Cotes_d_Armor_Etat_des_lieux.pdf - Entraid

Equipement
Les désileuses automotrices
séduisent
Fourrages ■ Dans les Côtes-d’Armor, plusieurs
groupes réfléchissent à l’achat d’une désileuse
automotrice. Gain de temps et ration de qualité
sont au rendez-vous pour les quatre cuma déjà
engagées dans l’activité de distribution de fourrages.
Témoignage d’une cuma satisfaite : Melrance !
L’idée de créer un groupe désileuse
ne date pas d’hier. Déjà
à la fin des années 90, cette
idée trotte dans la tête de
deux agriculteurs du secteur de
Rouillac. Le projet ne se concrétise
pas. Plusieurs années s’écoulent.
Un troisième agriculteur, qui
avait entendu parler du projet,
remet l’idée sur le tapis. “Il était en
libre-service, il est passé en table
d’affouragement lors de sa mise aux
normes et devait mécaniser la distribution
des fourrages”, précise Stéphane
Nogues, secrétaire de la
cuma Melrance.
Une organisation bien huilée
Gain de temps, performances
techniques, partage des coûts et
travail en équipe sont les raisons
qui motivent ces trois agriculteurs
à créer une cuma désileuse. Mais
trois personnes ne suffisent pas
pour créer une cuma ! Une quinzaine
d’exploitations aux alentours
sont sollicitées, des démonstrations
de machines sont réalisées.
Ils se retrouvent finalement à quatre
pour créer la cuma Melrance
en 2003. “Nous avons fonctionné à
quatre jusqu’en 2006. Au début,
nous étions deux à mener la machine,
puis, nous avons pris un salarié.” En
2006, deux autres adhérents rejoignent
le groupe. La cuma compte
actuellement sept adhérents. Le
quota est de 2,7 millions de litres.
La désileuse parcourt 25 km,
celle-ci a été renouvelée en 2008.
Génisses : trois fois
par semaine
Les adhérents ont dû modifier un
peu leur façon de travailler. “Pour
l’alimentation des génisses, on n’avait
pas trop de planning, la distribution
était parfois longue le matin, le passage
dans la dernière ferme un peu
tardif.” Les rations sont distribuées
aux génisses 2 à 3 fois par semaine.
Un planning a été établi pour l’en-
Entraid’OUEST SPÉCIAL CÔTES D’ARMOR 12 mai 2009
Le chargement
de l’automotrice
au silo.
Stéphane
Nogues
au volant de
la désileuse.
La nouvelle
désileuse.
Les fourrages
distribués par
la désileuse
de la cuma
de Melrance.
semble du groupe afin de ne pas
alimenter les génisses le même jour.
Depuis, la tournée est bien calée.
Aujourd’hui, deux salariés à temps
partiel distribuent les fourrages.
“L’un est installé en bovins viande et
désile deux matins par semaine, l’autre
est salarié à mi-temps dans une
ferme laitière, et travaille quatre
matins à la cuma.”
L’alimentation est distribuée
pendant 3 à 5 h chaque matin, 6
jours sur 7 (ration de 200 % le
samedi). Si les rations sont modi-
fiées ou si le nombre d’animaux
varie, les adhérents informent le
salarié.
Trois critères de paiement
Les critères de paiement sont les
mêmes depuis le début : le temps
de distribution, ce qui correspond
aux charges opérationnelles (soit
50 % de charges opérationnelles).
Le temps de trajet de la machine
(temps total divisé par 7 adhérents)
et le quota, sont les critères
correspondant aux charges fixes
(50 % de charges fixes). “C’est la
meilleure façon de payer des charges
fixes même quand on ne donne pas à
manger aux vaches.” Les factures
sont prélevées automatiquement
le 16 du mois. Audrey Fourny
En projet
Un autre projet se concrétise dans le département :
une désileuse sera livrée en été à la cuma de l’Entente
Plumaudanaise.
Le groupe compte 8 exploitations avec un quota
de 3,4 millions de litres et un circuit de 50 km. Un salarié
sera embauché à plein temps (désilage et autres travaux
de la cuma). Plusieurs projets sont également en
réflexion dans les secteurs de Moncontour (17 exploitations,
parcours de 70 km), Guingamp (17 exploitations)
et Plouaret (8 exploitations). Des démonstrations ont
eu lieu dans les trois groupes. Les exploitations
connaissent leur coût prévisionnel selon le temps passé
à la distribution des fourrages. Elles vont rencontrer
prochainement des exploitants d’Ille-Et-Vilaine pour
échanger sur les impacts économiques et techniques
sur les élevages.

Les cuma désileuse en Côtes-d’Armor
Distriloga Andro Melrance Tertres
Date de création 1995 2001 2003 Fin 2008
Nombre d’adhérents 6 11 6 9
Km parcourus 18 50 25 33
Quota en millions de litres 2,65 2,99 2,71 3
CA en euros 51 506 56 233 43 338
Prix de revient (€/1000 l) 19,4 19,8 15,6
Carburant/CA 17,1% 13,2% 17,5%
Frais d’entretien/CA 9,5% 7,8% 15,3%
Charges de personnel/CA 37,6% 50,6% 29%
Amortissements/CA 32,9% 25% 27%
Age machine 6 1 5 6 mois
Marque de la machine RMH VS14 RMH VS14 RMH VS14 Siloking
Prix achat (€) 2002 : 91 470 2006 : 95 000 2003 : 91 000 2008 : 116 860
2008 : 130 000
Critères de paiement 50 % Quota 60% Quota 25% Tps trajet 6 mois Quota,
50% UGB 40% Tps distrib. 25% Quota puis 60% quota
50% Tps distrib. 40% tps distribution
Chiffres clés des cuma des Côtes d’Armor, 2007/2008
Le manque de main d’œuvre sur les exploitations et le
partage d’un matériel onéreux qui pèse et mélange la
ration sont les motivations qui poussent la première
cuma (Distriloga) à investir dans une automotrice en
1995. Elle investit cette année dans sa troisième désileuse
(renouvellement en cours) et compte 2 adhérents
de plus pour un quota de 3,1 millions de litres.
Ont suivi les cuma Andro (2001) qui aujourd’hui a 4,6
millions de litres (1) et Melrance (2003).
La cuma des Tertres a créé sa section désileuse l’automne
dernier. Ces cuma comptent actuellement en
moyenne 3,35 Ml et sont composées de 6 à 11 adhérents.
Les automotrices parcourent de 18 à 50 km.
(1) Retrouvez la démonstration de la désileuse d’Andro sur internet :
sur youtube, tapez rmhvs14 dans le moteur de recherche.
Equipement
Les clés
de la réussite
■ une bonne entente
dans le groupe
■ de la tolérance
■ un service de qualité
■ un salarié organisé
et rigoureux
mai 2009 13 Entraid’OUEST SPÉCIAL CÔTES D’ARMOR