chroniques lycéennes #10 - Les chroniques lycéennes
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Smod<br />
Ça chante<br />
Because Music<br />
Marine Claverie<br />
Toulouse<br />
Lycée des Arènes<br />
Le sourire aux lèvres, Smod chante et rappe<br />
sous la bonne étoile de Manu Chao.<br />
Un bon petit bain de voix engagées et tenaces,<br />
de maracas et de soleil, une guitare, une<br />
mélodie rassurante et nous nous envolons<br />
sur les routes du Mali. Un trio complice,<br />
ambitieux, qui joue pour le plaisir des<br />
oreilles, et s’adresse à une jeunesse<br />
fleurissante en chantant la vie sans mentir.<br />
Ils démarrent dans les rues de Bamako<br />
en 2000 et cinq ans plus tard, c’est Manu<br />
qui leur donne un coup de mano, si<br />
naturellement qu’ils débarquent en Europe<br />
avec succès. Du rap africain aux notes<br />
hip-hop, bien secoué par leur “boing”, leur<br />
“bi” et leur “pou”, les jeunes Sam, Donsky et<br />
Ousco s’expriment en bambara (langue<br />
du Mali) et en français au fil de la bal(l)ade<br />
et nous remplissent les yeux d’espoir. Avec<br />
Dunia Kuntala, “le cours de la vie”, et Ta I Tola,<br />
“vas-y”, leurs premiers albums, ils colorent<br />
leur monde et nous y invitent familièrement.<br />
Sans agresser ni cracher, ils dénoncent<br />
une vérité qui dérange l’Afrique et créent ce<br />
lien invisible entre l’enfant et son pays, entre<br />
les jeunes et les vieux. Avec des concerts<br />
ensoleillés, communicatifs et pleins de vie,<br />
ces jeunes n’ont vraiment pas envie de<br />
décevoir. Comme un goût pour le partage, ils<br />
désirent s’unir à d’autres artistes européens<br />
comme Féfé ou même Aznavour ;<br />
après tout, pourquoi pas ? L’union fait la force,<br />
et chanter fait le reste. Smod a déjà la force,<br />
il ne manque plus qu’à… écouter.<br />
Laurine Sophie<br />
Gaillon<br />
Lycée André-Malraux<br />
Après Amadou & Mariam, le nouveau<br />
son made in Bamako. Sam, Mouzy, Ousco<br />
et Donsky sont des amis de longue date<br />
puisqu’ils se sont connus au lycée. A force<br />
d’improvisations et de minishows dans les<br />
rues de Bamako, ils décident de monter un<br />
groupe, Smod, dont le nom est un acronyme<br />
de leurs prénoms. Jusqu’en 2005, leur<br />
notoriété reste locale. Ce n’est que quelques<br />
années après le départ de Mouzy que Manu<br />
Chao les prend sous son aile et qu’ils<br />
décollent enfin pour s’envoler vers l’Europe.<br />
Leur musique aux sonorités un peu folk<br />
est issue d’une rencontre entre le hip-hop et<br />
la musique traditionnelle malienne, sorte<br />
Fouad Allaoui<br />
d’union essentielle entre le moderne<br />
et l’ancestral. “Au Mali j’ai retrouvé, au Mali,<br />
ma liberté…” chante Matthieu Chedid. C’est<br />
ce que prônent nos amis bamakois dans leur<br />
titre Ça chante où le désir de liberté, de paix<br />
et d’union dans leur pays est le principal<br />
message. La guitare instaure son thème et<br />
les voix s’y installent : les paroles en français<br />
et en malien s’enchaînent, s’emmêlent sans<br />
fausse note. Pas de doute, cet hymne peace<br />
and love n’a pas fini de nous faire chanter.<br />
Jérémie Charrier, Alizé Gay,<br />
Matthieu Lumet, Romaric Merceron<br />
La Rochelle<br />
Lycée hôtelier<br />
Smod chante mais n’aime pas dégamer<br />
(“déconner” – ndlr) : voilà qui est clair,<br />
le groupe nous aura prévenus. Une guitare<br />
et trois voix, telle est la recette de base.<br />
Smod est un groupe solidaire qui ne met pas<br />
en avant uniquement le chanteur. D’ailleurs,<br />
le nom du groupe vient des initiales de ses<br />
créateurs : Sam, Mouzy, Ousco et Donsky.<br />
Smod a déjà sorti trois albums et a participé<br />
à de nombreuses cérémonies comme la<br />
Coupe d’Afrique des nations et à des festivals<br />
comme le Craven Tour. Face à leur talent,<br />
Manu Chao décide même de produire leur<br />
troisième album sorti au printemps 2010<br />
dont la chanson est extraite. Ça chante est<br />
un savoureux mélange de bambara, la langue<br />
du Mali, et de français : très rythmée dès<br />
le début, elle nous emmène dans un autre<br />
univers grâce notamment à toute une variété<br />
d’instruments traditionnels. Ce qui nous<br />
séduit surtout, c’est la façon dont ils parlent<br />
<strong>chroniques</strong> <strong>lycéennes</strong> les inrockuptibles V<br />
de leur pays : ils arrivent à nous faire<br />
retrouver la chaleur de l’Afrique,<br />
leur continent d’origine qu’ils représentent<br />
avec fierté. Pour ces jeunes chanteurs, venir<br />
d’ailleurs est une différence qu’ils mettent en<br />
avant. <strong>Les</strong> paroles sincères font ressortir une<br />
certaine morale et dévoilent tous les secrets<br />
du droit chemin pour celui qui veut vivre<br />
sainement. Le groupe dispose d’une grande<br />
diversité de sonorités et de couleurs selon<br />
les chansons qu’il interprète. Ça chante<br />
est moins engagée que d’autres chansons<br />
du même album où parfois le groupe appelle<br />
à la révolte. Leur musique est un mélange<br />
de hip-hop, de folk, de traditionnel et de rap<br />
mais ce n’est pas le genre de rap que l’on<br />
trouve généralement en France.<br />
Ici, pas d’insulte, pas de manque de respect,<br />
pas de bimbo ou de bling-bling mais juste<br />
une dénonciation du comportement<br />
des gouvernements africains, tristement<br />
d’actualité. C’est un groupe pétillant sur<br />
scène qui booste le public avec une attitude<br />
survitaminée, le rap est devenu comme<br />
un chemin qui les unit. Pleins d’entrain,<br />
ils méritent d’être écoutés et de percer<br />
dans le paysage de la chanson francophone.<br />
le meilleur des autres<br />
La diversité est également le maître mot de<br />
Smod. La chanson Ça chante en est un parfait<br />
exemple : dès l’introduction, le riff de guitare<br />
accompagné de percussions discrètes fleure<br />
bon l’Afrique, puis la mélodie arrive au chant,<br />
très traditionnelle dans son harmonisation<br />
polyphonique.<br />
Tom Annodeau, Roissy-en-Brie, lycée Charles-le-Chauve