Gazette 10 - Quiers-sur-Bezonde
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p<br />
<strong>Quiers</strong> et son passé (suite)<br />
6 ème et dernier<br />
centre d’intérêt :<br />
les évènements.<br />
s<br />
é<br />
D’abord la série d’évènements marquants<br />
<strong>sur</strong> lesquels on a des renseignements<br />
concernant <strong>Quiers</strong> :<br />
• l’invasion de 1358 (suivi d’autres<br />
éléments <strong>sur</strong> la guerre de Cent ans)<br />
• les évènements de 1568 (suivi d’autres<br />
éléments <strong>sur</strong> les guerres de Religion)<br />
• le crime du président (suivi d’un autre<br />
crime 30 ans plus tard)<br />
• les morts des guerres de Napoléon 1er<br />
• le pillage de péniches à Sury aux Bois<br />
avec ses conséquences pour <strong>Quiers</strong><br />
• a guerre de 1870-1871<br />
• l’explosion du 13 novembre 1918<br />
On aura ensuite les évènements touchant<br />
l’introduction<br />
successivement :<br />
du modernisme avec<br />
• la fin des mauvaises années,<br />
• la mairie<br />
• l’école<br />
• quelques attitudes politiques passées et<br />
quelques points <strong>sur</strong> le député-maire<br />
Vazeille<br />
• enfin le point de départ des moyens<br />
modernes : chemin de fer, téléphone,<br />
société de tir, comité agricole,<br />
électricité, circulation.<br />
L’invasion de 1358<br />
L’été 1358 Jean Chandos, pour le compte<br />
de Charles le Mauvais, roi de Navarre, allié<br />
des Anglais, vient avec des compagnies<br />
anglo-navarraises assiéger vainement<br />
Montargis pendant 3 semaines. Pour se<br />
garantir par une protection extérieure<br />
contre toute armée de secours, deux<br />
troupes sont détachées par les<br />
assiégeants ; l’une va occuper le fort de<br />
Chailly, la deuxième est celle qui nous<br />
concerne. Elle détruit définitivement le<br />
bourg de Fessard et massacre une part<br />
importante de sa population, se conduit<br />
aussi de façon sanglante à Villemoutiers et<br />
occupe le fort de Soisy.<br />
Mon sentiment est qu’ils l’occupèrent par<br />
composition sans destruction pour le<br />
château ni pour la ville, en jouant de la<br />
crainte inspirée par les méfaits des jours<br />
précédents en se contentant d’une forte<br />
rançon remplaçant leur pillage habituel. Ils<br />
ne restèrent à Soisy que <strong>10</strong> à 15 jours au<br />
20<br />
plus, mais non sans opérer aux alentours<br />
dans les premiers jours. N’étant pas en<br />
force pour prendre Beaune ou<br />
Boiscommun, on sait du moins qu’au<br />
cours d’un raid ils allèrent détruire le<br />
château de Courcelle le Roi et bien<br />
d’autres disparurent du fait de leur court<br />
séjour.<br />
Mais dans la deuxième partie de celui-ci,<br />
ils furent pris à partie, à partir de la forêt<br />
par Jean Poquaire qui, d’après une lettre<br />
royale un peu postérieure ‘’conduisait <strong>10</strong>0<br />
gentilshommes tant de la châtellenie de<br />
Lorris que des environs ce qui les obligea<br />
à se cantonner dans la défensive à Soisy<br />
même’’. Ils n’étaient en effet qu’en petit<br />
nombre (moins de 200) et ne<br />
connaissaient pas le pays. Quand Chandos<br />
leur fit savoir qu’il fallait abandonner le<br />
siège de Montargis, ils incendièrent le fort<br />
de Soisy et décampèrent <strong>sur</strong> le champ.<br />
Vous savez qu’il y a une douzaine<br />
d’années, un couvreur de <strong>Quiers</strong>, Mr<br />
Wiktor, a découvert dans un jardin un<br />
casque de 14 kg porté par un de ces<br />
routiers. Ces soudards étaient<br />
incontestablement cruels et à <strong>Quiers</strong><br />
l’église, Montbeaufranc, plusieurs mottes<br />
ont été touchés de façon parfois définitive<br />
par leur passage. On ne trouve pas ensuite<br />
pendant 34 ans une seule mention de<br />
<strong>Quiers</strong>. A vous de conclure pour la<br />
population...<br />
Mais ce n’est pas tout ; avec un énorme<br />
retard arrivèrent dans la région les<br />
mercenaires bretons de Foulque de Laval<br />
que Charles V avait appelés pour chasser<br />
les Anglo-Navarrais. Ils avaient 6 mois de<br />
retard et ils campèrent en Pithiverais et<br />
autour au moins autant, pillant à leur guise<br />
(mais ne détruisant pas). Tant et si bien<br />
que les habitants de Vitry, Sury,<br />
Beauchamps et Coudroy excédés les<br />
attaquèrent et leur reprirent même une<br />
partie de leurs pillages (même provenant<br />
de loin puisqu’il y avait dans les prises du<br />
mobilier du duc d’Anjou).<br />
Il faut ajouter que 70 ans plus tard, de<br />
1418 à 1438, la menace fut constante dans<br />
la région, même à proximité. L’été 1427,<br />
Montargis de nouveau assiégé, François de<br />
L’Hospital - celui dont on voit toujours la<br />
tombe dans l’église de Bellegarde -<br />
craignant le pire traita avec les Anglais<br />
quelques mois avant sa mort. Le Trésor de<br />
Chartes conserve la lettre du régent<br />
Bedford marquant le ralliement au roi<br />
d’Angleterre de ce seigneur couvert<br />
d’honneurs par Charles VII et éviter une<br />
incursion anglaise directe. L’hiver 1428-<br />
1429 c’est l’incendie de Beaune, puis le<br />
combat de Boiscommun. Aussi pendant<br />
ces 20 ans <strong>Quiers</strong>, comme tous les villages<br />
du plat pays voisin, fut totalement<br />
abandonné par ses habitants. Suivant les<br />
cas le retour a été très échelonné ou n’a<br />
pas eu lieu...<br />
a<br />
Les évènements de 1568.<br />
On est alors au quart des guerres de<br />
Religion, moment où la situation d’Orléans,<br />
alors protestante, devenant désespérée, la<br />
direction de Huguenots émigre à La<br />
Rochelle. Pour as<strong>sur</strong>er une possibilité de<br />
fuite aux protestants orléanais, ceux du<br />
voisinage de la forêt sont sollicités de<br />
tenter le maximum pour garantir, au moins<br />
transitoirement, l’abri qu’elle pouvait leur<br />
as<strong>sur</strong>er. Or les L’Hospital constituaient un<br />
obstacle avec leurs deux châteaux de Soisy<br />
et de Chicamour.<br />
Un parti protestant, très modeste semblet-il<br />
- moins de <strong>10</strong>0 hommes sans doute -<br />
s’empara par <strong>sur</strong>prise (garnison absente ?)<br />
du château de Soisy à la fin de l’été 1568.<br />
Cette troupe le garda quelques mois au<br />
cours desquels Simon Bazin, procureur de<br />
la seigneurie de Soisy - dévoué aux<br />
L’Hospital - fut tué et occis, comme dit sa<br />
veuve, en forêt d’Orléans par les<br />
Huguenots. Peu après, mais avant le 27<br />
mars 1569, jour de la déposition de cette<br />
dame devant un notaire montargois, le<br />
château de Soisy a été assiégé avec<br />
canons, suivant ses termes, et pillé. Et à<br />
l’heure où elle dépose nul n’entre au<br />
château occupé par les gendarmes<br />
(cavaliers) et hommes de pied qui le<br />
tiennent pour le roi.<br />
La veuve Bazin donne ces circonstances<br />
pour faire enregistrer par acte notarié<br />
qu’en raison de ces évènements les<br />
papiers de son mari, mis au château de<br />
Soisy comme il est normal pour sa<br />
fonction ont disparu. Ainsi donc, avant la<br />
fin de l’hiver les canons de d’Entragues,<br />
gouverneur de l’Orléanais, au cours d’une<br />
tournée qui nous est particulièrement<br />
connue ont eu raison du groupe huguenot<br />
qui avait momentanément occupé le<br />
château de Soisy.<br />
Suivant les habitudes qu’on observe à<br />
l’époque, c’est à cette troupe huguenote<br />
maîtresse de Soisy pendant plusieurs mois<br />
qu’il faut attribuer les dommages subis<br />
alors par l’église de <strong>Quiers</strong> (et plusieurs<br />
autres des environs), exigeant ensuite des<br />
travaux de restauration. Mais rien ne laisse<br />
penser que la population fut victime de<br />
brutalités, le groupe d’hommes était trop<br />
restreint pour s’aliéner la population.<br />
Mais en dépit de la démonstration du<br />
gouverneur d’Orléans, les Huguenots, en<br />
petits groupes (venant de Chilleurs,<br />
Jargeau, Sully ou ailleurs) continuèrent de<br />
hanter la forêt jusqu’en juillet 1570. Pour<br />
mettre le château de Soisy à l’abri d’un<br />
nouveau coup de main, d’Entragues ou<br />
Jean III de l’Hospital fit construire 500<br />
mètres en avant, <strong>sur</strong> le chemin de la forêt,<br />
un ouvrage militaire isolé, ce qu’on<br />
nommait un bastillon (= petite bastille), et<br />
le nom localement lui est resté, attesté<br />
peu après, alors qu’en français il est<br />
devenu bastion.<br />
s