La qualité de l'air intérieur... à surveiller ! - Centre patronal de santé ...
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Le premier besoin fondamental <strong>à</strong> être comblé<br />
pour être en <strong>santé</strong>... et en vie, c’est <strong>de</strong> respirer.<br />
Aspirer goulûment une bonne bouffée d’air, rien<br />
<strong>de</strong> plus satisfaisant, surtout après s’être asphyxié<br />
ou étouffé... Mais l’action <strong>de</strong> respirer, aussi bénéfique<br />
et essentielle soit-elle, peut <strong>de</strong>venir<br />
périlleuse. En effet, les poumons sont une porte<br />
d’entrée, gran<strong>de</strong> ouverte, pour toutes sortes <strong>de</strong><br />
choses. Inhaler un air vicié aura <strong>de</strong>s conséquences.<br />
Et la <strong>santé</strong> peut en prendre pour son rhume !<br />
6<br />
L’AIR L’AIR EST-CE MOI QUI AI MALADE<br />
OU EST-CE QUI ME REND MALADE ?<br />
Et l’homme s’en mêla<br />
Depuis les trente <strong>de</strong>rnières années, un<br />
nouvel environnement climatisé créé<br />
par l’homme s’est généralisé. Et comme<br />
rien n’est parfait dans ce bas mon<strong>de</strong>,<br />
nous assistons, <strong>de</strong>puis, <strong>à</strong> l’émergence<br />
d’un nouvel ensemble <strong>de</strong> problèmes <strong>de</strong><br />
<strong>santé</strong> liés <strong>à</strong> un environnement malsain.<br />
Environ 20 % <strong>de</strong>s édifices <strong>à</strong> bureaux<br />
peuvent s’avérer problématiques et selon<br />
l’Organisation mondiale <strong>de</strong> la <strong>santé</strong>, <strong>de</strong><br />
10 <strong>à</strong> 30 % <strong>de</strong>s occupants ont <strong>de</strong>s problèmes<br />
<strong>de</strong> <strong>santé</strong> reliés <strong>à</strong> cette situation.<br />
Une mauvaise <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air <strong>intérieur</strong><br />
peut résulter <strong>de</strong> nombreux facteurs :<br />
physiques (taux d’humidité, taux <strong>de</strong><br />
renouvellement d’air, température, etc.),<br />
chimiques (CO 2 , COV, etc.) et microbiologiques<br />
(virus, bactéries, champignons<br />
et leurs toxines, etc.). Ses effets sur la<br />
<strong>santé</strong> seront tributaires <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong><br />
ces agents, <strong>de</strong> leur concentration et <strong>de</strong>s<br />
mécanismes <strong>de</strong> défense <strong>de</strong>s personnes<br />
qui les respirent.<br />
Démêlons-nous un peu<br />
Une panoplie <strong>de</strong> nouvelles pathologies<br />
et malaises sont apparus au fil <strong>de</strong>s ans.<br />
Avant <strong>de</strong> s’emballer, il faut se rappeler<br />
qu’en science, il faut parfois plusieurs<br />
décennies d’observation, <strong>de</strong> recherches<br />
et d’étu<strong>de</strong>s avant <strong>de</strong> pouvoir établir une<br />
relation <strong>de</strong> cause <strong>à</strong> effet entre un agent<br />
et la maladie consécutive <strong>à</strong> son exposition.<br />
Et il faut savoir aussi départager le<br />
bon grain <strong>de</strong> l’ivraie.<br />
CENTRE PATRONAL DE SANTÉ ET SÉCURITÉ DU TRAVAIL DU QUÉBEC<br />
CONVERGENCE août 2002<br />
Actuellement, on classe les atteintes <strong>à</strong> la<br />
<strong>santé</strong> liées <strong>à</strong> la mauvaise <strong>qualité</strong> <strong>de</strong> l’air<br />
en <strong>de</strong>ux catégories :<br />
1- les maladies reliées <strong>à</strong> la <strong>qualité</strong> <strong>de</strong><br />
l’environnement <strong>intérieur</strong>, ce que nos<br />
voisins américains appellent les « BRI »<br />
(building-related illnesses).<br />
2- le syndrome <strong>de</strong>s édifices hermétiques<br />
(SEH) ou syndrome <strong>de</strong>s édifices<br />
malsains ou « SBS » (sick building syndrome)<br />
ou encore « non-specific buildingrelated<br />
illnesses ».<br />
Voyons plus en détail <strong>de</strong> quoi il en<br />
retourne.<br />
1- Quelques BRI<br />
Les maladies reliées <strong>à</strong> la <strong>qualité</strong> <strong>de</strong><br />
l’environnement <strong>intérieur</strong> sont <strong>de</strong>s<br />
atteintes spécifiques, c’est-<strong>à</strong>-dire <strong>de</strong>s<br />
maladies établies (qui ont un portrait<br />
clinique homogène) validées scientifiquement<br />
(dont l’évaluation clinique<br />
et les tests <strong>de</strong> laboratoires révèlent une<br />
anormalité objective) et dont la cause<br />
est connue. L’agent causal peut être<br />
i<strong>de</strong>ntifié, mesuré et quantifié. II provoque<br />
la maladie par les mécanismes<br />
pathologiques suivants : infectieux,<br />
immunoallergique ou toxique.<br />
J’ai pogné un microbe<br />
Parmi les pathologies infectieuses, il y a la<br />
maladie du légionnaire. Le nom origine<br />
d’une épidémie <strong>de</strong> pneumonie qui<br />
toucha <strong>de</strong>s congressistes <strong>de</strong> la légion<br />
américaine dans un hôtel <strong>de</strong> Phila<strong>de</strong>lphie<br />
en 1976. <strong>La</strong> bactérie légionella pneumophila<br />
avait alors fait 29 victimes sur les<br />
182 atteints. Cette bactérie n’est pas<br />
rare et survit dans un environnement<br />
aquatique qui inclut : lacs, rivières,<br />
réservoirs d’eau chau<strong>de</strong> et eau <strong>de</strong> con<strong>de</strong>nsation<br />
<strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> refroidissement.<br />
L’infection est consécutive <strong>à</strong> l’inhalation<br />
<strong>de</strong> gouttelettes d’eau très contaminées<br />
et la gravité <strong>de</strong> la maladie sera fonction<br />
<strong>de</strong> la capacité <strong>de</strong> défense <strong>de</strong> l’individu<br />
atteint. Elle débute comme une grippe :<br />
maux <strong>de</strong> tête, douleurs musculaires et<br />
abdominales, diarrhée, toux sèche,<br />
petite fièvre et sensation <strong>de</strong> malaise<br />
général. Puis la pneumonie s’intensifie :<br />
la fièvre s’élève, les douleurs musculaires<br />
s’intensifient, s’ajoutent <strong>de</strong>s douleurs<br />
thoraciques, un essoufflement avec toux<br />
et même <strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong> la conscience.<br />
<strong>La</strong> même bactérie a été responsable <strong>de</strong><br />
plusieurs autres épidémies dont celle où<br />
ont été victimes 95 % du personnel du<br />
département <strong>de</strong> <strong>santé</strong> communautaire<br />
<strong>de</strong> Pontiac, au Michigan, en 1968. Dans<br />
ces cas, les victimes, jeunes et en <strong>santé</strong>,<br />
n’ont souffert que d’une « grippe » <strong>de</strong> trois<br />
jours qu’on appelle la Fièvre <strong>de</strong> Pontiac.<br />
<strong>La</strong> gravité et le taux élevé <strong>de</strong> mortalité<br />
chez les légionnaires s’expliquent du fait<br />
que ceux-ci étaient plus <strong>à</strong> risque <strong>à</strong> cause<br />
<strong>de</strong> certaines habitu<strong>de</strong>s ou faiblesses <strong>de</strong><br />
<strong>santé</strong> : maladies pulmonaires obstructives<br />
chroniques, diabète, tabagisme, forte<br />
consommation d’alcool, système immunitaire<br />
affaibli, etc. Et ils avaient été très<br />
exposés au contaminant, ayant reçu sur<br />
la tête <strong>de</strong>s gouttelettes d’évaporation<br />
contaminées pendant quelques heures.<br />
D’autres maladies infectieuses peuvent<br />
être véhiculées par l’air vicié dont<br />
l’aspergillose, une infection pulmonaire<br />
<strong>à</strong> champignon qui atteint les personnes<br />
prédisposées, <strong>à</strong> défense affaiblie, comme<br />
les patients d’un hôpital.<br />
Chu allergique<br />
Parmi les maladies immunoallergiques,<br />
notons la pneumonite d’hypersensibilité<br />
(alvéolite allergique extrinsèque). Causée<br />
par l’exposition <strong>à</strong> <strong>de</strong>s allergènes respiratoires<br />
comme <strong>de</strong>s poussières organiques,<br />
<strong>de</strong>s poils, <strong>de</strong>s plumes, <strong>de</strong>s moisissures.<br />
Elle est aussi connue comme « maladie<br />
du fermier » et « maladie <strong>de</strong>s éleveurs<br />
d’oiseaux ». L’inhalation <strong>de</strong> l’allergène,<br />
en dose suffisante, provoque une<br />
inflammation dans les alvéoles pulmonaires,<br />
ce qui réduit l’élasticité <strong>de</strong>s