La lutte contra la pédophilie - Police Grand-Ducale

Sécurité sur Internet
La Voix: 05.09.2003
La lutte contra la pédophilie
Internet, vecteur incontrôlable du tourisme sexuel Le taux de
croissance exponentiel de la cybercriminalité entraîne des
enquêtes sur la pédophilie, la fraude, le blanchiment d'argent
et les menaces envers la sécurité nationale.
La pédo-pornographie est sans
contredit l'un des sujets les plus
controversés résultant de
l'émergence d'Internet ces dernières
années. En effet, sa disponibilité sur
le réseau a causé et cause toujours
un sentiment de crainte voie de
panique autant dans la communauté
juridique et dans les t-.-1 politique
et médiatique que dans la société en
général.
Le problème est que dans un
environnement multinational tel
Internet où les valeurs culturelles,
morales et légales varient, il
n'existe pas de consensus sur une
définition générale de la
Pornographie juvénile.
Comme mentionné par plusieurs
associations luttant contre la
pédophilie, malheureusement, ce
type de matériel est omniprésent,
que ce soit dans les newsgroups et le
courrier électronique, sur le web ou
sur les sites de chat (Internet Relay
Chat). II semble exister des
centaines de groupes de discussion
sur la Pornographie infantile où les
adeptes
peuvent s'échanger des messages
ou des images et même se livrer à
un véritable trafic d'enfants.
Ces groupes sont très présents sur
la toile et sont accessibles à
n'importe quel utilisateur (adulte
ou enfant). D'ailleurs, il n'est pas
nécessaire d'être un fin limier
comprendre ce dont traitent des
newsgroups.
La Pornographie infantile est
également disponible sur les sites
web. Fait troublant: elle est
facilement accessible tant aux
mineurs qu'aux adultes. De jeunes
enfants curieux peuvent aisément
trouver du matériel pornographique
en effectuant une simple recherche
par mots-clés dans n'importe quel
moteur de recherche.
Les opérations
des forces policières
Les pédophiles opéraient dans
des cercles assez restreints,
désormais, ils ont la possibilité
d'offrir ou d'acquérir du matériel
photo ou vidéo
dans le monde entier. Et cela
juste en pianotant sur le clavier
vier d'un ordinateur.
Dans les annales de la lutte
contre la cybercriminalité,
l'opération «Cathédrale» a donc
place de choix mais elle n'est ni la
première ni la dernière du genre.
Depuis des mois, le plus souvent
très discrètement, les polices. du
monde entier tentent de combattre
le développement de la pédophilie
sur le web.
Les cyberflics disposent au moins
d'un atout: aucune communication
Internet ne se perd dans le
cyberespace. Les gens croient en
général qu'ils sont hors d'atteinte
dans le trou noir du Net, mais ce
n'est pas tout à fait
En Allemagne, d'après la Heise,
le bureau fédéral d enquête
criminelle (le Bundeskriminalamt
allemand) a identifié 57 personnes
suspectées de posséder du matériel
pédophile sur Internet. A la
suite des perquisitions effectuées à
leur domicile et sur leur lieu de
travail, la Police a
saisi, dans le cadre de l'opération
«Herakles», 72 ordinateurs
, 5.144 outils de traitement des
données et 405 vidéos. Les
suspects ont apparemment utilisé
la plate-forme d'échange KaZaA
pour en
voyer par Internet les données
pédophiles à leurs clients.
Au Royaume-Uni, la plus
importante force de police va
doubler le volume de sa brigade de
lutte contra

crimiminalité informatisée pour
combattre la menace grandissante de
la cybercriminalité. Cette décision
provient de la surcharge de travail
provoquée par l'opération contre la
pédophilie sur Internet.
Les investigateurs
Dépendant de la structure légale,
la police fait de plus en plus appel à
des informaticiens de haut niveau,
tout simplement parce que les
autorités ont compris qu'il leur faut
impérativement avoir la maîtrise du
web. Pour la première fois, criminels
et policiers ont entre les mains
exactement le même outil. C'est celui
qui sait le mieux s'en servir qui gagne
la partie.
Afin de mieux comprendre
l'interaction entre la force policière
et le secteur privé, Martin Baldock,
directeur de la branche des
investigations forensic informatique
de KPMG Londres, nous livre ses
impressions: «Avec les opérations de
raids, des centaines de disques durs
sont confisqués et doivent être
examinés à la recherche d'images
pornographiques.
Souvent le problème dans ces
enquêtes est que le délai d'analyse
des disques durs saisis est
incompatible avec la nécessité d'une
réactivité en
rapport avec celle des délinquants
sur Internet. Donc les sociétés
comme la nôtre, offrent la
possibilité de rapidement subvenir
au manque d'experts investigateurs
Tors une opération».
Tout en sachant que les
investigateurs de la force policière
ont une formation spécialisée et un
encadrement spécial lors de ces
missions, qu'en est-il des sociétés
privées? «Dans notre département,
les investigateurs informatiques
suivent les mêmes formations que la
force policière en la matière de la
gestion de preuves numériques et
l'analyse de celles-ci.
Au niveau des procédures, an est
en ligne avec le guide de l'association
of Chief Police Offices», assure M.
Baldock. «Aussi, lors de telle
collaboration, nous mettons
l'emphase sur la gestion de
l'opération afin d'assurer que le
personnel n'est pas trop exposé à des
matériels sensibles ou ne devient
sujet dune telle fascination. Une
rotation du personnel ainsi qu'une
cellule de conseil sont mises à leur
disposition». De plus, il dispose d'un
réseau de serveurs séparé afin de ne
pas contaminer les preuves.
Altaf Dossa
altaf.dossa@pt.lu