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le clonage therapeutique

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Delphine Martineau-Côté 07/05/10<br />

Groupe 31 La bioéthique<br />

LE CLONAGE THÉRAPEUTIQUE<br />

Depuis toujours, l’homme caresse <strong>le</strong> rêve illusoire de pouvoir créer une copie conforme de lui-<br />

même, en passant par <strong>le</strong> processus de <strong>clonage</strong>. Aujourd’hui, cette fabulation s’approche de la<br />

réalité ; <strong>le</strong>s avancées scientifiques nous permettent de palper ce désir contre nature. Néanmoins,<br />

une question demeure : est-ce que <strong>le</strong> fait que nous puissions cloner signifie que nous devrions <strong>le</strong><br />

faire ? Quel<strong>le</strong>s difficultés nécessiteraient l’exploitation de cette technologie ? Est-ce que <strong>le</strong> simp<strong>le</strong><br />

souhait de vaincre la mort et de prendre la porte de l’immortalité disculpe une atteinte flagrante à<br />

la dignité humaine ? Quand est-il de ses vertus médica<strong>le</strong>s : est-ce politiquement correct<br />

d’envisager l’utilisation du <strong>clonage</strong> thérapeutique afin de traiter <strong>le</strong>s maladies <strong>le</strong>s plus<br />

dévastatrices de la société actuel<strong>le</strong> ? Le <strong>clonage</strong> nous force, en quelque sorte, à faire un choix entre<br />

éthique et avancées scientifiques. L’opinion populaire est mitigée à ce sujet ; tout dépend de la<br />

perspective avec laquel<strong>le</strong> on examine la chose. Certains vous diront qu’il s’agit d’un concept à<br />

éradiquer de la surface de la Terre et d’autres au contraire vanteraient ses biens faits et ses<br />

multip<strong>le</strong>s utilités. Voilà pourquoi la question n’est toujours pas réglée et qu’el<strong>le</strong> continue de faire<br />

cou<strong>le</strong>r l’encre partout sur la planète. Personnel<strong>le</strong>ment, je crois qu’il est important de fixer des<br />

politiques et des limites selon <strong>le</strong>s types de <strong>clonage</strong>, comme l’ont déjà fait plusieurs pays. Je ne<br />

pense pas que nous puissions traiter la question du <strong>clonage</strong> reproductif et cel<strong>le</strong> du <strong>clonage</strong><br />

thérapeutique et scientifique de la même façon ; <strong>le</strong> <strong>clonage</strong> reproductif étant une abomination.<br />

Cependant, <strong>le</strong> <strong>clonage</strong> thérapeutique, démontrant des possibilités d’applications concrètes à<br />

l’avancement de la médecine, mérite qu’on s’y attarde plus longuement, puisque <strong>le</strong>s voies de mise<br />

en œuvre sont tout à fait louab<strong>le</strong>s. Je suis donc d’avis que la recherche par rapport au <strong>clonage</strong><br />

thérapeutique devrait être perpétuée si la pratique est bien encadrée. Je défendrai cet avis dans<br />

<strong>le</strong>s prochaines lignes, mais avant cela, je vais consacrer quelques paragraphes afin d’expliquer ce<br />

qu’est <strong>le</strong> <strong>clonage</strong> et principa<strong>le</strong>ment, qu’el<strong>le</strong>s sont ses vertus thérapeutiques.<br />

LE CLONAGE REPRODUCTIF<br />

Le <strong>clonage</strong> est un procédé relativement simp<strong>le</strong> qui est connu des chercheurs depuis de<br />

nombreuses années. Les premières tentatives concluantes datent des années 50, où des<br />

scientifiques américains effectuèrent des expérimentations sur des batraciens. Il y eut éga<strong>le</strong>ment,<br />

à une certaine époque, la brebis Dolly qui suscita <strong>le</strong>s réactions partout dans <strong>le</strong> monde. Le fait est<br />

que <strong>le</strong> <strong>clonage</strong> est à portée de mains. Cependant, la technique est loin d’être maîtrisée : <strong>le</strong>s plus<br />

grands accomplissements relèvent d’essais et surtout d’erreurs. Une centaine de tentatives furent<br />

nécessaires pour obtenir Dolly, et encore là, l’agnel<strong>le</strong> regorge d’anormalités et fut victime d’un<br />

vieillissement accéléré au niveau des cellu<strong>le</strong>s.


Delphine Martineau-Côté 07/05/10<br />

Groupe 31 La bioéthique<br />

Dans l’utopie où nous serions en mesure de cloner un individu, voici, globa<strong>le</strong>ment, de quel<strong>le</strong><br />

manière <strong>le</strong>s chercheurs arriveraient à <strong>le</strong>ur fin :<br />

En premier lieu, une cellu<strong>le</strong> de l’organisme que l’on désire cloner devrait être pré<strong>le</strong>vée. Le type de<br />

cellu<strong>le</strong> n’a pas d’impact, étant donné que <strong>le</strong> noyau de chaque cellu<strong>le</strong> du corps humain, ou presque,<br />

contient une copie intégra<strong>le</strong> du code génétique de l’individu. Une autre étape doit être réalisée en<br />

parallè<strong>le</strong>. Effectivement, un ovocyte doit être pré<strong>le</strong>vé d’un autre organisme et <strong>le</strong> noyau de celui-ci<br />

doit se voir excisé, afin de faire disparaître <strong>le</strong> code génétique propre à ce deuxième organisme. Par<br />

la suite, la cellu<strong>le</strong> pré<strong>le</strong>vée ainsi que l’ovocyte seront fusionnés. Pour ce faire, <strong>le</strong> noyau de la cellu<strong>le</strong><br />

« mère » sera retiré et implanté dans l’ovocyte. Nous nous retrouverons alors avec une cellu<strong>le</strong><br />

prête à se diviser pour former un embryon, contenant une copie du matériel génétique de<br />

l’individu que l’on souhaite cloner. L’embryon poursuivra son développement quelques jours in<br />

vitro, pour ensuite être confié à une mère porteuse pour assurer sa croissance in vivo. Le reste de<br />

la grossesse se dérou<strong>le</strong>ra de manière traditionnel<strong>le</strong>. Une fois la grossesse à terme, nous serions,<br />

théoriquement, en présence d’un individu bien vivant dont <strong>le</strong> code génétique concorde<br />

parfaitement avec celui de son original. Lorsque ce procédé de <strong>clonage</strong> est porté à terme, donc<br />

que l’on obtient une personne bien réel<strong>le</strong> à la fin, on par<strong>le</strong> d’un <strong>clonage</strong> reproductif.<br />

LE CLONAGE THÉRAPEUTIQUE<br />

Le <strong>clonage</strong> thérapeutique se réaliserait sur <strong>le</strong>s mêmes bases, cependant, son application est<br />

encore plus hors de portée. Le processus est <strong>le</strong> même, cependant <strong>le</strong> développement de l’embryon<br />

ne serait pas conduit à terme. Effectivement, l’embryon se développerait en laboratoire, mais ne<br />

serait pas inséminé dan l’utérus d’une mère porteuse. L’embryon se développerait en éprouvette<br />

jusqu’à ce qu’il atteigne <strong>le</strong> stade du blastocyste. À ce stade, <strong>le</strong>s chercheurs prélèveraient <strong>le</strong>s<br />

cellu<strong>le</strong>s souches embryonnaires. On pourrait développer à partir de ces cellu<strong>le</strong>s certains types de<br />

neurones afin de soigner la maladie de Parkinson ou encore obtenir des cellu<strong>le</strong>s pancréatiques<br />

pour traiter <strong>le</strong> Diabète (voir image ci-dessous). L’avantage que représente cette technologie par<br />

rapport au prélèvement de cellu<strong>le</strong>s souches sur des embryons avortés ou encore à la<br />

traditionnel<strong>le</strong> greffe d’organe est la diminution du risque de rejet. Effectivement, la compatibilité<br />

génétique est garantie, étant donné que <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s de l’embryon comportent une copie conforme<br />

des gènes de la personne souffrante. Cette biotechnologie permettrait donc de rég<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s<br />

problèmes relatifs aux greffes d’organes dont <strong>le</strong> taux de réussite est fortement diminué par <strong>le</strong>s<br />

risques de rejets. De plus, il s’agirait d’une solution à la pénurie d’organes actuel<strong>le</strong> qui est la<br />

principa<strong>le</strong> cause d’attente des patients. Ceci étant dit, est-ce que la fin signifie <strong>le</strong>s moyens ? Peut-<br />

on accepter de créer des embryons humains, destinés à être détruits ? Peut-on faire de la vie<br />

humaine une matière première ? Voici où <strong>le</strong> débat éthique prend racine parce qu’il est clair que <strong>le</strong><br />

<strong>clonage</strong> thérapeutique pourrait amener des avancés considérab<strong>le</strong>s du point de vue médical. Il est


Delphine Martineau-Côté 07/05/10<br />

Groupe 31 La bioéthique<br />

important de savoir que d’autres avenues relatives au <strong>clonage</strong> et aux greffes d’organes sont aussi<br />

envisagées. Certains souhaiteraient réaliser un <strong>clonage</strong> reproductif comp<strong>le</strong>t pour ensuite<br />

récupérer <strong>le</strong>s « pièces » nécessaires. On utiliserait alors un être humain pour se créer une banque<br />

d’organes. Je pense que cette situation est complètement inhumaine et que <strong>le</strong> <strong>clonage</strong><br />

thérapeutique représente déjà une alternative beaucoup plus acceptab<strong>le</strong> du point de vue moral.<br />

LES CELLULES SOUCHES EMBRYONNAIRES<br />

Le <strong>clonage</strong> thérapeutique étapes par étapes<br />

Avant de poursuivre, je souhaite faire une parenthèse concernant <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s souches que j’ai<br />

brièvement mentionnées antérieurement, puisque dans ce cas-ci, el<strong>le</strong>s sont intimement liées au<br />

processus de <strong>clonage</strong>. Avant tout, il est important de savoir que chaque cellu<strong>le</strong> du corps humain<br />

est programmée afin d’effectuer un rô<strong>le</strong> particulier, on par<strong>le</strong> donc de spécialisation cellulaire. Le<br />

corps humain comporte environ 200 types de cellu<strong>le</strong>s différenciées. Certaines « deviennent » des<br />

cellu<strong>le</strong>s nerveuses, sanguines, reproductives, musculaires, etc. Les spécialisations sont<br />

« attribuées » au fil du développement de l’embryon par des signaux biochimiques. Presque toutes<br />

<strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s du corps humain sont composées du même génome, mais cel<strong>le</strong>s-ci n’exercent pas la<br />

même fonction ; l’explication à cela est l’expression génique différentiel<strong>le</strong>, qui est en fait la<br />

capacité des cellu<strong>le</strong>s d’exprimer des gènes différents même si <strong>le</strong>ur génome est identique.


Delphine Martineau-Côté 07/05/10<br />

Groupe 31 La bioéthique<br />

Effectivement, une cellu<strong>le</strong> humaine exprime en moyenne 20 % de son code génétique 1. Cependant,<br />

au début du développement de l’embryon, <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s ne sont pas encore différenciées,<br />

l’expression génique prend un certain temps. Le processus amenant à la différenciation cellulaire<br />

est appelé la détermination. Il s’agit du stade intermédiaire, puisque <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s ne se spécialisent<br />

pas du jour au <strong>le</strong>ndemain ! Une série de changements moléculaires se produisent lors de la<br />

détermination et <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s finiront par se déplacer à un endroit précis dans l’embryon, ce qui<br />

officialisera la spécialisation fina<strong>le</strong> de la cellu<strong>le</strong>. L’expression génique est rendue possib<strong>le</strong> par<br />

l’action de différentes protéines qui « activeront » certaines fonctions des gènes. Par la suite,<br />

chaque cellu<strong>le</strong> différenciée produit <strong>le</strong>s protéines associées au tissu auquel el<strong>le</strong>s appartiennent.<br />

Cette capacité de produire tel ou tel type de protéines <strong>le</strong>ur est issus de la fameuse expression<br />

génique. Ces protéines jouent un rô<strong>le</strong> crucial dans l’organisme ; el<strong>le</strong>s permettent, entre autres, la<br />

production d’insuline par <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s pancréatiques qui permettent de régu<strong>le</strong>r <strong>le</strong> taux de glycémie<br />

dans <strong>le</strong> sang. C’est <strong>le</strong> code génétique de ces différentes protéines qui apportent des modifications<br />

à la structure des différentes cellu<strong>le</strong>s et qui <strong>le</strong>ur dictent <strong>le</strong>urs « rô<strong>le</strong>s ».<br />

La différenciation cellulaire se réalise en plusieurs étapes ; <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s vont se séparer en<br />

différents groupes et se séparer encore <strong>le</strong> nombre de fois nécessaire pour fina<strong>le</strong>ment constituer<br />

<strong>le</strong>s 200 types de cellu<strong>le</strong>s. Un indice que la différenciation cellulaire a eu lieu est l’apparition de<br />

l’ARN des différentes protéines chez <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s distinctes.<br />

Au début du développement, <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s qui ne sont pas encore différenciées sont appelées<br />

« cellu<strong>le</strong> souche ». Les cellu<strong>le</strong>s souches ont donc encore la possibilité de constituer tous <strong>le</strong>s<br />

systèmes du corps humain, ou presque, dépendamment de <strong>le</strong>ur type. Effectivement, il en existe<br />

plusieurs types : <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s totipotentes, pluripotentes, multipotentes et unipotentes. Lorsque<br />

l’on fait référence aux cellu<strong>le</strong>s souches embryonnaires, il est principa<strong>le</strong>ment question de cellu<strong>le</strong>s<br />

pluripotentes. Ces cellu<strong>le</strong>s peuvent être récoltées du cinquième au septième jour suivant la<br />

fécondation, ou dans <strong>le</strong> cas du <strong>clonage</strong>, <strong>le</strong> sixième jour suivant l’implantation du noyau dans<br />

l’ovocyte, lors de la blastocyste. À ce stade du développement de l’embryon, <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s souches<br />

ont déjà vécu une première différenciation : certaines formeront <strong>le</strong>s composants externes<br />

(placenta, cordon ombilical, etc.) et d’autres l’embryon en tant que tel. Les cellu<strong>le</strong>s souches ne<br />

sont donc plus totipotentes puisqu’une possibilité ne spécialisation est déjà soustraite. Ces<br />

cellu<strong>le</strong>s souches sont donc pluripotentes : el<strong>le</strong>s peuvent former tous <strong>le</strong>s systèmes du corps<br />

humain à l’exception des tissus placentaires et autres tissus externes.<br />

Les cellu<strong>le</strong>s souches pré<strong>le</strong>vées peuvent se multiplier indéfiniment en laboratoire et aussi être<br />

différenciées selon <strong>le</strong> tissu que l’on souhaite remplacer ou réparer. Globa<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong>s chercheurs<br />

1 CAMPBELL, Neil A. et Jane B., REECE, 2007, Biologie, Québec, Erpi, 1400 p.


Delphine Martineau-Côté 07/05/10<br />

Groupe 31 La bioéthique<br />

doivent tout d'abord déterminer la protéine qui activera <strong>le</strong>s bonnes fonctions du génome selon la<br />

spécialisation désirée et par la suite mettre la protéine et la cellu<strong>le</strong> en action. Les cellu<strong>le</strong>s souches<br />

nous permettraient donc d’obtenir tous <strong>le</strong>s types de cellu<strong>le</strong>s du corps. La récolte des cellu<strong>le</strong>s<br />

souches embryonnaires entraîne inévitab<strong>le</strong>ment la destruction de l’embryon.<br />

LES CELLULES SOUCHES ADULTES<br />

Les cellu<strong>le</strong>s souches embryonnaires ne sont pas <strong>le</strong>s seu<strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s mères que comporte notre<br />

organisme. Effectivement, des cellu<strong>le</strong>s souches adultes existent éga<strong>le</strong>ment. Au départ, <strong>le</strong>s<br />

recherches révélaient que <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s pré<strong>le</strong>vées d’un tissu pouvaient seu<strong>le</strong>ment former d’autres<br />

cellu<strong>le</strong>s de ce même tissu. De plus, <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s ne peuvent pas se multiplier indéfiniment en<br />

laboratoire, une limite s’impose. Ceci est donc un problème puisque plusieurs types ne cellu<strong>le</strong>s du<br />

corps adulte ne peuvent être pré<strong>le</strong>vées : <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s nerveuses entre autres. Cependant, d’autres<br />

recherches démontrent que certaines cellu<strong>le</strong>s de la moel<strong>le</strong> osseuse, <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s hématopoïétiques,<br />

<strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s de sang du cordon ombilical et <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s du tissu adipeux, entre autres, auraient la<br />

capacité de se « reprogrammer ». Effectivement, <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s de la moel<strong>le</strong> osseuse ne sont pas au<br />

dernier stade de <strong>le</strong>ur différenciation, ce qui signifie qu’el<strong>le</strong>s ont encore plusieurs possibilités de<br />

spécialisation, bien qu’el<strong>le</strong>s soient plus limitées que <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s embryonnaires. Les cellu<strong>le</strong>s de la<br />

moel<strong>le</strong> osseuse ont, entre autres, la capacité de former tous <strong>le</strong>s types de globu<strong>le</strong>s sanguins.<br />

Nous serions alors en présence de cellu<strong>le</strong>s multipotentes qui, par définition, pourraient former<br />

plusieurs tissus, mais pas tous. Il est important de mentionner éga<strong>le</strong>ment que <strong>le</strong>s recherches à ce<br />

sujet en sont encore à <strong>le</strong>ur début, alors <strong>le</strong> réel potentiel des cellu<strong>le</strong>s adultes est inconnu et <strong>le</strong>s<br />

recherches se doivent d’être perpétuées avant que <strong>le</strong>ur utilisation soit possib<strong>le</strong>. Même si <strong>le</strong>s<br />

cellu<strong>le</strong>s adultes étaient réel<strong>le</strong>ment multipotentes, un problème demeure, <strong>le</strong>ur capacité de division<br />

est limitée. Cependant, si <strong>le</strong> prélèvement cellulaire se faisait sur la personne malade, nous<br />

obtiendrions <strong>le</strong>s mêmes avantages que <strong>le</strong> <strong>clonage</strong> : la compatibilité génétique serait garantie.<br />

LE CLONAGE THÉRAPEUTIQUE ET LA LOI<br />

Quel<strong>le</strong> que soit notre opinion au sujet du <strong>clonage</strong> thérapeutique, la plus part des gens concèdent<br />

qu’il démontre un énorme potentiel d’avancés médica<strong>le</strong>s. Ce n’est pas ce fait qui est controversé.<br />

Où <strong>le</strong>s opinions s’opposent, c’est lorsque l’on aborde la question de l’embryon. L’opinion<br />

populaire à propos de cet enjeu éthique est principa<strong>le</strong>ment influencée par différentes va<strong>le</strong>urs,<br />

croyances et perceptions de la vie. Cet aspect du débat p<strong>le</strong>ut donc d’arguments émotionnels qui ne<br />

sont pas nécessaires fondés. Je pense donc que pour pendre une décision sur la question, il est<br />

important d’y réfléchir de façon rationnel<strong>le</strong>. Un moyen de <strong>le</strong> faire est évidemment de prendre<br />

pour exemp<strong>le</strong> ce qui est toléré par la loi.


Delphine Martineau-Côté 07/05/10<br />

Groupe 31 La bioéthique<br />

Le débat revient alors sur <strong>le</strong> statut de l’embryon. Peut-on considérer que l’embryon soit une<br />

personne à part entière ? Cette question fut tranchée il y a quelques décennies lorsque <strong>le</strong>s débats<br />

sur l’avortement étaient question d’actualité. La réponse fina<strong>le</strong>, selon l'artic<strong>le</strong> 223.1 du Code<br />

criminel du Canada : l’embryon n’est pas une personne ; <strong>le</strong> droit à la vie compris dans la charte<br />

des droits et libertés ne s’y applique donc pas. 2<br />

Des lois régissent éga<strong>le</strong>ment l’utilisation d’embryons pour la recherche sur <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s souches.<br />

Cette pratique est léga<strong>le</strong> au Canada seu<strong>le</strong>ment sur des embryons surnuméraires ou avortés si<br />

consentement de la mère il y a. Ces autorisations sont confirmées par la Loi concernant la<br />

procréation assistée et la recherche connexe (loi C-13), parue en mars 2004. 3 Dans <strong>le</strong> cas du <strong>clonage</strong><br />

thérapeutique, nous serions effectivement en présence d’un embryon conçu in vitro alors<br />

logiquement, la pratique se devrait d’être léga<strong>le</strong>. Cependant, cette même loi a interdit <strong>le</strong> <strong>clonage</strong><br />

thérapeutique au Canada, ce qui fait du Canada un pays marginal dans ce domaine.<br />

Des lois régissent éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s recherches sur <strong>le</strong> <strong>clonage</strong> humain. Le <strong>clonage</strong> reproductif ne<br />

présente pas de voies d’applications suffisamment « valab<strong>le</strong>s » pour qu’on encourage la recherche<br />

pour son développement. La majorité des pays occidentaux et orientaux ont donc interdit <strong>le</strong><br />

<strong>clonage</strong> reproductif par des lois explicites. L’ONU est allée dans la même direction en adoptant<br />

une convention contre <strong>le</strong> <strong>clonage</strong> reproductif, puisqu’il met en péril la dignité humaine. 4<br />

Cependant, la majorité de ces mêmes pays tolèrent ou même encouragent, dépendamment des<br />

cas, <strong>le</strong> <strong>clonage</strong> thérapeutique, tell indiqué sur <strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au 5 ci-contre.<br />

Pays Clonage reproductif Clonage thérapeutique<br />

Al<strong>le</strong>magne Illéga<strong>le</strong> Illéga<strong>le</strong><br />

Ang<strong>le</strong>terre Illéga<strong>le</strong> Léga<strong>le</strong><br />

Australie Illéga<strong>le</strong> Léga<strong>le</strong><br />

Belgique Illéga<strong>le</strong> Léga<strong>le</strong><br />

Canada Illéga<strong>le</strong> Illéga<strong>le</strong><br />

Corée du Sud Illéga<strong>le</strong> Léga<strong>le</strong><br />

Espagne Illéga<strong>le</strong> Léga<strong>le</strong><br />

2<br />

Le fœtus n’est pas une personne ! – Archives Radio-Canada, http://archives.radiocanada.ca/politique/droits_libertes/clips/6740/,<br />

6 mai 2010<br />

3<br />

Recherche sur la procréation assistée – Santé Canada, http://www.hc-sc.gc.ca/sr-sr/pubs/biotech/proc_assi_humfra.php,<br />

6 mai 2010<br />

4<br />

Chronique ONU, http://www.un.org/french/pubs/chronique/2008/011008_<strong>clonage</strong>.html, 9 mai 2010<br />

5<br />

Le <strong>clonage</strong>, http://www.genethique.org/doss_theme/dossiers/<strong>clonage</strong>/<strong>clonage</strong>.htm, 6 mai 2010


Delphine Martineau-Côté 07/05/10<br />

Groupe 31 La bioéthique<br />

États-Unis Illéga<strong>le</strong> *À la discrétion des<br />

différents États<br />

Finlande Illéga<strong>le</strong> Léga<strong>le</strong><br />

France Illéga<strong>le</strong> Illéga<strong>le</strong><br />

Pays-Bas Illéga<strong>le</strong> Léga<strong>le</strong><br />

Russie Illéga<strong>le</strong> Léga<strong>le</strong><br />

Suisse Illéga<strong>le</strong> Léga<strong>le</strong><br />

La distinction à faire entre ces deux types de <strong>clonage</strong> est donc notab<strong>le</strong> et considérab<strong>le</strong>, bien que<br />

techniquement, <strong>le</strong>s procédés soient partiel<strong>le</strong>ment identiques. Tout ça pour dire que du point de<br />

vue législatif, <strong>le</strong> <strong>clonage</strong> thérapeutique est approuvé, donc la majorité des pays sont en accord<br />

avec cette pratique, à quelques exceptions près dont <strong>le</strong> Canada. Peut-on se baser uniquement sur<br />

ce fait pour affirmer que <strong>le</strong> <strong>clonage</strong> thérapeutique soit éthiquement correct et que l’on doive<br />

poursuivre dans cette direction ? Pas nécessairement. Néanmoins, cela est un bon indicateur<br />

concernant la moralité de la chose. Si la majorité des pays estiment qu’il s’agit d’une pratique<br />

politiquement correcte, je serais portée à adopter cette mentalité.<br />

ALTERNATIVES AU CLONAGE THÉRAPEUTIQUE<br />

Un argument récurent provenant des opposants au <strong>clonage</strong> d’embryon pour des vertus médica<strong>le</strong>s<br />

est <strong>le</strong> fait que l’utilisation d’embryons est préconisée aux dépens des cellu<strong>le</strong>s souches adultes, qui<br />

présentent un potentiel intéressant. Effectivement, plus <strong>le</strong>s recherches avancent plus <strong>le</strong> potentiel<br />

des cellu<strong>le</strong>s souches adultes se révè<strong>le</strong> important et surtout inespéré. Cependant, <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s<br />

souches adultes se multiplient plus diffici<strong>le</strong>ment, sont plus diffici<strong>le</strong>s à manipu<strong>le</strong>r et offrent moins<br />

de possibilités de différenciation, tell illustré ci-haut. 6 Bref, il s’agit d’une alternative intéressante,<br />

bien que probab<strong>le</strong>ment moins efficace que <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s embryonnaires. Ceci étant dit, est-ce qu’il<br />

est pertinent d’arrêter <strong>le</strong>s recherches sur <strong>le</strong>s embryons <strong>le</strong> temps de vérifier si <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s adultes<br />

apportent des résultats concluants ? Est-ce que l’on peut se permettre de perdre un temps<br />

précieux ? Je pense qu’il serait plus avantageux de poursuivre <strong>le</strong>s recherches des deux côtés et si<br />

fina<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s souches adultes présentent <strong>le</strong>s mêmes possibilités, nous <strong>le</strong>s préconiserons<br />

alors pour <strong>le</strong>s traitements et laisseront tomber l’utilisation d’embryons, puisqu’il est certain que<br />

cloner des embryons dans <strong>le</strong> but de <strong>le</strong>s détruire est beaucoup plus controverser que récupérer<br />

des cellu<strong>le</strong>s adultes par biopsie. Cependant, si <strong>le</strong>s expérimentations sur <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s adultes<br />

s’avèrent inefficaces, et bien l’alternative des embryons sera toujours en lice. En fait, l’un<br />

6 CAMPBELL, Neil A. et Jane B., REECE, 2007, Biologie, Québec, Erpi, 1400 p.


Delphine Martineau-Côté 07/05/10<br />

Groupe 31 La bioéthique<br />

n’empêche pas l’autre. Je ne crois pas que nous puissions nous permettre d’arrêter <strong>le</strong>s recherches<br />

dans une situation ou aucun soin ou presque n’est offert à des personnes souffrant de maladies<br />

tel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong> parkinson, <strong>le</strong> diabète et l’insuffisance cardiaque. Il est préférab<strong>le</strong> de conserver <strong>le</strong> plus<br />

de possibilités et de mettre toutes <strong>le</strong>s chances de notre côté.<br />

AVANTAGES MÉDICAUX<br />

La principa<strong>le</strong> raison pour laquel<strong>le</strong> je suis en mesure d’affirmer que je suis en faveur du <strong>clonage</strong><br />

thérapeutique est <strong>le</strong> nombre incalculab<strong>le</strong> d’avancées novatrices qui pourraient en décou<strong>le</strong>r. Des<br />

traitements pour <strong>le</strong> diabète, l’Alzheimer, <strong>le</strong> parkinson et l’insuffisance cardiaque pourraient être<br />

mis au point. Statistique Canada estime que plus d’un million six cent mil<strong>le</strong> canadiens souffrent de<br />

diabète. 7 Aucun traitement n’est offert pour la maladie de parkinson, seuls des médicaments pour<br />

diminuer <strong>le</strong>s symptômes sont sur <strong>le</strong> marché. 8 Au Canada, on estime qu’un homme sur huit<br />

souffrira d’Alzheimer au cours de sa vie et pour <strong>le</strong>s femmes, on par<strong>le</strong> d’une femme sur quatre. 9<br />

Bref, ces maladies représentent un enjeu de tail<strong>le</strong> pour la société actuel<strong>le</strong> et je pense que<br />

l’utilisation des embryons humains est justifiée dans une situation pareil<strong>le</strong>.<br />

Cette biotechnologie pourrait remplacer la greffe d’organe et permettre la réparation de tissus<br />

endommagés. À l’heure actuel<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s patients doivent faire preuve de patience jusqu’à la mort d’un<br />

donneur immunocompatib<strong>le</strong>, ce qui peut prendre plusieurs mois, voire quelques années.<br />

Statistique Canada estime que 200 Canadiens meurent chaque année alors qu’ils attendaient un<br />

don d’organe. 10 Le <strong>clonage</strong> thérapeutique pourrait permettre la création de tissus « sur<br />

commande » et de façon plus instantanée.<br />

Par contre, <strong>le</strong> <strong>clonage</strong> thérapeutique ne changerait en rien la situation par rapport au trafic<br />

d’organe, puisque celui-ci pourrait à son tour occasionner un trafic de matériel biologique. Bien<br />

entendu, il mettrait fin au marché noir d’organes, mais pourrait créer un nouveau commerce :<br />

celui des ovocytes. Il est donc important de savoir que <strong>le</strong> <strong>clonage</strong> thérapeutique ne rég<strong>le</strong>ra rien<br />

par rapport à cette situation, mais ne la fera pas dégénérer non plus, alors <strong>le</strong> discours alarmiste<br />

qui inonde <strong>le</strong>s médias à propos de la possib<strong>le</strong> « contrebande d’ovu<strong>le</strong>s » est à mon sens non fondé<br />

et un tant soit peu exagéré.<br />

Une dernière chose qui ressort souvent de la bouche des opposants à cette biotechnologie est <strong>le</strong><br />

fait que <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s souches non différenciées peuvent développer des tumeurs. Ce fait est tout à<br />

fait fondé, mais cet argument est complètement insensé ! Il va de soit que la fiabilité de la<br />

7<br />

Description des états de santé au Canada – Statistique Canada, http://www.statcan.gc.ca/pub/82-619-m/82-619m2005002-fra.pdf,<br />

6 mai 2010<br />

8<br />

Société Parkinson Canada, http://www.parkinson.ca/atf/cf/{D40C382A-398D-4841-913A-<br />

A1491D9B901F}/progression%20of%20pd%20-%20fr.pdf, 7 mai 2010<br />

9<br />

La maladie d’Alzheimer – Société Alzheimer, http://www.alzheimer.ca/french/disease/stats-intro.htm, 6 mai 2010<br />

10<br />

Description des états de santé au Canada – Statistique Canada, http://www.statcan.gc.ca/pub/82-619-m/82-619-<br />

m2005002-fra.pdf, 6 mai 2010


Delphine Martineau-Côté 07/05/10<br />

Groupe 31 La bioéthique<br />

technologie sera vérifiée avant que l’on pense peut-être envisager sa commercialisation. Cet<br />

argument insinue que nous débuterions, l’utilisation du <strong>clonage</strong> thérapeutique avant même qu’il<br />

est fait ses preuves, et que <strong>le</strong>s tests soient effectués. Il n’y aura pas d’exception seu<strong>le</strong>ment sous<br />

prétexte que l’on traite du <strong>clonage</strong>. Comme tous nouveaux médicaments et technologie médica<strong>le</strong>,<br />

il passera au travers des contrô<strong>le</strong>s émis et imposés par l’éthique scientifique et <strong>le</strong>s lois éga<strong>le</strong>ment.<br />

Il est vrai qu’il existe certains scanda<strong>le</strong>s par rapport aux tests des médicaments, mais il s’agit d’un<br />

autre sujet !<br />

Fina<strong>le</strong>ment, je pense que <strong>le</strong>s avantages du <strong>clonage</strong> thérapeutique pèsent beaucoup plus lourd que<br />

<strong>le</strong>s inconvénients et voilà pourquoi il est impératif d’encourager la recherche relativement à ce<br />

type de <strong>clonage</strong>.<br />

CONCLUSION<br />

Pour faire un bref retour sur <strong>le</strong> tout, je suis persuadé que <strong>le</strong> <strong>clonage</strong> thérapeutique représente une<br />

solution d’avenir par rapport à la médecine moderne. Bien entendu, il ne faut pas percevoir cette<br />

biotechnologie comme étant <strong>le</strong> messie puisqu’el<strong>le</strong> a aussi son lot de côtés plus négatifs. Malgré<br />

tout, il est clair que la recherche doit être perpétuée.


Delphine Martineau-Côté 07/05/10<br />

Groupe 31 La bioéthique<br />

LIVRES<br />

RÉFÉRENCES<br />

CAMPBELL, Neil A. et Jane B., REECE, 2007, Biologie, Québec, Erpi, 1400 p.<br />

POISSON, Jean-Frédéric, 2007, Bioéthique : l’homme contre l’Homme ?, Paris, Presses de la<br />

renaissance, 240 p.<br />

PINSART, Marie-Geneviève, 2009, La bioéthique, Paris, Le cavalier b<strong>le</strong>u, 131 p.<br />

SITES INTERNET<br />

http://www.humgen.umontreal.ca/genconsult/docs/21.pdf<br />

http://fmc.med.univ-tours.fr/Pages/Recherche/Cours/Duittoz2.pdf<br />

http://www.hc-sc.gc.ca/sr-sr/pubs/biotech/proc_assi_hum-fra.php<br />

http://www.genethique.org/doss_theme/dossiers/<strong>clonage</strong>/<strong>clonage</strong>.htm<br />

http://archives.radio-canada.ca/politique/droits_libertes/clips/6740/<br />

http://www.dossiersdunet.com/spip.php?artic<strong>le</strong>580<br />

http://www.reforme.net/archive2/artic<strong>le</strong>.php?num=3159&ref=1177<br />

http://www.statcan.gc.ca/pub/82-619-m/82-619-m2005002-fra.pdf<br />

http://www.radio-canada.ca/actualite/decouverte/reportages/2004/04<br />

2004/18<strong>clonage</strong>.html<br />

http://www.humgen.umontreal.ca/genconsult/docs/34.p

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