Marseille accueille le monde - Diocèse de Marseille
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histoire <strong>de</strong> l'Église<br />
L E C O N C I L E V A T I C A N I I<br />
Une première session en <strong>de</strong>mi-teinte (5)<br />
Le 16 octobre 1962, 2 500 évêques inscrivirent 160 noms pour élire <strong>le</strong>s membres <strong>de</strong>s dix commissions<br />
conciliaires : au total, 400 000 noms... Le dépouil<strong>le</strong>ment <strong>de</strong>manda plusieurs jours.<br />
Les séances conciliaires ne reprirent donc<br />
que <strong>le</strong> 20 octobre. Dès <strong>le</strong> mois <strong>de</strong> septembre,<br />
un théologien français expert<br />
à Vatican II, <strong>le</strong> dominicain Marie-Dominique<br />
Chenu, avait pensé qu’il serait bon que, très<br />
vite, <strong>le</strong> conci<strong>le</strong> adressât un message au <strong>mon<strong>de</strong></strong>.<br />
Il remit au cardinal Liénart <strong>le</strong> projet qu’il avait<br />
rédigé. Ce texte, retravaillé, fut approuvé par<br />
l’assemblée et rendu public ce 20 octobre. Un<br />
message très fraternel montrant que <strong>le</strong> conci<strong>le</strong><br />
ne s’intéresserait pas seu<strong>le</strong>ment aux réalités<br />
propres à l’Église, mais aussi aux problèmes<br />
<strong>de</strong>s hommes d’aujourd’hui. Jamais un conci<strong>le</strong><br />
n’avait envoyé un tel message au <strong>mon<strong>de</strong></strong> : ainsi,<br />
Vatican II s’affirmait tout <strong>de</strong> suite comme un<br />
conci<strong>le</strong> d’un nouveau type.<br />
Le débat sur la liturgie<br />
Le premier document mis en débat fut celui<br />
relatif à la liturgie. Et ce fut heureux, car, sans<br />
aucun doute, c’était <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur <strong>de</strong>s 70 schémas<br />
préparés par <strong>le</strong>s commissions préconciliaires.<br />
Un règ<strong>le</strong>ment intérieur avait été établi. Mais<br />
on s’aperçut très vite qu’il n’était pas adapté à<br />
un conci<strong>le</strong> <strong>de</strong> 2 500 évêques. Ainsi, <strong>le</strong>s évêques<br />
pouvaient s’inscrire pour intervenir ora<strong>le</strong>ment<br />
pendant dix minutes, mais rien n’avait été prévu<br />
pour mettre un terme au débat initial. Si<br />
bien qu’à la mi-novembre, 328 évêques étaient<br />
intervenus [plus <strong>de</strong> 54 heures <strong>de</strong> discours] sans<br />
qu’aucun vote ne soit venu clore un débat que<br />
beaucoup d’évêques commençaient à trouver<br />
répétitif et interminab<strong>le</strong> : à ce rythme-là,<br />
estimaient-ils, <strong>le</strong> conci<strong>le</strong> risquait <strong>de</strong> durer <strong>de</strong><br />
longues années…<br />
Le 13 novembre, une annonce étonnante : en<br />
réponse à une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> qu’il avait reçue, <strong>le</strong><br />
pape fait savoir au conci<strong>le</strong> qu’il a décidé d’introduire<br />
<strong>le</strong> nom <strong>de</strong> saint Joseph dans <strong>le</strong> canon <strong>de</strong> la<br />
messe. À juste titre, beaucoup d’évêques trouvent<br />
vraiment très curieux qu’en p<strong>le</strong>in débat<br />
conciliaire sur la liturgie, la première décision<br />
d’ordre liturgique soit prise… par <strong>le</strong> pape seul !<br />
Une majorité d’ouverture<br />
Le 14 novembre, on procéda enfin à un vote<br />
— <strong>le</strong> premier du conci<strong>le</strong> — pour clore ce débat<br />
général sur <strong>le</strong> document concernant la liturgie :<br />
on allait savoir si l’assemblée était — ou non —<br />
d’accord pour l’accepter comme texte <strong>de</strong> base<br />
Le P. Marie-Dominique Chenu.<br />
<strong>de</strong>stiné à être ensuite amendé. On se <strong>de</strong>mandait<br />
vraiment ce que donnerait ce vote, car, en<br />
entendant <strong>le</strong>s interventions ora<strong>le</strong>s, on avait<br />
eu l’impression qu’il y avait autant d’évêques<br />
qui tenaient à ce que l’on ne modifie nul<strong>le</strong>ment<br />
la liturgie que d’évêques qui approuvaient<br />
au contraire <strong>le</strong>s évolutions proposées par ce<br />
document.<br />
Le résultat fut sans ambiguïté : <strong>le</strong> texte était<br />
accepté par 2 162 voix contre 46. Le conci<strong>le</strong> venait<br />
<strong>de</strong> découvrir qu’il existait en son sein une<br />
large majorité d’ouverture. Il y eut ensuite <strong>de</strong>s<br />
débats sur trois documents assez médiocres :<br />
<strong>le</strong>s sources <strong>de</strong> la Révélation, <strong>le</strong>s moyens <strong>de</strong> communication<br />
socia<strong>le</strong> et l’unité <strong>de</strong>s chrétiens. Les<br />
votes qui suivirent ces débats envoyèrent ces<br />
textes à la refonte.<br />
Quid <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière semaine ?<br />
Le 23 novembre, on annonça aux évêques que<br />
la <strong>de</strong>rnière semaine <strong>de</strong> la session (1 er au 7 décembre)<br />
serait consacrée à la discussion sur<br />
<strong>le</strong> texte assez bref relatif à la Vierge Marie.<br />
Le secrétariat du conci<strong>le</strong> espérait qu’après<br />
quelques jours <strong>de</strong> débat, l’assemblée approuverait<br />
définitivement ce texte. On pourrait ainsi<br />
<strong>le</strong> promulguer so<strong>le</strong>nnel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> 8 décembre,<br />
jour <strong>de</strong> la clôture <strong>de</strong> la session, en la fête <strong>de</strong><br />
l’Immaculée Conception : une bel<strong>le</strong> manière<br />
<strong>de</strong> conclure <strong>le</strong>s premiers travaux conciliaires<br />
DR<br />
17<br />
qui avaient été assez décevants. Cependant,<br />
<strong>le</strong> 26 novembre, il y eut un contrordre : c’est<br />
du document sur l’Église que <strong>le</strong>s évêques commenceront<br />
à débattre au cours <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière<br />
semaine. Selon la promesse faite au cardinal<br />
Suenens quelques mois plus tôt, Jean XXIII<br />
avait voulu cette modification <strong>de</strong> l’ordre du<br />
jour pour que <strong>le</strong>s premiers débats sur ce texte<br />
puissent fournir l’occasion d’un recentrage <strong>de</strong><br />
toute la matière conciliaire sur « l’Église ».<br />
Et si Jean XXIII venait à mourir<br />
Mais voici qu’une triste nouvel<strong>le</strong> allait tomber<br />
sur <strong>le</strong> conci<strong>le</strong> : dans la nuit du 27 au 28 novembre,<br />
<strong>le</strong> pape fait une grave hémorragie. Le<br />
23 septembre, quelques jours avant l’ouverture<br />
du conci<strong>le</strong>, il avait appris — et seul son<br />
secrétaire fut alors mis au courant — qu’il avait<br />
un cancer <strong>de</strong>s voies digestives.<br />
Cette nouvel<strong>le</strong> jeta un froid sur l’assemblée<br />
conciliaire. Et il ne manqua pas d’évêques pour<br />
se dire que, si venait à mourir rapi<strong>de</strong>ment ce pape<br />
qui avait voulu Vatican II alors que tout son entourage<br />
y était opposé, on ne savait pas trop si<br />
son successeur désirerait vraiment poursuivre<br />
ce conci<strong>le</strong>… Heureusement, <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s <strong>de</strong><br />
Jean XXIII furent vite assez rassurantes.<br />
Le débat sur l’Église allait donc s’ouvrir. Et,<br />
on s’en doute, <strong>le</strong> cardinal Suenens s’apprêtait<br />
à faire une vigoureuse intervention…<br />
Robert Levet<br />
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