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Notions cliniques sur les maladies... - CRAME

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Université Victor Segalen<br />

<strong>Notions</strong> <strong>cliniques</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> <strong>maladies</strong>…<br />

Infectieuses Didier Neau<br />

Cardiaques Pierre Coste<br />

Vasculaires Gérard Sassoust – Pierre Coste<br />

Pulmonaires Chantal Raherison<br />

Digestives André Quinton<br />

de la nutrition: Obésité et diabète Patrick Roger<br />

Gynécologiques Dominique Dallay<br />

Réna<strong>les</strong> Michel Combe<br />

des voies urinaires Philippe Ballanger<br />

de l'appareil locomoteur Jean Paul Emeriau<br />

du système nerveux François Tison<br />

Neuro-chirurgica<strong>les</strong> Emmanuel Cuny<br />

Et un groupe de tuteurs:<br />

BAJOT Johanna, BICHARA Emmanuelle, CAIRO Mathilde,<br />

CIREDERF Ingrid, DALLOZ Remi, FAVIER Marion,<br />

MEDRANO Claudia, PICART Jeanne, RIPLEY Erwan,<br />

SAMPIETRO Sandra ,VANCAUWENBERGHE Camille<br />

Coordination: André Quinton<br />

-----


- 2 -<br />

Table générale des matières<br />

Introduction......................................................................... 3<br />

Quelques mots <strong>sur</strong> la genèse et <strong>les</strong> auteurs de l'ouvrage .... 5<br />

Maladies infectieuses.......................................................... 6<br />

Maladies cardiaques et <strong>maladies</strong> vasculaires....................23<br />

Maladies pulmonaires .......................................................44<br />

Maladies de l'appareil digestif ..........................................59<br />

Maladies de la nutrition: Obésité et diabète .....................83<br />

Maladies du rein et des voies urinaires.............................89<br />

Maladies gynécologiques .................................................98<br />

Maladies de l'appareil locomoteur (à venir)..................107<br />

Maladies du système nerveux.........................................108<br />

Pathologie Neuro-chirurgica<strong>les</strong> ......................................121


- 3 -<br />

Introduction<br />

Les études médica<strong>les</strong> sont très longues, <strong>les</strong> 1 er et 2 ème cyc<strong>les</strong> étant <strong>les</strong> étapes <strong>les</strong> plus arides du<br />

fait de l'étendue du champ des connaissances et compétences de base à acquérir… sans compter <strong>les</strong><br />

affres du concours de PCEM1 et des Epreuves Classantes Nationa<strong>les</strong>.<br />

L'apprentissage de la médecine consiste,<br />

- dans un 1 er temps, de la PCEM1 à la DCEM1, à prendre ses repères ou apprendre en<br />

comprenant ;<br />

- dans un 2 ème temps, de la DCEM2 à la DCEM4, à continuer à apprendre tout en<br />

s'exerçant à raisonner, c'est-à-dire utiliser ses connaissances pour interroger et<br />

examiner un patient, faire un diagnostic et traiter ;<br />

- dans le 3 ème cycle, à acquérir des compétences précises pour devenir un<br />

professionnel.<br />

La complexité de la médecine ne se discute pas, la démonstration en est apportée par cette<br />

longueur d'études qui débouche <strong>sur</strong> des modes d'exercices spécialisés.<br />

La meilleure façon de faire face à cette complexité est de devenir le plus rapidement possible<br />

un familier, non pas d'un petit archipel de <strong>maladies</strong>, mais de la plupart d'entre el<strong>les</strong>.<br />

Cet ouvrage, offrant une première rencontre avec <strong>les</strong> <strong>maladies</strong>, est un des outils du temps<br />

apprendre en comprenant.<br />

----<br />

Ces notions <strong>cliniques</strong> sont justes, précises, robustes, mais ne sont que des notions:<br />

- El<strong>les</strong> sont justes: <strong>les</strong> textes ont tous été mûrement réfléchis, chacun a fait l'objet de<br />

plusieurs rédactions, a été remodelé et validé par un professeur "grand familier" des<br />

patients qui présentent <strong>les</strong> <strong>maladies</strong> décrites.<br />

- El<strong>les</strong> sont précises. Il faut prendre ici le mot notion au sens de connaissance<br />

élémentaire, et non de connaissance approximative. Là où il a été écrit toux grasse il<br />

ne faut pas retenir que toux et oublier l'adjectif qui la caractérise.<br />

- El<strong>les</strong> sont robustes. Pour l'essentiel <strong>les</strong> <strong>maladies</strong> se présentent actuellement comme<br />

el<strong>les</strong> sont décrites, c'est ainsi que vous <strong>les</strong> rencontrerez <strong>sur</strong> le terrain, dans vos<br />

différents stages.<br />

Ces descriptions actuel<strong>les</strong> et concrètes, n'appartiennent donc ni au passé ni à la<br />

fiction. En bref "<strong>les</strong> choses sont comme ça !".<br />

Ce que vous allez apprendre en PCEM2 et DCEM1, des disciplines<br />

fondamenta<strong>les</strong> et des enseignements théoriques et pratiques de séméiologie, va<br />

expliquer et compléter ces notions.<br />

- El<strong>les</strong> ne sont que des notions.<br />

En DCEM2, DCEM3 et DCM4, vos stages, vos cours, vos bouquins, vos<br />

recherches <strong>sur</strong> le web, complèteront ces connaissances mais ne <strong>les</strong> remettront pas en<br />

cause. Connaissance élémentaire ne signifie pas connaissance fausse. Si un jour vous<br />

avez un doute, interrogez vos professeurs, ils seront <strong>les</strong> plus à même de vous répondre à<br />

partir de leur expérience.


- 4 -<br />

C''est dire que ces notions <strong>sur</strong> <strong>les</strong> <strong>maladies</strong> vont constituer la charpente de vos connaissances ;<br />

pour que cette charpente soit solide, le meilleur moyen est d'apprendre le plus tôt possible ces<br />

textes par cœur 1 .<br />

Avant d'oublier quoi que ce soit de ce que vous avez appris en PCEM1, vérifiez qu'il ne vienne<br />

pas expliquer un ou plusieurs des chapitres.<br />

Lorsque vous allez commencer vos stages de séméiologie, apprenez seul, dans <strong>les</strong> 48 heures, ces<br />

textes qui devront <strong>sur</strong>gir à votre esprit lorsqu'on vous mènera auprès d'un patient ou qu'on vous fera un<br />

rappel (et ce sera le moment de demander des explications en cas d'impression que <strong>les</strong> choses sont<br />

présentées différemment, mais, à nouveau ne remettez pas en question à la légère la validité de ces<br />

textes).<br />

Lorsqu'un professeur de discipline fondamentale fera allusion dans son cours à une des <strong>maladies</strong><br />

de cet ouvrage (pour que vous "entendiez" l'allusion, il faudra bien sûr que vous ayez en tête la liste de<br />

<strong>maladies</strong> décrites ici) reportez-vous à la maladie en question… et encore mieux à l'ensemble du<br />

chapitre.<br />

Ainsi, progressivement, cette façon de travailler va vous rendre familières <strong>les</strong> <strong>maladies</strong>.<br />

Arrivés en DCEM2 vous entamerez simplement un n ième tour de la pathologie, enrichissant par des<br />

apports nouveaux un réseau déjà étendu de connaissances, réseau que vous mobiliserez en permanence<br />

pour raisonner face à un patient.<br />

Cet ouvrage est présenté sans références bibliographiques. Commencez par bien apprendre ceci,<br />

dans <strong>les</strong> années qui viendront vous aurez toutes occasions d'aller au-delà.<br />

Au travail…<br />

1 Ne parlez pas de bachotage qui signifie apprendre par cœur pour passer des examens et ensuite vite oublier ; ce<br />

que vous allez apprendre ici est à retenir toute votre vie.


- 5 -<br />

Quelques mots <strong>sur</strong> la genèse et <strong>les</strong> auteurs de l'ouvrage.<br />

Les <strong>Notions</strong> <strong>cliniques</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> <strong>maladies</strong> Hépato-gastro-entérologiques furent <strong>les</strong> premières à<br />

avoir été rédigées et diffusées au début du module Appareil digestif de PCEM2 ; ensuite ce furent <strong>les</strong><br />

<strong>Notions</strong> <strong>cliniques</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> pathologies neurochirurgica<strong>les</strong>.<br />

L'idée de généraliser ces expériences et de faire un ouvrage assimilable à ce qui était autrefois le<br />

"dossier d'externat" 2 a été concrétisée au cours de l'année universitaire 2007-2008.<br />

Les fers de lance du projet ont été des tuteurs en DCEM1. Rédiger des textes de pathologie<br />

destinés à des étudiants entrant en PCEM2 a été le sujet de plusieurs mémoires. Une fois rédigés ces<br />

textes ont subi deux niveaux de "correction et validation", d'abord <strong>sur</strong> la forme par le responsable de<br />

l'UV, ensuite <strong>sur</strong> le fond par des professeurs spécialisés dans chacun des domaines abordés.<br />

L'expérience a montré la difficulté de l'entreprise. La documentation est vaste et <strong>les</strong> tuteurs ont<br />

beaucoup lu avant de rédiger des textes qu'ils savaient devoir être doublement validés.<br />

Des professeurs ont apporté toute leur expérience en remodelant ces textes pour apporter<br />

des précisions <strong>cliniques</strong> et simplifier la présentation des concepts.<br />

Voici <strong>les</strong> auteurs de cet ouvrage collectif.<br />

Chapitres Professeurs Tuteurs<br />

Maladies infectieuses Didier Neau Johanna BAJOT et Claudia MEDRANO<br />

Maladies cardiaques Pierre Coste Remi DALLOZ<br />

Maladies vasculaires Coste et Sassous Claudia MEDRANO<br />

Maladies pulmonaires Chantal Raherison Sandra SAMPIETRO<br />

Maladies digestives* André Quinton<br />

Obésité et diabète** Patrick Roger<br />

Maladies gynécologiques Dominique Dallay Marion FAVIER<br />

Maladies de l'appareil locomoteur Jean Paul Emeriau Emmanuelle BICHARA, Mathilde CAIRO<br />

et Ingrid CIREDERF<br />

Maladies réna<strong>les</strong> Michel Combe Camille VANCAUWENBERGHE<br />

Maladies des voies urinaires Philippe Ballanger Camille VANCAUWENBERGHE<br />

Maladies du système nerveux François Tison Jeanne PICART et Erwan RIPLEY<br />

Pathologie Neuro-chirurgicale* Emmanuel Cuny neurologie<br />

* Textes rédigés par <strong>les</strong> professeurs avant 2007 - **Textes d'emblée rédigés par le Pr Roger compte<br />

tenu de la complexité des sujets.<br />

2 Pendant des décennies la voie d'accès à l'externat était un concours purement hospitalier fait d'épreuves<br />

rédactionnel<strong>les</strong> <strong>sur</strong> des sujets de pathologie médicale et chirurgicale. Pour s'y présenter il fallait avoir validé la<br />

1 ère année, mais l'externat durant trois ans, la plupart des étudiants présentaient ce concours au début (concours<br />

en octobre) de leur 3 ème année ou 4 ème année de médecine, mais il était possible de le faire au début de la 2 ème .<br />

Comme actuellement l'enseignement des trois premières années de médecine portait <strong>sur</strong> <strong>les</strong> sciences<br />

fondamenta<strong>les</strong> ; préparer l'externat était donc apprendre des questions de pathologie sans avoir eu de cours de<br />

pathologie… d'où la nécessité de se constituer un dossier d'externat. Complété, ce dossier devenait<br />

ultérieurement le dossier d'internat. L'inconvénient de l'externat était que <strong>les</strong> étudiants qui ne passaient pas ce<br />

concours restaient des stagiaires peu ou pas insérés dans <strong>les</strong> services ; après <strong>les</strong> événements de 1968 s'est imposé<br />

l'externat pour tous, mais en oubliant d'exiger un minimum de connaissances avant de prendre la fonction.


- 6 -<br />

<strong>Notions</strong> <strong>cliniques</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> Maladies infectieuses<br />

et le Paludisme<br />

Rhino-pharyngite ......................................................7<br />

Angines .....................................................................7<br />

Sinusites aigues.........................................................9<br />

Otites moyennes aigues ..........................................10<br />

Grippe......................................................................11<br />

Coqueluche .............................................................12<br />

Oreillons..................................................................13<br />

Varicelle – Zona......................................................14<br />

Herpès ou infections à HSV....................................15<br />

Rougeole .................................................................16<br />

Rubéole ...................................................................16<br />

Mononucléose infectieuse.......................................17<br />

Tuberculose.............................................................18<br />

Infections à VIH – SIDA ........................................20<br />

Furoncle ..................................................................21<br />

Paludisme................................................................22


Définition<br />

Clinique<br />

Évolution<br />

- 7 -<br />

Rhinopharyngite<br />

Infection d'origine virale des fosses nasa<strong>les</strong> et du pharynx.<br />

La transmission se fait par voie aérienne.<br />

L'incubation : 2 à 3 jours<br />

puis apparaissent:<br />

- rhinorrhée<br />

- fièvre modérée<br />

- éternuements<br />

- obstruction nasale<br />

L'examen retrouve une inflammation du rhinopharynx.<br />

L'examen du tympan à la recherche d'une otite est systématique <strong>sur</strong>tout chez l'enfant.<br />

- spontanément favorable en 7 à 10 jours.<br />

- Les complications sont <strong>sur</strong>tout bactériennes chez l'enfant: otite moyenne aiguë, sinusite et<br />

conjonctivite purulente.<br />

Traitement<br />

Définition<br />

- symptomatique, associant antipyrétique (paracétamol) et aspiration des sécrétions nasa<strong>les</strong>.<br />

- pas d’antibiothérapie (+++) sauf complication bactérienne prouvée.<br />

_____________<br />

Angines<br />

- Infection aiguë des formations lymphoïdes de l’oropharynx, essentiellement des amygda<strong>les</strong><br />

palatines.<br />

- le plus souvent d'origine virale, mais parfois d'origine bactérienne (streptocoque bêta<br />

hémolytique du groupe A)<br />

Ce sont des affections très fréquentes chez l’enfant<br />

Clinique:<br />

Des signes non spécifiques sont retrouvés dans tous <strong>les</strong> types d'angines:<br />

- fièvre<br />

- douleurs pharyngées spontanées<br />

- odynophagie (douleur de l'oreille à la déglutition)<br />

A l'examen du pharynx on constate:<br />

- Dans l’angine érythémateuse, le pharynx est inflammatoire et <strong>les</strong> amygda<strong>les</strong> augmentées de<br />

volume<br />

- Dans l’angine érythémato-pultacée, <strong>les</strong> amygda<strong>les</strong> sont recouvertes d’un enduit blanchâtre<br />

punctiforme facile à enlever


Diagnostic étiologique<br />

Évolution<br />

- 8 -<br />

Il faut pratiquer un test de diagnostic rapide (TDR) pour rechercher une infection<br />

bactérienne. Le résultat est disponible en 5 minutes et fiable (sensibilité 95%, spécificité ><br />

95%)<br />

Traitement<br />

Évolution spontanément favorable vers la guérison en quelques jours<br />

Complications possib<strong>les</strong>:<br />

- Récidive<br />

- Complications loca<strong>les</strong>: phlegmon péri-amygdalien, abcès rétro-pharyngé, cellulite<br />

cervicale, adénopathie<br />

- Complications généra<strong>les</strong>: rhumatisme articulaire aigu, glomérulonéphrite aiguë<br />

Pas d’antibiothérapie systématique (+++). Une antibiothérapie n’est prescrite que dans <strong>les</strong><br />

angines bactériennes.<br />

________


Définition<br />

Clinique<br />

- 9 -<br />

Sinusite aiguë<br />

La sinusite aiguë purulente est l'infection d'une ou plusieurs cavités sinusiennes.<br />

La sinusite maxillaire est une des plus fréquentes.<br />

Les signes majeurs sont<br />

- la fièvre<br />

- <strong>les</strong> douleurs sinusiennes: sensation de tension douloureuse du sinus,<br />

- l'unilatéralité des symptômes,<br />

- une rhinorrhée<br />

Topographie des sinus<br />

Autres formes topographiques<br />

● Sinusite frontale où <strong>les</strong> douleurs sont sus-<br />

orbitaires<br />

● Sinusite sphénoïdale<br />

Rare mais grave avec des douleurs,<br />

profondes, rétro-orbitaires<br />

● Sinusite ethmoïdale<br />

Présence d'un œdème débutant à l'angle de<br />

l'œil, gagnant <strong>les</strong> paupières inférieures et<br />

supérieures.<br />

Examens complémentaires<br />

Les examens d'imagerie (radiographie ou TDM des sinus) sont faits en cas de doute<br />

diagnostique.<br />

Complications possib<strong>les</strong><br />

- une extension de l'infection locale de l’infection est possible avec méningite purulente,<br />

abcès du cerveau, thrombophlébite cérébrale.<br />

Traitement<br />

Antibiothérapie


Définition<br />

- 10 -<br />

Otite moyenne aiguë (OMA)<br />

Infection de l'oreille moyenne, le plus souvent secondaire à une infection virale ou<br />

bactérienne avec atteinte rhinopharyngée ; elle est fréquente chez l'enfant.<br />

Diagnostic clinique<br />

Otite séromuqueuse<br />

OMA<br />

congestive<br />

OMA<br />

purulente<br />

Evolution<br />

On distingue l'OMA purulente, l’OMA congestive et l’otite séromuqueuse (OSM)<br />

Signes<br />

fonctionnels<br />

<strong>sur</strong>dité,<br />

autophonie,<br />

plénitude de<br />

l'oreille<br />

Signes<br />

généraux<br />

otalgie fièvre modérée<br />

possible<br />

Signes<br />

otoscopiques<br />

absent épanchement rétro<br />

tympanique<br />

inflammation et pas<br />

d'épanchement rétro<br />

tympanique(ERT)<br />

Otalgie fièvre inflammation et<br />

épanchement rétro<br />

tympanique<br />

L'OMA guérit spontanément dans 70% des cas.<br />

Étiologie<br />

non infectieux<br />

virale<br />

<strong>sur</strong>infection<br />

bactérienne<br />

Complications<br />

Des complications parfois graves peuvent <strong>sur</strong>venir et sont prévenues par l'antibiothérapie<br />

Traitement<br />

- Mastoïdite: dûe à une diffusion du processus infectieux aux cellu<strong>les</strong> mastoïdiennes<br />

- Méningite<br />

- Abcès cérébral<br />

- Thrombo-phlébite cérébral<br />

Les OMA congestives et séromuqueuses ne nécessitent pas de traitement antibiotique<br />

mais l'enfant doit être revu si <strong>les</strong> symptômes persistent plus de 3 jours.<br />

OMA purulente<br />

Chez l’enfant de moins de 2 ans, l’antibiothérapie est recommandée. L'indication<br />

doit être discutée chez l'enfant plus âgé.


Définition<br />

Clinique<br />

- 11 -<br />

Grippe<br />

C'est une infection respiratoire aiguë très contagieuse d’origine virale.<br />

La transmission se fait par <strong>les</strong> sécrétions respiratoires à l’occasion d’éternuements ou de toux.<br />

L’incubation : 48 heures<br />

La phase d'état :<br />

- début est brutal avec<br />

-fièvre à 39-40°<br />

- céphalées<br />

- myalgies intenses<br />

- puis association de:<br />

- fièvre élevée, frissons, asthénie<br />

- toux sèche, rhinorrhée,<br />

- arthralgies et myalgies<br />

Évolution :<br />

Guérison spontanée en 4 à 7 jours Toux et asthénie peuvent persister pendant quelques jours<br />

Complications<br />

- Surinfections bactériennes: otites moyennes aigues, sinusites, pneumopathies<br />

- Décompensations de tares chez <strong>les</strong> patients âgés<br />

Traitement<br />

Curatif<br />

- symptomatique: repos, antalgiques, antipyrétiques, hydratation<br />

- antiviraux: pris précocément dans <strong>les</strong> 2 premiers jours, ils diminuent la durée des<br />

symptômes et <strong>les</strong> complications<br />

- pas d’antibiothérapie sauf <strong>sur</strong>infection bactérienne (+++)<br />

Préventif:<br />

Vaccination annuelle<br />

___


Définition<br />

Clinique<br />

- 12 -<br />

Coqueluche<br />

Toxi-infection d’origine bactérienne (bacille de Bordet et Gengou).<br />

La vaccination a presque fait disparaître la coqueluche. On assiste au retour de cette<br />

infection du fait du relâchement des me<strong>sur</strong>es vaccina<strong>les</strong>.<br />

*Forme classique du jeune enfant<br />

L’incubation : 7 à 10 jours.<br />

Puis la maladie évolue en trois phases:<br />

- la phase catarrhale dure 1 à 2 semaines : rhinorrhée, éternuements, toux modérée, peu ou<br />

pas de fièvre<br />

- la phase des quintes paroxystiques dure 1 mois en moyenne.<br />

- à la phase de conva<strong>les</strong>cence <strong>les</strong> quintes diminuent en fréquence et en intensité.<br />

*Chez l’adulte et la personne âgée, le tableau peut se limiter à une toux persistante.<br />

*Chez le nouveau né, la coqueluche est une maladie grave du fait de quintes asphyxiantes.<br />

Complications<br />

El<strong>les</strong> font la gravité de la maladie.<br />

- Mécanique: ulcération du frein de la langue<br />

- Infections ORL (otites) et pulmonaires<br />

- Troub<strong>les</strong> neurologiques: convulsions, encéphalopathie<br />

Traitement<br />

- l'antibiothérapie interrompt la contagiosité en 3 à 5 jours et évite la contamination<br />

- l’hospitalisation est systématique pour <strong>les</strong> enfants de moins de 3 mois.<br />

-traitement préventif : vaccination


Définition<br />

Clinique<br />

- 13 -<br />

Oreillons<br />

Infection très contagieuse, dûe à un virus à tropisme neurologique et glandulaire.<br />

Les oreillons touchent le plus souvent <strong>les</strong> enfants d'âge scolaire.<br />

L'incubation : en moyenne de 21 jours<br />

• La forme typique est la parotidite ourlienne:<br />

- précédée pendant 24 heures par <strong>les</strong> signes généraux modérés (fièvre, asthénie), des otalgies,<br />

et des céphalées<br />

- la parotidite apparaît, d'abord unilatérale, puis bilatérale, entraînant une sensation<br />

douloureuse par la distension, donnant au visage un aspect en poire.<br />

- à la palpation la parotide est de consistance élastique et douloureuse<br />

L'évolution est spontanément favorable en 8 à 10 jours<br />

• Autres formes<br />

• Atteintes glandulaires<br />

- Orchite : souvent post-pubertaire, elle se manifeste par des douleurs scrota<strong>les</strong> intenses.<br />

- Pancréatite aigue (rare)<br />

• Atteintes neurologiques<br />

- Méningite ourlienne: fréquente mais le plus souvent asymptomatique<br />

- Encéphalite : rare mais potentiellement grave.<br />

Traitement<br />

Le traitement préventif repose <strong>sur</strong> la vaccination


- 14 -<br />

Varicelle<br />

Définition: Cette maladie très contagieuse d’origine virale (virus VZV) touche essentiellement des<br />

enfants de moins de 15 ans<br />

Clinique<br />

.La transmission se fait par voie aérienne ou cutanée.<br />

L'incubation : 2 semaines.<br />

La phase d'état<br />

- début brutal avec une fièvre à 38°<br />

- puis apparaissent<br />

- des petites vésicu<strong>les</strong> de 2 à 5 mm de diamètre, prurigineuses, atteignant entre autres le<br />

cuir chevelu<br />

- évoluant en plusieurs poussées,<br />

- une fièvre,<br />

Evolution<br />

- vers la guérison le plus souvent.<br />

- Complications<br />

- Surinfections cutanées<br />

- Complications rares: pneumopathie interstitielle, atteintes neurologiques (encéphalite,<br />

méningite), thrombopénie<br />

Traitement<br />

Symptomatique :<br />

Hygiène renforcée, soins locaux antiseptiques, antipyrétique, antihistaminiques.<br />

Traitement curatif :<br />

Médicament antiviral chez l’immunodéprimé ou lors de complications viscéra<strong>les</strong><br />

Définition : C'est une réactivation du VZV<br />

Zona<br />

Clinique : forme typique du zona thoracique<br />

Après quelques jours de sensations de picotements, de brûlures, de démangeaisons.<br />

Survient la phase d'état avec<br />

- une éruption érythémateuse et vésiculeuse, unilatérale, métamérique,<br />

- des douleurs à type de brûlures plus ou moins intenses.<br />

Formes topographiques<br />

Le zona ophtalmique est une forme grave<br />

Complications<br />

Douleurs post-zostériennes (+++)<br />

Les douleurs persistent au delà de la cicatrisation. Le principal facteur de risque est l’âge.<br />

Traitement<br />

Symptomatique: antisepsie locale et traitement antalgique<br />

Médicaments antiviraux


Définition<br />

Clinique<br />

- 15 -<br />

Herpès ou infections à HSV<br />

L’homme est le seul réservoir de ce virus très fragile, transmis par contact direct<br />

cutanéo-muqueux (baiser, relations sexuel<strong>les</strong>, lésions cutanées).<br />

L’infection par ce virus suit la séquence suivante:<br />

- primo-infection: depuis la peau ou <strong>les</strong> muqueuses <strong>les</strong> virus diffusent vers <strong>les</strong><br />

ganglions sensitifs spinaux.<br />

- latence : le virus reste dans <strong>les</strong> ganglions,<br />

- récurrences: le virus chemine le long du trajet nerveux vers le territoire cutanéomuqueux<br />

correspondant.<br />

Il existe deux types d’Herpès simplex: HSV1 et HSV2<br />

1 – Herpès buccal (<strong>sur</strong>tout HSV1)<br />

La primo infection <strong>sur</strong>vient le plus souvent entre 2 et 4 ans.<br />

La maladie, souvent asymptomatique, peut être une gingivo-somatite-aigue avec:<br />

- dysphagie<br />

- fièvre<br />

- des adénopathies sous-angulomaxillaires<br />

La guérison spontanée est la règle en 2 semaines.<br />

2 - Atteintes ophtalmiques<br />

- Conjonctivite unilatérale et bénigne<br />

- Kératite (atteinte de la cornée) initialement superficielle puis profonde.<br />

3 – Herpès génital (HSV2)<br />

Primo infection lors des premières relations sexuel<strong>les</strong>, symptomatique dans 1/3 des cas.<br />

Eruption de nombreuses vésicu<strong>les</strong> très douloureuses : chez la femme au niveau de la<br />

vulve, du périnée, des fesses, du col utérin, du vagin, chez l’homme au niveau du pénis, avec<br />

Les récurrences sont souvent précédées de brûlures ou de paresthésies : puis <strong>sur</strong>viennent<br />

<strong>les</strong> ulcérations en bouquet qui vont persister 7 jours environ.<br />

4 - Herpès néonatal<br />

Contamination d’un nourrisson par sa mère au moment de l’accouchement, l’herpès du<br />

nouveau-né peut entraîner des complications, notamment oculaires et neurologiques (méningoencéphalite<br />

herpétique avec 80% de décès et de séquel<strong>les</strong>).<br />

5. Méningo-encéphalite herpétique (+++)<br />

Il s’agit d’une infection du système nerveux central liée à ce virus, potentiellement<br />

responsable du décès ou de séquel<strong>les</strong> graves.<br />

6 - Traitement<br />

Préventif: - Limiter <strong>les</strong> partenaires sexuels,<br />

- Préservatifs<br />

- Traitement des partenaires.<br />

Curatif: - Médicaments antiviraux, essentiellement dans <strong>les</strong> formes graves


- 16 -<br />

Rougeole<br />

Définition Infection virale très contagieuse transmise essentiellement par voie aérienne.<br />

Clinique<br />

Incubation : 10 jours.<br />

Phase d’invasion: 2 à 4 jours avec :<br />

- catarrhe oculo-respiratoire associant conjonctivite, larmoiement, rhinite, toux;<br />

- fièvre<br />

- le signe de Koplik, pathognomonique : petites taches rouges centrées par un point blancbleuâtre<br />

au niveau des gencives ou de la face interne des joues<br />

Une phase d’état avec éruption maculo-papuleuse:<br />

Complications<br />

Les formes sévères <strong>sur</strong>viennent <strong>sur</strong>tout chez le jeune enfant malnutri ou si le système<br />

immunitaire est affaibli par le VIH/SIDA ou d’autres <strong>maladies</strong>.<br />

Les complications <strong>les</strong> plus fréquentes avant 5 ans ou chez l’adulte de plus de 20 ans, sont<br />

- otites, laryngites, <strong>sur</strong>infections bronchiques…<br />

- pneumopathie<br />

- encéphalite aigue<br />

Traitement<br />

Définition<br />

Clinique<br />

Traitement symptomatique<br />

La prévention repose <strong>sur</strong> la vaccination (associé aux vaccins contre <strong>les</strong> oreillons et la<br />

rubéole: c'est le ROR)<br />

Rubéole<br />

Maladie virale bénigne de la deuxième enfance.<br />

La gravité se situe au moment de la grossesse. Toute femme enceinte ayant une rubéole<br />

peut contaminer le foetus, ce qui jusqu’à la 20 ème semaine de grossesse provoque un<br />

avortement spontané ou un syndrome polymalformatif (cardiopathie, cataracte, <strong>sur</strong>dité) et/ou<br />

une infection virale chronique du fœtus entraînant des lésions viscéra<strong>les</strong>.<br />

La transmission est interhumaine soit par voie respiratoire, soit par voie transplacentaire<br />

Incubation : en moyenne 16 jours<br />

Phase d'invasion: inconstante, avec fièvre modérée, arthralgies, adénopathies.<br />

Phase d'état : souvent peu symptomatique, se limitant à une éruption fugace peu visible<br />

Complications<br />

El<strong>les</strong> sont rares (polyarthrite, purpura thrombopénique, méningo-encéphalite)<br />

Traitement<br />

Aucun traitement spécifique. Il faut éviter le contact avec <strong>les</strong> femmes enceintes non vaccinées<br />

La prévention repose <strong>sur</strong> la vaccination.


Définition<br />

Clinique<br />

- 17 -<br />

Mononucléose infectieuse<br />

Primo-infection par le virus Epstein-Barr qui se transmet par la salive (maladie du baiser)<br />

Incubation : 4 à 6 semaines<br />

Phase d'état :<br />

- fièvre, asthénie (+++)<br />

- angine<br />

- atteinte cutanéo-muqueuse inconstante: conjonctivite, oedème palpébral, rash cutané après<br />

la prise d'ampicilline<br />

- Adénopathies, splénomégalie.<br />

Diagnostic biologique<br />

Evolution<br />

- l'hémogramme et un frottis sanguin montre un syndrome mononucléosique (présence de<br />

grands lymphocytes hyperbasophi<strong>les</strong>), d'une anémie ou d'une thrombopénie<br />

- cytolyse hépatique fréquente<br />

- confirmation sérologique<br />

La maladie guérit spontanément en laissant pendant quelques semaines une asthénie plus<br />

ou moins importante.<br />

Traitement<br />

Traitement symptomatique.


Définition<br />

- 18 -<br />

Tuberculose<br />

La tuberculose est une maladie infectieuse transmissible, à déclaration obligatoire. La<br />

bactérie en cause est le bacille de Koch (BK) ou Mycobacterium tuberculosis.<br />

La primo infection tuberculeuse<br />

Elle est le plus souvent asymptomatique.<br />

Circonstances de découverte<br />

- fièvre, altération de l’état général ;<br />

- érythème noueux ;<br />

- La positivité de l’IDR à la tuberculine est dans la majorité des cas le seul élément permettant<br />

de mettre en évidence la primo-infection. L’IDR tuberculine est aussi positive si le sujet a été<br />

vacciné par le BCG.<br />

- La radiographie pulmonaire est le plus souvent normale<br />

Evolution<br />

Dans 95% des cas la guérison est spontanée chez le sujet immunocompétent (qui a ses<br />

fonctions immunitaires fonctionnant normalement).<br />

Si tous <strong>les</strong> BK sont détruits, la guérison est définitive, mais parfois il persiste quelques<br />

BK quiescents, qui pourront provoquer plus tard une réactivation de la maladie.<br />

Dans 5 % des cas, va apparaître une tuberculose maladie.<br />

La tuberculose maladie<br />

. Parmi <strong>les</strong> sujets qui développent la tuberculose maladie,<br />

- 85% auront une tuberculose pulmonaire,<br />

- 15% auront des tuberculoses extra-pulmonaires:<br />

- ganglionnaire<br />

- osseuse: mal de Pott au niveau du rachis<br />

- rénale,<br />

- génitale<br />

- <strong>sur</strong>réna<strong>les</strong><br />

- neuro-méningée<br />

La tuberculose pulmonaire<br />

Transmission<br />

Clinique<br />

Cette forme de tuberculose est la source de contamination pour l’entourage.<br />

- toux prolongée, des expectorations muco-purulentes et/ou hémoptoïques,<br />

- asthénie,<br />

- fièvre, sueurs nocturnes,<br />

- amaigrissement


Diagnostic<br />

- 19 -<br />

- Le diagnostic de certitude est bactériologique: mise en évidence du BK à l’examen<br />

direct ou en culture à partir des expectorations ou du liquide aspiré par tubage gastrique ;<br />

- La radiographie pulmonaire montre des infiltrats, des nodu<strong>les</strong>, voire des zones abcédés<br />

(cavernes), parfois une pleurésie<br />

Evolution et traitement<br />

Prévention<br />

Antibiothérapie pendant 6 mois : rifampicine, isoniazide, pyrazinamide, éthambutol<br />

En l'absence de traitement<br />

La tuberculose pulmonaire est mortelle dans 50% des cas, 25% des gens présenteront une<br />

évolution chronique et <strong>les</strong> autres guériront spontanément.<br />

A l’échelle mondiale, la tuberculose tue encore 2 millions de personnes par an.<br />

- Elle a un rôle très important et se fait <strong>sur</strong>tout grâce à la vaccination par le BCG.<br />

- Obligatoire autrefois, elle est désormais indiquée chez <strong>les</strong> populations à risque (migrants).


- 20 -<br />

Infection à VIH et SIDA<br />

Définition<br />

Le SIDA ou syndrome d’immunodéficience acquise est la conséquence de l’infection par<br />

le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), qui provoque une altération de l’immunité<br />

cellulaire, ce qui expose à l’apparition de <strong>maladies</strong> opportunistes.<br />

Le SIDA est une pandémie.<br />

Modes de transmission<br />

- voie sexuelle (plus de 90% des contaminations),<br />

- voie sanguine par partage de matériel d’injection contaminé (toxicomanie)<br />

- transfusions sanguines : risque actuellement très faible en France<br />

- transmission de la mère à l'enfant (risque de 15% en Europe et 30-40% en Afrique).<br />

Clinique<br />

On distingue 3 phases :<br />

- La primo infection :<br />

- 1 à 8 semaines après la contamination,<br />

- fièvre, adénopathies, douleurs musculaires, arthralgies, rash cutané, dysphagie douloureuse,<br />

ulcérations bucca<strong>les</strong> ou génita<strong>les</strong>, manifestations neurologiques (encéphalite, méningite,<br />

paralysie faciale), syndrome mononucléosique.<br />

- phase de latence clinique<br />

- Dans la moitié des cas, des adénopathies persistent.<br />

- Le SIDA<br />

- est l'apparition d’infections ou de pathologies tumora<strong>les</strong> dites opportunistes.<br />

- Les infections peuvent être vira<strong>les</strong>, bactérienne (tuberculose, mycobactériose atypique),<br />

parasitaire (toxoplasmose, pneumocystose) ou fongique (candidose, cryptococcose).<br />

- La plupart <strong>sur</strong>viennent lorsque le taux de lymphocytes TCD4 est inférieur à 200/mm3.<br />

Diagnostic<br />

Le diagnostic se fait grâce à des tests sérologiques.<br />

Evolution<br />

En l'absence de traitement, l'évolution se fait vers la mort, en rapport principalement<br />

avec une infection opportuniste ou la <strong>sur</strong>venue de cancers (lymphomes).<br />

Traitement<br />

- Médicaments antirétroviraux (trithérapie, c’est-à-dire combinaison de 3 médicaments+++).<br />

Prévention<br />

Elle repose <strong>sur</strong><br />

- l’usage du préservatif,<br />

- l’aide au sevrage pour <strong>les</strong> toxicomanes et la mise à disposition de matériel d’injection<br />

stérile,<br />

- le dépistage systématique des dons de sang et d’organes.<br />

- Dans <strong>les</strong> établissements de santé, l’utilisation de matériel d’injection stérile et des me<strong>sur</strong>es<br />

de précaution vis-à-vis des accidents d’exposition sanguine.<br />

Dépistage<br />

Il est as<strong>sur</strong>é chez <strong>les</strong> sujets à risques par le médecin traitant ou dans un centre<br />

d’information et de dépistage anonyme et gratuit (CIDAG).


Définition<br />

Clinique<br />

- 21 -<br />

Furoncle<br />

Folliculite profonde et nécrosante de l'ensemble du follicule pilo-sébacé provoquée par<br />

Staphylococcus aureus.<br />

Un furoncle<br />

- débute par un nodule très inflammatoire centré par un poil,<br />

- puis en quelques jours il y a maturation avec constitution d'un centre nécrotique jaunâtre (le<br />

bourbillon) qui s'élimine…<br />

- en laissant un cratère avec cicatrice.<br />

Traitement<br />

- me<strong>sur</strong>es d'hygiène (lavage fréquent des mains, pas de manipulation du furoncle, toilette avec<br />

savon antiseptique) ;<br />

- soins antiseptiques (application pluriquotidienne d'antiseptique, pansement d'alcool à 70° C)<br />

- antibiothérapie générale si risque de complications (furoncle de la face)


Définition et généralités<br />

Clinique<br />

- 22 -<br />

Le Paludisme<br />

Maladie parasitaire, endémique, dûe à Plasmodium falciparum (responsable des atteintes<br />

<strong>les</strong> plus graves), vivax, ovale et malariae. Ils sont transmis par la piqûre d'un moustique,<br />

l’anophèle.<br />

En France le paludisme s'observe chez des sujets revenant de pays d'endémie palustre et<br />

ne suivant pas <strong>les</strong> me<strong>sur</strong>es de prophylaxie. En pays d'endémie (zones tropica<strong>les</strong>), il cause une<br />

forte mortalité infantile.<br />

L’accès palustre est la forme clinique la plus souvent observée en France. Il doit être<br />

évoqué devant toute fièvre lors d’un retour d’un pays tropical (+++).<br />

Diagnostic<br />

La forme la plus typique de l'accès palustre se déroule en trois temps: d'abord une<br />

sensation de froid intense avec tremblements, ensuite une sensation de chaleur avec<br />

sueurs abondantes, enfin la défervescence laissant une forte fatigue.<br />

Il existe des formes graves avec atteintes neurologiques dûes à P. falciparum<br />

L'examen du sang au laboratoire (frottis et "goutte épaisse") fait la preuve de la maladie<br />

en montrant <strong>les</strong> parasites dans <strong>les</strong> globu<strong>les</strong> rouges.<br />

Traitement<br />

- Les médicaments antipaludéens (le plus utilisé a été la quinine). Depuis quelques années se<br />

pose le grave problème de l’apparition de résistances aux antipaludéens.<br />

- Quand on suspecte un paludisme, le traitement doit être mis en place le plus vite possible.<br />

- Prophylaxie: lors d'un voyage en zone d’endémie, la chimioprophylaxie est associée à une<br />

protection contre <strong>les</strong> piqûres (port de vêtements longs, utilisation de répulsifs et de<br />

moustiquaires imprégnées).<br />

- Mais <strong>les</strong> prophylaxies ne sont pas efficaces à 100% ; donc, toute fièvre de retour d’un voyage<br />

en zone d’endémie est un paludisme jusqu’à preuve du contraire.


- 23 -<br />

<strong>Notions</strong> <strong>cliniques</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> Maladies Cardiaques et Vasculaires<br />

Insuffisance mitrale.................................................24<br />

Insuffisance aortique...............................................25<br />

Rétrécissement aortique..........................................26<br />

Endocardite infectieuse...........................................27<br />

Péricardite aigue......................................................28<br />

Angor ......................................................................29<br />

Infarctus du myocarde ............................................30<br />

Insuffisance cardiaque gauche................................32<br />

Insuffisance cardiaque droite..................................34<br />

Maladie veineuse thromobo-embolique .................37<br />

Artériopathie oblitérante des membres inférieurs ..40<br />

Anévrisme de l'aorte abdominal .............................42<br />

Ischémie aigue des membres inférieurs..................43


Définition<br />

Etiologie<br />

- 24 -<br />

Insuffisance mitrale<br />

L'insuffisance mitrale est une incontinence de la valve mitrale, responsable en amont<br />

d'une <strong>sur</strong>charge de l'oreillette gauche avec élévation des pressions pulmonaires.<br />

Il s’agit de la valvulopathie la plus fréquente.<br />

L’insuffisance mitrale peut être due à une lésion des valves (rhumatismale, endocardite<br />

infectieuse), de l’appareil sous valvulaire (cordages, piliers) ou à une modification de la<br />

géométrie du ventricule gauche.<br />

Signes <strong>cliniques</strong><br />

Dans la forme chronique elle reste longtemps asymptomatique.<br />

Lors des formes sévères, l’évolution se fait progressivement vers la dyspnée d’effort puis<br />

de repos, et elle aboutit obligatoirement à une insuffisance cardiaque gauche.<br />

A l’auscultation,<br />

- on perçoit un souffle systolique de régurgitation, holo ou meso-te<strong>les</strong>ystolique, doux, en<br />

jet de vapeur entre B1 et B2.<br />

- son intensité est maximale au foyer mitral, il irradie dans le creux axillaire gauche et le<br />

dos.<br />

- Un bruit de galop protodiastolique (B3) est fréquemment retrouvé dans <strong>les</strong> formes<br />

avancées.<br />

Examens complémentaires<br />

L’ECG et la radiographie thoracique mettent en évidence des signes indirects qui<br />

témoignent du retentissement de la fuite <strong>sur</strong> <strong>les</strong> cavités cardiaques gauches.<br />

L’échographie est l'examen clé qui précise la cause de l’insuffisance mitrale et quantifie<br />

sa sévérité.<br />

Traitement<br />

Evolution<br />

L’insuffisance mitrale symptomatique doit être opérée. Classiquement on remplace la<br />

valvule mitrale par une prothèse mécanique ou biologique ; mais chaque fois que cela est<br />

possible, il faut proposer une valvuloplastie chirurgicale qui consiste en une réparation de la<br />

valve, associée à la correction d’anomalies de l'appareil sous valvulaire et/ou à la réduction du<br />

diamètre de l'anneau mitral, appelée annuloplastie..<br />

L’insuffisance mitrale est bien tolérée par 2 cas <strong>sur</strong> 3 des patients. Elle peut néanmoins<br />

évoluer vers de complications tel<strong>les</strong> que la fibrillation auriculaire, l’insuffisance cardiaque<br />

gauche et l’endocardite infectieuse. Au final, elle conduit à l’insuffisance cardiaque globale par<br />

l’intermédiaire d’une hypertension artérielle pulmonaire


Définition<br />

Étiologie<br />

Clinique<br />

- 25 -<br />

Insuffisance aortique<br />

L'insuffisance aortique (I.A.) peut se définir par l'absence ou l'insuffisance de coaptation<br />

diastolique des sigmoïdes aortiques, avec régurgitation en diastole d'une certaine quantité de<br />

sang depuis l'aorte vers le ventricule gauche<br />

Elle découle soit d’une lésion valvulaire après un rhumatisme articulaire aigue ou une<br />

endocardite infectieuse, soit d’une dilatation de la racine de l’aorte, associée à l'hypertension<br />

artérielle ou un anévrysme de l’aorte ascendante.<br />

Les circonstances de découverte peuvent être:<br />

- le suivi d'un patient ayant eu un rhumatisme articulaire aigu,<br />

- des signes d'insuffisance cardiaque: en particulier la dyspnée à l'effort<br />

Comme pour l’insuffisance mitrale, cette valvulopathie peut rester asymptomatique<br />

pendant plusieurs années. Ensuite, on retrouve à l’auscultation du foyer aortique:<br />

- un souffle holodiastolique de régurgitation; d’intensité maximale juste après B2, et qui<br />

irradie depuis l'orifice aortique vers l’endapex<br />

A plus long terme, on observer des signes d’insuffisance cardiaque gauche car le<br />

ventricule se dilate pour compenser la <strong>sur</strong>charge de volume.<br />

Les examens complémentaires<br />

L’ECG, la radiographie thoracique, l'échocardiographie permettent de préciser <strong>les</strong><br />

caractères de l'insuffisance aortique et ses conséquences <strong>sur</strong> la fonction cardiaque.<br />

Traitement<br />

L’insuffisance aortique est lentement évolutive. Cependant, le traitement, chirurgical, doit<br />

être réalisé même chez le patient asymptomatique, selon le retentissement <strong>sur</strong> la fonction<br />

ventricule gauche. Il consiste à remplacer la valve par une prothèse mécanique, ou une<br />

bioprothèse.<br />

_______________


Définition<br />

- 26 -<br />

Rétrécissement aortique<br />

La sténose aortique correspond à une diminution du calibre de l’orifice aortique, par<br />

épaississement des valvu<strong>les</strong> aortiques ou adhérence entre el<strong>les</strong>, responsable d’un obstacle à<br />

l’éjection du ventricule gauche vers l’aorte.<br />

Etiologie<br />

Il existe 4 principa<strong>les</strong> causes :<br />

- Le rétrécissement aortique dégénératif (maladie de Mönckerberg) est la cause<br />

prédominante des rétrécissements aortiques après 70 ans. C’est une atteinte idiopathique<br />

des valves aortiques qui deviennent fibreuses et calcifiées.<br />

- La bicuspidie aortique, anomalie congénitale, entraîne un vieillissement prématuré et<br />

obligatoire de la valve qui se calcifie avec l’âge. Elle représente un tiers des<br />

rétrécissements aortiques chez l’adulte.<br />

- Le rhumatisme articulaire aigu, de moins en moins fréquent.<br />

- Plus rarement, elle est congénitale, avec des formes sous et sus valvulaires..<br />

Signes <strong>cliniques</strong><br />

Elle reste asymptomatique pendant plusieurs années, puis on retrouve ensuite<br />

Diagnostic<br />

Evolution<br />

Une dyspnée ou un angor, <strong>sur</strong>venant à l’effort.<br />

A l’auscultation on perçoit :<br />

- Un souffle systolique de type éjectionnel, rude, râpeux, maximal au foyer aortique,<br />

qui irradie le long de l’aorte vers <strong>les</strong> vaisseaux du cou.<br />

- Une diminution voire une abolition de B2, signe spécifique qui signe la sévérité de la<br />

sténose<br />

- La radiographie thoracique peut montrer <strong>les</strong> signes indirects d’une hypertrophie<br />

ventriculaire gauche isolée et des calcifications valvulaires si el<strong>les</strong> sont présentes.<br />

- L’échocardiographie précise l'anatomie valvulaire et l'étiologie du rétrécissement<br />

aortique et permet de quantifier le degré de sténose<br />

Sans traitement, on risque de voir apparaître successivement:<br />

- Une dyspnée d'effort, ou un angor d'effort, voire une syncope d'effort<br />

- Une insuffisance cardiaque gauche<br />

- Une insuffisance cardiaque globale<br />

- Des troub<strong>les</strong> de conduction entre l'oreillette et le ventricule (avec un bloc auriculoventriculaire<br />

plus ou moins sévère)<br />

- Une endocardite infectieuse<br />

- Une embolie calcaire dans la circulation systémique<br />

- Une mort subite (25% des cas)<br />

Traitement<br />

Il se résume à la chirurgie de remplacement valvulaire aortique par prothèse mécanique ou<br />

biologique, si la <strong>sur</strong>face de l’orifice aortique est très réduite.


Définition<br />

Étiologie<br />

- 27 -<br />

L’endocardite infectieuse<br />

L'endocardite infectieuse est secondaire à la greffe et la prolifération d'un agent infectieux<br />

(bactérien ou fongique) au niveau de l'endocarde valvulaire secondaire à une bactériémie.<br />

On distingue deux formes : subaiguë et aiguë.<br />

La maladie se développe de plus en plus fréquemment chez des sujets âgés. Les bactérie<br />

<strong>les</strong> plus souvent retrouvées sont Streptococcus viridans et Staphylococcus aureus.<br />

La maladie peut <strong>sur</strong>venir chez des sujets sains, mais le risque est beaucoup plus élevé en<br />

cas de cardiopathie préexistante (valvulopathies aortique et mitrale, communication<br />

interventriculaire, persistance du canal artériel…) et chez des patients ayant des prothèses<br />

valvulaires. En l’absence de traitement, l’évolution conduit inévitablement à la mort.<br />

La porte d'entrée est souvent un foyer infectieux dentaire, une septicémie dans un<br />

contexte chirurgical, ou de pose de cathéter veineux. La toxicomanie est une cause favorisante<br />

pour <strong>les</strong> endocardites aigues du cœur droit.<br />

Signes clinique<br />

On décrit 2 formes :<br />

- aiguë (exemple : l’endocardite à Staphylococcus aureus) : le début est souvent brutal, avec<br />

des signes d’insuffisance cardiaque et de choc septique. En cas de destruction des valves on<br />

retrouve des souff<strong>les</strong> de régurgitation mitral et aortique ; <strong>les</strong> embolies systémiques sont<br />

parfois révélatrices des formes végétantes.<br />

- subaiguë ou endocardite lente (maladie d'Osler) : exemple : l’endocardite à Streptococcus<br />

viridans) : le début est insidieux avec une fièvre au long cours, une sudation nocturne, des<br />

arthralgies, une altération de l’état général. L'auscultation cardiaque montre une<br />

modification par rapport à l'état antérieur, en particulier l'apparition d'un souffle.<br />

Tout souffle cardiaque apparu dans un contexte de fièvre doit être considérée comme<br />

une endocardite infectieuse jusqu'à preuve du contraire.<br />

Diagnostic<br />

Il est évoqué par la clinique: l’endocardite infectieuse doit être soupçonnée chez tout<br />

patient se présentant avec un soufflé cardiaque dans un état fébrile et chez tout cardiaque connu<br />

présentant de la fièvre<br />

L’hémogramme révèlera une hyperleucocytose avec prédominance de polynucléaires<br />

neutrophi<strong>les</strong>.<br />

Surtout <strong>les</strong> hémocultures .retrouvent la bactérie en cause..<br />

L'échocardiographie peut montrer soit des végétations, soit des mutilations au niveau des<br />

valves ou des cordages.<br />

Traitement<br />

L’antibiothérapie doit être adaptée à l’agent infectieux, et bactéricide. Elle est souvent<br />

efficace puisqu’elle a fait baisser la mortalité de 100 à 30%. La cause principale d’échec du<br />

traitement est le diagnostic tardif, souvent dû au début insidieux.<br />

La chirurgie cardiaque est indiquée devant une insuffisance cardiaque, une complication<br />

locorégionale comme un abcès, ou la résistance clinique à l’infection traitée par une<br />

antibiothérapie adaptée.


Définition<br />

- 28 -<br />

Péricardite aiguë<br />

Inflammation aiguë des feuillets péricarde qui peut s'accompagner d'un épanchement de<br />

volume variable.<br />

Forme typique de la péricardite aigue bénigne du sujet jeune<br />

La péricardite <strong>sur</strong>vient dans un contexte infectieux récent ou actuel (épisode grippal<br />

quelques jours auparavant par exemple).<br />

La douleur thoracique est le signe majeur ; elle<br />

- <strong>sur</strong>vient au repos<br />

- est aiguë, intense, précordiale, angoissante, non liée à l'effort,.<br />

- augmente lors de l'inspiration forcée, à la toux et lors du décubitus.<br />

- elle est fréquemment soulagée par la position assise, penché en avant.<br />

La fièvre est habituelle.<br />

A l'auscultation on peut entendre le frottement péricardique, bruit systolo-diastolique,<br />

parfois confiné <strong>sur</strong> un seul des 2 temps, avec un timbre de cuir neuf caractéristique.<br />

Diagnostic<br />

À l'électrocardiogramme, le sus-décalage du segment ST, diffus et concordant dans toutes<br />

<strong>les</strong> dérivations reflète souvent une inflammation péricardique.<br />

L'échocardiographie est souvent normale et elle recherche la complication principale :<br />

l'épanchement péricardique.<br />

Une complication: la tamponnade<br />

Un épanchement péricardique très abondant peut empêcher le coeur d'avoir son<br />

expansion diastolique normale, ce qui entraîne une insuffisance cardiaque grave par un<br />

phénomène d’adiastolie. Le traitement est l'évacuation de l'épanchement par ponction en<br />

urgence. Elle est évoquée devant un collapsus avec turgescence des veines jugulaires et cyanose<br />

intense.<br />

Traitement<br />

On soulage la douleur en administrant de l’aspirine à forte dose ou des antiinflammatoires<br />

non stéroïdiens.<br />

Si possible, on traite la cause sous-jacente, en cas de maladie inflammatoire systémique.<br />

Autres causes de péricardite<br />

El<strong>les</strong> sont très ; ici nous citons seulement :<br />

- Péricardites dans le cadre d'une infection (tuberculose, septicémies)<br />

- Péricardites néoplasiques (tumeur du péricarde ou du voisinage, métastases).<br />

- Péricardite après 3 semaines à 3 mois après infarctus (Syndrome de Dressler)


Définition et mécanisme<br />

- 29 -<br />

Angor<br />

L'angor est une douleur intermittente consécutive à l'apparition d'une ischémie<br />

myocardique.<br />

Le cœur est vascularisé par <strong>les</strong> artères coronaires qui lui apportent le sang riche en<br />

oxygène. Le débit des coronaires dépend de la résistance des vaisseaux coronaires et de la<br />

pression aortique.<br />

Lorsque il y a une augmentation des résistances, par diminution de la lumière coronaire<br />

secondaire à l'athérome (95% des cas), le cœur passe en métabolisme anaérobie, ce qui produit<br />

des molécu<strong>les</strong> qui induisent la sensation douloureuse.<br />

Facteurs de risque<br />

Clinique<br />

Les facteurs de risque de l’athérome sont le sexe masculin, l'âge, le tabagisme, la<br />

<strong>sur</strong>charge pondérale, l'hypertension artérielle (HTA), le diabète et un taux élevé de cho<strong>les</strong>térol..<br />

On distingue<br />

1°) l’angor d’effort, où la douleur est<br />

- de <strong>sur</strong>venue rapidement progressive<br />

- en étau, en barre, constrictive, ou comme une "brûlure".<br />

- de siège rétro sternal haut,<br />

- irradiante dans le bras gauche, la mâchoire, ou le poignet gauche (signe du bracelet).<br />

- parfois intense et angoissante (sentiment de mort imminente).<br />

- déclenchée par l'effort, souvent la marche (en particulier marche contre le vent), parfois<br />

par un stress aigu, une émotion,<br />

- par le froid (se coucher l'hiver dans des draps froids), ou après un repas.<br />

- reproduite par un effort similaire, ce qui définit un seuil ischémique, similaire au<br />

périmètre de marche dans l’artérite des membres inférieurs.<br />

- soulagée rapidement en moins de 2 minutes par l'arrêt de l'effort (signe de la devanture).<br />

- elle empêche la poursuite de l’effort<br />

- si le patient porte <strong>sur</strong> lui de la trinitrine, il supprime en moins d’une minute sa douleur<br />

en prenant une bouffée de spray de trinitrine, ou en croquant et un comprimé de<br />

trinitrine<br />

Un équivalent de la douleur angineuse est un blocage de la respiration (blockpnée) ou une<br />

dyspnée.<br />

2°) l’angor de repos (ou instable) qui traduit un arrêt de perfusion myocardique d’apparition<br />

spontanée, par thrombose et/ou spasme des artères coronaires.<br />

L'examen clinique<br />

- est le plus souvent normal en dehors des épisodes douloureux ;<br />

- rarement montre des signes d'insuffisance cardiaque associés (crépitants des bases<br />

témoignant de risque d'œdème aigu du poumon= voir ce chapitre).<br />

- recherche des signes d'atteinte athéromateuses des vaisseaux du cou et des membres<br />

(voir sujet correspondant).


Diagnostic<br />

- 30 -<br />

L'ECG peut suggérer d'emblée des signes d'ischémie (sous décalage ST), mais il est<br />

normal dans un cas <strong>sur</strong> deux.<br />

Souvent c'est seulement l'ECG à l'effort (marche <strong>sur</strong> tapis roulant, ou vélo) qui fait<br />

apparaître <strong>les</strong> signes d'ischémie (et parfois déclenche la douleur) qui impose le diagnostic.<br />

On peut documenter l’ischémie par une scintigraphie myocardique à l’effort et une<br />

échographie cardiaque de stress.<br />

Une fois le diagnostic d’angor posé, la coronarographie est l'examen de référence pour<br />

visualiser <strong>les</strong> sténoses des artères coronaires et proposer un traitement par angioplastie ou<br />

pontage aortocoronarien<br />

Traitement<br />

Définition<br />

- Le traitement symptomatique de la crise est l'administration de dérivés nitrés à action rapide en<br />

sublingual (trinitrine) ou en spray.<br />

- Le traitement de fond est celui de la maladie athéromateuse par une action de prévention des<br />

facteurs de risque et un traitement médicamenteux anti-athéromateux.<br />

- En cas d’angor peu invalidant on proposera un traitement médical par des agents<br />

bradycardisants, comme <strong>les</strong> béta-bloquants.<br />

- En cas d’angor invalidant, en fonction de la localisation des lésions coronaires,le traitement est<br />

selon <strong>les</strong> cas<br />

- une dilatation de la coronaire, avec pose d'une endoprothèse,<br />

- une approche chirurgicale par pontages coronariens.<br />

_______________________________<br />

Infarctus du myocarde<br />

L'infarctus du myocarde est une nécrose d’origine ischémique du muscle cardiaque. Il<br />

correspond généralement à l’occlusion brutale d'une artère coronaire par un thrombus.<br />

Il peut être la première manifestation d'une maladie coronaire (infarctus inaugural), ou<br />

<strong>sur</strong>venir après une période d'angor stable. Il s’intègre dans le grand cadre nosologique des<br />

syndromes coronariens aigus qui associent infarctus et angor instable..<br />

Signes <strong>cliniques</strong><br />

La douleur est :<br />

- de <strong>sur</strong>venue spontanée, au REPOS ; exceptionnellement en rapport avec l’effort, où<br />

elle <strong>sur</strong>vient à la récupération d’un effort intense<br />

- brutale.<br />

- en étau, en barre, constrictive ou comme une "brûlure".<br />

- de siège précordial, rétro sternal, diffuse.<br />

- irradiante dans le bras gauche, la mâchoire, l'épigastre, le poignet (signe du bracelet).<br />

- très intense (sentiment de mort imminente).<br />

- durable (en pratique plus de 20 minutes),<br />

- peu ou pas soulagée par la prise Trinitrine, si le patient en dispose.


Diagnostic<br />

- 31 -<br />

A la douleur peuvent être associés :<br />

- des sueurs.<br />

- une fébricule d’apparition retardé (> 24 h).<br />

- une agitation du fait de la douleur et de l'inquiétude, souvent chez la personne âgée.<br />

- des nausées et des vomissements.<br />

- des troub<strong>les</strong> du rythme qui peuvent faire mourir le patient subitement (fibrillation<br />

ventriculaire).<br />

- une élévation de la pression artérielle.<br />

L'ECG<br />

Contemporain de la douleur il permet le plus souvent de faire le diagnostic (sus-décalage<br />

persistant de ST), et de localiser la topographie de l'infarctus du myocarde.<br />

Plus tardivement, généralement après la 4ème heure, l'onde Q de nécrose apparaît.<br />

Les examens biologiques<br />

Ils sont peu uti<strong>les</strong> en urgence car leurs variations sont trop tardives pour faire le<br />

diagnostic, ils permettent par contre la validation à posteriori du diagnostic, et leur élévation a<br />

un intérêt pronostique :<br />

- l'augmentation des CPK est précoce, mais non spécifique. Le dosage des iso enzymes<br />

CPK-MB est par contre très spécifique, dès la 3ème-4ème heure de la nécrose, avec<br />

retour à la normale vers la 48ème heure.<br />

- la Troponine (T ou I) est un marqueur très sensible et très spécifique dont le dosage a<br />

remplacé celui des CPK dans la plupart des centres de cardiologie.<br />

L'échocardiographie cardiaque, réalisé immédiatement présente un grand intérêt dans <strong>les</strong><br />

formes diffici<strong>les</strong>, pouvant montrer des anomalies au niveau de la zone infarcie, et<br />

d’éventuel<strong>les</strong> complications, comme la régurgitation mitrale.<br />

Complications<br />

De graves complications peuvent <strong>sur</strong>venir au cours d'un infarctus<br />

Traitement<br />

- mort subite par trouble du rythme ventriculaire ou rupture cardiaque<br />

- troub<strong>les</strong> du rythme ventriculaire,<br />

- collapsus<br />

- oedème aigu du poumon<br />

- embolies: pulmonaire, thrombose artérielle, par embolie dans la circulation systémique.<br />

La prise en charge comprend 3 axes principaux :<br />

- calmer la douleur<br />

- mettre en route un traitement anti-thrombotique puissant, associant des antiagrégants<br />

plaquettaires aux anticoagulants pour prévenir une réocclusion de la coronaire, en cas de<br />

recanalisation spontanée ou thérapeutique<br />

- reperfuser le myocarde en désobstruant la coronaire obstruée; selon <strong>les</strong> cas par une<br />

fibrinolyse intraveineuse, ou angioplastie coronaire avec pose de stent. Le pontage<br />

aorto-coronarien n’a pas sa place dans la prise en charge de l’infarctus.<br />

- Limiter <strong>les</strong> conséquences de l'ischémie par des bétabloquants et prévenir la dilatation du<br />

ventricule gauche .par des vasodilatateurs artériels.


Définition<br />

- 32 -<br />

Insuffisance cardiaque gauche<br />

Si l'insuffisance cardiaque est l'impossibilité pour le cœur gauche d'as<strong>sur</strong>er un débit<br />

sanguin suffisant dans l'aorte pour satisfaire en toute circonstance <strong>les</strong> besoins métaboliques de<br />

l'organisme, c'est l'augmentation de pression entraînée en amont dans la circulation pulmonaire<br />

qui donne expression d’insuffisance gauche.<br />

Etiologie: causes et mécanismes<br />

L'hypertension artérielle et le rétrécissement aortique:<br />

- dans ce cas le ventricule gauche n'arrive plus à forcer l'obstacle représenté par<br />

- l'élévation des résistances artériel<strong>les</strong> périphériques dans l'hypertension artérielle.<br />

- le rétrécissement de la valve aortique dans le rétrécissement aortique.<br />

Le rétrécissement mitral<br />

- ici l'oreillette gauche n'arrive plus à faire passer dans le ventricule gauche tout le sang qui<br />

lui arrive des poumons: la conséquence est l'augmentation de la pression dans l'oreillette.<br />

L'insuffisance mitrale et l’insuffisance aortique<br />

- dans ces deux cas le reflux de sang (de l'aorte dans le ventricule gauche dans l'insuffisance<br />

aortique, du ventricule gauche dans l'oreillette gauche dans l'insuffisance mitrale) entraîne<br />

une élévation de la pression dans <strong>les</strong> cavités gauches, ce qui modifie progressivement la<br />

mécanique cardiaque et finit à long terme par une défaillance musculaire<br />

Une maladie du muscle cardiaque (myocardiopathie)<br />

- le plus souvent c'est le fait d'un myocarde mal vascularisé (insuffisance coronarienne), ou<br />

partiellement devenu fibreux à la suite d'infarctus répétés.<br />

- de <strong>maladies</strong> propres du muscle appelées myocardiopathies primitives.<br />

Signes Cliniques<br />

- la dyspnée d'effort est le premier signe<br />

Elle <strong>sur</strong>vient insidieusement de façon progressive, d'abord de façon inhabituelle<br />

pour des efforts importants, puis pour <strong>les</strong> efforts quotidiens (courir, marcher, monter un<br />

escalier), enfin elle devient permanente et <strong>sur</strong>tout accentuée en décubitus: c’est<br />

l’orthopnée..<br />

La gradation de la New York Heart Association (NYHA) distingue 4 stades:<br />

- I. Asymptomatique, gêne lors d’efforts importants.<br />

- II. Gêne pour des efforts moins importants (lors de la montée d’un étage par<br />

exemple).<br />

- III. Gênes pour des efforts encore plus modérés de la vie quotidienne (incapacité<br />

à monter un étage).<br />

- IV. Gêne au repos, au moindre effort.<br />

- une tachycardie.<br />

- une asthénie d’effort qui reflète l’incapacité du cœur à augmenter son débit.<br />

A l’auscultation pulmonaire, on peut entendre :<br />

- des crépitants aux bases pulmonaires (bilatéraux, symétriques et déclives) témoignant<br />

d’un œdème dans l’interstitium et <strong>les</strong> alvéo<strong>les</strong> pulmonaires.


Diagnostic<br />

- 33 -<br />

Lors de l’auscultation cardiaque, on peut entendre<br />

- un bruit de galop, soit protodiastolique (B3) soit télédiastolique (B4)<br />

- des souff<strong>les</strong> spécifiques de chacune des valvulopathies pouvant être en cause.<br />

L'insuffisance cardiaque gauche est aisément évoquée devant toute dyspnée en l'absence de<br />

cause pulmonaire ou d'anémie.<br />

Le bilan comporte des examens d’orientation et des examens qui quantifient la gravité de<br />

l’insuffisance cardiaque :<br />

ECG :<br />

Evolution<br />

- L’axe du QRS est volontiers dévié vers la gauche, aux alentours de 0° (cœur horizontal),<br />

l’amplitude des vecteurs pariétaux augmentée, indiquant une hypertrophie et une dilatation<br />

ventriculaire.<br />

- L’hypertrophie ventriculaire est souvent accompagnée de signes ECG d’hypertrophie<br />

auriculaire gauche.<br />

La radiographie peut mettre en évidence<br />

- un syndrome alvéolaire dans <strong>les</strong> formes graves, parfois une cardiomégalie (hypertension<br />

artérielle, insuffisance aortique) si le ventricule gauche s'est laissé distendre ;<br />

L’échographie est un élément clé qui identifie une cause éventuelle de l’insuffisance cardiaque<br />

et évalue la fonction ventriculaire gauche (fraction d’éjection globale).<br />

L’épreuve d’effort fournit des indices objectifs de la gêne fonctionnelle et elle permet le suivi<br />

du patient<br />

Enfin, le cathétérisme cardiaque me<strong>sur</strong>e <strong>les</strong> pressions endocavitaires et le débit cardiaque. Il<br />

s’impose pour préciser <strong>les</strong> caractéristiques d’une éventuelle maladie coronaire.<br />

L'insuffisance cardiaque gauche évolue généralement par poussées, conduisant à une<br />

aggravation progressive.<br />

Les sujets dont la dyspnée atteint <strong>les</strong> classes III-IV ont une médiane de <strong>sur</strong>vie < 5 ans en<br />

l'absence de traitement efficace.<br />

L'Oedème Aigu du Poumon (O.A.P.)<br />

Est l'expression majeure de l'insuffisance cardiaque gauche.<br />

Mécanisme<br />

Toute élévation de pression dans le cœur gauche entraine une élévation de la<br />

pression dans <strong>les</strong> veines, capillaires et artères pulmonaires.<br />

Il en résulte un passage brutal du liquide se trouvant dans le milieu interstitiel du<br />

poumon vers <strong>les</strong> alvéo<strong>les</strong>. Elle <strong>sur</strong>vient généralement la nuit car <strong>les</strong> patients sont allongés,<br />

la pression sanguine a donc tendance à augmenter au niveau des capillaires pulmonaires.<br />

Signes <strong>cliniques</strong><br />

Le patient présente brutalement<br />

- une polypnée très intense, angoissante.<br />

- une cyanose car le sang est mal oxygéné.<br />

- on entend un grésillement bronchique et laryngé (dû à la présence d'une sécrétion<br />

de plasma dans <strong>les</strong> bronchio<strong>les</strong>, <strong>les</strong> bronches, la trachée, le larynx).


- 34 -<br />

- quinteuses suivie rapidement d’une expectoration mousseuse, de couleur rose<br />

saumonée (plasma + quelques hématies) :<br />

- dans <strong>les</strong> formes simp<strong>les</strong> la pression artérielle est normale ou élevée. Le collapsus<br />

(PAS < 90 mm Hg) est un signe de gravité.<br />

Traitement - Evolution<br />

L'OAP se traite par l'injection intraveineuse en urgence de diurétiques, et en<br />

administrant des vasodilatateurs veineux (dérivés nitrés). La pratique ancienne de la<br />

saignée n’est plus recommandée, puisqu’elle conduit le patient vers l’anémie, ce qui<br />

diminue encore plus l’apport d’oxygène aux organes.<br />

La mort au cours d'un œdème pulmonaire est possible. C'est le fait des formes<br />

asphyxiques et d'un retard à la mise en route du traitement.<br />

Traitement de l'insuffisance cardiaque gauche<br />

Définition<br />

Etiologies<br />

Il se décompose en traitement symptomatique et traitement de la cause.<br />

Traitement symptomatique<br />

- diurétiques qui diminuent la masse sanguine circulante (en particulier dans l'œdème aigu du<br />

poumon).<br />

- vasodilatateurs artériels pour diminue la charge du myocarde<br />

- agents anti-sympathiques (bétabloquants) pour diminuer la consommation d’énergie par la<br />

myocarde et induire des modification métaboliques qui améliorent le rendement<br />

énergétique<br />

- médicaments renforçant le muscle cardiaque (<strong>les</strong> inotropes).dans <strong>les</strong> formes graves<br />

A long terme le seul traitement efficace est celui de la cause de l'insuffisance cardiaque gauche.<br />

_________________________________<br />

Insuffisance cardiaque droite<br />

L'insuffisance cardiaque droite est l'impossibilité pour le cœur droit d'as<strong>sur</strong>er un débit<br />

sanguin suffisant dans l'artère pulmonaire pour satisfaire <strong>les</strong> besoins en oxygène de l'organisme,<br />

mais c'est l'augmentation de pression entraînée en amont dans la circulation veineuse qui lui<br />

donne son expression.<br />

L'hypertension artérielle pulmonaire secondaire à une maladie pulmonaire (bronchopneumopathie<br />

obstructive chronique, asthme)<br />

Ici, un obstacle ou un rétrécissement des artério<strong>les</strong> pulmonaires gêne le passage du<br />

sang, ce qui provoque une augmentation de la pression au niveau des cavités cardiaques<br />

droites.


- 35 -<br />

L’hypertension artérielle pulmonaire secondaire à une valvulopathie du cœur gauche ou<br />

une insuffisance cardiaque gauche.<br />

Ici, l’hypertension se répercute <strong>sur</strong> le cœur droit alors que la cause se situe au<br />

niveau du cœur gauche<br />

L’hypertension artérielle pulmonaire ou primitive ou secondaire à une maladie thromboembolique<br />

(embolies pulmonaires à répétition)<br />

Une maladie du muscle cardiaque<br />

Le plus souvent c'est le fait d'un myocarde mal vascularisé (insuffisance<br />

coronarienne), ou partiellement devenu fibreux à la suite d'infarctus répétés.<br />

Il peut s'agir de maladie propre du muscle appelée myocardiopathie<br />

Les valvulopathies du cœur droit sont plus rares.<br />

Les cardiopathies congénita<strong>les</strong> sont fréquemment compliquées d’insuffisance cardiaque<br />

droite<br />

Signes Cliniques<br />

Le foie dit "cardiaque"<br />

Il associe :<br />

- Les hépatalgies d’effort : douleur sourde, dans l’hypochondre droit, en point de côté.<br />

El<strong>les</strong> <strong>sur</strong>viennent à l’effort et disparaissent à l’arrêt.<br />

- L’hépatomégalie douloureuse : le foie est gros, ferme et douloureux à l’examen. Sa<br />

palpation provoque <strong>les</strong> mêmes signes que l’hépatalgie d’effort.<br />

- Le reflux hépato-jugulaire : en position demi-assise, la compression manuelle du foie<br />

entraine une turgescence des jugulaires ; ceci est dû au fait que la pression hépatique<br />

augmente le volume du retour veineux vers le cœur droit qui est déjà <strong>sur</strong>chargé. Une<br />

partie du sang passe du système cave inférieur au système cave supérieur.<br />

Les œdèmes périphériques<br />

L’hyperpression veineuse provoque une fuite hydrosodée dans le milieu interstitiel.<br />

Ces œdèmes sont bilatéraux, déclives, mous, indolores et prennent le godet<br />

(lorsqu’on appuie <strong>sur</strong> l’œdème au niveau d’une <strong>sur</strong>face osseuse, l’empreinte du doigt<br />

reste pendant quelques secondes).<br />

Ascite dans <strong>les</strong> formes évoluées. Elle doit faire rechercher une atteinte primitive du foie<br />

L’auscultation cardiaque peut retrouver au foyer tricuspidien<br />

- un galop protodiastolique (B3 le plus souvent)<br />

- un souffle de régurgitation tricuspide<br />

Examens complémentaires<br />

ECG :<br />

- On note une hypertrophie et une dilatation ventriculaire à prédominance droite.<br />

- L’hypertrophie ventriculaire est souvent accompagnée d’une hypertrophie auriculaire<br />

droite.<br />

La radiographie thoracique peut mettre en évidence<br />

- une étiologie pulmonaire<br />

- une cardiomégalie<br />

L’échographie et le cathétérisme apportent des précisions <strong>sur</strong> l'insuffisance cardiaque et sa<br />

cause.


Evolution<br />

- 36 -<br />

L'insuffisance cardiaque droite chronique évolue favorablement dans <strong>les</strong> cas ou l'étiologie<br />

est curable et traitée précocement.<br />

Le plus souvent, elle est la conséquence d’une insuffisance cardiaque gauche évoluée et<br />

elle donne un tableau d’insuffisance cardiaque globale.<br />

Sinon, l'évolution se fait par poussées de plus en plus rapprochées, et conduit au décès<br />

dans un tableau de cirrhose cardiaque avec cachexie, d’œdème généralisé avec dyspnée<br />

permanente, compliqué d'embolie pulmonaire secondaires à la stase veineuse.<br />

Traitement de l'insuffisance cardiaque droite<br />

Il se décompose en traitement symptomatique et traitement de la cause.<br />

Traitement symptomatique<br />

- diurétiques qui diminuent la masse sanguine circulante.<br />

- médicaments renforçant le muscle cardiaque (<strong>les</strong> inotrope) pour <strong>les</strong> décompensations<br />

aigues.<br />

Tout traitement efficace à long terme est celui de la cause de l'insuffisance cardiaque droite qui<br />

doit essentiellement viser à diminuer <strong>les</strong> résistances artériolaires au niveau du poumon.<br />

____


Introduction<br />

- 37 -<br />

Maladie veineuse thrombo-embolique (MVTE)<br />

La maladie veineuse thrombo-embolique (MVTE) regroupe la thrombose veineuse<br />

profonde (TVP) et l’embolie pulmonaire (EP), susceptible de mettre en jeu immédiatement le<br />

pronostic vital<br />

1- La phlébite (ou thrombose veineuse profonde - TVP)<br />

• Définition :<br />

Une phlébite est l’oblitération plus ou moins étendue d’une veine par un caillot sanguin<br />

(ou thrombus) qui se forme <strong>sur</strong> une paroi veineuse à partir d’une coagulation localisée.<br />

• Etiologie<br />

Phlébites médica<strong>les</strong><br />

- <strong>les</strong> plus fréquentes sont observées chez <strong>les</strong> patients en insuffisance cardiaque<br />

- de nombreuses <strong>maladies</strong> peuvent se compliquer de phlébites: cancers, leucémies,<br />

<strong>maladies</strong> infectieuses sévères<br />

- <strong>les</strong> <strong>maladies</strong> primitives de la coagulation (thrombophilies) peuvent être en cause.<br />

Phlébites chirurgica<strong>les</strong><br />

- on <strong>les</strong> observe après des interventions chirurgica<strong>les</strong> d’orthopédie (prothèse de<br />

hanche+++), d’urologie, viscéra<strong>les</strong>, ou gynécologiques<br />

- souvent très précoces, el<strong>les</strong> peuvent se constituer pendant l’intervention<br />

Phlébites obstétrica<strong>les</strong><br />

- Phlébites après des accouchements diffici<strong>les</strong> (phlébites du post-partum) des avortements<br />

dans de mauvaises conditions (phlébites post-abortum), rarement en cours de grossesse.<br />

• Physiopathologie : Les mécanismes favorisant la TVP sont la triade de Virchow :<br />

- Une altération de la paroi veineuse (varices, traumatismes, infections) entraînant une<br />

activation des facteurs de contact et une agrégation plaquettaire.<br />

- Une stase veineuse: immobilisation, repos, insuffisance cardiaque<br />

- Des anomalies biologiques entraînant une hypercoagulabilité.<br />

Ces trois mécanismes sont le plus souvent associés.<br />

• Signes <strong>cliniques</strong> d'une phlébite <strong>sur</strong>venant chez un patient alité pour une affection<br />

médicale, en post opératoire, ou une patiente après un accouchement.<br />

Signes généraux<br />

- Une sensation de malaise inexpliquée, une anxiété, ont beaucoup de valeur car la<br />

douleur est souvent absente au début.<br />

- Discrète fébricule<br />

- Tachycardie, dissociée de l’élévation de température<br />

Signes fonctionnels<br />

- DOULEUR en amont du siège de la thrombose (le mollet est le siège le plus fréquent),<br />

crampe, pesanteur<br />

- Sensation de fourmillements du mollet


- 38 -<br />

Les signes physiques sont <strong>les</strong> signes inflammatoires locaux<br />

Lorsqu'ils sont présents le diagnostic est aisé.<br />

- douleur à la palpation le long des trajets veineux ou à la dorsiflexion du pied,<br />

- diminution du ballottement du mollet,<br />

- au début discret œdème de la jambe ou de la cheville<br />

- plus tard, si on ne fait pas le diagnostic précocement, l'œdème est blanc, chaud, dur, ne<br />

prenant pas le godet : <strong>les</strong> signes cutanés sont plus tardifs (augmentation de la chaleur<br />

cutanée, dilatation veineuse superficielle).<br />

• Diagnostic<br />

L’absence de signes <strong>cliniques</strong> n’élimine pas l'hypothèse diagnostique.<br />

Si le diagnostic clinique est aisé dans <strong>les</strong> formes avancées, c'est avant la constitution du<br />

tableau complet qu'on cherche à faire le diagnostic grâce à des ….<br />

Examens complémentaires<br />

- Le dosage des d-dimères (produits de dégradation de la fibrine): un taux bas a une<br />

Valeur Prédictive Négative très importante car il élimine l'hypothèse d'une thrombose ;<br />

par contre un taux élevé ne permet pas d’affirmer la thrombose.<br />

- L'échographie doppler des veines détecte <strong>les</strong> thrombus, leur siège et leur extension.<br />

• Traitement<br />

Pour limiter l’extension du thrombus, on utilise des anticoagulants: héparine lors du<br />

diagnostic et pendant quelques jours, puis et anti-vitamine K (AVK).<br />

• Evolution<br />

- Evolution favorable sous traitement anti-coagulant<br />

- Complications<br />

- Immédiatement: extension de la thrombose, embolie pulmonaire par migration d'un<br />

caillot,<br />

- A distance: maladie post-phlébitique avec lourdeur du membre, varices, troub<strong>les</strong><br />

trophiques.<br />

2 - L’embolie Pulmonaire (EP)<br />

• Définition :<br />

L’EP est l’obstruction artérielle pulmonaire par un embole, le plus souvent fibrinocruorique,<br />

provenant dans la majorité des cas de la circulation veineuse d’amont. C’est le plus<br />

souvent une complication d’une phlébite. L’EP met en jeu le pronostic vital dès qu’elle est<br />

supérieure à 50% du réseau artériel pulmonaire.<br />

• Signes Cliniques<br />

Dans une forme sans gravité, l'embolie pulmonaire se manifeste par<br />

- une douleur thoracique, parfois de type pleurale (en point de côté), parfois pseudo<br />

angineuse<br />

- une polypnée,<br />

- de la toux une fois <strong>sur</strong> deux<br />

- une hyperthermie modérée<br />

- une tachycardie, dissociée de l’élévation de température<br />

Dans <strong>les</strong> formes graves, l'embolie pulmonaire peut se révéler par:<br />

- une syncope, dans 10% des cas, parfois inaugurale, en général critère de gravité,<br />

- la mort subite, le diagnostic ne pouvant être fait que lors de l'autopsie


- 39 -<br />

Parfois l'embolie pulmonaire est reconnue tardivement, au stade d’infarctus<br />

pulmonaire devant l'apparition de crachats avec de petits caillots de sang noirâtres<br />

• Diagnostic<br />

Le diagnostic de l’embolie pulmonaire est toujours difficile car <strong>les</strong> signes <strong>cliniques</strong> sont<br />

inconstants et peu spécifiques, même si le tableau est assez évocateur lorsqu’ils sont regroupés.<br />

On évoque le diagnostic à l’aide des signes <strong>cliniques</strong>, mais on confirme grâce aux<br />

examens morphologiques qui apportent la preuve de l’EP comme l’angioscanner<br />

• Traitement<br />

On utilise des fibrinolytiques ou des anticoagulants (héparines puis AVK).<br />

• Evolution<br />

L’évolution est différente selon le tableau initial.<br />

Une embolie pulmonaire grave évolue, en l’absence, voire malgré, le traitement, vers le<br />

décès.<br />

Le cœur pulmonaire chronique post-embolique, est une forme d’insuffisance ventriculaire<br />

droite secondaire à l’HTAP (hypertension artérielle pulmonaire) induite par l’obstruction<br />

artérielle liée aux embo<strong>les</strong>.


Définition et mécanisme<br />

Clinique<br />

- 40 -<br />

Artériopathie oblitérante des membres inférieurs<br />

Les artériopathies oblitérantes des membres inférieurs sont des lésions sténosantes ou<br />

occlusives siégeant dans le réseau artériel de ces membres.<br />

L’athérome est la cause la plus fréquente (plus de 90% des cas). Ceci explique pourquoi<br />

le traitement de cette maladie passe par le contrôle des facteurs de risque athéromateux.<br />

La maladie peut évoluer en 4 stades selon la classification de Leriche et Fontaine<br />

- Stade I: le malade est asymptomatique ; la découverte de la maladie à ce stade est<br />

exceptionnelle, mais on peut percevoir un souffle vasculaire à l’auscultation.<br />

- Stade II: Claudication intermittente. A l’occasion d’un effort constant, le sujet ressent<br />

une douleur dans le territoire irrigué par l’artère sténosée. La claudication intermittente est<br />

une crampe musculaire du mollet, le plus souvent unilatérale, <strong>sur</strong>venant à l’effort,<br />

accentuée par la marche en pente et le froid, cessant rapidement à l’arrêt de l’effort.<br />

On définit le périmètre de marche, distance que le sujet est capable de parcourir avant<br />

que la douleur ne l’oblige à s’arrêter.<br />

- Stade III: La douleur <strong>sur</strong>vient au repos, lors du décubitus et elle est aggravée par<br />

l’effort. On peut observer à ce stade des signes cutanés tels que la pâleur du membre. Le<br />

patient calme sa douleur en laissant le membre inférieur en position déclive.<br />

- Stade IV: Apparition de troub<strong>les</strong> trophiques cutanés qui traduisent la nécrose, ou la<br />

gangrène.<br />

L’examen clinique objective <strong>les</strong> signes de l’artériopathie:<br />

- <strong>les</strong> pouls périphériques (des artères poplités, tibia<strong>les</strong> postérieures, pédieuses) sont<br />

d'autant plus diffici<strong>les</strong> à percevoir que <strong>les</strong> artères sont sténosées, jusqu’à l’abolition<br />

complète lors d’une obstruction complète de la lumière artérielle.<br />

- la présence de souff<strong>les</strong> lors de l’auscultation des artères,<br />

- une diminution de la température cutanée par rapport au côté opposé,<br />

- une pâleur de la peau lors de la <strong>sur</strong>élévation du membre inférieur, une érythrose en<br />

déclivité (jambe pendante),<br />

- l’augmentation du temps de recoloration après compression de l’orteil,<br />

- un défaut de remplissage veineux,<br />

- des lésions trophiques allant de la simple dépilation (stade II) à la gangrène (stade IV).<br />

L'interrogatoire et l'examen peuvent permettre de déceler d’autres localisations de la<br />

maladie athéromateuse : artères coronaires, aorte abdominale, axes artériels à destinée cervicoencephalique.<br />

Examens complémentaires<br />

- Me<strong>sur</strong>e des IPS (Index de Pression Systolique) au repos (rapport de la pression artérielle<br />

systolique à la cheville / pression artérielle brachiale me<strong>sur</strong>ée par Doppler. La normale est<br />

> 0,90<br />

- Test de marche: le patient marche <strong>sur</strong> un tapis roulant et on me<strong>sur</strong>e <strong>les</strong> IPS à l’effort.<br />

L’IPS chutent en cas de sténose ou thrombose artérielle.<br />

- l'Echotomographie et le Doppler caractérisent le type de lésion, sa topographie, son<br />

retentissement hémodynamique.<br />

- la Me<strong>sur</strong>e de la pression transcutanée d’O2 (TcPO2), au repos et à l’effort évalue<br />

l’hypoxie tissulaire.


Evolution<br />

- 41 -<br />

- L’angiographie par résonance magnétique, l'angioscanner sont <strong>les</strong> examens d'imagerie<br />

permettant de faire le bilan des lésions en vue d’une intervention chirurgicale ou d’une<br />

angioplastie.<br />

L'évolution locale, traduite par des signes <strong>cliniques</strong>, est variable :<br />

- chez environ 75% des patients il y a une stabilisation ou amélioration par<br />

développement d’une circulation collatérale :<br />

- chez environ 25% il y a aggravation avec réduction du périmètre de marche<br />

L’évolution générale<br />

Est marquée par un risque important de complications dues aux autres localisations de la<br />

maladie athéromateuse (insuffisance coronarienne, accidents vasculaires cérébraux). Les<br />

patients ayant une artériopathie oblitérante des membres inférieurs ont un fort risque de décès<br />

d’origine cardiaque ou vasculaire.<br />

Traitement<br />

Traitement médical: il regroupe trois axes essentiels<br />

- le contrôle des facteurs de risque athéromateux, essentiellement le tabagisme et le diabète<br />

- un traitement anti-agrégant plaquettaire en prévention des événements thrombo-emboliques<br />

- un traitement locorégional: hygiène rigoureuse si troub<strong>les</strong> trophiques, soins locaux.<br />

Traitement chirurgical<br />

- lorsque le traitement médical ne peut contrôler la situation un traitement chirurgical,<br />

endovasculaire ou par pontage, devient nécessaire.


Définition<br />

Etiologie<br />

Clinique<br />

- 42 -<br />

Anévrisme de l’aorte abdominale (AAA)<br />

L'anévrisme de l'aorte abdominale est défini par l’augmentation de plus de 50% de son<br />

diamètre avec perte de parallélisme des parois du vaisseau 3 .<br />

La localisation la plus fréquente est l’aorte abdominale, dans sa portion sous-rénale.<br />

- L’athérome est la cause principale (plus de 95% des cas). Il détruit <strong>les</strong> structures élastiques de<br />

la paroi, ce qui favorise la perte de parallélisme. La recherche des facteurs de risque cardiovasculaires<br />

(hypertension, obésité, tabagisme, hypercho<strong>les</strong>térolémie) s’avère importante lors<br />

du bilan étiologique.<br />

- Il existe d’autres causes plus rares, anomalie congénitale du tissu élastique (syndrome de<br />

MARFAN) ou <strong>maladies</strong> inflammatoires, infectieuses, post-traumatiques.<br />

Les AAA sont dans la plupart des cas asymptomatiques, et leur découverte se fait<br />

- à l’occasion d’un examen clinique systématique. L’anévrisme est palpable sous la forme<br />

d’une masse battante, et parfois ressentie par le patient. Son caractère expansif (<strong>les</strong> doigts<br />

posés <strong>sur</strong> la masse s’écartent à chaque systole) est pathognomonique. A l’auscultation on<br />

peut entendre un souffle correspondant à des turbulences.<br />

- lors d’un examen complémentaire motivé par une autre pathologie: abdomen sans<br />

préparation, échographie abdominale, scanner abdominal.<br />

Les autres circonstances de découverte sont:<br />

- La douleur, sensation de pesanteur, sourde, parfois accompagnées de crises paroxystiques,<br />

est le symptôme le plus fréquent ; la douleur est abdominale, épigastrique ou lombaire,<br />

parfois thoracique basse et elle peut irradier vers <strong>les</strong> fesses et <strong>les</strong> membres inférieurs. Cette<br />

douleur fait craindre une fis<strong>sur</strong>ation ou une rupture.<br />

- Lors de l’apparition d'une ischémie aiguë des membres inférieurs par embolie.<br />

Les examens complémentaires<br />

- confirment le diagnostic, évaluent la taille de l’anévrisme et en précisent le siège.<br />

- un simple cliché d'abdomen sans préparation montre <strong>les</strong> calcifications pariéta<strong>les</strong> de<br />

l’anévrisme<br />

- d'autres examens (échographie abdominale, scanner, ou IRM) précisent le siège de<br />

l'anévrisme, ses dimensions.<br />

Traitement<br />

Le traitement est chirurgical. Les risques de cette chirurgie étant élevés, pour opérer, il<br />

faut que le diamètre de l’aorte excède 50 mm et/ou que la vitesse de croissance de l’anévrisme,<br />

lors de la <strong>sur</strong>veillance par imagerie, soit rapide.<br />

3 On peut trouver des anévrismes au niveau de toutes <strong>les</strong> artères.


- 43 -<br />

Ischémie aiguë des membres inférieurs<br />

Définition<br />

Obstruction artérielle rapide et brutale constituant une urgence vasculaire car mettant en<br />

jeu le pronostic fonctionnel du membre, ainsi que le pronostic vital.<br />

Etiologie<br />

- Thrombose (<strong>sur</strong> artère saine ou <strong>sur</strong> artériopathie)<br />

- Embolie (<strong>sur</strong> artère saine ou <strong>sur</strong> artériopathie)<br />

- Traumatisme (plaie par arme à feu ou arme blanche, écrasement de membre, fracture/luxation)<br />

Physiopathologie<br />

- La partie non vascularisée du membre en aval de l’obstruction se retrouve sans oxygène,<br />

d'où une ischémie puis une nécrose des tissus.<br />

- La <strong>sur</strong>venue brutale de l’obstruction ne permet pas la mise en place d’une suppléance<br />

artérielle.<br />

- L’anoxie musculaire est responsable de la production de substances toxiques pouvant être<br />

relarguées dans la circulation générale lors de la revascularisation, ce qui met en jeu le<br />

pronostic vital.<br />

Clinique<br />

- Apparition brutale d'une douleur intense, permanente, au niveau d’un membre. Le siège<br />

dépend du niveau de l’obstruction:<br />

- pour une obstruction ilio-fémorale, le patient a des douleurs au niveau de tout le membre<br />

inférieur (cuisse, jambe, cheville),<br />

- pour une obstruction poplitée, la douleur siège au niveau du mollet et de la cheville.<br />

Cette douleur est difficile à soulager.<br />

- Le membre est froid, pâle, livide, parfois cyanosé<br />

- L'impossibilité de bouger le membre (impotence fonctionnelle par perte de la motricité)<br />

s’accompagne d’une perte de la sensibilité (anesthésie du membre)<br />

- Les pouls sont absents en aval de la zone obstruée.<br />

Diagnostic<br />

Le diagnostic est clinique.<br />

Examens complémentaires<br />

Echographie Doppler et artériographie sont utilisés pour préciser le niveau et le type de<br />

l’occlusion.<br />

Traitement<br />

L’ischémie aiguë des membres inférieurs est une urgence devant être traitée dans <strong>les</strong><br />

plus brefs délais (< 6 heures après le début des symptômes).<br />

Le traitement médical associe héparines (anticoagulant) et vasodilatateurs artériels, mais<br />

la levée de l’obstruction se fait <strong>sur</strong>tout par voie chirurgicale ou par intervention endoluminale.<br />

Evolution et pronostic<br />

Les lésions sont réversib<strong>les</strong> si le traitement se fait rapidement.<br />

Le pronostic reste cependant sombre : 10% de décès, 25% d’amputations, 15% de<br />

séquel<strong>les</strong> et seulement 50% de bons résultats.<br />

Le pronostic vital dépend du siège de l’occlusion et des autres localisations de<br />

l’athérosclérose


- 44 -<br />

<strong>Notions</strong> <strong>cliniques</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> <strong>maladies</strong> pulmonaires<br />

- Infections bronchopulmonaires aiguës de l’adulte.............. 45<br />

- Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO)....... 47<br />

- Asthme de l’adulte............................................................... 48<br />

- Dilatation des bronches et Mucoviscidose .......................... 51<br />

- Epanchement pleural ........................................................... 52<br />

- Pneumothorax...................................................................... 53<br />

- Insuffisance respiratoire chronique ..................................... 55<br />

- Tumeurs du poumon............................................................ 56<br />

- Pneumopathie interstitielle diffuse...................................... 57


- 45 -<br />

Infections bronchopulmonaires aiguës de l’adulte<br />

Ce sont des infections respiratoires touchant :<br />

1 - Bronchite aiguë<br />

- <strong>les</strong> bronches ----------------- bronchite aiguë<br />

- le parenchyme pulmonaire pneumopathie aiguë<br />

Définition : Inflammation aiguë de la muqueuse bronchique en réponse à un agent infectieux.<br />

C’est une pathologie automno-hivernale.<br />

L’étiologie est le plus souvent virale (virus influenzae et para influenzae) mais peut être<br />

liée à des bactéries (Mycoplasma pneumoniae, Chlamydia pneumoniae, Bordetella<br />

pertussis).<br />

Clinique<br />

- Elle débute par un catarrhe des voies aériennes supérieures<br />

- Puis phase sèche : - toux quinteuse parfois associée à une douleur ou une brûlure<br />

rétrosternale<br />

- fièvre modérée à 38°C<br />

- céphalées, courbatures<br />

- Puis phase humide : - toux productive avec expectorations séro-muqueuses<br />

- auscultation normale ou présence de quelques ronchi ou<br />

sibilants<br />

Le diagnostic est clinique. Aucun examen complémentaire n’est nécessaire au diagnostic.<br />

En cas de doute <strong>sur</strong> l'existence d'une pneumonie, une radiographie de thorax peut être<br />

effectuée.<br />

Traitement<br />

Il est symptomatique comprenant des antipyrétiques, des antitussifs (si la toux est sèche et<br />

invalidante) ou fluidifiants bronchiques (si difficulté à expectorer),<br />

Aucune antibiothérapie n’est justifiée chez un sujet sain mais on met en place une<br />

antibiothérapie probabiliste chez <strong>les</strong> patients ayant une BPCO (Bronchopneumopathie<br />

Chronique Obstructive).<br />

Le traitement préventif repose <strong>sur</strong> la vaccination antigrippale annuelle des sujets à risque,<br />

la prise en charge des infections ORL, et l’arrêt du tabac.<br />

Evolution : en général favorable, mais peut être grave chez <strong>les</strong> sujets fragilisés.<br />

2 – Pneumopathie aiguë communautaire: Pneumonie<br />

Définition<br />

C’est une infection acquise en dehors de l’hôpital, ou se révélant dans <strong>les</strong> 48 premières<br />

heures d’hospitalisation (à la différence des pneumopathies nosocomia<strong>les</strong>). Elle correspond à<br />

l’infection de tout ou d’une partie du lobule pulmonaire (tissu interstitiel et/ou alvéo<strong>les</strong> et/ou<br />

bronchio<strong>les</strong>).<br />

L’étiologie retrouvée le plus souvent est d’origine bactérienne (Streptococcus<br />

pneumoniae, Legionella pneumophila) mais peut être d’origine virale, fongique ou parasitaire.


- 46 -<br />

Clinique<br />

Le début est brutal ou plus progressif selon le germe.<br />

La fièvre est élevée, 39° à 40°.<br />

Les signes fonctionnels respiratoires sont variab<strong>les</strong> :<br />

- toux, expectorations<br />

- douleur basithoracique<br />

- dyspnée en fonction de l’importance de l’atteinte pulmonaire<br />

A l’auscultation, on peut retrouver des râ<strong>les</strong> crépitants, un syndrome de condensation<br />

associant une matité, l'augmentation des vibrations voca<strong>les</strong>, parfois un souffle tubaire central,<br />

Diagnostic<br />

Il repose <strong>sur</strong> 3 éléments :<br />

- <strong>les</strong> signes fonctionnels respiratoires<br />

- la fièvre<br />

- la radiographie qui montre des images alvéolaires soit en foyer, soit interstitiel<strong>les</strong> ou<br />

excavées en fonction de l’étiologie.<br />

Les examens biologiques montrent un syndrome inflammatoire avec hyperleucocytose à<br />

polynucléaires neutrophi<strong>les</strong>. La présence de neutropénie est un signe de gravité. La VS et la<br />

CRP sont augmentées.<br />

Devant toute pneumonie, il faut rechercher des signes de gravité. S’il y en a, on réalise<br />

des examens bactériologiques afin de mettre en évidence le germe responsable et de pouvoir<br />

adapter l’antibiothérapie.<br />

Traitement<br />

Si le sujet est présumé sain et ne présente aucun signe de gravité, le traitement est<br />

ambulatoire avec antibiothérapie (Amoxicilline, ou Macrolide en fonction du tableau clinique).<br />

L’important est la réévaluation clinique à 48-72 h. Si au bout de 48h, il n’y a pas<br />

d’amélioration, il faudra revoir l’antibiothérapie, faire un bilan radiologique, microbiologique.<br />

Si le sujet présente des signes de gravité, il doit être hospitalisé en réanimation.<br />

Complications et Evolution<br />

La pneumonie peut se compliquer d’un épanchement pleural, d’un abcès pulmonaire, ou<br />

d’un choc septique. Le terrain (âge, <strong>maladies</strong> respiratoires sous-jacentes, comorbidités) est<br />

l’élément majeur de l’évolution et du pronostic des pneumonies.<br />

Chez le sujet fumeur, un cancer pulmonaire peut se révéler par un épisode de pneumonie,<br />

si le tableau clinique est traînant ou récidivant.


- 47 -<br />

Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO)<br />

La BPCO est une maladie chronique lentement progressive caractérisée par la diminution non<br />

complètement réversible des débits aériens.<br />

Elle est liée le plus souvent à une consommation tabagique, à des polluants professionnels<br />

(mineurs de fer, charbon), à la pollution urbaine.<br />

Elle comprend la bronchite chronique et l’emphysème.<br />

1 - Bronchite chronique<br />

Sa définition est clinique : toux grasse avec expectoration à recrudescence matinale,<br />

présente au moins trois mois par an, depuis au moins deux années consécutives, excluant toute<br />

autre cause évidente de toux chronique (cancer, tuberculose).<br />

Mécanisme : Les symptômes sont liés à une inflammation chronique des bronches en<br />

réponse à une irritation aérienne chronique (tabac ++), et qui est à l’origine de remaniements<br />

tissulaires bronchiques.<br />

Si on stoppe l’agression respiratoire au stade de bronchite chronique, la symptomatologie<br />

est susceptible de régresser.<br />

On distingue 2 types de bronchite chronique :<br />

• Bronchite chronique simple<br />

C’est le stade 0 de la BPCO, souvent négligé.<br />

Clinique:<br />

- Toux grasse avec expectoration chronique, volontiers matinale<br />

- Absence de dyspnée, notamment à l’effort<br />

Diagnostic<br />

- Le diagnostic se fait <strong>sur</strong> l’interrogatoire. (Tabac + symptômes fonctionnels)<br />

- En effet la radiographie thoracique et <strong>les</strong> épreuves fonctionnel<strong>les</strong> respiratoires (EFR) ne<br />

montrent pas d’anomalie.<br />

Traitement<br />

Il faut stopper l’agression respiratoire pour que <strong>les</strong> symptômes puissent régresser. Arrêt<br />

impératif du tabac chez <strong>les</strong> fumeurs Aide au sevrage tabagique +++<br />

• Bronchite chronique obstructive<br />

A ce stade la bronchite chronique simple s'est aggravée avec majoration des<br />

remaniements bronchiques entraînant l'apparition d’une obstruction bronchique qui débute au<br />

niveau des petites voies aériennes.<br />

Clinique :<br />

- une dyspnée d'effort d’apparition insidieuse<br />

- s'ajoute à la toux avec expectoration chronique, volontiers matinale.<br />

A l'examen, on constate :<br />

- une distension thoracique, en tonneau<br />

- diminution du murmure vésiculaire, parfois des râ<strong>les</strong> bronchiques, ronchus et sibilants<br />

en cas d’exacerbation


- 48 -<br />

Diagnostic<br />

- La radiographie thoracique montre une distension thoracique.<br />

- Les EFR montre un syndrome obstructif net, non ou partiellement réversible après<br />

inhalation de bronchodilatateur.<br />

Evolutions et complications:<br />

- <strong>sur</strong>infections bronchiques,<br />

- insuffisance respiratoire aiguë possible lors de ces infections bronchiques:<br />

Le risque évolutif de la BPCO est représenté par <strong>les</strong> exacerbations pouvant<br />

mettre en jeu le pronostic vital : décompensation de BPCO.<br />

- emphysème<br />

- pneumothorax<br />

2 - Emphysème pulmonaire<br />

Définition: augmentation permanente du volume des espaces aériens situés au-delà des<br />

bronchio<strong>les</strong> termina<strong>les</strong> avec destruction des parois des alvéo<strong>les</strong>.<br />

On définit deux types d’emphysème :<br />

• Emphysème centrolobulaire ou de type B (Blue Bloater ou bleu bouffi)<br />

Il complique le plus souvent une bronchite chronique chez un sujet pléthorique et fumeur.<br />

• Emphysème panlobulaire ou de type A ( pink puffer ou essoufflé rose) (ne fait pas partie<br />

des BPCO)<br />

Plus rare, il correspond à une entité pathologique pulmonaire liée le plus souvent au<br />

déficit en α1- antitrypsine. Cet emphysème prédomine aux bases pulmonaires.<br />

Il se caractérise par l’apparition chez un sujet jeune et maigre, d'une dyspnée, qui va<br />

augmenter progressivement<br />

L'insuffisance respiratoire chronique constitue la complication tardive des BPCO<br />

Définition et mécanisme<br />

______<br />

Asthme<br />

Maladie inflammatoire chronique des bronches, en constante augmentation.<br />

C'est une maladie d'origine multifactorielle <strong>sur</strong>venant chez des sujets prédisposés<br />

génétiquement. Elle est déclenchée ou aggravée par des facteurs environnementaux tels que le<br />

tabac, la pollution, <strong>les</strong> infections vira<strong>les</strong>, <strong>les</strong> pneumoallergènes (acariens, poils de chats).<br />

L'inflammation conduit à une hyperréactivité bronchique responsable de l'obstruction<br />

bronchique. Cette obstruction associe une broncho-constriction, un oedème de la muqueuse<br />

bronchique, et une hypersécrétion de mucus.


- 49 -<br />

Clinique: 2 situations sont possib<strong>les</strong> : l’aigu (crise) ou l’état stable<br />

Signes fonctionnels<br />

La crise d'asthme se manifeste le plus souvent la nuit ou au petit matin par des épisodes<br />

récidivants de:<br />

- Bradypnée expiratoire sifflante +++, suivie d’une expectoration muqueuse peu<br />

abondante, visqueuse (crachats perlés de Laënnec)<br />

- avec toux et oppression thoracique<br />

La crise d'asthme dure en général quelques minutes mais peut durer des heures dans <strong>les</strong><br />

cas <strong>les</strong> plus sévères.<br />

Examen clinique<br />

On perçoit des sifflements au cours de l'expiration prolongée. A l'auscultation, on<br />

retrouve des râ<strong>les</strong> sibilants.<br />

Diagnostic<br />

Il doit être évoqué devant une dyspnée expiratoire sifflante et être étayé par la mise en<br />

évidence objective d'une obstruction bronchique variable et réversible grâce à :<br />

- Me<strong>sur</strong>e du Débit de pointe (DEP) : ≥ 20% de variations après utilisation d’un<br />

bronchodilatateur<br />

- Spirométrie: le VEMS (volume expiratoire maximum par seconde) s’améliore de 15%<br />

par rapport au niveau de base après bronchodilatateur (ne se fait qu’en état stable pour<br />

juger de la sévérité de l’atteinte)<br />

- Le test de provocation bronchique à la métacholine n’est réalisé qu’en cas d’absence<br />

d’obstruction basale. Il permet la recherche d’hyperréactivité bronchique.<br />

- Bilan complémentaire : bilans allergologique, ORL.<br />

Complications :<br />

- Infections pulmonaires<br />

- Pneumothorax ou pneumomédiastin (rare)<br />

- Asthme aigu grave ou état de mal asthmatique<br />

C'est une crise inhabituelle, sévère qui <strong>sur</strong>vient de façon soudaine et grave chez un patient<br />

bien traité ou bien après une détérioration progressive mal évaluée et mal traitée. Elle associe<br />

une tachypnée, tachycardie, cyanose, menaçant le pronostic vital.<br />

Les traitements habituels sont inefficaces. Un transfert médicalisé en service de<br />

réanimation s’impose. Le traitement en urgence associe oxygénothérapie, corticothérapie<br />

injectable, β2- mimétiques par aérosol, assistance ventilatoire.<br />

Traitement<br />

Le traitement de la crise repose <strong>sur</strong> l’administration de β2 stimulant. Le patient doit avoir<br />

en permanence son bronchodilatateur d’action courte <strong>sur</strong> lui.<br />

Le traitement de fond est la prise de Glucocorticoïdes, si l’asthme est persistant<br />

Il faut réduire l'exposition aux facteurs de risque.<br />

L’éducation thérapeutique et le suivi des patients sont primordiaux.


Définition<br />

- 50 -<br />

Dilatation des bronches (n°227)<br />

Les dilatations des bronches (DDB) ou bronchectasies sont définies par une dilatation<br />

anormale et irréversible du calibre bronchique associée à une destruction du parenchyme<br />

pulmonaire adjacent.<br />

Clinique<br />

Les dilatations des bronches sont le plus souvent une maladie acquise :<br />

- localisée : corps étranger, tumeur bénigne, compression glandulaire<br />

- diffuse : infectieuse (coqueluche, SIDA), toxique, fibrose pulmonaire idiopathique<br />

Les signes respiratoires sont au premier plan :<br />

- Toux avec encombrement bronchique permanent<br />

- Expectoration muqueuse (muco-purulente en cas de <strong>sur</strong>infection)<br />

Selon la gravité de l'atteinte il y a :<br />

- une polypnée avec cyanose<br />

- un tirage dans le cas de formes évoluées<br />

- hippocratisme digital<br />

A l'auscultation, on entend de nombreux râ<strong>les</strong> bronchiques, parfois sibilants et ronchus.<br />

Les épreuves fonctionnel<strong>les</strong> respiratoires<br />

- mettent en évidence une insuffisance mixte, à la fois obstructive et restrictive (voir chapitre<br />

Insuffisance Respiratoire Chronique), qui dépend de la sévérité de l’atteinte.<br />

- Dans le sang, le dosage des gaz montre une hypoxie, progressivement accompagnée d’une<br />

hypercapnie.<br />

Les radiographies standard, le scanner, objectivent <strong>les</strong> dilatations des bronches ; cel<strong>les</strong>-ci<br />

sont irrégulières, avec alternance de segments tubuliformes et de dilatations, parfois localisées<br />

ou bilatéra<strong>les</strong>.<br />

Evolution<br />

Elle est fonction de l'importance et de la diffusion de la DDB.<br />

Les <strong>sur</strong>infections bronchiques sont fréquentes nécessitant parfois des traitements<br />

antibiotiques, curatifs.<br />

Traitement<br />

Le traitement médical repose :<br />

- <strong>sur</strong> la kinésithérapie respiratoire pluriquotidienne (ou drainage bronchique),<br />

- une antibiothérapie adaptée à la sensibilité des bactéries en cas de <strong>sur</strong>infections<br />

- le maintien d’un état nutritionnel optimal.<br />

- Bien entendu, le tabac est proscrit.<br />

Des formes localisées peuvent être traitées chirurgicalement (segmentectomie ou lobectomie).


- 51 -<br />

Mucoviscidose<br />

La mucoviscidose est une forme particulièrement redoutable de dilatation des bronches.<br />

C'est une maladie génétique autosomique récessive fréquente due à une anomalie de la protéine<br />

CFTR, altérant, par une imperméabilité au chlore, <strong>les</strong> sécrétions de toutes <strong>les</strong> glandes muqueuses de<br />

l’organisme.<br />

Présentation clinique de la mucoviscidose<br />

Dès <strong>les</strong> premières années de vie, <strong>les</strong> signes respiratoires sont au premier plan :<br />

- Toux avec encombrement bronchique majeur permanent<br />

- Polypnée, cyanose, tirage dans le cas de formes évoluées<br />

- Hippocratisme digital<br />

Le retard staturo-pondéral est quasi constant.<br />

Il peut y avoir des manifestations digestives (iléus méconial, insuffisance pancréatique<br />

externe +++) ou bien des atteintes ORL (polypose nasale, sinusites).<br />

Diagnostic<br />

- Il comprend le dépistage anténatal.<br />

- La radiographie thoracique montre un aspect de dilatation des bronches.<br />

- Les épreuves fonctionnel<strong>les</strong> respiratoires se caractérisent par l’existence d’un trouble<br />

ventilatoire mixte (obstructif et restrictif).<br />

- Les gaz du sang témoignent d’une hypoxie et sont progressivement accompagnés<br />

d’hypercapnie.<br />

- L’examen bactériologique des expectorations permet de trouver des <strong>sur</strong>infections par<br />

Haemophilus et Staphylococcus aureus à un stade précoce et, à un stade plus évolué le<br />

bacille pyocyanique.<br />

- Le test à la sueur montre une concentration en chlore > 60mEq/L chez l’enfant.<br />

L’évolution spontanée se fait par poussée vers l’insuffisance respiratoire chronique.<br />

Les complications peuvent être : un pneumothorax (+++), une hémoptysie ou la greffe d'une<br />

aspergillose (mycose) broncho-pulmonaire.<br />

Traitement<br />

Le traitement de la maladie est symptomatique et repose<br />

- <strong>sur</strong> la kinésithérapie respiratoire pluriquotidienne,<br />

- une antibiothérapie adaptée à la sensibilité des bactéries des <strong>sur</strong>infections<br />

- le maintien d’un état nutritionnel optimal.<br />

La greffe cœur-poumons est la seule possibilité de guérison.


Définition et mécanismes<br />

- 52 -<br />

Epanchement pleural (n°312)<br />

Un épanchement pleural est la présence anormale de liquide dans la cavité pleurale (espace<br />

virtuel entre <strong>les</strong> deux feuillets de la plèvre).<br />

Les principaux mécanismes possib<strong>les</strong> sont :<br />

- une agression de la plèvre: inflammation, infection, traumatisme, cancer,<br />

- au niveau des capillaires pulmonaires un déséquilibre des pressions hydrostatique et<br />

oncotique : insuffisance cardiaque, insuffisance rénale, hypoprotidémie<br />

Clinique: cas d'un épanchement moyen de la grande cavité pleurale<br />

Signes fonctionnels<br />

- le début est souvent marqué par une douleur basithoracique, augmentée à l’inspiration<br />

- une polypnée superficielle, en cas d’épanchement important<br />

- une toux sèche aux changements de position<br />

La présence de signes généraux (asthénie, fièvre) est liée à la cause: par exemple en cas de<br />

pleurésie purulente sueurs, fièvre, amaigrissement.<br />

Examen clinique<br />

Le syndrome d'épanchement liquidien typique associé:<br />

- à la percussion du patient en position assise on constate une matité, déclive<br />

- l'abolition de la transmission des vibrations voca<strong>les</strong> (la main du médecin placée <strong>sur</strong> le<br />

thorax de patient ne perçoit pas de vibrations lorsqu'on demande au patient de prononcer 33<br />

– 33 – 33)<br />

- A l'auscultation : abolition du murmure vésiculaire, et éventuellement perception d'un<br />

souffle pleurétique expiratoire<br />

Au début, avant la constitution de l'épanchement, on peut percevoir à l'auscultation<br />

un "frottement pleural", bruit râpeux entendu à l'inspiration et à l'expiration.<br />

Diagnostic<br />

Souvent évoqué par l'examen clinique, il est confirmé par :<br />

- la radiographie du thorax qui évalue l’importance de l’épanchement<br />

- de moyenne importance, il se<br />

présente comme une opacité dense<br />

et homogène à la base à limite<br />

supérieure concave en haut et en<br />

dedans (ligne de Damoiseau).<br />

Sur la radio ci-contre le<br />

poumon gauche est normal. A droite il<br />

y a un épanchement pleural.<br />

- un épanchement de faible importance<br />

comble simplement le cul de sac<br />

pleural costo-diaphragmatique<br />

- dans un épanchement abondant l'opacité occupe tout le poumon (image de poumon<br />

"blanc" unilatéral). La déviation du médiastin du côté opposé à l'épanchement est un signe<br />

de gravité.


- 53 -<br />

- une ponction pleurale exploratrice permet d'analyser le liquide, d'abord son aspect<br />

macroscopique, ensuite ses caractères biochimique, cytologique, bactériologique.<br />

Traitement<br />

La composition du liquide permet de connaître le mécanisme de l'épanchement :<br />

• liquide riche en protide: pleurésie exsudative de type inflammatoire, témoin d’une<br />

agression de la plèvre<br />

• liquide pauvre en protide: pleurésie transsudative de type mécanique (cas de certaines<br />

cirrhoses, certaines insuffisances réna<strong>les</strong>), insuffisance cardiaque (épanchement souvent<br />

bilatéral)<br />

• liquide purulent de la pleurésie purulente,.dans lequel on identifie la bactérie en cause<br />

• présence de cellu<strong>les</strong> cancéreuses en cas de pleurésie cancéreuse (cancer de la plèvre ou<br />

pleurésie par métastases).<br />

• hémothorax: présence de sang en cas de traumatisme (ex : fracture de côte) ou de cancer<br />

• Chylothorax: pleurésie "lactescente", contenant des graisses, à la suite d'un obstacle ou<br />

de lésion du canal thoracique lymphatique.<br />

Traitement symptomatique:<br />

Lorsqu'il entraîne une gêne respiratoire tout épanchement pleural peut être évacué,<br />

totalement ou partiellement, par ponction.<br />

Le traitement de fond dépend de la cause de l'épanchement.<br />

Définition et mécanismes<br />

Pneumothorax (n°276)<br />

Un pneumothorax est la présence anormale d'air dans la cavité pleurale.<br />

Mécanismes<br />

Pneumothorax spontané: Il est dû à la rupture d'une bulle pulmonaire affleurant la plèvre<br />

viscérale qui fait communiquer la cavité pleurale et <strong>les</strong> voies respiratoires : la pression de la<br />

cavité pleurale de négative devient positive, ce qui provoque la rétraction du poumon.<br />

Autres pneumothorax:<br />

- P. secondaire à une pathologie pulmonaire: asthme, emphysème, abcès (dans ce<br />

dernier cas il s'agit d'un pyo-pneumothorax) ;<br />

- P. traumatique dû à l'effraction de la plèvre lors d'une fracture de côte, d'une plaie<br />

transfixiante thoracique par balle ou arme blanche ;<br />

- P. iatrogène, accidentelle, lors d'une ponction pleurale ou de la pose d'une voie<br />

veineuse dans la veine sous-clavière.<br />

Le pneumothorax spontané ou idiopathique<br />

Dans la forme typique le pneumothorax spontané <strong>sur</strong>vient brutalement chez un sujet<br />

jeune ("pneumothorax du conscrit").<br />

• Signes fonctionnels<br />

- Douleur thoracique (+++) : de <strong>sur</strong>venue brutale<br />

en coup de poignard ou "point de côté"<br />

inhibant l'inspiration profonde


- 54 -<br />

- Polypnée d'intensité très variable selon l'importance du pneumothorax<br />

- Toux sèche, irritative<br />

• Absence de fièvre<br />

• Examen clinique<br />

Syndrome d'épanchement gazeux: du côté où il y a le pneumothorax l'examen relève<br />

- à l'Inspection une diminution de l'ampliation thoracique homolatérale<br />

- à la percussion : tympanisme (sonorité de la cavité thoracique)<br />

- à la palpation : abolition des vibrations voca<strong>les</strong><br />

- à l'auscultation : abolition du murmure vésiculaire<br />

Dans <strong>les</strong> formes frustes ces signes ne sont pas perceptib<strong>les</strong>.<br />

• Diagnostic<br />

Selon l'importance du pneumothorax le diagnostic est fait par l'examen clinique ou<br />

simplement évoqué.<br />

Il est confirmé par :<br />

- une radiographie thoracique du<br />

patient debout, en inspiration de<br />

face: elle montre une hyperclarté<br />

entre la paroi et le parenchyme<br />

pulmonaire, délimitée par une<br />

ligne bordante pleurale.<br />

Sur le cliché ci-contre le<br />

poumon gauche est normal. A droite<br />

le poumon est ratatiné contre le hile et<br />

toute la partie périphérique de<br />

l'hémithorax droit ne présente plus de<br />

parenchyme pulmonaire.<br />

- en cas de doute <strong>sur</strong> un épanchement gazeux de faible abondance, une radiographie en<br />

expiration forcée peut être demandée afin de mieux visualiser le pneumothorax.<br />

• Traitement<br />

Si le pneumothorax est peu important et bien toléré : repos et <strong>sur</strong>veillance.<br />

En cas de mauvaise tolérance, on réalise une exsufflation urgente à l'aiguille Le<br />

traitement repose <strong>sur</strong> le drainage (petit tuyau que l’on place dans la cavité pleurale afin<br />

d’évacuer l’air).<br />

• Evolution<br />

Le risque de récidive homolatérale est de 30%.<br />

Pour diminuer ce risque, il faut arrêter de fumer, éviter <strong>les</strong> efforts à glotte fermée tels que<br />

la plongée, souffler dans des instruments à vent. Pendant le mois qui suit, éviter de prendre<br />

l’avion.<br />

A partir de la 3ème (ou 2 ème ) récidive homolatérale ou bien de la 1 ère récidive<br />

controlatérale, la symphyse pleurale chirurgicale est indiquée.


Définition<br />

- 55 -<br />

Insuffisance respiratoire chronique (IRC)<br />

Incapacité du système respiratoire à as<strong>sur</strong>er normalement l’oxygénation du sang artériel.<br />

La conséquence est à l’état stable, une PaO2 < 60mmHg.<br />

Causes et mécanismes<br />

Clinique<br />

- IRC obstructive, l'obstruction étant au niveau des bronches: BPCO le plus souvent,<br />

asthme à dyspnée continu, dilatation des bronches, mucoviscidose.<br />

- IRC restrictive, par diminution des échanges alvéolo-capillaires<br />

- par altération diffuse du parenchyme pulmonaire:<br />

- fibrose pulmonaire primitive, ou secondaire à l'inhalation de substances toxiques<br />

tel<strong>les</strong> la silice (silicose), l'amiante (asbestose) – fibrose secondaire à l'amiante)<br />

- hypertension artérielle pulmonaire (HTAP)<br />

- une diminution du parenchyme pulmonaire: autrefois tuberculose étendue, séquelle<br />

de chirurgie thoracique (après pneumonectomie)<br />

- diminution de la mécanique ventilatoire<br />

- par atteinte pariétale ou pleurale (séquelle de pleurésie, déformation thoracique),<br />

- atteinte de la commande respiratoire du fait d'une lésion neurologique centrale,<br />

- par maladie musculaire<br />

Signe fonctionnel<br />

- Dyspnée : <strong>sur</strong>venant pour des efforts de plus en plus faible, limitant <strong>les</strong> activités de la vie<br />

quotidienne et évoluant vers la dyspnée de repos<br />

- à cette dyspnée s'ajoutent <strong>les</strong> signes fonctionnels propres à l'affection en cause<br />

Examen clinique<br />

- Hippocratisme digital<br />

- Cyanose si hypoxémie majeure<br />

- Utilisation des musc<strong>les</strong> respiratoires accessoires<br />

Examens complémentaires<br />

La cause de l'IRC peut être mise en évidence par <strong>les</strong> radiographies, clichés standards et<br />

scanner.<br />

Traitement<br />

Pour quantifier l'IRC, on réalise:<br />

- <strong>les</strong> dosages dans le sang de l'oxygène et du gaz carbonique<br />

- <strong>les</strong> épreuves fonctionnel<strong>les</strong> respiratoires qui me<strong>sur</strong>ent divers paramètres lors de<br />

mouvements d'inspiration et d'expiration.<br />

Le traitement de l'IRC dépend de sa cause.<br />

L’arrêt du tabac est impératif.


- 56 -<br />

Tumeurs du poumon primitives et secondaires<br />

Le cancer bronchique primitif est fréquent et de mauvais pronostic (27 000 décès par an en<br />

France). Le tabac est de loin le facteur de risque essentiel. L’amiante est le principal facteur de risque<br />

professionnel.<br />

Les cancers secondaires (métastases pulmonaires) sont eux aussi fréquents et leur pronostic est<br />

<strong>sur</strong>tout lié à celui de la tumeur primitive.<br />

1 – Cancer primitif<br />

• Clinique<br />

- Des signes respiratoires attirent <strong>les</strong> premiers l'attention:<br />

- Apparition d’une toux (+++) ou modification d’une toux ancienne (grasse devenant<br />

sèche)<br />

- Hémoptysie de faible abondance<br />

- Dyspnée ou douleur thoracique<br />

- Un cancer bronchique peut être découvert lors du bilan d’un épisode aigu de<br />

pneumopathie infectieuse ou d’embolie pulmonaire.<br />

- Tout symptôme respiratoire récent chez un fumeur (notamment après 40 ans) doit faire<br />

réaliser un bilan à la recherche d’un cancer.<br />

- Les signes généraux sont de <strong>sur</strong>venue tardive :<br />

- Altération de l’état général avec amaigrissement, anorexie, asthénie<br />

- Fièvre<br />

• Diagnostic<br />

Le diagnostic est souvent tardif devant l’absence de signes spécifiques.<br />

Le bilan permet de:<br />

• caractériser la tumeur par :<br />

- la Radiographie de thorax: elle est anormale dans 95% des cas, montrant une opacité ;<br />

mais un cliché normal n’élimine pas le diagnostic.<br />

- le TDM thoracique réalise le bilan d’extension locorégional (adénopathies<br />

médiastina<strong>les</strong>)<br />

• confirmer le diagnostic par l’anatomopathologie: Fibroscopie bronchique avec biopsie<br />

bronchique mais si elle est normale, on n’élimine pas le diagnostic.<br />

• définir le stade du cancer par bilan d’extension qui comprend TDM abdominale<br />

(recherche de métastases hépatiques, <strong>sur</strong>rénaliennes), éventuellement en cas de signes<br />

d'appel un scanner cérébrale, Scintigraphie osseuse, et actuellement TEP dans le cadre d’un<br />

bilan d’opérabilité<br />

• Traitement<br />

Le choix de la stratégie thérapeutique dépend du type histologique, du stade de la maladie et de<br />

l’état clinique du patient.<br />

Les moyens thérapeutiques sont :<br />

- la chirurgie d’exérèse lorsque le cancer est extirpable<br />

- la chimiothérapie: si la tumeur n'est pas opérable<br />

- la radiothérapie externe.


• Evolution<br />

- 57 -<br />

- L'évolution est favorable en cas de petite tumeur opérée tôt.<br />

- L'évolution est le plus souvent défavorable avec :<br />

- des signes liées à l’extension locorégionale: épanchement pleural, compression<br />

médiastinale (dysphonie, syndrome cave supérieur, dysphagie), adénopathie sus<br />

claviculaire.<br />

- des manifestations liées à l’extension à distance: métastases hépatiques<br />

(hépatomégalie), osseuses (douleur), cérébra<strong>les</strong> (hypertension intra-crânienne,<br />

convulsions), <strong>sur</strong>rénaliennes.<br />

- Syndrome paranéoplasique: hippocratisme digital, gynécomastie, troub<strong>les</strong> du<br />

comportement liés à l’hypercalcémie.<br />

2 - Tumeurs du poumon secondaires<br />

El<strong>les</strong> correspondent le plus souvent à des métastases d’un cancer extrathoracique.<br />

Les cancers primitifs <strong>les</strong> plus souvent retrouvés sont <strong>les</strong> cancers du sein, de l'estomac, du colon<br />

et du rectum, du rein, des testicu<strong>les</strong>, de la thyroïde, osseux primitifs, mélanome.<br />

Définition<br />

Clinique<br />

Sur le plan clinique, <strong>les</strong> métastases sont le plus souvent asymptomatiques et découvertes lors<br />

de bilans de suivis systématiques.<br />

Le diagnostic se fait <strong>sur</strong> des anomalies radiologiques caractéristiques (en "lâcher de ballons").<br />

Le traitement : une métastase isolée, en l'absence de récidive locale du cancer primitif, peut<br />

être enlevée chirurgicalement.<br />

Si le cancer primitif est présent, ou récidive, le pronostic de la métastase pulmonaire (ou<br />

des métastases) est celui du cancer primitif.<br />

--------<br />

Pneumopathie interstitielle diffuse (PID)<br />

Infiltration diffuse de tissu conjonctif pulmonaire par des cellu<strong>les</strong> inflammatoires et/ou de<br />

la fibrose.<br />

On en dénombre environ… 130 causes.<br />

Certaines sont primitives:<br />

- Avant 40 ans, la cause la plus fréquente est la sarcoïdose ou maladie de Besnier<br />

Boeck Schaumann (BBS).<br />

- Après 40 ans, c’est la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI).<br />

D'autres sont associées à des <strong>maladies</strong> généra<strong>les</strong> du tissu conjonctif (connectivites),<br />

secondaires, ou iatrogènes, complications de certains médicaments, de traitement de cancers<br />

(œsophage, sein) par des rayons.<br />

Les PID peuvent être découvertes devant des symptômes respiratoires sans spécificité:<br />

- dyspnée d’effort puis de repos<br />

- toux fréquente, peu productive<br />

- Râ<strong>les</strong> crépitants en cas de fibrose<br />

- un Hippocratisme digital, fréquent en cas de fibrose


Possible anorexie, amaigrissement<br />

- 58 -<br />

Des signes extra respiratoires associées (cutanés, articulaires, neurologiques,<br />

ganglionnaires)<br />

En pratique, il s’agit souvent de la découverte d’anomalies radiologiques interstitiel<strong>les</strong> ±<br />

alvéolaires à l'occasion d'un cliché fait à titre systématique.<br />

A l’interrogatoire, le statut tabagique est très souvent retrouvé.<br />

Les autres facteurs sont des antécédents de néoplasies, de radiothérapies, de séropositivité pour<br />

le VIH, la prise de médicaments, toxicomanie, exposition professionnelle (déjections d’oiseaux,<br />

vapeurs toxiques).<br />

Enfin, <strong>les</strong> PID peuvent s’intégrer dans le cadre de <strong>maladies</strong> plus généra<strong>les</strong> (systémiques,<br />

vascularites).<br />

Diagnostic<br />

- La radiographie thoracique retrouve un syndrome interstitiel avec des opacités en "verre<br />

dépoli", micro-nodulaires, linéaires septa<strong>les</strong> et réticulaires, voire des images kystiques sous<br />

pleurale en rayon de miel à un stade tardif. Elle précise la topographie des lésions.<br />

- Les épreuves fonctionnel<strong>les</strong> respiratoires retrouvent un syndrome restrictif avec baisse<br />

harmonieuse des divers paramètres explorés par spirométrie.<br />

- Les gaz du sang montrent une désaturation à l’effort, une correction complète sous oxygène.<br />

- L'examen anatomo-pahologique du produit de lavage broncho-alvéolaire et <strong>les</strong> biopsies<br />

dista<strong>les</strong> oriente le diagnostic étiologique. La présence d’alvéolite est fréquente.<br />

- La TDM thoracique est l’examen de référence et permet d’orienter le diagnostic.<br />

Traitement<br />

Le traitement étiologique est parfois possible. Il repose <strong>sur</strong> l’éviction d’un agent<br />

favorisant éventuel.<br />

Le traitement sympromatique repose <strong>sur</strong><br />

- l’administration d’une corticothérapie à fortes doses<br />

- associées aux immunosuppresseurs si la maladie est très active.<br />

- l’oxygénothérapie, la kinésithérapie, un apport calorique suffisant, éventuellement<br />

une antibiothérapie en cas de <strong>sur</strong>infection.<br />

Le risque évolutif est l’insuffisance respiratoire chronique, avec coeur pulmonaire<br />

chronique (HTAP).<br />

L’évolutivité, progressive dans la plupart des cas, dépend de la maladie causale.


- 59 -<br />

<strong>Notions</strong> <strong>cliniques</strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> <strong>maladies</strong> de l'Appareil digestif<br />

Maladie de l'œsophage<br />

Reflux gastro-oesophagien (RGO)..................................................... 60<br />

Cancers de l'œsophage........................................................................ 61<br />

Oesophagites caustiques..................................................................... 61<br />

Achalasie et Spasmes de l'œsophage.................................................. 62<br />

Diverticu<strong>les</strong> ........................................................................................ 62<br />

Maladies de l'estomac<br />

Ulcères gastriques et duodénaux ........................................................ 63<br />

Gastrites .............................................................................................. 64<br />

Cancers ............................................................................................... 64<br />

Hernies hiata<strong>les</strong>................................................................................... 65<br />

Maladies intestina<strong>les</strong><br />

Troub<strong>les</strong> fonctionnels intestinaux....................................................... 66<br />

Cancers du côlon et du rectum ........................................................... 67<br />

Polypes intestinaux............................................................................. 69<br />

Diverticu<strong>les</strong> coliques .......................................................................... 70<br />

Recto-colite hémorragique ................................................................. 70<br />

Maladies des voies biliaires<br />

Lithiase - Cancers ............................................................................... 73<br />

Maladie du pancréas<br />

Pancréatites aigues.............................................................................. 74<br />

Pancréatite chronique calcifiante........................................................ 76<br />

Cancers du pancréas ........................................................................... 77<br />

Maladies du foie<br />

Hépatites vira<strong>les</strong> - Hépatite phalloïdienne.......................................... 78<br />

Hépatites ............................................................................................. 79<br />

Cirrhoses – Hémochromatose............................................................. 80<br />

Cancers ............................................................................................... 81<br />

Abcès du foie ...................................................................................... 81<br />

Foie "cardiaque" ................................................................................. 81<br />

Parasitoses du foie: kyste hydatique, échinococcose, bilharziose...... 82


• Reflux gastro-oesophagien (RGO)<br />

C'est une affection très fréquente.<br />

- 60 -<br />

Maladies de l'œsophage<br />

Définition : reflux de liquide gastrique, de bile, ou des aliments de l'estomac dans l'œsophage.<br />

Mécanismes<br />

Le sphincter inférieur de l'œsophage (SIO) s'ouvre lors de la progression du bol<br />

alimentaire. Fermé en dehors de la déglutition (ou passage des aliments) il présente seulement<br />

quelques relaxations transitoires.<br />

Le RGO est dû à une augmentation des relaxations transitoires. Ce RGO peut être associé<br />

à un élargissement de l'orifice hiatal du diaphragme, une distension des ligaments amarrant la<br />

grosse tubérosité gastrique au diaphragme, permettent l'ascension du cardia dans le thorax<br />

(hernie hiatale par glissement).<br />

Signes <strong>cliniques</strong><br />

- une sensation de brûlure venant de l'estomac et remontant dans l'œsophage, appelée<br />

pyrosis, perçue en arrière du sternum, .<br />

- Si le reflux contient de la bile c'est un goût amer qui est perçu dans la bouche.<br />

- Régurgitations quand le reflux de liquide gastrique ou d'aliments ne s'accompagne pas de<br />

douleur<br />

- L'inhalation dans <strong>les</strong> bronches du contenu du reflux peut entraîner des troub<strong>les</strong> respiratoires<br />

(l'acidité du liquide gastrique détruit <strong>les</strong> alvéo<strong>les</strong>). Au minimum il s'agit d'une toux et de<br />

sensation de picotements thoraciques, au maximum c'est l'asphyxie.<br />

- D'autres signes, brûlures pharyngées, enrouement (irritation laryngée) ou toux (irritation<br />

bronchique) peuvent être associés au pyrosis. Ils sont révélateurs du RGO en l'absence de<br />

pyrosis ou de régurgitations.<br />

Le reflux peut entraîner une œsophagite (inflammation de l'oesophage), parfois un<br />

ulcère de l'œsophage ; l'oesophagite peut aboutir à une sténose peptique (réaction fibreuse<br />

circulaire qui réduit la lumière de l'œsophage), ce qui entraîne une dysphagie (gène à la<br />

déglutition).<br />

A long terme un cancer peut se développer <strong>sur</strong> un œsophage atteint d'oesophagite.<br />

Diagnostic<br />

Il est clinique lorsqu'il y a un pyrosis ou des régurgitations.<br />

- La pH-métrie (enregistrement du pH de l'œsophage) est nécessaire quand on<br />

évoque un R.G.O. pour expliquer une toux, une irritation pharyngée ou laryngée.<br />

- La fibroscopie est nécessaire pour mettre en évidence une œsophagite.<br />

Traitement<br />

- Le traitement médical repose <strong>sur</strong>tout <strong>sur</strong> <strong>les</strong> anti-sécrétoires qui diminuent la<br />

sécrétion d'acidité dans l'estomac 3 types de médicaments :<br />

- Le traitement chirurgical consiste à renforcer la tonicité du bas oesophage en<br />

le manchonnant avec la grosse tubérosité gastrique.


• Cancers de l'œsophage<br />

- 61 -<br />

On distingue :<br />

- le cancer épidermoïde dû à l'alcool et au tabac<br />

- l'adénocarcinome, cancer glandulaire compliquant une oesophagite peptique (voir RGO).<br />

Signes <strong>cliniques</strong><br />

Une dysphagie révèle le cancer.<br />

- Au début intermittente, elle <strong>sur</strong>vient lors de la déglutition de grosses bouchées<br />

ou d'aliments diffici<strong>les</strong> à mastiquer (viande) ;<br />

- puis elle devient permanente, d'abord pour <strong>les</strong> solides, ensuite pour <strong>les</strong> liquides<br />

lorsque la sténose de l'œsophage réduit beaucoup le passage. La dysphagie est<br />

parfois douloureuse.<br />

- La dysphagie peut être associée à des régurgitations (aliments en stase dans l'œsophage).<br />

Hémorragie, toux, douleurs thoraciques sont des signes d'extension du cancer.<br />

Diagnostic: la fibroscopie<br />

- visualise la tumeur,<br />

- en apprécie <strong>les</strong> caractères (bourgeonnante, ulcérée ou infiltrante),<br />

- en situe le niveau dans l'oesophage (tiers supérieur, moyen ou inférieur),<br />

- en me<strong>sur</strong>e l'étendue en hauteur.<br />

Traitement<br />

Le cancer est enlevé par chirurgie chaque fois que cela est possible. La radiothérapie et la<br />

chimiothérapie sont utilisées pour <strong>les</strong> tumeurs inopérab<strong>les</strong> ou en complément de la chirurgie.<br />

Bilan pré-thérapeutique: il est nécessaire pour décider du traitement le plus approprié<br />

- bilan d'extension<br />

- locale : fibroscopie et écho-endoscopie (en cas de petite tumeur)<br />

- régionale : scanner thoracique, fibroscopie bronchique,<br />

- à distance : scanner thoracique et abdominal à la recherche de métastases hépatiques<br />

ou pulmonaires.<br />

- bilan du terrain: il faut apprécier la robustesse du patient et recherche <strong>les</strong> autres<br />

affections qu'il peut avoir.<br />

Evolution<br />

L'évolution dépend de l'extension, du terrain, du traitement possible. Quelques cancers de<br />

l'œsophage guérissent. Beaucoup récidivent après chirurgie ou après une amélioration sous<br />

radio-chimiothérapie.<br />

L'évolution se fait par extension<br />

- locale (sténose complète de l'œsophage),<br />

- régionale (envahissement bronchique, pleurésie),<br />

- métastatique (foie, poumons, cerveau).<br />

------<br />

• Oesophagites caustiques<br />

L'ingestion accidentelle ou volontaire (tentative de suicide) de produits caustiques<br />

entraîne une oesophagite aigue responsable de douleurs et de dysphagie. La gravité immédiate<br />

est fonction du produit ingéré, allant d'une légère oesophagite passagère à une nécrose de<br />

l'œsophage ; dans ces formes sévères, en cas de guérison il se développe une fibrose secondaire<br />

responsable de sténose.


• Achalasie<br />

- 62 -<br />

Définition et mécanisme<br />

L'achalasie est due à une diminution des ondes propulsives du corps de l'œsophage et d'un<br />

défaut de relaxation du sphincter inférieur de l'œsophage (SIO) à l'arrivée du bol alimentaire.<br />

Signes <strong>cliniques</strong><br />

La dysphagie, occasionnelle ou régulière, a parfois la particularité de prédominer pour <strong>les</strong><br />

liquides. Le patient ressent que <strong>les</strong> aliments restent bloqués dans son œsophage.<br />

Diagnostic<br />

- Il est facile à évoquer chez une personne entre vingt et quarante ans (en<br />

l'absence d'alcoolisme patent et de signes de RGO).<br />

Examens complémentaires<br />

- la fibroscopie montre l'absence de cancer, d'oesophagite, et éventuellement une stase<br />

alimentaire dans l'œsophage et une gêne au passage du cardia,<br />

- manométrie œsophagienne: défaut de relaxation du S.I.O. et la diminution des ondes<br />

propulsives de l'œsophage.<br />

Traitement<br />

Trois types de traitement ont fait leurs preuves :<br />

- des médicaments qui relâchent le SIO (inhibiteurs calciques et dérivés nitrés),<br />

- <strong>les</strong> dilatations mécaniques du SIO (dilatations avec des ballonnets),<br />

- la chirurgie: l'intervention consiste à sectionner l'anneau musculaire du SIO.<br />

• Spasmes de l'œsophage<br />

Ils sont dus à des contractions de la musculeuse œsophagienne primitives, ou secondaires<br />

à un RGO.<br />

Signes <strong>cliniques</strong><br />

Isolément ou en association on observe:<br />

- une dysphagie (cas du spasme de sphincter supérieur de l'œsophage)<br />

- des douleurs thoraciques constrictives (spasmes du corps de l'œsophage), dont certaines<br />

ressemblent aux douleurs d'ischémie cardiaque (on parle de douleurs pseudoangineuses).<br />

Diagnostic: repose <strong>sur</strong> la manométrie œsophagienne.<br />

Traitement : Inhibiteurs calciques et <strong>les</strong> dérivés nitrés. Si l'origine des spasmes est un RGO le<br />

traitement approprié est celui du RGO.<br />

• Diverticu<strong>les</strong> de l'œsophage<br />

Seul le diverticule cervical de l'œsophage (diverticule de Zenker) a une expression<br />

clinique. C'est un diverticule de pulsion qui se développe au niveau de l'œsophage cervical, au<br />

dessus du sphincter supérieur de l'œsophage, lorsque celui ne se relaxe pas à la déglutition.<br />

Les diverticu<strong>les</strong> de l'œsophage thoracique sont plutôt des diverticu<strong>les</strong> de traction, la paroi<br />

de l'œsophage ayant contracté des adhérences avec des adénopathies inflammatoires. Ils n'ont<br />

aucune conséquence.


- 63 -<br />

Maladies de l'estomac<br />

• Ulcères gastriques et ulcères duodénaux<br />

Définition et mécanismes<br />

"Perte de substance" ronde ou irrégulière de la paroi gastrique ou duodénale intéressant la<br />

muqueuse, la sous muqueuse et la musculeuse (et séreuse en cas de perforation). 90 % des<br />

ulcères siègent au niveau du bulbe duodénal.<br />

La plupart sont secondaires à une gastrite chronique due à une infection par Helicobacter<br />

pylori. La paroi gastrique se défend mal contre sa propre sécrétion acide.<br />

Clinique<br />

La prise d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) est la deuxième cause d'ulcère.<br />

La douleur gastrique, symptôme le plus fréquent est<br />

- une sensation de crampe ou de brûlure épigastrique:<br />

- quotidienne,<br />

- post-prandiale tardive, <strong>sur</strong>venant en fin de matinée, en cours d'après-midi ou la nuit.<br />

- calmée par la prise d'aliments ou de médicaments qui élèvent le pH gastrique.<br />

Avant qu'on sache guérir la maladie ulcéreuse (par une association d'antisécrétoires et<br />

d'antibiotique éradiquant la bactérie), la douleur était périodique: <strong>les</strong> patients souffraient tous<br />

<strong>les</strong> jours aux mêmes heures pendant de 2 à 4 semaines, puis tout rentrait dans l'ordre, et<br />

quelques mois plus tard <strong>sur</strong>venait une nouvelle période douloureuse.<br />

Diagnostic<br />

D'autres manifestations peuvent être observées :<br />

- hémorragie digestive :<br />

- grave si l'ulcère atteint un gros vaisseau de la paroi,<br />

- peu importante si le saignement vient de la muqueuse péri-ulcéreuse,<br />

- perforation si l'ulcère franchit la couche musculaire et la séreuse<br />

- sténose, responsab<strong>les</strong> de vomissements, dans des ulcères du pylore ou du bulbe.<br />

La fibroscopie montre l'ulcère, en précise <strong>les</strong> caractères (diamètre, profondeur, siège) et<br />

permet de faire des biopsies:<br />

- de l'ulcère en cas d'ulcère gastrique (car un cancer gastrique peut avoir <strong>les</strong> mêmes<br />

caractères endoscopiques qu'un ulcère, alors que c'est inutile pour l'ulcère du bulbe qui ne<br />

donne jamais de cancer) ;<br />

- de la muqueuse gastrique pour un bilan de la gastrite et la recherche d'Helicobacter pylori.<br />

Le traitement médical associe :<br />

- des médicaments antisécrétoires : anti-H2 qui bloquent <strong>les</strong> récepteurs H2 au pôle basal<br />

des cellu<strong>les</strong> sécrétant l'acidité, ou inhibiteurs de la pompe à protons(IPP) qui bloquent<br />

l'excrétion des ions H au pôle apical,<br />

- des antibiotiques contre Helicobacter pylori.<br />

Le traitement chirurgical est parfois nécessaire en cas de complications ; il va de la simple<br />

suture d'ulcère à des interventions ayant pour objectifs :<br />

- d'enlever l'ulcère,<br />

- d'agir <strong>sur</strong> <strong>les</strong> mécanismes anatomo-physiologiques de la sécrétion acide :<br />

- section des filets nerveux du fundus gastrique (vagotomie supra-sélective),<br />

- gastrectomie des deux tiers enlevant l'antre et une portion du fundus (ce qui<br />

réduit la masse des glandes contenant <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> bordantes et principa<strong>les</strong>).<br />

_____


• Gastrites<br />

- 64 -<br />

• Gastrites aiguës<br />

Dans <strong>les</strong> gastrites aiguës la muqueuse peut être simplement congestive, apparaissant très<br />

rouge à la fibroscopie. Dans d'autres cas elle présente des pertes de substances superficiel<strong>les</strong><br />

portant <strong>sur</strong> la muqueuse (érosions) ou atteignant la sous muqueuse (ulcérations).<br />

Causes de gastrite aiguë<br />

- intoxication alcoolique aiguë,<br />

- AINS<br />

- antibiotiques<br />

Signes <strong>cliniques</strong><br />

Douleurs <strong>sur</strong>venant lors de la prise d'aliments mais aussi en dehors des repas.<br />

Parfois hémorragies.<br />

Diagnostic : Seule l'endoscopie permet un diagnostic précis de gastrite<br />

.<br />

• Gastrite chronique<br />

Elle est définie par la diminution, voire la disparition (atrophie gastrique) des glandes<br />

gastriques à l'origine des sécrétions acide et peptique, et la présence d'une inflammation<br />

(œdème, lymphocytes et monocytes).<br />

Elle est fréquente et n'entraîne aucun symptôme.<br />

Des cancers peuvent <strong>sur</strong>venir <strong>sur</strong> ces muqueuses avec gastrite chronique.<br />

Le diagnostic est fait <strong>sur</strong> <strong>les</strong> biopsies gastriques effectuées au cours d'une fibroscopie.<br />

• Cancers gastriques<br />

______<br />

La majorité des cancers gastriques sont développés à partir des glandes de la muqueuse (d'où <strong>les</strong><br />

noms de cancers glandulaires ou d'adéno-carcinomes).<br />

Signes <strong>cliniques</strong><br />

Les circonstances de découverte sont variées ; on observe isolées ou associées<br />

- des douleurs, soit post-prandia<strong>les</strong> tardives évoquant un ulcère, soit en cours de repas,<br />

- une sensation inhabituelle de lourdeur épigastrique post-prandiale avec inconfort,<br />

- une anorexie,<br />

- une hémorragie digestive, ou une anémie mais sans hémorragie patente,<br />

- une phlébite.<br />

- une dysphagie révèle <strong>les</strong> cancers du cardia,<br />

- <strong>les</strong> vomissements révèlent des cancers antraux ou pyloriques sténosants.<br />

L'examen clinique montre tout au plus une sensibilité du creux épigastrique. Découvrir à<br />

la palpation une tumeur épigastrique ou un gros foie avec des métastases est exceptionnel au<br />

moment du diagnostic.<br />

Diagnostic<br />

La fibroscopie montre la tumeur et permet d'en apprécier <strong>les</strong> caractères (bourgeonnante,<br />

ulcérée ou infiltrante), le volume, le siège au niveau de l'estomac.


Traitement<br />

- 65 -<br />

Le cancer est enlevé chirurgicalement chaque fois que cela est possible.<br />

La radiothérapie et la chimiothérapie sont utilisées pour <strong>les</strong> tumeurs inopérab<strong>les</strong> ou en<br />

complément de la chirurgie.<br />

Bilan pré-thérapeutique<br />

Evolution<br />

Pour décider du traitement le plus approprié il est nécessaire :<br />

- de faire un bilan d'extension<br />

- locale : fibroscopie et écho-endoscopie (en cas de petite tumeur)<br />

- régionale : scanner thoracique,<br />

- à distance : scanner thoracique et abdominal à la recherche de métastases<br />

hépatiques ou pulmonaires.<br />

- bilan du terrain: il faut apprécier la robustesse du patient et recherche <strong>les</strong> autres<br />

affections qu'il peut avoir.<br />

L'évolution dépend de l'extension du cancer, du terrain, du traitement effectué.<br />

Un tiers des cancers gastriques guérissent.<br />

D'autres récidivent après chirurgie ou amélioration sous radio-chimiothérapie. L'évolution<br />

se fait par extension locale (sténose complète, hémorragie), régionale (envahissement hépatique,<br />

péritonéal), métastatique (foie, poumons, cerveau).<br />

• Les hernies hiata<strong>les</strong><br />

On distingue :<br />

____<br />

La hernie hiatale par glissement<br />

Il s'agit de la remontée du cardia anatomique de l'abdomen dans le thorax dû à<br />

l'élargissement de l'orifice hiatal et à l'étirement des structures anatomiques contribuant à fixer<br />

le cardia dans l'abdomen.<br />

La hernie hiatale est fréquemment associée à une augmentation des relaxations<br />

transitoires du SIO ; c'est l'anomalie fonctionnelle du SIO qui est responsable du RGO et non la<br />

hernie en elle-même.<br />

La hernie hiatale par roulement<br />

Ici la grosse tubérosité gastrique passe dans le thorax, par l'orifice hiatal (ou un orifice<br />

para-hiatal), du fait d'un étirement du ligament rattachant la grosse tubérosité au diaphragme. Le<br />

cardia anatomique reste en place.<br />

Dans la plupart des cas cette hernie ne donne pas de troub<strong>les</strong> ; rarement elle entraîne de<br />

vives douleurs thoraciques, voire "s'étrangle".<br />

____


- 66 -<br />

Les <strong>maladies</strong> intestina<strong>les</strong><br />

Les <strong>maladies</strong> du côlon sont beaucoup plus fréquentes que cel<strong>les</strong> du grêle, ce qui justifie leur<br />

présentation en premier.<br />

- <strong>les</strong> <strong>maladies</strong> du côlon<br />

- troub<strong>les</strong> fonctionnels intestinaux<br />

- tumeurs intestina<strong>les</strong>: cancers du côlon et du rectum, polypes,<br />

- recto-colite hémorragique<br />

- <strong>les</strong> <strong>maladies</strong> du grêle,<br />

- <strong>maladies</strong> coeliaque,<br />

- grêle court,<br />

- courts-circuits du grêle par des fistu<strong>les</strong><br />

- Maladie de Crohn touchant aussi bien le grêle que le côlon<br />

Les <strong>maladies</strong> du côlon coliques<br />

• Les troub<strong>les</strong> fonctionnels intestinaux (TFI)<br />

Les TFI sont extrêmement fréquents. Ils ne sont responsab<strong>les</strong> que d'un inconfort limité<br />

chez beaucoup de gens qui ne consultent pas ; chez d'autres <strong>les</strong> troub<strong>les</strong> altèrent fortement la<br />

qualité de vie, motivant consultations et traitements.<br />

Les TFI n'ont pas de support anatomo-pathologique et seuls certains aspects<br />

physiopathologiques sont connus. Nous présentons ici d'abord <strong>les</strong> caractères généraux des TFI,<br />

ensuite deux formes fréquentes, le côlon irritable et la diarrhée motrice fonctionnelle.<br />

• Caractères généraux<br />

- <strong>les</strong> TFI sont chroniques<br />

- ils associent :<br />

- des douleurs intestina<strong>les</strong>, décrites comme des sensations de torsions (coliques) ou de<br />

façon beaucoup plus vague,<br />

- des troub<strong>les</strong> du transit: constipation ou diarrhée,<br />

- un ballonnement.<br />

- ils n'ont pas de retentissement <strong>sur</strong> l'état général, n'entraînent pas de perte de poids,<br />

- leur diagnostic est clinique<br />

- il y a lieu de faire des examens complémentaires uniquement dans <strong>les</strong> cas où l'hypothèse<br />

d'une maladie organique ne peut être exclue.<br />

• Le côlon irritable (ou colopathie spasmodique)<br />

C'est la forme la plus fréquente des TFI. Les patient(e)s se plaignent de<br />

- douleurs coliques diffuses ou localisées (flanc droit, ou flanc et fosse iliaque gauches,<br />

hypogastre) d'intensité et de durée variable,<br />

- d'une constipation (due à un ralentissement de la progression du fait des spasmes)<br />

parfois compliquée de fausse diarrhée 4 ,<br />

- d'un ballonnement inconfortable, inesthétique et parfois sensible.<br />

4 La fausse diarrhée (donc un signe de constipation) est le trouble qui affecte le plus souvent des patients<br />

consultant pour "diarrhée chronique".


- 67 -<br />

A l'examen on constate :<br />

- parfois un météorisme (gonflement par de l'air contenu dans le côlon),<br />

- à la palpation l'abdomen est sensible et parfois on perçoit une corde sigmoïdienne (on a<br />

le spasme sous <strong>les</strong> doigts).<br />

Le diagnostic est clinique et il n'y a habituellement pas lieu de faire une coloscopie.<br />

• La diarrhée motrice fonctionnelle<br />

C'est une diarrhée par accélération du transit (le transit oro-fécal s'effectue en moins de 36<br />

heures et parfois en moins de 6 heures).<br />

Les patient(e)s se plaignent d'une diarrhée faite de plusieurs sel<strong>les</strong> par 24 h,<br />

particulièrement gênante lorsque <strong>les</strong> besoins sont impérieux, imposant aux patients de pouvoir<br />

accéder en urgence à des toilettes.<br />

La diarrhée est souvent le seul symptôme ; néanmoins chez certains patients chaque<br />

émission de sel<strong>les</strong> est précédée d'une colique.<br />

L'absence d'amaigrissement (et parfois même une <strong>sur</strong>charge pondérale) alors que la<br />

diarrhée est chronique, ancienne, est très évocatrice de diarrhée motrice fonctionnelle.<br />

L'examen est normal ; tout au plus la palpation montre un abdomen aux anses<br />

intestina<strong>les</strong> gargouillantes<br />

Le diagnostic est fortement évoqué par la clinique.<br />

Néanmoins lorsque le trouble est d'apparition récente, et au moindre amaigrissement, il<br />

faut évoquer la possibilité d'une maladie coeliaque ou d'une une maladie de Crohn du grêle.<br />

• Les constipations fonctionnel<strong>les</strong><br />

Par convention on distingue <strong>les</strong> constipations fonctionnel<strong>les</strong> des troub<strong>les</strong> fonctionnels<br />

intestinaux. On désigne fonctionnel<strong>les</strong> <strong>les</strong> constipations qui ne sont pas dues à des lésions<br />

organiques (cancers <strong>sur</strong>tout).<br />

• Les tumeurs intestina<strong>les</strong><br />

• Les cancers coliques<br />

____<br />

La majorité des cancers coliques sont développés à partir des glandes de la muqueuse, ce<br />

sont des adéno-carcinomes coliques<br />

Signes <strong>cliniques</strong><br />

Les circonstances de découverte des cancers coliques sont variées, isolées ou associées<br />

- des saignements de sang rouge par l'anus (rectorragies) pour <strong>les</strong> tumeurs du sigmoïde ou<br />

du côlon gauche ; plutôt du melæna pour <strong>les</strong> tumeurs du transverse et du côlon droit,<br />

- une anémie par déperdition sans hémorragie patente,<br />

- lors de coloscopies effectuées après une recherche de sang dans <strong>les</strong> sel<strong>les</strong> dans le cadre<br />

d'un dépistage de tumeur recto-colique (test Hémoccult positif),<br />

- des douleurs, des troub<strong>les</strong> du transit, constipation ou diarrhée, sont suspects s'ils<br />

<strong>sur</strong>viennent chez un patient ayant habituellement un fonctionnement intestinal parfait,<br />

- une anorexie,<br />

- parfois une occlusion colique (la tumeur ayant évolué à bas bruit sans entraîner de<br />

troub<strong>les</strong>, ou du fait que le patient a été négligent ou indifférent à la <strong>sur</strong>venue de troub<strong>les</strong><br />

du transit ou de saignements).<br />

- lors de coloscopies effectuées pour des raisons diverses (par exemple bilan d'une<br />

anémie, d'une diarrhée).


- 68 -<br />

Examen clinique<br />

Il est exceptionnel que le diagnostic soit évoqué par la découverte à la palpation d'une<br />

tumeur colique ou d'un gros foie avec des métastases.<br />

Diagnostic<br />

La coloscopie montre la tumeur et permet d'en apprécier le siège, <strong>les</strong> caractères<br />

(bourgeonnante, ulcérée ou infiltrante), le volume, le caractère sténosant ou non.<br />

Traitement<br />

Le cancer est enlevé chirurgicalement chaque fois que cela est possible. La<br />

chimiothérapie est utilisée en complément de la chirurgie ou pour <strong>les</strong> tumeurs inopérab<strong>les</strong>.<br />

Bilan pré-thérapeutique<br />

Pour décider du traitement le plus approprié il est nécessaire de faire<br />

- un bilan d'extension<br />

- local : c'est la coloscopie<br />

- régional : scanner abdominal à la recherche d'une extension vers d'autres organee,<br />

- à distance : recherche de métastases hépatiques ou pulmonaire par scanner<br />

thoracique et abdominal.<br />

- bilan du terrain: il faut apprécier la robustesse du patient et recherche <strong>les</strong> autres<br />

affections qu'il peut avoir.<br />

Evolution<br />

L'évolution dépend de l'extension, du terrain, du traitement effectué.<br />

Moins de la moitié des cancers diagnostiqués alors qu'ils donnent des symptômes<br />

guérissent.<br />

D'autres cancers récidivent après chirurgie ou après une amélioration sous<br />

chimiothérapie. L'évolution se fait par extension locale (sténose responsable d'une occlusion,<br />

hémorragie), régionale (envahissement péritonéale), métastatique (foie, poumons, cerveau).<br />

• Les cancers du rectum<br />

Signes <strong>cliniques</strong><br />

Les circonstances de découverte des adénocarcinomes rectaux sont:<br />

- des rectorragies,<br />

- des douleurs recta<strong>les</strong>, des faux besoins et du ténesme.<br />

- une anémie par déperdition mais sans hémorragie patente,<br />

- des troub<strong>les</strong> du transit, constipation ou diarrhée, sont évocateurs s'ils <strong>sur</strong>viennent<br />

chez un patient ayant habituellement un fonctionnement intestinal parfait,<br />

- parfois une occlusion.<br />

Examen clinique<br />

Le toucher rectal permet de reconnaître tous <strong>les</strong> cancers du rectum dont la limite<br />

inférieure est accessible au doigt.<br />

Diagnostic<br />

L'endoscopie montre la tumeur et permet d'en apprécier le siège, <strong>les</strong> caractères<br />

(bourgeonnante, ulcérée ou infiltrante), le volume, le caractère sténosant ou non.


- 69 -<br />

Bilan pré-thérapeutique<br />

Pour décider du traitement le plus approprié il est nécessaire de faire<br />

- un bilan d'extension.<br />

- local : c'est la coloscopie, l'écho-endoscopie pour <strong>les</strong> petites tumeurs<br />

- régionale : scanner pelvien, voire I.R.M. pour rechercher des ganglions dans le<br />

meso-rectum, un envahissement de la vessie, des organes génitaux, du sacrum,<br />

- à distance : scanner pour rechercher des métastases hépatiques ou pulmonaires.<br />

- bilan du terrain: il faut apprécier la robustesse du patient et recherche <strong>les</strong> autres<br />

affections qu'il peut avoir.<br />

Traitement<br />

Le cancer est enlevé chirurgicalement chaque fois que cela est possible.<br />

Si la limite inférieure du cancer est trop près de l'anus il faut sacrifier la fonction<br />

sphinctérienne et, après l'exérèse de l'anus et du rectum, l'intervention comporte la réalisation<br />

d'un anus artificiel (colostomie).<br />

Souvent la chirurgie s'intègre dans un ensemble thérapeutique comprenant aussi une<br />

radiothérapie (pré, per ou post-opératoire suivant <strong>les</strong> cas) et une chimiothérapie.<br />

Evolution<br />

L'évolution dépend de l'extension, du terrain, du traitement effectué.<br />

Les cancers diagnostiqués alors qu'ils entraînent des symptômes guérissent dans environ<br />

la moitié des cas. D'autres récidivent après chirurgie. Cette évolution se fait par extension locale<br />

(hémorragie et sténose complète responsable d'une occlusion), régionale (envahissement de la<br />

vessie, du vagin, du sacrum, hémorragie), métastatique (foie, poumons, cerveau).<br />

• Les polypes intestinaux<br />

Ces tumeurs bénignes du côlon, parfois du grêle, sont implantées <strong>sur</strong> la muqueuse (polype<br />

sessile) ou rattachées à elle par un pédicule plus ou moins long (polype pédiculé).<br />

La plupart se forment à partir des glandes intestina<strong>les</strong>, d'où leur nom anatomopathologique<br />

d'adénome.<br />

Leur grosseur est variable de 1 à 30 mm et plus.<br />

Les gros adénomes peuvent évoluer en cancer. La plupart des cancers coliques ont<br />

été au départ un adénome.<br />

Circonstances de découverte<br />

On est amené à découvrir un polype dans diverses circonstances :<br />

- après une rectorragie. Seuls <strong>les</strong> polypes de plus d'un centimètre saignent de façon<br />

patente,<br />

- lors de coloscopies faites après une recherche de sang dans <strong>les</strong> sel<strong>les</strong> dans le cadre d'un<br />

dépistage de tumeur recto-colique (test Hémoccult positif),<br />

- lors de coloscopies effectuées pour des raisons diverses.<br />

Le diagnostic est fait par la coloscopie.<br />

Dans l'avenir la coloscopie virtuelle (en fait un scanner avec reconstruction<br />

d'images donnant une vue intérieure du côlon) est appelée à un important<br />

développement.<br />

Le traitement<br />

est généralement l'exérèse du polype lors d'une endoscopie. La voie chirurgicale est<br />

nécessaire pour <strong>les</strong> gros polypes.


• Les diverticu<strong>les</strong> coliques<br />

- 70 -<br />

Ce sont de petites "soufflures" rondes de la muqueuse colique à travers la musculeuse ;<br />

el<strong>les</strong> ont 2 à 15 mm de diamètre. Ils n'entraînent de troub<strong>les</strong> qu'en cas de complications,<br />

infections (sigmoïdite diverticulaire avec son classique tableau "d'appendicite à gauche") ou<br />

hémorragie.<br />

Ils sont très fréquents après 50 ans, mais moins de 20 % des personnes ayant des<br />

diverticu<strong>les</strong> ont des troub<strong>les</strong>.<br />

• Recto-colite hémorragique (RCH)<br />

Cette maladie inflammatoire colique touche la muqueuse, partant du rectum et remontant<br />

plus ou moins haut <strong>sur</strong> le côlon.<br />

Signes <strong>cliniques</strong><br />

Des coliques et une diarrhée sanglante sont <strong>les</strong> motifs de consultation des patients.<br />

Il peut y avoir en outre des manifestations extra-digestives :<br />

- une fièvre,<br />

- des douleurs des grosses articulations (chevil<strong>les</strong>, genoux, poignets, coudes) ou du rachis<br />

lombo-sacré,<br />

- un érythème noueux: nodu<strong>les</strong> sous-cutanés rouges, chauds et douloureux <strong>sur</strong> <strong>les</strong> faces<br />

internes des jambes, <strong>sur</strong> <strong>les</strong> genoux, <strong>sur</strong> <strong>les</strong> faces postérieures des avant-bras.<br />

Le retentissement <strong>sur</strong> l'état général dépend de la fréquence des sel<strong>les</strong>, de l'importance des<br />

douleurs et des pertes de sang, de l'étendue de la maladie, de l'intensité des manifestations extradigestives.<br />

On distingue des formes mineures, modérées et sévères.<br />

Diagnostic<br />

L'endoscopie impose le diagnostic en montrant au minimum une muqueuse rouge d'où<br />

suinte le sang, plus souvent des ulcérations plus ou moins étendues et profondes.<br />

L'endoscopie apprécie l'étendue des lésions.<br />

Traitement<br />

Les 5-amino-salycilés et <strong>les</strong> corticoïdes en constituent <strong>les</strong> deux premières étapes.<br />

Les <strong>maladies</strong> du grêle<br />

• La maladie cœliaque<br />

Cette affection est due à une réaction immunitaire de la paroi de grêle à la gliadine du<br />

gluten, protéine contenue dans le blé, le seigle, l'orge et l'avoine. Elle est habituellement<br />

découverte chez l'enfant. Le diagnostic peut être fait chez l'adulte dans des formes peu<br />

expressives dans l'enfance.<br />

Il existe deux grandes formes de maladie coeliaque:<br />

- Forme révélée par une diarrhée,<br />

- Forme "sèche", révélée par une anémie ou <strong>les</strong> conséquences d'un déficit en calcium<br />

(fractures osseuses spontanées, crises de tétanies).<br />

Le tableau clinique de la forme révélée par une diarrhée avec stéatorrhée<br />

Les patients consultent pour une diarrhée avec amaigrissement. Plus <strong>les</strong> troub<strong>les</strong> sont<br />

marqués et évocateurs de malabsorption, plus il est aisé de penser à une maladie cœliaque.


- 71 -<br />

La stéatorrhée (sel<strong>les</strong> contenant des graisses) est au premier plan. On l'évoque aisément<br />

lorsqu'un patient dit avoir des sel<strong>les</strong> pâteuses, abondantes, grisâtres, voire graisseuses. La<br />

description est rarement aussi évocatrice.<br />

L'amaigrissement est fonction de l'importance de la stéatorrhée.<br />

D'autres signes peuvent être observés du fait de la malabsorption si le patient consulte<br />

tardivement après le début des troub<strong>les</strong>:<br />

- œdème et ascite par malabsorption des protéines avec hypoprotidémie et<br />

hypoalbuminémie,<br />

- épistaxis, gingivorragies, hématomes par malabsorption de la vitamine K,<br />

- crise de tétanie hypocalcémique (crampes musculaires), douleurs osseuses et<br />

fractures spontanées par malabsorption du calcium et de la vitamine D ;<br />

- une anémie par malabsorption du fer, de l'acide folique et de la vitamine B12,<br />

Le diagnostic procède par étapes<br />

- détection dans le sérum d'anticorps anti-gliadine, antiendomysium ou antitransglutaminase,<br />

spécifiques de la maladie,<br />

- diagnostic de la malabsorption par la mise en évidence d'une stéatorrhée (présence de<br />

graisses dans <strong>les</strong> sel<strong>les</strong>) et de la malabsorption du D-xylose,<br />

- diagnostic de l'atrophie des villosités du grêle en faisant par fibroscopie une biopsie<br />

duodénale,<br />

- la réponse au régime sans gluten: <strong>les</strong> troub<strong>les</strong> disparaissent en quelques jours et le<br />

patient reprend régulièrement et rapidement du poids.<br />

Le traitement<br />

est l'exclusion du gluten de l'alimentation, donc de tout ce qui comporte de la farine de<br />

blé, de seigle, d'orge ou d'avoine.<br />

• Le grêle court<br />

Il ne s'agit pas d'une bizarrerie de la nature mais d'un grêle raccourci du fait de résections<br />

chirurgica<strong>les</strong> imposées par <strong>les</strong> circonstances, ne laissant qu'environ 1 m de grêle:<br />

- chez des sujets ayant présenté une occlusion <strong>sur</strong> brides responsable d'une nécrose du<br />

grêle obligeant à une résection massive,<br />

- chez des patients atteints d'une maladie de Crohn du grêle (voir ci-dessous) où il a<br />

fallu faire des résections itératives.<br />

La <strong>sur</strong>face intestinale absorbante, considérablement diminuée, est insuffisante à maintenir<br />

un équilibre nutritionnel.<br />

• Les fistu<strong>les</strong> entre jéjunum et iléon, ou entre jéjunum et côlon<br />

Ces rares fistu<strong>les</strong> sont observées dans des suites d'interventions digestives complexes,<br />

dans certaines <strong>maladies</strong> de Crohn, dans des tumeurs. El<strong>les</strong> aboutissent aux mêmes conséquences<br />

que le grêle court du fait que le bol alimentaire court-circuite une partie du grêle<br />

Dans tous ces cas la <strong>sur</strong>venue d'une stéatorrhée n'est pas une <strong>sur</strong>prise et le diagnostic<br />

s'impose aisément.


• Maladie de Crohn<br />

- 72 -<br />

C'est une maladie inflammatoire qui épaissit la paroi digestive (au niveau de la couche<br />

sous-muqueuse) et entraîne des ulcérations de la muqueuse ; elle touche <strong>sur</strong>tout l'intestin grêle<br />

et le côlon, mais peut s'observer à tout niveau du tube digestif.<br />

Contrairement à la RCH <strong>les</strong> lésions ne sont pas continues et il y a des zones saines entre<br />

<strong>les</strong> zones pathologiques.<br />

Signes fonctionnels d'une maladie de Crohn colique<br />

Des coliques et une diarrhée sont <strong>les</strong> motifs de consultation des patients.<br />

Le siège des douleurs dépend de celui des lésions. Dans <strong>les</strong> formes avec atteintes<br />

recta<strong>les</strong> on observe des faux besoins.<br />

Signes fonctionnels d'une maladie de Crohn du grêle<br />

Ce sont des douleurs de la région ombilicale débordant plus ou moins <strong>sur</strong> <strong>les</strong> autres<br />

régions de l'abdomen, en particulier l’hypogastre et la fosse iliaque droite. Les douleurs<br />

naissant du jéjunum peuvent être confondues avec des douleurs gastriques, ou<br />

pancréatiques, cel<strong>les</strong> naissant de l'iléon avec des douleurs coliques.<br />

Il peut s’agir d'un fond douloureux permanent, peu intense mais gênant et entravant<br />

l'activité.<br />

En cas de sténose localisée, <strong>les</strong> douleurs prennent <strong>les</strong> caractères d'un syndrome de<br />

Koenig.<br />

- sensation de torsions, de crampes intestina<strong>les</strong>, qui croissent, atteignent un maximum<br />

puis diminuent pour céder complètement plus ou moins longtemps, et un moment<br />

plus tard reprennent ;<br />

- au moment où la douleur cède, le patient ressent, et parfois entend le gargouillement<br />

correspondant au passage de l'obstacle par le chyme.<br />

- chaque crise douloureuse dure de 3 à 4 minutes, <strong>les</strong> accalmies étant plus ou moins<br />

prolongées.<br />

Il arrive qu'en examinant un patient atteint d'un tel syndrome on puisse observer,<br />

quasiment fasciné, la reptation de l'anse qui, à la palpation est dure, comme tout muscle<br />

effectuant un effort intense.<br />

Les mêmes manifestations extra-digestives sont <strong>les</strong> mêmes que dans la RCH.<br />

Le retentissement <strong>sur</strong> l'état général dépend de la fréquence des sel<strong>les</strong>, de l'importance des<br />

douleurs, de l'étendue de la maladie <strong>sur</strong> le grêle et/ou côlon, de l'intensité des manifestations<br />

extra-digestives.<br />

Diagnostic<br />

L'endoscopie fait le diagnostic des lésions coliques en montrant des zones avec des<br />

ulcérations plus ou moins étendues et profondes, alternant avec des zones de muqueuse saine. Il<br />

est souvent possible d'explorer la dernière anse grêle lors d'une coloscopie et d'y reconnaître des<br />

ulcérations ou une infiltration de la paroi.<br />

Le scanner analyse bien <strong>les</strong> lésions <strong>sur</strong> le grêle montrant <strong>les</strong> zones où la paroi est<br />

épaissie, la lumière intestinale rétrécie, l'épaississement du mésentère.<br />

Traitement<br />

Les 5-amino-salycilés et <strong>les</strong> corticoïdes en constituent <strong>les</strong> deux premières étapes.


- 73 -<br />

Maladies des voies biliaires extra-hépatiques<br />

La pathologie liée aux calculs représente la majorité des <strong>maladies</strong> des voies biliaires.<br />

Les cancers des voies biliaires ont une expression clinique et biologique proche des<br />

cancers de la tête du pancréas.<br />

• Lithiase biliaire (calculs dans la vésicule ou le cholédoque)<br />

Origines des calculs<br />

- La majorité des calculs biliaires sont faits de cho<strong>les</strong>térol, le foie fabriquant une bile trop<br />

riche en cho<strong>les</strong>térol par rapport aux quantités de sels biliaires et de phospholipides qu'il<br />

sécrète: ainsi le cho<strong>les</strong>térol n'est plus soluble et précipitent en cristaux sous forme de<br />

calculs.<br />

Les calculs se forment dans la vésicule. Le dépôt de calcium <strong>sur</strong> ces calculs <strong>les</strong><br />

rend opaques aux rayons X.<br />

- Des calculs de pigments biliaires (bilirubine) sont observés en cas d'hémolyse chronique<br />

(destruction des hématies). Ils peuvent se former directement dans le cholédoque.<br />

Circulation des calculs dans <strong>les</strong> voies biliaires et conséquences <strong>cliniques</strong><br />

- Les calculs se forment et grossissent dans la vésicule.<br />

- Dans 70 % des cas ils n'ont aucune conséquence.<br />

- La colique hépatique est une douleur du fait de la mise en tension des voies biliaires<br />

(vésicule et/ou voie biliaire principale) lorsqu'un calcul se bloque ou passe en force le canal<br />

cystique ou le cholédoque.<br />

- L'hydrocholécyste, distension douloureuse de la vésicule du fait qu'un calcul reste bloqué<br />

dans le cystique sans pouvoir le franchir, est une complication rare. La colique hépatique<br />

dure des heures et la vésicule distendue est palpable, donnant la sensation d'une boule de<br />

billard douloureuse.<br />

- Une cholécystite (infection de la vésicule) peut succéder à une colique hépatique.<br />

L'intensité des douleurs et celle de la fièvre dépendent de l'importance de l'infection. Dans<br />

<strong>les</strong> formes <strong>les</strong> plus graves la vésicule contient du pus (pyocholécyste) et sa paroi peut se<br />

fis<strong>sur</strong>er et laisser passer le pus dans la cavité péritonéale (péritonite biliaire).<br />

- Lithiase du cholédoque: le passage d'un calcul dans le cholédoque entraîne une séquence<br />

clinique typique où se succèdent en quelques heures une colique hépatique, un accès de<br />

fièvre (souvent pseudo-palustre), et un ictère.<br />

- La colique hépatique est sans particularité.<br />

- La fièvre ressemble souvent à celle d'une crise de paludisme (d'où l'expression<br />

"pseudo-palustre"). Elle est ici le signe de l'infection de la voie biliaire principale<br />

(cette infection s'appelle une angiocholite).<br />

- L'ictère dure quelques heures ou jours. Il disparaît si le calcul passe dans le<br />

duodénum, ou se dégage de l'Oddi pour remonter dans la voie biliaire. Il n'est<br />

durable que si le calcul reste bloqué (calcul enclavé)<br />

La triade douleur-fièvre-ictère est spécifique de la lithiase du cholédoque. Les<br />

duos "colique hépatique et ictère", "fièvre et ictère" sont eux aussi très évocateurs de<br />

lithiase du cholédoque.<br />

La pancréatite aiguë (voir plus loin) est une complication grave de la lithiase<br />

biliaire.<br />

Diagnostic<br />

Tout ce qui précède montre l'importance des données <strong>cliniques</strong> pour le diagnostic.


- 74 -<br />

L'échographie des voies biliaires montre bien <strong>les</strong> calculs vésiculaires. Il est plus difficile<br />

de visualiser <strong>les</strong> calculs dans le cholédoque. Par contre l'échographie montre la distension de la<br />

voie biliaire principale, fréquente en cas de lithiase du cholédoque.<br />

En cas d'infection (cholécystite ou angiocholite) on observe une leucocytose à la<br />

numération formule, une augmentation de la vitesse de sédimentation et de la CRP (protéine C<br />

réactive).<br />

Traitement<br />

Le traitement d'une lithiase entraînant des troub<strong>les</strong> est chirurgical :<br />

- simple cholécystectomie en cas de calcul(s) vésiculaire(s),<br />

- cholécystectomie et retrait de calcul(s) du cholédoque en cas de calculs dans la<br />

vésicule et le cholédoque.<br />

Préalablement il y a nécessité de traiter médicalement :<br />

- la douleur d'une colique hépatique par des antispasmodiques ou des AINS,<br />

- l'infection d'une cholécystite ou d'une angiocholite par des antibiotiques.<br />

• Les cancers des voies biliaires<br />

Ces cancers siègent au niveau de l'ampoule de Vater (on parle d'ampullome ou de cancer<br />

de la région Vatérienne), <strong>sur</strong> le canal cholédoque, <strong>sur</strong> le canal hépatique commun, <strong>sur</strong> <strong>les</strong><br />

canaux hépatiques droit et/ou gauche (cancer du hile). Ces cancers nés des cellu<strong>les</strong> des voies<br />

biliaires s'appellent des cholangiocarcinome.<br />

Tous donnent un ictère.<br />

Lorsque le cancer siège au dessous de l'abouchement du cystique dans la,voie<br />

biliaire principale il entraîne une distension de la vésicule qui est alors palpable.<br />

Le diagnostic est fait par l'échographie, le scanner ou l'IRM.<br />

Leur traitement est souvent simplement symptomatique (pose d'une prothèse ou<br />

dérivation chirurgicale, abouchement d'une anse grêle à la voie biliaire au-dessus de l'obstacle).<br />

• Pancréatite aiguë<br />

Maladies du pancréas<br />

Définition et causes<br />

La pancréatite aiguë (PA) est une inflammation aiguë du pancréas dont <strong>les</strong> lésions<br />

anatomiques vont de l'œdème (PA œdémateuse) à la nécrose (PA nécrotico-hémorragique).<br />

Les deux causes principa<strong>les</strong> de PA sont la lithiase biliaire et la consommation<br />

excessive d'alcool (dans ce dernier cas il y a souvent une pancréatite chronique, déjà connue ou<br />

que révèle la PA).<br />

D'autres causes sont moins fréquentes : complication de cathétérisme rétrograde des voies<br />

biliaires, certains médicaments, <strong>les</strong> oreillons.<br />

La crise de pancréatite aiguë<br />

est caractérisée par la <strong>sur</strong>venue brutale d'une violente douleur pancréatique (douleur en<br />

barre épigastrique et de l'hypochondre gauche) qui dure plusieurs heures, voire plusieurs jours.<br />

A l'examen la palpation perçoit une défense épigastrique.


- 75 -<br />

Diagnostic de pancréatite aiguë<br />

- Les conditions de <strong>sur</strong>venue et <strong>les</strong> caractères de la douleur sont le plus souvent très<br />

évocateurs de PA.<br />

- Les augmentations des taux sanguins des enzymes pancréatiques (amylase et lipase)<br />

imposent le diagnostic.<br />

Bilan de gravité d'une PA<br />

La gravité d'une PA est appréciée <strong>sur</strong> différentes données :<br />

- <strong>cliniques</strong>: intensité de la douleur, retentissement <strong>sur</strong> l'état général (troub<strong>les</strong> de la<br />

conscience, collapsus, troub<strong>les</strong> respiratoires, oligurie),<br />

- biochimiques si : hypocalcémie, hypoxémie, diabète, insuffisance rénale,<br />

- le scanner montre l'intensité des lésions<br />

- gros pancréas par œdème, existence ou non de zones de nécrose,<br />

- autour du pancréas : la péri-pancréatite (œdème autour du pancréas),<br />

- à distance du pancréas, il s'agit des "coulées de nécrose" dues à la digestion de la<br />

graisse contenue dans le mésentère et <strong>les</strong> mésocolons par <strong>les</strong> enzymes<br />

pancréatiques qui diffusent à partir de la racine du mésentère.<br />

Identification de la cause d'une PA<br />

L'origine lithiasique est reconnue <strong>sur</strong><br />

- le terrain : une femme le plus souvent, et en dehors de toute consommation d'alcool,<br />

- le bilan biochimique montrant des signes d'atteinte biliaire (augmentation des taux de<br />

transaminases et des phosphatases alcalines, de la bilirubine),<br />

- la mise en évidence de calculs biliaires par l'échographie et le scanner.<br />

L'origine alcoolique est reconnue <strong>sur</strong><br />

- le terrain: consommation excessive d'alcool, évidente ou reconnue dans la plupart<br />

des cas, parfois cachée par le patient<br />

- le bilan biochimique montrant parfois un taux d'alcoolémie élevée à l'entrée des<br />

patients, souvent une élévation des taux de transaminases évocatrice d'une atteinte<br />

alcoolique du foie (ASAT>ALAT), une élévation des gamma-glutamyl transférases,<br />

et <strong>sur</strong> la numération globulaire un VGM (volume globulaire moyen des hématies)<br />

augmenté,<br />

- l'absence de calculs biliaires à l'échographie et au scanner,<br />

En général cette PA révèle une pancréatite chronique méconnue jusqu'à là.<br />

Les autres causes seront identifiées plus ou moins aisément selon le contexte.<br />

Traitements<br />

Le traitement des symptômes<br />

est la première étape : il va du simple traitement de la douleur et de la diète à une prise en<br />

charge en réanimation dans <strong>les</strong> formes graves.<br />

Le traitement étiologique<br />

- Lithiase : cholécystectomie et retrait des calculs dans le cholédoque<br />

- Alcoolisme : arrêt définitif de toute consommation d'alcool.<br />

------


- 76 -<br />

• Pancréatite chronique calcifiante (PCC)<br />

Définition, physiopathologie, causes.<br />

Les PCC sont caractérisées par des lésions inflammatoires du parenchyme pancréatique<br />

évoluant en une sclérose plus ou moins étendue et mutilante, associées à des sténoses canalaires.<br />

Des calcifications apparaissent progressivement au sein du pancréas d'où le nom de pancréatites<br />

chroniques calcifiantes.<br />

Le point de départ est la formation de bouchons muqueux dans <strong>les</strong> canaux pancréatiques<br />

entraînant une hyperpression à l'origine des réactions inflammatoires.<br />

L'alcool est la cause la plus habituelle de pancréatite chronique.<br />

Signes <strong>cliniques</strong> et évolution<br />

Il y a deux phases: celle des manifestations bruyantes des cinq premières années et 10-15<br />

ans plus tard l'insuffisance pancréatique.<br />

Les manifestations bruyantes:<br />

- La douleur pancréatique est quasi-constante, la PCC étant cause de crises<br />

douloureuses pancréatiques dont la fréquence, l'intensité et la durée varient chez un<br />

même malade.<br />

- Des poussées de pancréatite aiguë. Les PCC constituent la 2 ème cause de PA à côté<br />

de la lithiase biliaire. Ces poussées peuvent être compliquées par la <strong>sur</strong>venue:<br />

- de pseudo-kystes faisant suite à une PA ou dus à une distension du Wirsung,<br />

- un ictère par compression du cholédoque par un noyau de pancréatite,<br />

- une compression duodénale par augmentation du volume de la tête du pancréas,<br />

- une hémorragie par ulcération du duodénum par la tête du pancréas ou par<br />

compression de la veine splénique responsable de distension des vaisseaux courts<br />

de l'estomac et de la formation de varices œsophagiennes<br />

L'insuffisance pancréatique apparaît lorsque le pancréas est détruit.<br />

Elle se manifeste par :<br />

- une maldigestion des graisses (déficit en lipase) responsable d'une stéatorrhée, mais<br />

aussi des protides (déficit en trypsine et autres enzymes protéolytiques) responsable<br />

d'une créatorrhée,<br />

- un diabète par défaut de sécrétion d'insuline.<br />

Maldigestion et diabète sont responsab<strong>les</strong> d'un amaigrissement.<br />

Traitement<br />

- T. de la cause: arrêt définitif de toute consommation d'alcool<br />

- T. des conséquences: traitement symptomatique des manifestations bruyantes,<br />

extraits pancréatiques en cas de maldigestion, insuline en cas de diabète.<br />

----


• Cancers de la tête du pancréas<br />

- 77 -<br />

Le cancer de la tête du pancréas comprime le cholédoque, ce qui donne un ictère.<br />

Signes <strong>cliniques</strong><br />

- L'ictère de la peau et des muqueuses est d'apparition progressive, augmentant<br />

régulièrement d'intensité.<br />

- Les urines sont de couleur brune, <strong>les</strong> sel<strong>les</strong> décolorées.<br />

- un prurit accompagne souvent l'ictère<br />

- L'ictère est isolé : il n'y a pas de douleur, il n'y a pas de fièvre. On parle d'ictère nu.<br />

A l'examen :<br />

- le foie est augmenté de volume (du fait de la distension des voies biliaires dans le foie),<br />

- la vésicule est palpable, augmentée de volume, distendue.<br />

Le diagnostic<br />

- au plan clinique on pourrait hésiter dans certaines cas entre hépatite et obstacle par<br />

cancer <strong>sur</strong> la voie biliaire (sauf s'il y a une grosse vésicule qui impose l'hypothèse de<br />

cancer) ; en fait le contexte de <strong>sur</strong>venue de l'ictère est souvent évocateur (le cancer du<br />

pancréas <strong>sur</strong>vient chez des sujets âgés alors que <strong>les</strong> hépatites s'observent plutôt chez des<br />

personnes jeunes),<br />

- au plan biochimique<br />

- la bilirubinémie (<strong>sur</strong>tout non conjuguée) est élevée ; <strong>les</strong> taux de phosphatases<br />

alcalines sont très élevés<br />

- <strong>les</strong> taux de transaminases sont normaux ou peu élevés (ce qui écarte l'hypothèse<br />

d'une hépatite virale),<br />

- l'échographie du foie et des voies biliaires montre<br />

- la dilatation des voies biliaires en amont de l'obstacle,<br />

- de ce fait situe le niveau de l'obstacle,<br />

- peut trouver la masse tumorale <strong>sur</strong> la tête du pancréas,<br />

- le bilan des lésions peut être précisée par scanner ou bili-IRM (examen permettant de<br />

bien visualiser <strong>les</strong> voies biliaires).<br />

Rappel: <strong>les</strong> cancers de voies biliaires situés au dessous de l'abouchement du cystique<br />

(ampullome, cancer du cholédoque) donnent un tableau clinique et biologique identique à<br />

celui du cancer de la tête du pancréas.<br />

______<br />

• Cancer du corps et de la queue du pancréas<br />

Le tableau clinique est différent de celui du cancer de la tête. Ce cancer est généralement<br />

diagnostiqué lorsqu'il s'exprime par des douleurs du fait qu'il envahit le plexus nerveux<br />

cœliaque.<br />

Signes <strong>cliniques</strong><br />

La douleur est<br />

- soit typique d'affection pancréatique: douleur épigastrique et de l'hypochondre gauche,<br />

irradiant dans le dos ou l'épaule gauche, calmée par la compression épigastrique ou<br />

"l'enroulement autour du pancréas",<br />

- soit plus banale faisant d'abord évoquer une douleur gastrique ou duodénale,<br />

- une fois installée elle augmente régulièrement d'intensité, sans rémission<br />

L'amaigrissement est fonction de l'intensité de la douleur ; il est volontiers rapide et<br />

important.


- 78 -<br />

L'examen est habituellement peu informatif. La palpation accentue simplement la<br />

douleur.<br />

Le diagnostic<br />

- Il est évoqué <strong>sur</strong> <strong>les</strong> données <strong>cliniques</strong> lorsque la douleur est typique<br />

- le scanner, fait d'emblée, ou après qu'une fibroscopie ait éliminé une cause gastrique ou<br />

duodénale, montre en général la tumeur,<br />

- au plan biologique le CA 19-9 est un marqueur (non spécifique) de cancer du pancréas.<br />

Le traitement<br />

Il se limite à la chimiothérapie car l'exérèse chirurgicale est rarement possible.<br />

Ce traitement reste décevant et le pronostic est mauvais, la plupart des patients ayant une<br />

<strong>sur</strong>vie de l'ordre de 18 mois après que le diagnostic ait été posé.<br />

• Hépatites vira<strong>les</strong><br />

-----<br />

Maladies du foie<br />

Ce sont <strong>les</strong> plus fréquentes des <strong>maladies</strong> hépatiques caractérisées par une destruction de<br />

cellu<strong>les</strong> hépatiques. Les virus <strong>les</strong> plus souvent en cause sont :<br />

- le virus A: la transmission inter-humaine, oro-fécale, se fait par l'ingestion d'eau, ou<br />

d'aliments contaminés par de l'eau souillée (plus ou moins directement par des déjections) ;<br />

<strong>les</strong> hépatites aiguës A sont le plus souvent bénignes et ne deviennent jamais chroniques,<br />

- le virus C: <strong>les</strong> modes de contamination sont multip<strong>les</strong> : post-transfusionnel avant 1990,<br />

percutané à partir de matériel souillé par du sang (toxicomanie intra-veineuse, piqûres<br />

accidentel<strong>les</strong>), sexuel plus exceptionnellement.<br />

- le virus B a <strong>les</strong> mêmes modes de contamination mais la voie sexuelle est beaucoup plus<br />

fréquente. La pratique de la vaccination contre l'hépatite B a diminué la fréquence de cette<br />

hépatite.<br />

Le danger des hépatites B et C est leur risque de passage à la chronicité avec<br />

l'évolution vers une cirrhose et à plus long terme vers un cancer primitif du foie.<br />

• Hépatites aiguës<br />

Expressions <strong>cliniques</strong><br />

- La plupart des hépatites aiguës passent inaperçues car n'entraînant aucun trouble.<br />

- 10 % se manifestent par des symptômes, une asthénie de quelques jours, un embarras<br />

gastriques, quelques douleurs articulaires,<br />

- quelques unes seulement donnent un ictère (coloration jaune de la peau et des<br />

conjonctives) et sont alors aisées à diagnostiquer,<br />

Diagnostic<br />

- La 1ère étape est identifier la destruction en cours des hépatocytes (cytolyse) par le<br />

dosage des transaminases dont <strong>les</strong> taux sont alors à cinquante fois et plus des taux<br />

normaux (couramment de l'ordre de 1500 à 2000).<br />

- La 2ème étape est l'identification du virus en cause par des dosages immunologiques.


- 79 -<br />

Traitement<br />

Il n'y a pas de traitement des hépatites aiguës. El<strong>les</strong> guérissent spontanément en un mois.<br />

On suit l'évolution des hépatites B et C pour <strong>les</strong> traiter précocement en cas de passage à la<br />

chronicité.<br />

Les hépatites mortel<strong>les</strong> sont très rares.<br />

• Hépatites chroniques<br />

El<strong>les</strong> sont découvertes :<br />

- soit en <strong>sur</strong>veillant l'évolution d'une hépatite aiguë B ou C,<br />

- la plupart du temps dans le cadre du bilan d'une fatigue ou à l'occasion d'un examen<br />

systématique comportant un dosage des transaminases.<br />

Le diagnostic est fait <strong>sur</strong> une élévation du taux des transaminases (N x 2 à 20) et <strong>sur</strong> <strong>les</strong><br />

examens immunologiques.<br />

Hépatite phalloïdienne.<br />

Chaque automne, quelques présomptueux croyant bien connaître <strong>les</strong> champignons se<br />

mitonnent un plat d'amanite phalloïde. Après un épisode de gastro-entérite ils présentent une<br />

hépatite grave du fait d'une destruction massive des cellu<strong>les</strong> aboutissant à une insuffisance<br />

hépatique qui entraîne le décès dans la plupart des cas.<br />

…A moins qu'ils aient la chance de pouvoir bénéficier d'une greffe de foie.<br />

Les cirrhoses du foie<br />

La consommation excessive d'alcool et <strong>les</strong> hépatites vira<strong>les</strong> B et C sont <strong>les</strong> grandes<br />

pourvoyeuses de cirrhose.<br />

• Lésions du foie dans <strong>les</strong> cirrhoses et conséquences<br />

Les cellu<strong>les</strong> hépatiques détruites par l'alcool ou l'infection virale sont éliminées grâce à<br />

une réaction inflammatoire qui laisse un tissu fibreux cicatriciel. Ceci a deux conséquences :<br />

- un bouleversement progressif de l'architecture du foie en cloisonnant de façon anarchique<br />

<strong>les</strong> lobu<strong>les</strong> hépatiques, <strong>les</strong> sinusoïdes et <strong>les</strong> ramifications de la veine porte, ce qui finit par<br />

augmenter la pression dans la veine porte et ses branches: c'est l'hypertension portale<br />

- la diminution du nombre d'hépatocytes impliqués dans <strong>les</strong> réactions métaboliques<br />

nécessaires au bon fonctionnement de l'organisme : c'est l'insuffisance hépatique<br />

• Signes <strong>cliniques</strong><br />

Schématiquement on peut considérer :<br />

La phase de la cirrhose compensée<br />

Le hasard de la découverte d'un gros foie ferme à bord inférieur tranchant fait poser<br />

le diagnostic.<br />

La phase de la cirrhose compliquée (ou décompensée) avec isolés ou associés :<br />

- des hémorragies digestives à partir de varices du bas œsophage ,<br />

- une ascite et des oedèmes,<br />

- un ictère,<br />

- des hématomes, des saignements du nez ou des gencives,<br />

- des troub<strong>les</strong> de la conscience et des troub<strong>les</strong> nerveux (encéphalopathie hépatique)


• Diagnostic<br />

- 80 -<br />

Il repose <strong>sur</strong> des données :<br />

- <strong>cliniques</strong>: le gros foie, l'ascite, <strong>les</strong> œdèmes, la circulation collatérale, <strong>les</strong><br />

hémorragies, <strong>les</strong> troub<strong>les</strong> nerveux et de la conscience,<br />

- endoscopiques: <strong>les</strong> varices de l'oesophage,<br />

- biologiques et biochimiques pour apprécier l'insuffisance hépatique,<br />

- l'échographie, le scanner, voire l'IRM, pour l'analyse de la morphologie hépatique<br />

et en particulier la recherche de nodu<strong>les</strong> cancéreux.<br />

Hémochromatose primitive<br />

Dans cette affection génétique il y a une absorption exagérée du fer qui se dépose dans le<br />

foie, entraînant une cirrhose ; elle est aussi responsable de myocardiopathie, de diabète,<br />

d'insuffisance endocrinienne.<br />

Cancers du foie<br />

Constituée, la cirrhose évolue comme toute cirrhose et peut dégénérer en cancer.<br />

On distingue <strong>les</strong> hépatocarcinomes, cancers primitifs du foie nés à partir des cellu<strong>les</strong><br />

hépatiques, et <strong>les</strong> cancers secondaires du foie ou métastases d'un autre cancer.<br />

• Les hépatocarcinomes<br />

Circonstances de découverte<br />

- c'est dans le suivi d'un patient présentant une cirrhose (alcoolique ou due à une hépatite<br />

B ou C), en faisant de façon systématique une échographie, un scanner ou une IRM,<br />

qu'on découvre de plus en plus souvent des nodu<strong>les</strong> hépatiques ;<br />

- dans d'autres cas c'est un patient dont la cirrhose était méconnue (car n'ayant jamais<br />

entraîné de troub<strong>les</strong>) qui consulte pour des douleurs hépatiques, un ictère, une ascite.<br />

- le début est rarement bruyant par des douleurs hépatiques importantes, une altération de<br />

l'état général, et la découverte d'un très gros foie dur.<br />

A l'examen le foie est gros et dur.<br />

Le diagnostic repose <strong>sur</strong> :<br />

- la clinique,<br />

- le bilan biochimique montre une forte élévation des phosphatases alcalines, des<br />

gammaGT, et du taux d'alpha-foeto-protéine (le marqueur des hépatocarcinomes),<br />

- la découverte d'un ou plusieurs nodu<strong>les</strong> hépatiques par échographie, scanner ou IRM<br />

- l'indication d'une biopsie hépatique se discute au cas par cas.<br />

• Les cancers secondaires du foie<br />

Circonstances de découverte<br />

- c'est dans le suivi d'un patient ayant été traité pour un cancer primitif (digestif, rénal,<br />

bronchique, mammaire, etc) qu'on découvre le plus souvent <strong>les</strong> métastases hépatiques<br />

en faisant de façon systématique une échographie, un scanner ou une IRM<br />

- ailleurs c'est un patient dont le cancer primitif était méconnu (car n'ayant jamais entraîné<br />

de troub<strong>les</strong>) qui consulte pour des douleurs hépatiques, un ictère, une ascite.<br />

A l'examen le foie est gros et dur.


- 81 -<br />

Le diagnostic repose :<br />

- Sur la clinique,<br />

- Le bilan biochimique montre une élévation des phosphatases alcalines, des gammaGT,<br />

souvent d'un marqueur tumoral plus ou moins spécifique d'organe (ainsi, un taux<br />

d'antigène carcino-embryonnaire élevé fait d'abord évoquer un cancer colique, un taux<br />

d'antigène CA 19-9 un cancer du pancréas).<br />

- La mise en évidence par l'échographie, le scanner et/ou l'IRM d'une ou plusieurs<br />

nodu<strong>les</strong> dans le foie<br />

- la mise en évidence du cancer primitif (si sa recherche peut être profitable au patient),<br />

- L'indication d'une biopsie hépatique se discute au cas par cas.<br />

Abcès du foie<br />

_____<br />

Ce sont <strong>les</strong> abcès à pyogènes (dus à des bactéries) et <strong>les</strong> abcès amibiens (l'amibiase est<br />

un parasitose intestinale rencontrée en Afrique, Asie et Amérique du sud).<br />

Signes <strong>cliniques</strong><br />

- des douleurs hépatiques d'installation rapidement progressive et qui ne cèdent pas<br />

spontanément ; il faut recourir aux antalgiques puis au traitement spécifique (antibiotique<br />

et/ou anti-amibien),<br />

- de la fièvre.<br />

- à l'examen le foie est augmenté de volume, très douloureux à la palpation.<br />

Le diagnostic d'abcès<br />

- est évoqué par la clinique <strong>sur</strong> <strong>les</strong> signes ci-dessus,<br />

- est affirmé par l'échographie comme une masse arrondie hypoéchogène.<br />

L'origine, infectieuse ou amibienne, de l'abcès est reconnue<br />

- souvent <strong>sur</strong> le contexte :<br />

- pour l'amibiase: passé de dysenterie amibienne ou de séjour en pays d'endémie<br />

amibienne<br />

- pour un abcès à pyogènes: infection abdominale récente (appendicite) ou<br />

intervention abdominale dans un contexte infectieux (péritonite)<br />

- un bilan montrant des signes d'infection (leucocytose) et en cas d'amibiase une sérologie<br />

positive,<br />

- si nécessaire par ponction de l'abcès.<br />

_____<br />

Foie cardiaque<br />

C'est une distension douloureuse des éléments vasculaires du foie (veines sus-hépatiques,<br />

sinusoïdes) en amont d'une insuffisance cardiaque. On l'observe chez <strong>les</strong> insuffisants<br />

respiratoires chroniques au stade d'insuffisance cardiaque droite, et dans l'insuffisances<br />

cardiaque globale quelle qu'en soit la cause.<br />

Signes <strong>cliniques</strong><br />

- douleurs hépatiques sourdes, en point de côté,<br />

- à l'examen le foie est gros et douloureux. L'appui <strong>sur</strong> le foie provoque une distension<br />

des veines jugulaires (reflux hépato-jugulaire).<br />

Le diagnostic<br />

- est évoqué par <strong>les</strong> signes <strong>cliniques</strong> et le contexte<br />

- est affirmé par la réalisation des échographies cardiaque et hépatique.


Kyste hydatique du foie<br />

- 82 -<br />

Ecchinococcus granulosus est un ténia du chien. Les sel<strong>les</strong> du chien contaminé<br />

contiennent des œufs habituellement ingérés par <strong>les</strong> moutons. Accidentellement l'homme se<br />

contamine et l'œuf de ténia entraîne dans le foie la formation d'un kyste.<br />

Ce kyste reste souvent méconnu. Il entraîne des troub<strong>les</strong> lorsqu'il devient volumineux (il<br />

peut atteindre 20-25 cm de diamètre) ou fait effraction dans <strong>les</strong> voies biliaires.<br />

Echinoccose alvéolaire<br />

Cette parasitose observée dans le Jura et <strong>les</strong> Vosges donne une multitude de petits kystes<br />

qui entraînent une réaction inflammatoire, détruisent progressivement le foie et <strong>les</strong> voies<br />

biliaires.<br />

Bilharziose<br />

Cette parasitose très fréquente en Asie, en Egypte, entraîne d'importantes réactions<br />

inflammatoires autour des oeufs du parasite à l'intérieur du foie. Elle aboutit à des tableaux<br />

<strong>cliniques</strong> identiques à ceux des cirrhoses.<br />

-----------------


- 83 -<br />

Diabète et Obésité<br />

Diabète sucré ............84<br />

Obésité......................87


Définition<br />

- 84 -<br />

Le Diabète sucré<br />

Ethymologiquement, c’est la présence de sucre dans <strong>les</strong> urines. Actuellement la définition<br />

internationale est : Glycémie à jeun égale ou supérieure à 1,26 g/l me<strong>sur</strong>ée à 2 reprises ou<br />

supérieure à 2g/l à n’importe quel moment. Entre 1g10 et 1g26, on parle d’intolérance au<br />

glucose.<br />

Différents types de Diabète :<br />

Diabète de type 1 lié à une destruction du pancréas par un processus auto-immunitaire.<br />

Il apparaît chez le sujet jeune. Il est dit consomptif avec amaigrissement et cétosique (ne<br />

pouvant utiliser <strong>les</strong> glucides l’organisme puise l’énergie dans <strong>les</strong> graisses de réserve ce qui<br />

produit des acides cétoniques). Sa pénétration au niveau héréditaire est faible comparativement<br />

au diabète de type 2<br />

Diabète de type2 : forme la plus fréquente de diabète sucré (environ 4% de la population<br />

française métropolitaine et jusqu’à 40% dans certaines régions du monde ).<br />

Il n’est pas consomptif mais accompagne, au contraire, l’excès de poids et plus<br />

particulièrement l’obésité abdominale (syndrome métabolique). Il a une très forte composante<br />

génétique et se trouve lié à une résistance à l’action de l’Insuline, avec au début, un certain<br />

degrés de sécrétion excessive d’Insuline<br />

Diabète de type 1 à marche lente,<br />

Il est caractérisé par une période évocatrice de type 2 sans besoin obligatoire d’Insuline<br />

au début.<br />

Diabètes des régions sub-tropica<strong>les</strong> liés à des problèmes nutritionnels avec pancréatites plus ou<br />

moins calcifiantes<br />

Diabètes secondaires:<br />

- endocriniens (acromégalie, hypercorticismes hyperthyroïdie…)<br />

- ou induits par certains traitements (corticoïdes..),<br />

- hémochromatose (<strong>sur</strong>charge en fer)<br />

- Diabète des pancréatites alcooliques ou d’autre origine<br />

- Diabète secondaire à une tumeur pancréatique ou secondaire à une pancréatectomie plus ou<br />

moins partielle.<br />

Expression symptomatique :<br />

Le diabète de type 2<br />

est rarement symptomatique. On le découvre devant une complication (infarctus du<br />

myocarde par exemple), de manière systématique par un bilan de santé ou en le recherchant à<br />

cause d’un contexte personnel ou familial.<br />

Le diabète de type 1<br />

est symptomatique en raison de la carence quasi totale en Insuline.<br />

Quatre symptômes majeurs font parler de syndrome cardinal :<br />

- Amaigrissement,<br />

- Appétit renforcé ou polyphagie<br />

- Poly-urie (urines abondantes)<br />

- Polydipsie (soif excessive)


- 85 -<br />

La biologie sera typique avec :<br />

- hyperglycémie nette,<br />

- glyco<strong>sur</strong>ie et cétonurie (témoin de la présence préalable d’acétone dans le sang où on peut<br />

aussi la doser )<br />

- L’hémoglobine A1c, partie de l’hémoglobine qui se « sucre », sera élevée (normale<br />

moyenne à 6%) volontiers de l’ordre de 10 à 14% au moment du diagnostic .<br />

Complications du diabète :<br />

Les 2 formes principa<strong>les</strong> de diabète donnent grossièrement <strong>les</strong> mêmes complications avec<br />

des nuances qui seront développées ultérieurement.<br />

Complications vasculaires avant tout, l’hyperglycémie chronique étant responsable<br />

d’altérations des parois artériel<strong>les</strong>.<br />

On distingue:<br />

- la Micro-angiopathie qui touche <strong>les</strong> petits vaisseaux artériels au niveau de la rétine<br />

ce qui entraîne la rétinopathie diabétique qui peut conduire à la cécité et aussi au<br />

niveau des reins ce qui entraîne la néphropathie diabétique pouvant conduire à une<br />

insuffisance rénale complète.<br />

- A l’opposé, la Macro-angiopathie touche <strong>les</strong> grosses artères comme <strong>les</strong> coronaires<br />

et <strong>les</strong> artères des membres inférieures. Des facteurs de risque sont souvent<br />

associés : l’Hypertension artérielle et des troub<strong>les</strong> lipidiques.<br />

Tous <strong>les</strong> grands appareils peuvent être touchés comme le système nerveux qui peut présenter <strong>les</strong><br />

signes de la Neuropathie diabétique.<br />

On signalera également d’autres manifestations: infections faci<strong>les</strong>, cicatrisation longue, plaies<br />

chroniques des pieds.<br />

Il convient de remarquer le caractère non obligatoire de ces complications qui peuvent<br />

être prévenues par un traitement judicieux de la maladie avec de bonnes règ<strong>les</strong> hygiénodiététiques<br />

associées.<br />

Le coma diabétique dit acido-cétosique est une complication plus spécifique du diabète de<br />

type 1 qui témoigne de la carence extrême en Insuline. Il s’agit d’un coma calme qui est précédé<br />

de troub<strong>les</strong> évocateurs tels que nausées et vomissements avec ou sans douleur épigastrique et<br />

tendance à la respiration rapide (polypnée).<br />

On constate:<br />

- une conscience perturbée,<br />

- une déshydratation,<br />

- une odeur d’acétone de l’haleine,<br />

- et une respiration accélérée ou de type plus spécifique ( dyspnée en créneau ou<br />

dyspnée de Kusmaül )<br />

Ce coma est une urgence car le pronostic vital est en jeu .<br />

A l’inverse, on peut avoir des manifestations d’hypoglycémies qui sont liées au<br />

traitement (principalement à l’insuline mais <strong>les</strong> antidiabétiques oraux peuvent aussi être<br />

concernés).<br />

Les principaux symptômes sont:<br />

- une sensation de fringale,<br />

- des sueurs,<br />

- un certain degré d’agitation voire d’agressivité,<br />

- des troub<strong>les</strong> sensoriels<br />

- et parfois on peut aboutir à un coma souvent agité avec hyper-réflectivité.<br />

C’est aussi une véritable urgence devant conduire à la prescription de glucose


- 86 -<br />

Les traitements<br />

1) La diététique :<br />

Elle doit être adaptée au poids et aux dépenses énergétiques du patient<br />

Elle sera toujours équilibrée avec une ration de glucides normale. Dans le diabète de type<br />

2, elle sera restrictive.<br />

2) L’exercice physique :<br />

C’est un élément important car il augmente l’efficacité du traitement en augmentant la<br />

sensibilité à l’insuline. Bien évidemment, il doit être adapté aux capacités du patient<br />

3) Les médicaments :<br />

• Dans le diabète de type 1ou en cas de carence insulinique majeure<br />

On a l’obligation d’utiliser l’insuline dont il existe plusieurs types: rapide, semi lente,<br />

semi lente mixée et lente. L’insuline s’administre par voie sous cutanée par « stylo » injecteur<br />

ou par l’intermédiaire d’une pompe.<br />

Les insulines utilisées sont des insulines humaines produites par génie génétique mais de<br />

plus en plus on a recours à des analogues de l’insuline.<br />

Les modalités d’administration sont multip<strong>les</strong>: Insuline semi-lente mixée ou non matin et<br />

soir, Insuline rapide matin et midi et semi-lente le soir, schéma du basal-bolus comportant une<br />

insuline rapide avant <strong>les</strong> 3 principaux repas et une insuline lente (actuellement 2 analogues sont<br />

utilisab<strong>les</strong>) qui as<strong>sur</strong>e le contrôle de la glycémie à jeun et, enfin, pompe à infusion sous-cutanée<br />

voire intra abdominale.<br />

Il est conseillé de varier <strong>les</strong> points d’injection.<br />

La posologie de l’insuline est déterminée à partir des contrô<strong>les</strong> glycémiques capillaires<br />

pluri-quotidiens et le taux de l’hémoglobine A1c .<br />

b) Dans le diabète de type 2,<br />

On utilise, au moins pendant plusieurs années, un traitement par voie orale. Il existe<br />

plusieurs médicaments de mode d’action variée.<br />

On distingue:<br />

- <strong>les</strong> insulino-sensibilisateurs:<strong>les</strong> biguanides et <strong>les</strong> thiazolidines-diones ou glitazones,<br />

- <strong>les</strong> stimulants de la sécrétion insulinique : sulfamides hypoglycémiants et glinides,<br />

- <strong>les</strong> retardateurs de l’absorption des glucides comme l’acarbose.<br />

Plus récemment sont apparus le GLP1 ou Glucagon Like Peptide qui est injectable et des<br />

inhibiteurs des Diphényl-Dipeptidases qui retardent la dégradation du GLP1 et qui se prennent<br />

par voie orale .<br />

L’Insuline est parfois nécessaires au bout de quelques années.<br />

Les modalités de traitement font l’objet de recommandations nationa<strong>les</strong> se basant<br />

principalement <strong>sur</strong> le taux d’Hémoglobine A1c .<br />

La <strong>sur</strong>veillance :<br />

- Le traitement en lui-même nécessite une <strong>sur</strong>veillance basée <strong>sur</strong> la me<strong>sur</strong>e de la glycémie<br />

capillaire et de l’hémoglobine A1c, le patient devant acquérir <strong>les</strong> connaissances permettant<br />

son autonomie pour l’essentiel ;<br />

- La <strong>sur</strong>veillance permettant d’évaluer le retentissement de la maladie et de prévenir<br />

<strong>les</strong> complications: vérifier chaque année le Fond de l’œil, la micro-albuminurie, l’appareil<br />

cardio-vasculaire et le système nerveux: étude des réflexes, de la sensibilité superficielle<br />

avec le micro-filament et de la sensibilité profonde au diapason. L‘examen des pieds est<br />

aussi indispensable.


- 87 -<br />

L’Obésité<br />

Elle se définit par un indice de masse corporelle supérieur à 30.<br />

L’IMC ou BMI (Body Mass Index des anglo-saxons) correspond au poids exprimé en kilos<br />

divisé par la taille exprimée en mètre et élevée au carré.<br />

Un IMC à 30 est celui d'un individu de 1,60 m ayant un poids supérieur à 75 kilogrammes.<br />

La situation évolue rapidement dans <strong>les</strong> pays industrialisés: en France l’obésité concerne plus de<br />

12% de la population, soit deux fois plus que dans <strong>les</strong> années 80. Aux USA, ce chiffre est compris<br />

entre 25 et 30 % .<br />

La simple <strong>sur</strong>charge pondérale correspond à un IMC compris entre 25 et 30 et représente<br />

environ 20 % de la population.<br />

Ce phénomène d'augmentation du poids des individus est lié aux changements de mode de vie<br />

en faveur du style citadin comprenant la restauration rapide. Cela conduit malheureusement à<br />

l’abandon des habitudes alimentaires rustiques et à une diminution de l’activité physique.<br />

Il s’agit avant tout d’une accumulation de graisses de réserve qui correspond à l’énergie<br />

ingérée et non consommée. Rappelons que la composition corporelle de la femme est de 30% de<br />

graisse, l’homme étant plus musclé et comportant 20% de graisse.<br />

En fait, quelque soit la forme ou la cause d’une obésité le phénomène central réside dans une<br />

inadaptation du comportement alimentaire au regard des besoins énergétiques. Il s’agit donc<br />

d’une maladie du comportement alimentaire.<br />

Le risque principal est à la fois vasculaire (Hypertension Artérielle) et métabolique (Diabète et<br />

anomalies lipidiques) ; ces risques deviennent majeurs lorsque la graisse se répartit au niveau<br />

abdominal et on parlera alors de syndrome métabolique lorsque le tour de taille dépassera 1 m chez<br />

l’homme et 92 cm chez la femme et quand s’associeront une partie des éléments suivants: HTA,<br />

diabète ou intolérance au glucose, hypertriglycéridémie avec éventuellement stéatose hépatique (dépôt<br />

de graisse).<br />

Physiopathologie :<br />

- L’obésité dite commune est liée à un trouble du comportement alimentaire pouvant être<br />

une simple inadéquation parfois modeste entre <strong>les</strong> besoins et <strong>les</strong> aliments ingérés. Il peut aussi<br />

exister des comportements plus pathologiques à fort support psychologique: grignotage,<br />

boulimie …<br />

- Il existe des obésités génétiques liées à la mutation d’un seul gène comme celui de la Leptine<br />

ou celle de son récepteur. C’est très rare.<br />

- Certains médicaments favorisent la prise de poids: l’insuline, <strong>les</strong> glitazones, <strong>les</strong><br />

neuroleptiques, le lithium, certains stéroïdes sexuels ...<br />

Les complications :<br />

El<strong>les</strong> sont nombreuses, souvent proportionnel<strong>les</strong> à l’importance de la <strong>sur</strong>charge mais<br />

aussi à la répartition des graisses.<br />

Respiratoires:<br />

Simple essoufflement à l’effort ou dyspnée plus permanente, ronflement avec ou sans<br />

apnées du sommeil dont on sait qu’el<strong>les</strong> sont génératrices de fatigue et d’endormissements<br />

diurnes parfois très dangereux.<br />

On peut évoluer vers des épisodes d’insuffisance respiratoire aiguë à l’occasion<br />

d’infection bronchique mais aussi vers une insuffisance respiratoire chronique.


- 88 -<br />

Cardio-vasculaires:<br />

Avant tout l’hypertension artérielle qui est 2 fois plus fréquente que dans la population<br />

non obèse (on passe de 10 à 20 %). Elle atteint 50 % des patients présentant une obésité<br />

abdominale. Les risques sont, en l’absence de traitement efficace, l’insuffisance cardiaque et <strong>les</strong><br />

accidents vasculaires cérébraux ; la prévalence des accidents coronariens est amplifiée .<br />

Un élément encourageant est l’amélioration de la situation lors d’une perte de poids de<br />

l’ordre de 5 à 10 % du poids de départ<br />

Le diabète:<br />

Plus fréquent lorsque l’obésité est de type abdominal. Pour plus de détail se reporter au<br />

chapitre <strong>sur</strong> le diabète. De manière intéressante, on relève aussi qu’une perte de poids modérée<br />

va entraîner une nette amélioration<br />

Les complications articulaires :<br />

Il s’agit avant tout d’une arthrose prématurée qui touche principalement <strong>les</strong> articulations<br />

portantes (genoux, hanches )<br />

Avant de traiter par des prothèses articulaires il est recommandé de maigrir.<br />

Les cancers:<br />

Chez l’homme, le cancer de la prostate et celui du colon sont plus fréquents .<br />

Chez la femme, le cancer du sein et celui du corps utérin sont plus fréquents<br />

Une attention toute particulière est donc souhaitable à ce sujet chez <strong>les</strong> patients obèses<br />

Autres complications :<br />

On doit citer une plus grande prévalence des pancréatites aiguës, de la lithiase biliaire,<br />

des infections cutanées etc…<br />

Traitement :<br />

- La diététique: elle doit être équilibrée, comme chez le sujet de poids normal mais doit être<br />

restrictive de façon modérée. Par exemple, si l’enquête alimentaire indique des apports de<br />

l’ordre de 2500 KCalories, on pourra proposer 1800 KCalories<br />

- L’activité physique adaptée au patient mais devant comporter au minimum 45 minutes<br />

de marche à bonne allure 3 fois par semaine ou une équivalence de dépense énergétique<br />

- Les médicaments: on dispose de<br />

- Xénical qui diminue l’absorption des graisses,<br />

- de Sibutral qui a un effet <strong>sur</strong> l’appétit et aussi <strong>sur</strong> la dégradation des graisses<br />

- de l’Acomplia qui agit <strong>sur</strong> le comportement alimentaire en se fixant <strong>sur</strong> <strong>les</strong> récepteurs<br />

endo-canabinoïdes cérébraux .<br />

Ces différents médicaments ont une certaine activité mais aussi des effets<br />

secondaires. Ils sont par ailleurs coûteux et non remboursés sauf pour Acomplia dans<br />

certaines circonstances<br />

- Les méthodes collectives: basées <strong>sur</strong> la dynamique de groupe.<br />

- La chirurgie (anneau gastrique ou court-circuit intestinal) donne <strong>les</strong> meilleurs résultats<br />

avec un effet qui perdure à moyen terme mais elle doit répondre à des critères stricts de<br />

sélection.


- 89 -<br />

Urologie et Néphrologie<br />

- Lithiase urinaire .............................................................................................90<br />

- Adénome de la prostate .................................................................................91<br />

- Cancer de la prostate .....................................................................................92<br />

- Rétention aiguë d'urines ................................................................................93<br />

- Prostatite ........................................................................................................93<br />

- Cystite ............................................................................................................94<br />

- Pyélonéphrite .................................................................................................95<br />

- Cancer du rein ................................................................................................96<br />

- Cancer du testicule .........................................................................................96<br />

Les textes de Néphrologie sont en cours de validation.


Définition :<br />

- 90 -<br />

Lithiase urinaire<br />

Lithiase vient du grec «lithos», la pierre. Elle correspond à la présence d'un ou plusieurs<br />

calculs dans <strong>les</strong> voies urinaires.<br />

Mécanismes :<br />

Les calculs se forment à partir de substances cristallines qui précipitent dans <strong>les</strong> voies<br />

urinaires. Les plus fréquentes sont <strong>les</strong> lithiases calciques, <strong>les</strong> lithiases oxaliques, et <strong>les</strong> lithiases<br />

uriques (observées dans la goutte). La cristallisation de ces substances dans <strong>les</strong> urines est<br />

fonction de leur taux urinaire qui dépend entre autres de l'hydratation, de l'alimentation du<br />

patient et du pH urinaire.<br />

Signes <strong>cliniques</strong> :<br />

- la colique néphrétique révèle souvent une lithiase de la voie excrétrice.<br />

C'est une crise douloureuse due à la distension aiguë des cavités réna<strong>les</strong>.<br />

La douleur, brutale, très intense, unilatérale, part de l'angle costo-lombaire, irradie vers<br />

<strong>les</strong> organes génitaux externes et la racine de la cuisse. Elle évolue par ondes qui correspondent<br />

aux contractions de l'uretère. Il n'y a pas de position antalgique.<br />

Il peut y avoir des signes digestifs associés comme des vomissements et/ou des signes<br />

urinaires à type de brûlures et de pollakiurie. Ces signes peuvent avoir une signification<br />

importante dans la localisation d’un calcul (jonction urétéro-vésicale). Il n'y a pas de fièvre, à<br />

moins d'infection urinaire associée (pyélo-néphrites).<br />

- une hématurie macroscopique accompagne rarement une colique néphrétique.<br />

Complications :<br />

Diagnostic :<br />

- l'infection urinaire donne lieu à une pyélonéphrite obstructive,<br />

- le blocage du calcul dans l'uretère, qui doit être levé urgence pour prévenir la destruction du<br />

rein en amont.<br />

- l’anurie dans le cadre d'une atteinte bilatérale (rare) ou avec un rein unique fonctionnel.<br />

Orienté par la clinique il est confirmé par <strong>les</strong> examens complémentaires :<br />

Le couple ASP échographie est la référence.<br />

- abdomen sans préparation (ASP): présence d'une opacité <strong>sur</strong> le trajet de l'uretère en cas<br />

de calcul radio-opaque, sachant que <strong>les</strong> calculs d’acide urique sont radiotransparents.<br />

Attention au niveau pelvien, au diagnostic différentiel avec <strong>les</strong> phlébolithes.<br />

- échographie : dilatation pyélo-calicielle (<strong>les</strong> cavités du rein) en amont du calcul bloqué.<br />

D’autres examens d’imagerie peuvent se discuter :<br />

- le scanner spiralé non injecté est souvent indiqué à notre époque en urgence en Centre<br />

Hospitalier. Il a l’avantage de mettre en évidence tous <strong>les</strong> calculs quelle que soit leur nature<br />

ainsi que le retentissement au niveau du haut appareil urinaire. Sa lecture n’est cependant<br />

pas toujours facile.<br />

- l’urographie intraveineuse est d’indication plus rare à notre époque.<br />

Traitement :<br />

L'urgence est de traiter la colique néphrétique et ce, avant même d'avoir confirmer le<br />

diagnostic de lithiase. On donne des anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS), voire des<br />

morphiniques en association ou non avec des antispasmodiques.


- 91 -<br />

Le traitement curatif est :<br />

- médical: deux objectifs :<br />

- permettre ou favoriser l’élimination spontanée des calculs ce qui correspond à plus<br />

de 70 % des cas (anti-inflammatoires, antispasmodiques, boissons abondantes).<br />

- dissolution du calcul en alcalinisant <strong>les</strong> urines et par une cure de diurèse >2 l/j avec<br />

prise de boissons réparties <strong>sur</strong> tout le nycthémère (24h) en cas de calcul d’acide<br />

urique.<br />

- chirurgical mini-invasif: en cas de complication ou de résistance au traitement médical,<br />

on peut être amené à discuter la place d’un traitement visant à retirer le calcul de façon<br />

contrôlée soit par voie endoscopique (urétéroscopie) soit par voie externe (lithotritie<br />

extracorporelle). Le choix de la technique dépendra de la position et de la nature du calcul.<br />

____<br />

Adénome de la prostate<br />

C'est une tumeur bénigne qui se développe dans la portion centrale de la prostate et qui touche<br />

80 % des hommes de plus de 55 ans. A noter que physiologiquement la prostate augmente de volume<br />

avec l'âge.<br />

Signes <strong>cliniques</strong> : deux catégories : obstructifs et irritatifs.<br />

• Les signes obstructifs sont dus à l'adénome qui comprime l'urètre dans sa traversée de la<br />

prostate:<br />

- dy<strong>sur</strong>ie (difficulté à uriner)<br />

- vidange vésicale incomplète traduite par un résidu post-mictionnel qui entraîne une<br />

pollakiurie (augmentation diurne et nocturne de la fréquence mictionnelle)<br />

- jet faible<br />

- impériosité mictionnelle (besoin d'uriner urgent, brutal et difficile à contenir)<br />

• Les signes irritatifs sont dus au retentissement de l’adénome <strong>sur</strong> la vessie (vessie de lutte) :<br />

- pollakiurie<br />

- impériosité mictionnelle<br />

- fuites par impériosités.<br />

L'adénome peut être compliqué<br />

- d'une rétention aiguë d'urine.<br />

- de lithiases vésica<strong>les</strong><br />

- d’hématurie<br />

- d’incontinence urinaire par regorgement = rétention chronique.<br />

Diagnostic :<br />

- Au toucher rectal la prostate est augmentée de volume, symétrique et souple.<br />

- L’échographie abdominale et/ou transrectale apprécie le volume et le retentissement <strong>sur</strong><br />

la vessie et le haut appareil urinaire.<br />

- Le dosage du PSA (prostatic specific antigene) est normal ou parfois augmenté, mais la<br />

fraction PAS libre/PSA totale est toujours normale. Si le dosage de la fraction est à la<br />

limite on réalise une biopsie afin de s'as<strong>sur</strong>er qu'il ne s'agisse pas d'un cancer.


Traitement :<br />

- 92 -<br />

- Le traitement médical est essentiellement symptomatique par alpha-bloquants, inhibiteurs<br />

de la 5-alpha-réductase, certaines plantes médicina<strong>les</strong>. Il n’a de place qu’en dehors des<br />

complications.<br />

- Le traitement chirurgical consiste en l'exérèse (l'ablation) de la partie centrale de la<br />

prostate où il y a l'adénome. Il est proposé en fonction du retentissement <strong>sur</strong> l’appareil<br />

urinaire en particulier s'il y a des complications dues à l’obstruction de l'urètre et en cas<br />

d’échec des thérapeutiques médica<strong>les</strong> donnant lieu à un retentissement <strong>sur</strong> la qualité de vie<br />

du patient.<br />

________<br />

Cancer de la prostate<br />

C'est un adénocarcinome (c'est à dire une tumeur maligne glandulaire) qui <strong>sur</strong>vient le plus<br />

souvent chez l'homme de plus de 50 ans. On met actuellement l'accent <strong>sur</strong> le dépistage individuel par<br />

le toucher rectal et le dosage du PSA.<br />

Les signes <strong>cliniques</strong>:<br />

Lorsqu'ils apparaissent la tumeur est déjà à un stade avancé.<br />

Ce sont le plus souvent:<br />

- dy<strong>sur</strong>ie<br />

- pollakiurie.<br />

Les premières manifestions peuvent être des complications :<br />

- une rétention aiguë d'urine,<br />

- une rétention chronique d'urine découverte derrière un tableau d'insuffisance rénale<br />

- une infection urinaire<br />

- des douleurs osseuses ou des fractures "pathologiques" (en dehors d'un traumatisme) du fait<br />

de métastases osseuses<br />

Diagnostic :<br />

- Le toucher rectal perçoit au niveau de la prostate une masse indurée, irrégulière en cas de<br />

KP localement évolué. Le plus souvent, au stade précoce, le toucher rectal est normal.<br />

- Le dosage du PSA (antigène prostatique spécifique), oriente l’indication d’une biopsie<br />

prostatique. Il a aussi une certaine valeur pronostique. En effet si elle est élevée cela signe<br />

en général une mauvaise évolution.<br />

- La biopsie prostatique impose le diagnostic. 6 à 12 prélèvements sont faits sous<br />

échographie et sous anesthésie locale pour avoir un échantillon représentatif de toute la<br />

prostate.<br />

Traitement et Evolution:<br />

Le bilan estime le degré d'extension (donc de gravité) du cancer.<br />

- Si le cancer est localisé on enlève la prostate (prostatectomie totale) en associant ou non de<br />

la radiothérapie.<br />

- Si le cancer est déjà à un stade avancé le traitement vise à l'empêcher de s'étendre. Il<br />

associe souvent radiothérapie et hormonothérapie (castration chimique par analogues de la<br />

LH-RH ± anti-androgènes).<br />

________________


- 93 -<br />

La rétention aiguë d'urine<br />

Il s'agit de l'impossibilité brutale et totale d'uriner du fait d'un obstacle à l'évacuation de la<br />

vessie. On parle aussi de rétention vésicale complète à début brutal. C'est une urgence thérapeutique.<br />

Causes:<br />

- Obstacle à l'évacuation de la vessie <strong>sur</strong> la voie urinaire (urètre++) dû<br />

- à une compression par une lésion du col de la vessie ou de la prostate : l’adénome de la<br />

prostate est la cause la plus fréquente chez l’homme ;<br />

- Une lithiase urinaire bloquée dans l’urètre peut être en cause.<br />

- Chez la femme, ce diagnostic est exceptionnel et relève a priori d’une compression de<br />

l’urètre par un élément de prolapsus.<br />

Signes <strong>cliniques</strong> :<br />

Diagnostic :<br />

- impossibilité douloureuse d'uriner<br />

- besoin d'uriner permanent mais émissions de seulement quelques gouttes<br />

A l'examen de l'abdomen on met en évidence par la palpation et/ou la percussion un globe<br />

vésical: la vessie distendue donne une masse hypogastrique convexe vers le haut, tendue,<br />

rénitente, mate et dont la palpation augmente le besoin d'uriner. Cette palpation du globe<br />

vésical peut être douloureuse.<br />

Il repose <strong>sur</strong> la clinique. Dans le doute l'échographie montre la vessie distendue.<br />

Il ne faut pas confondre la rétention d'urine avec l'anurie qui est l'absence de production<br />

d'urine dans certaines formes d'insuffisance rénale.<br />

Traitement :<br />

Définition<br />

L'important est de rechercher la cause !!<br />

L'urgence consiste à drainer <strong>les</strong> urines en posant, soit une sonde par l'urètre (aisé chez la<br />

femme, le sondage est un acte médical chez l'homme), soit un cathéter dans la vessie par voie<br />

sus pubienne trans-cutanée. Contre-indication à ce mode de drainage : <strong>les</strong> patients sous anticoagulants.<br />

Facteurs de risque<br />

Ultérieurement on traite la cause lorsque cela est possible.<br />

____________<br />

Prostatite aiguë<br />

Infection bactérienne de la prostate. Elle est associée aux infections du système urinaire.<br />

- hypertrophie bénigne de la prostate (adénome prostatique)<br />

- cystite récente<br />

- rétrécissement urétral<br />

- sondage urinaire


Signes <strong>cliniques</strong><br />

Diagnostic<br />

- 94 -<br />

Tout se déroule dans un tableau brutal avec :<br />

- douleur périnéale, éjaculation douloureuse, pesanteur sus-pubienne,<br />

- brûlures mictionnel<strong>les</strong>, pollakiurie, dy<strong>sur</strong>ie<br />

- fièvre >39°C, frissons,<br />

- pyurie et hématurie microscopique,<br />

Au toucher rectal la prostate est très douloureuse et augmentée de volume, succulente.<br />

- La clinique est évocatrice.<br />

- Biologie: syndrome infectieux avec leucocytose, augmentation de la VS et de la CRP.<br />

- L'examen cyto-bactétiologique des urines (ECBU) montre des leucocytes et des bactéries;<br />

l'uroculture en précise le type.<br />

- La plupart du temps l’origine est urinaire et Escherichia coli est en cause.<br />

On recherche des facteurs favorisants: parfois une MST (Maladie Sexuellement<br />

Transmissible) est en cause (infection à Chlamydia par exemple).<br />

Traitement<br />

Définition<br />

- Antibiothérapie per os pendant trois semaines.<br />

- En cas de <strong>maladies</strong> sexuellement transmissible (MST) on traite aussi <strong>les</strong> partenaires.<br />

- NB : éviter le sondage.<br />

____________<br />

Cystite<br />

C’est une inflammation de la paroi la vessie du fait d'une infection urinaire basse par une<br />

colonisation bactérienne rétrograde Elle est fréquente, <strong>sur</strong>tout chez la femme du fait de la<br />

brièveté de l'urètre qui s’abouche dans le périnée, zone où <strong>les</strong> bactéries sont nombreuses.<br />

Facteurs de risque<br />

- <strong>les</strong> rapports sexuels qui augmentent <strong>les</strong> infections par ses propres bactéries (ce ne sont pas<br />

des MST)<br />

- <strong>les</strong> troub<strong>les</strong> intestinaux : constipation<br />

- trop ou pas assez d’hygiène (trop d’hygiène tue <strong>les</strong> bactéries saprophytes qui ont un rôle<br />

protecteur)<br />

- le diabète car <strong>les</strong> bactéries utilisent le sucre<br />

- <strong>les</strong> modifications hormona<strong>les</strong><br />

- des antécédents de cystite car 50% récidivent.<br />

Signes <strong>cliniques</strong><br />

- des brûlures mictionnel<strong>les</strong> : on parle d’uriner des lames de rasoir<br />

- pollakiurie<br />

- pyurie (urines troub<strong>les</strong>, parfois malodorantes)<br />

- hématurie terminale<br />

- pesanteur sus-pubienne s’il y a persistance d’un résidu vésical post-mictionnel.<br />

Dans une cystite il n'y a pas de fièvre ni de douleurs lombaires: leur apparition est le fait<br />

d'une extension de l'infection aux voies urinaires hautes (pyélonéphrite).


Diagnostic<br />

- La clinique est évocatrice.<br />

- 95 -<br />

- L’ECBU (examen cytobactériologique des urines) confirme le diagnostic si on retrouve<br />

plus de 1.000.000 colonies/mL et plus de 3000 leucocytes altérés/ml.<br />

Chez l’homme il faut penser à rechercher une cause urologique.<br />

La bactérie la plus souvent en cause est Escherichia coli.<br />

Traitement<br />

Antibiothérapie: le choix de l’antibiotique est fonction de la bactérie en cause et de<br />

l’antibiogramme (quinolones en séquences brèves).<br />

___________<br />

Pyélonéphrite aiguë<br />

Définition<br />

Il s’agit d'infection urinaire haute, du bassinet (pyélite) et du parenchyme rénal (néphrite).<br />

Il y a une pénétration tissulaire des bactéries qui ne se limitent plus à l’urothélium. La bactérie<br />

la plus souvent en cause est Escherichia coli.<br />

Elle est rare mais c’est une urgence infectieuse médicale.<br />

Etiologie<br />

Il peut s'agir:<br />

- d'une complication de cystite,<br />

- d'une infection par voie hématogène dans le cadre d'une septicémie (dont on doit rechercher<br />

la prote d'entrée)<br />

- d'une infection en amont d'un obstacle <strong>sur</strong> l'uretère (le plus souvent un calcul)<br />

Signes <strong>cliniques</strong><br />

- douleur lombaire unilatérale<br />

- une fièvre > 39°C,<br />

- des signes communs avec la cystite comme la pyurie, <strong>les</strong> brûlures mictionnel<strong>les</strong>, la<br />

pollakiurie.<br />

- des vomissements,<br />

- une altération de l’état général.<br />

Certains signes peuvent être observés: à la palpation un gros rein et une défense<br />

abdominale, une douleur lombaire à la palpation ou la percussion.<br />

Diagnostic<br />

- Il y a un syndrome infectieux: augmentation du taux des leucocytes polynucléaires,<br />

augmentation de la VS et de la CRP.<br />

- L' ECBU (examen cyto-bactétiologique des urines) montre des leucocytes et des bactéries;<br />

l'uroculture en précise le type.<br />

- La plupart du temps l’origine est urinaire et Escherichia coli est en cause.<br />

On recherche la cause par des examens complémentaires : échographie, UIV, scanner et<br />

urétrocystographie rétrograde.<br />

Traitement<br />

- Antibiothérapie. Hospitalisation si l'infection est sévère ou résiste au traitement médical<br />

instauré faisant craindre la <strong>sur</strong>venue de complications.<br />

- En cas de pyélonéphrite obstructive, le traitement médical doit être associé à un geste de<br />

drainage de la voie excrétrice concernée.


- 96 -<br />

Cancer du rein<br />

Le cancer du rein est souvent détecté devant une hématurie, ou par hasard au cours d'un bilan de<br />

santé où à l'occasion d'une échographie ou d'un scanner demandé pour toute autre raison que la<br />

suspicion d'une tumeur réna<strong>les</strong>.<br />

Signes <strong>cliniques</strong> :<br />

- hématurie totale, isolée ou récidivante<br />

- parfois une varicocèle gauche (dilatation variqueuse des veines du cordon spermatique)<br />

- rarement c'est la découverte d'un gros rein à la palpation de la région costo-lombaire<br />

Diagnostic :<br />

- L'échographie montre une tumeur parenchymateuse hétérogène.<br />

Il faut noter que toute tumeur du parenchyme rénal avec ces caractéristiques est a priori<br />

suspecte d’être un cancer du rein.<br />

- Le scanner thoraco-abdomino-pelvien fait le bilan de l'extension loco-régionale et recherche<br />

des métastases.<br />

Le résultat du bilan d'extension est codé selon la classification TNM.<br />

Traitement :<br />

- chirurgical néphrectomie totale ou partielle.<br />

- médical par immunothérapie.<br />

- La radiothérapie et la chimiothérapie sont ici inefficaces.<br />

_________<br />

Le cancer du testicule<br />

Cancer rare qui représente environ 1% des cancers chez l’homme ; il <strong>sur</strong>vient <strong>sur</strong>tout entre 20 et<br />

35 ans<br />

Facteur de risque :<br />

L'ectopie testiculaire (testicule pas ou mal descendu lors de son développement) même<br />

lorsqu'elle a été traitée.<br />

Signes <strong>cliniques</strong> :<br />

C'est en général la découverte d'une masse par le patient qui l'amène à consulter:<br />

- augmentation progressive et indolore d'une bourse (bourse froide chronique)<br />

- avec masse intra scrotale indurée, irrégulière et indolore<br />

- parfois une gynécomastie (augmentation de la glande mammaire, toujours <strong>sur</strong>prenante pour<br />

un homme)<br />

Une hémorragie intra tumorale peut être la circonstance de découverte.<br />

Le cancer peut être découvert dans le cadre d'un bilan cherchant l'origine d'une stérilité.<br />

Diagnostic :<br />

- L'échographie intra-scrotale caractérise le siège et l'aspect de la tumeur.<br />

- L'élévation des taux des marqueurs tumoraux comme béta-HCG, alpha-foeto protéine ou<br />

encore le LDH.<br />

- Le scanner abdominal et thoracique recherche des métastases ganglionnaires, hépatiques et<br />

pulmonaires.<br />

On ne fait pas de ponction-biopsie du testicule car il y a un risque d'invasion tumorale<br />

du scrotum. Il faut savoir que <strong>les</strong> tumeurs bénignes du testicule sont très rares.


- 97 -<br />

Evolution et traitement :<br />

Le traitement est le plus souvent une orchidectomie (ablation du testicule) au pli inguinal<br />

associée à un curage ganglionnaire. Une prothèse testiculaire en silicone est mise en place. Dans<br />

certains cas on fait une radiothérapie et une polychimiothérapie.<br />

90%.<br />

En général ce cancer a une bonne évolution avec un taux de <strong>sur</strong>vie à 5 ans atteignant <strong>les</strong><br />

____


- 98 -<br />

<strong>Notions</strong> <strong>cliniques</strong> de Gynécologie<br />

- Fibrome...........................................................................................................99<br />

- Salpingite......................................................................................................100<br />

- Grossesse extra-utérine.................................................................................101<br />

- Cancer du sein ..............................................................................................102<br />

- Cancer du col................................................................................................103<br />

- Cancer du corps ............................................................................................104<br />

- Cancer de l'ovaire .........................................................................................105


Définition<br />

- 99 -<br />

Fibrome utérin<br />

Tumeur bénigne bien limitée développée à partir du myomètre. C’est une masse dure,<br />

arrondie, de volume variable, et de siège sous-séreux, interstitiel (intramyométrial) ou sous<br />

muqueux.<br />

Mécanismes<br />

Le fibrome se développe sous l’influence hormonale des oestrogènes.<br />

Circonstances de découverte<br />

- Le fibrome sous muqueux est révélé par des ménorragies (règ<strong>les</strong> abondantes).<br />

- Un fibrome sous séreux ou interstitiel donne des sensations de pesanteur pelvienne et parfois<br />

des troub<strong>les</strong> urinaires (pollakiurie).<br />

- souvent le fibrome est asymptomatique, découvert fortuitement lors d’une échographie, d’une<br />

intervention chirurgicale, ou lors de complications.<br />

- la dégénérescence bénigne est très fréquente, la dégénérescence maligne (sarcome) est très<br />

exceptionnelle.<br />

Diagnostic<br />

- L’échographie pelvienne permet de visualiser la tumeur, son siège, le nombre et la taille des<br />

fibromes. Elle permet aussi de rechercher une hypertrophie endométriale pouvant être<br />

associée.<br />

- IRM si échographe non contributive.<br />

- Biologie : une anémie peut être constatée <strong>sur</strong> la NFS en cas de saignement.<br />

Evolution<br />

Le fibrome utérin peut entraîner de nombreuses complications.<br />

- compression des organes de voisinage (vessie et rectum).<br />

- complications de la grossesse : infertilité, fausses couches spontanées (FCS) à<br />

répétition, risque de prématurité, hémorragie de la délivrance, présentation dystocique<br />

(le bébé ne se présente pas par la tête).<br />

- torsion de fibrome (rare)<br />

- nécrobiose aseptique : <strong>sur</strong>venue brutale de violentes douleurs par ischémie du<br />

fibrome. Image en cocarde avec une zone de nécrose centrale à l’échographie.<br />

Traitement<br />

Abstention de traitement si le fibrome est asymptomatique.<br />

- Médical :<br />

- traitement progestatif (diminue <strong>les</strong> saignements si hyperplasie de l’endomètre)<br />

- agonistes de la LH-RH (action <strong>sur</strong> l’hyperplasie endométriale et <strong>sur</strong> le développement<br />

des fibromes)<br />

- traitement de la carence martiale.<br />

- Chirurgical :<br />

- myomectomie faite par hystéroscopie opératoire pour la résection des fibromes sous<br />

muqueux (traitement conservateur) et coelioscopie pour la résection des fibromes sous<br />

séreux. Les fibromes interstitiels sont plus diffici<strong>les</strong> d’accès chirurgical.<br />

- hystérectomie : si il y a plusieurs fibromes, traitement efficace mais non conservateur.<br />

- Imagerie interventionnelle (fibromes interstitiels) :<br />

- embolisation,<br />

- ultrasons focalisés


Définition<br />

Mécanismes<br />

- 100 -<br />

Salpingite<br />

Infection aiguë ou chronique des trompes, ascendante à partir du vagin ou du col utérin.<br />

La salpingite touche <strong>sur</strong>tout des femmes jeunes ayant de multip<strong>les</strong> partenaires sexuels, un<br />

dispositif intra-utérin (stérilet..) , et/ou des antécédents de <strong>maladies</strong> sexuellement transmissib<strong>les</strong>.<br />

La salpingite est majoritairement due à des infections bactériennes à Chlamydia<br />

trachomatis et à Gonocoque.<br />

Signes <strong>cliniques</strong><br />

- fièvre<br />

- douleur pelvienne<br />

- leucorrhées sa<strong>les</strong><br />

- métrorragies<br />

Diagnostic<br />

- Toucher vaginal : mobilisation utérine douloureuse<br />

- Biologie : hyperleucocytose visible <strong>sur</strong> une NFS, et CRP augmentée.<br />

- La coelioscopie peut être nécessaire pour faire le bilan, visualisant <strong>les</strong> trompes<br />

inflammatoires, souvent associées à des abcès et à des adhérences pelviennes. Elle permet<br />

aussi de faire des prélèvements à visée bactériologique, et elle peut avoir un rôle<br />

thérapeutique (adhésiolyse et drainage des éventuels abcès).<br />

Evolution<br />

Les complications majeures de la salpingite sont la stérilité tubaire et la grossesse extrautérine<br />

(GEU).<br />

Traitement<br />

La patiente doit être hospitalisée.<br />

- Traitement étiologique : antibiothérapie intraveineuse (pénicilline et fluoroquinolones).<br />

- Traitement symptomatique : antalgiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).<br />

- Prise en charge du (des) partenaire(s) sexuel(s) : bilan des infections sexuellement<br />

transmissib<strong>les</strong> (IST), et antibiothérapie.


Définition<br />

- 101 -<br />

Grossesse extra-utérine (GEU)<br />

La grossesse extra-utérine (ou nidation ectopique) est l’implantation et l’évolution de l’œuf<br />

en dehors de la cavité utérine.<br />

Les trois quarts des GEU se situent dans l’ampoule tubaire.<br />

Facteurs de risque<br />

Le tabagisme, l’âge de la femme, ses antécédents de GEU, d’infections génita<strong>les</strong>, de<br />

péritonite et de chirurgie pelvienne sont <strong>les</strong> principaux facteurs de risque.<br />

Signes <strong>cliniques</strong><br />

Diagnostic<br />

Traitement<br />

- douleurs pelviennes permanentes latéralisées spécifiques : douleur à la mobilisation<br />

utérine, douleur à la décompression (suspicion de rupture tubaire) et défense<br />

abdominale.<br />

- métrorragies sépia peu abondantes.<br />

- signes d’hémopéritoine (douleurs abdomina<strong>les</strong> de <strong>sur</strong>venue brutale avec scapulalgies,<br />

lipothymies, tension artérielle basse)<br />

- Spéculum : permet de mettre en évidence des métrorragies endo-utérines et de voir le<br />

col utérin d’aspect gravide.<br />

- Toucher vaginal : masse latéro-utérine douloureuse et douleur à la mobilisation utérine.<br />

- Toucher rectal : cul de sac de Douglas bombant.<br />

- Dosage des β-HCG : β-HCG positives (supérieures à 1500UI/ml).<br />

- Echographie endovaginale : on y voit le corps jaune, l’endomètre gravide, un sac<br />

gestationnel extra-utérin rarement visible, un hématosalpinx, et parfois un épanchement<br />

péritonéal.<br />

C’est une urgence, le pronostic vital est en jeu. La patiente est hospitalisée.<br />

- Traitement chirurgical par coelioscopique : permet la salpingectomie (radicale) ou la<br />

salpingotomie (traitement conservateur) et l’envoi des pièces en anatomopathologie.<br />

- Traitement médical : injection unique de Méthotrexate intramusculaire (arrête la<br />

grossesse)<br />

- Surveillance : on vérifie que le taux de β-HCG décroit jusqu’à la négativation.<br />

- si saignement et si la femme est Rhésus négatif : injection de gammaglobulines anti-D<br />

(pour qu’il n’y ait pas une allo-immunisation rhésus).


Définition<br />

- 102 -<br />

Cancer du sein<br />

C’est le plus fréquent des cancers de la femme, avec un pic entre 50 et 70 ans.<br />

C'est un adénocarcinome (cancer des glandes) ; selon son extension il faut d'emblée<br />

distinguer :<br />

- le cancer in situ, il n’y a pas de franchissement de la membrane basale.<br />

- le cancer invasif canalaire (dans 75% des cas) ou lobulaire.<br />

Facteurs de risque<br />

Une hyperoestrogénie (cancer hormonodépendant) et la présence d’antécédents familiaux<br />

de cancers du sein sont <strong>les</strong> deux principaux facteurs de risque.<br />

Signes <strong>cliniques</strong><br />

Diagnostic<br />

Le cancer du sein est découvert :<br />

- de plus en plus dans des conditions de dépistage :<br />

- auto-palpation des seins,<br />

- examen systématique des seins lors d'un bilan médical<br />

- mammographie systématique +++<br />

- lors du suivi chez une patiente ayant déjà eu un premier cancer du sein.<br />

- mais aussi devant la constatation :<br />

- par un écoulement ou une anomalie du mamelon.<br />

- par la découverte d’une adénopathie ou d’une métastase.<br />

Les signes <strong>cliniques</strong> sont :<br />

- nodule : dur, pierreux, mal limité aux contours irréguliers, adhérent.<br />

- adénopathie(s) axillaire(s)<br />

- rarement une altération de l’état général<br />

- Interrogatoire: recherche de facteurs de risque du cancer du sein.<br />

- Examen mammaire : bilatéral et comparatif, pour l’étude des caractéristiques du nodule.<br />

- Recherche d’adénopathies : axillaires, sus-claviculaires.<br />

- Examens complémentaires :<br />

- mammographie bilatérale montrant une opacité irrégulière, des microcalcifications<br />

ou un désordre architectural.<br />

- échographie mammaire montrant une structure interne hétérogène et des contours<br />

irréguliers.<br />

- tumorectomie avec examen extemporané de la pièce opératoire (si le bilan est<br />

négatif mais avec une clinique en faveur d’une lésion maligne),


- 103 -<br />

Classification TNM (tumor, nodes, metastasis)<br />

- T : taille de la tumeur :<br />

T0 = tumeur non palpable, T1 3cm,<br />

possibilité de chimiothérapie.<br />

- Curage ganglionnaire axillaire<br />

- Radiothérapie : toujours faite après traitement conservateur du sein. Elle est faite <strong>sur</strong> le<br />

sein opéré et <strong>sur</strong> <strong>les</strong> chaînes ganglionnaires.<br />

- Chimiothérapie selon l’évolutivité de la tumeur.<br />

- Hormonothérapie (antioestrogènes) si la tumeur à des récepteurs hormonaux positifs.<br />

- Surveillance : examen clinique tous <strong>les</strong> 6 mois à vie, mammographie +/- échographie tous<br />

<strong>les</strong> ans.<br />

_________________<br />

Définition et facteurs de risque<br />

Cancer du col utérin<br />

Le cancer du col utérin touche préférentiellement <strong>les</strong> femmes âgées de 45 à 55 ans.<br />

Le principal facteur de risque est une infection persistante au Human Papilloma Virus<br />

(HPV), associée à une activité sexuelle précoce ou non protégée, et à un nombre élevé de<br />

partenaires sexuels.<br />

Le tabagisme et l’immunodépression sont d’autres facteurs de risque de ce cancer.<br />

C’est un carcinome épidermoïde dans 85% des cas, un adénocarcinome dans 10 à 15%<br />

des cas.<br />

Circonstances de découverte<br />

- Dépistage: <strong>les</strong> lésions pré-cancéreuses sont souvent découvertes lors d'un frottis cervicovaginal<br />

systématique. Le frottis est fait au niveau de la jonction endocol-exocol, lieu<br />

d’action du HPV et lieu de naissance du cancer. On note <strong>sur</strong> ce frottis un col anormal avec<br />

présence de cellu<strong>les</strong> atypiques et de koïlocytes (cellu<strong>les</strong> témoin de l’infection à HPV).<br />

- Des signes <strong>cliniques</strong>: le cancer invasif provoque des métrorragies post-coïta<strong>les</strong> ou<br />

spontanées, et des leucorrhées bana<strong>les</strong>.<br />

Diagnostic et bilan d’extension<br />

Le diagnostic est histologique grâce à la colposcopie : examen du col et du vagin avec<br />

une loupe binoculaire pour visualiser <strong>les</strong> zones pathologiques à l’aide de colorants, et ainsi<br />

guider <strong>les</strong> biopsies qui permettent le diagnostic de cancer.


Evolution<br />

- 104 -<br />

- Interrogatoire : recherche de symptômes vésicaux et rectaux (dy<strong>sur</strong>ie, hématurie,<br />

rétention urinaire, constipation).<br />

- Spéculum : recherche un envahissement du vagin ou une lésion macroscopique.<br />

- Touchers vaginal et rectal : pour apprécier le volume tumoral, et chercher un<br />

envahissement local.<br />

- Palpation abdominale : hépatomégalie et/ou ascite.<br />

- Exploration des aires ganglionnaires.<br />

- Examens para <strong>cliniques</strong> : cystoscopie, rectoscopie, scanner abdominopelvien, IRM,<br />

radiographie du thorax.<br />

Le pronostic dépend du volume tumoral, de l'extension locale et régionale (embo<strong>les</strong><br />

tumoraux et envahissement ganglionnaire), de l'existence de métastases.<br />

Traitement<br />

Les complications peuvent être urinaires, digestives (recta<strong>les</strong> ++), vagina<strong>les</strong>.<br />

Le traitement curatif se fait en fonction du stade du cancer;<br />

- petite résection limitée d'une zone du col (conisation) dans <strong>les</strong> stades pré-cancéreux,<br />

- hystérectomie simple ou hystérectomie élargie (exérèse des trompes et des ovaires) pour <strong>les</strong><br />

cancers<br />

- dans certains cas chimiothérapie, radiothérapie, curiethérapie<br />

Le traitement préventif est la vaccination contre l’HPV.<br />

Le vaccin anti-HPV protège contre <strong>les</strong> principaux sérotypes d’HPV responsab<strong>les</strong> des<br />

cancers. Il est fait avant <strong>les</strong> premiers rapports sexuels ou dans l’année qui <strong>les</strong> suit. Il permet la<br />

protection contre deux tiers des cancers du col utérin, mais il n’empêche pas de devoir faire un<br />

frottis cervico-vaginal de dépistage.<br />

Définition et facteurs de risque<br />

___________________<br />

Cancer de l’endomètre (corps utérin)<br />

Le cancer du corps utérin touche préférentiellement <strong>les</strong> femmes âgées de 60 ans (femmes<br />

ménopausées).<br />

Une hyperoestrogénie (cancer hormonodépendant) et une hyperplasie de l’endomètre sont<br />

des facteurs de risque de ce cancer.<br />

C’est un adénocarcinome dans 80% des cas.<br />

Signes <strong>cliniques</strong><br />

Le cancer du corps utérin est découvert grâce à des métrorragies post-ménopausiques.<br />

De plus, on peut noter des leucorrhées, des troub<strong>les</strong> urinaires, une pesanteur et une douleur<br />

pelvienne.


Diagnostic<br />

- 105 -<br />

Le diagnostic est histologique par curetage biopsique ou par hystéroscopie avec biopsies<br />

dirigées.<br />

Bilan d’extension<br />

Evolution<br />

- Interrogatoire : recherche de symptômes vésicaux et rectaux (dy<strong>sur</strong>ie, hématurie,<br />

rétention urinaire, constipation).<br />

- Spéculum : recherche de métastases vagina<strong>les</strong> et de polypes au niveau du col utérin.<br />

- Touchers vaginal et rectal : recherche d’un envahissement local.<br />

- Examen des seins car le cancer du sein a le même facteur de risque (hyperoestrogénie).<br />

- Exploration des aires ganglionnaires.<br />

- Examens para<strong>cliniques</strong> : Echographie, IRM (c’est le meilleur examen pour évaluer<br />

l’envahissement du myomètre), cystoscopie, rectoscopie, scanner abdominopelvien,<br />

radiographie du thorax.<br />

Les facteurs pronostiques sont l’âge (plus de <strong>sur</strong>vie quand âgé de moins de 60 ans), le<br />

stade tumoral et l’infiltration du myomètre, <strong>les</strong> résultats anatomopathologiques, et l’opérabilité.<br />

Traitement<br />

Définition<br />

Le traitement curatif se fait en fonction du stade du cancer;<br />

- hystérectomie et curage pelvien,<br />

- radiothérapie, curiethérapie post-opératoire.<br />

______________<br />

Cancer de l’ovaire<br />

C’est un cancer non hormonodépendant et de pronostic sombre dont il en existe deux types :<br />

- <strong>les</strong> tumeurs épithélia<strong>les</strong> malignes, dont le type le plus fréquent est le cystadénocarcinome<br />

séreux.<br />

- <strong>les</strong> tumeurs borderlines, qui n’ont que partiellement des critères de malignité,<br />

Facteurs de risque<br />

Ce sont :<br />

- des facteurs gynécologiques : nulliparité, première grossesse tardive, infertilité<br />

- des antécédents familiaux de cancer de l’ovaire.<br />

- un âge supérieur à 60 ans.<br />

Circonstances de découverte<br />

- il est le plus souvent révélé par une pesanteur pelvienne ou une distension abdominale,<br />

signes peu spécifiques.<br />

- le cancer de l’ovaire est parfois découvert fortuitement à l'occasion d'une échographie<br />

abdominale ou d'un scanner demandé <strong>sur</strong> des points d'appels sans spécificité.<br />

- ailleurs c'est dans le bilan étiologique d'une ascite qu'on découvre un cancer de l'ovaire:<br />

chez la femme au-delà de 50 ans toute ascite dont la cause n'est pas cirrhotique est suspecte<br />

d'être en rapport avec un cancer de l'ovaire.

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