Souffle de la Neira N° 40 - la neira et les volcans d'allegre, les fetes ...
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C'est une assez bonne métho<strong>de</strong> que <strong>de</strong> parquer<br />
sur <strong>de</strong>s champs <strong>de</strong> froment ensemencés <strong>et</strong><br />
levés. Les bêtes à <strong>la</strong>ine mangent <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong> du<br />
froment, <strong>et</strong> affaissent le terrain, en l'imprégnant<br />
<strong>de</strong> leur fiente <strong>et</strong> <strong>de</strong> leur urine. J'ai vu <strong>et</strong><br />
je vois encore c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> réussir, mais il ne<br />
faut l'employer que dans <strong>de</strong>s terres légères,<br />
auxquel<strong>les</strong> on ne saurait trop procurer <strong>de</strong> compacité.<br />
Dans <strong>de</strong>s terres fortes, elle produirait un<br />
mauvais eff<strong>et</strong>.<br />
L'engrais du parcage est sensible <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux<br />
premières années. Le froment, qu'on m<strong>et</strong><br />
d'abord dans le champ parqué, <strong>et</strong> le grain, qui<br />
lui succè<strong>de</strong>, viennent mieux que s'il était<br />
amendé par tout autre fumier. Dans <strong>les</strong> pays <strong>de</strong><br />
gran<strong>de</strong>s exploitations, <strong>les</strong> fermiers ne font pas<br />
parquer <strong>de</strong>ux fois <strong>de</strong> suite <strong>la</strong> même terre, parce<br />
que ne pouvant parquer qu'une p<strong>et</strong>ite partie <strong>de</strong><br />
leur sol, ils veulent faire jouir, tour à tour, toutes<br />
leurs terres du même avantage.<br />
On ne doit point entreprendre <strong>de</strong> parquer,<br />
avant qu'il y ait aux champs une suffisante<br />
quantité <strong>de</strong> pâturages. La circonstance du parc<br />
augmente du double l'appétit <strong>de</strong>s bêtes à <strong>la</strong>ine.<br />
Selon le plus ou moins <strong>de</strong> ressources d'un pays,<br />
on a <strong>de</strong>s raisons d'accélérer ou <strong>de</strong> r<strong>et</strong>ar<strong>de</strong>r le<br />
parcage. Tel fermier ne parque que trois mois<br />
<strong>de</strong> l'année, commençant à <strong>la</strong> récolte <strong>de</strong>s seig<strong>les</strong>,<br />
<strong>et</strong> finissant à <strong>la</strong> Toussaints. Tel autre peut<br />
parquer quatre ou cinq mois, parce qu'il a <strong>de</strong>s<br />
dragées (mé<strong>la</strong>nge <strong>de</strong> végétaux semé pour servir<br />
<strong>de</strong> fourrage), ou bizail<strong>les</strong> d'hiver (fourrages<br />
semés sur <strong>les</strong> jachères, généralement lentillon,<br />
pois <strong>et</strong> vesce), qu'il peut faire manger, au mois<br />
<strong>de</strong> mai, sur p<strong>la</strong>ce, à son troupeau.<br />
La rigueur <strong>de</strong> l'hiver, dans quelques-unes<br />
<strong>de</strong>s provinces septentriona<strong>les</strong> <strong>de</strong> France, <strong>la</strong><br />
difficulté <strong>de</strong>s pâturages, <strong>et</strong> <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong><br />
consommer <strong>les</strong> fourrages, empêchent d'y parquer<br />
<strong>de</strong> bonne heure. Ne pourrait-on pas, dans<br />
ces provinces, au milieu du printemps, ramener,<br />
<strong>de</strong>ux fois par jour, <strong>les</strong> troupeaux à <strong>la</strong> bergerie,<br />
pour y prendre leur repas, <strong>et</strong> <strong>les</strong> mener<br />
coucher au parc ?<br />
Dans <strong>les</strong> provinces méridiona<strong>les</strong>, on commence<br />
le parcage dès le mois d'avril. L'époque<br />
<strong>la</strong> plus ordinaire, dans <strong>les</strong> pays cultivés, est <strong>la</strong><br />
Saint-Jean. Le r<strong>et</strong>our du parc, ou le départ a<br />
lieu dès <strong>les</strong> premières pluies abondantes d'automne,<br />
dans <strong>les</strong> pays à terres g<strong>la</strong>iseuses, qui<br />
r<strong>et</strong>iennent l'eau, <strong>et</strong> se dé<strong>la</strong>yent au point <strong>de</strong> ne<br />
former qu'une boue. On le prolonge jusqu'aux<br />
froids suivants, si <strong>les</strong> terrains sont pierreux ou<br />
sablonneux. Le terme le plus commun <strong>de</strong> ce<br />
r<strong>et</strong>our est <strong>la</strong> Saint-Martin.<br />
20<br />
M. Carlier assure que, dans certains pays<br />
montueux, <strong>les</strong> troupeaux sont tout le jour renfermés<br />
dans leur parc, où on leur porte à manger.<br />
On y gagne sans doute le transport <strong>de</strong>s<br />
fumiers. Mais c'est une question, <strong>de</strong> savoir si <strong>la</strong><br />
nourriture qu'on cueille, <strong>et</strong> qu'on présente aux<br />
bêtes à <strong>la</strong>ine, leur est plus profitable, que si on<br />
leur abandonnait <strong>les</strong> pâturages pour <strong>les</strong> brouter<br />
sur pied. Je ne connais aucune expérience sur<br />
ce<strong>la</strong>. On croit qu'il est nécessaire que cel<strong>les</strong><br />
qu'on ne veut que nourrir, marchent <strong>et</strong> fassent<br />
<strong>de</strong> l'exercice. Cel<strong>les</strong> qu'on engraisse pour <strong>les</strong><br />
boucheries n'ont pas besoin d'en faire.<br />
Les troupeaux, qui parquent, au lieu d'appartenir<br />
à un seul maître, appartiennent quelquefois<br />
à différents particuliers, membres d'une<br />
communauté. Quelques-uns ont plus <strong>de</strong> bêtes<br />
que <strong>la</strong> quantité respective <strong>de</strong> leurs terres. D'autres<br />
ont, par proportion, plus <strong>de</strong> tènement que<br />
<strong>de</strong> bétail. Ceux-ci possè<strong>de</strong>nt un p<strong>et</strong>it troupeau,<br />
sans être cultivateurs. Ceux-là jouissent <strong>de</strong><br />
plusieurs portons d'héritages, <strong>et</strong> n'ont pas <strong>de</strong><br />
troupeau pour <strong>les</strong> amen<strong>de</strong>r. Le cultivateur, qui<br />
est plus riche en bétail qu'en fonds <strong>de</strong> terre,<br />
cè<strong>de</strong> une part <strong>de</strong> ses droits à ses consorts,<br />
moyennant une rétribution ou une compensation<br />
d'intérêt. Celui qui cultive <strong>de</strong>s terres, sans<br />
troupeau, paie une somme, par nuit, à <strong>la</strong> communauté<br />
ou au berger, ou à <strong>de</strong>s marchands <strong>de</strong><br />
moutons, ou à <strong>de</strong>s bouchers, qui ne gar<strong>de</strong>nt<br />
leurs bêtes qu'un temps <strong>de</strong> l'année.<br />
Avant d'entrer au parc, le berger, soit <strong>de</strong><br />
ferme, soit <strong>de</strong> communauté, reçoit en compte<br />
<strong>les</strong> bêtes qu'on lui livre. S'il périt quelque bête,<br />
par acci<strong>de</strong>nt, il est obligé d'en représenter <strong>la</strong><br />
peau, ou <strong>de</strong> payer <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> l'animal. On ne<br />
prend pas c<strong>et</strong>te précaution, quand on a un berger<br />
ancien <strong>et</strong> connu.<br />
Pendant le parcage, <strong>la</strong> conduite <strong>de</strong>s bêtes à<br />
<strong>la</strong>ine aux champs se règle comme dans le reste<br />
<strong>de</strong> l'année.<br />
Le berger doit alors redoubler d'attentions.<br />
Toutes ses vues se portent sur l'égalité du parcage,<br />
d'après <strong>les</strong> intentions <strong>et</strong> <strong>les</strong> instructions<br />
<strong>de</strong> son maître. Par <strong>les</strong> temps humi<strong>de</strong>s, on s'aperçoit<br />
facilement qu'un terrain est parqué<br />
inégalement, parce que <strong>la</strong> fiente est entièrement<br />
à découvert, mais s'il fait sec, <strong>la</strong> poussière<br />
en cache une partie, <strong>et</strong> masque <strong>la</strong> négligence<br />
du berger, qui ne se découvre que quand<br />
le froment a une certaine force.