La qualité de l'air intérieur... à surveiller ! - Centre patronal de santé ...
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CHAMPIGNONS IL Y A DES DANS<br />
1 Référence :<br />
organisme<br />
américain NIOSH<br />
2 Données<br />
techniques tirées<br />
<strong>de</strong> la revue<br />
Travail et Santé,<br />
Septembre 2001,<br />
Vol. 17, n o 3, p.12.<br />
10<br />
Des champignons<br />
plus ou moins gentils…<br />
L’omniprésence <strong>de</strong>s micro-organismes<br />
(bactéries, virus, moisissures et levures),<br />
dans notre environnement est inévitable<br />
que ce soit dans l’eau, l’air, le sol,<br />
les plantes, les animaux ou les humains.<br />
De tailles microscopiques, les moisissures<br />
et les levures appartiennent <strong>à</strong> la<br />
gran<strong>de</strong> famille <strong>de</strong>s champignons. Les<br />
moisissures font partie <strong>de</strong> ces microorganismes<br />
qu’on côtoie tous les jours <strong>à</strong><br />
la maison, <strong>à</strong> l’extérieur et… même au<br />
travail. Celles-ci, parce qu’elles se reproduisent<br />
par <strong>de</strong>s spores véhiculées dans<br />
l’atmosphère et libèrent <strong>de</strong>s substances<br />
organiques volatiles, sont associées <strong>à</strong> la<br />
<strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’environnement <strong>intérieur</strong> et<br />
peuvent nuire <strong>à</strong> la <strong>santé</strong>. Elles sont catégorisées<br />
par les hygiénistes industriels<br />
dans les bioaérosols, au même titre que<br />
tous les autres micro-organismes pouvant<br />
contaminer l’air.<br />
De la famille <strong>de</strong>s champignons, les moisissures<br />
et les levures (avec tous les autres<br />
micro-organismes) sont responsables<br />
d’environ 5 % <strong>de</strong>s problèmes reliés <strong>à</strong> la<br />
<strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air 1 . Il existe plus <strong>de</strong> 70 000<br />
espèces <strong>de</strong> moisissures et <strong>de</strong> levures,<br />
mais seulement une centaine environ<br />
constitueraient un risque <strong>à</strong> la <strong>santé</strong><br />
humaine.<br />
Pour la majorité <strong>de</strong>s gens, l’exposition<br />
aux moisissures n’entraîne pas d’effet<br />
sur la <strong>santé</strong>. De même, certains types<br />
<strong>de</strong> moisissures ou <strong>de</strong> levures nous sont<br />
bénéfiques; pensons <strong>à</strong> la pénicilline, au<br />
roquefort, au yaourt et <strong>à</strong> la bière.<br />
Toutefois, chez certains individus possédant<br />
déj<strong>à</strong> une sensibilité (problèmes<br />
respiratoires, système immunitaire déficient,<br />
terrain allergique), la présence <strong>de</strong><br />
certains types <strong>de</strong> moisissures classées<br />
L’AIR !<br />
Hôpitaux, CLSC, écoles… qui n’a pas entendu parler, ces <strong>de</strong>rniers temps, d’une contamination<br />
inquiétante par les moisissures dans certains édifices publics. Les raisons généralement citées<br />
pour expliquer cette contamination sont : l’âge <strong>de</strong>s bâtiments, le type <strong>de</strong> matériaux utilisé lors<br />
<strong>de</strong> la construction, les métho<strong>de</strong>s employées et une absence d’entretien préventif. Cette contamination,<br />
qui nécessite <strong>de</strong>s corrections pouvant aller jusqu’<strong>à</strong> la démolition <strong>de</strong> certaines zones d’un<br />
bâtiment, inquiète. Même la station spatiale Mir n’y aurait pas échappé, comme quoi les moisissures<br />
peuvent être partout.<br />
CENTRE PATRONAL DE SANTÉ ET SÉCURITÉ DU TRAVAIL DU QUÉBEC<br />
CONVERGENCE août 2002<br />
potentiellement pathogènes peut entraîner<br />
<strong>de</strong>s problèmes. Une surexposition<br />
aux moisissures peut surtout engendrer<br />
<strong>de</strong>s réactions allergiques comme<br />
l’asthme, une rhinite ou une conjonctivite.<br />
Il existe aussi certaines infections<br />
causées par les champignons qui<br />
affectent le cuir chevelu, les ongles et la<br />
peau. Fort heureusement, ces maladies<br />
ne se contractent pas au contact <strong>de</strong> l’air.<br />
« Ça pousse<br />
comme <strong>de</strong>s champignons ! »<br />
Les moisissures prolifèrent très rapi<strong>de</strong>ment<br />
si le milieu leur convient. Les conditions<br />
favorables sont : la présence d’eau<br />
ou d’humidité, une température<br />
adéquate, <strong>de</strong> la matière organique et,<br />
habituellement, <strong>de</strong> l’oxygène. Pour la<br />
majorité d’entre elles, une température<br />
entre 10 et 42 °C et une humidité relative<br />
<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 70 % correspond <strong>à</strong> leur<br />
zone idéale <strong>de</strong> croissance 2 . Elles<br />
utilisent la matière organique comme<br />
source nutritive. Un peu comme les<br />
graines <strong>de</strong> pissenlit au printemps, les<br />
moisissures développent <strong>de</strong>s spores qui<br />
se libèrent sous l’effet <strong>de</strong>s mouvements<br />
d’air. Une spore peut survivre <strong>de</strong> quelques<br />
jours <strong>à</strong> plusieurs années, pour germer<br />
<strong>de</strong> nouveau et produire <strong>de</strong>s millions<br />
d’autres spores. Bref, du placoplâtre ou<br />
du bois bien humi<strong>de</strong>, voil<strong>à</strong> un terreau<br />
propice <strong>à</strong> la pousse <strong>de</strong> moisissures.<br />
« Et ça pollue »<br />
Le métabolisme <strong>de</strong>s moisissures produit<br />
<strong>de</strong>s composés organiques volatils<br />
(COV) parfois très irritants pour les<br />
muqueuses. On leur attribue l’o<strong>de</strong>ur<br />
caractéristique <strong>de</strong> moisi.<br />
Les moisissures libèrent aussi <strong>de</strong>s mycotoxines,<br />
substances vénéneuses, qui<br />
leur permettent <strong>de</strong> se défendre contre<br />
les autres micro-organismes. Celles-ci se<br />
retrouveront dans l’air si on agite le<br />
milieu où elles sont produites. Leurs<br />
effets sur la <strong>santé</strong> sont peu connus. On<br />
croît qu’elles pourraient être la cause <strong>de</strong><br />
nombreux symptômes systémiques peu<br />
spécifiques tels que : étourdissements,<br />
nausées, maux <strong>de</strong> tête, diarrhée, éruption<br />
cutanée, fatigue, etc. Munie d’un<br />
arsenal complet, une moississure donnée<br />
peut émettre plusieurs toxines. Par<br />
exemple, l’Aspergillus fumigatus est <strong>à</strong> l’origine<br />
<strong>de</strong>s aspergilloses et du poumon<br />
du fermier. Elle est en mesure <strong>de</strong> fabriquer<br />
plus <strong>de</strong> huit toxines différentes.<br />
Comme si ce n’était pas encore suffisant,<br />
le glucane, un autre composé aux<br />
propriétés irritantes contenu dans les<br />
parois cellullaires <strong>de</strong>s moisissures, est<br />
émis lors <strong>de</strong> leur décomposition. Il n’est<br />
pas rare aussi <strong>de</strong> voir croître simultanément<br />
divers types <strong>de</strong> moisissures qui<br />
polluent l’atmosphère <strong>de</strong> multiples<br />
composantes pouvant contribuer <strong>à</strong><br />
amplifier les effets toxiques.<br />
Évaluation <strong>de</strong> la situation<br />
Humidité et matières organiques étant<br />
nécessaires <strong>à</strong> leur survie, les usines <strong>de</strong><br />
traitement d’eaux usées, <strong>de</strong> compostage<br />
<strong>de</strong> déchets domestiques ainsi que les<br />
entreprises agricoles sont <strong>de</strong>s milieux<br />
où l’on rencontre <strong>de</strong> façon systématique<br />
<strong>de</strong>s moisissures. À moins gran<strong>de</strong> échelle,<br />
les bureaux peuvent aussi être aux prises<br />
avec <strong>de</strong>s moisissures dues <strong>à</strong> <strong>de</strong>s infiltrations<br />
d’eau, <strong>à</strong> un inci<strong>de</strong>nt relié aux refoulements<br />
d’égoûts ou <strong>à</strong> une inondation,<br />
ainsi qu’<strong>à</strong> la présence <strong>de</strong> systèmes <strong>de</strong><br />
ventilation ou d’humidificateurs mal<br />
entretenus.<br />
Avant <strong>de</strong> sonner l’alarme et <strong>de</strong> faire<br />
échantillonner l’air, il faut bien compren-