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VIGILANCE & ACTION - MIL la droite civique gaulliste et patriote

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puisque <strong>la</strong> frontière entre le oui <strong>et</strong> le non<br />

passait à l’intérieur de chaque camp. Ce<br />

serpent de mer déjà ancien, que l’on<br />

s’efforce de repêcher dès qu’une occasion<br />

se présente, ne résiste pas à un examen sérieux.<br />

Outre que <strong>la</strong> question posée par le<br />

référendum n’était que l’une de celles qui<br />

constituent <strong>la</strong> vie politique de notre pays, il<br />

est évident qu’il n’existait aucune unité,<br />

même limitée <strong>et</strong> provisoire, du côté du oui<br />

comme du côté du non. Ainsi, parmi les<br />

électeurs qui ont voté non, on trouve aussi<br />

bien des libéraux purs <strong>et</strong> durs de tendance<br />

libertarienne que des pourfendeurs du<br />

libéralisme. A l’inverse, parmi les électeurs du<br />

oui, les fédéralistes ont voté comme ceux qui<br />

ne voyaient dans le traité constitutionnel<br />

qu’une sorte de «règlement intérieur»<br />

simplement destiné à apporter un peu de<br />

c<strong>la</strong>rté dans une situation qui s’était obscurcie<br />

au fil du temps. Qui plus est, les fluctuations<br />

très inhabituelles des sondages ont bien<br />

montré les incertitudes qui habitaient un bon<br />

nombre d’électeurs. On peut même dire que,<br />

jusqu’au bout, certains se sont sentis intérieurement<br />

partagés à 55 <strong>et</strong> 45% entre le oui<br />

<strong>et</strong> le non. Il serait donc artificiel, stérile <strong>et</strong><br />

dangereux de penser que le corps électoral<br />

français a été durablement recomposé selon<br />

de nouvelles frontières le 29 avril dernier. Ce<br />

qui subsiste, c’est <strong>la</strong> distinction traditionnelle,<br />

beaucoup plus fondée qu’on ne le dit, entre<br />

<strong>la</strong> <strong>droite</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> gauche. Elle se r<strong>et</strong>rouve à<br />

chaque scrutin, elle se r<strong>et</strong>rouvera encore en<br />

2007.<br />

Dès lors, il importe d’examiner comment<br />

se présentent les camps antagonistes. A gauche,<br />

le parti socialiste apparaît comme<br />

profondément divisé, voire éc<strong>la</strong>té. Certains<br />

fondent là­dessus de grands espoirs <strong>et</strong><br />

annoncent sa défaite comme certaine en<br />

2007. Rien n’est moins justifié que c<strong>et</strong><br />

optimisme. D’une façon ou d’une autre, le PS<br />

présentera un candidat à l’élection<br />

présidentielle <strong>et</strong> des candidats dans toutes<br />

les circonscriptions légis<strong>la</strong>tives. Le résultat ne<br />

dépendra pas de <strong>la</strong> stratégie des étatsmajors,<br />

mais de <strong>la</strong> volonté unitaire des<br />

électeurs de gauche. Tout donne à penser<br />

que, après <strong>la</strong> mésaventure de 2002, c<strong>et</strong>te volonté<br />

unitaire est <strong>et</strong> demeure très forte, dès<br />

lors qu’il s’agira de battre <strong>la</strong> <strong>droite</strong>. En 1997,<br />

le PS était présenté comme désorganisé, pris<br />

à contre­pied <strong>et</strong> quasi moribond. On a vu le<br />

résultat. Globalement, <strong>la</strong> gauche reste très<br />

haut dans les intentions de vote. Il est donc<br />

très possible qu’une gauche divisée <strong>et</strong> sans<br />

programme remporte les élections. Elle sera<br />

ensuite évidemment incapable de gouverner<br />

<strong>et</strong> c’est encore <strong>la</strong> France qui en fera les frais,<br />

mais ceci est une autre affaire.<br />

CHOISIR SON CAMP<br />

A <strong>droite</strong>, le temps des c<strong>la</strong>rifications est<br />

venu. Il faut que chacun choisisse son camp<br />

sans ambiguïté. Il n’est pas tolérable que certains,<br />

au fil des jours, se livrent à des actions<br />

de guéril<strong>la</strong> <strong>et</strong> à un travail de sape contre les<br />

gros bataillons de <strong>la</strong> <strong>droite</strong>, puis, le moment<br />

venu, crient «pouce» pour se faire élire avec<br />

les voix de ceux sur lesquels ils auront constamment<br />

craché.<br />

Deux cas, à l’évidence, doivent être traités<br />

sans faux­fuyants. L’un est celui de Philippe<br />

de Villiers. Ce n’est certes pas<br />

d’aujourd’hui qu’il évolue de façon sinueuse<br />

aux limites de <strong>la</strong> majorité, mais, jusqu’à présent,<br />

il était resté, bon an mal an, du bon côté<br />

de <strong>la</strong> ligne, recueil<strong>la</strong>nt des avantages<br />

substantiels sans trop se soucier, comme on<br />

dit familièrement, de renvoyer l’ascenseur. La<br />

situation s’est n<strong>et</strong>tement détériorée à<br />

l’occasion du référendum <strong>et</strong> le personnage a<br />

revu à <strong>la</strong> hausse son ambition <strong>et</strong> son<br />

agressivité. Le succès du non <strong>et</strong> l’absence<br />

dans ce camp de personnalités de <strong>droite</strong><br />

importantes l’ont manifestement incité à<br />

s’attribuer en toute propriété les suffrages<br />

qu’on peut qualifier de souverainistes.<br />

D’autre part, l’extrême discrétion dont ont fait<br />

preuve Le Pen <strong>et</strong> le Front national semble<br />

dégager, à l’extrême­<strong>droite</strong>, un territoire que<br />

Villiers s’estime en mesure d’occuper. C<strong>et</strong><br />

espoir est peut­être imprudent, car<br />

l’expérience prouve que les vieux chefs que<br />

l’on croyait abattus ont encore des<br />

ressources vigoureusement combatives dont<br />

leurs successeurs trop pressés peuvent faire<br />

les frais. Ces deux considérations le<br />

conduisent à durcir fortement sa position <strong>et</strong><br />

ses propos à l’égard de <strong>la</strong> majorité <strong>et</strong> du<br />

gouvernement. C’est ainsi qu’on l’a vu dicter<br />

son devoir sous forme d’ultimatum au président<br />

de <strong>la</strong> République (démissionner ou<br />

dissoudre l’Assemblée nationale) avec une<br />

morgue hargneuse qui s’accorde fort bien<br />

avec sa personnalité mais qui ne convient<br />

nullement à un dirigeant de <strong>droite</strong> conscient<br />

de ses responsabilités. M. de Villiers semble<br />

oublier que ses limites naturelles sont aux<br />

dimensions régionales ou, à l’échelon<br />

national, circonscrites à l’incarnation du<br />

souverainisme, conception honorable mais<br />

qui ne saurait constituer une politique<br />

nationale globale. Il pourrait utilement<br />

méditer <strong>la</strong> fable de La Fontaine où il est<br />

question d’une certaine grenouille qui n’avait<br />

pas pris <strong>la</strong> juste mesure du volume que <strong>la</strong><br />

nature ne lui perm<strong>et</strong>tait pas d’outrepasser. En<br />

attendant, il serait bien avisé de r<strong>et</strong>rouver les<br />

règles de <strong>la</strong> bonne éducation qui<br />

recommandent, pour le moins, de ne pas<br />

déverser trop de boue sur ceux dont on aura<br />

besoin au moment décisif.<br />

L’autre cas névralgique est évidemment<br />

celui de M. François Bayrou. Il mène depuis<br />

longtemps, avec une rigueur imp<strong>la</strong>cable, une<br />

stratégie parfaitement c<strong>la</strong>ire qui est destinée<br />

à le conduire à l’Elysée. Il franchit à chaque<br />

occasion une étape supplémentaire qui le<br />

situe dans l’opposition d’une manière de plus<br />

en plus marquée. Il en est arrivé au point<br />

symbolique de ne pas voter <strong>la</strong> confiance au<br />

gouvernement de Villepin. Quelle attitude<br />

adopter envers un homme qui n’a aucune<br />

chance d’assouvir son ambition effrénée mais<br />

qui détient un fort pouvoir de nuisance ? Il<br />

faut parler à chacun le <strong>la</strong>ngage qu’il est en<br />

mesure de comprendre. Dans le cas présent,<br />

il faut rappeler à c<strong>et</strong>te grande conscience<br />

que s’il a le pouvoir d’endommager les<br />

positions de <strong>la</strong> <strong>droite</strong>, celle­ci a le pouvoir<br />

d’anéantir électoralement l’UDF, car il n’y a<br />

sans doute pas un seul député de ce parti<br />

qui puisse être élu sans les suffrages de<br />

l’UMP. Certains commencent à le comprendre,<br />

puisque neuf parlementaires centristes sur<br />

trente­<strong>et</strong>­un ont bravé l’interdiction fulminée<br />

par leur président <strong>et</strong> ont voté <strong>la</strong> confiance au<br />

gouvernement. On dit que, sous l’eff<strong>et</strong> de <strong>la</strong><br />

peur, les moutons peuvent devenir enragés<br />

<strong>et</strong> se r<strong>et</strong>ourner contre leur mauvais berger.<br />

Il faut que MM. de Villiers <strong>et</strong> Bayrou sachent<br />

qu’il n’y a pas pour eux de moyen<br />

terme entre l’alliance majoritaire <strong>et</strong><br />

l’affrontement, dont ils ne peuvent pas sortir<br />

vainqueurs.<br />

UN GOUVERNEMENT<br />

POUR GAGNER<br />

Le gouvernement de Dominique de<br />

Villepin a le dos au mur. Il ne suffit pas qu’il<br />

fasse preuve de bonne volonté <strong>et</strong> il n’a pas le<br />

temps de tâtonner. Il a l’obligation de gagner<br />

<strong>et</strong> il dispose pour agir vraiment d’un peu plus<br />

d’un an, car, dès <strong>la</strong> fin de 2006, il n’y aura<br />

plus de p<strong>la</strong>ce que pour les turbulences de <strong>la</strong><br />

campagne électorale. C<strong>et</strong>te urgence renforce<br />

ce que nous disions sur <strong>la</strong> nécessité pour<br />

chacun de choisir son camp. Des actions de<br />

guéril<strong>la</strong> menées désormais contre le gouvernement<br />

ne pourraient rien avoir d’anodin <strong>et</strong><br />

entraîneraient une rupture du pacte<br />

majoritaire, quels que soient les prétextes<br />

hypocrites qui pourraient être mis en avant.<br />

Dominique de Villepin ne manque pas<br />

d’atouts, mais il est condamné à avancer sur<br />

une ligne de crêtes, entre deux politiques qui<br />

seraient fatales l’une <strong>et</strong> l’autre : ou bien une<br />

gestion étriquée au jour le jour, c’est­à­dire<br />

en fait l’immobilisme, ou bien le <strong>la</strong>ncement de<br />

réformes draconiennes qui n’auraient pas le<br />

temps de produire de bons eff<strong>et</strong>s <strong>et</strong> qui paraîtraient<br />

particulièrement amères au moment<br />

des échéances électorales. Voilà qui ressemble<br />

fort à <strong>la</strong> quadrature du cercle. Pour en<br />

sortir, le premier ministre a choisi <strong>la</strong> meilleure<br />

méthode, <strong>et</strong> peut­être <strong>la</strong> seule, qui s’offrait à<br />

lui dès lors qu’il s’était fixé (ou qu’on lui avait<br />

fixé) un objectif quasi unique : <strong>la</strong> réduction<br />

du chômage. On pourrait appeler c<strong>et</strong>te<br />

méthode un pragmatisme orienté.<br />

Dominique de Villepin est parti de c<strong>et</strong>te<br />

idée évidente que l’état <strong>la</strong>mentable de<br />

l’emploi en France est dû à une quantité de

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