Marseille accueille le monde - Diocèse de Marseille

egard sur l'événement
Régis Bertrand à l’Académie Des nouvelles du
Le 14 décembre dernier, dans la salle de conférence de l’hôpital
Saint-Joseph, l’historien Régis Bertrand a été reçu à l’Académie de
Marseille.
ne peut
pas ne
«On
pas rencontrer
le nom de Régis
Bertrand au détour d’une
bibliographie si on manifeste
une quelconque
curiosité pour ce qui
touche à la Provence »,
remarquait l’historien
Jean Guyon en accueillant
le nouvel académicien. Et
il rappelait son parcours :
agrégation d’histoire,
thèses sur les « Santons et
santonniers en Provence »
et sur « Les Provençaux et leurs morts », enseignement
au lycée puis à l’université, intérêt
pour l’histoire religieuse, culturelle, la langue
provençale, l’archéologie des paysages.
La vingtaine d’ouvrages publiés ou dirigés
par Régis Bertrand témoignent de ces passions
multiples : « Le Christ des Marseillais »,
« Santibellis, figurines de Provence »,
« Félibrige et religions », « Mort et mémoire en
Provence », « La Provence des rois de France »,
et le dernier, « Histoire de Marseille » (voir p. 20).
Hstorien de Marseille
Dans sa réponse, Régis Bertrand a d’abord rendu
hommage au plus illustre de ses prédécesseurs
au 14 e fauteuil de l’Académie : Frédéric
Mistral ! Puis il a fait l’éloge de son prédécesseur
immédiat, Adrien Blès, qui a souhaité être
compté désormais parmi les « membres libres »
de l’Académie. « Il s’est montré par excellence
historien du paysage urbain » avec sa grande
œuvre, le « Dictionnaire historique des rues de
Marseille », et ses ouvrages sur la Canebière,
les Carmes ou « La Statuaire religieuse des maisons
de Marseille ». « Adrien Blès a pratiqué
une histoire profondément humaine et il mérite
toute notre reconnaissance pour son apport à
l’étude de notre ville. »
« Que signifie être historien de Marseille ? »,
s’est alors demandé Régis Bertrand. « D’abord,
s’astreindre à l’ascèse qu’est la recherche des
sources originales et leur critique. Ne pas accepter
sans examen quelques idées reçues,
dégager les spécificités majeures de la ville,
Régis Bertrand a rendu hommage à Adrien Blès.
expertiser le patrimoine monumental et artistique
qui subsiste et reconstituer celui qui n’est
plus, rendre compte d’un urbanisme foisonnant
et de l’ensemble des pratiques sociales, culturelles
et religieuses. » C’est ce qu’a fait l’équipe
de chercheurs, coordonnée par Régis Bertrand,
pour cette récente « Histoire de Marseille ».
Pour l’historien, « l’ensemble des savoirs sur
ce qui persiste ou ce qui n’est plus, très localisé,
ancré dans l’espace, dans les mémoires,
contribue à faire de la ville une cité, fondant
l’attachement des habitants à leurs rues, à leur
quartier et à leur ville ». Comme l’écrivait le
géographe Marcel Roncayolo : « L’imaginaire de
la ville est une version de l’espérance. »
église de Marseille :
1 700 ans d’histoire
samedi 2 mars
à l’église saint-Michel
D. P.-G.
À 15h, table ronde avec
Jean Guyon : L’Antiquité chrétienne,
Régis Bertrand : La présence des
Ordres religieux,
Bernadette Blachère : Les Mazenod,
évêques bâtisseurs,
Mgr Georges Pontier : L’Église de
Marseille aujourd’hui.
18 h 30, messe présidée par
Mgr Pontier
Une exposition se tiendra
dans l’église jusqu’au 2 avril.
D. P-G
15
cardinal Etchegaray
Quand il était
archevêque de
Marseille, le cardinal
Etchegaray tenait
beaucoup au petit
billet, d’un style
toujours très fleuri,
qu'il publiait dans le
bulletin diocésain,
hebdomadaire à l’époque, pour mettre
en valeur telle vérité chrétienne ou
tel événement de la vie du monde.
Certains de ces billets ont été naguère
regroupés en un recueil intitulé
« J’avance comme un âne ».
Pendant les années où il eut des
responsabilités à la Curie romaine,
il fut surtout amené à donner de
grandes conférences. Et les petits
billets lui manquaient… C’est donc
sans étonnement que l’on a appris
récemment la parution, sous le titre
« L’homme, à quel prix ? * », d’un
nouveau recueil de trente-deux billets.
Les billets marseillais étaient ceux d'un
homme engagé dans l'action. Les billets
romains sont ceux d'un « ancien »,
d'un « sage » qui, parvenu à l’âge de
quatre-vingt-dix ans, tient à livrer à ses
frères plus jeunes ce qui, aujourd’hui,
lui paraît essentiel pour l'Eglise et
pour le monde. « Des pages, préciset-il,
à absorber par petites gorgées en
dégustant le suc évangélique que j'ai
cherché à y déposer. »
Le 24 décembre 2009, lors de la
procession d'entrée de la messe de
minuit dans la basilique Saint-Pierre,
une agression à l’encontre de Benoît
XVI provoqua une bousculade autour du
pape : précipité violemment sur le sol,
le cardinal Etchegaray avait été relevé
avec une fracture du col du fémur. En
tombant le 28 novembre 2012 dans
son appartement, il a connu la même
mésaventure. De nouveau, il a très
bien supporté l’opération et, après
un séjour d’un mois à la Polyclinique
Gemelli (rendue célèbre par des séjours
répétés du pape Jean-Paul II), il a pu
rentrer le 29 décembre à son domicile
romain où, patiemment, il poursuit sa
rééducation. Nous lui souhaitons un
complet rétablissement.
Robert Levet
* La Martinière, 2012, 128 p., 12e.
D. P-G