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Thème 1 : l'agriculture dans la zone intertropicale, cultiver pour ...

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1<br />

<strong>Thème</strong> 1 : <strong>l'agriculture</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>zone</strong> <strong>intertropicale</strong>, <strong>cultiver</strong> <strong>pour</strong><br />

vendre ou <strong>pour</strong> se nourrir ?


Dossier 1 : Localisation de <strong>la</strong> <strong>zone</strong> <strong>intertropicale</strong><br />

2<br />

Document 1 : définitions<br />

Équateur : ligne fictive située à distance égale des deux pôles<br />

Latitude : distance angu<strong>la</strong>ire entre un point de <strong>la</strong> surface de <strong>la</strong> Terre et l'équateur<br />

Tropique : ligne fictive, parallèle à l'équateur, située à 23°26' de ce dernier. Au nord se trouve<br />

le tropique du Cancer, au sud se trouve le tropique du Capricorne. Ils limitent <strong>la</strong> <strong>zone</strong> <strong>dans</strong><br />

<strong>la</strong>quelle le soleil peut se trouver au zénith à midi au moins une fois <strong>dans</strong> l'année.<br />

Isotherme : sur une carte, ligne reliant tous les points de même température<br />

Température moyenne mensuelle : moyenne des température à un endroit donné <strong>pour</strong> un mois<br />

donné<br />

Température moyenne annuelle : moyenne des température à un endroit donné <strong>pour</strong><br />

l'ensemble de l'année<br />

Amplitude thermique : écart entre les températures maximale et minimale à un endroit donné<br />

Total annuel des précipitations : quantité totale de précipitations (pluie, neige...) à un endroit<br />

donnée sur l'ensemble de l'année<br />

Régime pluviométrique : répartition des précipitions au cours de l'année<br />

Diagramme ombrothermique : graphique à deux axes verticaux (T° et précipitations)<br />

permettant de présenter le climat d'un endroit de manière synthétique<br />

Période sèche : période de l'année durant <strong>la</strong>quelle, sur un diagramme ombrothermique, les<br />

températures sont supérieures aux précipitations<br />

Période humide: période de l'année durant <strong>la</strong>quelle, sur un diagramme ombrothermique, les<br />

précipitations sont supérieures aux températures<br />

Document 2 :<br />

Utilisation de l'at<strong>la</strong>s<br />

Document 3 : <strong>la</strong> faim <strong>dans</strong> le monde


Consignes<br />

1) Rep<strong>la</strong>ce les éléments de <strong>la</strong> liste et complète le document <strong>pour</strong> en faire une carte correcte.<br />

Liste : équateur, tropique du Cancer, tropique du Capricorne, Afrique, Amérique Centrale,<br />

Amérique du Sud, péninsule indienne, Asie du Sud-Est, Philippines, Indonésie, Australie,<br />

Brésil, Mexique<br />

2) Rédige une phrase faisant le lien entre le document 3 et <strong>la</strong> carte que tu as réalisée.<br />

3) Émets des hypothèses permettant d'expliquer <strong>la</strong> situation que tu as mise en évidence <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

consigne 2.<br />

3


Synthèse des savoirs<br />

Tu dois pouvoir rep<strong>la</strong>cer les différents éléments de <strong>la</strong> carte que tu as réalisée.<br />

La <strong>zone</strong> <strong>intertropicale</strong> est <strong>la</strong> <strong>zone</strong> de <strong>la</strong> Terre situées entre le Tropique du Cancer et le<br />

Tropique du Capricorne. Elle correspond aux climats les plus chauds de <strong>la</strong> Terre, entre les<br />

isothermes moyennes annuelles de 20°C.<br />

Bien que situés à des <strong>la</strong>titudes proches, les paysages intertropicaux sont extrêmement<br />

divers et font apparaître de nombreuses associations végétales. Ces dernières peuvent être<br />

regroupées selon trois associations principales :<br />

– <strong>la</strong> forêt ombrophile : sempervirente, dense, stratifiée, sombre au sol, riche en espèces<br />

végétales et animales<br />

– <strong>la</strong> savane : formation dense et continue de hautes herbes, parsemées d'arbres<br />

– <strong>la</strong> steppe : formation d'herbes courtes et c<strong>la</strong>irsemées, avec peu d'espèces d'arbres<br />

(baobab, acacia)<br />

En raison des températures quasi constantes au cours de l'année, et de l'évaporation<br />

qu'elles provoquent, c'est le régime pluviométrique qui détermine les saisons. Dans <strong>la</strong> plus<br />

grande partie de <strong>la</strong> <strong>zone</strong> <strong>intertropicale</strong>, l'année est partagée en deux saisons contrastées, une<br />

sèche et une humide. La durée re<strong>la</strong>tive de ces deux saisons est un facteur détermination <strong>dans</strong><br />

<strong>la</strong> caractérisation du climat, et donc sur <strong>la</strong> végétation naturelle. La savane et <strong>la</strong> steppe, par<br />

exemple, présentent des contrastes saisonniers importants.<br />

4<br />

Les précipitations sont très différentes d'une région à l'autre :<br />

– aux <strong>la</strong>titudes équatoriales, elles sont partout abondantes et régulières<br />

– aux <strong>la</strong>titudes des tropiques, elles sont <strong>dans</strong> <strong>la</strong> plupart des régions, insuffisantes et<br />

irrégulières<br />

– de façon générale, en s'éloignant de l'équateur leur total annuel diminue et leur<br />

répartition au cours de l'année fait apparaître des contrastes saisonniers<br />

– en Asie, <strong>la</strong> mousson accentue les contrastes saisonniers.<br />

Le concept de mousson sera décrit <strong>dans</strong> le chapitre suivant.


Dossier 2 : Bang<strong>la</strong>desh<br />

5<br />

Document 1 : définitions<br />

Mousson : régime pluviométrique marqué par une forte variabilité des<br />

précipitations au cours de l'année durant <strong>la</strong>quelle une saison humide succède à<br />

une saison très sèche.<br />

Document 2 : Diagramme ombrothermique de Dhaka<br />

Document 3 : Photo prise <strong>dans</strong> les environs de Dhaka


6<br />

Document 4 : vue verticale d'un vil<strong>la</strong>ge du Bang<strong>la</strong>desh<br />

Document 5 : vue aérienne du Bang<strong>la</strong>desh


7<br />

Document 6 :<br />

Les difficultés du paysan bengali<br />

Le Bang<strong>la</strong>desh est un enfant des eaux. Les fleuves charriant les alluvions arrachées aux<br />

montagnes de l’Hima<strong>la</strong>ya, aux collines fertiles de l’Assam, l’ont conquis sur <strong>la</strong> mer et le<br />

fécondent chaque année. La mer pénètre profondément <strong>dans</strong> ses estuaires et les fait vivre au<br />

rythme de ses marées. La mousson emplit ses rizières et leur apporte <strong>la</strong> vie.<br />

Mais l’eau nourricière est aussi l’ennemie : le long des côtes basses, les cyclones naissant <strong>dans</strong><br />

le Golfe du Bengale précipitent sur les rives des vagues hautes de seize mètres et ba<strong>la</strong>yent toute<br />

vie. D’année en année, les côtes sont ainsi dévastées, quelques milliers d’hommes, de femmes<br />

et d’enfants disparaissent sans que jamais leur nombre exact soit connu : cinq mille, dix mille,<br />

qui sait ? A cette échelle, les chiffres n’impressionnent plus. Puis, <strong>la</strong> tempête s’apaise et les<br />

survivants, parce qu’ils n’ont aucun autre endroit où aller, reviennent <strong>dans</strong> les mêmes vil<strong>la</strong>ges<br />

ruinés, <strong>dans</strong> les mêmes rizières imprégnées de sel et, comme des fourmis, reconstruisent en<br />

attendant le prochain désastre.<br />

Plus à l’intérieur des terres, comme à Gohira, les fleuves et les rivières débordent chaque année,<br />

grossis par <strong>la</strong> mousson ou les cyclones qui peuvent déverser en une semaine plus d’eau qu’il<br />

n’en tombe sur Bruxelles ou Paris en une année. Alors, les habitants se réfugient sur les digues<br />

qui bordent leurs étangs et s’agglutinent pendant des semaines sur ces îlots dérisoires : toute vie<br />

sociale s’arrête, les chemins sont coupés, les hameaux isolés et leurs occupants se terrent sous<br />

l’averse, s’efforçant péniblement de survivre.<br />

Le climat de l’est du Bang<strong>la</strong>desh est dur : quatre mois de fraîcheur mais aussi de sécheresse où<br />

rien ne pousse sans irrigation, quatre mois de chaleur torride et de pluies irrégulières qui<br />

permettent une culture du riz hasardeuse, quatre mois de déluge : l’homme ne cesse de craindre<br />

<strong>la</strong> sécheresse que <strong>pour</strong> commencer à redouter l’inondation.<br />

Cette terre toujours menacée est aussi une terre surpeuplée. Mais des millions de ruraux<br />

continuent à peupler les campagnes <strong>pour</strong> y <strong>cultiver</strong>, sur des champs exigus, le riz, le jute et<br />

quelques cultures secondaires. Démuni de moyens, écrasé par des catastrophes naturelles<br />

cycliques, l’homme essaye de s’adapter à une nature qui l’écrase.<br />

A Gohira, <strong>la</strong> terre appartient essentiellement à des « <strong>la</strong>ndlords », des privilégiés, devenus à<br />

Chittagong des industriels, des hommes d’affaires ou des hommes politiques. Plus de <strong>la</strong> moitié<br />

des paysan ne possède pas de terre et les autres n’en ont pas assez. De ce fait le régime foncier<br />

le plus fréquent est le métayage qui attribue 50% et plus de <strong>la</strong> récolte au propriétaire en <strong>la</strong>issant<br />

les améliorations foncières éventuelles à <strong>la</strong> charge exclusives du métayer : tout investissement<br />

est ainsi découragé.<br />

Quant à ceux qui n’ont même pas <strong>la</strong> possibilité de pouvoir devenir métayers, il leur reste<br />

l’engagement comme travailleurs saisonniers, <strong>pour</strong> des sa<strong>la</strong>ires dérisoires. Par ailleurs, le<br />

manque de terres et le régime successoral local ont entraîné un morcellement excessif des<br />

propriétés et des exploitations : plus de 60% des parcelles de riz ont mois de 32 ares de<br />

superficie et plus de 90% moins de 16 ares : il en résulte des difficultés de <strong>la</strong>bour et des pertes<br />

de temps en dép<strong>la</strong>cements.<br />

Le paysan de Gohira vit <strong>dans</strong> une pauvreté qui ne lui permet pas d’améliorer l’outil<strong>la</strong>ge, ni<br />

d’acheter des engrais et des insecticides. L’endettement généralisé l’enferme fréquemment <strong>dans</strong><br />

un cercle vicieux d’intérêts et d’emprunts dont il est difficile de sortir. Son état de santé est<br />

souvent déficient, faute nourriture suffisante et équilibrée, d’hygiène et de soins.<br />

Les hameaux de Gohira sont difficilement accessibles : en dehors de <strong>la</strong> route Chittagong-<br />

Rangamati, qui mène au <strong>la</strong>c artificiel de Kaptaï et à <strong>la</strong> frontière, les routes carrossables<br />

manquent. Et, de cause à effet, les habitants sont <strong>dans</strong> l’ensemble <strong>dans</strong> un état de souséquipement<br />

médical et sco<strong>la</strong>ire.<br />

D’après V. Drachoussof, les chantiers du dialogue 1965


Consignes<br />

1) Utilise une fiche-méthode <strong>pour</strong> analyser le climat de Dhaka puis rep<strong>la</strong>ce cette ville sur <strong>la</strong><br />

carte du dossier 1.<br />

2) Réalise un tableau permettant de comparer les informations contenues <strong>dans</strong> les documents<br />

3, 4 et 5.<br />

3) Rédige un texte court et structuré listant et expliquant les difficultés du paysan bengali.<br />

4) Réalise un schéma décrivant <strong>la</strong> structure spatiale d'un vil<strong>la</strong>ge du Bang<strong>la</strong>desh.<br />

8


Synthèse des savoirs<br />

Tu dois pouvoir expliquer les phénomènes décrits <strong>dans</strong> le document 6.<br />

Les températures ne constituent jamais une contrainte par elles-mêmes. Elles<br />

favorisent, au contraire, une croissance rapide des végétaux :<br />

– elles sont élevées toute l'année (aucun mois n'a une température moyenne < 18° C)<br />

– l'amplitude thermique est faible (< 10° C).<br />

Pour <strong>la</strong> végétation et les p<strong>la</strong>ntes cultivées, c'est l'eau contenue <strong>dans</strong> le sol qui importe.<br />

Cette eau disponible dépend surtout du bi<strong>la</strong>n entre précipitations et évaporation. C'est <strong>la</strong><br />

combinaison entre <strong>la</strong> chaleur quasi constante et les disponibilités en eau qui détermine les<br />

possibilités culturales :<br />

– là où les disponibilités en eau sont suffisantes et régulières, les possibilités culturales<br />

sont supérieures à celles de <strong>la</strong> <strong>zone</strong> tempérée. C'est le cas des régions équatoriales et<br />

tropicales humides qui permettent plusieurs récoltes <strong>dans</strong> l'année sur <strong>la</strong> même parcelle<br />

– là où les disponibilités en eau sont moindres, <strong>la</strong> saison végétative ne permet, sauf<br />

aménagement humain, qu'une récolte par an. Celle-ci peut même présenter un<br />

caractère aléatoire. C'est le cas des régions plus proches des tropiques.<br />

Partout <strong>l'agriculture</strong> traditionnelle présente des signes de sous-développement :<br />

– les rendements sont faibles, sauf là où l'irrigation permet plusieurs récoltes par an sur<br />

<strong>la</strong> même parcelle<br />

– l'outil<strong>la</strong>ge est rudimentaire et le travail reste essentiellement manuel<br />

– le modèle le plus fréquent est l'exploitation familiale de taille modeste (quelques<br />

hectares au maximum) où domine <strong>la</strong> polyculture<br />

– le métayage est encore <strong>la</strong>rgement répandu, avec un partage très inégal en faveur du<br />

propriétaire<br />

– les revenus qu'elle procure aux agriculteurs sont faibles et irréguliers en fonction des<br />

aléas climatiques. C'est essentiellement une agriculture de subsistance.<br />

Dans le cas particulier du Bang<strong>la</strong>desh, <strong>la</strong> riziculture domine. Les rizières sont souvent<br />

de petite taille. Heureusement, le relief du pays permet de <strong>cultiver</strong> sans avoir recours aux<br />

terrasses, comme c'est le cas en Chine ou aux Philippines. Conjuguée à ce relief p<strong>la</strong>t, <strong>la</strong><br />

présence de deux grands fleuves facilite l'irrigation. Par ailleurs, les inondations, dues aux<br />

crues du Gange et du Brahmapoutre, fertilisent les sols par l'apport de sédiments riches. Par<br />

contre, les irrégu<strong>la</strong>rités climatiques imprévisibles sont une des caractéristiques du milieu<br />

intertropical, en particulier <strong>dans</strong> le cas du Bang<strong>la</strong>desh avec des tempêtes tropicales et des<br />

inondations. Elles peuvent engendrer récoltes désastreuses ou exceptionnelles selon les cas.<br />

L'habitat se présente sous <strong>la</strong> forme de vil<strong>la</strong>ges linéaires, installés sur des digues qui<br />

permettent de gérer les crues du fleuve tout en protégeant les constructions. On voit donc bien<br />

que les paysages ruraux dépendent des conditions naturelles locales et des systèmes<br />

socioéconomiques mis en p<strong>la</strong>ce <strong>pour</strong> les exploiter.<br />

Les températures élevées, associées à <strong>la</strong> présence d'eau, favorisent les ma<strong>la</strong>dies<br />

parasitaires qui constituent un handicap <strong>pour</strong> l'homme et ses activités.<br />

9


Dossier 3 : Brésil<br />

10<br />

Document 1 : définitions<br />

Culture sur brûlis : méthode de production agricole où une parcelle sauvage<br />

ou en jachère est brûlée avant d'être ensemencée.<br />

Jachère : fait de ne pas <strong>cultiver</strong> une parcelle agricole pendant un certain temps<br />

<strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>isser se régénérer.<br />

Document 2 : Diagramme ombrothermique de Manaus<br />

Document 3 : Photo prise <strong>dans</strong> les environs de Manaus


11<br />

Document 4 : vue verticale de <strong>la</strong> forêt amazonienne<br />

Document 5 : le Brésil et les OGM<br />

L’avenir des OGM se joue peut-être au Brésil. Sous <strong>la</strong> pression de l’agrobusiness,<br />

et malgré ses promesses électorales, Lu<strong>la</strong> a adopté une loi qui<br />

facilité considérablement l’autorisation des cultures transgéniques. Il<br />

s’agit notamment de maintenir <strong>la</strong> compétitivité des producteurs de soja<br />

brésilien face aux exportations américaines. Mais <strong>la</strong> justice brésilienne<br />

doit examiner <strong>la</strong> constitutionnalité de ce texte. Et les consommateurs<br />

européens et brésiliens ne l’entendent pas de cette oreille et <strong>pour</strong>raient<br />

arbitrer en faveur des filières traditionnelles. D’autant plus que <strong>la</strong><br />

responsabilité du soja <strong>dans</strong> <strong>la</strong> déforestation de l’Amazonie ne fait pas<br />

bonne presse à l’agriculture brésilienne.<br />

Source : mondialisation.ca , juillet 2005<br />

Document 6 : Agrocarburants et réforme agraire<br />

Depuis près de trente ans, le Mouvement des paysans Sans Terre (MST) au Brésil mène une<br />

lutte acharnée contre une injustice fondamentale que traduisent de manière <strong>la</strong>conique ces<br />

statistiques : 1% des propriétaires ruraux disposent de 46% des terres. Ces chiffres sont en<br />

corré<strong>la</strong>tion directe avec <strong>la</strong> pauvreté endémique qui frappe 29% de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion de ce pays. La<br />

réforme agraire constitue, aux yeux du MST, un passage obligé <strong>pour</strong> venir à bout du fléau de <strong>la</strong><br />

faim menaçant quotidiennement 52 millions de personnes. Mais le combat que mène ce<br />

mouvement paysan s’annonce plus ardu <strong>dans</strong> les mois et les années à venir. En effet, <strong>la</strong> fièvre<br />

des agrocarburants qui s’empare des gouvernements, dont celui de Lu<strong>la</strong>, n’est pas sans avoir<br />

des répercussions inquiétantes sur <strong>la</strong> concentration des terres et <strong>la</strong> souveraineté alimentaire au<br />

Brésil, tout comme <strong>dans</strong> d’autres pays. Le MST tire <strong>la</strong> sonnette d’a<strong>la</strong>rme...<br />

« Pour nous, c’est c<strong>la</strong>ir, affirme José Cláudio da Silva, responsable du secteur Environnement<br />

du MST. Avec les agrocarburants, nous nous trouvons face à un véritable processus de<br />

recolonisation ». Les pays industrialisés ne disposant pas des surfaces agricoles suffisantes, ils<br />

se tournent vers Sud, et entre autres le Brésil, <strong>pour</strong> développer des monocultures de maïs, soja<br />

et canne à sucre qui permettront <strong>la</strong> production de ces combustibles alternatifs.<br />

Source : ITECO.be , septembre 2009


Consignes<br />

1) Utilise une fiche-méthode <strong>pour</strong> analyser le climat de Manaus puis rep<strong>la</strong>ce cette ville sur <strong>la</strong><br />

carte du dossier 1.<br />

2) Sur base des documents 5 et 6, rédige une phrase expliquant quel phénomène est visible<br />

<strong>dans</strong> le document 4.<br />

3) Sur base de ces mêmes documents, réalise un schéma décrivant le phénomène en question.<br />

3) Réalise un tableau reprenant les difficultés de <strong>l'agriculture</strong> au Brésil, leurs causes et les<br />

solutions possibles.<br />

12


Synthèse des savoirs<br />

Le Brésil est un excellent exemple de mutation du monde agricole. Les mutations<br />

agricoles contemporaines résultent de :<br />

– <strong>la</strong> mondialisation (intensification des échanges, contrôle des filières de production et<br />

de commercialisation par des groupes financiers internationaux)<br />

– l'augmentation du nombre de consommateurs locaux<br />

– les orientations économiques des pouvoirs nationaux ou supranationaux (FMI, OMC,<br />

Banque Mondiale, …)<br />

– les progrès scientifiques et technologiques<br />

Pourtant, les mutations agricoles n'ont jusqu'à présent pas amélioré de façon<br />

significative le sort des agriculteurs. Par contre, elles accélèrent souvent <strong>la</strong> dégradation de<br />

l'environnement.<br />

Des mutations agricoles se sont développées au cours des dernières décennies et/ou se<br />

développent encore aujourd'hui selon quatre axes principaux :<br />

– l'intensification des cultures (réduction de <strong>la</strong> durée de <strong>la</strong> jachère, utilisation des<br />

fertilisants, introduction de nouvelles variétés de p<strong>la</strong>ntes à hauts rendements, recours à<br />

l'irrigation, ... )<br />

– l'extension des surfaces cultivées à petite échelle (extension des cultures vil<strong>la</strong>geoises,<br />

fronts pionniers spontanés) et à grande échelle (fronts pionniers p<strong>la</strong>nifiés)<br />

– des tentatives de redistribution des terres<br />

– l'accroissement des productions à vocation commerciale<br />

– productions vivrières destinées à alimenter des marchés nationaux en<br />

expansion, notamment les marchés urbains<br />

– productions tropicales spécifiques <strong>pour</strong> l'exportation<br />

– productions tempérées destinées à arriver hors-saison <strong>dans</strong> les pays développés<br />

(soja, haricots, ...).<br />

On passe donc, <strong>pour</strong> le producteurs, d'une agriculture traditionnelle à une agriculture<br />

spécu<strong>la</strong>tive, les deux modes cohabitant <strong>la</strong>rgement <strong>dans</strong> toute <strong>la</strong> <strong>zone</strong> <strong>intertropicale</strong>.<br />

L'agriculture traditionnelle vise à assurer <strong>la</strong> subsistance de <strong>la</strong> famille. Seuls, les excédents sont<br />

destinés aux marchés locaux, notamment des légumes <strong>pour</strong> <strong>la</strong> consommation urbaine.<br />

L'élevage a un poids économique faible. Les cultures spécu<strong>la</strong>tives, aussi appelées cultures de<br />

rente, sont destinées à l'exportation : café, cacao, banane, arachide, caoutchouc, coton, ... .<br />

Les cultures spécu<strong>la</strong>tives présentent deux formes :<br />

– les p<strong>la</strong>ntations paysannes, forme mineure et plus récente, s'intègrent <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

polyculture traditionnelle, dont elles présentent les caractéristiques principales<br />

– les grandes p<strong>la</strong>ntations, forme dominante et <strong>la</strong> plus ancienne, se caractérisent par :<br />

– <strong>la</strong> mobilisation d'investissements importants, souvent réalisés par des grands<br />

groupes agro-alimentaires étrangers<br />

– l'utilisation de méthodes agronomiques modernes<br />

– des exploitations très vastes : des centaines d'hectares, parfois des milliers<br />

– <strong>la</strong> monoculture ou une culture dominante<br />

– le recours à une main-d'œuvre sa<strong>la</strong>riée nombreuse<br />

– leur localisation près des voies de communication modernes reliées à un port<br />

– leur fragilité écologique (épuisement des sols) et/ou économique (fluctuations<br />

des cours) qui expliquent l'abandon répété d'une production au profit d'une<br />

autre.<br />

13


Dans le cas du Brésil, ce phénomène se double d'un front pionnier à grande échelle. La<br />

forêt amazonienne est vue comme une réserve de terres, une immense friche agricole. Elle est<br />

donc victime d'une déforestation massive. Celle-ci est conduite par :<br />

– <strong>la</strong> volonté des grands propriétaires terriens d'accroître leur patrimoine foncier<br />

– le désir des petits agriculteurs de trouver des terres libres qu'ils <strong>pour</strong>raient <strong>cultiver</strong><br />

<strong>pour</strong> eux et nous <strong>pour</strong> un propriétaire<br />

Une grande partie de ces nouvelles terres est destinée à <strong>la</strong> culture de p<strong>la</strong>ntes servant de<br />

matière première à <strong>la</strong> production de biocarburants. Elles ne contribuent donc en rien à nourrir<br />

les popu<strong>la</strong>tions locales et ne résolvent pas le problème de <strong>la</strong> malnutrition. Au contraire, le<br />

passage d'une agriculture vivrière à <strong>la</strong> production de biocarburant engendre une spécu<strong>la</strong>tion<br />

encore plus forte sur les récoltes pouvant servir au deux objectifs. Il en résulte une diminution<br />

nette des stocks destinés à l'alimentation et une augmentation des prix.<br />

Par ailleurs, les paysans locaux sont souvent otages de grandes sociétés de grands<br />

groupes d'agro-ingénierie. Ces derniers diffusent des graines OGM au rendement supérieur<br />

mais nécessitant certains apports (vendus par <strong>la</strong> même firme) et qui ne peuvent se reproduire<br />

naturellement. L'agriculteur est donc obligé d'acheter de nouvelles semences chaque année et<br />

peut de plus en plus difficilement sortir du système. Pour eux, <strong>la</strong> révolution verte est<br />

malheureusement souvent synonyme de mirage.<br />

Dans les régions équatoriales, l'exubérance de <strong>la</strong> forêt ombrophile freine<br />

considérablement sa mise en valeur agricole. La méthode <strong>la</strong> plus répandue <strong>dans</strong> <strong>l'agriculture</strong><br />

traditionnelle reste <strong>la</strong> culture sur brûlis.<br />

14


Dossier 4 : <strong>la</strong> Guadeloupe<br />

15<br />

Document 1 : définitions<br />

Terroir : ensemble des caractéristiques géographiques et climatiques d'un lieu<br />

qui donnent certains traits particuliers au productions agricoles locales<br />

Document 2 : Diagramme ombrothermique de Pointe-à-Pitre<br />

Document 3 : Photo prise <strong>dans</strong> les environs de Pointe-à-Pitre


16<br />

Document 4 : vue verticale d'un vil<strong>la</strong>ge de <strong>la</strong> Guadeloupe<br />

Document 5 : <strong>la</strong> Guerre de <strong>la</strong> Banane


17<br />

Document 6 : le Conflit de <strong>la</strong> Banane<br />

Le conflit de <strong>la</strong> banane consiste en un différend politique et économique entre<br />

l'Union européenne, qui vou<strong>la</strong>it préserver les producteurs membres des pays<br />

ACP menacés par <strong>la</strong> libéralisation des normes économiques exigée par l'OMC<br />

(Organisation mondiale du commerce), et les États-Unis, partisans du<br />

démantèlement de toute protection économique.<br />

En rétorsion des mesures européennes, Washington a décidé d'imposer des<br />

sanctions douanières aux exportations européennes, qui n'ont été levées qu'en<br />

2001. À <strong>la</strong> veille du <strong>la</strong>ncement du cycle de Doha de libéralisation des échanges<br />

agricoles, Pascal Lamy, Commissaire européen du commerce, se félicitait alors<br />

d'avoir montré par cet accord que les différents États impliqués pouvaient «<br />

gérer des différends commerciaux de manière professionnelle ».<br />

[...]<br />

En 1993, l'Europe s'est dotée d'une organisation commune qui p<strong>la</strong>fonne les<br />

importations de bananes « dol<strong>la</strong>r » et tente de protéger ses propres productions<br />

: Antilles, îles Canaries, petits exportateurs des Caraïbes et d'Afrique. Les<br />

grandes lignes de l'organisation du marché de <strong>la</strong> banane de l'Union européenne<br />

depuis le 1er juillet 1993, date d'entrée en vigueur de nouveaux textes de base<br />

sont les suivantes : Mise en marché libre des bananes d'origine communautaire<br />

assortie d'une aide complémentaire sur une quantité maximale de 854 000 T<br />

réparties selon les régions d'origine ; mise en marché libre des quantités dites<br />

traditionnelles de 857 700 T en provenance des fournisseurs ACP assorties<br />

d'une répartition par pays d'origine. Ainsi <strong>la</strong> Côte d'Ivoire et le Cameroun (pays<br />

favorisés par l'OCMB Européen) avaient le droit d'exporter jusqu'à 155 000 T<br />

de bananes chacun sur le marché européen contre 40 000 T <strong>pour</strong> le Cap Vert et<br />

105 000 T <strong>pour</strong> <strong>la</strong> Jamaïque (Bananes dol<strong>la</strong>r) <strong>pour</strong> ne citer que ces exemples.<br />

Ces mesures sont alors jugées discriminatoires et en contradiction avec les lois<br />

du libre échange.<br />

Source : Wikipedia<br />

Document 7 : marché artisanal à Pointe-à-Pitre


Consignes<br />

1) Utilise une fiche-méthode <strong>pour</strong> analyser le climat de Pointe-à-Pitre puis rep<strong>la</strong>ce cette ville<br />

sur <strong>la</strong> carte du dossier 1..<br />

2) Réalise un schéma simple expliquant ce qu'est <strong>la</strong> guerre de <strong>la</strong> banane<br />

3) Rédige un texte argumenté expliquant les conséquences des barrières douanières <strong>pour</strong> les<br />

producteurs agricoles de <strong>la</strong> <strong>zone</strong> <strong>intertropicale</strong>.<br />

18


Synthèse des savoirs<br />

La colonisation européenne a, depuis le 16ème siècle :<br />

– développé les productions spécu<strong>la</strong>tives<br />

– introduit des systèmes agricoles en rupture brutale avec les pratiques traditionnelles<br />

Dans les Caraïbes, <strong>la</strong> production s'est concentrée sur quelques produits dont les<br />

consommateurs occidentaux sont friands : tabac, banane, canne à sucre... Les producteurs<br />

locaux sont donc extrêmement dépendants de <strong>la</strong> consommation américaine européenne et<br />

également très vulnérables à <strong>la</strong> concurrence.<br />

Cette concurrence subit parfois des distorsions. Certains pays (ou groupements de pays<br />

comme l'UE) mettent en p<strong>la</strong>ce des barrières douanières. Il s'agit de taxes que doivent payer les<br />

importateurs, et de quotas d'importations. Certains pays ou territoires peuvent ainsi être<br />

favorisés par rapport à d'autres. L'Union Européenne, par exemple, favorise les producteurs de<br />

bananes de ses territoires tropicaux (Guadeloupe, Martinique...) ou de pays considérés comme<br />

« amis » (Cameroun...) par rapport à d'autres jugés plus proches des États-Unis.<br />

19


Dossier 5 : Guatema<strong>la</strong><br />

20<br />

Document 1 : définitions<br />

Cours : prix d'une marchandise, fixé <strong>dans</strong> une bourse par <strong>la</strong> loi de l'offre et de<br />

<strong>la</strong> demande.<br />

Commerce équitable : forme de commerce nord-sud tenant compte des<br />

besoins du producteur et lui permettant de mener une vie digne<br />

Document 2 :Diagramme ombrothermique de Guatema<strong>la</strong> City<br />

Document 3 : P<strong>la</strong>ntation de Cacao au Guatema<strong>la</strong>


21<br />

Document 4 : vue verticale d'un vil<strong>la</strong>ge du Guatema<strong>la</strong><br />

Document 5 : cours du cacao à <strong>la</strong> bourse de Bruxelles


22<br />

Document 6 : le commerce équitable<br />

Pour une Saint-Valentin équitable<br />

Derrière le logo « certifié équitable » d’une simple tablette de choco<strong>la</strong>t se cache<br />

une belle histoire. À <strong>la</strong> veille de <strong>la</strong> St-Valentin, il est l’heure de l’évoquer <strong>pour</strong><br />

<strong>la</strong> faire connaître, <strong>la</strong> garder en mémoire, et faire le bon choix de choco<strong>la</strong>t à<br />

offrir à ceux qu’on aime.<br />

Le choco<strong>la</strong>t croquant de l’on déguste est constitué à partir des fruits du<br />

cacaoyer, un arbre qui pousse en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie. Les<br />

cabosses sont les fruits desquels sont extraites les fèves de cacao qui, après<br />

avoir fermenté, bruni et séché, sont torréfiées et broyées afin de former une pâte<br />

: cette dernière, mé<strong>la</strong>ngée avec du sucre, forme le choco<strong>la</strong>t. Les plus grands<br />

producteurs de choco<strong>la</strong>t sont essentiellement regroupés en Côte d’Ivoire, au<br />

Ghana, au Brésil et en Indonésie.<br />

Le choco<strong>la</strong>t dit « équitable », reconnaissable uniquement grâce à son logo, est<br />

produit <strong>dans</strong> le respect des droits de <strong>la</strong> personne et de l’environnement, par des<br />

producteurs qui, après s’être détachés des multinationales, se sont regroupés en<br />

coopératives, qui ont fait de <strong>la</strong> transparence, de l’équité, de <strong>la</strong> démocratie et de<br />

<strong>la</strong> solidarité, leurs principes clés. Ces coopératives permettent aux travailleurs<br />

du Sud de développer un commerce qui profite de façon durable à leur<br />

communauté ainsi qu’à <strong>la</strong> communauté d’acheteurs du Nord. En effet, les<br />

producteurs vendent directement aux consommateurs - sans passer par des<br />

intermédiaires - et à un prix juste, qui couvre les coûts de production et leur<br />

permettent <strong>dans</strong> le même temps de subvenir aux besoins de leur famille. Par<br />

ailleurs, en plus de bénéficier de re<strong>la</strong>tions à long terme, une prime du commerce<br />

équitable est comprise <strong>dans</strong> le « prix équitable » payé par les importateurs.<br />

Cette prime va directement <strong>dans</strong> les caisses de <strong>la</strong> coopérative afin de financer<br />

des projets divers permettant de faire progresser l’éducation, l’économie locale,<br />

<strong>la</strong> santé et l’environnement : en achetant du choco<strong>la</strong>t équitable, on participe<br />

donc à l’amélioration de <strong>la</strong> vie de tout un vil<strong>la</strong>ge !<br />

Le choco<strong>la</strong>t Camino est un bon exemple de cette pratique équitable. En effet,<br />

tous les ingrédients biologiques sont achetés directement à des coopératives de<br />

producteurs paysans provenant de pays comme le Paraguay, le Guatema<strong>la</strong> ou le<br />

Sri Lanka, avec lesquels, <strong>la</strong> coopératives, La Siembra qui fabrique le choco<strong>la</strong>t<br />

Camino, travaille en étroite col<strong>la</strong>boration et maintien une transparence<br />

impartiale afin de toujours déceler des améliorations possibles à effectuer <strong>dans</strong><br />

le futur.<br />

Nous vous souhaitons une bonne Saint-Valentin et plein de savoureux choco<strong>la</strong>t<br />

responsable.<br />

Source : www.bio-vert.com , 9 février 2012


Consignes<br />

1) Utilise une fiche-méthode <strong>pour</strong> analyser le climat de Guatema<strong>la</strong> City puis rep<strong>la</strong>ce cette<br />

ville sur <strong>la</strong> carte du dossier 1.<br />

2) Réalise un schéma de <strong>la</strong> structure spatiale d'un vil<strong>la</strong>ge du Guatema<strong>la</strong><br />

3) Rédige un petit texte indiquant quels sont les inconvénients et les atouts de <strong>l'agriculture</strong> au<br />

Guatema<strong>la</strong>.<br />

23


Synthèse des savoirs<br />

L'agriculture <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>zone</strong> <strong>intertropicale</strong> est organisée selon deux systèmes contrastés :<br />

<strong>l'agriculture</strong> traditionnelle et <strong>l'agriculture</strong> spécu<strong>la</strong>tive.<br />

La diversité est un trait majeur de <strong>l'agriculture</strong> traditionnelle. Elle traduit <strong>la</strong> variété des<br />

solutions, techniques et organisationnelles, adoptées par les sociétés <strong>pour</strong> mettre en valeur des<br />

milieux hétérogènes : cultures itinérantes, cultures sédentaires sèches, agriculture irriguée. La<br />

plus grande partie de cette production est destinée à <strong>la</strong> consommation locale, voire<br />

personnelle.<br />

A l'inverse <strong>l'agriculture</strong> spécu<strong>la</strong>tive est basée sur <strong>la</strong> vente du produit agricole, en<br />

général à l'exportation. Il s'agit non pas de consommer sa production mais de vendre en<br />

dégageant un bénéfice <strong>pour</strong> pouvoir ensuite s'acheter des biens, parmi lesquels de <strong>la</strong><br />

nourriture. Cette agriculture se caractérise par sa tendance à <strong>la</strong> monoculture et à l'utilisation de<br />

moyens mécaniques standardisés. Bien souvent, elle mène à <strong>la</strong> création de grandes p<strong>la</strong>ntations<br />

et aux contrôle de <strong>la</strong> production par des groupes agro-alimentaires. Elle est très sensible à <strong>la</strong><br />

variation des cours mondiaux, ainsi qu'à d'autres facteurs économiques tels que les<br />

subventions.<br />

Pour lutter contre les dérives de <strong>l'agriculture</strong> spécu<strong>la</strong>tive, des associations ont imaginé<br />

le « commerce équitable ». Dans ce type de commerce, le producteur reçoit le juste prix <strong>pour</strong><br />

son travail, ce qui lui permet de mener une vie digne et de faire des projets <strong>pour</strong> l'avenir. Cette<br />

augmentation du prix d'achat au producteur est compensée par une diminution des coûts de<br />

l'importateur via des circuits plus courts et des économies sur d'autres secteurs tels que<br />

l'embal<strong>la</strong>ge et le marketing. Au final, le prix de vente au consommateur est à peu près égal<br />

que celui d'un produit c<strong>la</strong>ssique, <strong>pour</strong> une qualité souvent supérieure.<br />

24


Dossier 6 : Burkina Faso<br />

25<br />

Document 1 : Définitions<br />

Torchis : mé<strong>la</strong>nge de boue et de paille utilisé <strong>pour</strong> <strong>la</strong> construction des habitats<br />

traditionnels africains.<br />

Document 2 : Diagramme ombrothermique de Ouagadougou<br />

Document 3 : Diagramme ombrothermique de Abidjan


26<br />

Document 4 : Diagramme ombrothermique de Nouakchott<br />

Document 5 : Photo prise <strong>dans</strong> les environs de Ouagadougou


27<br />

Document 6 : Photo prise <strong>dans</strong> les environs de Nouakchott<br />

Document 7 : Photo prise <strong>dans</strong> les environs de Abidjan


28<br />

Document 8 : vue d'un vil<strong>la</strong>ge traditionnel du Burkina Faso<br />

Document 9 : vue verticale d'un vil<strong>la</strong>ge d'une petite ville du Burkina-Faso


Consignes<br />

1) Utilise des fiches-méthode <strong>pour</strong> analyser les climats de Abidjan, Ouagadougou et<br />

Nouakchott, puis rep<strong>la</strong>ce ces villes sur <strong>la</strong> carte du dossier 1.<br />

2) Réalise un schéma descriptif de l'habitat traditionnel au Burkina-Faso<br />

3) Compare les documents 8 et 9 sous forme d'un petit texte.<br />

29


Synthèse des savoirs<br />

Tu dois pouvoir réaliser un schéma explicatif de l'habitat traditionnel africain.<br />

La structuration de l'espace dépend en grande partie des solutions adoptées par les<br />

sociétés <strong>pour</strong> <strong>cultiver</strong> :<br />

– cultures itinérantes : aspect désordonné avec des limites de parcelles irrégulières,<br />

souvent non jointives (cf Burkina Faso)<br />

– cultures sédentaires sèches : (cf Guatema<strong>la</strong>)<br />

– terroir souvent ordonné en anneaux concentriques (vil<strong>la</strong>ge, jardins et enclos,<br />

champs permanents, c<strong>la</strong>irières de défrichement)<br />

– réseau de chemins en étoile à partir du vil<strong>la</strong>ge<br />

– agriculture irriguée : (cf Bang<strong>la</strong>desh)<br />

– habitat toujours groupé (vil<strong>la</strong>ge-tas ou vil<strong>la</strong>ge linéaire)<br />

– réseau de petits canaux et de diguettes formant un parcel<strong>la</strong>ire en damier<br />

(parcelles généralement petites)<br />

– les grandes p<strong>la</strong>ntations : (cf Brésil)<br />

– organisation géométrique avec des parcelles de grandes dimensions<br />

– exploitations structurées en fonction d'un axe de communication moderne<br />

(route, voie ferrée)<br />

Bien souvent, des espaces non-structuré sont modifiés par l'introduction d'une<br />

infrastructure. Par exemple, une route va attirer <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion et concentrer l'habitat. On passe<br />

d'un espace où tous les lieux se valent à un espace muni de références. On appelle ce<strong>la</strong> <strong>la</strong><br />

po<strong>la</strong>risation.<br />

Les habitations traditionnelles du Burkina-Faso se présentent sous forme de cases<br />

rondes. Leurs murs sont en torchis, les toits sont le plus souvent en paille. Le torchis est un<br />

matériaux idéal <strong>pour</strong> <strong>la</strong> région car : il est abondant et presque gratuit, sous un climat sec il n'a<br />

pas à redouter les précipitations, les constructions sont faciles à réparer ou modifier, il garde<br />

<strong>la</strong> fraîcheur à l'intérieur des constructions.<br />

Les cases se disposent le plus souvent en cercle autour d'une cour centrale. Cette<br />

dernière est le véritable espace de vie de <strong>la</strong> famille. Les cases servent essentiellement de<br />

chambre et de lieux de stockage. En règle générale, les maisons traditionnelles burkinabées<br />

accueillent des familles é<strong>la</strong>rgies.<br />

30


Dossier 7 : Zimbabwé<br />

31<br />

Document 1 : Définitions<br />

Rhodésie du Sud : ancienne colonie britannique d'Afrique Australe. Elle a<br />

connu une imp<strong>la</strong>ntation importante de fermiers européens et sud-africains.<br />

Rebaptisée en Zimbabwé depuis sont indépendance.<br />

Document 2 : Diagramme ombrothermique de Harare<br />

Document 3 : Photo prise <strong>dans</strong> les environs de Harare


32<br />

Document 4 : vue aérienne d'une ferme au Zimbabwé<br />

Document 5 : caricature distribuée par les opposants à Mugabe en 2011


33<br />

Document 6 : Africa Times, 12 décembre 2011<br />

L'expropriation des fermiers b<strong>la</strong>ncs continue.<br />

Quelque 3 000 délégués de <strong>la</strong> Zanu-PF, le parti de Robert Mugabe, président du Zimbabwe,<br />

étaient réunis samedi 10 décembre 2011 lors d’un congrès à Bu<strong>la</strong>wayo, au sud-est du pays. La<br />

question de <strong>la</strong> restitution des ressources naturelles à « ses vrais propriétaires », les<br />

Zimbabwéens, a figuré en bonne p<strong>la</strong>ce. Mugabe persiste donc à vouloir exproprier les derniers<br />

fermiers b<strong>la</strong>ncs. Son pays comptait près de quatre mille agriculteurs b<strong>la</strong>ncs il y a douze ans.<br />

Depuis <strong>la</strong> violente réforme agraire, ils ne sont plus que quelques centaines.<br />

Dans un mémo distribué à ses partisans et re<strong>la</strong>yé par <strong>la</strong> presse officielle, Robert Mugabe<br />

préconise de redistribuer les fermes qui sont encore détenues par des agriculteurs b<strong>la</strong>ncs au<br />

Zimbabwe. La signature de l’accord sur le partage du pouvoir avec le MDC (Mouvement <strong>pour</strong> le<br />

changement démocratique) en septembre 2008 ne proscrit pas les expropriations des fermiers<br />

b<strong>la</strong>ncs, qui ont <strong>pour</strong>tant soutenu financièrement le parti du Premier ministre Morgan Tsvangirai.<br />

En revanche, les saisies s’effectuent parfois manu militari en dehors de tout cadre légal, et<br />

visent parfois des fermes appartenant à des ressortissants sud-africains, ce qui a généré ces<br />

derniers mois des tensions entre Harare et Pretoria. Les deux capitales ont en effet signé un<br />

accord binational censé protéger les investissements sud-africains <strong>dans</strong> l’ancienne Rhodésie du<br />

Sud.<br />

La production agricole du Zimbabwe, l’ancien grenier du continent, s’est effondrée en l’espace<br />

d’une décennie suite à <strong>la</strong> réforme agraire de Mugabe, entraînant <strong>dans</strong> sa chute tout le secteur<br />

agro-industriel du pays, et menant à de graves pénuries alimentaires.<br />

La réforme de Mugabe qui dirige son pays d’une main de fer depuis l’indépendance du<br />

Zimbabwe en 1980, n’a pas favorisé l’émergence d’agriculteurs noirs. Dans <strong>la</strong> plupart des cas,<br />

les fermes saisies ont été remises à des caciques du régime qui les ont <strong>la</strong>issées à l’abandon.<br />

Document 7 : production de <strong>la</strong>it au Zimbabwe


Consignes<br />

1) Utilise une fiche-méthode <strong>pour</strong> analyser le climat de Harare puis rep<strong>la</strong>ce cette ville sur <strong>la</strong><br />

carte du dossier 1.<br />

2) Réalise un tableau mettant en évidence les atouts et les problème de <strong>l'agriculture</strong><br />

zimbabwéenne avant et après <strong>la</strong> réforme agraire.<br />

3) De tous les pays vus jusqu'à présent, lesquels sont les plus semb<strong>la</strong>bles au Zimbabwé au<br />

niveau agricole ? Réponds sous forme de texte en veil<strong>la</strong>nt à argumenter ta réponse.<br />

34


Synthèse des savoirs<br />

Dans <strong>la</strong> <strong>zone</strong> <strong>intertropicale</strong>, <strong>l'agriculture</strong> reste souvent une activité fondamentale qui :<br />

– occupe <strong>la</strong> majeure partie de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

– contribue aux revenus des États <strong>pour</strong> une part significative, mais variable en fonction<br />

des aléas économiques, politiques, climatiques, ...<br />

– est en partie contrôlée par des groupes agro-alimentaires, souvent étrangers, qui<br />

organisent <strong>la</strong> commercialisation et <strong>la</strong> valorisation des produits des cultures<br />

spécu<strong>la</strong>tives<br />

– profite peu aux agriculteurs :<br />

– les revenus procurés par le travail agricole <strong>dans</strong> les p<strong>la</strong>ntations et/ou par <strong>la</strong><br />

vente sur les marchés locaux sont faibles<br />

– les productions vivrières ne couvrent pas toujours les besoins quantitatifs<br />

– le régime alimentaire à base végétarienne présente des déficiences en protéines<br />

: 4/5des apports énergétiques sont fournis par des céréales (riz, maïs, blé,<br />

sorgho, mil et millet) des racines et des tubercules (manioc, igname, patate<br />

douce) et des légumes (haricots, oignons, piments, …)<br />

Il n'est donc pas étonnant que <strong>l'agriculture</strong> soit vue comme un enjeu national <strong>dans</strong> de<br />

nombreux pays. Ainsi, le monopole d'une minorité de propriétaires terriens sur les terres<br />

cultivable est souvent <strong>la</strong> cause de conflits internes qui peuvent dégénérer.<br />

35


Dossier 8 : Madagascar<br />

36<br />

Document 1 : <strong>la</strong> <strong>la</strong>térisation


37<br />

Document 2 :Diagramme ombrothermique de Tamatave (Toamasina)<br />

Document 3 : Diagramme ombrothermique de Morombe (Morondava)


38<br />

Document 4 : Photo prise <strong>dans</strong> les environs de Tamatave<br />

Document 5 : Photo prise <strong>dans</strong> les environs de Morombe


39<br />

Document 6 : vue verticale d'un vil<strong>la</strong>ge de Madagascar<br />

Document 7 : érosion des sols à Madagascar


40<br />

Document 8 : Déforestation et érosion à Mada<br />

Avec ses rivières rouge sang qui se déversent <strong>dans</strong> l’Océan indien, Madagascar semble se vider<br />

de son sang, disent les astronautes qui l’ont observée depuis le ciel. Cette remarque perspicace<br />

souligne l’un des problèmes majeurs de Madagascar : l’érosion des sols. La déforestation des<br />

Hauts p<strong>la</strong>teaux de l’île a provoqué une érosion à grande échelle. Pour un pays comme<br />

Madagascar, économiquement très dépendant de sa production agricole, <strong>la</strong> dégradation des sols<br />

est particulièrement problématique.<br />

La déforestation à Madagascar s’explique par trois activités : <strong>la</strong> culture sur brûlis, l’exploitation<br />

forestière, et <strong>la</strong> production de combustible et de charbon de bois <strong>pour</strong> les usages domestiques.<br />

La culture sur brûlis<br />

Appelée à Madagascar « tavy », <strong>la</strong> culture sur brûlis est une composante importante de<br />

l’agriculture et de l’économie malgache. Le tavy est surtout utilisé <strong>pour</strong> convertir <strong>la</strong> forêt<br />

tropicale en rizières. Par exemple, on coupe un ou deux acres de forêts, on les brûle, avant d’y<br />

p<strong>la</strong>nter du riz. Après un ou deux ans de production, <strong>la</strong> parcelle est <strong>la</strong>issée au repos pendant 4 à 6<br />

ans, puis on répète le procédé. Au bout de 2 ou 3 cycles, les nutriments du sol sont épuisés et <strong>la</strong><br />

terre est envahie par des broussailles ou de l’herbe. Sur les pentes, <strong>la</strong> nouvelle végétation est<br />

souvent insuffisante <strong>pour</strong> « tenir » <strong>la</strong> terre, provoquant ainsi érosion et glissements de terrains.<br />

Le tavy est le plus sûr moyen <strong>pour</strong> les Malgaches de subvenir aux besoins de leur famille ;<br />

compte tenu de l’état de pauvreté <strong>dans</strong> lequel ils vivent, les conséquences à long terme de leurs<br />

actions ne sont pas leur première préoccupation. De leur point de vue, s’il reste de <strong>la</strong> forêt à<br />

brûler, autant le faire avant le voisin. Le tavy en vue de <strong>la</strong> culture du riz a des origines<br />

culturelles et spirituelles qui vont au-delà de <strong>la</strong> valeur économique et nutritionnelle du riz.<br />

L’exploitation forestière<br />

L’exploitation forestière est un problème <strong>dans</strong> les forêts tropicales de l’Est de Madagascar,<br />

particulièrement <strong>dans</strong> <strong>la</strong> péninsule Masoa<strong>la</strong>. À cause de <strong>la</strong> grande valeur du bois malgache<br />

(essentiellement l’ébène et le bois de rose qui peuvent atteindre 1500 euros <strong>la</strong> tonne sur le<br />

marché international), l’exploitation illégale est un problème <strong>dans</strong> certaines <strong>zone</strong>s protégées.<br />

Le combustible et <strong>la</strong> production de charbon de bois<br />

Les forêts épineuses endémiques de Madagascar sont coupées à un taux a<strong>la</strong>rmant <strong>pour</strong> produire<br />

du charbon de bois. Pour augmenter leur niveau de vie en vendant de petits tas de charbon de<br />

bois le long des routes au sud-ouest de Madagascar, les locaux se tournent souvent vers les<br />

espèces d’arbres les plus répandues, comme le magnifique arbre d’Alluaudia<br />

Source : www.wildmadagascar.org


Consignes<br />

1) Utilise des fiches-méthode <strong>pour</strong> analyser les climats de Tamatave et Morombe puis rep<strong>la</strong>ce<br />

ces villes sur <strong>la</strong> carte du dossier 1.<br />

2) Rédige un petit texte expliquant les causes et les conséquences de <strong>la</strong> déforestation à<br />

Madagascar.<br />

3) Réalise un organigramme expliquant les causes et les conséquences de <strong>la</strong> déforestation à<br />

Madagascar.<br />

NB : <strong>la</strong> consigne 3 est une anticipation sur les savoir-faire de 5e et ne donnera pas lieu à une<br />

évaluation.<br />

41


Synthèse des savoirs<br />

Tu dois pouvoir refaire un schéma expliquant ce qu'est <strong>la</strong> <strong>la</strong>térite.<br />

Sur de vastes étendues de <strong>la</strong> <strong>zone</strong> <strong>intertropicale</strong> les sols sont fragiles. L'action<br />

conjuguée des températures élevées et des précipitations abondantes et/ou concentrées <strong>dans</strong> le<br />

temps, fragilise le sol par :<br />

– une biodégradation rapide de <strong>la</strong> matière organique<br />

– un lessivage important, avec deux conséquences :<br />

– l'acidification des sols par migration des ions basiques<br />

– <strong>la</strong> <strong>la</strong>térisation par accumu<strong>la</strong>tion en profondeur des oxydes de fer et<br />

d'aluminium. Ceux-ci forment des concrétions (cuirasses) que l'érosion,<br />

accélérée par les activités humaines, amène en surface, entraînant une<br />

stérilisation des sols.<br />

– <strong>la</strong> formation de coûtes de sel par <strong>la</strong> remontée de <strong>la</strong> nappe phréatique jusqu'au<br />

niveau du sol et l'évaporation de l'eau<br />

La déforestation a également une influence considérable. En mettant les sols à nus, elle<br />

facilite leur érosion par les précipitations et les eaux de ruissellement. Une fois <strong>la</strong> couche<br />

amincie ou disparue, <strong>l'agriculture</strong> devient impossible.<br />

Dans les deltas, comme au Bang<strong>la</strong>desh, et les p<strong>la</strong>ines alluviales, les cours d'eau<br />

apportent des sédiments fertilisants. Mais ils peuvent aussi, par leurs crues, détruire des<br />

digues et ravager des champs, les rendant incultivables à court terme.<br />

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