03 Voyage vers le Gabon
03 Voyage vers le Gabon
03 Voyage vers le Gabon
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
CJ-NEWS 2012-<strong>03</strong> 2012-02-08<br />
GABON www.josephiteweb.org<br />
<strong>Voyage</strong> <strong>vers</strong> <strong>le</strong> <strong>Gabon</strong><br />
Fr. Prosper Bempe<br />
who trave<strong>le</strong>d to <strong>Gabon</strong><br />
with Br. Eric Nkoko<br />
tells their journey.<br />
Dimanche, 15 janvier 2012 ! Enfin, <strong>le</strong> voici venu, <strong>le</strong> jour de notre voyage pour la mission du<br />
<strong>Gabon</strong>. Déjà à cinq heures du matin, <strong>le</strong> portail de la maison de l’avenue des éléphants s’ouvre<br />
pour laisser entrer <strong>le</strong> Père Martin Tshindaye, accompagné du Frère Éric, mon compagnon de<br />
voyage, qui viennent me chercher pour al<strong>le</strong>r à l’Aéroport international de N'djili.<br />
N’djili, porte d’entrée et de sortie du Congo, est aussi un casse-tête. Quiconque y est passé en<br />
sait quelque chose. On y va de fouil<strong>le</strong> en fouil<strong>le</strong> et de barrière en barrière. Ici, ce sont <strong>le</strong>s services<br />
de l’ANR 1 , là ceux de la DGM 2 , et partout <strong>le</strong>s agents de sécurité ne se comptent pas.<br />
Même à zéro mètre du tarmac, une barrière nous arrête : contrô<strong>le</strong> des bil<strong>le</strong>ts, nous lance-t-on,<br />
comme si nous étions des fraudeurs ! Vers neuf heures, toutes <strong>le</strong>s formalités sont terminées.<br />
Nous nous trouvons enfin à bord, dans un appareil de la compagnie Asky. Une heure quarante<br />
minutes de vol nous suffiront pour fou<strong>le</strong>r <strong>le</strong> sol gabonais.<br />
Une fois descendus de l’avion, nous sommes accueillis par un <strong>Gabon</strong>ais qui a tout d’un<br />
homme habitué à recevoir <strong>le</strong>s religieux qui débarquent dans son pays. C’est lui qui nous aidera<br />
à remplir <strong>le</strong>s formalités d’arrivée, remarquab<strong>le</strong>ment brèves, en comparaison de ce qui se<br />
passe dans notre pays. Car tout ici est informatisé. Un policier seu<strong>le</strong>ment est posté pour <strong>le</strong><br />
contrô<strong>le</strong> des passagers qui défi<strong>le</strong>nt allègrement devant lui. Encore quelques poussières de minutes,<br />
puis nous franchissons <strong>le</strong> hall et déjà nous voilà hors de l’aérogare, alors que je pensais<br />
à d’autres barrières, comme on en connaît chez nous en République Démocratique du Congo.<br />
Deux voitures, dont cel<strong>le</strong> de Son Excel<strong>le</strong>nce Monseigneur Timothée Modibo venu personnel<strong>le</strong>ment<br />
nous accueillir, sont là qui nous attendent. Le prélat est habillé d’une façon simp<strong>le</strong>,<br />
comme un citoyen gabonais ordinaire. Cela me bou<strong>le</strong><strong>vers</strong>e, car je me représente d’emblée <strong>le</strong>s<br />
évêques de mon pays dans <strong>le</strong>urs bel<strong>le</strong>s soutanes blanches aux boutons cou<strong>le</strong>ur pourpre.<br />
Comme il convient, nous rendons civilités et honneurs à l’évêque, nous nous embarquons ensuite<br />
dans une des deux voitures qui démarrent aussitôt, presque en cortège, et se dirigèrent<br />
<strong>vers</strong> la maison d’accueil des Pères Spiritains de Librevil<strong>le</strong>. Des Sœurs CIM 3 de Kananga destinées<br />
à la paroisse de Koula-Moutou qui ont voyagé avec nous sont dans <strong>le</strong> même cortège.<br />
1 Agence Nationa<strong>le</strong> de Renseignement<br />
2 Direction Généra<strong>le</strong> de Migrations<br />
3 Cœur Immaculé de Marie de Kananga car il y a plusieurs branches des sœurs CIM, CIM Luiza, Cikapa,…
Le Frère Éric et moi nous serons logés à la Procure des Pères Spiritains. Le séjour y est des<br />
plus agréab<strong>le</strong>s. La tab<strong>le</strong> est bien garnie, de nourriture, certes, mais aussi d’un choix varié de<br />
vins. Ce qui est encore plus intéressant pour moi, c’est la connexion permanente à l’internet<br />
dans ma chambre. Entre temps, grâce à un Frère con<strong>vers</strong> Spiritain appelé Abel Mayeho, nous<br />
pouvons découvrir la capita<strong>le</strong> gabonaise. C’est encore lui qui nous aide dans <strong>le</strong>s différentes<br />
démarches en vue d’obtenir nos cartes de séjour.<br />
Mais l’organisation conjointe de la CAN orange (coupe d’Afrique des nations) par <strong>le</strong> <strong>Gabon</strong><br />
et la Guinée Équatoria<strong>le</strong> pendant cette période ne rend pas <strong>le</strong>s choses faci<strong>le</strong>s. Aussi décide-t-on<br />
de nous faire d’abord voyager à Francevil<strong>le</strong> pour revenir deux semaines plus tard.<br />
C’est Son Excel<strong>le</strong>nce l’évêque qui vient lui-même nous chercher <strong>le</strong> 23 janvier à seize heures<br />
et nous conduire à la gare d’Owando pour attendre <strong>le</strong> train dont <strong>le</strong> départ est prévu à vingt<br />
heures. Nous voilà de nouveau dans un cortège : deux Joséphites, trois Sœurs IM et deux abbés<br />
ivoiriens, venus deux jours après nous et missionnaires comme nous dans <strong>le</strong> diocèse de<br />
Francevil<strong>le</strong>. Sept personnes au total. Nous remplissons <strong>le</strong>s formalités d’embarquement. Valises<br />
et bagages à mains, tout est pesé. Je suis impressionné que même <strong>le</strong>s bagages des militaires<br />
sont éga<strong>le</strong>ment pesés et <strong>le</strong>s kilos excédentaires payés, contrairement aux habitudes de<br />
notre pays où <strong>le</strong>s militaires voyagent gratuitement, avec femmes, enfants, chèvres, moutons,<br />
chats, … et personne ne peut rien <strong>le</strong>ur dire.<br />
Vingt heures, à l’heure prévue pour <strong>le</strong> départ, <strong>le</strong> train démarre en direction de Lastourvil<strong>le</strong>,<br />
lieu où selon <strong>le</strong>s convenances du Père André et de Son Excel<strong>le</strong>nce on devait nous chercher<br />
pour nous mener à Koula-Moutou. Pourquoi ? Sans doute pour me permettre de rester<br />
quelques jours avec <strong>le</strong>s confrères d’ici avant de partir à Francevil<strong>le</strong>, ma communauté d’affectation.<br />
Nous arrivons à Lastourvil<strong>le</strong> à six heures. Moins de quinze minutes après, <strong>le</strong> Père André est<br />
là. Il nous prend dans sa voiture et environ trente minutes plus tard, nous voilà à Koula-Moutou.<br />
La distance est sûrement raccourcie par <strong>le</strong> fait que <strong>le</strong> Père André ne cesse de nous égayer<br />
tout au long du trajet. La route est impeccab<strong>le</strong> et tout <strong>le</strong> monde est content. Après <strong>le</strong>s mois<br />
d’attente à Kinshasa, et <strong>le</strong> stress inévitab<strong>le</strong> que cela entraîne, enfin je suis dans une communauté<br />
joséphite au <strong>Gabon</strong> et je peux dire avec <strong>le</strong> poète : « Heureux qui comme Ulysse a fait un<br />
beau voyage ».<br />
(Ceci est la première étape de mon voyage, il reste cel<strong>le</strong> de Francevil<strong>le</strong>).<br />
← Devant la Cathédra<strong>le</strong> de Librevil<strong>le</strong> (<strong>Gabon</strong>)<br />
Père Prosper<br />
2