Récit du voyage en Afrique-JG-Bisaillon-octobre 2010-Web.pdf
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Voyage <strong>en</strong> <strong>Afrique</strong><br />
Un récit de Jean-Guy <strong>Bisaillon</strong>,<br />
surint<strong>en</strong>dant au traitem<strong>en</strong>t des eaux de la Ville de Mont-Laurier<br />
Depuis plusieurs années, je me proposais de faire de l’aide humanitaire dans un pays <strong>en</strong> voie de<br />
développem<strong>en</strong>t. J’avais le goût de partager mes connaissances dans le domaine de l’eau, mais<br />
surtout d’appr<strong>en</strong>dre sur la façon de vivre d’un autre peuple. L’élém<strong>en</strong>t décl<strong>en</strong>cheur de mon<br />
av<strong>en</strong>ture a été le sinistre qui a touché Haïti <strong>en</strong> début <strong>2010</strong>.<br />
Après avoir sollicité plusieurs organisations humanitaires, Médecins<br />
sans Frontières (MSF) m’a invité à une <strong>en</strong>trevue ainsi qu’à des<br />
exam<strong>en</strong>s d’aptitudes et de connaissances. Ma candidature est<br />
ret<strong>en</strong>ue et MSF m’offre un poste <strong>en</strong> plein cœur de l’<strong>Afrique</strong>, soit <strong>en</strong><br />
République C<strong>en</strong>trafricaine (RCA).<br />
En début d’<strong>octobre</strong> <strong>2010</strong>, j’arrive à Bangui, la capitale de la RCA. Mais avant, je m’étais arrêté à<br />
Barcelone, au siège social de MSF-Espagne pour formation. Le dépaysem<strong>en</strong>t a été total à mon<br />
arrivée à Bangui. Il n’y avait plus ri<strong>en</strong> de pareil. Cep<strong>en</strong>dant, l’accueil de la part <strong>du</strong> personnel de<br />
MSF et des C<strong>en</strong>trafricains fut très chaleureux.<br />
La République C<strong>en</strong>trafricaine est un petit pays, pas plus grand<br />
que la France, avec une population de 4,6 millions. Le niveau de<br />
pauvreté est très élevé, ce pays se situe au 159 e rang sur 169<br />
pays. Il est indép<strong>en</strong>dant depuis 50 ans et a été colonisé par les<br />
Français. Il se situe <strong>en</strong> plein<br />
c<strong>en</strong>tre <strong>du</strong> contin<strong>en</strong>t africain,<br />
tout juste au nord de l’équateur.<br />
Il y a beaucoup de végétation au sud <strong>du</strong> pays et <strong>en</strong> bor<strong>du</strong>re <strong>du</strong><br />
magnifique fleuve Oubangui. Par contre, la partie nord-est est<br />
désertique. 62 % de la population vit avec une somme inférieure<br />
à 1,25 $ par jour, l’espérance de vie est de 46 ans et la mortalité<br />
infantile est très élevée. Une statistique importante est que 74 % de<br />
la population n’a pas accès à l’eau potable. Selon l’Organisation<br />
mondiale de la santé, 80 % des maladies sont transmises par l’eau.<br />
Donc, je pr<strong>en</strong>ds consci<strong>en</strong>ce qu’il y a beaucoup de travail à faire<br />
pour un logistici<strong>en</strong> <strong>en</strong> traitem<strong>en</strong>t de l’eau (wat san). En plus de<br />
soigner les g<strong>en</strong>s, MSF s’occupe de doter les hôpitaux et les postes<br />
de santé d’équipem<strong>en</strong>ts de base pour atteindre une certaine qualité<br />
d’eau et de salubrité des lieux. Ce travail est la responsabilité <strong>du</strong> logistici<strong>en</strong> (wat san).<br />
Au début, mon travail consistait à faire des évaluations et des<br />
recommandations aux 5 hôpitaux et aux 50 postes de santé répartis dans<br />
5 projets différ<strong>en</strong>ts sur le territoire c<strong>en</strong>trafricain.<br />
Je passe <strong>en</strong>viron une dizaine de jours dans<br />
chacune des missions pour rev<strong>en</strong>ir au bureau<br />
chef dans la capitale de Bangui. Après<br />
l’élaboration de rapports détaillés sur les installations des différ<strong>en</strong>ts
points de service, je dois mettre <strong>en</strong> application les différ<strong>en</strong>tes recommandations. Mon travail<br />
consistait aussi, à faire de la formation auprès des aides-logistici<strong>en</strong>s sur l’utilisation de chlore<br />
pour la désinfection de l’eau et la stérilisation des instrum<strong>en</strong>ts chirurgicaux <strong>en</strong>tre autres choses.<br />
Égalem<strong>en</strong>t, j’ai coordonné la construction d’une zone d’élimination des déchets biomédicaux.<br />
Lors des visites dans les régions éloignées de la capitale, j’ai eu l’occasion de r<strong>en</strong>contrer<br />
beaucoup de chefs de villages et des responsables de postes de santé. Les deux langues<br />
officielles sont le sango et le français.<br />
Dans ce pays, il y a beaucoup de travail à faire. Les personnes-ressources spécialisées dans le<br />
domaine de l’eau sont rares. Toutefois, toutes les personnes que j’ai<br />
r<strong>en</strong>contrées étai<strong>en</strong>t très motivées à appr<strong>en</strong>dre et à mettre <strong>en</strong> pratique<br />
de nouvelles connaissances. Beaucoup<br />
d’autres organismes travaill<strong>en</strong>t pour<br />
l’amélioration de la qualité de l’eau dont la<br />
Croix-Rouge et Solidarité internationale avec<br />
qui j’ai travaillé <strong>en</strong> collaboration sur les<br />
différ<strong>en</strong>ts dossiers de construction de bâtim<strong>en</strong>ts.<br />
En terminant, je ti<strong>en</strong>s à citer un texte de « Nydiag », une coopérante humanitaire, que je lisais<br />
quand j’avais le goût de rev<strong>en</strong>ir avant la fin de ma mission :<br />
Merci d’avoir donné un autre s<strong>en</strong>s à la vie. Nous sommes la preuve que l’être humain peut être<br />
<strong>en</strong>core humain. Nous devons être une inspiration pour tous. Ce que nous faisons n’est pas vain.<br />
La portée de cette générosité et l’impact de chacun de nos gestes sont plus grands que ce qu’on<br />
peut imaginer. Le travail d’<strong>en</strong>traide humanitaire doit être appuyé par tous.<br />
Grâce à ce <strong>voyage</strong>, j’ai eu l’occasion de côtoyer des g<strong>en</strong>s<br />
originaires de différ<strong>en</strong>ts pays. Leur seule motivation est d’aider<br />
les g<strong>en</strong>s vulnérables aux prises avec des maladies, des<br />
malformations, la malnutrition ou bi<strong>en</strong> des blessures <strong>du</strong>es à des<br />
rébellions interethniques. Pour Médecins Sans Frontières, il n’y a<br />
pas de distinction de religion, de race ou de couleur. Tous les<br />
g<strong>en</strong>s sont traités de la même manière avec respect et dignité.<br />
En conclusion, je suis très fier d’avoir accompli ce travail aussi minimal soit-il. Je souhaite à tous<br />
ceux qui veul<strong>en</strong>t vivre une expéri<strong>en</strong>ce aussi <strong>en</strong>richissante d’oser et de réaliser leur projet. Je<br />
remercie toute ma famille et mes amis <strong>du</strong> support qu’ils m’ont apporté <strong>du</strong>rant cette période. Je<br />
remercie monsieur Jean-Yves Forget, directeur général de la Ville, ainsi que les membres <strong>du</strong><br />
conseil municipal d’avoir permis la réalisation de cette av<strong>en</strong>ture <strong>en</strong> m’accordant un congé sans<br />
solde de six mois.<br />
Jean-Guy <strong>Bisaillon</strong><br />
Surint<strong>en</strong>dant au traitem<strong>en</strong>t des eaux<br />
de la Ville de Mont-Laurier<br />
Pour plus d’information concernant Médecins sans frontières, visitez http://www.msf.ca/