Aïr Info N°24-25 - Groupe de presse Aïr Info Niger
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<strong>Aïr</strong>-<strong>Info</strong><br />
N° 24-<strong>25</strong> Janvier 2005 Prix: 300F CFA<br />
Votre mensuel d’informations générales<br />
Il ne peut y avoir <strong>de</strong> développement durable sans démocratie véritable<br />
Otages du FLAA<br />
La<br />
rançon<br />
<strong>de</strong><br />
l’oubli<br />
Tchiro /<br />
Complot d’assassinat du DG<br />
Tous les<br />
non-dits<br />
d’une<br />
conspiration<br />
4e Edition du Festival <strong>de</strong> l’<strong>Aïr</strong><br />
Sauver<br />
la culture<br />
à tout prix !<br />
Sommaire<br />
Economie<br />
Côtes d’Armor/Tchiro :<br />
une coopération prometteuse<br />
Elections<br />
Des députés dépités<br />
Propos<br />
le prix du pouvoir<br />
Divers<br />
Chinoiseries à gogo<br />
Hommage posthume à Mano Dayak<br />
Lire page 11
2<br />
<strong>Aïr</strong>- <strong>Info</strong><br />
B.P: 198 Aga<strong>de</strong>z -<strong>Niger</strong><br />
Tél : 440 202<br />
Cél : 97 15 27<br />
Fax : 452 287<br />
Mail :<br />
airhorizoncomayahoo.fr<br />
Sites Web :<br />
WWW.aga<strong>de</strong>z.org<br />
WWW.tamtaminfo.com<br />
Directeur <strong>de</strong> Publication<br />
Ibrahim Manzo Diallo<br />
Rédacteur en chef<br />
Mahamane Garba Touré<br />
Secrétaire à la rédaction<br />
Ramatou Kata<br />
Comité <strong>de</strong> rédaction<br />
Mahamane Garba Touré<br />
Ibrahim Manzo Diallo<br />
Djafarou Mahamane M.<br />
Moussa Ag Elekou<br />
Mouddour Mohamed<br />
Ali Doungou Aboubacar<br />
Aboubacar Sido<br />
Abdoul-Aziz Abass<br />
Issouf Bargot<br />
Malik Ahmed<br />
Raliou Hamed Assalek<br />
Directeur Commercial<br />
Abdramane Bianou<br />
Chef Photo<br />
Sani Olo<br />
<strong>Info</strong>graphie<br />
<strong>Groupe</strong> <strong>de</strong> <strong>presse</strong><br />
<strong>Aïr</strong>-<strong>Info</strong><br />
Tirage<br />
NIN Aga<strong>de</strong>z<br />
Echos...<br />
Faits...<br />
Chinoiseries à gogo:<br />
Dans sa campagne Tandja a déclaré la main sur le cœur que l’extraction du<br />
pétrole nigérien se <strong>de</strong>ssine à l’horizon et même dans son discours <strong>de</strong><br />
prestation <strong>de</strong> serment, cette promesse a fait sourire plusieurs sans emplois<br />
notamment les jeunes. Beaucoup <strong>de</strong> nigériens ne peuvent que s’en réjouir.<br />
En effet après plusieurs décennies <strong>de</strong> recherches par <strong>de</strong>s compagnies<br />
françaises, américaines, le témoin est passé aux chinois pour matérialiser<br />
cette promesse. C’est dans ce cadre qu’une logistique a déferlé dans l’<strong>Aïr</strong><br />
en cette fin d’année 2004 suscitant <strong>de</strong>s espoirs légitimes chez nos<br />
compatriotes désœuvrés. Quelle ne fut leur surprise <strong>de</strong> savoir qu’en réalité<br />
pendant qu’ils s’évertuaient à préparer leurs dossiers dans le diurne et le<br />
nocturne, dans le vent et le givre <strong>de</strong> ce mois <strong>de</strong> décembre d’Aga<strong>de</strong>z, un<br />
recrutement clan<strong>de</strong>stin s’opérait à l’insu <strong>de</strong> tous.<br />
Dans un flou total et une concupiscence effrontée, d’autres nigériens ont<br />
préféré damé les pions à leurs frères en passant par la petite porte, celle <strong>de</strong><br />
ceux qui ne se savent point concourir à chances égales. Ces <strong>de</strong>rniers se<br />
targuant qui d’un parent haut placé qui d’une connaissance gueular<strong>de</strong> ont<br />
pu <strong>de</strong>venir une main d’œuvre bon marché, corvéable à merci ne jurant que<br />
par et pour les intérêts <strong>de</strong>s embaucheurs chinois.<br />
Pendant ce temps, les sans emplois d’Aga<strong>de</strong>z peuvent continuer à tirer le<br />
diable par la queue car leurs cris <strong>de</strong> détresse, leurs jérémia<strong>de</strong>s ne dérangent<br />
ni le sommeil <strong>de</strong> ces chinois ni l’appétit <strong>de</strong> ceux qui ont avalisé leurs<br />
« chinoiseries » qui sautent <strong>de</strong> la téléphonie au brut !<br />
Des mouchoirs pour <strong>de</strong>s députés dépités<br />
Les élections législatives ont laissé un goût amer à certains candidats et<br />
une équation difficile a résoudre pour les partis. Ayant battu campagne trois<br />
semaines durant jusqu’aux coins les plus reculés, <strong>de</strong>s candidats ont tout<br />
donné pour gagner le ticket <strong>de</strong> l’Hémicycle. Après la proclamation et la<br />
validation <strong>de</strong>s résultats par la Cour constitutionnelle « Dieu a reconnu les<br />
siens » au détriment <strong>de</strong> ceux qui ont eu <strong>de</strong>s rêves brisés. D’aucuns en sont<br />
même tombés mala<strong>de</strong>s, d’autres ont piqué une crise jusqu’à démissionner<br />
<strong>de</strong> leur parti pleurant et regrettant le fastueux passé <strong>de</strong>s parlementaires<br />
qu’ils étaient ! Aïe, que c’est dur !<br />
Un douanier s’en prend aux animateurs<br />
<strong>de</strong> la radio Aroyan FM <strong>de</strong> Timia :<br />
Lors <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières élections législatives, un fonctionnaire <strong>de</strong> l’Etat, porteur<br />
<strong>de</strong> tenue <strong>de</strong> surcroît qui était à Timia en permission n’a rien trouvé <strong>de</strong> mieux<br />
pour tuer le temps que <strong>de</strong> s’en prendre vivement aux animateurs <strong>de</strong> la radio<br />
communautaire <strong>de</strong> Timia jusqu’à les pousser à fermer la radio. Cet homme<br />
pour justifier sa conduite malencontreuse et libertici<strong>de</strong> a reproché aux jeunes<br />
gens <strong>de</strong> la radio <strong>de</strong> refuser <strong>de</strong> donner les résultats <strong>de</strong>s élections sur leur<br />
antenne. Questions : Ce douanier ignore t-il que les radios communautaires<br />
sont apolitiques ? De quel droit s’était-il permis d’agir <strong>de</strong> la sorte ? A t-il<br />
mesuré la gravité <strong>de</strong> son acte qui a eu pour conséquence <strong>de</strong> priver <strong>de</strong>s<br />
milliers d’habitants <strong>de</strong> Timia et alentours du confort <strong>de</strong> leur radio ?<br />
L’Algérie refoule encore un convoi<br />
humanitaire <strong>de</strong>stiné à Aga<strong>de</strong>z :<br />
Les habitu<strong>de</strong>s ont la peau dure a t-on coutume <strong>de</strong> dire et quand ces <strong>de</strong>rnières<br />
n’ont aucune explication, elles <strong>de</strong>viennent alors écœurantes et à la limite<br />
insoutenables. Après le convoi humanitaire <strong>de</strong> Targuinca refoulé en août<br />
<strong>de</strong>rnier, c’est au tour <strong>de</strong> celui conduit par un français répondant au nom <strong>de</strong><br />
Christian Malet <strong>de</strong> se voir interdire le transit du territoire algérien ! Pourquoi<br />
nos autorités ne se <strong>presse</strong>nt pas <strong>de</strong> trouver une solution à ce sempiternel<br />
problème ? Sont-elles au courant ? Vivement une réponse pour que <strong>de</strong>s<br />
tels actes ne se reproduisent plus.<br />
<strong>Aïr</strong>-<strong>Info</strong> votre mensuel d’informations générales<br />
Gestes...
Otages du FLAA :<br />
<strong>Aïr</strong>-<strong>Info</strong> votre mensuel d’informations générales<br />
Insécurité<br />
LA RANÇON DE L’OUBLI !<br />
10 août 2004-10 janvier 2005 ! Voilà<br />
aujourd’hui cinq mois que <strong>de</strong>s nigériens(<br />
trois gendarmes et un militaire) sont<br />
détenus par les rebelles du FLAA<br />
quelque part dans les entrailles du massif<br />
<strong>de</strong> l’<strong>Aïr</strong>. Ce front ressuscité par Elhadj<br />
Mohamed Ag Boula dit Kiddi tient en effet<br />
à les échanger contre son frère Rhissa<br />
Ag Boula incarcéré à Say. Une rançon<br />
lour<strong>de</strong> <strong>de</strong> conséquences car cela<br />
insinuerait à extraire un présumé<br />
coupable <strong>de</strong>s mains <strong>de</strong> la justice ! Si<br />
l’Etat cédait à ce chantage, il sera taxé<br />
d’avoir fait obstruction à la justice. Mais<br />
d’autre part, <strong>de</strong>s hommes ont été faits<br />
prisonniers en voulant sauver leur pays<br />
du péril <strong>de</strong> la désunion. Ils sont détenus<br />
pendant plus <strong>de</strong> cent cinquante jours<br />
(150) souffrant les affres <strong>de</strong> la captivité<br />
loin <strong>de</strong>s leurs. Ces otages sont <strong>de</strong>venus<br />
malgré eux <strong>de</strong>s pièces d’échange, <strong>de</strong>s<br />
boucliers humains dont le fil <strong>de</strong> vie ne<br />
tienne qu’à une seule humeur, un seul<br />
tempérament : celui <strong>de</strong> ce chef<br />
insaisissable que plusieurs centaines<br />
d’éléments <strong>de</strong> forces <strong>de</strong> l’ordre n’ont pu<br />
arrêter jusqu’à présent. Cela fait neuf<br />
mois que Kiddi et ses hommes sillonnent<br />
le désert avec une agilité <strong>de</strong> félins. Neuf<br />
mois qu’ils échappent à toutes les<br />
poursuites, toutes les embusca<strong>de</strong>s. En<br />
effet, à plusieurs reprises donnés pour<br />
morts, ces hommes ont pu se sauver<br />
d’affaire et narguer l’Etat en attaquant à<br />
<strong>de</strong>s endroits différents. Des attaques à<br />
mains armées n’ont eu <strong>de</strong> cesse<br />
d’ébranler la quiétu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s habitants au<br />
nord du pays. En rappel, rien qu’après<br />
les évènements du Mont Tamgak, cinq<br />
éléments armés non i<strong>de</strong>ntifiés ont<br />
dépouillé <strong>de</strong>s touristes sur l’axe <strong>de</strong> Timia.<br />
Le convoi d’une autre agence <strong>de</strong><br />
voyages a lui aussi eu <strong>de</strong>s sueurs froi<strong>de</strong>s<br />
en rencontrant ces rançonneurs sur l’axe<br />
d’Abardak. Rien que la semaine, un<br />
véhicule qui revenait <strong>de</strong> Tiguidit avec<br />
<strong>de</strong>ux touristes s’est vu racketté par <strong>de</strong>s<br />
bandits. Pour épuiser cette triste liste, <strong>de</strong>s<br />
touristes <strong>de</strong> l’Agence SVS ont eu la<br />
désagréable surprise <strong>de</strong> rencontrer en<br />
plein désert <strong>de</strong> Termit, <strong>de</strong>s hommes en<br />
armes qui les ont dépouillés <strong>de</strong> leur<br />
véhicule et d’autres objets précieux.<br />
Même si au cours <strong>de</strong> toutes ces attaques,<br />
l’on ne déplore aucune perte en vies<br />
humaines, elles confortent la thèse que<br />
l’<strong>Aïr</strong> n’est pas sécurisé. Il existe encore<br />
une poche d’irréductibles semeurs <strong>de</strong><br />
troubles qui font leur loi sur ces grands<br />
espaces.<br />
Mohamed Ag Boula dit Kiddi<br />
N’a t-on pas dit un temps qu’ils ont<br />
été massacrés à Tamgak ? Qui croire ?<br />
Les professions <strong>de</strong> l’armée ou les<br />
photos <strong>de</strong> ces otages affaiblis au regard<br />
hagard qui <strong>de</strong>mandaient à l’Etat <strong>de</strong><br />
penser à leur sort ? Si ces photos sont<br />
récentes, elles confirment que ces<br />
rebelles sont bien vivants et démentent<br />
formellement le succès du siége <strong>de</strong><br />
Tamgak. Et pourtant Dieu seul sait<br />
combien ce mouvement <strong>de</strong>s troupes a<br />
coûté à notre trésor national !<br />
Dans tout cela, il existe une question<br />
qui ne peut trouver <strong>de</strong> réponse dans<br />
l’immédiat : quels moyens ces rebelles<br />
possè<strong>de</strong>nt-ils pour glisser entre <strong>de</strong>s<br />
souricières à l’image <strong>de</strong> celles tendues<br />
par nos éléments <strong>de</strong> défense à<br />
Les quatre otages avec leurs géôliers.<br />
Tamgak ? Ont-ils <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong><br />
communication ultramo<strong>de</strong>rnes pour<br />
intercepter les messages <strong>de</strong> mouvement<br />
<strong>de</strong>s troupes militaires ? Mystère !C’est<br />
étonnant que même l’élite formée par les<br />
Américains pour lutter contre le<br />
terrorisme, qui était venue en renfort à<br />
Tamgak, ait pu échouer à maîtriser le<br />
groupe <strong>de</strong> Kiddi !<br />
Une chose est sûre, si ces photos qui<br />
ont fait la une <strong>de</strong>s journaux sont récentes,<br />
le groupe <strong>de</strong>s FLAA a pu échapper à la<br />
vigilance <strong>de</strong> nos forces <strong>de</strong> l’ordre. Par<br />
conséquent, il faut admettre que l’épée<br />
<strong>de</strong> Damoclès est toujours suspendue sur<br />
nos têtes. Ces actes même s’ils sont<br />
isolés rappellent que le péril nous guette<br />
au contour du moindre rocher. Ces gens<br />
peuvent frapper à tout moment et à tout<br />
endroit ! C’est un danger pour tous les<br />
voyageurs car si ces gens existent<br />
encore, la menace est sérieuse.<br />
Pendant tout le temps que dure cette<br />
chasse, les otages, ces braves agents <strong>de</strong><br />
l’Etat continuent à souffrir la faim, la soif<br />
et la solitu<strong>de</strong>. Pour le moral <strong>de</strong> leurs<br />
collègues, pour les yeux <strong>de</strong> leurs enfants,<br />
et la quiétu<strong>de</strong> <strong>de</strong> leurs femmes, Il est<br />
impératif que les nouvelles autorités<br />
élues, après l’euphorie <strong>de</strong> la victoire,<br />
songent à leur sort.<br />
Bien que la rançon <strong>de</strong>mandée à l’Etat<br />
soit difficilement concevable, il y a<br />
d’autres attitu<strong>de</strong>s à adopter différente <strong>de</strong><br />
celle <strong>de</strong> l’oubli qu’on inflige à ces dignes<br />
compatriotes <strong>de</strong>tenus.<br />
Pourquoi l’Etat ne tente pas par<br />
exemple d’appuyer sur l’autre gâchette<br />
c’est à dire celle du dialogue qui grandira<br />
notre pays en unissant ses fils ?<br />
Ibrahim Manzo Diallo<br />
3
Politique<br />
Côtes d’Armor / Tchiro :<br />
Un nouvel élan pour une<br />
La coopération entre les Côtes d’Armor et Tchirozérine vient <strong>de</strong> connaître un nouvel élan avec la visite<br />
d’une importante délégation costarmoricaine dans notre région. Il s’est agi tout au long <strong>de</strong> leur séjour <strong>de</strong><br />
la mise en place d’un cadre d’échanges autour d’un idéal commun : la décentralisation. En venant à la<br />
rencontre <strong>de</strong> nos élus locaux, ces illustres hôtes ont passé en revue tous les domaines favorables à<br />
l’éclosion d’un développement local durable. D’ores et déjà, il faut le noter plusieurs réalisations portent le<br />
label <strong>de</strong> cette coopération. On peut citer à titre illustratif la formation en comptabilité/ gestion <strong>de</strong>s<br />
coopératives(boutiques ,banques céréalières),la création <strong>de</strong>s mutuelles, les échanges <strong>de</strong> correspondances<br />
scolaires entre dix sept (17) établissements <strong>de</strong>s Côtes d’Armor et <strong>de</strong> Tchiro, la construction d’infrastructures<br />
(classes, maternités, adduction d’eau), la dotation en matériels scolaires et hospitaliers, l’appui aux initiatives<br />
privées …etc.<br />
Journal <strong>de</strong> proximité, <strong>Aïr</strong> <strong>Info</strong> a accompagné la mission dans toutes les communes visitées. Reportage.<br />
Bon à savoir<br />
Principes<br />
- coopération entre les collectivités<br />
- échange entres les populations<br />
à travers les acteurs, élus,<br />
fonctionnaires, société civile<br />
- mutualisme basé sur la confiance,<br />
la sincérité <strong>de</strong>s acteurs.<br />
Les buts<br />
- partenariat voir jumelage<br />
<strong>de</strong>s communes<br />
- appuyer la démocratie,<br />
promouvoir la solidarité<br />
internationale<br />
Les actions<br />
- ai<strong>de</strong>s, appuis,<br />
accompagnements ,échanges<br />
- suivi et évaluation <strong>de</strong>s<br />
actions<br />
Philosophie<br />
- conscience d’appartenir à<br />
une même planète<br />
- ouverture vers l’autre sans<br />
différence <strong>de</strong> race, <strong>de</strong><br />
culture, <strong>de</strong> religion<br />
- cadre <strong>de</strong> dialogue,<br />
d’échange entre les peuples<br />
.<br />
-Laisser un héritage aux<br />
générations futures.<br />
M. Aghali Agalher, préfet <strong>de</strong> Tchirozérine M. Claudy le Breton, prési<strong>de</strong>nt du C.G.<br />
Côtes d’Armor<br />
Du 8 au 16 décembre 2004, une<br />
mission <strong>de</strong>s Costarmoricains<br />
conduite par Patrick Boulet viceprési<strong>de</strong>nt<br />
du Conseil général a séjourné<br />
dans le département <strong>de</strong> Tchirozérine.<br />
Cette délégation a eu <strong>de</strong>s échanges avec<br />
leurs homologues du département <strong>de</strong><br />
Tchirozérine notamment les communes<br />
<strong>de</strong> Dabaga, Tabelot, A<strong>de</strong>rbissanett,<br />
Ingall, Tchirozérine et Aga<strong>de</strong>z.<br />
Il s’agissait <strong>de</strong> présenter la démarche <strong>de</strong><br />
la coopération décentralisée, d’établir les<br />
perspectives du partenariat dans le<br />
contexte <strong>de</strong> la libre administration <strong>de</strong>s<br />
nouvelles communes nées <strong>de</strong>s élections<br />
municipales du 24 juillet 2004 et <strong>de</strong><br />
restituer les conclusions <strong>de</strong>s ateliers <strong>de</strong><br />
Tchirozérine et <strong>de</strong>s Côtes d’Armor.<br />
Des discussions fructueuses entre les<br />
<strong>de</strong>ux (2) parties ont balisé le terrain à un<br />
nouvel élan <strong>de</strong> coopération qui a démarré<br />
faut-il le rappeler <strong>de</strong>puis 1987 dont les<br />
interlocuteurs n’étaient autres que <strong>de</strong>s<br />
représentants <strong>de</strong> l’Etat. Des jalons ont<br />
été posés pour une coopération plus<br />
franche et porteuse <strong>de</strong>s len<strong>de</strong>mains<br />
meilleurs.<br />
Pour les élus <strong>de</strong> Tchiro par exemple, il<br />
s’agissait <strong>de</strong> les ai<strong>de</strong>r dans la mise en<br />
œuvre <strong>de</strong> leurs conseils (non encore<br />
opérationnels) par l’expérience et le<br />
savoir faire <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong>s Côtes d’Armor<br />
4 <strong>Aïr</strong>-<strong>Info</strong> votre mensuel d’informations générales<br />
qui ont plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux (2) décennies en la<br />
matière.<br />
C’est dans un esprit empreint <strong>de</strong><br />
camara<strong>de</strong>rie, <strong>de</strong> courtoisie, <strong>de</strong> rigueur<br />
que toutes les difficultés inhérentes à <strong>de</strong>s<br />
communes naissantes ont été passées<br />
au crible pour permettre une<br />
responsabilisation <strong>de</strong>s élus.<br />
Il était ressorti <strong>de</strong>s riches débats que les<br />
élus, les fonctionnaires, la société civile<br />
appelés à jouer un rôle dans ce<br />
processus <strong>de</strong> longue haleine ne doivent<br />
point dormir sur leurs lauriers.<br />
Pour marquer l’avènement du nouvel<br />
élan <strong>de</strong> cette coopération, un<br />
organigramme du futur dispositif a été<br />
conçu. D’ores et déjà, les actions 2005<br />
se focaliseront sur la formation <strong>de</strong>s élus<br />
et <strong>de</strong>s fonctionnaires municipaux par une<br />
Ong( Annya) spécialisée en matière <strong>de</strong><br />
décentralisation. Il sera procèdé a<br />
l’élaboration <strong>de</strong>s plans <strong>de</strong><br />
développement local et leur finalisation<br />
en 2006. Dans le même ordre d’idée, <strong>de</strong>s<br />
voyages ludiques seront organisés dans<br />
les pays voisins ( Mali- Burkina- ) et plus<br />
tard les Côtes d’Armor ).<br />
Ce mandat (2004-2008) sera une<br />
pério<strong>de</strong> transitoire tant les défis sont<br />
grands et les moyens insignifiants.<br />
Dady
<strong>Aïr</strong>-<strong>Info</strong> votre mensuel d’informations générales<br />
Economie<br />
coopération prometteuse !<br />
M.Patrick Boulet, vice-prési<strong>de</strong>nt du CG <strong>de</strong>s Côtes<br />
d’Armor répond à <strong>Aïr</strong> <strong>Info</strong><br />
<strong>Aïr</strong> <strong>Info</strong> :<br />
Peut-on connaître l’objet <strong>de</strong> votre visite<br />
dans le département <strong>de</strong> Tchiro ?<br />
Patrick Boulet:<br />
Nous sommes venus avec <strong>de</strong>s<br />
représentants <strong>de</strong> trois (3) collectivités :<br />
la ville <strong>de</strong> Saint-Brieuc, la ville <strong>de</strong> Lannion<br />
et une communauté <strong>de</strong>s communes<br />
ainsi que nous-mêmes du Conseil<br />
Général sans oublier, cet inspecteur<br />
d’académie pour l’éducation, cette<br />
représentante d’associations qui<br />
s’occupe <strong>de</strong>s jeunes, et un infirmier<br />
hospitalier chirurgical. Ces personnes<br />
sont rapporteurs <strong>de</strong>s ateliers que nous<br />
avons menés conjointement en Côtes<br />
d’Armor et au <strong>Niger</strong>. Donc durant ces<br />
cinq jours, nous avons rencontré<br />
l’ensemble <strong>de</strong> collectivités du nouveau<br />
département <strong>de</strong> Tchirozérine (In Gall,<br />
A<strong>de</strong>rbissanat, Tabelot et Aga<strong>de</strong>z). Des<br />
sentiments extrêmement forts se<br />
dégagent <strong>de</strong> ces rencontres et qui nous<br />
confortent dans notre opinion initiale. Il<br />
fallait revenir pour relancer une nouvelle<br />
formulation <strong>de</strong> la coopération<br />
décentralisée avec le département <strong>de</strong><br />
Tchirozérine et six communes après <strong>de</strong>s<br />
longues années sous une forme<br />
différente puisqu’à l’époque c’était l’Etat<br />
qui était représenté sur le territoire.<br />
Maintenant il y a <strong>de</strong>s conseils municipaux<br />
qui auront la lour<strong>de</strong> charge <strong>de</strong> répondre<br />
aux attentes <strong>de</strong>s populations. Donc il<br />
nous parait indispensable d’adapter<br />
notre dispositif <strong>de</strong> coopération à cette<br />
nouvelle donne <strong>de</strong> la réalité nigérienne<br />
qui à mon sens va dans la bonne<br />
direction puisque nous sommes dans un<br />
cadre absolument démocratique et<br />
favorable à la décentralisation.<br />
Quelle est la structure qui<br />
accompagne vos actions ?<br />
Aujourd’hui nous travaillons avec<br />
un opérateur qui est chargé <strong>de</strong> mettre<br />
en place, d’évaluer nos actions. Probablement<br />
un opérateur nigérien prendra<br />
la relève car désormais le <strong>Niger</strong> dispose<br />
<strong>de</strong>s compétences humaines absolument<br />
au niveau <strong>de</strong> la tâche qu’on n’attend<br />
d’eux.<br />
Quel bilan faites-vous <strong>de</strong> vos<br />
rencontres avec les élus ?<br />
Ce bilan comprend <strong>de</strong>s aspects<br />
très positifs et <strong>de</strong>s aspects moins positifs.<br />
Nous avons vu que le <strong>Niger</strong> est sur<br />
la voie <strong>de</strong> la démocratisation, nous<br />
voyons émerger <strong>de</strong>s pouvoirs locaux et<br />
constatons la prise <strong>de</strong> conscience <strong>de</strong>s<br />
tâches qui restent à accomplir mais<br />
nous voyons aussi que les différents organismes<br />
et différents organes électifs<br />
n’ont pas forcement assimilé tout le processus<br />
administratif, technique et financier<br />
<strong>de</strong>s tâches qui les atten<strong>de</strong>nt. C’est<br />
un grand défi qui leur est lancé et je suis<br />
sûr que la coopération décentralisée<br />
peut apporter son complément.<br />
A travers les échanges <strong>de</strong> la<br />
coopération décentralisée n’êtesvous<br />
pas entrain <strong>de</strong> damer le pion à<br />
la diplomatie traditionnelle ?<br />
(rires) : la loi française sur la<br />
décentralisation nous donne <strong>de</strong>puis<br />
1982 l’autorisation d’avoir <strong>de</strong>s relations<br />
directes avec <strong>de</strong>s collectivités <strong>de</strong> part<br />
le mon<strong>de</strong>. Nous avons choisi <strong>de</strong> travailler<br />
avec la région d’Aga<strong>de</strong>z, qui est<br />
maintenant le département <strong>de</strong><br />
Tchirozérinne et nous essayerons d’exploiter<br />
au mieux et dans le respect <strong>de</strong> la<br />
loi Française les possibilités qui nous<br />
sont offertes.<br />
Interview réalisée<br />
à Tchirozérine<br />
par Amina Diallo et Malick Ahmed.<br />
Des maires ont dit:<br />
<br />
«Le bon fonctionnement <strong>de</strong> la<br />
décentralisation est un bénéfice , un<br />
gain pour la démocratie déclare<br />
Martine Gabory, Maire Adjointe <strong>de</strong><br />
Lannion »<br />
<br />
«C’est avec nos recettes qu’on compte<br />
mener les premiers investissements au<br />
profit <strong>de</strong> nos populations d’où l’effort<br />
initial et interne. Donc il faut cet effort<br />
initial <strong>de</strong> notre part avant <strong>de</strong> faire<br />
conditionner les autres appuis externes.<br />
Nous attendons que cette coopération se<br />
renforce, se diversifie que ça soit en<br />
qualité ou en volume» dixit le Maire <strong>de</strong><br />
la commune <strong>de</strong> Tchiro.<br />
<br />
«Toute coopération nécessite l’apport <strong>de</strong><br />
tous, c’est un feu <strong>de</strong> bois qui a besoin<br />
d’être attisé sans cesse. Nous aimerions<br />
partager tout ce qui nous est cher avec<br />
nos amis costarmoricains. Par exemple,<br />
notre commune a besoin d’être appuyée<br />
dans le secteur <strong>de</strong> la santé, <strong>de</strong><br />
l’enseignement, et <strong>de</strong> l’éducation».<br />
fait remarquer Mohamed Achihar Maire<br />
<strong>de</strong> la commune d’A<strong>de</strong>rbissanet :<br />
<br />
«La coopération décentralisée est la<br />
bienvenue et avec l’expérience <strong>de</strong> nos<br />
amis nous pensons pouvoir mieux<br />
centraliser les problèmes pastoraux,<br />
artisanaux et politiques <strong>de</strong> nos<br />
populations.<br />
Comme toutes les autres communes,<br />
nous faisons confiance aux populations<br />
qui nous ont élu. Elles savent à quoi<br />
s’attendre et d’avance pendant la<br />
campagne, nous leur avons fait<br />
comprendre que c’est avec leur concours<br />
qu’un mieux-être se fera sentir » a assuré<br />
le maire d’Ingall.<br />
Propos recueillis par Malik Ahmed<br />
5
Opinion<br />
Billet<br />
Téra a tout donné :<br />
Au <strong>de</strong>uxième tour <strong>de</strong>s élections du 4<br />
décembre 2004, M.TANDJA Mamadou,<br />
candidat du Mnsd a recueilli cent un mille voix<br />
(101.000) voix dans le département <strong>de</strong> Téra.<br />
Ceci est le fruit d’une incroyable mobilisation<br />
populaire, d’un élan salutaire et prometteur pour<br />
<strong>de</strong>s démocrates apprenants. En effet, tous les<br />
habitants <strong>de</strong> Téra comme un seul homme ont<br />
exercé d’emblée leur <strong>de</strong>voir civique afin<br />
d’exprimer leur soutien à leurs lea<strong>de</strong>rs<br />
politiques. Leur vote illustre leur maturité<br />
politique car ils ont compris l’importance d’un<br />
suffrage exprimé dans une ère <strong>de</strong> démocratie.<br />
Si ces populations sont à même <strong>de</strong> sortir<br />
massivement pour voter , il ne serait pas<br />
étonnant qu’elles en fassent <strong>de</strong> même pour<br />
payer leurs impôts. D’ores et déjà, on peut<br />
aisément mesurer l’impact <strong>de</strong> leur contribution<br />
dans la mobilisation <strong>de</strong>s ressources internes<br />
indispensables à un pays qui aspire à son autosuffisance.<br />
Avec ce sacre, le département <strong>de</strong><br />
Téra vient <strong>de</strong> donner une leçon <strong>de</strong> démocratie<br />
aux autres régions du pays (Mirriah, Tessaoua..)<br />
considérées comme <strong>de</strong>s poches électorales.<br />
Hélas, ces <strong>de</strong>rnières malgré leur poids<br />
démographique exercent mal leur droit <strong>de</strong><br />
citoyens et n’offrent que <strong>de</strong>s miettes à leurs<br />
candidats. Les populations <strong>de</strong> Tera ont compris<br />
très tôt la nécessité <strong>de</strong> se faire recenser, <strong>de</strong><br />
s’inscrire sur les listes électorales et <strong>de</strong> se munir<br />
<strong>de</strong> leurs pièces d’état civil pour exercer leur<br />
<strong>de</strong>voir sans aucune contrainte. La palme <strong>de</strong> ce<br />
succès revient ainsi aux dirigeants du Mnsd qui<br />
ont compris que le pouvoir se gagne dans les<br />
urnes par l’encadrement, la formation <strong>de</strong>s<br />
militants et surtout par l’injection <strong>de</strong>s gros<br />
moyens financiers et logistiques.<br />
En attribuant au Mnsd ce score jamais égalé<br />
dans l’histoire politique <strong>de</strong> notre pays, le<br />
département <strong>de</strong> Téra <strong>de</strong>vient le fief incontesté<br />
et incontestable <strong>de</strong> ce parti. Que cela n’étonne<br />
guère les gens quand les militants <strong>de</strong> Téra<br />
seront récompensés dans l’attribution <strong>de</strong>s<br />
postes <strong>de</strong> responsabilités et <strong>de</strong>s marchés<br />
publics. En politique comme à la chasse, la fin<br />
justifie les moyens.<br />
Le sursaut populaire <strong>de</strong> Téra lors <strong>de</strong> ces<br />
<strong>de</strong>rnières élections témoigne d’une prise <strong>de</strong><br />
conscience citoyenne que se doivent <strong>de</strong><br />
s’approprier certains partis politiques habitués<br />
à embriga<strong>de</strong>r leurs militants dans le sérail <strong>de</strong>s<br />
idéologies traditionalistes.<br />
Cette vision politique du Mnsd, un autre<br />
parti la partage. Il s’agit du Pnds qui malgré cinq<br />
ans d’opposition a pu progresser et s’ implanter<br />
dans les fiefs <strong>de</strong> ses rivaux. Des partis qui grandissent<br />
honorent la démocratie d’un pays. Avec<br />
le score du Mnsd à Téra, il faut forcément reconnaître<br />
que <strong>de</strong>s compatriotes <strong>de</strong>viennent mâtures<br />
en démocratie. Osons espérer que cela<br />
fasse école et baliser ainsi le terrain à une alternative<br />
citoyenne qui étouffera les relents nauséabonds<br />
<strong>de</strong>s régimes qui s’imposent par la<br />
poudre et le salpêtre. Bravo Téra !<br />
Malick Ahmed<br />
Coup <strong>de</strong> coeur:<br />
Pour un don venu à point nommé<br />
Le mercredi 15 décembre 2004 dans l’enceinte du sultanat <strong>de</strong> l’<strong>Aïr</strong>, le DED a<br />
remis un lot <strong>de</strong> matériels <strong>de</strong> salubrité à l’Ong Saida/Sakaï. Ce lot d’une valeur<br />
<strong>de</strong> 656.000 FCFA <strong>de</strong>stiné à l’achat du matériel et à la formation <strong>de</strong> quarante<br />
quatre (44) femmes est venu à point nommé car toutes les structures <strong>de</strong> salubrité<br />
d’Aga<strong>de</strong>z, il faut le reconnaître, souffrent <strong>de</strong> manque d’appui.<br />
Avant la remise du don, Mme Martina Wegner, représentante du DED a tenu a<br />
rappeler la disponibilité du DED d’accompagner les initiatives d’intérêt général<br />
et <strong>de</strong> les poursuivre pour une œuvre pérenne et porteuse.<br />
Après avoir remercié la coopération Alleman<strong>de</strong>, le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’Ong M. Bilal<br />
Garo a promis d’en faire un bon usage. Pour joindre l’acte à la parole, il a été<br />
procédé sur place à la distribution du matériel aux chefs <strong>de</strong>s différents quartiers.<br />
Ce geste combien significatif va contribuer sans nul doute à rendre la ville<br />
d’Aga<strong>de</strong>z plus propre.<br />
Le journal <strong>Aïr</strong> <strong>Info</strong> salue la coopération Nigéro-Alleman<strong>de</strong> et souhaite un joyeux<br />
anniversaire au DED qui vient <strong>de</strong> souffler ses vingt cinq bougies.<br />
Coup <strong>de</strong> gueule:<br />
6 <strong>Aïr</strong>-<strong>Info</strong> votre mensuel d’informations générales<br />
Ahmed Malick<br />
Contre le manque criard <strong>de</strong> monnaie<br />
Un automobiliste s’arrête à la pompe pour prendre du carburant d’une valeur<br />
<strong>de</strong> 2.500 FCFA.<br />
Il s’entend dire qu’il ne peut en avoir que pour 2.000 FCFA ou pour 3.000 FCFA.<br />
Un boucher <strong>de</strong> la place vit aussi le même problème. Il regar<strong>de</strong> la mort dans l’âme<br />
ses clients s’éloigner fourrant dans leurs poches les nouvelles coupures <strong>de</strong> 1000<br />
ou 2000 FCFA. Et pour cause ! La nouvelle pièce <strong>de</strong> 500 FCFA fait défaut au<br />
grand dam <strong>de</strong>s transactions commerciales. Partout à Aga<strong>de</strong>z, les gens rouspètent<br />
contre ce manque inexplicable <strong>de</strong> monnaie. Pourquoi diable la BCEAO constate<br />
et laisse faire ? Qu’est-ce qui explique le manque <strong>de</strong> ces pièces <strong>de</strong> 500 FCFA ?<br />
Déjà la démonétisation <strong>de</strong>s anciens billets a fait pleurer beaucoup <strong>de</strong> nos frères<br />
et sœurs car nombre d’entre eux ont été ahuris <strong>de</strong>vant le refus <strong>de</strong>s commerçants<br />
<strong>de</strong> prendre leurs billets sous prétexte qu’ils n’ont plus cours <strong>de</strong> validité. Questions :<br />
combien <strong>de</strong> ménages ruraux du <strong>Niger</strong> possè<strong>de</strong>nt un transistor ? Un téléviseur ?<br />
Savent lire un journal ? Avouons-le ! Leur nombre est moindre et nécessite donc<br />
davantage une gran<strong>de</strong> communication. Qu’est-ce ça coûterait à la BCEAO<br />
d’organiser une caravane <strong>de</strong> sensibilisation comme cela a été fait dans les autres<br />
pays <strong>de</strong> l’Union ? Cela rendrait un immense service à nos compatriotes dispersés<br />
à travers les campements <strong>de</strong> l’<strong>Aïr</strong> qui n’ont aucun débouché sur l’information?<br />
Diallo Ibrahim
Une effervescence s’est fait sentir lors<br />
<strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières échéances électorales<br />
dans notre pays, laquelle s’est traduite<br />
par une débauche d’énergie, <strong>de</strong>s moyens<br />
financiers (véhicules, carburant, pagnes,<br />
T-shirt…etc.). Au vu <strong>de</strong> tous ces<br />
moyens, l’on peut aisément s’interroger<br />
sur leur provenance !<br />
C’est la question que nombre d’entre<br />
nous se sont posés. Beaucoup d’argent<br />
circule lors <strong>de</strong>s élections, <strong>de</strong>s politiciens<br />
radins se révèlent brusquement<br />
prodigues faisant <strong>de</strong>s ca<strong>de</strong>aux à gauche<br />
et à droite dans l’unique souci <strong>de</strong> gagner<br />
<strong>de</strong>s voix.<br />
Il serait utile <strong>de</strong> passer au peigne fin<br />
l’origine <strong>de</strong> ces fonds qui servent à la<br />
conquête du pouvoir afin d’éviter que nos<br />
dirigeant ne fassent allégeance à un<br />
groupe <strong>de</strong> personnes ou à <strong>de</strong>s<br />
sectes maléfiques! Il est important <strong>de</strong> le<br />
noter car pour gagner le pouvoir, certains<br />
candidats se croient tout permis jusqu’à<br />
flirter avec le diable. En prêtant le flanc à<br />
ces marchands d’illusions aux bourses<br />
pleines, l’avenir d’une institution ou d’un<br />
pays peut en pâtir !<br />
C’est cette situation qui assujettit la<br />
souveraineté <strong>de</strong> certains déci<strong>de</strong>urs<br />
politiques <strong>de</strong> nos pays. Dans un Etat<br />
d’extrême paupérisation <strong>de</strong> la population,<br />
l’argent sert à acheter les consciences,<br />
à impressionner, à détourner le vote <strong>de</strong>s<br />
électeurs jusqu’aux urnes. Les politiciens<br />
dans leur engouement n’hésitent pas à<br />
user du pouvoir <strong>de</strong> l’argent pour s’attirer<br />
<strong>de</strong>s sympathies électorales. C’est sans<br />
LE PRIX DU POUVOIR<br />
surprise qu’on voit <strong>de</strong>s ténors <strong>de</strong>s partis<br />
politiques verser beaucoup d’argent sur<br />
<strong>de</strong>s femmes qui se déhanchent ou sur<br />
<strong>de</strong>s griots qui flagornaient en riant sous<br />
cape. En saison électorale, l’argent<br />
<strong>de</strong>vient le nerf <strong>de</strong> la guerre. Il retrouve<br />
toute sa puissance d’intimidation hélas<br />
<strong>de</strong> nuisance car il étourdit et égare le<br />
peuple qui a en a gran<strong>de</strong>ment besoin.<br />
L’argent prend la place du débat d’idée,<br />
du débat contradictoire fermant ainsi la<br />
L’argent, nerf <strong>de</strong> tous les combats<br />
voie à une vision plus nette <strong>de</strong>s différents<br />
programmes politiques et projets <strong>de</strong><br />
sociétés <strong>de</strong>s partis en compétition.<br />
Ces <strong>de</strong>rnières élections en ont été<br />
une parfaite illustration. En effet compte<br />
tenu <strong>de</strong> l’insuffisance <strong>de</strong>s routes<br />
praticables, la communication avec les<br />
autres concitoyens du <strong>Niger</strong> profond<br />
<strong>de</strong>meure difficile. Pour surmonter ce<br />
problème, nos politiciens n’ont pas lésiné<br />
sur les moyens : <strong>de</strong>s avions civils,<br />
<strong>Aïr</strong>-<strong>Info</strong> votre mensuel d’informations générales<br />
Propos<br />
militaires ont été loués ou prêtés, <strong>de</strong>s 4x4<br />
flambant neufs, <strong>de</strong>s motos tout terrains.<br />
Tout service se payait en numéraire car<br />
l’argent qui manquait cruellement au<br />
peuple a refait surface. Les marabouts<br />
nationaux et étrangers, les géomanciens<br />
s’en étaient bien frottés les mains.<br />
Comme on le voit tous les moyens légaux<br />
et illégaux, rationnels et irrationnels sont<br />
utilisés pour la conquête du pouvoir.<br />
Beaucoup ont payé <strong>de</strong> leur vie cette<br />
quête du pouvoir comme l’ont témoigné<br />
les acci<strong>de</strong>nts mortels qui ont eu cours<br />
lors <strong>de</strong> ces élections.<br />
Les rapports entre partis politiques<br />
sont aussi tissés par le gain car plus d’un<br />
observateurs ont été surpris par les<br />
nouvelles alliances nouées entre les<br />
<strong>de</strong>ux tours.<br />
C’est un coup <strong>de</strong> maître que <strong>de</strong><br />
transformer brusquement ses<br />
adversaires en alliés, redresser un avion<br />
en perte d’altitu<strong>de</strong> dont le crash est<br />
inévitable. Sacré Hama ! Du coup une<br />
large majorité politique est née<br />
(88<strong>de</strong>putés/ 113) .Sera t-elle au service<br />
du peuple ou l’écrasera t-il ? Est-ce que<br />
l’opposition seule suffira a jouer le contrepoids<br />
? Non ! Le sacerdoce est tellement<br />
envahissant, les enjeux énormes pour<br />
que les autres institutions <strong>de</strong> contrôle<br />
redoublent <strong>de</strong> vigilance en particulier la<br />
cour constitutionnelle, la commission <strong>de</strong>s<br />
droits <strong>de</strong> l’homme mais aussi les autres<br />
structures <strong>de</strong> la société civile.<br />
Malick Ahmed<br />
COMMUNIQUE DE PRESSE BCEAO<br />
La Banque Centrale <strong>de</strong>s Etats <strong>de</strong> l’Afrique <strong>de</strong> l’Ouest porte à la connaissance du public que<br />
les pièces <strong>de</strong> 200 F CFA et 500 F CFA <strong>de</strong>s séries 2003 et 2004 actuellement en circulation<br />
sont toutes authentiques. La circulation présumée <strong>de</strong> fausses pièces <strong>de</strong> 200 F CFA et 500 F<br />
CFA est dénuée <strong>de</strong> tout fon<strong>de</strong>ment.<br />
Toutefois, selon les séries 2003 <strong>de</strong> fabrication, les pièces <strong>de</strong> monnaie peuvent porter une<br />
petite inscription distinctive.<br />
La BCEAO tient par conséquent à rassurer le public sur l’authenticité <strong>de</strong>s pièces <strong>de</strong> 200 F<br />
CFA et 500 F CFA en circulation.<br />
Elle saisit la présente occasion pour saluer l’accueil favorable réservé par le public à la<br />
nouvelle gamme <strong>de</strong> billets et aux pièces <strong>de</strong> monnaie dont la mise en circulation participe <strong>de</strong> la<br />
rationalisation <strong>de</strong> la circulation fiduciaire au sein <strong>de</strong> l’Union Monétaire Ouest Africaine.<br />
Le Directeur National <strong>de</strong> la BCEAO pour le <strong>Niger</strong><br />
7
Evénement<br />
Festival <strong>de</strong> l’<strong>Aïr</strong> :<br />
Sauver la culture<br />
Du 27 au 29 décembre 2004 s’était tenue à Iférouane la quatrième édition du festival <strong>de</strong> l’<strong>Aïr</strong>. Placée sous le signe <strong>de</strong> la<br />
responsabilisation à la base, la quatrième édition a été entièrement organisée par le conseil municipal d’Iférouane avec<br />
à sa tête l’honorable député maire Birgi Rafini. Le discours d’ouverture prononcé par le premier adjoint <strong>de</strong> la Mairie<br />
d’Iférouane M.Mohamed Ouma après avoir fait une genèse du processus <strong>de</strong> décentralisation a démontré l’intérêt d’une<br />
telle rencontre pour une population appelée désormais à s’autogérer. Ce test pour les tous nouveaux élus est un<br />
témoignage vivant <strong>de</strong> la nouvelle ère.<br />
Si aujourd’hui cette autogestion est rendue possible c’est en partie comme l’a souligné Oumarou Djati, préfet du<br />
département d’Arlit grâce : « aux efforts <strong>de</strong>s animateurs du premier quinquennat <strong>de</strong> la cinquième république. » Il a poursuivi<br />
en mentionnant que : « c’est en donnant un contenu concret au concept <strong>de</strong> la décentralisation galvaudé par tous les<br />
régimes qui ont précédé mais éludés par tous que cela est <strong>de</strong>venu une réalité aujourd’hui ».<br />
Cette cérémonie qui regroupe toutes les communautés <strong>de</strong> l’<strong>Aïr</strong> est sans conteste un laboratoire pour mieux se connaître<br />
et œuvrer à la sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong> la culture commune. Comme l’a si bien dit un festivalier répondant au nom <strong>de</strong> Algabid M. :<br />
« pour préserver notre culture <strong>de</strong> l’oubli, nous n’avons aucun moyen que <strong>de</strong> la léguer à nos enfants. Nombreux sont<br />
aujourd’hui les jeunes qui ne savent plus nouer un turban ni même lui attribuer un nom. Le festival <strong>de</strong> l’<strong>Aïr</strong> est un regard<br />
tendre vers notre passé <strong>de</strong> noma<strong>de</strong>s du désert. » Comment s’était déroulée cette gran<strong>de</strong> manifestation ? <strong>Aïr</strong> <strong>Info</strong> partage<br />
avec vous les grands moments <strong>de</strong> cette fête. Reportage !<br />
Concours du meilleur turban<br />
Concours <strong>de</strong> la meilleure tenue traditionnelle<br />
La troupe artistique <strong>de</strong> Hed Tamat<br />
La quatrième édition du festival <strong>de</strong> l’<strong>Aïr</strong>,<br />
à la différence <strong>de</strong>s autres éditions a<br />
drainé beaucoup du mon<strong>de</strong> notamment<br />
<strong>de</strong>s touristes venus <strong>de</strong> quatre coins du<br />
mon<strong>de</strong> pour vivre les délicieux moments<br />
<strong>de</strong>s retrouvailles <strong>de</strong>s pasteurs touaregs.<br />
« Je ne manquerai pour rien au mon<strong>de</strong><br />
un tel évènement qui vous plonge dans<br />
la réalité crue <strong>de</strong>s noma<strong>de</strong>s. J’aime<br />
toutes ces couleurs, j’adore tous ces<br />
regards d’hommes voilés et <strong>de</strong>s femmes<br />
qui vous pénètrent l’âme. » a fait<br />
remarquer tout heureux un jeune touriste<br />
français.<br />
Tout le mon<strong>de</strong> se promenait dans la<br />
gran<strong>de</strong> place prévue à cet effet. Les gens<br />
s’arrêtaient, se serraient les mains,<br />
échangeaient <strong>de</strong>s mots et continuaient<br />
leur chemin. Parfois, il arrivait même que<br />
<strong>de</strong>ux parfaits inconnus, l’instant d’une<br />
pause musicale, échangent quelques<br />
politesses ou même quelques réflexions<br />
le plus naturellement du mon<strong>de</strong>. Ici, le<br />
prénom n’a aucune importance ! Seule<br />
compte la joie <strong>de</strong> se sentir membre <strong>de</strong><br />
cette foule <strong>de</strong> noma<strong>de</strong>s drapés dans <strong>de</strong>s<br />
boubous d’indigo !<br />
En effet durant trois jours, la paisible cité<br />
d’Iférouane a vibré sous les rythmes du<br />
tendé, <strong>de</strong> l’emzad et <strong>de</strong> la guitare. Oui,<br />
durant trois jours et trois nuits, les milliers<br />
d’invités ont été bercés par les voix <strong>de</strong>s<br />
sommités <strong>de</strong> la chanson touarègue<br />
comme cette femme nommée Nouna qui<br />
a eu une forte renommée lors <strong>de</strong> cette<br />
8 <strong>Aïr</strong>-<strong>Info</strong> votre mensuel d’informations générales<br />
édition. Presque tous les villages <strong>de</strong> l’<strong>Aïr</strong><br />
ont répondu à l’appel d’Iférouane et<br />
chacun avait voulu apporter un peu du<br />
sien pour une pleine réussite <strong>de</strong><br />
l’événement. Au-<strong>de</strong>là du caractère festif<br />
<strong>de</strong> ce festival, <strong>de</strong>s sensibilisations <strong>de</strong><br />
projets <strong>de</strong> développement sur les<br />
problèmes <strong>de</strong> l’heure ont été menées<br />
tambour battant. C’est le lieu <strong>de</strong> saluer<br />
l’initiative <strong>de</strong> la troupe Hed Tamat, la<br />
troupe Akou et le projet Lucop pour tous<br />
les sages conseils prodigués à l’endroit<br />
<strong>de</strong>s populations.<br />
Cette rencontre a surtout permis <strong>de</strong><br />
rapprocher les maires <strong>de</strong>s différentes<br />
communes <strong>de</strong> l’<strong>Aïr</strong> pour un échange<br />
d’idées sur la dynamique à insuffler à<br />
leurs entités pour un développement<br />
durable. Outre le fait d’avoir favorisé un<br />
cadre d’approche entre élus, le fort <strong>de</strong> la<br />
rencontre a été celui d’avoir réussi à faire<br />
naître une nouvelle forme <strong>de</strong> coopération<br />
socioculturelle. Le Député maire Birgi<br />
Rafini l’a d’ailleurs noté : « nous avons<br />
le redoutable <strong>de</strong>voir d’œuvrer à la pleine<br />
expression <strong>de</strong> nos valeurs en créant une<br />
dynamique pour arrêter ensemble la<br />
paupérisation <strong>de</strong> nos populations ». Le<br />
festival <strong>de</strong> l’<strong>Aïr</strong> a <strong>de</strong> l’avis <strong>de</strong> tous posé<br />
le jalon d’un nouveau départ qui<br />
<strong>de</strong>viendra à coup sûr un ferment pour<br />
l’unité nationale. Ses organisateurs l’ont<br />
mentionné : « ce festival appartient à<br />
tous les Kel <strong>Aïr</strong> ! Il est un bien commun<br />
pour sauver notre culture et la léguer à<br />
Michel Batle, présente la 23è Croix<br />
<strong>de</strong> L’inzad qu’il a créé. Une vue du paysage d’Iférouane Les chameliers venus au Festival.
noma<strong>de</strong> à tout prix !<br />
nos enfants. Il faut désormais que<br />
chaque année, nous nous retrouvions<br />
pour exprimer les richesses <strong>de</strong> notre<br />
culture. »<br />
Certains ont presque les larmes aux yeux<br />
en retrouvant tous ces frères et toutes<br />
ces sœurs perdus <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>puis belle<br />
lurette. Sous les stands <strong>de</strong>s jardiniers,<br />
un jeune agriculteur <strong>de</strong> Timia expose ses<br />
belles oranges et ses raisins. A côté <strong>de</strong><br />
lui, un autre <strong>de</strong> Tabelot présente ses<br />
oignons. Entre les <strong>de</strong>ux fume une<br />
théière! Rien ne vaut un thé chaud pour<br />
fêter ces retrouvailles ! A côté d’eux, un<br />
groupe <strong>de</strong> jeunes filles <strong>de</strong>vise avec éclat<br />
en se tapant les mains ! Sur leurs<br />
visages, le même sourire, le même plaisir<br />
d’être là ! Je tends l’oreille : elles se<br />
racontent <strong>de</strong>s souvenirs d’il y a un an ;<br />
<strong>de</strong>s souvenirs glanés ici même à<br />
Iférouane lors <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière édition.<br />
L’une confie qu’elle se présentera au<br />
concours <strong>de</strong> tresses et qu’elle espère<br />
gagner. Une autre parle <strong>de</strong> sa sœur qui<br />
est très belle mais qui refuse <strong>de</strong> donner<br />
son nom au concours <strong>de</strong> beauté.<br />
Soudain ! Elles <strong>de</strong>viennent moins<br />
bavar<strong>de</strong>s ! Elles ont su que je<br />
m’intéressais à leur causerie ! Elles<br />
gloussent <strong>de</strong> rire, intriguées par<br />
l’accoutrement <strong>de</strong> mon ami caméraman<br />
! La discrétion prend le <strong>de</strong>ssus et nous<br />
oblige à nous éloigner d’elles !.<br />
Non loin du site du festival trône une<br />
bâtisse en banco. A côté d’elle, trois<br />
belles tentes touarègues ont été<br />
plantées. Dans la cour aménagée, aucun<br />
papier ne traîne : <strong>de</strong>ux vieux mortiers <strong>de</strong><br />
bois servent <strong>de</strong> poubelles.<br />
Nous sommes chez Sidi Moumounta,<br />
lauréat du concours <strong>de</strong> danse<br />
traditionnelle ! Cela fait trois fois qu’il<br />
remporte ce sacre. Sidi est un fervent<br />
défenseur <strong>de</strong>s traditions <strong>de</strong> son peuple.<br />
Il a d’ailleurs mis en route une école<br />
d’apprentissage du tifinar vocalisé !<br />
« j’enseigne gratuitement le tifinar à mes<br />
frères juste pour qu’ils n’oublient pas<br />
notre tradition ! Si le peuple touareg perd<br />
cette écriture, il le regrettera toujours !<br />
». Tout comme Sidi M. plusieurs touaregs<br />
avancent cette inquiétu<strong>de</strong> <strong>de</strong> perdre son<br />
i<strong>de</strong>ntité, <strong>de</strong> se noyer tout simplement<br />
dans l’océan <strong>de</strong> l’homogénéisation<br />
! « Lutter contre l’oubli ! Sauver<br />
notre culture ! S’ouvrir à la mo<strong>de</strong>rnité<br />
sans que cela n’écrase notre culture ! »<br />
voilà <strong>de</strong>s phrases qui donnent au festival<br />
<strong>de</strong> l’<strong>Aïr</strong> tout son sens !<br />
Ibrahim Manzo Diallo, envoyé<br />
spécial à Iférouane<br />
Interview:<br />
Pouvez-vous nous présenter<br />
brièvement le festival <strong>de</strong> l’<strong>Aïr</strong> ?<br />
Ce festival a une longue histoire. Il est né<br />
d’une série <strong>de</strong> foires artisanales dans la<br />
région <strong>de</strong> l’<strong>Aïr</strong>, précisément dans la<br />
commune rurale d’Iférouane et <strong>de</strong><br />
Guougaram. A partir <strong>de</strong> l’année 2001 les<br />
initiateurs ont orienté cette activité vers la<br />
mise en place d’un événement culturel à<br />
vocation touristique, puisque la région<br />
d’Iférouane est un important site<br />
d’attraction touristique.<br />
Dites nous dans quel cadre s’inscrit la<br />
4 e édition <strong>de</strong> ce festival ?<br />
Cette 4 e édition constitue un tournant, une<br />
transition vers un festival véritablement<br />
populaire. Personnellement, je n’étais pas<br />
impliqué dans les éditions précé<strong>de</strong>ntes<br />
mais je peux vous assurer que maintenant,<br />
il y a un comité d’organisation qui est placé<br />
sous la responsabilité <strong>de</strong> la commission<br />
<strong>de</strong>s affaires sociales du conseil municipal<br />
d’Iférouane qui prend en charge son<br />
organisation. L’Etat doit normalement<br />
participer à hauteur <strong>de</strong> 13 millions qui sont<br />
encore attendus. Nous nous attelons à<br />
circonscrire toutes les dépenses afin que<br />
dorénavant le festival nous soit moins<br />
coûteux.<br />
L’afflux <strong>de</strong> touristes au festival <strong>de</strong><br />
l’<strong>Aïr</strong> fait penser que qu’il est en train <strong>de</strong><br />
ravir la ve<strong>de</strong>tte à la cure salée. Qu’en<br />
en pensez–vous ?<br />
Vous savez chacun dans son initiative<br />
essaye d’attirer le maximum du mon<strong>de</strong><br />
vers lui. Je pense que la culture noma<strong>de</strong> a<br />
<strong>Aïr</strong>-<strong>Info</strong> votre mensuel d’informations générales<br />
Evénement<br />
«Je pense que la culture noma<strong>de</strong><br />
a beaucoup <strong>de</strong> potentialités à faire découvrir et à<br />
préserver <strong>de</strong> l’oubli» annonce le député-maire Brigi<br />
Rafini<br />
beaucoup <strong>de</strong> potentialités à faire découvrir<br />
et à préserver <strong>de</strong> l’oubli. Il y a plusieurs<br />
manifestations qui drainent aussi autant du<br />
mon<strong>de</strong> comme la Cure salée, Achihar,<br />
Assamaney et bien d’autres. Chacun a un<br />
événement culturel qu’il se préserve, qu’il<br />
se doit <strong>de</strong> valoriser puisque l’avenir<br />
appartient à ceux qui luttent pour maintenir<br />
leur savoir -faire et leur mieux-être. Il n’est<br />
pas <strong>de</strong> notre intention d’effacer d’autres<br />
événements <strong>de</strong> l’<strong>Aïr</strong>, qui sont tout aussi<br />
riches que le festival <strong>de</strong> l’<strong>Aïr</strong>. Au contraire<br />
nous voulons qu’il y ait une diversité<br />
d’événements dans l’<strong>Aïr</strong> pour<br />
l’épanouissement <strong>de</strong> la culture touarègue.<br />
Pensez-vous un jour que le festival <strong>de</strong><br />
l’<strong>Aïr</strong> puisse être itinérant ?<br />
Je vous apprends qu’il y aura un comité <strong>de</strong><br />
réflexion qui sera mis en place par les<br />
nouveaux élus dès que ces nouvelles<br />
Mairies seront opérationnelles. Elles<br />
s’organiseront pour mettre en place ce<br />
comité qui déci<strong>de</strong>ra <strong>de</strong> l’avenir du festival<br />
avec proposition d’un statut clair <strong>de</strong> ce<br />
<strong>de</strong>rnier. Il faut que le festival génère luimême<br />
ses propres ressources, que les<br />
collectivités concernées génèrent ellesmêmes<br />
les ressources humaines et<br />
matérielles qui permettront d’ai<strong>de</strong>r les<br />
populations à organiser leur festival<br />
puisque nous voulons que le festival soit<br />
un événement populaire qui appartient à<br />
toutes les populations.<br />
L’histoire récente <strong>de</strong> la création du<br />
festival <strong>de</strong> l’<strong>Aïr</strong> cite forcément le nom <strong>de</strong><br />
Rhissa Ag Boula. Avez-vous aujourd’hui<br />
une pensée à son endroit ?<br />
nous reconnaissons bel et bien que M.<br />
Rhissa Ag Boula est le maître d’œuvre <strong>de</strong><br />
ce festival. Nous avons une pensée très<br />
forte pour lui. Nous savons aussi qu’il est<br />
dans une situation qui n’est pas souhaitable<br />
mais c’est un acci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la vie. Nous<br />
souhaitons un bon dénouement <strong>de</strong> cette<br />
affaire.<br />
Réalisée par Ibrahim Diallo et Hama Sido<br />
9
Elections<br />
Réactions <strong>de</strong>s partis politiques et syndicats<br />
après les élections<br />
Djibril Warzagane SG CDTN / Aga<strong>de</strong>z<br />
Au niveau <strong>de</strong> la CDTN, nous avons<br />
<strong>de</strong>mandé à nos militants <strong>de</strong> sanctionner<br />
le régime parce que tout simplement c’est<br />
un régime qui a refusé <strong>de</strong> prendre en<br />
compte nos préoccupations. Des<br />
langues racontent qu’on grevait parce<br />
qu’on disait que nous faisons <strong>de</strong> la<br />
politique. Pour nous ce n’est pas <strong>de</strong> la<br />
politique. C’est pour éclairer le peuple qu’<br />
en syndicalisme <strong>de</strong> telles options sont<br />
<strong>de</strong>s questions <strong>de</strong> stratégies. Voilà cinq<br />
ans que nous sommes avec le régime<br />
qui refuse <strong>de</strong> nous écouter. Si l’occasion<br />
se présente pour le changer et avoir un<br />
interlocuteur valable pourquoi-pas ! Pour<br />
revenir à la question en matière<br />
d’appréciation ; effectivement notre<br />
consigne a été suivie, seulement même<br />
si nous avions donné une telle consigne,<br />
nous sommes obligés <strong>de</strong> reconnaître au<br />
<strong>Niger</strong> qu’il y a plus <strong>de</strong> gens analphabètes<br />
que <strong>de</strong>s instruits. C’est cette majorité non<br />
–instruis qui a fait que notre consigne n’a<br />
pas été suivie.<br />
Elu le 30 juin 2003 à la suite <strong>de</strong>s<br />
élections libres et transparentes<br />
confirmées d’ailleurs par le décret<br />
n°272/MID/DAPJ/DACR du 19 août<br />
2003, Kiari Nasser Limane Laougé,<br />
ex-brigadier-chef <strong>de</strong>s douanes a été<br />
intronisé le 7 janvier 2005. Marquée<br />
sous le signe <strong>de</strong> la paix, cette<br />
cérémonie a rassemblé beaucoup du<br />
mon<strong>de</strong> et a démarré juste après la<br />
prière du vendredi sous la prési<strong>de</strong>nce<br />
<strong>de</strong> Ousseïni Ali Oumbouram, Préfet<br />
<strong>de</strong> Bilma qui représentait le<br />
Gouverneur d’Aga<strong>de</strong>z empêché. Elle<br />
s’est déroulée conformément au rite<br />
traditionnel du kawar. Ce rite veut que<br />
le nouveau chef soit enturbanné<br />
dans la mosquée par le Marouma et<br />
qu’il ait son bâton <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment<br />
et son sabre royal <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier. Le<br />
sage Marouma a mis ce moment à<br />
profit pour prodiguer <strong>de</strong>s sages<br />
conseils au chef intronisé. Pour<br />
M. Allolo directeur <strong>de</strong> campagne<br />
régionale du parti MNSD.<br />
C’est une réelle joie pour nous car nous<br />
sommes gagnants sur toute la ligne. De<br />
mémoire <strong>de</strong> Nigérien, il n’y a pas eu <strong>de</strong><br />
score aussi élégant, clair, explicatif <strong>de</strong> ce<br />
que veut le peuple.<br />
Tout au long <strong>de</strong> la campagne, nos<br />
opposants nous ont taxé <strong>de</strong> manquer<br />
<strong>de</strong> programme. Si la population<br />
d’Aga<strong>de</strong>z a voté Tandja, c’est pace qu’il<br />
y a eu du concret. Des réalisations sont<br />
là pour le témoigner.<br />
Très prochainement on peut s’attendre<br />
à la construction d’infrastructures comme<br />
la transaharienne, la finition du tronçon<br />
Zin<strong>de</strong>r –Aga<strong>de</strong>z, le chantier du nouveau<br />
hôpital d’Aga<strong>de</strong>z sera achevé, la<br />
poursuite <strong>de</strong>s micros-crédits aux femmes<br />
continuera aussi sans oublier la<br />
perspective <strong>de</strong> l’extraction du pétrole qui<br />
générera beaucoup d’emplois. Nous<br />
sommes confiants en l’avenir .<br />
10 <strong>Aïr</strong>-<strong>Info</strong> votre mensuel d’informations générales<br />
M. Aboubacar P. Fédéral <strong>de</strong> jeune<br />
PNDS Tarayya d’Aga<strong>de</strong>z<br />
Nous sommes satisfaits <strong>de</strong>s résultats<br />
car franchement on est satisfait du<br />
résultat, puis que mon parti le PNDS<br />
a progressé <strong>de</strong> 10%. De 24 à 34%c’est<br />
vraiment un exploit.<br />
Kawar :<br />
Intronisation du chef <strong>de</strong> canton <strong>de</strong> Bilma<br />
saluer cet instant solennel, trois coups<br />
« toumbol »ont résonné. Après cela,<br />
le chef a été transporté sur un hamac<br />
sur lequel il a fait le tour <strong>de</strong> la ville<br />
suivant un itinéraire bien tracé. De<br />
retour <strong>de</strong>vant son palais, sa majesté<br />
Kiari Nasser Liman Laougé a prêté<br />
serment et réitéré son engagement<br />
à assurer la perpétuité <strong>de</strong>s traditions<br />
locales.<br />
Ce fut au tour du Préfet du<br />
département <strong>de</strong> reprendre la parole<br />
pour féliciter le nouveau chef au nom<br />
<strong>de</strong>s autorités du second quinquennat<br />
<strong>de</strong> la cinquième république. Après<br />
avoir rappelé la généalogie <strong>de</strong> quinze<br />
chefs qui ont précédé sa majesté<br />
Kiari Nasser à ce prestigieux poste,<br />
le Préfet <strong>de</strong> Bilma a recommandé à<br />
ce <strong>de</strong>rnier <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> la lutte contre<br />
l’incivisme fiscal une <strong>de</strong>s ses priorités.<br />
Il lui a en outre rappelé l’importance<br />
<strong>de</strong> l’unité et <strong>de</strong> la cohésion au sein<br />
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d’une communauté qui aspire à un<br />
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Toute l’équipe du journal <strong>Aïr</strong> <strong>Info</strong><br />
présente au nouveau chef plein<br />
succès dans ses nouvelles fonctions.<br />
Ali Doungou Aboubacar<br />
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AVENUE MANO DAYAK<br />
AGADEZ
<strong>Aïr</strong>-<strong>Info</strong> votre mensuel d’informations générales<br />
Anniversaire<br />
15 décembre 1995-15 décembre 2004<br />
Neuf ans que Mano s’en est allé avec le vent du soir,<br />
Neuf ans que les djenouns l’ont emporté loin <strong>de</strong> nos yeux<br />
Sans un cri , sans un juron, sans fleurs ni couronne<br />
il s’en est allé armé seulement <strong>de</strong> son habituel sourire<br />
la main sur le cœur, prompt à ai<strong>de</strong>r pour la paix,<br />
Mano s’en est allé le corps broyé par <strong>de</strong>s serres d’acier,<br />
Il dort <strong>de</strong>puis dans le giron du désert,<br />
laissant les kel tamajak, phoques étourdis entre les tétons <strong>de</strong>s dunes<br />
Mano Dayak s’en est allé<br />
Sur notre ciel, les étoiles-reines se sont éteintes<br />
Les ri<strong>de</strong>s qui balisaient les secrets du désert se sont effacées<br />
Se sont tus les chants mythiques <strong>de</strong>s caravaniers tirant la longe <strong>de</strong> la targuité<br />
Dans les campements éventrés et les oueds ronronnent <strong>de</strong>s motopompes,<br />
Regar<strong>de</strong> ô sœur ces quiètes oasis d’antan parcellées par <strong>de</strong>s barbelés,<br />
Où ne blatère ni l’Amali en rut , ni l’awara <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur,<br />
Entends ô frère les lugubres chants <strong>de</strong>s choucas qui thésaurisent<br />
Et tu sauras que l’appétit du gain viole l’intimité <strong>de</strong> nos cœurs en<strong>de</strong>uillés<br />
Ibrahim DIALLO<br />
Lu pour vous<br />
Les formes particulières <strong>de</strong>s<br />
violations <strong>de</strong>s droits humains<br />
auxquelles sont confrontés les<br />
groupes qui s’i<strong>de</strong>ntifient comme<br />
autochtones ont été l’objet d’un<br />
rapport établi par la commission<br />
africaine <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> l’homme et <strong>de</strong>s<br />
peuples sur les populations/<br />
communautés autoch-tones.<br />
L’expression <strong>de</strong>s peuples<br />
autochtones est sujette à débats et<br />
mérite une <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s questions<br />
<strong>de</strong> droits <strong>de</strong> l’homme en jeu.<br />
La communication a porté sur les<br />
statuts et la situation <strong>de</strong>s peuples<br />
autochtones, les circonstances<br />
historiques qui sont à la base <strong>de</strong> leur<br />
situation, mais aussi sur l’approche<br />
salvatrice intégrée dans la charte<br />
africaine pour un traitement <strong>de</strong> ces<br />
problèmes.<br />
Hommage à Mano Dayak<br />
Les Droits humains <strong>de</strong>s peuples autochtones en Afrique<br />
Ces groupes souffrent davantage <strong>de</strong>s<br />
problèmes <strong>de</strong> droits <strong>de</strong> l’homme dans<br />
le continent africain. Ils sont victimes<br />
<strong>de</strong> l’exclusion et <strong>de</strong> la marginalisation<br />
dans les schémas <strong>de</strong><br />
développement. En plus du cliché<br />
néfaste, ces groupes subissent<br />
l’expropriation <strong>de</strong> leurs terres d’où<br />
leur appauvrissement et une menace<br />
pour leur culture et leur suivie en tant<br />
que peuple. Ce qui est criard aussi<br />
c’est leur manque d’infrastructures et<br />
d’accès aux services <strong>de</strong> santé et<br />
d’éducation. Les peuples<br />
autochtones risquent l’extinction si on<br />
n’y prend pas gar<strong>de</strong>. Pour toute<br />
économie ils n’ont que la chasse, la<br />
cueillette, l’élevage et <strong>de</strong>s petites<br />
exploitations agricoles. Leur diversité<br />
est une donnée qu’il faille considérer<br />
pour une appréciation <strong>de</strong> leurs<br />
problèmes.<br />
Le mouvement mondial <strong>de</strong>s peuples<br />
autochtones les i<strong>de</strong>ntifient comme<br />
<strong>de</strong>s chasseurs-cueilleurs et <strong>de</strong>s<br />
pasteurs . On peut retrouver <strong>de</strong>s<br />
petites communautés <strong>de</strong> 1.500<br />
personnes (Hadza en Tanzanie)<br />
comme <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s communautés<br />
(les Touareg) dont les chiffres varient<br />
<strong>de</strong> 300.000 à 3 millions établis en<br />
Afrique <strong>de</strong> l’Ouest et en Afrique du<br />
Nord. Les touareg font partie <strong>de</strong>s<br />
peuples autochtones Amazigh<br />
(appelées berbères). On les localise<br />
principalement au Sud <strong>de</strong> l’Algérie, au<br />
Nord du Mali et du <strong>Niger</strong>, au Burkina<br />
et en Mauritanie.<br />
Extrait du rapport du groupe <strong>de</strong> travail<br />
d’experts <strong>de</strong> la commission africaine<br />
<strong>de</strong> droits <strong>de</strong> l’homme et <strong>de</strong>s peuples<br />
sur les populations/ communautés<br />
autochtones.<br />
11
Complot d’assassinat du DG <strong>de</strong> la Sonichar :<br />
Les non-dits d’une conspiration<br />
Tchirozérine ! 3 janvier 2005, le vent et le froid dissua<strong>de</strong>nt les populations à se pointer <strong>de</strong>hors ! Ces <strong>de</strong>rnières<br />
préfèrent se terrer <strong>de</strong>rrière les étals <strong>de</strong>s commerces du marché pour débattre avec force gesticulations<br />
sur la <strong>de</strong>rnière nouvelle. Un individu a été mis en gar<strong>de</strong> à vue hier soir vers dix neuf heures à cause <strong>de</strong> son<br />
implication dans l’affaire désormais dite « <strong>de</strong> Haïdara ». L’ étonnement est grand à Tchiro ! Les langues se<br />
délient !<br />
Enquête<br />
Tout a commencé le <strong>25</strong> novembre<br />
2004 quand le SG <strong>de</strong> la Sonichar,<br />
M.Haïdara interpellé par le juge délégué<br />
<strong>de</strong> Tchiro, M. Djariri apprend<br />
qu’il est cité dans une complot visant<br />
l’élimination physique du DG <strong>de</strong> la<br />
Sonichar Assane Seydou. Il aurait selon<br />
les griefs issus <strong>de</strong> l’enquête préliminaire<br />
conduite par le commissaire<br />
<strong>de</strong> police <strong>de</strong> la même localité<br />
M.Idrissa Hamidou : « engagé <strong>de</strong>s<br />
mercenaires pour mettre fin aux jours<br />
<strong>de</strong> son supérieur hiérarchique<br />
Assane Seydou ». L’affaire était<br />
même arrivée au sommet <strong>de</strong> l’Etat<br />
car elle avait perturbé le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><br />
la République en pleine campagne<br />
électorale à Aga<strong>de</strong>z.<br />
Trente cinq (35) jours après, le pot<br />
aux roses vient d’éclater le lundi 3 janvier<br />
2005. En effet un homme répondant<br />
au nom <strong>de</strong> Alhousseini Alkabous<br />
a été mis en gar<strong>de</strong> à vue hier vers<br />
dix neuf heures par la Gendarmerie.<br />
Il vient <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s révélations fracassantes<br />
sur l’affaire visant l’élimination<br />
du DG <strong>de</strong> la Sonichar. Quelques<br />
heures après, l’interpellé est<br />
passé aux aveux sur l’affaire dite <strong>de</strong><br />
« Haïdara ».<br />
Alkabouss passe aux aveux<br />
En effet au cours d’un entretien dans<br />
les locaux <strong>de</strong> la Gendarmerie qui a<br />
duré longtemps, l’homme a finalement<br />
cité le nom du commissaire <strong>de</strong><br />
Tchiro M. Idrissa Hamidou comme<br />
étant le principal instigateur <strong>de</strong> cette<br />
cabale contre Haïdara, homme <strong>de</strong><br />
confiance du DG Assane Seydou. Cet<br />
homme n’est pas un inconnu <strong>de</strong>s services<br />
<strong>de</strong> la Gendarmerie. Il était reconnu<br />
à Tchiro comme étant un indicateur.<br />
La gendarmerie tient là une<br />
pièce précieuse du puzzle, c’est à dire<br />
le bras exécutant d’un complot qui<br />
serait ourdi par un officier <strong>de</strong> police<br />
judiciaire sensé diligenter <strong>de</strong>s enquêtes,<br />
les approfondir afin d’éviter que<br />
<strong>de</strong>s innocents soient emprisonnés.<br />
Au cours du même entretien qu’il a<br />
eu avec la Gendarmerie, les aveux<br />
<strong>de</strong> Alhousseïni Alkabous ont été<br />
clairs: « Le commissaire m’a remis<br />
<strong>25</strong>0.000 FCFA en mains propres et<br />
a promis <strong>de</strong> m’en donner plus si j’arrive<br />
à noyer Haïdara. Il m’a assuré<br />
que je n’aurai qu’à mentir aux autorités<br />
pour qu’on le jette en prison. Il m’a<br />
même assuré qu’on est quatre dans<br />
cette affaire. Nous aurons à partager<br />
une somme <strong>de</strong> huit (8) millions si l’affaire<br />
réussit. Je peux jurer sur le saint<br />
coran qu’il m’a retrouvé à plusieurs<br />
reprises chez moi pour m’amener <strong>de</strong>s<br />
correspondances à présenter au juge<br />
et lui dire qu’elles ont été écrites par<br />
Haïdara.. D’ailleurs nous ne sommes<br />
pas à notre premier coup avec lui.. Il<br />
y en a eu d’autres». Alhousseïni a<br />
poursuivi en affirmant ceci : « quand<br />
j’ai constaté que notre complot n’a<br />
pas marché et que Haïdara n’a pas<br />
été emprisonné comme prévu, j’ai fait<br />
part <strong>de</strong> mes inquiétu<strong>de</strong>s au commissaire<br />
Idrissa qui m’a assuré que l’objectif<br />
est presque atteint car Haïdara<br />
est déjà sali. Finalement ayant remarqué<br />
que la tournure prise par les<br />
évènements me faisait peur, il a pris<br />
mes pièces d’i<strong>de</strong>ntité et a promis <strong>de</strong><br />
m’établir un passeport à Niamey pour<br />
que je voyage en Libye .Il m’a dit <strong>de</strong><br />
ne pas bouger jusqu’à son retour <strong>de</strong><br />
Niamey. J’ai compris alors véritablement<br />
que j’étais en danger <strong>de</strong> mort.<br />
C’est pourquoi j’ai pris la fuite pour<br />
me cacher….. »<br />
Qui est Alhousseïni Alkabous ?<br />
Né vers 1980 à Tchirozérine,<br />
12 <strong>Aïr</strong>-<strong>Info</strong> votre mensuel d’informations générales<br />
Alhousseïni Alkabous est un ex-combattant<br />
<strong>de</strong> l’ancienne rébellion. Il est<br />
marié et est père <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux enfants.<br />
Ayant senti que le complot ourdi contre<br />
Haïdara a échoué et qu’il <strong>de</strong>meure<br />
la seule source qui puisse confondre<br />
les instigateurs, Alhousseïni s’était<br />
réfugié dans un quartier périphérique<br />
<strong>de</strong> Tchiro appelé Kampala. Une<br />
source digne <strong>de</strong> foi nous a affirmé<br />
que c’était le frère même <strong>de</strong><br />
Alhousseïni qui a enfourché sa moto<br />
pour venir jusqu’à Tchiro informer la<br />
Gendarmerie que son frère fuyard les<br />
attend.<br />
Pourquoi Alhousseïni n’a eu confiance<br />
qu’aux gendarmes pour l’arrêter<br />
? Se sentait-il réellement en danger<br />
<strong>de</strong> mort ?<br />
Une nébuleuse<br />
Dès que cette affaire a éclaté !<br />
Une mesure administrative a fait partir<br />
le commissaire Idrissa Hamidou <strong>de</strong><br />
Tchiro pour Niamey. Dans la matinée<br />
du mercredi 5 janvier 2005, une passation<br />
<strong>de</strong> service a eu lieu entre le<br />
commissaire sortant et son remplaçant.<br />
Le délai <strong>de</strong> la gar<strong>de</strong> à vue étant<br />
expiré, la Gendarmerie <strong>de</strong> Tchiro a<br />
remis Alhousseïni Alkabous aux<br />
mains du juge délégué <strong>de</strong>Tchiro qui<br />
l’a transféré le vendredi matin au<br />
camp pénal d’Aga<strong>de</strong>z sur instructions<br />
du Procureur près le tribunal<br />
d’Aga<strong>de</strong>z.<br />
Le lundi soir, le substitut du Procureur<br />
a entendu les principaux concernés<br />
que sont Haïdara Ahmed,<br />
Idrissa Hamidou, Alhousseïni<br />
Alkabous, et Weïssane. Une confrontation<br />
a eu lieu entre le jeune
Alhousseïni et le commissaire sans<br />
que cela ne puisse apporter <strong>de</strong>s éléments<br />
nouveaux à l’enquête. Les<br />
<strong>de</strong>ux personnes ont passé tout leur<br />
temps à se jeter la responsabilité.<br />
Alhousseïni a maintenu ses dires enregistrés<br />
par la Gendarmerie et le<br />
commissaire quand à lui a nié en intégralité<br />
les reproches du jeune<br />
homme. « cette affaire est une vraie<br />
nébuleuse » a reconnu le substitut du<br />
Procureur qui a entendu les <strong>de</strong>ux versions.<br />
Pour les départager, les <strong>de</strong>ux<br />
hommes avaient tous émis le désir<br />
souverain <strong>de</strong> passer <strong>de</strong>vant le cadi<br />
pour jurer sur le saint coran. Ce qui<br />
fut fait le même jour vers 16 heures.<br />
Les populations toujours<br />
sur leur faim<br />
Dans la ville <strong>de</strong> Tchiro et à Aga<strong>de</strong>z,<br />
partout les gens crient que c’est un<br />
complot savamment préparé pour liqui<strong>de</strong>r<br />
une élite touarègue. C’est une<br />
liquidation pure et simple qu’on a mijoté<br />
pour écarter Haïdara <strong>de</strong> la<br />
Sonichar. Certains n’ont pas hésité à<br />
faire remarquer que : « <strong>de</strong>puis l’arrivée<br />
<strong>de</strong> ce commissaire à Tchiro, il n<br />
y a eu que <strong>de</strong>s complots, <strong>de</strong>s arnaques<br />
et <strong>de</strong>s intimidations ». Pour le<br />
témoigner, un boutiquier du nom <strong>de</strong><br />
Silimane Abbo sis au marché <strong>de</strong> la<br />
cité nous a raconté son infortune : « il<br />
y a neuf mois <strong>de</strong> cela, <strong>de</strong>ux agents<br />
<strong>de</strong> la police étaient venus perquisitionner<br />
dans ma boutique. Je n’ai su<br />
ce qu’ils cherchaient que lorsqu’ils<br />
m’ont montré un vieux billet <strong>de</strong> dix<br />
mille (10.000 FCFA) et m’ont dit que<br />
c’est un faux ! J’ai juré que j’ignorais<br />
la provenance <strong>de</strong> ce billet. Ils n’ont<br />
rien voulu entendre et m’ont dit <strong>de</strong> les<br />
suivre. Il a fallu que ma famille verse<br />
au commissaire la somme <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />
cents mille (200.000) FCFA pour que<br />
je sois libéré. Je m’étais remis à Dieu<br />
qui est seul juge !».<br />
En attendant la justice divine, celle<br />
<strong>de</strong>s Prud’hommes est déjà engagée<br />
car avec l’instruction du dossier l’enquête<br />
va circonscrire toutes les<br />
tortuosités qui entourent cette affaire<br />
qui ressemble étrangement à celle <strong>de</strong><br />
Rhissa Ag Boula.<br />
COMMUNIQUÉ DE LA BCEAO<br />
Enquête<br />
Haïdara Ahmed a t-il été victime<br />
d’une conspiration ? Existe t-il un<br />
lobby qui tire <strong>de</strong>s divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s <strong>de</strong> tous<br />
ces complots ? Quels en sont les intérêts<br />
et à qui profitent-ils ? Voilà déjà<br />
une équation pour le premier gouvernement<br />
du second mandat <strong>de</strong> la cinquième<br />
république ! Que le ministre<br />
<strong>de</strong> l’intérieur retrousse ses manches<br />
car toutes les populations <strong>de</strong> la région<br />
d’Aga<strong>de</strong>z atten<strong>de</strong>nt que lumière<br />
soit faite sur cette affaire.<br />
Ibrahim Manzo Diallo,<br />
envoyé spécial à Tchiro<br />
Vous aussi prenez part<br />
au débat sur les gran<strong>de</strong>s<br />
questions d’actualité.<br />
AÏR-INFO<br />
Vous ouvre ses colonnes<br />
Faites parvenir vos textes<br />
à la Rédaction<br />
La Banque Centrale <strong>de</strong>s Etats <strong>de</strong> l’Afrique <strong>de</strong> l’Ouest (BCEAO) informele public que l’opération <strong>de</strong> retrait<br />
<strong>de</strong> circulation <strong>de</strong>s billets FCFA <strong>de</strong> la gamme 1992, entamée le 15 septembre 2004 a été clôturée, comme<br />
prévu, le 31 décembre 2004à minuit.<br />
Décidée par le Conseil <strong>de</strong>s Ministres <strong>de</strong> l’UMOA, au cours <strong>de</strong> sa session ordinaire du 22 décembre 2003<br />
tenue à Lomé, en République Togolaise, conformément aux dispositions <strong>de</strong> l’article 7 <strong>de</strong>s statuts <strong>de</strong> la<br />
Banque Centrale, cette opération visait à rationaliser la circulation fiduciaire <strong>de</strong> l’Union en mettant à la<br />
disposition <strong>de</strong>s agents économiques,une gamme unique e homogène <strong>de</strong> billets <strong>de</strong> banque plus<br />
mo<strong>de</strong>rnes,plus pratiques et plus sécurisés.<br />
Le bilan global provisoire <strong>de</strong> cette vaste opération <strong>de</strong> retrait <strong>de</strong> circulation <strong>de</strong>s billets FCFA <strong>de</strong> la gamme<br />
1992 fait ressortir un taux <strong>de</strong> récupération <strong>de</strong> 99,2%, supérieur au niveau atteint lors <strong>de</strong>s opérations<br />
d’échange organisées à l’occasion <strong>de</strong> l’adhésion du Mali à l’Union en 1984 (96,7 %) et <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> la<br />
Guinée Bissau en 1997 (97,1%). Ce résultat exceptionnel a été obtenu grâce à l’important dispositif mis en<br />
place par la Banque Centrale avec le concours et l’implication <strong>de</strong>s administrations compétentes ainsi<br />
qu’à l’appui déterminant <strong>de</strong>s organes <strong>de</strong> <strong>presse</strong> <strong>de</strong>s Etats membres <strong>de</strong> l’Union.<br />
A cet égard, la Banque Centrale tient à remercier d’une part l’ensemble <strong>de</strong> ses partenaires pour leur<br />
collaboration à la réussite <strong>de</strong> cette mission <strong>de</strong> service public, et d’autre part les collectivités locales et les<br />
populations <strong>de</strong> l’Union pour leur esprit citoyen..<br />
Le Gouverneur<br />
<strong>de</strong> la Banque Centrale <strong>de</strong>s Etats <strong>de</strong> l’Afrique <strong>de</strong> l’Ouest<br />
<strong>Aïr</strong>-<strong>Info</strong> votre mensuel d’informations générales 13
Culture<br />
Parenté à plaisenterie<br />
Un ferment pour l’unité nationale<br />
Phénomène courant au <strong>Niger</strong> et en Afrique d’une manière générale, mais rarement étudié, le cousinage et<br />
la parenté à plaisanterie sont autant <strong>de</strong> curiosités et <strong>de</strong> prouesses sociales, pratiquement introuvables en<br />
<strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s tropiques africaines. Quelle est l’ampleur du phénomène ? Quels sont ses impacts sur la vie<br />
sociale <strong>de</strong>s individus, <strong>de</strong>s communautés, <strong>de</strong>s tribus et <strong>de</strong>s ethnies ? Quelles perspectives envisager pour<br />
cette pratique dans un mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> plus en plus déprimé et violent ?<br />
Le cousinage et la parenté à plaisanterie sont<br />
une manière d’appréhen<strong>de</strong>r les relations<br />
sociales entre individus, entre familles,<br />
communautés, tribus et ethnies, basée au<br />
départ sur le principe du « cousinage » et <strong>de</strong><br />
la « parenté ».Dans le cas du cousinage à<br />
plaisanterie et dans une communauté donnée,<br />
tout se passe comme si celle-ci est divisée<br />
en <strong>de</strong>ux groupes. D’un côté le groupe <strong>de</strong><br />
cousins issus <strong>de</strong> la branche masculine <strong>de</strong> la<br />
famille, et <strong>de</strong> l’autre le groupe <strong>de</strong> cousins issus<br />
<strong>de</strong> la branche féminine. Pour rapprocher les<br />
<strong>de</strong>ux groupes, assurer leur cohésion, prévenir<br />
les conflits qui pourraient naître <strong>de</strong> la<br />
marginalisation ou <strong>de</strong> la domination <strong>de</strong>s uns<br />
par les autres, la culture africaine a inventé le<br />
principe du « cousinage à plaisanterie ». Les<br />
relations qui unissent <strong>de</strong>ux cousins <strong>de</strong><br />
branches différentes dépassent <strong>de</strong> loin le<br />
cadre <strong>de</strong> la plaisanterie. Certes, <strong>de</strong>ux cousins<br />
peuvent se railler, aller jusqu’aux insultes<br />
quelques fois, mais ils doivent savoir qu’il leur<br />
est interdit <strong>de</strong> s’énerver, encore moins <strong>de</strong> se<br />
bagarrer. Entre les <strong>de</strong>ux groupes <strong>de</strong> cousins,<br />
les bagarres, les rixes et les guerres sont<br />
proscrites quel que soit le litige. Et en cas <strong>de</strong><br />
litige, c’est la branche féminine qui gagne le<br />
procès. Aussi, à certaines occasions,<br />
notamment celles <strong>de</strong>s fêtes, les cousins <strong>de</strong><br />
la branche féminine ont même <strong>de</strong>s droits à<br />
prévaloir sur leurs cousins <strong>de</strong> l’autre branche.<br />
Ceux-ci doivent leur payer une sorte <strong>de</strong> dîme<br />
symbolique ( ‘chara’ en Haussa) sous peine<br />
d’être raillés. Les plus audacieux <strong>de</strong> vos<br />
cousins peuvent aller jusqu’à fouiller dans<br />
votre gar<strong>de</strong>-robe ou dans vos affaires<br />
personnelles et se servir royalement. Et vous<br />
n’avez pas le droit <strong>de</strong> broncher. Vous <strong>de</strong>vrez<br />
d’ailleurs accepter cet état <strong>de</strong> fait avec une<br />
réelle pondération et un esprit sportif. Le<br />
cousinage à plaisanterie est un type <strong>de</strong><br />
relations sociales qu’on pourrait qualifier<br />
d’horizontal.<br />
Poème<br />
SIDA tu nous ravages,<br />
Ton âme est très sauvage.<br />
Tu tues les enfants sans arme,<br />
Tu mets la mère en larmes.<br />
Tu détruis <strong>de</strong>puis l’enfance.<br />
Tu accompagnes la délinquance,<br />
SIDA négation sociale,<br />
SIDA négation économique.<br />
Tu tues nos bras vali<strong>de</strong>s,<br />
Tu nous casses nos liens soli<strong>de</strong>s,<br />
Toute société en parle ;<br />
Comparée au cousinage à plaisanterie, la<br />
parenté à plaisanterie serait <strong>de</strong> type vertical.<br />
Ici, tout se passe comme si la société est<br />
composée d’un groupe <strong>de</strong> « grands parents »<br />
et d’un autre <strong>de</strong> « petits fils ». Tout celui qui<br />
vit en Afrique ne peut ignorer les liens <strong>de</strong><br />
plaisanterie et <strong>de</strong> partage qui unissent un<br />
grand-père, une grand-mère à son petit-fils<br />
ou à sa petite-fille. Entre les <strong>de</strong>ux « groupes »<br />
tout comme dans le cadre du cousinage à<br />
plaisanterie, la conversation doit<br />
nécessairement démarrer sur un ton détendu<br />
et plaisant, voire même railleur. Les <strong>de</strong>ux<br />
protagonistes doivent s’en adonner à cœurjoie<br />
et se séparer la plupart du temps dans<br />
l’hilarité générale. N’est-ce pas là le meilleur<br />
moyen d’instaurer entre les générations un<br />
dialogue permanent ?<br />
Au sein d’une famille, la famille africaine<br />
s’entend, les relations entre individus sont<br />
toutes basées sur la pratique du cousinage<br />
ou <strong>de</strong> la parenté à plaisanterie. Ce sont les<br />
mêmes modèles qui sont transposés dans les<br />
relations intra et inter-communautaires.<br />
Les communautés, les tribus et les ethnies<br />
du <strong>Niger</strong> et d’Afrique, quand elles ne sont pas<br />
divisées en castes sont divisées en<br />
corporations, chacune épousant un domaine<br />
bien précis d’activité dans la société. C’est<br />
ainsi qu’on trouve dans chacune d’elles, <strong>de</strong>s<br />
nobles, <strong>de</strong>s esclaves, <strong>de</strong>s forgerons, <strong>de</strong>s<br />
griots, <strong>de</strong>s barbiers, <strong>de</strong>s tisserands, <strong>de</strong>s<br />
coordonniers, <strong>de</strong>s commerçants, <strong>de</strong>s<br />
marabouts, <strong>de</strong>s animistes, etc. Toutes ces<br />
castes, ces classes et ces corporations sont<br />
reliées les unes aux autres par <strong>de</strong>s liens <strong>de</strong><br />
cousinage ou <strong>de</strong> parenté à plaisanterie. Et<br />
dans ces relations, « la réciproque » et « la<br />
transitivité » ( que vous avez étudiées en math<br />
en 6è-5è ) sont <strong>de</strong>s règles qui sont<br />
rigoureusement <strong>de</strong> mise.<br />
Ainsi, les nobles, soit-dit <strong>de</strong> caste supérieure,<br />
sont liés par exemple aux esclaves et aux<br />
griots par <strong>de</strong>s liens <strong>de</strong> plaisanterie ; les griots<br />
SIDA<br />
Et la science en tremble ;<br />
Des sidéens ensemble,Lancent un<br />
cri d’alarme,<br />
Mais n’ont d’autres armes,<br />
Que leur jeunesse réveillée,<br />
Par <strong>de</strong>s artistes éveillés,<br />
Qui vont toujours te surveiller,<br />
Dans un village te pourchasser,<br />
Par leur façon d’en informer,<br />
Toute la nation <strong>de</strong> s’occuper,<br />
14 <strong>Aïr</strong>-<strong>Info</strong> votre mensuel d’informations générales<br />
et les forgerons sont <strong>de</strong>s cousins à<br />
plaisanterie ; les mêmes liens unissent les<br />
forgerons et les tisserands, les marabouts et<br />
les animistes, les bouchers et les éleveurs,<br />
les villageois et les citadins, etc. Par la magie<br />
<strong>de</strong> la réciprocité et <strong>de</strong> la transitivité, il existe<br />
une infinité <strong>de</strong> ramifications dans ces relations.<br />
C’est ce qui est à la base <strong>de</strong> l’unité et <strong>de</strong> la<br />
cohésion <strong>de</strong>s communautés africaines. Elles<br />
per<strong>de</strong>nt du coup leur caractère à première vue<br />
hétéroclite et hétérogène pour <strong>de</strong>venir un<br />
groupe homogène et très solidaire.<br />
Même scénario dans les relations inter<br />
communautaires, inter tribales ou interethniques.<br />
Au <strong>Niger</strong> par exemple, les touaregs<br />
sont « cousins » ou « parents » à plaisanterie<br />
<strong>de</strong>s Zarmas, <strong>de</strong>s Songhays, <strong>de</strong>s<br />
Gourmantchés et <strong>de</strong> plusieurs communautés<br />
haoussaphones telles que les Agadassawas,<br />
les Arawas, les Adarawas, les Tagamawas,<br />
etc. Les Songhays sont « cousins » aux<br />
Zarmas. Ceux-ci sont à leur tour « cousins »<br />
aux Gobirawas qui à leur tour partagent les<br />
mêmes liens avec les Katsinawas et les<br />
Yoroubas. Les Katsinawas partagent les<br />
mêmes liens avec les gens <strong>de</strong> Kano et <strong>de</strong><br />
Daoura. Ils partagent aussi les mêmes liens<br />
avec les Arawas qui avec les Kambarin-<br />
Barébaris, sont les « petits-fils » <strong>de</strong>s Kanuris.<br />
Les Peuls qui sont « cousins » <strong>de</strong>s Kanuris,<br />
ont aussi <strong>de</strong>s liens <strong>de</strong> plaisanterie avec les<br />
« petits-fils » <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers. Les Arawas sont<br />
en même temps cousins <strong>de</strong>s Adarawas et <strong>de</strong>s<br />
Kurfayawas.<br />
A première vue, toutes les communautés du<br />
<strong>Niger</strong> sont unies par <strong>de</strong>s liens <strong>de</strong> cousinage<br />
ou parenté à plaisanterie. Seuls les Arabes (<br />
encore que nous ne savons pas !) sont exclus<br />
<strong>de</strong> ce jeu typiquement africain. Aussi, comme<br />
on peut le constater, les ramifications <strong>de</strong> ce<br />
phénomène social débor<strong>de</strong>nt largement les<br />
« frontières nationales ».<br />
Par Mahaman Laouel K.<br />
De ce malheur si effronté,<br />
Que la science a beau chercher,<br />
Mais qu’elle <strong>de</strong>meure incapable,<br />
De guérir dans ce siècle.<br />
Je crois avoir compris ;<br />
Si l’homme est Satan,<br />
Le Dieu est un savant.<br />
MOUSSA Ag Elékou<br />
ANDDH/Aga<strong>de</strong>z
Aga<strong>de</strong>z :<br />
La campagne mondiale <strong>de</strong> lutte contre le<br />
SIDA a été marquée à Aga<strong>de</strong>z par <strong>de</strong>s<br />
manifestations qui ont eu lieu le Vendredi<br />
03 décembre 2004 à l’Hôtel <strong>de</strong> la paix.<br />
Madame Hassane Absatou, coordinatrice<br />
régionale <strong>de</strong> lutte contre les IST/VIH/SIDA<br />
a dans son discours d’ouverture mis<br />
l’accent sur la lutte chez les filles et les<br />
femmes qui sont les plus touchées par<br />
cette pandémie. Pourquoi cette couche<br />
<strong>de</strong>meure t-elle vulnérable ? En Afrique<br />
sub-saharienne, plusieurs raisons militent<br />
en la défaveur <strong>de</strong>s femmes. D’abord elles<br />
restent encore dans nos sociétés, <strong>de</strong>s<br />
citoyennes <strong>de</strong> second rang et <strong>de</strong> ce fait<br />
subissent <strong>de</strong>s violences <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s<br />
hommes. Cette situation s’accentue dans<br />
les pays victimes <strong>de</strong>s atrocités <strong>de</strong>s<br />
guerres. Ces femmes sont aussi sujettes<br />
à <strong>de</strong>s rapports sexuels non protégés avec<br />
leurs maris ou leurs partenaires. Le<br />
résultat est insoutenable : 60% mala<strong>de</strong>s<br />
du SIDA à l’heure actuelle sont <strong>de</strong> sexe<br />
féminin.<br />
Sport & Detente<br />
Un noël sportif à Aga<strong>de</strong>z<br />
Initié par Bachir Amma avec la<br />
collaboration <strong>de</strong> Mr Attaher Aboubé SG<br />
à l’organisation du district <strong>de</strong> football<br />
d’Aga<strong>de</strong>z, ce tournoi est sponsorisé<br />
par une ONG chrétienne dénommée<br />
Horizon. Cette organisation a eu à sa<br />
tête un brésilien Léandro Rodriguez qui<br />
a pris le ferme engagement d’organiser<br />
chaque année un tournoi <strong>de</strong> Noël pour<br />
le jeunes footballeurs <strong>de</strong> l’<strong>Aïr</strong> âgés <strong>de</strong><br />
12 à 18 ans. Cette année dix (10)<br />
équipes se sont affrontées du 20<br />
novembre au <strong>25</strong> décembre 2004. Au<br />
calendrier <strong>de</strong>s rencontres 3 poules ont<br />
été formés: Poule A (Azama, Telwa et<br />
Sardona) ; Poule B (Tagama, Olympic,<br />
Sodja et Aiglons) ; Poule C (Touwarga,<br />
Black star et Sega). Il faut noter la<br />
présence à la finale d’une<br />
Courrier<br />
représentante <strong>de</strong> l’ONG Horizon<br />
Ouagadougou Mme Angelika, d’un<br />
représentant <strong>de</strong> Niamey Mr Pablo<br />
César qui ont fait le déplacement<br />
jusqu’à Aga<strong>de</strong>z pour assister à la<br />
gran<strong>de</strong> finale du <strong>25</strong> décembre.<br />
Plusieurs prix ont été attribués ( d’un<br />
jet <strong>de</strong> maillot) a été remis à l’équipe<br />
Telwa sacrée championne <strong>de</strong>vant<br />
Sega battue par un score <strong>de</strong>1 à 0. Les<br />
malheureux finalistes ont également<br />
reçu un jet <strong>de</strong> maillot. Un autre jet a<br />
été remis à la 3 e équipe (Azama).<br />
L’équipe <strong>de</strong> Black star a eu un jet <strong>de</strong><br />
maillot pour avoir fait montre d’un esprit<br />
<strong>de</strong> fair-play. Le prix <strong>de</strong> meilleur buteur<br />
est revenu quant à lui à Abdramane<br />
Mabrouk <strong>de</strong> l’équipe Telwa avec six<br />
buts. Yacouba Oubalé <strong>de</strong> l’équipe<br />
Onze (11) personnes meurent du VIH toutes les minutes, soit 17.000 décès par jour. Aujourd’hui, environ 40<br />
millions <strong>de</strong> personnes sont infectées par le virus, un chiffre qui dépasse <strong>de</strong> 50% les prévisions établies il y a<br />
une décennie. La maladie a déjà fait plus <strong>de</strong> 24 millions <strong>de</strong> morts, dont près <strong>de</strong> cinq millions d’enfants. Plus <strong>de</strong><br />
trois millions <strong>de</strong> personnes sont mortes et cinq millions ont été nouvellement infectées en 2002. Aga<strong>de</strong>z n’est<br />
pas épargnée par ce grave problème. Parce que le mal est dans la cité et qu’il la gangrène dangereusement, un<br />
sursaut s’impose. Un fidèle lecteur du journal nous écrit à ce sujet.<br />
Eu égard à cette situation alarmante, le<br />
Gouverneur <strong>de</strong> la région M.Yahaya Yan<br />
Daka a conclu que le SIDA se<br />
féminise…Cet avis est aussi partagé par<br />
le Directeur <strong>de</strong> la DRSP M. Hamissou<br />
Ouédrago qui ont rappelé que <strong>de</strong>puis le<br />
premier cas <strong>de</strong> sidéen enregistré dans la<br />
région d’Aga<strong>de</strong>z en 1987, le nombre est<br />
<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> cinq (5000) aujourd’hui.<br />
Ce vendredi 3 décembre, l’assistance était<br />
constituée majoritairement <strong>de</strong> jeunes qui<br />
ont bien apprécié les pièces théâtrales<br />
jouées sur le sujet en question par la<br />
troupe <strong>de</strong> la radio noma<strong>de</strong> FM et la troupe<br />
Marico. De même, les chansons <strong>de</strong>s<br />
rappeurs <strong>de</strong> Dragons Family ont tenu en<br />
haleine les spectateurs sur les moyens <strong>de</strong><br />
se préserver <strong>de</strong> cette<br />
maladie « imbattable, qui rend la science<br />
incapable ».<br />
Retenons que même si la séroprévalence<br />
est <strong>de</strong> 0,87% au <strong>Niger</strong>, elle reste<br />
inquiétante dans la sous-région. En effet,<br />
Tagama a eu le prix <strong>de</strong> meilleur<br />
gardien. Moussa Kanafa <strong>de</strong> l’équipe<br />
Sega a été élu meilleur joueur du<br />
tournoi. Un prix spécial a été décerné<br />
a Mallam Namadi comme meilleur<br />
supporteur. Les trois meilleurs<br />
entraîneurs (Baba Ahmada <strong>de</strong> Sega,<br />
Barmo Amghar <strong>de</strong> Azama et Soumaîla<br />
magagi <strong>de</strong> Telwa) ont été gratifiés par<br />
un prix chacun. A l’issu <strong>de</strong> ce tournoi<br />
<strong>25</strong> joueurs étaient sélectionnés, ces<br />
meilleurs joueurs <strong>de</strong> la capitale <strong>de</strong> l’<strong>Aïr</strong><br />
seront encadrés et suivis par l’ONG<br />
Horizon pour participer au tournoi <strong>de</strong><br />
Ouagadougou pendant la fête <strong>de</strong>s<br />
pâques à venir . Longue vie à <strong>de</strong>s telles<br />
initiatives.<br />
Aboubacar Sido<br />
Quand le Sida se féminise…<br />
elle est <strong>de</strong> 4,5% en général dans<br />
l’ensemble <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> l’UEMOA avec<br />
une disparité dans les Etats comme l’a<br />
laissé entendre M.Lamine Sarro<br />
coordonnateur ONUSIDA au Burkina sur<br />
les antennes <strong>de</strong> la RFI lors <strong>de</strong> la<br />
célébration <strong>de</strong> la journée mondiale <strong>de</strong> lutte<br />
contre le SIDA (1 ER décembre). Même si<br />
l’Afrique sub-saharienne en général reste<br />
plus touchée par la pandémie avec un taux<br />
<strong>de</strong> progression <strong>de</strong> la maladie <strong>de</strong> 5%, il n’en<br />
<strong>de</strong>meure pas moins que selon une étu<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> la BOAD ce taux est <strong>de</strong> 7% dans les<br />
pays <strong>de</strong> l’UEMOA. Et ce sont les filles et<br />
les femmes qui en payent le lourd tribut .<br />
l’impact <strong>de</strong> la maladie et le nombre élevé<br />
<strong>de</strong>s décès qu’elle engendre prive l’Afrique<br />
<strong>de</strong> ses forces vives, ce qui a pour<br />
conséquence <strong>de</strong> faire chuter<br />
continuellement les PIB <strong>de</strong> nos pays déjà<br />
très démunis.<br />
Al Moctar M.<br />
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