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A5 – Mur en pierre sèche

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Arts de bâtir:<br />

Pays:<br />

PRÉSENTATION<br />

Emprise Géographique<br />

Milieu<br />

Définition<br />

<strong>Mur</strong> <strong>en</strong> <strong>pierre</strong> <strong>sèche</strong><br />

- le mur <strong>en</strong> <strong>pierre</strong> <strong>sèche</strong> est un mur édifié<br />

sans l'aide de mortier: c'est une construction<br />

dont l'harmonie et la solidité sont assurés par<br />

le poids de chaque <strong>pierre</strong> nue, sa forme, son<br />

inertie, et surtout sa position par rapport aux<br />

autres.<br />

- forme quelconque ; retaille sommaire<br />

possible avec un outil de percussion<br />

(marteau, têtu, polka,…), ou de cisaillem<strong>en</strong>t<br />

La maçonnerie <strong>en</strong> <strong>pierre</strong> <strong>sèche</strong> est une technique quasi-exclusivem<strong>en</strong>t rurale, <strong>en</strong> accord avec des pays et des organisations sociales où la main<br />

d’œuvre est abondante au même titre que le rocher délité. Prés<strong>en</strong>te dans la plupart des pays méditerrané<strong>en</strong>s, cette technique est le plus souv<strong>en</strong>t<br />

associée à un milieu de montagne, exceptionnellem<strong>en</strong>t utilisée <strong>en</strong> plaine (Espagne, Portugal, Tunisie) ou <strong>en</strong> bord de mer (Espagne).<br />

En Syrie, ce type de murs est répandu dans les régions du Sud du pays dans la région des villes de Dera'a et Soueda, où la matière première (la<br />

<strong>pierre</strong> basaltique volcanique), est abondamm<strong>en</strong>t répandue.<br />

Illustrations<br />

<strong>A5</strong> <strong>–</strong> <strong>Mur</strong> <strong>en</strong> <strong>pierre</strong> <strong>sèche</strong><br />

Syrie<br />

Vues générales : Vues de détail :<br />

Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Europé<strong>en</strong>ne. Les opinions exprimées dans le prés<strong>en</strong>t docum<strong>en</strong>t ne reflèt<strong>en</strong>t pas nécessairem<strong>en</strong>t la position de l'Union Europé<strong>en</strong>ne ou de ses Etats membres. 1/7


PRINCIPE CONSTRUCTIF<br />

Fondations<br />

Quand la roche affleure, comme c’est souv<strong>en</strong>t le cas <strong>en</strong> montagne, elle est dégagée et<br />

accueille directem<strong>en</strong>t le mur auquel elle sert d’appui. Ceci reste valide lorsque le terrain est<br />

p<strong>en</strong>tu ou accid<strong>en</strong>té. Sinon, une fondation peu profonde est généralem<strong>en</strong>t creusée, garnie<br />

comme le courant du mur.<br />

En Syrie, la profondeur des fondations est déterminée d'après la nature et le niveau du sol qui<br />

peut être rocheux ou glaiseux. La largeur des fouilles est souv<strong>en</strong>t supérieure à l'épaisseur du<br />

mur. La base de la fondation est remplie avec des <strong>pierre</strong>s basaltiques de la plaine, non<br />

uniformes puis on y ajoute des <strong>pierre</strong>s <strong>en</strong> petit calibre afin de boucher les vides <strong>en</strong>tre les<br />

grosses <strong>pierre</strong>s.<br />

Sur la longueur de la base des fondations, des <strong>pierre</strong>s taillées sont posées pour assurer<br />

l'horizontalité nécessaire à la continuation de la construction des murs du bâtim<strong>en</strong>t.<br />

Matériaux constructifs<br />

Nature -Dureté<br />

Pour construire <strong>en</strong> <strong>pierre</strong> <strong>sèche</strong>, on utilise ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t des calcaires et des schistes, plus<br />

rarem<strong>en</strong>t du granite (certaines régions d’Espagne et de France) des galets ou du basalte<br />

(Grèce). Les <strong>pierre</strong>s se prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t variablem<strong>en</strong>t sous la forme de lauses (<strong>pierre</strong>s plates) ou de<br />

moellons, d’une dureté qui s'échelonne de 3 (un calcaire assez friable) à 10 (la plus dure, le<br />

granite par exemple).<br />

En Syrie, les <strong>pierre</strong>s utilisées dans la construction sont celles trouvées dans la nature et ayant<br />

une composition physique variée. Elles ont des couleurs variables suivant le pourc<strong>en</strong>tage des<br />

métaux formant la <strong>pierre</strong>.<br />

Les outils traditionnels sont utilisés pour dresser et tailler les <strong>pierre</strong>s.<br />

Les murs sont conçus d`une manière à supporter les forces verticales et horizontales, comme le<br />

v<strong>en</strong>t et les tremblem<strong>en</strong>ts de terre. On remarque bi<strong>en</strong> que l`épaisseur des <strong>pierre</strong>s dans les<br />

rangées est égale.<br />

Modules<br />

Dans la plupart des pays, on construit <strong>en</strong> <strong>pierre</strong> <strong>sèche</strong> sans module prédéfini, avec les <strong>pierre</strong>s à<br />

disposition. Elles sont le plus souv<strong>en</strong>t triées et ordonnancées <strong>en</strong> fonction de leurs épaisseurs et<br />

de leurs longueurs avant le montage du mur, et peuv<strong>en</strong>t atteindre un poids de 100 kilos. Des<br />

modules moy<strong>en</strong>s sont annoncés <strong>en</strong> Espagne et au Portugal : Longueur <strong>en</strong>tre 20 et 30 cm,<br />

Hauteur <strong>en</strong>tre 8 et 12 cm, Profondeur <strong>en</strong>tre 12 et 20 cm.<br />

En Syrie, il n'y a pas des modules prédéfinis dans la construction <strong>en</strong> <strong>pierre</strong>s <strong>sèche</strong>s. Toutefois,<br />

des dim<strong>en</strong>sions régulièrem<strong>en</strong>t constatées dans les <strong>pierre</strong>s utilisées sont : de 40 a 70 de<br />

longeur, de 37 à 40 de hauteur et <strong>en</strong>tre 37 à 40 de profondeur/largeur.<br />

Hourdage<br />

Mise <strong>en</strong> œuvre<br />

Technique sans hourdage.<br />

En Syrie, il est très rare d'utiliser le mortier dans la technique de construction des <strong>pierre</strong>s<br />

basaltiques <strong>sèche</strong>s. Cep<strong>en</strong>dant, quelques cas remarqués utilis<strong>en</strong>t le mortier de chaux.<br />

Illustrations<br />

<strong>A5</strong> Syrie <strong>–</strong> <strong>Mur</strong> <strong>en</strong> Pierre <strong>sèche</strong><br />

Principe constructif : fondations<br />

Principe constructif : vue générale<br />

Principe constructif : épaisseur et dim<strong>en</strong>sions<br />

Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Europé<strong>en</strong>ne. Les opinions exprimées dans le prés<strong>en</strong>t docum<strong>en</strong>t ne reflèt<strong>en</strong>t pas nécessairem<strong>en</strong>t la position de l'Union Europé<strong>en</strong>ne ou de ses Etats membres. 2/7


PRINCIPE CONSTRUCTIF (suite)<br />

Epaisseur et dim<strong>en</strong>sions<br />

<strong>A5</strong> Syrie <strong>–</strong> <strong>Mur</strong> <strong>en</strong> Pierre <strong>sèche</strong><br />

Cette technique constructive conduit à élever des murs épais, de 45 à 120 cm, qui se démaigriss<strong>en</strong>t progressivem<strong>en</strong>t dans leur élévation. Les<br />

<strong>pierre</strong>s sont le plus souv<strong>en</strong>t disposées perp<strong>en</strong>diculairem<strong>en</strong>t au courant du mur (dans leur grande longueur), le mur étant <strong>en</strong> général formé des<br />

<strong>pierre</strong>s de deux parem<strong>en</strong>ts et d’un blocage interne de petits fragm<strong>en</strong>ts. Dans tous les cas, les parem<strong>en</strong>ts de chaque face sont liaisonnés par des<br />

boutisses ou parpaings (grandes clefs <strong>en</strong> <strong>pierre</strong>) qui travers<strong>en</strong>t le mur de part <strong>en</strong> part, placés régulièrem<strong>en</strong>t dans le courant du mur (idéalem<strong>en</strong>t<br />

une tous les mètres carrés). Faute de <strong>pierre</strong>s assez longues, on peut superposer deux demi-boutisses dont les queues se recouvr<strong>en</strong>t et adhèr<strong>en</strong>t<br />

fortem<strong>en</strong>t l’une à l’autre. On ne construit quasim<strong>en</strong>t jamais d’étages <strong>en</strong> <strong>pierre</strong> <strong>sèche</strong>, et les murs qui mesur<strong>en</strong>t le plus souv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 1,5 et 3<br />

mètres de hauteur, dépass<strong>en</strong>t exceptionnellem<strong>en</strong>t 4 m (jusqu’à 10 m <strong>en</strong> Espagne). Au Portugal, on signale un rapport de 1 à 3 <strong>en</strong>tre la largeur et<br />

la hauteur du mur, rapport qui semble se vérifier dans les autres pays étudiés.<br />

En Syrie, cette technique mène à élever des murs épais <strong>en</strong> <strong>pierre</strong> basaltique noire dont l'épaisseur est à <strong>en</strong>viron 70 cm. Ces murs sont composés<br />

de rangées liées de <strong>pierre</strong>s taillées posées <strong>en</strong> alternance. D'autres formes de <strong>pierre</strong>s peuv<strong>en</strong>t être remarquées, qui sont dressées et non taillées,<br />

et posées <strong>en</strong> rangées non alignées ; elles sont utilisées dans les corniches nommées "Altassawin".<br />

Aspect de finition<br />

Le mur <strong>en</strong> <strong>pierre</strong> <strong>sèche</strong> est traditionnellem<strong>en</strong>t laissé nu, brut. Il n'est pas destiné à être protégé, à quelques exceptions près: <strong>en</strong>duit ou peinture<br />

sur les faces intérieures du mur (Chypre, Tunisie) ou sur les faces extérieures (Portugal, Turquie).<br />

En Syrie, les murs <strong>en</strong> <strong>pierre</strong> <strong>sèche</strong> sont fréquemm<strong>en</strong>t laissés sans finition et cela parce que ce type de <strong>pierre</strong> peut supporter les conditions<br />

climatiques différ<strong>en</strong>tes et dures.<br />

Outils<br />

La technique du mur <strong>en</strong> <strong>pierre</strong> <strong>sèche</strong> nécessite peu d’outils, le travail étant ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t réalisé avec les mains (gantées ou non). Dans la<br />

plupart des pays, le marteau est utilisé pour dégrossir et retailler les <strong>pierre</strong>s. Fil à plomb, niveau, cordeau serv<strong>en</strong>t à tracer les fondations<br />

év<strong>en</strong>tuelles et à contrôler la progression du mur.<br />

En Syrie, un groupe d`outils traditionnels est utilisé pour réaliser ce type de murs ; parmi eux les outils traditionnels de forage, les coffrages <strong>en</strong><br />

bois et des outils pour tailler la <strong>pierre</strong> et la scier sur le site de la carrière. On y utilise aussi un marteau têtu - grain d'orge, un burin et une hache.<br />

Métiers<br />

Cette technique particulière requiert un savoir faire spécialisé pour le maçon qui la réalise. Elle est traditionnellem<strong>en</strong>t réalisée par l’usager luimême<br />

(paysan, berger…), souv<strong>en</strong>t aidé par sa famille et ses amis. Dans certains pays, l'assistance d'un charp<strong>en</strong>tier (Turquie) ou d'un tailleur de<br />

<strong>pierre</strong> (Portugal) est fréqu<strong>en</strong>te. En Espagne, un professionnel - le "marger" - est spécialisé dans la construction des murets <strong>en</strong> <strong>pierre</strong> <strong>sèche</strong>.<br />

En Syrie, cette technique est traditionnellem<strong>en</strong>t réalisée par l'usager lui-même, la réalisation requière du savoir - faire spécialisé. Aidés par des<br />

ouvriers, les maçons et sculpteurs qui exécut<strong>en</strong>t ce g<strong>en</strong>re de travaux planifi<strong>en</strong>t eux-mêmes l'habitat selon leur expertise héritée.<br />

Performances Thermique - Acoustique<br />

L’isolation thermique et acoustique des murs <strong>en</strong> <strong>pierre</strong> <strong>sèche</strong> est <strong>en</strong> général relativem<strong>en</strong>t mauvaise, beaucoup de vide permettant le passage de<br />

l’air et des sons. Pour améliorer l’isolation et se protéger des courants d’air, de l’humidité et des nuisibles, les interstices <strong>en</strong>tre les <strong>pierre</strong>s peuv<strong>en</strong>t<br />

être remplis de terre fine au fur et à mesure de la construction, et le parem<strong>en</strong>t intérieur peut être <strong>en</strong>duit d’un mortier de chaux. Il convi<strong>en</strong>t de noter<br />

que les cabanes et abris construits <strong>en</strong> <strong>pierre</strong> <strong>sèche</strong>s sont généralem<strong>en</strong>t des constructions auxiliaires ou/et temporaires, qui n'ont pas la prét<strong>en</strong>tion<br />

de fournir des conditions d'isolation efficaces.<br />

En Syrie, les murs <strong>en</strong> <strong>pierre</strong> basaltique utilisés pour la construction des murs, sont considères comme répondants aux besoins thermiques. Ils<br />

sont, grâce à leur grande épaisseur, capables de garder une bonne température ambiante. L'ori<strong>en</strong>tation de la maison et la proportion des<br />

ouvertures jou<strong>en</strong>t un rôle complém<strong>en</strong>taire dans sa performance thermique.<br />

Pathologie de vieillissem<strong>en</strong>t<br />

Liée au matériau et aux conditions climatiques :<br />

Dans le cas des <strong>pierre</strong>s gélives, l'usure due à l'action combinée du gel/dégel et à l'humidité génère un délitage des <strong>pierre</strong>s, puis un tassem<strong>en</strong>t de<br />

la maçonnerie.<br />

En Syrie, il est rare que ce type de murs soit exposé à l'altération suite aux conditions atmosphériques. Dans la région, il y a des églises, des<br />

bâtim<strong>en</strong>ts et des maisons qui remont<strong>en</strong>t à des milliers d`années et qui sont toujours dans un bon état constructif. Cep<strong>en</strong>dant, la partie la plus<br />

<strong>en</strong>dommagée est la couverture des bâtim<strong>en</strong>ts. Pour ce type de murs les tremblem<strong>en</strong>ts de terre rest<strong>en</strong>t la plus dangereuse m<strong>en</strong>ace.<br />

Liée à la technique :<br />

Le non-respect des règles fondam<strong>en</strong>tales de mise <strong>en</strong> œuvre pour l’édification d’un mur <strong>en</strong> <strong>pierre</strong> <strong>sèche</strong> est à l’origine de la plupart des<br />

problèmes : Glissem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> chaîne si une <strong>pierre</strong> est mal posée, c’est à dire ori<strong>en</strong>tée vers l’extérieur ou dans le s<strong>en</strong>s du mur, gonflem<strong>en</strong>t des<br />

parem<strong>en</strong>ts et écroulem<strong>en</strong>t si les blocages sont remplis avec des modules trop petits (le v<strong>en</strong>tre du mur se tasse alors, repoussant les parem<strong>en</strong>ts<br />

vers l’extérieur). Problèmes liés à la poussée des matériaux <strong>en</strong> porte-à-faux. Les architectures <strong>en</strong> <strong>pierre</strong> <strong>sèche</strong> sont ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t fragiles et<br />

éphémères : elles nécessit<strong>en</strong>t un <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> annuel pour remettre sans délai les <strong>pierre</strong>s qui part<strong>en</strong>t, stabiliser ou réduire les tassem<strong>en</strong>ts anormaux,<br />

les v<strong>en</strong>tres qui se form<strong>en</strong>t, etc.<br />

En Syrie, la façon dont les fondations sont réalisées joue un rôle important pour la sauvegarde de ces constructions. Le non-respect des règles<br />

fondam<strong>en</strong>tales de mise <strong>en</strong> œuvre pour l’édification d’un mur <strong>en</strong> <strong>pierre</strong> <strong>sèche</strong> est à l’origine de la plupart des problèmes. Tant que les fondations<br />

sont bi<strong>en</strong> exécutées, les affaissem<strong>en</strong>ts différ<strong>en</strong>tiels rest<strong>en</strong>t limités et par la suite la construction est moins affectée. Les méthodes de<br />

rattachem<strong>en</strong>t des <strong>pierre</strong>s jou<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t un rôle important dans la durée de vie du bâtim<strong>en</strong>t.<br />

Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Europé<strong>en</strong>ne. Les opinions exprimées dans le prés<strong>en</strong>t docum<strong>en</strong>t ne reflèt<strong>en</strong>t pas nécessairem<strong>en</strong>t la position de l'Union Europé<strong>en</strong>ne ou de ses Etats membres. 3/7


PRINCIPE CONSTRUCTIF (suite)<br />

DESCRIPTION DE MISE EN OEUVRE<br />

Les choses indisp<strong>en</strong>sables à savoir, les "lois" de la <strong>pierre</strong> <strong>sèche</strong> sont :<br />

<strong>A5</strong> Syrie <strong>–</strong> <strong>Mur</strong> <strong>en</strong> Pierre <strong>sèche</strong><br />

I. On ne doit employer que de bonnes <strong>pierre</strong>s, celles qui non seulem<strong>en</strong>t sonn<strong>en</strong>t juste mais <strong>en</strong>core ont été laissées longtemps à l'épreuve du<br />

soleil et du gel.<br />

2. Toute <strong>pierre</strong> doit être posée dans son s<strong>en</strong>s originel: la face plane et corrodée dessous, la face érodée et lisse dessus. C'est à dire le s<strong>en</strong>s<br />

qu'elle avait quand elle était dans la carrière ou dans le champ où elle att<strong>en</strong>dait depuis mille ans: p<strong>en</strong>dant cette longue att<strong>en</strong>te, elle s'est non<br />

seulem<strong>en</strong>t érodée dessus et corrodée dessous (ce qui la r<strong>en</strong>d âpre au toucher),mais souv<strong>en</strong>t garnie d'une quantité de granulations dues à des<br />

dépôts calcaires qui accroch<strong>en</strong>t à la main. Ces aspérités et ces granulations arm<strong>en</strong>t le pied de la <strong>pierre</strong>, et ce sont elles qui vont la river à celles<br />

de dessous.<br />

3. Aucune <strong>pierre</strong> ne doit être posée verticalem<strong>en</strong>t: même si les joints de stratification originels sembl<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> liés, un jour vi<strong>en</strong>dra où, dans cette<br />

position, ils se déliteront et cela donnera des schistes qui auront tôt fait de se désagréger.<br />

4. Les parem<strong>en</strong>ts ne doiv<strong>en</strong>t montrer que le "petit côté" des <strong>pierre</strong>s, le bout ou la tête, pour <strong>en</strong>foncer toute la longueur de la <strong>pierre</strong><br />

perp<strong>en</strong>diculairem<strong>en</strong>t dans l'épaisseur du mur; l'idéal est même que, le plus souv<strong>en</strong>t possible, on emploie des <strong>pierre</strong>s assez longues pour traverser<br />

toute l'épaisseur du mur et ainsi le "claver" solidem<strong>en</strong>t: ce que l'on appelle des "boutisses". Et quand on fait des murs de terrasses de culture (ce<br />

qu'on appelle ici des bans, bancs, bancaoux, cour<strong>en</strong>s, cour<strong>en</strong>nes, faysses, longes ou restanques. ..), il est conseillé, le plus souv<strong>en</strong>t possible,<br />

d'employer des <strong>pierre</strong>s plus longues <strong>en</strong>core, qui travers<strong>en</strong>t le mur et se prolong<strong>en</strong>t au-delà, sous la masse de terre de la terrasse dont le poids<br />

garantira la solidité de ces <strong>pierre</strong>s d'amarrage et donc celle du mur .<br />

5. Une fois posée, aucune <strong>pierre</strong> ne doit pouvoir bouger: toutes doiv<strong>en</strong>t "caler" dans les six directions, c'est-à-dire qu'elles ne doiv<strong>en</strong>t ni monter, ni<br />

desc<strong>en</strong>dre, ni aller à droite, ni à gauche, ni <strong>en</strong> avant, ni <strong>en</strong> arrière. Le pire de tout étant de les caler avec de la "mitraille".<br />

6. Toutes les <strong>pierre</strong>s doiv<strong>en</strong>t être "mariées" dans l'œuvre, pour que les joints qui les sépar<strong>en</strong>t ne soi<strong>en</strong>t jamais superposés, à plus forte raison sur<br />

plusieurs rangs, pour donner ce qu'on appelle des "sabres".<br />

7. Aucune <strong>pierre</strong> ne doit pouvoir bouger non plus au creux de l'ouvrage. Entre les queues des <strong>pierre</strong>s de parem<strong>en</strong>t, on ne doit pas "bourrer" avec<br />

de la "mitraille" mais disposer au mieux des <strong>pierre</strong>s épousant la forme du vide, <strong>en</strong> évitant toutes celles qui pourrai<strong>en</strong>t constituer des coins ou des<br />

billes v<strong>en</strong>ant forcer bi<strong>en</strong>tôt sur le parem<strong>en</strong>t extérieur et lui faire faire "le v<strong>en</strong>tre", prélude à sa prochaine dislocation.<br />

8. Une autre règle impérative est une bonne maîtrise des poussées, <strong>en</strong> particulier celle du toit, qui aura t<strong>en</strong>dance à pousser <strong>en</strong> oblique sur le<br />

parem<strong>en</strong>t extérieur. On y remédie <strong>en</strong> donnant à celui-ci le plus de "fruit" possible.<br />

En Syrie :<br />

La fondation est creusée d'une profondeur relative à la nature du sol jusqu'à l'arrivée à la roche. La largeur de la fosse doit être supérieure à<br />

l'épaisseur du mur. La base de la fondation est tassée avec des <strong>pierre</strong>s basaltiques de la plaine, non uniformes. Puis on y ajoute des <strong>pierre</strong>s <strong>en</strong><br />

petit calibre et du mortier afin de boucher les interstices <strong>en</strong>tre les grosses <strong>pierre</strong>s. Les fondations sont composées des gros moellons hourdés<br />

avec du mortier et des <strong>pierre</strong>s de petit calibre permettant d'obt<strong>en</strong>ir une base solide.<br />

On comm<strong>en</strong>ce la préparation des unités de construction (<strong>pierre</strong>s basaltiques collectées du champ ou achetées avec les dim<strong>en</strong>sions 37X37X70<br />

cm (ou d’autres dim<strong>en</strong>sions)) qui sont taillées et sculptées avec des outils spéciaux.<br />

Pour bâtir les murs, des échafaudages sont montés pour élever les <strong>pierre</strong>s lourdes qui sont posées <strong>en</strong> rangs <strong>en</strong> alternance sur ses assises pour<br />

un li<strong>en</strong> plus performant. Ces <strong>pierre</strong>s doiv<strong>en</strong>t caler dans les six directions et s’intégrer dans l'œuvre, pour que les joints qui les sépar<strong>en</strong>t ne soi<strong>en</strong>t<br />

jamais superposés. Il est possible que les <strong>pierre</strong>s soi<strong>en</strong>t liées par un mortier, mais c'est un cas exceptionnel. Les <strong>pierre</strong>s sont mises à niveau pour<br />

assurer l'horizontalité nécessaire à la continuation de la construction des murs du bâtim<strong>en</strong>t.<br />

Quand la construction arrive à la hauteur des f<strong>en</strong>êtres et des portes, un linteau, formé d'une seule <strong>pierre</strong>, est placé sur la largeur de l'ouverture <strong>en</strong><br />

question pour bi<strong>en</strong> distribuer les charges, de manière équilibrée.<br />

Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Europé<strong>en</strong>ne. Les opinions exprimées dans le prés<strong>en</strong>t docum<strong>en</strong>t ne reflèt<strong>en</strong>t pas nécessairem<strong>en</strong>t la position de l'Union Europé<strong>en</strong>ne ou de ses Etats membres. 4/7


OUVRAGES ASSOCIÉS<br />

Angles et piliers<br />

Angles : Traitem<strong>en</strong>t possible dans la technique, <strong>en</strong> utilisant les mêmes matériaux<br />

Pas trop aigus de préfér<strong>en</strong>ce, ils sont traités dans la même technique et avec les mêmes<br />

matériaux que le corps du mur. Pour améliorer la solidité de l'ouvrage, on utilise des <strong>pierre</strong>s de<br />

grosses tailles, de formes allongées et dont deux des faces (une courte, une longue) se coup<strong>en</strong>t<br />

à angle droit. On comm<strong>en</strong>ce par poser la plus lourde du lot sur laquelle vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t se caler toutes<br />

les autres <strong>en</strong> ordre de poids décroissant, et <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant bi<strong>en</strong> soin de les croiser <strong>en</strong> tête. L’angle<br />

intérieur et l’angle extérieur sont traités de la même façon (France). De nombreux exemples de<br />

cabanes <strong>en</strong> <strong>pierre</strong> <strong>sèche</strong> sont construits sur un plan circulaire, afin d’éviter les angles fragilisants<br />

En Syrie, les angles sont traités dans la même façon et avec les mêmes matériaux que le<br />

courant du mur. Cep<strong>en</strong>dant, la maçonnerie des angles est r<strong>en</strong>forcée par la mise <strong>en</strong> œuvre des<br />

<strong>pierre</strong>s d'un module supérieur à celui utilisé pour le mur. Les deux faces (une courte, une<br />

longue) se coup<strong>en</strong>t à angle droit à la r<strong>en</strong>contre des murs dans les angles.<br />

Piliers : Traitem<strong>en</strong>t possible dans la technique, <strong>en</strong> utilisant les mêmes<br />

matériaux<br />

A quelques exceptions près, on ne construit pas de piliers dans cette technique.<br />

En Syrie, on observe quelque fois des piliers utilisés comme des constructions assistantes<br />

supportant le plafond de bâtim<strong>en</strong>t. Ces piliers <strong>en</strong> <strong>pierre</strong> sont bâtis avec la même <strong>pierre</strong><br />

basaltique de la région. La colonne s'appuie sur une base bâtie de la même manière que la<br />

fondation du mur. A la hauteur de cette base, une pièce <strong>en</strong> <strong>pierre</strong> est posée avec des<br />

dim<strong>en</strong>sions de 100X100 cm, qui sert comme base à la colonne qui y repose.<br />

La Baie et son <strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t<br />

Linteaux et arcs<br />

Large dalle de <strong>pierre</strong> monolithe quelquefois sculptée (craignant le gel), ou pièce de bois brut ou<br />

équarri (craignant le pourrissem<strong>en</strong>t), le linteau peut-être surmonté d’un arc de décharge<br />

(France, Palestine). Celui-ci peut pr<strong>en</strong>dre la forme d’une série de grosses branches de chêne,<br />

ou celle de deux longues <strong>pierre</strong>s accolées. En Tunisie, on remarque que les linteaux <strong>en</strong> <strong>pierre</strong><br />

prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t l’inconvéni<strong>en</strong>t majeur de ne permettre que de courtes portées, ce qui oblige<br />

quelquefois à donner à l’ouverture une forme trapézoïdale plus large <strong>en</strong> bas qu’<strong>en</strong> haut<br />

En Syrie, les linteaux <strong>en</strong> <strong>pierre</strong> ne permett<strong>en</strong>t que des courtes portées de dalle. Quant aux arcs,<br />

il y a plusieurs manières pour les construire, les moellons non dressés sont utilisés pour bâtir<br />

les arcs situant à l'intérieur. Par contre, les <strong>pierre</strong>s taillées sont utilisées pour les façades<br />

extérieures.<br />

En somme, ces arcs pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t une forme de demi-cercle simple, qui permet aux charges de se<br />

transférer à la base de l'arc, d'une manière axiale.<br />

Jambages<br />

Construits comme le courant du mur dans la plupart des pays, les jambages peuv<strong>en</strong>t aussi être<br />

traités comme les angles, avec des <strong>pierre</strong>s plus régulières et plus importantes, év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t<br />

retaillées et suffisamm<strong>en</strong>t longues pour se chaîner <strong>en</strong>tre elles.<br />

En Syrie, les jambages sont traités comme les angles, avec des <strong>pierre</strong>s plus importantes,<br />

suffisamm<strong>en</strong>t longues pour se chaîner <strong>en</strong>tre elles, souv<strong>en</strong>t retaillées. Normalem<strong>en</strong>t, le cadre est<br />

<strong>en</strong> <strong>pierre</strong>s taillées "supports verticaux (épaules)" pour donner une forme propre à l'ouverture.<br />

Appuis<br />

Le plus souv<strong>en</strong>t non saillants, ce sont généralem<strong>en</strong>t de larges dalles <strong>en</strong> <strong>pierre</strong>.<br />

En Syrie, conformité au comm<strong>en</strong>taire méditerrané<strong>en</strong>.<br />

Dim<strong>en</strong>sions<br />

Etroites et peu hautes dans la plupart des types d’habitat de <strong>pierre</strong> <strong>sèche</strong>. La largeur est le plus<br />

souv<strong>en</strong>t inférieure à 80 cm, mais peut atteindre 150 cm (Tunisie) à la base des portes, la<br />

hauteur s’échelonnant jusqu’à un maximum de 250 cm, égalem<strong>en</strong>t signalé <strong>en</strong> Tunisie (200 cm<br />

<strong>en</strong> Palestine et au Portugal). En France, on signale que les rares f<strong>en</strong>êtres laiss<strong>en</strong>t peu <strong>en</strong>trer le<br />

soleil, la chaleur, et contribu<strong>en</strong>t mal à la v<strong>en</strong>tilation de la fumée.<br />

En Syrie, les dim<strong>en</strong>sions des ouvertures sont souv<strong>en</strong>t étroites, elles s'échelonn<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 80 à<br />

100 cm aussi bi<strong>en</strong> pour la hauteur.<br />

Illustrations<br />

<strong>A5</strong> Syrie <strong>–</strong> <strong>Mur</strong> <strong>en</strong> Pierre <strong>sèche</strong><br />

Ouvrages Associes: angles<br />

La Baie et son <strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t :<br />

linteaux et jambages<br />

Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Europé<strong>en</strong>ne. Les opinions exprimées dans le prés<strong>en</strong>t docum<strong>en</strong>t ne reflèt<strong>en</strong>t pas nécessairem<strong>en</strong>t la position de l'Union Europé<strong>en</strong>ne ou de ses Etats membres. 5/7


OUVRAGES ASSOCIÉS (suite)<br />

Elém<strong>en</strong>ts associés<br />

Pour la plupart des pays, aucun élém<strong>en</strong>t associé spécifique n'est associé aux constructions <strong>en</strong><br />

<strong>pierre</strong> <strong>sèche</strong>. En France, on signale que des placards et cheminées sont quelquefois construits<br />

dans l’épaisseur du mur. En Turquie, des volumes <strong>en</strong> saillie sont quelquefois associés<br />

directem<strong>en</strong>t au chaînage <strong>en</strong> bois du mur <strong>en</strong> <strong>pierre</strong> <strong>sèche</strong> "dugmeli".<br />

En Syrie, les murs <strong>en</strong> <strong>pierre</strong> <strong>sèche</strong> sont munis d'égoutiers taillés pour vider l'eau coulante sur la<br />

terrasse du bâtim<strong>en</strong>t.<br />

On peut distinguer d'autres élém<strong>en</strong>ts constructifs importants comme l'escalier qui lie le rez-dechaussée<br />

à la terrasse. Il est composé de masses de <strong>pierre</strong> <strong>en</strong>tières taillées pour former les<br />

marches. Les charges se transfèr<strong>en</strong>t jusqu' au sol naturel directem<strong>en</strong>t à travers les masses<br />

posées suivant leur inclinaison dans l'escalier.<br />

Liaison mur toiture<br />

On distingue plusieurs situations : Dans le cas des constructions couvertes, la liaison est directe<br />

avec la voûte (généralem<strong>en</strong>t à <strong>en</strong>corbellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>pierre</strong>) ou la toiture. Dans d'autres cas, le mur<br />

est simplem<strong>en</strong>t couronné <strong>en</strong> terre. Dans le cas des murs de clôture, de terrasses, le<br />

couronnem<strong>en</strong>t répond à trois soucis : éviter au mur de se disloquer <strong>en</strong> le chargeant (physique),<br />

terminer le travail avec élégance (esthétique), et empêcher év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t les bêtes de passer<br />

(pratique).<br />

En Syrie, les murs sont couronnés avec des corniches pour <strong>en</strong> assurer la protection. Ils<br />

constitu<strong>en</strong>t aussi un élém<strong>en</strong>t architectural distingué. Ce couronnem<strong>en</strong>t répond à trois soucis :<br />

éviter le mur de se disloquer <strong>en</strong> le chargeant "physiquem<strong>en</strong>t", terminer le travail avec élégance et<br />

"esthétique".<br />

Illustrations<br />

<strong>A5</strong> Syrie <strong>–</strong> <strong>Mur</strong> <strong>en</strong> Pierre <strong>sèche</strong><br />

Ouvrages Associes: Elém<strong>en</strong>ts associés<br />

Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Europé<strong>en</strong>ne. Les opinions exprimées dans le prés<strong>en</strong>t docum<strong>en</strong>t ne reflèt<strong>en</strong>t pas nécessairem<strong>en</strong>t la position de l'Union Europé<strong>en</strong>ne ou de ses Etats membres. 6/7


USAGE, EVOLUTION ET TRANSFORMATION<br />

Usage<br />

<strong>A5</strong> Syrie <strong>–</strong> <strong>Mur</strong> <strong>en</strong> Pierre <strong>sèche</strong><br />

Types de bâtim<strong>en</strong>ts<br />

La technique du mur <strong>en</strong> <strong>pierre</strong> <strong>sèche</strong> est utilisée pour des habitations et bâtim<strong>en</strong>ts agricoles modestes, quelquefois temporaires ou non<br />

perman<strong>en</strong>ts (abris, refuges de bergers...). Elle est très répandue pour l’édification de murs de clôture, d'<strong>en</strong>ceinte, de terrasse.<br />

En Syrie, la technique du mur <strong>en</strong> <strong>pierre</strong> <strong>sèche</strong> est utilisée dans tous les types d'architecture. Elle est utilisée aussi bi<strong>en</strong> dans les bâtim<strong>en</strong>ts<br />

résid<strong>en</strong>tiels que dans les bâtim<strong>en</strong>ts publics et religieux.<br />

On peut signaler l'uniformité dans les constructions où les murs extérieurs sont <strong>en</strong> <strong>pierre</strong>s brutes et les murs intérieurs sont <strong>en</strong> <strong>pierre</strong>s taillées.<br />

Période d’apparition de la technique / Période d’emploi de la technique <strong>–</strong> Usage contemporain ou disparu<br />

Pour la plupart des pays, cette technique est ancestrale (préhistorique). Son usage a diminué, voire totalem<strong>en</strong>t disparu dans certains pays,<br />

notamm<strong>en</strong>t à cause de l'industrialisation et de l'exode rural. Dans d'autres pays, on constate que la <strong>pierre</strong> <strong>sèche</strong> reste employée actuellem<strong>en</strong>t,<br />

sans doute <strong>en</strong> raison de sa relative facilité de mise <strong>en</strong> œuvre (aucun outil n'est nécessaire) et de la disponibilité du matériau, trouvé sur place.<br />

Enfin, elle semble ailleurs <strong>en</strong> phase de récupération et de réhabilitation, par exemple <strong>en</strong> France et <strong>en</strong> Espagne.<br />

En Syrie, ce type de construction était répandu à l'ère nabaté<strong>en</strong>ne, romaine et byzantine. L'exist<strong>en</strong>ce d'artisans a participé à la continuité de cette<br />

forme de murs. Au prés<strong>en</strong>t, cette technique de construction est rarem<strong>en</strong>t utilisée.<br />

Raisons de la disparition ou de la modification de la technique<br />

Si dans certains pays (Grèce, Tunisie), la technique est <strong>en</strong>core <strong>en</strong> vigueur dans les campagnes, la plupart des pays constat<strong>en</strong>t malheureusem<strong>en</strong>t<br />

que la mise <strong>en</strong> œuvre de la <strong>pierre</strong> <strong>sèche</strong> est un processus complexe, minutieux, non mécanisable, qui s'inscrit dans un système de production<br />

socialem<strong>en</strong>t et économiquem<strong>en</strong>t révolu. La main d’œuvre qualifiée, peu sollicitée, se raréfie <strong>en</strong> <strong>en</strong>traînant dans ce processus la disparition du<br />

savoir-faire, tant du point de vue de la technique de construction que de celui de l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>. Il reste néanmoins un certain souci de mise <strong>en</strong> valeur<br />

et de récuperation de ce type de mur dans plusieurs régions de l'espace méditerrané<strong>en</strong>, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France et <strong>en</strong> Espagne.<br />

En Syrie, l'usage de cette technique, à l'anci<strong>en</strong>ne, est pratiquem<strong>en</strong>t disparu. La mise <strong>en</strong> œuvre de la <strong>pierre</strong> <strong>sèche</strong> est un processus complexe,<br />

minutieux, non mécanisable, qui s'inscrit dans un système de production socialem<strong>en</strong>t et économiquem<strong>en</strong>t révolu. La main d’œuvre qualifiée, peu<br />

sollicitée, se raréfie <strong>en</strong> <strong>en</strong>traînant dans ce processus la disparition du savoir-faire : tant du point de vue de la technique de construction que de<br />

celui de l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, sans oublier le temps qu'il faut mettre pour préparer et réaliser ce type de mur.<br />

Evolution / Transformation<br />

Les matériaux<br />

Un mortier peut-être ajouté sur la face intérieure de la maçonnerie. Parallèlem<strong>en</strong>t, une t<strong>en</strong>dance actuelle consiste à couvrir le haut du mur sur<br />

toute sa longueur d’une couche de mortier, ce qui simplifie certainem<strong>en</strong>t les choses, mais a l’inconvéni<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> désolidarisant le faîtage du reste de<br />

la construction, de provoquer des désordres à plus ou moins brève échéance. Cette solution de facilité est donc à éviter.<br />

En Syrie, le béton armé a substitué, comme matière principale, l'utilisation de la <strong>pierre</strong> basaltique noire pour les murs et structure porteuse. Le<br />

parpaing est utilisé aussi comme remplaçant, mais pour les murs partitions <strong>en</strong>tre les pièces à l'intérieur du bâtim<strong>en</strong>t. On constate aussi l'utilisation<br />

du mortier de cim<strong>en</strong>t comme liant pour ce type de mur.<br />

Les aspects techniques<br />

Peu d'outillage est nécessaire pour la mise <strong>en</strong> œuvre. Actuellem<strong>en</strong>t, moy<strong>en</strong>s mécaniques supplém<strong>en</strong>taires exist<strong>en</strong>t pour la manut<strong>en</strong>tion et<br />

l'approvisionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>pierre</strong> (transport, levage): <strong>en</strong>rochem<strong>en</strong>t au bulldozer, approvisionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> camions b<strong>en</strong>ne depuis les carrières… Par<br />

ailleurs, le changem<strong>en</strong>t le plus important concernant cette technique (non généralisé) est l’incorporation de mortier, presque toujours de cim<strong>en</strong>t.<br />

En Syrie, l'introduction des outils modernes pour la coupe et la préparation des unités de construction ont ori<strong>en</strong>té les habitants de nouveau vers<br />

ce style traditionnel de construction. Les moy<strong>en</strong>s mécaniques supplém<strong>en</strong>taires exist<strong>en</strong>t pour la manut<strong>en</strong>tion et l'approvisionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>pierre</strong>. Par<br />

ailleurs, le changem<strong>en</strong>t le plus important concernant cette technique est l'usage du mortier, presque toujours de cim<strong>en</strong>t, qui permet<br />

év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t de consolider la construction <strong>en</strong> <strong>pierre</strong> <strong>sèche</strong>.<br />

Evaluation des matériaux et des techniques de remplacem<strong>en</strong>t<br />

Dans la plupart des pays, les constructions neuves ne sont pas construites dans la technique. Par ailleurs, on constate généralem<strong>en</strong>t une<br />

transformation: l'usage du mortier, notamm<strong>en</strong>t sur la face intérieure des constructions permet év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t de consolider la construction <strong>en</strong><br />

<strong>pierre</strong> <strong>sèche</strong>, à la condition que celle-ci ait été montée selon les règles de l'art de la <strong>pierre</strong> <strong>sèche</strong> (voir description de mise <strong>en</strong> œuvre). Le résultat<br />

est beaucoup plus ordinaire.<br />

En Syrie, ce g<strong>en</strong>re de construction est considéré comme exemplaire comme style local de la région. Les nouveaux matériaux de remplacem<strong>en</strong>t<br />

ne sont pas réellem<strong>en</strong>t satisfaisants, ils modifi<strong>en</strong>t considérablem<strong>en</strong>t l'aspect esthétique des constructions <strong>en</strong> <strong>pierre</strong> et ne répond<strong>en</strong>t pas sur le<br />

plan <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal à la qualité de l'isolation thermique. L'aspect le plus important est la réutilisation de ces <strong>pierre</strong>s <strong>en</strong> restauration et <strong>en</strong><br />

reconstruction de quelques bâtim<strong>en</strong>ts modernes.<br />

Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Europé<strong>en</strong>ne. Les opinions exprimées dans le prés<strong>en</strong>t docum<strong>en</strong>t ne reflèt<strong>en</strong>t pas nécessairem<strong>en</strong>t la position de l'Union Europé<strong>en</strong>ne ou de ses Etats membres. 7/7

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