Numéro 44 | 26 août 2010 - Ville de Poissy
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ENTRETIEN<br />
Carte <strong>de</strong> visite :<br />
• Né en 1948 à Drancy<br />
(Seine-Saint-Denis)<br />
• Marié, 2 enfants<br />
• Domicilié à Saint-<br />
Germain-en-Laye<br />
• Directeur d’hôpital<br />
En savoir plus<br />
• Gilbert Chodorge a<br />
été décoré le 1 er juillet<br />
<strong>2010</strong> <strong>de</strong> la Médaille<br />
du Dévouement à la<br />
Nation.<br />
• L’hôpital <strong>de</strong> <strong>Poissy</strong><br />
trouve ses origines<br />
au XIII e siècle,<br />
lorsque Saint Louis fit<br />
construire une “maison-Dieu”<br />
près <strong>de</strong> la<br />
collégiale, pour accueillir<br />
mala<strong>de</strong>s<br />
et indigents.<br />
Construit sous<br />
l’impulsion <strong>de</strong> Léon<br />
Touhladjian, Maire<br />
<strong>de</strong> <strong>Poissy</strong>, un nouvel<br />
hôpital est inauguré<br />
sur le plateau<br />
<strong>de</strong> Beauregard,<br />
le 25 janvier 1967.<br />
Il est financé par<br />
un syndicat intercommunal<br />
regroupant<br />
17 communes.<br />
• Suite à la fusion<br />
avec Saint-Germainen-Laye<br />
en 1997, le<br />
CHIPS est aujourd’hui<br />
la structure hospitalière<br />
la plus importante<br />
<strong>de</strong> tout l’ouest<br />
parisien : 1 100 lits,<br />
4 000 professionnels<br />
<strong>de</strong> santé, 1 160<br />
usagers par jour.<br />
22 Le Pisciacais n°<strong>44</strong> - <strong>26</strong> <strong>août</strong> <strong>2010</strong><br />
Gilbert Chodorge<br />
La santé durable<br />
Votre journal poursuit sa série <strong>de</strong> portraits <strong>de</strong> Pisciacais qui<br />
par leur profil ou leur parcours, méritent d’être mis en lumière.<br />
Dans cette édition, Gilbert Chodorge, directeur du Centre Hospitalier<br />
Intercommunal <strong>de</strong> <strong>Poissy</strong>/Saint-Germain-en-Laye (CHIPS).<br />
Dès qu’une fenêtre s’ouvre dans son emploi<br />
du temps chargé, Gilbert Chodorge prend la<br />
mer. Le grand large... une passion qui traduit<br />
l’esprit libre <strong>de</strong> cet homme <strong>de</strong> défis. Dernier en date,<br />
en octobre 2007, il se rend au chevet du CHI <strong>de</strong><br />
<strong>Poissy</strong>/Saint-Germain, alors miné par un déficit<br />
budgétaire exponentiel : “On m’a souvent affecté à<br />
<strong>de</strong>s hôpitaux en difficulté, ça s’explique par mon<br />
profil. Contrairement à la majorité <strong>de</strong> mes collègues<br />
qui sont juristes, j’ai une formation économique et<br />
comptable.” Cursus très utile en ces temps <strong>de</strong><br />
chasse au gaspi. Natif <strong>de</strong> Seine-Saint-Denis, Gilbert<br />
Chodorge a d’abord embrassé l’horticulture, une<br />
passion transmise par ses grands-parents. “C’est<br />
dans mon lycée agricole que j’ai découvert l’économie”,<br />
se remémore-t-il. Fin <strong>de</strong>s années 60, il rallie<br />
en train <strong>de</strong> banlieue l’université parisienne Panthéon<br />
- Assas. Maîtrise d’économie en poche, une<br />
nouvelle voie le séduit, celle <strong>de</strong>s courbes et <strong>de</strong>s chiffres<br />
à l’École <strong>de</strong> Statistique. Attiré <strong>de</strong>puis longtemps<br />
par l’Afrique, le jeune étudiant remplit ses obligations<br />
militaires en tant que coopérant, affecté au<br />
ministère <strong>de</strong> l’Agriculture <strong>de</strong> Côte d’Ivoire. À son retour,<br />
il travaille <strong>de</strong>ux ans à l’Insee puis déci<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
passer le concours <strong>de</strong> directeur d’hôpital, en 1978.<br />
Sa carrière débute à l’hôpital psychiatrique d’Épinaysur-Orge.<br />
Elle s’interrompt sur un coup <strong>de</strong> fil du<br />
ministère <strong>de</strong> la Santé, qui le convoque comme<br />
conseiller technique. Huit années au cœur <strong>de</strong>s<br />
rouages <strong>de</strong> l’État, dont <strong>de</strong>ux comme conseiller du<br />
ministre Clau<strong>de</strong> Évin. En 1990, retour sur le “terrain”<br />
au Centre Hospitalier d’Orsay. Il conduit ensuite<br />
avec succès la fusion <strong>de</strong>s hôpitaux <strong>de</strong> Belfort<br />
et Montbéliard et redresse la situation du CH <strong>de</strong><br />
Saint-Denis. “Toutes ces expériences constituent<br />
une boîte à outils dans laquelle je pioche en cas <strong>de</strong><br />
besoin”, confie-t-il, ajoutant : “le fil rouge <strong>de</strong> mon<br />
parcours, c’est le développement et le service public.<br />
Il y a trente ans, on ne parlait pas encore <strong>de</strong> développement<br />
durable”. Cette philosophie, tournée vers<br />
les générations futures, le gui<strong>de</strong> au quotidien. Ar<strong>de</strong>nt<br />
défenseur du service public <strong>de</strong> la santé (“les<br />
Français ne mesurent pas la chance qu’ils ont <strong>de</strong><br />
disposer d’un système aussi protecteur”), il désespère<br />
<strong>de</strong> ne pas le voir placé au centre du débat public.<br />
D’après lui, le secteur <strong>de</strong> la santé a mangé son<br />
pain blanc : “Depuis 2006, un système <strong>de</strong> tarification<br />
à l’activité (“T2A”) a été introduit afin <strong>de</strong> tendre<br />
vers une maîtrise <strong>de</strong>s dépenses <strong>de</strong> santé. L’hôpital<br />
doit produire pour avoir <strong>de</strong>s recettes. Cela passe par<br />
une responsabili-<br />
sation <strong>de</strong>s acteurs<br />
et la mise en place<br />
d’un système d’information<br />
fiable<br />
permettant le suivi<br />
<strong>de</strong>s activités.” Sur<br />
ce <strong>de</strong>rnier point, le<br />
CHIPS a manifestement<br />
pris du retard.<br />
À sa prise <strong>de</strong><br />
fonctions en 2007,<br />
PORTRAIT DE PISCIACAIS<br />
Je me bats pour<br />
maintenir un service<br />
public hospitalier<br />
<strong>de</strong> proximité.<br />
Gilbert Chodorge tombe <strong>de</strong>s nues : “La comptabilité<br />
n’était pas au clair et l’informatique ne fonctionnait<br />
pas. J’ai <strong>de</strong>mandé un audit comptable. Nous<br />
avons recruté <strong>de</strong>s contrôleurs <strong>de</strong> gestion. Il a<br />
fallu beaucoup investir. Se réunir aussi pour que,<br />
d’un côté, les mé<strong>de</strong>cins comprennent le langage<br />
comptable et que, <strong>de</strong> l’autre côté, nous comprenions<br />
les nécessités médicales.”<br />
On le sait, cette réforme ne s’est pas opérée sans<br />
heurts. Cependant, le déficit estimé fin 2007 à<br />
38 millions d’euros a été divisé par <strong>de</strong>ux en <strong>de</strong>ux<br />
ans. Le Directeur vise l’équilibre en 2012 : “Sans<br />
toucher à la qualité <strong>de</strong>s soins, nous avons réalisé <strong>de</strong>s<br />
économies sur le personnel et les autres dépenses.<br />
Désormais, nous allons travailler sur la réorganisation<br />
<strong>de</strong>s services avec un nouveau projet médical.” Il<br />
convient en effet d’accélérer la fusion <strong>de</strong>s établissements<br />
<strong>de</strong> <strong>Poissy</strong> et Saint-Germain, qui a pris tant<br />
<strong>de</strong> retard <strong>de</strong>puis son lancement en 1997. Aujourd’hui,<br />
le CHIPS est mis au pied du mur par le<br />
gouvernement : réformer ou fermer. “Je me bats<br />
pour maintenir un service public hospitalier <strong>de</strong><br />
proximité. Nous avons <strong>de</strong>s professionnels <strong>de</strong> qualité<br />
et un territoire <strong>de</strong> santé à défendre”, assène Gilbert<br />
Chodorge, qui planche aux côtés <strong>de</strong>s élus sur le<br />
futur site unique <strong>de</strong> Chambourcy. Le 17 septembre<br />
prochain, sera signée l’acquisition définitive du terrain,<br />
situé aux portes <strong>de</strong> <strong>Poissy</strong>. Mise en service programmée<br />
à l’horizon 2015...