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RMN multi-impulsionnelle - UFR Sciences et techniques - Université ...

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UNE INTRODUCTION A LA<br />

RESONANCE MAGNETIQUE NUCLEAIRE<br />

Chapitre 7 : <strong>RMN</strong> <strong>multi</strong>-<strong>impulsionnelle</strong><br />

Serge AKOKA


7. <strong>RMN</strong> <strong>multi</strong>-<strong>impulsionnelle</strong><br />

Dans la plupart des méthodes d’acquisition du signal de la <strong>RMN</strong> moderne, le signal<br />

n’est pas produit par une seule impulsion radiofréquence mais par une succession<br />

d’impulsions séparées de délais d’évolution. On parle alors de « séquence<br />

d’impulsion ». Ces séquences sont très nombreuses <strong>et</strong> visent à améliorer la sensibilité,<br />

sélectionner une partie du signal ou créer une ou plusieurs dimensions supplémentaires<br />

dans le spectre.<br />

7.1. La séquence Inversion Récupération<br />

C<strong>et</strong>te séquence est constituée de deux impulsion RF (figure 7-1). La première (180°)<br />

amène l’aimantation suivant l’axe –z. Pendant le délai TI qui suit, l’aimantation est donc<br />

uniquement soumise à la relaxation transversale (TI est le temps d’inversion). La<br />

seconde bascule l’aimantation dans le plan transversale afin de pouvoir la détecter.<br />

L’amplitude du signal détecté est donnée par :<br />

TI<br />

⎜<br />

⎛ −<br />

= − ⎟<br />

⎞<br />

( TI ) S0.<br />

1 2.<br />

e T<br />

(7-1)<br />

⎝ ⎠<br />

S 1<br />

Figure 7-1 : La séquence d’Inversion-Récupération : (a) séquence d’impulsion ; (b) évolution de<br />

l’aimantation Mz.<br />

A partir une série d’expériences à TI variable, il est donc possible de déterminer la<br />

valeur du T1.<br />

Une introduction à la <strong>RMN</strong> – Chapitre 7 2<br />

Serge Akoka – <strong>Université</strong> de Nantes


7.2 L’écho de spin<br />

7.2.1. Définition<br />

La séquence d’écho de spin est représentée sur la figure 7-2. Après l’impulsion<br />

radiofréquence de 90° ; l’aimantation M est basculée dans le plan transversal (xoy).<br />

Comme nous l’avons vu au paragraphe 1.4.3. il apparaît très rapidement un déphasage<br />

entre des aimantations ayant des pulsations différentes dans le référentiel tournant.<br />

Elles tournent dans le plan (xoy) en pointant des directions de plus en plus différentes,<br />

les plus rapides prennent de l’avance sur les plus lentes.<br />

Pour combattre c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>, Hahn a proposé de provoquer un rephasage des aimantations<br />

par une impulsion 180° appliquée un temps TE/2 après l’impulsion à 90° (figure 7-2).<br />

Après le 180°, toutes les aimantations se r<strong>et</strong>rouvent en situation symétrique ; celles qui<br />

étaient en r<strong>et</strong>ard se r<strong>et</strong>rouvent en avance <strong>et</strong> celles qui étaient en avance se r<strong>et</strong>rouvent<br />

en r<strong>et</strong>ard. Ayant conservé leur vitesse de précession, ces dernieres sont toujours les<br />

plus rapides <strong>et</strong> vont rattraper les aimantations qui les précèdent. Au bout d’un temps<br />

TE/2, elles vont toutes se r<strong>et</strong>rouver en phase. C<strong>et</strong>te mise en phase va rehausser le<br />

niveau du signal, d’où la dénomination d’écho.<br />

Le signal sera alors enregistré à l’instant qui correspond à TE après le 90° ; c<strong>et</strong><br />

intervalle est appelé temps d’écho.<br />

Figure 7-2 : Echo de Spin. Des aimantations évoluant à des fréquences angulaires différentes dans le<br />

référentiel tournant sont refocalisées au temps TE après le 90°. Les deux impulsions peuvent avoir la<br />

même phase (a) ou des phases décalées de π/2 (b).<br />

Une introduction à la <strong>RMN</strong> – Chapitre 7 3<br />

Serge Akoka – <strong>Université</strong> de Nantes


La phase de l’impulsion à 180° peut être identique à celle du 90° ou être décalée de π/2.<br />

Dans le premier cas les aimantations ont, à la fin de l’écho de spin, une phase opposée<br />

à celle qu’elles avaient immédiatement après l’impulsion à 90° (figure 7-2a). Dans le<br />

second cas, les aimantations ont, à la fin de l’écho de spin, une phase identique à celles<br />

qu’elles avaient immédiatement après l’impulsion à 90° (figure 7-2b). C<strong>et</strong>te seconde<br />

configuration est la plus utilisée en pratique.<br />

7.2.2. Echo de spin sur un système couplé<br />

Lorsque l’écho de spin est appliqué sur un système couplé, le résultat diffère en fonction<br />

des spins qui sont inversés par l’impulsion à 180°. Pour illustrer cela, nous<br />

considèrerons un système IS constitué de deux spins ½ couplés entre eux au premier<br />

ordre <strong>et</strong> nous allons suivre l’évolution du signal du spin I. Celui-ci provient de deux<br />

aimantations (I1 pour les spins I qui ont un voisin S dans l’état α <strong>et</strong> I2 pour les spins I qui<br />

ont un voisin S dans l’état β) ; il est donc constitué de deux raies séparées par la<br />

constante J.<br />

Figue 7-3 : Evolution des aimantations des spins I dans un système IS pour un écho de spin comportant<br />

une impulsion à 180° qui ne touche que les spins I. L’évolution sous l’eff<strong>et</strong> du déplacement chimique (en<br />

haut) a été séparée de l’évolution sous l’eff<strong>et</strong> du couplage (en bas).<br />

Une introduction à la <strong>RMN</strong> – Chapitre 7 4<br />

Serge Akoka – <strong>Université</strong> de Nantes


L’évolution des aimantations I1 <strong>et</strong> I2 est représentée sur la figure 7-3 dans le cas où<br />

l’impulsion à 180° inverse les spins I mais pas les spins S. Pour plus de clarté,<br />

l’évolution sous l’eff<strong>et</strong> du déplacement chimique (en haut) a été séparée de l’évolution<br />

sous l’eff<strong>et</strong> du couplage (en bas).<br />

Comme le montre c<strong>et</strong>te figure, les deux aimantations I1 <strong>et</strong> I2 sont refocalisées suivant<br />

l’axe y’ quelle que soit la valeur du temps d’écho.<br />

On dit que ce type d’écho de spin refocalise les déplacements chimiques <strong>et</strong> les<br />

couplages.<br />

Sur la figure 7-4, l’évolution des aimantations I1 <strong>et</strong> I2 est représentée dans le cas où<br />

l’impulsion à 180° inverse les spins S mais pas les spins I. Là encore, l’évolution sous<br />

l’eff<strong>et</strong> du déplacement chimique (en haut) a été séparée de l’évolution sous l’eff<strong>et</strong> du<br />

couplage (en bas).<br />

Figue 7-4 : Evolution des aimantations des spins I dans un système IS pour un écho de spin comportant<br />

une impulsion à 180° qui ne touche que les spins S. L’évolution sous l’eff<strong>et</strong> du déplacement chimique (en<br />

haut) a été séparée de l’évolution sous l’eff<strong>et</strong> du couplage (en bas).<br />

Une introduction à la <strong>RMN</strong> – Chapitre 7 5<br />

Serge Akoka – <strong>Université</strong> de Nantes


Comme dans le cas précédent, le couplage n’a pas d’influence sur les positions finales<br />

des aimantations I1 <strong>et</strong> I2. Au moment de l’impulsion d’inversion, les aimantations I1 <strong>et</strong> I2<br />

ne sont pas touchées directement mais, en inversant les spins S, le 180° transforme<br />

l’aimantation I1 (spins I ayant un voisin S dans l’état α) en aimantation I2 (spins I ayant<br />

un voisin S dans l’état β) <strong>et</strong> inversement. En revanche, le déplacement chimique de I<br />

s’exprime indépendamment de la présence d’un 180° sur S.<br />

On dit que ce type d’écho de spin refocalise les couplages mais pas les déplacements<br />

chimiques.<br />

Enfin, l’évolution des aimantations I1 <strong>et</strong> I2 est représentée sur la figure 7-5 dans le cas<br />

où l’impulsion à 180° inverse les spins I <strong>et</strong> les spins S. L’impulsion à 180° symétrise la<br />

position des aimantations dans le plan transversal en touchant les spins I <strong>et</strong> interchange<br />

les aimantations I1 <strong>et</strong> I2 en touchant les spins S. L’eff<strong>et</strong> du déplacement chimique est<br />

annulé quelle que soit la valeur du TE, en revanche, le couplage s’exprime comme s’il<br />

n’y avait pas d’écho de spin.<br />

Figue 7-5 : Evolution des aimantations des spins I dans un système IS pour un écho de spin comportant<br />

une impulsion à 180° qui touche les spins I <strong>et</strong> S. L’évolution sous l’eff<strong>et</strong> du déplacement chimique (en<br />

haut) a été séparée de l’évolution sous l’eff<strong>et</strong> du couplage (en bas).<br />

Une introduction à la <strong>RMN</strong> – Chapitre 7 6<br />

Serge Akoka – <strong>Université</strong> de Nantes


On dit que ce type d’écho de spin refocalise les déplacements chimiques mais pas les<br />

couplages.<br />

Nous verrons par la suite que ces différents échos de spin constituent des « briques<br />

élémentaires » pour des séquences d’impulsions plus complexes où ils perm<strong>et</strong>tent de<br />

maîtriser l’évolution des aimantations pendant certaines périodes.<br />

7.2.3. Edition de spectre<br />

Revenons à l’écho de spin décrit sur la figure 7-4. Nous avons vu que dans le cas de<br />

c<strong>et</strong>te séquence, l’eff<strong>et</strong> des couplages s’exprime pendant le temps TE mais pas celui des<br />

déplacements chimiques. C<strong>et</strong>te propriété peut être mise à profit afin de « marquer » les<br />

différents types de carbone sur un spectre <strong>RMN</strong>- 13 C découplé proton.<br />

La figure 7-6 représente la distribution des aimantations après un tel écho de spin, de<br />

durée TE, pour des carbones portant respectivement 0 (a), 1 (b), 2 (c) <strong>et</strong> 3 (d) protons.<br />

Si le signal 13 C est observé en présence de découplage, seule la somme vectorielle de<br />

ces aimantations déterminera l’amplitude initiale du FID <strong>et</strong> donc l’aire sous la raie.<br />

Figure 7-6 : Evolution des aimantations des spins I dans des systèmes de type I (a), IS (b), IS2 (c) <strong>et</strong> IS3<br />

(d) pour un écho de spin comportant une impulsion à 180° qui ne touche que les spins S. α = π.J.TE.<br />

Une introduction à la <strong>RMN</strong> – Chapitre 7 7<br />

Serge Akoka – <strong>Université</strong> de Nantes


Les surfaces sous les raies des différents types de carbone prennent alors des valeurs<br />

différentes en fonction du nombre n de protons directement liés. En négligeant l’eff<strong>et</strong><br />

NOE <strong>et</strong> les couplages en 2 J ou 3 J, elles suivent les relations :<br />

I0 pour n = 0 (7-2)<br />

1 = I . cos( α)<br />

pour n = 1 (7-3)<br />

I 0<br />

I0<br />

I2<br />

= . ( 1+<br />

cos( 2.<br />

α)<br />

)<br />

pour n = 2 (7-4)<br />

2<br />

I0<br />

I3<br />

= . ( 3.<br />

cos( α)<br />

+ cos( 3.<br />

α)<br />

) pour n = 3 (7-5)<br />

4<br />

Avec α = π.<br />

J.<br />

TE.<br />

L’évolution de ces amplitudes est représentée sur la figure 7-7.<br />

Figure 7-7 : Evolution, en fonction du temps d’écho TE, de l’amplitude du signal de systèmes ISn pour un<br />

écho de spin comportant une impulsion à 180° qui ne touche que les spins S. n= 0 (trait continu), n=1<br />

(courbe pointillés), n = 2 (tirés) <strong>et</strong> n = 3 (tirés points).<br />

On constate que pour TE = (J) -1 , I2 = I0<br />

<strong>et</strong> I1 = I3<br />

= −I0<br />

. Autrement dit, les CH2 <strong>et</strong> les C<br />

apparaissent en positif alors que les CH <strong>et</strong> les CH3 apparaissent en négatif sur le<br />

spectre <strong>RMN</strong>- 13 C découplé proton. Associé aux valeurs de déplacement chimique, cela<br />

perm<strong>et</strong> généralement une attribution non ambiguë du type de carbone sans avoir<br />

recours à l’acquisition d’un spectre non-découplé qui est toujours plus difficile à obtenir<br />

avec un bon rapport signal sur bruit.<br />

Nous avons ainsi réalisé une édition du spectre. Le même résultat peut être obtenu<br />

avec les séquences INEPT ou DEPT qui induisent en outre une augmentation<br />

significative du signal sur bruit. L’édition de spectres <strong>RMN</strong>- 13 C n’est donc plus<br />

aujourd’hui effectuée avec un simple écho de spin <strong>et</strong> nous ne la mentionnons ici qu’à<br />

titre pédagogique.<br />

Une introduction à la <strong>RMN</strong> – Chapitre 7 8<br />

Serge Akoka – <strong>Université</strong> de Nantes


7.3. Impulsions sélectives<br />

7.3.1. Forme d’impulsion <strong>et</strong> bande efficace d’excitation<br />

Une impulsion de radiofréquence provoque la résonance pour une gamme de<br />

fréquences dont la forme <strong>et</strong> la largeur sont données (en première approximation) par la<br />

transformée de Fourier de l'enveloppe de l'impulsion. Ainsi, une impulsion rectangulaire<br />

a un profil d'excitation décrit par la fonction sin(x)/x (figure 7-8a). Les points d'annulation<br />

de c<strong>et</strong>te fonction correspondent aux fréquences ν = k/τ (Cf. chapitre 2), qui sont très<br />

éloignées de la fréquence centrale si l'impulsion RF est suffisamment courte. C'est<br />

pourquoi les impulsions rectangulaires de courte durée sont considérées comme non<br />

sélectives.<br />

Figure 7-8 : Impulsions RF ; a) rectangulaire, b) gaussienne, c) sinc.<br />

En revanche, dans le cas d'impulsions RF longues <strong>et</strong> de forme plus sophistiquée<br />

(gaussienne – figure 7-8b), ou sinc – figure 7-8c) la gamme de fréquences excitées est<br />

plus réduite <strong>et</strong> mieux définie ; on parle alors d'impulsions sélectives.<br />

7.3.2. Méthodes <strong>multi</strong>-<strong>impulsionnelle</strong>s<br />

Il est également possible d’obtenir une certaine sélectivité avec une série d’impulsions<br />

rectangulaires de courte durée.<br />

* Séquence DANTE<br />

La séquence DANTE (Delays Alternating with Nutation for Tailoring Excitation) est<br />

constituée d’un train de N impulsions rectangulaires provoquant chacune une rotation<br />

de l’aimantation d’un angle β <strong>et</strong> séparée de la durée τ (figure 7-9a). Si l’aimantation<br />

considérée est à la résonance ( ( ν0 − ν r)<br />

= 0 ), elle n’évolue pas (dans le référentiel<br />

tournant) sous l’eff<strong>et</strong> de la précession pendant les délais τ. L’angle de basculement<br />

Une introduction à la <strong>RMN</strong> – Chapitre 7 9<br />

Serge Akoka – <strong>Université</strong> de Nantes


effectivement subi à la fin du train d’impulsion (βeff) est alors égal à la somme des N<br />

impulsions : βeff = β0 = N.β (figure 7-9b).<br />

Figure 7-9 : Séquence DANTE (a), évolution d’une aimantation à la résonance (b), évolution d’une<br />

aimantation décaler de 1/2τ par rapport à la fréquence du référentiel tournant (c). Pour les parties b <strong>et</strong> c,<br />

N = 4 pour des raisons de simplicité bien que classiquement N soit beaucoup plus grand.<br />

Pour des fréquences de résonance telles que ( 0 − r)<br />

= k. ( 1 )<br />

ν ν l’aimantation parcours<br />

τ<br />

dans le référentiel tournant <strong>et</strong> pendant la durée τ un angle égal à 2π. On r<strong>et</strong>rouve<br />

donc, comme dans le cas de l’aimantation à la résonance, βeff = β0.<br />

En revanche, la situation est très différente pour les autres fréquences. Par exemple,<br />

pour une fréquence de résonance décalée de 1/2τ par rapport à la fréquence du<br />

référentiel tournant (ou plus généralement : ( ν0 − νr) = (2k + 1). ( 1<br />

2τ<br />

) ) l’aimantation<br />

parcours dans le référentiel tournant <strong>et</strong> pendant la durée τ un angle égal à π sous l’eff<strong>et</strong><br />

de la précession. Chaque impulsion paire annule l’eff<strong>et</strong> de l’impulsion précédente <strong>et</strong><br />

pour ces fréquences βeff = 0 (figure 7-9c). En pratique, lorsque N est grand, βeff n’est en<br />

fait non nul que pour des fréquences très proches de ( 0 − r)<br />

= k. ( 1 )<br />

ν ν . La séquence<br />

τ<br />

DANTE perm<strong>et</strong> donc une excitation discrète du spectre <strong>et</strong> pour les aimantations<br />

effectivement basculées, l’eff<strong>et</strong> est le même que celui d’une impulsion rectangulaire de<br />

durée (N-1).τ <strong>et</strong> d’angle β0 = N.β.<br />

Une introduction à la <strong>RMN</strong> – Chapitre 7 10<br />

Serge Akoka – <strong>Université</strong> de Nantes


* Séquences binomiales<br />

Les séquences binomiales sont constituées d’un p<strong>et</strong>it nombre d’impulsions<br />

rectangulaires séparées par un délai τ. Les angles de basculement provoqués par ces<br />

impulsions sont proportionnels aux coefficients du binôme. On parle de séquences 11,<br />

121 ou 1331. Un raisonnement du même type que celui que nous venons de faire pour<br />

la séquence DANTE perm<strong>et</strong> de montrer que l’angle de basculement final βeff est égal à<br />

la somme de toutes les impulsions pour ( ν0 − νr) = k. ( 1<br />

τ ) <strong>et</strong> égal à 0 pour<br />

( − ) = (2k + 1).<br />

( 1 )<br />

ν0 νr 2τ<br />

. Si la phase des impulsions est alternée (séquence 11, 121 ou<br />

1331 , l’évolution de βeff est inversée (figure 7-10).<br />

Figure 7-10 : Séquences binomiales 11 (a) <strong>et</strong> 1331 (b) provoquant un basculement de l’aimantation de<br />

β0 pour : ( 0 − r)<br />

= (2k + 1). ( 1 )<br />

ν ν 2τ<br />

. L’évolution de βeff avec la fréquence est beaucoup plus progressive<br />

que dans le cas de la séquence DANTE.<br />

Contrairement à la séquence DANTE, les séquences binomiales assurent une évolution<br />

plus progressive de βeff en fonction de ν0. Elles sont plutôt utilisées pour exciter une<br />

gamme de fréquences en évitant de basculer dans le plan transversal une aimantation<br />

donnée (celle du solvant par exemple).<br />

Une introduction à la <strong>RMN</strong> – Chapitre 7 11<br />

Serge Akoka – <strong>Université</strong> de Nantes


7.4. Transfert de polarisation<br />

De nombreuses méthodes ont été proposées afin de transférer la polarisation d’un<br />

noyau I sur un noyau S. L’objectif est alors d’augmenter la sensibilité de l’expérience<br />

<strong>et</strong>/ou de faire de l’édition de spectres telle que décrite au paragraphe 7.2.3.<br />

7.4.1. Impact sur la sensibilité<br />

Le transfert de polarisation entre deux noyaux perm<strong>et</strong> d’en exciter un <strong>et</strong> d’observer<br />

l’autre. La quantité d’aimantation présente dans le plan transversal au moment de la<br />

détection, <strong>et</strong> donc l’amplitude du signal détecté, dépend de trois facteurs :<br />

o La polarisation initiale : elle est proportionnelle au rapport gyromagnétique du<br />

TR<br />

exc<br />

noyau excité ( γ exc ) <strong>et</strong> au coefficient de saturation partielle ( 1 e T1<br />

− ⎛<br />

−<br />

⎞<br />

⎜ ⎟<br />

⎝ ⎠ ;<br />

o Le moment magnétique du noyau observé (µobs) : il est proportionnel au rapport<br />

gyromagnétique du noyau observé ( γ obs ).<br />

o La sensibilité de détection à la fréquence d’observation : l’expérience montre<br />

qu’elle est proportionnelle à la racine carrée de la fréquence d’observation <strong>et</strong><br />

donc à<br />

1<br />

2<br />

obs<br />

γ .<br />

Il est donc possible d’écrire :<br />

( )<br />

−TR<br />

3<br />

S 2 exc<br />

k exc obs 1 T1<br />

B<br />

= . γ . γ .( − e )<br />

(7-6)<br />

Dans le cas d’un système de deux noyaux I <strong>et</strong> S couplés, plusieurs situations peuvent<br />

donc se présenter en fonction de la méthode d’acquisition utilisée :<br />

o Acquisition simple : observation directe du noyau S, γobs = γexc = γ S <strong>et</strong> donc,<br />

( )<br />

−TR<br />

5<br />

S 2 S k S 1 T1<br />

B<br />

= . γ .( − e )<br />

o Transfert de la polarisation de I sur S : obs = S<br />

( )<br />

−TR<br />

3<br />

S 2 I k I S 1 T1<br />

B<br />

= . γ . γ .( − e ) .<br />

γ γ mais γexc = γ I <strong>et</strong> donc,<br />

Généralement I est un noyau abondant <strong>et</strong> à haut γ tel que 1 H ou 19 F <strong>et</strong> S est un<br />

noyau peu abondant <strong>et</strong> à faible γ comme 13 C ou 15 N. De plus, le T1 de I est le plus<br />

souvent n<strong>et</strong>tement inférieur à celui de S. Le transfert de la polarisation de I sur S<br />

conduit donc à un gain potentiel de rapport signal-sur-bruit dans le rapport :<br />

I<br />

S<br />

−TR<br />

T<br />

I γ .( 1−<br />

e 1)<br />

−TR<br />

T<br />

S<br />

γ .( 1−<br />

e 1)<br />

(7-7)<br />

o Transfert de la polarisation de I sur S puis transfert de S sur I : détection inverse,<br />

γ = γ = γ <strong>et</strong> donc,<br />

obs S I<br />

Une introduction à la <strong>RMN</strong> – Chapitre 7 12<br />

Serge Akoka – <strong>Université</strong> de Nantes


( )<br />

−TR<br />

5<br />

S 2 I k I 1 T1<br />

B<br />

= . γ .( − e ) .<br />

Comme nous le verrons au paragraphe 7.6, c<strong>et</strong>te technique est, malgré les<br />

apparences, une détection de S dans la mesure où seule l’aimantation des<br />

noyaux I couplés à un noyau S est r<strong>et</strong>enue. C’est avec ce type de séquence<br />

d’impulsions que l’on obtient la meilleure sensibilité puisque le gain potentiel en<br />

rapport signal-sur-bruit est :<br />

7.4.2. La méthode SPT<br />

γ<br />

γ<br />

5<br />

2 I 1−<br />

T1<br />

I<br />

5<br />

2 S 1−<br />

T1<br />

S<br />

Une introduction à la <strong>RMN</strong> – Chapitre 7 13<br />

Serge Akoka – <strong>Université</strong> de Nantes<br />

−TR<br />

.( e )<br />

−TR<br />

.( e )<br />

(7-8)<br />

Figure 7-11 : Niveaux d’énergie, écarts à la population moyenne N0, aimantations <strong>et</strong> allure du spectre<br />

obtenu après un 90° (sur S) pour un système de deux spins ½, I <strong>et</strong> S, couplés entre eux.<br />

Considérons un système constitué de deux spins ½, I <strong>et</strong> S, faiblement couplés entre<br />

eux. Les écarts à la population moyenne N0 sont donnés sur la figure 7-11 pour les


I 0 0<br />

différents niveaux d’énergie à l’équilibre (avec :<br />

h . . B . N<br />

∆ =<br />

2. k. T<br />

γ<br />

S 0 0<br />

<strong>et</strong><br />

h . . B . N<br />

δ =<br />

2. k. T<br />

γ<br />

). Le<br />

spectre (obtenu après une impulsion à 90° sur S) est également représenté sur c<strong>et</strong>te<br />

figure.<br />

La différence de population entre les états αα <strong>et</strong> αβ est égale à 2δ <strong>et</strong> il en est de même<br />

entre les états βα <strong>et</strong> ββ. Les deux raies du massif S, correspondant aux transitions S1 <strong>et</strong><br />

S2 ont donc la même intensité conditionnée par une polarisation 2δ.<br />

Figure 7-12 : Séquence SPT, niveaux d’énergie, écarts à la population moyenne N0, aimantations <strong>et</strong> allure<br />

du spectre obtenu par une séquence SPT pour un système de deux spins ½, I <strong>et</strong> S, couplés entre eux.<br />

Supposons maintenant, qu’avant la bascule de l’aimantation de S dans le plan<br />

transversal, une impulsion sélective soit envoyée sur l’une des transitions du spin I (par<br />

exemple I1). Supposons de plus que c<strong>et</strong>te impulsion soit une impulsion d’inversion<br />

(β = π). Les populations des états αα <strong>et</strong> βα sont alors inversées. Les nouveaux écarts à<br />

la population moyenne N0 sont donnés sur la figure 7-12. Le spectre obtenu par la<br />

séquence SPT est également représenté.<br />

Une introduction à la <strong>RMN</strong> – Chapitre 7 14<br />

Serge Akoka – <strong>Université</strong> de Nantes


La différence de population entre les états αα <strong>et</strong> αβ est maintenant égale à -2.(∆-δ) ce<br />

qui correspond, par rapport au cas précédent, à une inversion de la raie S1 <strong>et</strong> à une<br />

∆ − δ<br />

<strong>multi</strong>plication de son intensité par (égal à 3 si I est un<br />

δ<br />

1 H <strong>et</strong> S un 13 C).<br />

De même, la différence de population entre les états βα <strong>et</strong> ββ est devenue 2.(∆+δ) ce qui<br />

∆ + δ<br />

correspond à une <strong>multi</strong>plication d’intensité de (égal à 5 si I est un<br />

δ<br />

1 H <strong>et</strong> S un 13 C).<br />

∆<br />

En moyenne, les raies du noyau S ont été <strong>multi</strong>pliées par ce qui revient à basculer la<br />

δ<br />

polarisation du noyau I sur le noyau S.<br />

C<strong>et</strong>te méthode n’est plus utilisée depuis longtemps car elle ne perm<strong>et</strong> l’augmentation de<br />

sensibilité que pour un déplacement chimique du spectre. Toutefois, elle est explicable<br />

sans l’utilisation d’un formalisme de mécanique quantique <strong>et</strong>, comme nous le verrons<br />

par la suite, elle perm<strong>et</strong> d’introduire les méthodes plus modernes de transfert nonsélectif<br />

d’aimantation.<br />

7.4.3. La séquence INEPT<br />

Considérons maintenant la séquence d’impulsion représentée sur la figure 7-13. La<br />

première partie de c<strong>et</strong>te séquence (entre la première impulsion <strong>et</strong> la fin de la deuxième<br />

période 1/4J) est en fait un écho de spin tel que décrit sur la figure 7-5. Pendant c<strong>et</strong>te<br />

partie de la séquence l’eff<strong>et</strong> des déplacements chimiques est donc annulé <strong>et</strong> la position<br />

des aimantations I1 <strong>et</strong> I2 juste avant la seconde impulsion à 90° est uniquement fonction<br />

de l’eff<strong>et</strong> du couplage entre I <strong>et</strong> S. Compte tenu du temps d’écho (1/2J), cela conduit à<br />

placer ces deux aimantations en opposition de phase suivant l’axe y’.<br />

Figure 7-13 : Séquence INEPT, aimantations <strong>et</strong> allure du spectre obtenu pour un système de deux<br />

spins ½, I <strong>et</strong> S, couplés entre eux.<br />

Une introduction à la <strong>RMN</strong> – Chapitre 7 15<br />

Serge Akoka – <strong>Université</strong> de Nantes


La seconde impulsion à 90° sur I place alors les deux aimantations I1 <strong>et</strong> I2 en opposition<br />

suivant l’axe z’. Après c<strong>et</strong>te seconde impulsion à 90°, les aimantations de I sont donc<br />

exactement dans le même état qu’après un 180° sélectif, à ceci près que cela est<br />

réalisé pour tous les systèmes IS du spectre, quel que soit leur déplacement chimique.<br />

Le spectre obtenu pour S après le dernier 90° (sur S) est donc le même que celui de la<br />

figure 7-12. C<strong>et</strong>te séquence est connue sous le nom de INEPT (Insensitive Nuclei<br />

Enhanced by Polarization Transfer). Elle perm<strong>et</strong> un transfert de la polarisation des spins<br />

I sur les spins S qui leur sont couplés. Comme dans le cas de la séquence SPT, si I est<br />

un noyau sensible ( 1 H ou 19 F) <strong>et</strong> S un noyau à faible rapport gyromagnétique ( 13 C ou<br />

15 N), la séquence INEPT conduit donc à une augmentation significative de sensibilité.<br />

Le principe de l’INEPT est ici illustré pour un système IS mais on peut montrer qu’il<br />

fonctionne de la même manière pour des système I2S ou I3S. Toutefois l’allure des<br />

massifs obtenus est différente de ce que produit une excitation simple de S<br />

(figure 7-17a).<br />

Pour obtenir toutes les raies du spectre dans le même sens (même phase) il faut m<strong>et</strong>tre<br />

en œuvre l’INEPT refocalisée représentée sur la figure 7-14. Un second écho de spin<br />

est ajouté ; comme pour le premier, seuls les couplages IS s’expriment, l’eff<strong>et</strong> des<br />

déplacements chimiques étant compensé à la fin de l’écho.<br />

Figure 7-14 : séquence INEPT refocalisée. Elle perm<strong>et</strong> d’obtenir un spectre INEPT ne présentant que des<br />

raies positives. Un découplage peut alors être utilisé.<br />

En revanche, pour l’écho de refocalisation, la durée optimale du temps d’écho (2∆opt)<br />

dépend du système de spin considéré. ∆opt vaut 1/4JCH pour un système IS, 1/8JCH pour<br />

un système I2S <strong>et</strong> un peu moins de 1/8JCH pour un système I3S (pour ce dernier<br />

système il n’existe pas de valeur de ∆ pour laquelle toutes les raies du <strong>multi</strong>pl<strong>et</strong> ont la<br />

même phase). De plus, il faut tenir compte du fait que la constante JCH peut prendre des<br />

valeurs très différentes pour les différents massifs. En pratique, 1/7Jmoyen est<br />

couramment utilisé. Toutes les raies du spectre ont alors des phases proches mais des<br />

distorsions sont encore fréquentes compte tenu de la dispersion des valeurs de JCH<br />

(figure 7-17b).<br />

Un découplage peut alors être mis en œuvre pendant l’acquisition des données sans<br />

produire une annulation mutuelle des différentes composantes du <strong>multi</strong>pl<strong>et</strong>.<br />

Une introduction à la <strong>RMN</strong> – Chapitre 7 16<br />

Serge Akoka – <strong>Université</strong> de Nantes


Dans le cas d’une séquence INEPT-refocalisée, les intensités recueillies vérifient la<br />

relation :<br />

S<br />

= . .sin( π. . τ).sin( π. . ∆). ( π. . ∆ )<br />

(7-9)<br />

( n 1)<br />

n k n J 2 J 2 cos J 2<br />

−<br />

L’évolution de Sn en fonction de ∆ est représentée sur la figure 7-15.<br />

Figure 7-15 : Evolution en fonction de ∆ de l’intensité recueillie avec la séquence INEPT-refocalisée pour<br />

les systèmes InS. (Courbe continue, n=1 ; pointillés, n=2 <strong>et</strong> tir<strong>et</strong>s, n=3).<br />

Comme le montre la figure 7-15, les différents systèmes InS ont des signaux qui<br />

évoluent de manière différente avec ∆ <strong>et</strong> cela peut être exploité pour faire de l’édition de<br />

spectre. Un spectre INEPT carbone acquis avec ∆ = 1/4J ne comportera que les<br />

signaux provenant des CH. Si ∆ est de l’ordre de 1/7J, tous les carbones auront des<br />

intensités voisines <strong>et</strong> si ∆ est de l’ordre de 3/8J, les CH2 sont en opposition de phase<br />

avec les CH <strong>et</strong> les CH3. Des combinaisons linéaires de ces différents spectres<br />

perm<strong>et</strong>tent alors de séparer les sous-spectres CH, CH2 <strong>et</strong> CH3. Toutefois cela suppose<br />

que tous les groupements aient des constantes de couplage JCH identiques (ou en tout<br />

cas très proches) ce qui est rarement vérifié.<br />

7.4.4. La séquence DEPT<br />

La séquence DEPT (Distorsionless Enhancement Polarization Transfer) a été proposée<br />

afin de résoudre le problème évoqué à la fin du § 7.4.3. Le fonctionnement de c<strong>et</strong>te<br />

séquence ne peut pas être expliqué sans utiliser des outils de mécanique quantique,<br />

toutefois, la figure 7-16 montre comment la DEPT peut être dérivée de l’INEPT par<br />

modifications successives.<br />

La figure 7-16a représente une séquence INEPT dans laquelle les 180° ont été omis. En<br />

pratique, ceux-ci ne servent qu’à refocaliser l’eff<strong>et</strong> des déplacements chimiques <strong>et</strong> ils<br />

Une introduction à la <strong>RMN</strong> – Chapitre 7 17<br />

Serge Akoka – <strong>Université</strong> de Nantes


peuvent n’être réintroduit qu’à la fin du processus. Les deux derniers 90° sont présentés<br />

comme simultanés sur c<strong>et</strong>te figure mais le 90° sur I peut être décalé vers la droite sans<br />

que cela ne change significativement le fonctionnement de la séquence. Au moment de<br />

l’application du 90° sur S, le système passe dans un état <strong>multi</strong>-quanta. Nous ne<br />

détaillerons pas ici les caractéristiques de ce type d’état mais il faut savoir que la<br />

fréquence d’évolution dans le référentiel tournant est modifiée par ce passage. Ainsi,<br />

pour un système IS, l’évolution dans le plan transversal se fait avec des vitesses de<br />

précession égales à νI+νS pour l’état double quanta <strong>et</strong> νI-νS pour l’état zéro quanta.<br />

L’application du 90° sur I rebascule le système dans un état classique mais le transfert<br />

de polarisation s’est opéré (figure 7-16b).<br />

Figure 7-16 : Déformation progressive de l’INEPT (a) pour obtenir la DEPT (d).<br />

∆ = 1/2J.<br />

Le délai ∆ entre le 90° sur S <strong>et</strong> le second 90° sur I est généralement choisi égal à<br />

1/2JCH ; le même délai est introduit entre le second 90° sur I <strong>et</strong> le début de la période<br />

d’échantillonnage. Ainsi, l’aimantation recueillie évolue à la fréquence νI pendant ∆ <strong>et</strong> à<br />

la fréquence νI+νS pendant ∆ (après le passage à l’état <strong>multi</strong> quanta). L’insertion d’un<br />

180° entre ces deux périodes perm<strong>et</strong> d’annuler l’influence des déplacements chimiques<br />

de I. De même, l’aimantation recueillie évolue à la fréquence νI+νS pendant le second<br />

Une introduction à la <strong>RMN</strong> – Chapitre 7 18<br />

Serge Akoka – <strong>Université</strong> de Nantes


délai ∆ <strong>et</strong> à la fréquence νS pendant le troisième (après transfert de I vers S). L’insertion<br />

d’un 180° entre ces deux dernières périodes perm<strong>et</strong> d’annuler l’influence des<br />

déplacements chimiques de S.<br />

La séquence DEPT est beaucoup moins sensible à la dispersion des valeurs de JCH que<br />

la séquence INEPT <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> donc d’obtenir des spectres couplés avec moins de<br />

distorsion d’intensité <strong>et</strong> de phase (figure 7-17d).<br />

Figure 7-17 : Spectres <strong>RMN</strong>- 13 C (non découplés) du 1,2-dibromobutane. (a) à partir d’une séquence<br />

INEPT ; (b) à partir d’une séquence INEPT-refocalisée (le compromis dans le choix de ∆ induit des<br />

distorsions de phase) ; (c) à partir d’une séquence DEPT.<br />

L’intensité du signal détecté pour un système InS dépend de la valeur de β, angle de<br />

bascule de la dernière impulsion sur I (figure 7-16d), <strong>et</strong> vérifie l’équation :<br />

ou :<br />

S = . sin ( π. . ∆). sin ( β). ⎡cos ( π. J. ∆ ) + sin ( π. J.<br />

∆). cos ( β)<br />

⎤<br />

⎣ ⎦<br />

2<br />

n n J 2 2<br />

n−1 S n = n.<br />

sin ( β). ⎡cos ( β)<br />

⎤<br />

⎣ ⎦<br />

pour ∆ = 1/2J<br />

Une introduction à la <strong>RMN</strong> – Chapitre 7 19<br />

Serge Akoka – <strong>Université</strong> de Nantes<br />

n−1 (7-10)


Figure 7-18 : Evolution en fonction de β de l’intensité recueillie avec la séquence DEPT pour les systèmes<br />

InS. (Courbe continue, n=1 ; pointillés, n=2 <strong>et</strong> tir<strong>et</strong>s, n=3).<br />

Les différentes évolutions des systèmes InS (figure 7-18) sont mises à profit pour faire<br />

de l’édition de spectre. Ainsi, des combinaisons linéaires des spectres <strong>RMN</strong>- 13 C obtenus<br />

avec β = π/4, π/2 <strong>et</strong> 3π/4 perm<strong>et</strong>tent de séparer les signaux des CH, CH2 <strong>et</strong> CH3.<br />

7.4.5. Polarisation croisée<br />

La polarisation croisée est une autre technique qui perm<strong>et</strong> de transférer la polarisation<br />

d’un noyau I vers un noyau S moins sensible. Elle est surtout utilisée en <strong>RMN</strong> de l’état<br />

solide mais peut également être utilisée, sous une forme adaptée, à l’état liquide.<br />

La figure 7-19 présente la séquence mise en œuvre. L’aimantation du spin I est<br />

basculée suivant l’axe y’ du référentiel tournant par l’impulsion 90°x. L’application d’un<br />

I<br />

champ radiofréquence à la fréquence du spin I <strong>et</strong> tel que B1 est dirigé suivant l’axe y’,<br />

perm<strong>et</strong> de « verrouiller » l’aimantation de I suivant l’axe y’. Tout mouvement (induit par<br />

la précession autour de B0 ou par la relaxation) est immédiatement contré par la<br />

précession autour de<br />

Dans le même temps, un champ<br />

I<br />

B1 . On parle de « spin-lock ».<br />

S<br />

B1 est appliqué à la fréquence du spin S <strong>et</strong><br />

S<br />

B1 est<br />

dirigé suivant l’axe y’ du référentiel tournant. Lorsque les deux champs B1 vérifient la<br />

I S<br />

relation de Hartmann-Hahn γI. B1 = γS.<br />

B1<br />

, les aimantations des spins I <strong>et</strong> S sont alors<br />

animées d’un mouvement précession à la même vitesse <strong>et</strong> autour du même axe. Dans<br />

de telles conditions, un transfert de polarisation s’opère entre les deux populations de<br />

spins si I <strong>et</strong> S sont en interaction dipolaire. A l’état liquide, le transfert de polarisation<br />

Une introduction à la <strong>RMN</strong> – Chapitre 7 20<br />

Serge Akoka – <strong>Université</strong> de Nantes


peut également être observé <strong>et</strong> il conduit à une augmentation de l’aimantation de S<br />

dans le rapport<br />

γI<br />

γ S<br />

.<br />

Figure 7-19 : Polarisation croisée. Lorsque les deux champs 1<br />

I S<br />

γI. B1 = γS.<br />

B , un transfert de polarisation s’opère entre les deux spins si ceux-ci sont en interaction<br />

1<br />

dipolaire.<br />

B vérifient la relation de Hartmann-Hahn<br />

La figure 7-20 présente la version homonucléaire appelée HoHaHa-1D (pour<br />

Homonuclear Hartmann Hahn). A l’aide d’une impulsion sélective, l’aimantation d’un<br />

seul déplacement chimique 1 H est basculée selon l’axe y’.<br />

Figure 7-20 : Séquence HoHaHa-1D <strong>et</strong> schématisation du transfert de l’aimantation à travers un système<br />

de spin AMX.<br />

Lors du spin-lock qui suit, le transfert de polarisation s’opère vers les spins qui sont<br />

couplés aux spins qui ont été excités. Pour un système AMX, si les spins A sont excités,<br />

l’aimantation sera tout d’abord transférée de A vers M. Puis, si le spin-lock est appliqué<br />

Une introduction à la <strong>RMN</strong> – Chapitre 7 21<br />

Serge Akoka – <strong>Université</strong> de Nantes


pendant une durée suffisamment longue, l’aimantation passera de M vers X. Ainsi<br />

l’aimantation de A diffusera vers tous les déplacements chimiques appartenant au<br />

même système de spins, ce qui perm<strong>et</strong>tra d’observer un sous-spectre comme l’illustre la<br />

figure 7-21.<br />

Figure 7-21 : Spectre <strong>RMN</strong>- 1 H d’un composé à deux systèmes de spins ; avec une séquence de base à<br />

une impulsion (a) <strong>et</strong> avec une séquence HoHaHa-1D (b <strong>et</strong> c). La flèche indique le déplacement excité par<br />

l’impulsion sélective.<br />

Notons que dans un système homonucléaire, la condition de Hartmann-Hahn est<br />

automatiquement vérifiée. Pour que le champ B1 affecte tous les déplacements<br />

chimiques de manière uniforme, il est nécessaire d’utiliser durant le spin-lock un train<br />

d’impulsion à 180° tel que ceux qui sont utilisés pour le découplage hétéronucléaire<br />

large bande (cf chapitre 9)<br />

Une introduction à la <strong>RMN</strong> – Chapitre 7 22<br />

Serge Akoka – <strong>Université</strong> de Nantes


7.5. Cycle de phase<br />

7.5.1. Spectroscopie de différence<br />

Considérons la séquence de la figure 7-22. Lorsque les phases des deux impulsions 90°<br />

13 C sont identiques (ϕ = x) l’ensemble de ces deux impulsions est équivalent à un 180°.<br />

C<strong>et</strong>te séquence est alors simplement un écho de spin tel que celui de la figure 7.5. Elle<br />

compense, pendant TE, l’eff<strong>et</strong> des déplacements chimiques mais pas celui des<br />

couplages 13 C-H. L’aimantation d’un proton porté par un 12 C (pas de couplage 1 H-C) est<br />

donc alignée sur l’axe y’ à la fin du TE (figure 7-23a). Par ailleurs, pour TE = 1/2J, les<br />

aimantations d’un proton porté par un 13 C (J = 1 JCH) sont alignées suivant l’axe –y’<br />

(figure 7-23b).<br />

En revanche, lorsque les phases des deux impulsions 90° 13 C sont opposées (ϕ = -x)<br />

elles s’annulent mutuellement. C<strong>et</strong>te séquence est alors un écho de spin tel que celui de<br />

la figure 7.3. Elle compense, pendant TE, l’eff<strong>et</strong> des déplacements chimiques <strong>et</strong> celui<br />

des couplages 1 H- 13 C.<br />

Figure 7-22 : Séquence d’impulsion perm<strong>et</strong>tant de sélectionner le signal des protons portés par des 13 C <strong>et</strong><br />

d’éliminer le signal des protons portés par des 12 C.<br />

L’aimantation d’un proton porté par un 12 C (pas de couplage 1 H-C) est donc alignée<br />

suivant l’axe y’ à la fin du TE (figure 7-23c) <strong>et</strong> il en est de même pour les aimantations<br />

d’un proton porté par un 13 C (figure 7-23d).<br />

Pour obtenir le signal des protons portés par des 13 C <strong>et</strong> éliminer celui des protons portés<br />

par des 12 C il suffit donc de soustraire du FID obtenu avec ϕ = x le FID obtenu avec<br />

ϕ = -x. C<strong>et</strong>te opération est effectuée en réalisant deux fois la séquence de la<br />

figure 7-22 : une première fois avec ϕ = x <strong>et</strong> ψ = x (ψ est la phase de réception) <strong>et</strong> une<br />

seconde fois avec ϕ = -x <strong>et</strong> ψ = -x <strong>et</strong> en sommant les deux FID obtenus.<br />

Nous avons là un exemple de cycle de phase. La séquence est répétée en changeant la<br />

phase d’une impulsion <strong>et</strong> celle du récepteur de manière concertée afin que le signal<br />

intéressant soit conservé <strong>et</strong> le signal « parasite » soit éliminé. Le terme de signal<br />

« parasite » désigne ici tout signal indésirable ; cela peut être le résultat d’une<br />

imperfection de l’appareillage mais plus généralement, une séquence <strong>multi</strong>-<br />

Une introduction à la <strong>RMN</strong> – Chapitre 7 23<br />

Serge Akoka – <strong>Université</strong> de Nantes


<strong>impulsionnelle</strong> génère plusieurs types de signaux <strong>et</strong> un seul doit être r<strong>et</strong>enu pour<br />

l’application désirée.<br />

Figure 7-23 : Position des aimantations à la fin de la séquence de la figure 7-22 : pour ϕ = x (a <strong>et</strong> b) <strong>et</strong><br />

7.5.2. EXORCYCLE<br />

ϕ = -x (c <strong>et</strong> d) <strong>et</strong> pour un proton lié à un 12 C (a <strong>et</strong> c) ou à un 13 C (b <strong>et</strong> d).<br />

Le premier cycle de phase proposé, <strong>et</strong> sans doute l’un des plus utilisés, est<br />

EXORCYCLE (tableau 7-1). Il est mis en œuvre pour éliminer les signaux parasites<br />

générés par une imperfection du 180° dans un écho de spin.<br />

Tableau 7-1 : EXORCYCLE. Cycle de phase utilisé pour éliminer les signaux parasites générés par une<br />

imperfection du 180° dans un écho de spin. ϕ : phase du 180° <strong>et</strong> ψ : phase de réception.<br />

7.5.3. CYCLOPS<br />

ϕ x y -x -y<br />

ψ x -x x -x<br />

CYCLOPS est également un cycle de phase très utilisé. Il vise à éliminer l’eff<strong>et</strong> des<br />

imperfections d’appareillage associées à la détection en quadrature (liées à un<br />

déséquilibre entre les gains ou à un mauvais décalage de phase entre les deux<br />

détecteurs). CYCLOPS est donné dans le tableau 7-2 pour une séquence de base (une<br />

impulsion).<br />

Une introduction à la <strong>RMN</strong> – Chapitre 7 24<br />

Serge Akoka – <strong>Université</strong> de Nantes


Tableau 7-2 : CYCLOPS. Cycle de phase utilisé pour compenser les défauts de quadrature. ϕ : phase de<br />

l’impulsion d’excitation <strong>et</strong> ψ : phase de réception.<br />

ϕ x y -x -y<br />

ψ x y -x -y<br />

7.5.4. Combinaison de cycles de phase<br />

Il est fréquent que plusieurs cycles de phase doivent être combinés pour éliminer tous<br />

les signaux parasites. Dans ce cas, le nombre d’acquisitions à combiner est égal au<br />

produit des nombres de pas de chaque cycle. Par exemple, pour éliminer les défauts<br />

de quadrature <strong>et</strong> l’eff<strong>et</strong> de l’imperfection du 180° dans un écho de spin, un cycle de<br />

phase à 16 pas doit être utilisé (tableau 7-3).<br />

Tableau 7-3 : Cycle de phase combinant EXORCYCLE <strong>et</strong> CYCLOPS afin éliminer les défauts de<br />

quadrature <strong>et</strong> l’eff<strong>et</strong> de l’imperfection du 180° dans un écho de spin. ϕ1 : phase du 90° , ϕ2 : phase du 180°<br />

<strong>et</strong> ψ : phase de réception.<br />

ϕ1 x y -x -y x y -x -y x y -x -y x y -x -y<br />

ϕ2 x y -x -y y -x -y x -x -y x y -y x y -x<br />

ψ x y -x -y -x -y x y x y -x -y -x -y x y<br />

CYCLOPS sur ϕ1 <strong>et</strong> ψ CYCLOPS sur ϕ1 <strong>et</strong> ψ CYCLOPS sur ϕ1 <strong>et</strong> ψ CYCLOPS sur ϕ1 <strong>et</strong> ψ<br />

+ 1° pas d’EXORCYCLE<br />

sur ϕ2 <strong>et</strong> ψ<br />

7.6. Détection inverse<br />

+ 2° pas d’EXORCYCLE<br />

sur ϕ2 <strong>et</strong> ψ<br />

+ 3° pas d’EXORCYCLE<br />

sur ϕ2 <strong>et</strong> ψ<br />

+ 4° pas d’EXORCYCLE<br />

sur ϕ2 <strong>et</strong> ψ<br />

Comme nous l’avons vu au paragraphe 7.4.1 l’amplitude du signal détecté (à la suite<br />

d’une séquence d’impulsions affectant des spins I <strong>et</strong> S) est proportionnel à<br />

Si γS < γ I , le signal le plus important est donc obtenu pour γexc = γobs = γ I.<br />

3<br />

2<br />

exc. obs<br />

γ γ .<br />

Deux séquences perm<strong>et</strong>tent d’observer, de manière indirecte, les noyaux S en<br />

recueillant uniquement le signal des spins I couplés à un spin S (par exemple :<br />

observation du signal des 1 H couplés à un 13 C <strong>et</strong> élimination des signaux des 1 H couplés<br />

à un 12 C).<br />

7.6.1. HMQC<br />

Comme nous l’avons vu au paragraphe 7.5 la séquence de la figure 7-22 perm<strong>et</strong><br />

d’atteindre c<strong>et</strong> objectif grâce au cycle de phase approprié.<br />

Une introduction à la <strong>RMN</strong> – Chapitre 7 25<br />

Serge Akoka – <strong>Université</strong> de Nantes


C<strong>et</strong>te séquence est à l’origine de la méthode HMQC utilisée pour la détection inverse<br />

hétéronucléaire en spectroscopie 2D (Cf. chapitre 8).<br />

7.6.2. HSQC<br />

Comme nous l’avons vu au paragraphe 7.4.3 la séquence INEPT transfère la<br />

polarisation du spin I vers le spin S. De la même manière, une séquence symétrique<br />

perm<strong>et</strong> de réaliser un transfert de S vers I (r<strong>et</strong>ro – INEPT).<br />

Figure 7-24 : Séquence HSQC. La première moitié est une séquence INEPT <strong>et</strong> la seconde moitié est une<br />

r<strong>et</strong>ro-INEPT. Les phases ϕ <strong>et</strong> Ψ suivent le cycle de phase du tableau 7-4 afin d’éliminer le signal des 1 H<br />

liés à des 12 C.<br />

La séquence de la figure 7-24 comporte une première moitié qui n’est autre qu’une<br />

séquence INEPT <strong>et</strong> une seconde moitié qui est une r<strong>et</strong>ro-INEPT. Après l’excitation du<br />

spin I, son aimantation est donc tout d’abord transférée au spin S puis ramenée sur le<br />

spin I. Grâce à un cycle de phase tel que celui du tableau 7-4, le signal des spins I non<br />

couplés à un spin S peut alors être éliminé.<br />

Tableau 7-4 : Cycle de phase de la séquence HSQC. Cycle de phase utilisé pour éliminer le signal des 1 H<br />

portés par des 12 C. ϕ : phase du 1 er 90° sur S ( 13 C) <strong>et</strong> ψ : phase de réception.<br />

ϕ x -x<br />

ψ x -x<br />

C<strong>et</strong>te séquence est à l’origine de la méthode HSQC utilisée pour la détection inverse<br />

hétéronucléaire en spectroscopie 2D (Cf. chapitre 8).<br />

Une introduction à la <strong>RMN</strong> – Chapitre 7 26<br />

Serge Akoka – <strong>Université</strong> de Nantes


7.7. Pour aller plus loin<br />

o La <strong>RMN</strong> : Concepts <strong>et</strong> méthodes. Daniel Can<strong>et</strong>, Jean-Claude Boudel <strong>et</strong><br />

Emmanuelle Can<strong>et</strong> Soulas. Dunod, Paris, 2002.Chapitres 4 <strong>et</strong> 5.<br />

o SpinChoregraphy : Basic steps in high resolution NMR. Ray Freeman. Oxford<br />

University Press, Oxford, 1998. Chapitre 4.<br />

o Modern NMR spectroscopy. Jeremy K.M. Sanders and Brian K. Hunter. Oxford<br />

University Press, Oxford, 1987. Chapitre 3.<br />

Une introduction à la <strong>RMN</strong> – Chapitre 7 27<br />

Serge Akoka – <strong>Université</strong> de Nantes

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