Titre Titre - Ath
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Les personnes passionnées savent<br />
mieux que quiconque transmettre leurs<br />
messages. Voici le témoignage de Monsieur<br />
Noël MICHEL, Président d’A.P.I.S.,<br />
APIS-FORMATION.BE<br />
C’est un apiculteur qui défend l’abeille<br />
depuis longtemps qui vous écrit.<br />
Longtemps a une signification symbolique.<br />
Si je dois écrire ma vie d’apiculteur,<br />
je dois remonter à ma plus tendre enfance<br />
car j’ai été attiré par ces petits insectes<br />
merveilleux que j’attrapais sans me faire<br />
piquer, que j’enfermais dans un bocal avec<br />
des fleurs mais à mon désespoir ils finissaient<br />
par mourir.<br />
Mon père n’était pas apiculteur, mon<br />
grand-père l’était, je n’ai pas eu le bonheur<br />
de le connaître. Un frère de ma grandmère<br />
maternelle était apiculteur et détenait<br />
un grand nombre de ruches à cadre<br />
dans les années 1860-80. Mais il décéda<br />
très jeune. Ma grand-mère qui avait une<br />
affection extrême pour moi, me combla<br />
d’une première jeunesse bercée de tendresse.<br />
Je me souviens qu’elle me disait<br />
que je ressemblais à son frère.<br />
Cette longue introduction afin que, si vous<br />
lisez cet article, vous puissiez comprendre<br />
pourquoi on peut aimer les abeilles.<br />
J’ai consacré une partie de ma vie a cellesci,<br />
ne me demandez pas pourquoi, je ne<br />
saurais pas vous répondre. Mais ce que<br />
je peux dire c’est que je suis né avec une<br />
abeille dans le cœur.<br />
Ceci comme entrée en matière pour vous<br />
permettre, cher lecteur, de savoir que<br />
l’abeille n’est pas un insecte, c’est plus<br />
qu’un insecte; que la ruche n’est pas un animal,<br />
c’est plus qu’un animal. Nous ne pouvons<br />
pas vivre sans l’abeille; elle ne peut<br />
plus vivre sans nous, sans notre protection;<br />
Sa vie s’est précarisée et nous l’avons<br />
précarisée. Près de 80% des fleurs sont<br />
fécondées par les abeilles. Des expériences<br />
ont été faites à Bures-sur-Yvette<br />
en France où des arbres fruitiers de toute<br />
nature ont été recouverts d’un tulle à maille<br />
de moins de 3mm empêchant les abeilles<br />
d’y pénétrer. La première année la production<br />
a baissé de 85%, la 2 ème année de<br />
95% et la 3 ème année les arbres sont deve-<br />
nus stériles. Ce qui a fait dire à l’ingénieur<br />
CAILLAS Alain, grand ingénieur agronome<br />
et apiculteur de renommée internationale<br />
qu’en plus de la fécondation des fleurs,<br />
l’abeille apporte un facteur de fertilisation.<br />
Depuis plus de 50 années, les campagnes<br />
étaient partout dans le monde un paradis<br />
pour les abeilles.<br />
Les abeilles vivent avec le soleil mais nous<br />
les appelons abeilles domestiques, elles<br />
ne seront jamais domestiquées, mais elles<br />
sont socialement intégrées dans la vie de<br />
tous les jours.<br />
Elles nous parlent par la télé, les journaux,<br />
par l’intermédiaire de nos enfants car<br />
l’abeille a fait son entrée dans les écoles.<br />
Ce qui est paradoxal, c’est que depuis 50<br />
ans l’abeille meurt. Nous attribuons ces<br />
hécatombes aux produits chimiques, mais<br />
nous achetons ces produits afin de nous<br />
simplifier la vie tous les jours.<br />
Nombreuses sont les causes qui engendrent<br />
la disparition de ces petits êtres précieux<br />
qui caressent les fleurs. L’agriculture<br />
joue le rôle prépondérant par la monoculture,<br />
l’utilisation d’un matériel très lourd<br />
qui comprime la terre et qui provoque<br />
l’anéantissement des écosystèmes du sol<br />
et le ruissellement qui engendre l’érosion.<br />
Ajoutons aussi la disparition des plantes.<br />
Parmi elles, le bleuet qui fleurissat dans<br />
les céréales et qui leur donnait le bleu du<br />
ciel, le coquelicot, le zébré de pourpre. Les<br />
mares aux alentours des fermes, peuplées<br />
par les petites épinoches et les grenouilles<br />
qui coassaient au printemps pour les remplir<br />
de millier de petits têtards frétillants<br />
ont disparu.<br />
Les abeilles s’abreuvaient de ces eaux<br />
riches en sel minéraux indispensables.<br />
TRAVAUX & enViRonnemenT<br />
enViRonnemenT<br />
La parole aux apiculteurs!<br />
Les bâtiments, les immenses granges<br />
des fermes étaient préservés des grands<br />
vents par un ensemble d’arbres de toutes<br />
espèces. Très souvent un verger de pommiers<br />
et de cerisiers agrémentait cet<br />
ensemble qui faisait la beauté de nos campagnes<br />
et rendait nos abeilles joyeuses du<br />
printemps à l’automne.<br />
Les apiculteurs sont souvent involontairement<br />
responsables de la mortalité de leurs<br />
abeilles et je fais aussi mon mea-culpa car<br />
dans les années 1970-80 j’ai perdu des<br />
colonies par traitement chimique sur féverole<br />
la première année, suivi les années<br />
suivantes par des maladies provoquées<br />
par un affaiblissement de leur immunité.<br />
Devant ces hécatombes j’étais persuadé<br />
que je trouverais les remèdes. C’est ainsi<br />
grâce à des moments de tristesse que l’intuition<br />
jaillit parfois.<br />
Après de nombreuses expériences, j’ai<br />
découvert que le vinaigre de cidre de<br />
pomme immunisait les abeilles contre plusieurs<br />
maladies, notamment la nosémose<br />
qui parasite l’intestin moyen des abeilles,<br />
la loque européenne à l’état larvaire et renforce<br />
leur immunité. J’ajoute que je suis<br />
parti en Amérique latine pour un projet de<br />
reforestation et d’apiculture pour aider les<br />
plus déshérités.<br />
Devant ces pauvres gens qui n’avaient pas<br />
les moyens financiers j’ai du abandonner<br />
l’enseignement apicole moderne et le<br />
matériel sophistiqué pour le plus grand<br />
bien des abeilles.<br />
C’est ce que j’enseigne à la ferme Expérimentale<br />
de <strong>Ath</strong> évitant ainsi aux élèves de<br />
commettre les mêmes erreurs.<br />
En protégeant l’abeille, nous protégeons la<br />
vie et notre terre nourricière.<br />
Pour les sauver refaisons les prairies,<br />
plantons des arbres mellifères, encourageons<br />
l’agriculture et revenons aux prairies<br />
de pissenlits et de trèfles blancs qui<br />
faisaient la richesse de l’apiculture.<br />
Une des solutions premières c’est l’agriculture<br />
biologique dans son ensemble<br />
ainsi que les rotations des cultures. Le<br />
parfait équilibre biologique est 1/3 de prairies,<br />
1/3 de culture en rotation et 1/3 boisé.<br />
A suivre....<br />
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