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Les chroniques d'Al..

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temps de répéter : « Oui, monsieur, général Harrison. »<br />

Général Harrison. Casse-pattes sourit. Il savait que Harrison<br />

n’avait jamais décroché plus que le grade de colonel sous les<br />

ordres du général Wayne pendant la dernière guerre française,<br />

et même à l’époque, ça ne menait pas loin. Général.<br />

Gouverneur. Quel prétentieux…<br />

Mais Harrison s’adressait encore à Withers, tout en<br />

regardant Casse-pattes. « Quant à vous et au soldat Dickey, ayez<br />

l’obligeance d’arrêter monsieur Palmer et de le mettre sous les<br />

verrous.<br />

— M’arrêter ! s’écria Casse-pattes. Qu’esse vous me chantez<br />

là ?<br />

— Il a plusieurs armes sur lui, il faudra le fouiller<br />

soigneusement, dit Harrison. Je suggère de le déshabiller ici<br />

même avant de l’emmener dans sa cellule, et laissez-le sans<br />

vêtements. Ce gars-là, c’est une anguille, je ne veux pas qu’il<br />

nous fausse compagnie.<br />

— Vous m’arrêtez pourquoi donc ?<br />

— Eh bien, on a un mandat d’arrêt pour dettes non honorées,<br />

dit Harrison. Et tu as été accusé de vendre du whisky aux<br />

Rouges. Naturellement, faut qu’on saisisse tous tes biens – ces<br />

barils suspects que mes gars ont coltinés dans le fort à longueur<br />

de journée – et qu’on les vende pour rembourser la dette. Si on<br />

en retire suffisamment d’argent et qu’on peut te laver de ces<br />

vilaines charges de soûler les Rouges, eh bien, on te laissera<br />

partir. »<br />

Puis Harrison sortit de son bureau. Casse-pattes jura, cracha<br />

et lâcha des commentaires sur la femme et la mère de Harrison,<br />

mais le soldat Dickey étreignait un mousquet, et une baïonnette<br />

prolongeait le canon de ce mousquet ; Casse-pattes se soumit<br />

donc au déshabillage et à la fouille. Mais il connut pire, et il jura<br />

encore, lorsque Withers lui fit traverser tout le fort<br />

complètement nu et ne lui donna même pas de couverture<br />

quand il le boucla dans une réserve. Une réserve encombrée des<br />

barils vides de la dernière cargaison de whisky.<br />

Il attendit deux jours dans sa cellule avant qu’on le juge et,<br />

pour la première fois, il avait le meurtre au cœur. Il ne manquait<br />

pas d’idées de vengeance, soyez-en sûr. Il pensa enflammer les<br />

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