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1925 - Académie du Var

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— 14 —<br />

En rêve, il voit passer, voguant à pleines voiles.<br />

Des nuages qu'il prend oour de lourds galions;<br />

Et, comme l'araignée aux mouches tend ses toiles,<br />

L'oiseau, de ses gros yeux absorbant les rayons,<br />

Vole l'or au soleil et l'argent aux étoiles.<br />

La nuit tombe, et le vent qui fait verdir les prés,<br />

Le vent de germinal, amoureux des pervenches,<br />

Soupire mollement à travers les fourrés,<br />

Et, pour les endormir deux à deux sur les branches,<br />

Berce tous ces nouveaux époux énamourés.<br />

Le ver luisant s'allume, et les rainettes crient;<br />

Et le berger rêveur, qui pousse lentement<br />

Soft troupeau vers la ferme où les vitres sourient,<br />

Traverse la forêt avec recueillement:<br />

Car c'est le vingt-deux mars... les oiseaux se marient.<br />

Plusieurs membres de l'<strong>Académie</strong> <strong>du</strong> <strong>Var</strong>, MM. Charles<br />

Risse, Emile Jouvenel, le Pr Arnaud, Ludovic-Léon Régnier,<br />

le Dr Renoux, viennent déposer aux pieds <strong>du</strong> Maître<br />

leurs gerbes poétiques.<br />

A FRANÇOIS FABIÉ<br />

Tout poète a sans doute, en secret, le vouloir<br />

De chanter comme toi l'amour de son terroir,<br />

Mais s'il compare aux tiens ses vers à la patrie,<br />

Il hésite à donner l'oeuvrequ'il a pétrie.<br />

On voudrait comme toi posséder le pouvoir,<br />

Que depuis La Fontaine en n'avait su revoir,<br />

De parler comme il sied, des bêtes qu'on oublie<br />

Et qui pourtant pour nous sont sage compagnie.<br />

On jalouse les vers de ta mélancolie,<br />

Qui chante avec les deuils et pleure avec l'amour,<br />

Près <strong>du</strong> tombeau cruel où la douleur te lie.<br />

Autre chose est aussi que surtout l'on t'envie,<br />

Qui doit servir d'exemple aux poètes <strong>du</strong> jour,<br />

— Aussi bien que ton oeuvre,ô Maître — c'est ta vie!<br />

Ta vie!... O Maître, encore, qu'elle soit longue et belle<br />

Avant de l'endormir dans ta gloire immortelle!<br />

Charles RISSE.

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