RENARD Marie-Pierre Cité Bon Air - Bât B - Route des Religieuses Tél. : 05 96 63 63 27<br />

WILLIAM Corinne 97200 FORT-DE-FRANCE<br />

Montpellier DUTHEIL Elsa Enclos des Lys B - 585, rue Aiguelongue Tél. : 04 67 54 10 70<br />

BELLIN Marie-Alice 34090 MONTPELLIER<br />

Nancy-Metz BALLAND Annick - WIECZOREK Patrick 15, rue Godron - BP 72235 Tél. : 03 83 35 20 69<br />

LEDUC Jean-Christophe - JANATI Caroline 54022 NANCY Cedex<br />

Nantes HERAUT Valérie - CAPPE Sylvie - LE FALHUN Richard 15, rue Dobrée - 44100 NANTES Tél. : 02 40 73 52 38<br />

Nice BECETTE Gaël 264, bd de la Madeleine - 06000 NICE Tél. : 04 97 11 81 53<br />

Orléans-Tours GOURDON Mireille - LARCHEVEQUE Emmanuelle 9, rue du Fbg Saint-Jean - 45000 ORLEANS Tél. : 02 38 78 07 80<br />

Paris CHARBONNEAU Philippe 3, rue Guy de Gouyon-du-Verger<br />

94112 ARCUEIL CEDEX<br />

Tél. : 08 11 11 03 81*<br />

Poitiers BALESTRAT Pascale - BOUQUET Sandra Maison des Syndicats - 16, av du Parc-d’Artillerie Tél. : 05 49 01 34 44<br />

HERAUD Alain - LARCHE Catherine 86000 POITIERS<br />

Reims BOURGEOIS Guy - DOEBELIN Céline 35-37, rue Ponsardin - 51100 REIMS Tél. : 03 26 88 52 66<br />

Réunion LAPLAGNE Christian Résidence Les Longagnis - Bât C Tél. : 02 62 97 27 91<br />

DUBOIS Rabiha N° 7 Moufia Ste Clotilde - 97469 SAINT-DENIS Cedex<br />

Rennes LE PRIOL Jean-Paul 24, rue Marc-Sangnier - 35200 RENNES Tél. : 02 99 84 37 00<br />

Rouen MERCIER Michèle - BLONDEL Fabrice 14, bd des Belges - BP 543 - 76005 ROUEN Cedex Tél. : 02 35 98 26 03<br />

Strasbourg DEPENAU Armand - GHERBI Ali - JELTSCH Virginie 13 A, bd du Président Wilson - 67000 STRASBOURG Tél. : 03 88 75 00 82<br />

Toulouse LACORRE Brigitte Le Pont Saint Sauveur - 2, av. J.-Rieux Tél. : 05 61 34 38 51<br />

LE PENVEN DUVAL Brigitte 31500 TOULOUSE<br />

Versailles BADER Patrick - CHASTAN Michel 3, rue Guy-de-Gouyon-du-Verger Tél. : 08 11 11 03 84/85<br />

GOURNAY Marie-Claude - CHARTON Mireille 94112 ARCUEIL Cedex<br />

FARES Mohamed - BARBAZANGES Jean-Marie<br />

LESAUVAGE Gilles<br />

* Prix d’un appel local<br />

L’Université Syndicaliste, suppl. au n° 659 du 12 novembre 2007, hebdomadaire du Syndicat national des enseignements de second degré (FSU), 46, avenue d’Ivry - 75647 Paris Cedex 13 - Directeurs de la publication : Serge Chatelain, Gérard Anthéaume - Compogravure : CAG, Paris - Imprimerie : SIPE, Paris - N° CP 0108 S 06386 - ISSN n° 0751-5839

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