Catalogue 71 - Gallimard Cent ans d'édition - Librairie Henri Vignes

La Nouvelle Revue française
Au commencement il y avait une revue… La Nouvelle Revue française est fondée en novembre 1908
sous l’autorité d’André Gide et avec Jean Schlumberger, Jacques Copeau, Marcel Drouin, Henri
Ghéon et André Ruyters. Suspendue au début de la première guerre mondiale, son activité ne cesse
de croître à partir de 1919 sous la direction de Jacques Rivière, puis Jean Paulhan, au point d’en
faire le principal médium des échanges intellectuels de l’entre-deux-guerres : « Il y a trois puissances
en France : la banque, la parti communiste et la NRF ». La formule célèbre serait d’Otto Abetz,
l’ambassadeur d’Allemagne en France occupée, qui place Drieu La Rochelle à la tête de la revue,
pour mieux la contrôler. Interdite après la Libération, elle reparaît à partir de 1953 sous la double
impulsion de Jean Paulhan et Marcel Arland. Jusqu’alors mensuelle, La NRF est devenue trimestrielle
depuis 1999 sous la direction de Michel Braudeau.
1. La Nouvelle Revue française (1908-1971), 569 volumes in-8. Collection
quasi-complète jusqu’en 1971, comprenant 339 numéros (sur 353) de la première série
qui va de novembre 1908 à juillet 1943 (dont une vingtaine en tirage de luxe) et les 228
premiers numéros de la deuxième série (tous sur pur fil et portant le n° 70), de janvier
1953 à décembre 1971. On joint les deux numéros spéciaux sur Gide (novembre 1951)
et Alain (septembre 1952). Très bel ensemble. (HV) 16.500 €
2. La Nouvelle Revue française. N° 1, 15 novembre 1908, in-8, 88 pp.
Rare numéro inaugural de la NRF, placé sous la direction d’Eugène Montfort, avec
des textes de Charles-Louis Philippe, Jean Schlumberger, André Ruyters, ainsi qu’une
note de Léon Bocquet, « Contre Mallarmé », dont le ton critique déplut tellement à
Gide qu’il fit paraître un second numéro 1 en février 1909 ! Le présent exemplaire est
l’un des 50 de luxe tirés sur Japon (sur la genèse de ce numéro et les polémiques qu’il
déclencha, voir l’ouvrage d’Alban Cerisier, Une histoire de la NRF, pp. 81-124).
Couverture un peu salie. De toute rareté en tirage de luxe. (HV) 500 €
3.
Un incunable
Henri BACHELIN. La Bancale. Paris, Nouvelle Revue Française, 1910, in-8, 74 pp. Édition originale
imprimée à 200 exemplaires sur vergé, sans indication de tirage ni de prix. Ce volume est-il un simple tiré à part du texte
paru dans les numéros 21 et 22 de La NRF (septembre – octobre 1910), dont il reprend la composition, ou bien un
véritable livre, avec sa pagination continue, sa couverture imprimée, ses feuillets de faux-titre, de titre, de dédicace et d’achevé
d’imprimer ?… On ne saurait en faire le premier ouvrage des éditions de la NRF, puisqu’il paraît sous la seule enseigne
de la « Nouvelle Revue française » au 78 rue d’Assas, adresse de Jean Schlumberger. Mais jusqu’en 1919, la revue n’a
jamais confectionné de tiré à part, la création de son comptoir d’édition en mai 1911 lui permettant de faire beaucoup mieux
! Peut-être est-ce l’auteur lui-même qui a voulu donner à son texte la forme d’un livre, et sûrement a-t-il payé l’imprimeur
pour cela. Dans son histoire des débuts de la NRF, Anglès brocarde le besoin de reconnaissance du Morvandiau Henri
Bachelin (1879-1942), qui est surtout un collaborateur régulier des « notes » de la revue. Une vanité d’écrivain serait donc
à l’origine de ce précédent historique. Ainsi, de même que la revue a manqué le casting de sa première livraison en novembre
1908 au point de faire paraître un second numéro 1 trois mois plus tard, de même les éditions ont-elles connu un fauxdépart
avec cette fantomatique Bancale, un « incunable » qui n’est répertorié dans aucun catalogue et n’a jamais été réédité.
Exemplaire enrichi d’un envoi de l’auteur à René Arcos. Couverture un peu usée. De toute rareté. (HV) 300 €
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