cover happy family - Théâtre Varia
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Une mise en scène : note d’intention<br />
Un portrait rêvé de l’Italie<br />
Par Dominique Pattuelli<br />
Une comédie contemporaine italienne. Une Italie telle que je la rêve, parfaite, telle<br />
qu’on peut la voir dans certains films, qui nous montre de beaux intérieurs, élégants,<br />
de beaux personnages qui ont de belles vies avec une belle place sur terre. Une<br />
Italie qui reste légère et frimeuse, volubile, qui passe au dessus de ses problèmes de<br />
société, qui est apolitique, qui fait toujours semblant de bien se porter, riche, une<br />
Italie qui cache ses laideurs derrière un voile d’élégance, parfois outrancière, et un<br />
éclat de rire, à table devant un bon plat accompagné d’un grand vin. Des<br />
personnages en dehors des problématiques politiques de ce monde mais dans leurs<br />
questionnements intimes, vulgaires aussi par tant de nombrilisme. C’est aussi de cette<br />
étroitesse d’esprit montrée avec une ironie bienveillante dont je veux parler.<br />
Une forme hybride, matière à jeu<br />
Au départ de la fable, deux jeunes gens de 15 ans Anna et Filippo veulent se marier.<br />
Prétexte à la rencontre entre les deux familles et les différents personnages qui les<br />
constituent. Prétexte à parler de nos peurs, nos amours, nos vies dans une société<br />
contemporaine. Prétexte à un jeu sur la forme théâtrale :<br />
Ezio, l’alter ego de l’auteur, est sur scène, il raconte son histoire et celle de ceux qui<br />
composent ces deux familles. Un accident de vélo le mêle à ses personnages, sa vie<br />
entre dans sa fiction ou sa fiction pénètre dans sa réalité.<br />
La pièce prend une forme hybride, écrite au départ pour être un roman, elle fluctue<br />
entre les formes, tantôt narrative, tantôt dialoguée, des monologues de personnages<br />
s’alternent à de brèves scènes dialoguées et une grande scène de groupe. L’écriture<br />
touche là où l’on s’y attend le moins, mélangeant habilement les registres, même si<br />
l’auteur précise qu’il s’agit avant tout d’une comédie.<br />
Je suis donc en présence d’une matière à jouer, comme Alessandro le dit lui-même,<br />
où j’ai le droit de couper, prendre, monter le texte comme je le veux. Cette forme<br />
libre me permet de jouer sur différents modes de représentation.<br />
J’ai la chance d’avoir entre les mains une pièce nouvelle, inconnue en français, qui<br />
met en scène beaucoup de personnages, une pièce qui me plaît par la diversité de<br />
ses formes par sa fraîcheur, son humour, sa critique bienveillante. Une pièce que j’ai<br />
eue envie de traduire, puis de monter, pour la faire connaître.<br />
J’ai envie de monter ce moment de plaisir, de légèreté auquel on<br />
s’attache.<br />
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