L'herbier de zostère marine La biodiversité dans ... - Nature Québec

LA DÉCOUVERTE
L’herbier de
zostère marineÀ
Les herbiers de zostère marine forment de grandes
étendues de végétation aquatique dans les zones
peu profondes de l’estuaire maritime et du golfe
du Saint-Laurent. Ils représentent un habitat
remarquable pour la faune qui vient s’y abriter,
s’y nourrir et s’y reproduire. Cet écosystème unique
est reconnu pour être un des milieux les plus riches
de la planète !
Ces herbiers constituent un réel garde-manger
pour plusieurs espèces d’oiseaux. Les piscivores
profiteront de l’abondance de poissons pour y pêcher
leur repas, tandis que certains canards, les oies et les
bernaches, friands de plantes aquatiques, viendront y
brouter paisiblement la zostère. En période
de migration, certains oiseaux de rivage viendront
également s’y tremper les pattes à la recherche
de petits invertébrés à se mettre sous le bec.
Ce milieu sert également de pouponnière pour
de nombreux poissons du Saint-Laurent.
Le long feuillage rubané de la zostère marine
offre un refuge qui permet aux jeunes poissons
de grandir à l’abri des prédateurs.
© Pêches et Océans Canada H.F. Ellefsen
Le programme
ZICO
Le programme
Zones importantes pour la conservation
des oiseaux (ZICO) est une initiative
de conservation internationale, coordonnée par BirdLife
International. Les partenaires canadiens de ce programme
sont Études d’oiseaux Canada et Nature Canada.
Au Québec, c’est Nature Québec qui en est responsable
et qui soutient la réalisation d’actions de sensibilisation
et de conservation dans près de 100 ZICO.
Pour en savoir davantage : www.naturequebec.qc.ca/zico
Merci à tous les bénévoles et partenaires
nationaux, provinciaux et locaux qui
s’impliquent dans le programme ZICO.
Graphisme : Corsaire design édition Couverture, bernache cravant, © René Lortie Bécassins roux : Québec couleur nature 2008, Réjean Renaud
DE LA BIODIVERSITÉ
DANS LES ZICO
La biodiversité
dans les ZICO
Une zone importante pour la conservation
des oiseaux (ZICO) est un site qui fournit un habitat
essentiel à une ou plusieurs espèces d’oiseaux pendant
au moins une étape de leur cycle de vie.
Ces sites sont reconnus pour leur richesse aviaire.
Or, la présence, l’abondance et la diversité des oiseaux
en un lieu donné est un bon indicateur de la qualité
de l’habitat. On y retrouve généralement une vie
foisonnante, où insectes, poissons, mammifères
et plantes se côtoient. En protégeant les ZICO,
ce sont non seulement les oiseaux qui en bénéficient,
mais aussi toute la biodiversité du milieu.

1
2
3 ©
Bernache cravant
À marée basse, les bernaches
cravant s’attroupent dans les
herbiers pour brouter. Leur
met favori : la zostère marine !
L’importance de cette plante
pour l’alimentation de la
bernache cravant fut
découverte dans les années
© Christian Chevalier
1930, alors qu’une
perturbation des herbiers
de zostère de la zone atlantique faillit causer
son extinction.
Garrot à œil d’or
Le garrot à œil d’or est
un excellent plongeur
qui n’hésite pas à utiliser
ses talents lorsqu’il s’agit
de chercher de la nourriture.
Il affectionne les herbiers
de zostère pour leur abondance
en petits invertébrés (mollusques,
© Luc Germain
crustacés, etc.) et poissons
qu’il consomme généralement
sous l’eau. Omnivore, le garrot à œil d’or s’alimente
aussi à l’occasion de graines de zostère.
Morue franche
( population laurentienne :
susceptible d’être désignée menacée
ou vulnérable au Québec)
Victime de son goût savoureux,
la morue franche figure au
menu de plusieurs espèces :
grands hérons, balbuzards
Robert Baronet pêcheurs, pygargues à tête
blanche, phoques gris et…
l’humain ! La surpêche de ce poisson dans
les années 1980 serait la principale raison du
déclin de la population de l’espèce. La végétation
dense des herbiers de zostère sert de refuge pour
les jeunes morues franches.
LA BIODIVERSITÉ DE L’HERBIER DE ZOSTÈRE
4
1
3
© Pêches et Océans Canada R. La Salle
4
2
Anguille d’Amérique
(espèce susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable au Québec)
5
6
7
© José Morin, www.jose-morin.com
Avec son long corps serpentiforme, l’anguille d’Amérique semble être née
pour se mouvoir dans les herbiers de zostère. Grâce à son odorat fin, elle
traque à travers la végétation les poissons et invertébrés dont elle se nourrit.
Cette grande migratrice connaît malheureusement un déclin de population
alarmant depuis les années 1970.
5
6
7
Grand héron
© Québec couleur nature 2006,
Michel Bordeleau
© Pêches et Océans Canada S. Pereira
Du haut de ses longues
échasses, le grand héron
n’a pas de difficulté
à s’aventurer dans
les herbiers de zostère
pour y pêcher des poissons.
Sa technique est fascinante :
il peut demeurer immobile
durant de longues minutes,
jusqu’à ce qu’il happe d’un geste soudain,
puis avale tout rond le poisson insouciant
qui s’était approché.
Poulamon atlantique
Les jeunes poulamons
atlantiques (communément
appelés petits poissons
des chenaux) séjournent
dans les herbiers de zostère
dans l’attente d’atteindre
la maturité.
Ils scrutent les lieux
© Shedd Aquarium
à la recherche de nourriture
nécessaire à leur développement. Une fois
adultes, ils rejoindront leurs semblables dans
les eaux saumâtres des estuaires ou les eaux
marines côtières.
Zostère marine
Bien qu’elle pousse dans
l’eau salée, la zostère
marine n’a rien d’une algue !
Comme toutes les plantes
vasculaires, elle est dotée
de racines et produit
des fleurs ainsi que des
graines. Son rôle dans la
lutte contre l’érosion des
berges est considérable :
la densité de son feuillage freine le mouvement
des vagues tandis que ses racines maintiennent
le sol en place.