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Marseille accueille le monde - Diocèse de Marseille

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20<br />

culture et médias<br />

église à <strong>Marseil<strong>le</strong></strong><br />

<strong>le</strong> film du mois, par Jacques Lefur<br />

Une Estonienne<br />

à Paris<br />

Jolie surprise que ce premier film<br />

d’un jeune cinéaste d’Estonie, <strong>le</strong><br />

plus au Nord <strong>de</strong>s trois pays baltes.<br />

Il a reçu cet été <strong>le</strong> Prix œcuménique<br />

au Festival <strong>de</strong> Locarno, prix<br />

bien mérité. Et il se dérou<strong>le</strong> pour<br />

l’essentiel à Paris, vil<strong>le</strong> dont la<br />

fascination sur <strong>de</strong>s Européens <strong>de</strong><br />

l’Est ne se dément pas.<br />

Jeanne Moreau n’a rien perdu <strong>de</strong><br />

son ta<strong>le</strong>nt. Cel<strong>le</strong> qui, il y a juste<br />

cinquante ans, faisait tourner la<br />

tête à Ju<strong>le</strong>s et Jim, dans <strong>le</strong> chefd’œuvre<br />

<strong>de</strong> François Truffaut, joue maintenant une vieil<strong>le</strong><br />

dame, seu<strong>le</strong> et acariâtre dans son bel appartement du<br />

16e . El<strong>le</strong> aussi, venue d’Estonie à l’âge <strong>de</strong> seize ans, a fait<br />

tourner la tête à bien <strong>de</strong>s hommes, a connu <strong>le</strong> succès et la<br />

fortune, mais el<strong>le</strong> vit maintenant repliée sur el<strong>le</strong>-même,<br />

et el<strong>le</strong> ne supporte ni la solitu<strong>de</strong>, ni la compagnie. El<strong>le</strong> se<br />

montre agressive, désagréab<strong>le</strong> à l’égard <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> ménagère<br />

arrivée d’Estonie pour être à son service. Comment<br />

ne pas penser à la phrase d’Olivier Clément : « Ce qui rend<br />

<strong>le</strong>s hommes cruels <strong>le</strong>s uns envers <strong>le</strong>s autres, c’est <strong>le</strong>ur<br />

désir d’oublier la mort. »<br />

La personnalité <strong>de</strong> l’Estonienne récemment débarquée<br />

à Paris est aussi attachante. De tempérament effacé,<br />

marquée el<strong>le</strong> aussi par la solitu<strong>de</strong>, déjà dans son pays,<br />

plus encore à Paris, el<strong>le</strong> reste d’abord à son travail avec<br />

résignation, mais el<strong>le</strong> évolue : el<strong>le</strong> prend goût à Paris,<br />

el<strong>le</strong> s’habil<strong>le</strong> mieux. En douceur, el<strong>le</strong> prend sa place dans<br />

<strong>le</strong> bel appartement, et même el<strong>le</strong> <strong>de</strong>vient jolie. Un tiers<br />

(l’excel<strong>le</strong>nt Patrick Pineau) joue un rô<strong>le</strong> important entre<br />

<strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux femmes. Quelques scènes délicates sont menées<br />

avec brio, mais sobrement. Décidément, ce cinéaste est<br />

un humaniste, qui sait s’attacher au <strong>de</strong>stin <strong>de</strong> chacun au<strong>de</strong>là<br />

<strong>de</strong>s apparences. Et <strong>le</strong> coup <strong>de</strong> cœur final « Tu es ici<br />

chez toi ! » sonne comme une réussite.<br />

Film franco-estonien d’Ilmar Raag avec Jeanne Moreau,<br />

Laine Mägi, Patrick Pineau et Ita Ever (1 h34).<br />

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<strong>le</strong>s livres du mois, par Isabel<strong>le</strong> Vissière<br />

<strong>Marseil<strong>le</strong></strong><br />

Histoire d’une vil<strong>le</strong><br />

Au premier abord, ce livre se recomman<strong>de</strong> par la<br />

richesse et la beauté <strong>de</strong> ses illustrations. Sous<br />

la direction <strong>de</strong> l’académicien Régis Bertrand, une<br />

équipe <strong>de</strong> spécialistes aux noms prestigieux dérou<strong>le</strong><br />

aux yeux du <strong>le</strong>cteur émerveillé <strong>de</strong>s sièc<strong>le</strong>s d’histoire<br />

et réussit <strong>le</strong> tour <strong>de</strong> force <strong>de</strong> réaliser un travail scientifique<br />

accessib<strong>le</strong> au grand public, grâce aux notices<br />

explicatives qui accompagnent <strong>le</strong>s artic<strong>le</strong>s. C’est, pour <strong>le</strong> Marseillais, un plaisir<br />

<strong>de</strong> voir défi<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s hommes préhistoriques du vallon <strong>de</strong>s Peyrards et <strong>de</strong> la grotte<br />

Cosquer, <strong>le</strong> coup<strong>le</strong> fondateur Gyptis et Protis, <strong>le</strong>s légions <strong>de</strong> César, <strong>le</strong> roi René,<br />

Cazaulx, chef d’une république éphémère, et son assassin Libertat, l’échevin<br />

Estel<strong>le</strong>, <strong>le</strong> révolutionnaire Barbaroux, Mgr <strong>de</strong> Mazenod, Varian Fry, <strong>le</strong> journaliste<br />

américain qui sauva un certain nombre d’intel<strong>le</strong>ctuels et d’artistes <strong>de</strong> la barbarie<br />

nazie… Les rédacteurs n’ont rien laissé <strong>de</strong> côté : ils commentent l’histoire politique<br />

et économique, l’architecture ancienne et mo<strong>de</strong>rne, la vie artistique, et<br />

font naturel<strong>le</strong>ment la part bel<strong>le</strong> au cinéma. Voilà un ouvrage qui arrive à point<br />

et qui donne une image panoramique <strong>de</strong> <strong>Marseil<strong>le</strong></strong> au moment où notre vil<strong>le</strong>,<br />

sacrée Capita<strong>le</strong> européenne <strong>de</strong> la culture, attire l’attention du <strong>mon<strong>de</strong></strong> entier.<br />

CRDP <strong>de</strong> l’académie d’Aix-<strong>Marseil<strong>le</strong></strong>/Vil<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>Marseil<strong>le</strong></strong> 2012<br />

240 p., 25 €.<br />

Nous irons tous au paradis<br />

Le Jugement <strong>de</strong>rnier en question<br />

Marie Balmary, Daniel Marguerat<br />

Sous ce titre allègre, inspiré d’une chanson <strong>de</strong> Michel<br />

Polnareff, se cache un enjeu redoutab<strong>le</strong> énoncé dans <strong>le</strong><br />

sous-titre et fortement souligné dès <strong>le</strong>s premières lignes :<br />

« Le Jugement <strong>de</strong>rnier n’est plus à la mo<strong>de</strong>… L’idée d’un Dieu juge n’est plus<br />

vendab<strong>le</strong> aujourd’hui. » Cette « rhétorique <strong>de</strong> la terreur », dont l’historien Jean<br />

Delumeau a finement analysé <strong>le</strong>s mécanismes, ne marche plus. Est-ce à dire<br />

pour autant qu’après <strong>de</strong>s sièc<strong>le</strong>s <strong>de</strong> culpabilisation, l’idée d’une rétribution<br />

posthume <strong>de</strong> nos actes ait tota<strong>le</strong>ment disparu <strong>de</strong>s consciences mo<strong>de</strong>rnes ?<br />

Voilà <strong>le</strong> sujet du dialogue insolite qui se noue ici entre un théologien et une<br />

psychanalyste, dialogue à distance sous forme <strong>de</strong> chapitres alternés puisque<br />

l’un vit en France et l’autre en Suisse (mais Internet se joue <strong>de</strong> l’éloignement !).<br />

La seu<strong>le</strong> manière <strong>de</strong> répondre, pour l’un comme pour l’autre, c’est <strong>de</strong> relire<br />

attentivement <strong>le</strong>s textes bibliques. Certes, dans <strong>le</strong> Nouveau Testament, comme<br />

dans <strong>de</strong> nombreux écrits <strong>de</strong> la même époque, existe une veine apocalyptique<br />

terrifiante qui semb<strong>le</strong> peu crédib<strong>le</strong> aujourd’hui. Et pourtant, ce problème du<br />

Mal et <strong>de</strong> la responsabilité individuel<strong>le</strong> ne cesse <strong>de</strong> tarau<strong>de</strong>r <strong>le</strong>s consciences,<br />

si l’on en juge d’après <strong>le</strong>s annonces régulières <strong>de</strong> la fin du <strong>mon<strong>de</strong></strong>, la constante

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