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CHRONIQUE ARCHEOLOGIQUE<br />
DU P A Y S DE L I E G E<br />
33 e ANNEE<br />
PUBLICATION DE L'INSTITUT ARCHEOLOGIQUE LIEGEOIS<br />
1942
CHRONIQUE ARCHEOLOGIQUE<br />
DU PAYS DE LIEGE<br />
H 0<br />
33 e ANNÉE
CHRONIQUE ARCHEOLOGIQUE<br />
DU P A Y S DE L I E G E<br />
33 e ANNEE<br />
PUBLICATION DE L'INSTITUT ARCHEOLOGIQUE LIEGEOIS<br />
1942
33 e ANNÉE N° 1 JANVIER-JUIN 1942<br />
CHRONIQUE ARCHÉOLOGIQUE<br />
du Pays de Liège<br />
Organe mensuel de l'Institut archéologique liégeois<br />
ABONNEMENT :<br />
30 Fr. PAR AN<br />
pour les personnes qui<br />
ne sont pas membres<br />
de l'Institut.<br />
IN MEMORIAM<br />
Armand Baar<br />
Pour tout ce qui concerne<br />
la Chronique,<br />
s'adresser <strong>au</strong> Secrétariat<br />
de<br />
l'Institut archéologique<br />
liégeois<br />
Maison Curtius.<br />
La mort de M. Armand Baar, enlevé à l'affection de sa<br />
famille et de ses nombreux collègues et amis le 1 er avril 1942,<br />
à l'âge de 67 ans, a provoqué à Liège une profonde émotion.<br />
Ingénieur A. I. Lg. et archéologue né, M. Baar a consacré<br />
une notable partie de son activité à mettre en relief les<br />
caractéristiques de sa cité natale, son histoire, son industrie<br />
et ses <strong>be</strong><strong>au</strong>tés pittoresques.<br />
Par dessus tout il s'est attaché avec une ferveur peu<br />
commune à étudier l'art de la verrerie dans ses profondes<br />
racines. La collection paternelle de verres anciens, dont il<br />
avait heureusement hérité, a été pour lui, dans ce domaine,<br />
un champ d'action illimité. Il l'a choyée et <strong>au</strong>gmentée <strong>au</strong><br />
point de réaliser une œuvre unique dans son genre.
— 2 —<br />
Ses recherches et ses études, publiées dans de nombreux<br />
ouvrages, ses conférences et ses démonstrations témoignent<br />
de son zèle inlassable.<br />
Lors de sa présidence (1935-1936), il s'est dépensé de<br />
toutes manières <strong>au</strong> développement de nos différentes<br />
institutions, payant de sa personne chaque fois que l'on<br />
eut recours à ses bons offices.<br />
Il nous plaît d'évoquer le dernier et important travail<br />
technique et scientifique <strong>au</strong>quel, pendant près de deux<br />
années, il s'est adonné avec une persévérance admirable<br />
pour mettre <strong>au</strong> point l'histoire et la généalogie, dans ses
— 3 —<br />
plus lointaines origines, de l'art de la verrerie en général,<br />
travail dont il voulut bien nous communiquer le manuscrit<br />
en novembre dernier, et qui constitue une œuvre capitale,<br />
inédite, dénotant une érudition précise et dont la valeur<br />
documentaire sera particulièrement appréciée.<br />
Parmi tant de qualités qui distinguaient M. Baar il f<strong>au</strong>t<br />
citer hors pair une aménité constante, une obligeance<br />
inépuisable, un dévouement sans bornes. N'oublions pas,<br />
entre <strong>au</strong>tres témoignages de sa générosité, la part très large<br />
qu'il a prise dans l'acquisition d'une œuvre liégeoise très<br />
ancienne, du plus h<strong>au</strong>t intérêt archéologique, destinée à<br />
enrichir nos collections <strong>au</strong> Musée Curtius.<br />
Les membres de l'I. A. L. conserveront de ce président<br />
modèle, de cet aimable et estimable confrère, un souvenir<br />
ému et reconnaissant.<br />
Félix Magnette<br />
Florent PHOLIEN.<br />
Félix Magnette est mort le 16 avril 1942, à l'âge de<br />
73 ans. En le perdant, l'Institut Archéologique Liégeois a<br />
perdu un de ses membres les plus fidèles, les plus savants<br />
et les plus dévoués. II ne nous appartient pas de retracer<br />
ici sa carrière et de dénombrer ses publications scientifiques.<br />
Lorsqu'il entra dans nos rangs, Félix Magnette<br />
avait 38 ans. Dès lors, son activité se partagea entre son<br />
enseignement historique, à l'Athénée puis à l'Université,<br />
et sa collaboration de plus en plus fervente <strong>au</strong>x trav<strong>au</strong>x<br />
de l'Institut.<br />
Qu'il suffise de rappeler, dans cette brève notice, que,<br />
dès 1906, Félix Magnette apporta <strong>au</strong> Bulletin de V Institut<br />
Archéologique Liégeois une importante étude sur Les émigrés<br />
français <strong>au</strong> pays de Liège. Deux ans plus tard, il publiait<br />
dans nos mêmes annales ses Documents inédits sur l'histoire<br />
de Liège à la fin du XVIII e siècle. En 1925, à l'occasion du<br />
soixante-quinzième anniversaire de notre société, il nous
_ 4 -<br />
donnait ses précieuses Notices statistiques sur l'Institut<br />
depuis sa fondation.<br />
Directeur des publications de l'Institut de 1919 à 1929<br />
et de 1934 à sa mort, Félix Magnette n'a cessé de recueillir<br />
des articles pour notre Bulletin et pour notre Chronique<br />
Archéologique du Pays de Liège. Il a tenu souvent à assurer<br />
lui-même la rédaction des notices historiques, archéologiques,<br />
bibliographiques ou nécrologiques qui enrichissent<br />
la Chronique Archéologique du Pays de Liège. Nombre de<br />
ces notices ne sont même pas signées par leur <strong>au</strong>teur !<br />
Enfin, <strong>au</strong> début de cette guerre, Félix Magnette publiait<br />
en un fascicule la Table des matières des trente premiers
- 5 —<br />
<strong>volume</strong>s de la Chronique : un regard rapide permet d'y<br />
relever une vingtaine d'articles du directeur des publications<br />
de l'Institut. Il n'est pas jusqu'à ce numéro de la<br />
Chronique qui ne nous apporte, dans un article posthume,<br />
le dernier écho de son attachement à notre corporation.<br />
L'activité de Félix Magnette, se fût-elle bornée à tout<br />
ce que nous venons de rappeler trop rapidement, mériterait<br />
notre reconnaissance et notre admiration. Mais cette<br />
activité inlassable revêtit encore d'<strong>au</strong>tres formes. Elle se<br />
manifesta <strong>au</strong>ssi dans des excursions guidées et dans ces<br />
conférences publiques <strong>au</strong> cours desquelles l'historien érudit<br />
et consciencieux nous donna la primeur des princip<strong>au</strong>x<br />
chapitres de son Précis dhistoire liégeoise. En 1926, Félix<br />
Magnette recevait un témoignage officiel des sentiments<br />
de ses confrères qui l'appelèrent à la présidence de l'Institut<br />
Archéologique Liégeois. Le nouve<strong>au</strong> président conservait<br />
la direction des publications. Affable, disert, simple et<br />
modeste, il fut un président parfait, qui sut se faire estimer,<br />
aimer et regretter.<br />
Il n'est pas excessif d'affirmer que Félix Magnette considérait<br />
son travail à l'Institut comme son œuvre de prédilection,<br />
celle à laquelle il donna généreusement le meilleur<br />
de lui-même. C'est avec émotion que ses confrères rendent<br />
un dernier hommage à sa chère mémoire. Ils n'oublieront<br />
pas les grands exemples de dévouement et de probité<br />
scientifique que Félix Magnette leur a laissés : son souvenir<br />
les aidera à continuer son œuvre.<br />
Léon-E. HALKIN.<br />
Souvenirs et... statistique<br />
M. Florent Pholien, dont on connaît la féconde activité<br />
mise <strong>au</strong> service de l'Institut Archéologique Liégeois et le<br />
vif attachement qu'il lui a manifesté sous de multiples<br />
formes, vient d'avoir l'utile pensée de rassembler, pour<br />
être déposés <strong>au</strong>x archives, et consultés après lui, tous les
— 6 —<br />
documents relatifs à des créations dont il a été l'initiateur<br />
et le constant animateur ; initiatives qui ont certainement<br />
contribué à faire de l'Institut une société qui, — cela<br />
paraîtra un peu paradoxal, — avec les années se rajeunit<br />
en quelque sorte. Nous voulons parler des conférences,<br />
dites c<strong>au</strong>series dominicales, des leçons de vulgarisation et,<br />
enfin, des excursions archéologiques.<br />
C'est de la petite histoire, certes, mais qui, avec les données<br />
statistiques qu'elle suppose, et la période envisagée, de<br />
1908 à 1940, est inséparable de la vie même de notre société<br />
marchant vers son centenaire.<br />
La première série de c<strong>au</strong>series dominicales a fait son<br />
apparition du 2 <strong>au</strong> 9 février 1908, rompant avec de sacrosaintes<br />
traditions de recueillement, presque de silence,<br />
<strong>au</strong>xquelles restaient attachés les quelques savants et érudits<br />
composant alors l'Institut Archéologique, resté jusque-là<br />
ignoré du public. Qui, du reste, se serait imaginé que de<br />
vieux Messieurs se réunissaient une fois par mois dans un<br />
grenier, <strong>au</strong> troisième étage de notre palais de justice, pour<br />
s'y entretenir quasi mystérieusement de questions de<br />
préhistoire et d'archéologie? Et quelle histoire que celle<br />
des déménagements que durent subir les collections réunies<br />
et avec elles la salle des réunions mensuelles obligatoires<br />
et des conférences du dimanche ! Au début sous les combles,<br />
puis dans la petite salle du bure<strong>au</strong>, dans la salle des vitrines.<br />
En 1910 on s'installe <strong>au</strong> premier étage de la maison Curtius,<br />
mais il f<strong>au</strong>t faire place à la collection Moxhon, et nouve<strong>au</strong><br />
déménagement dans l'<strong>au</strong>ditoire de géologie de l'Université<br />
et ensuite dans la Salle Académique. Tout cela de 1911<br />
à 1914 ! Après la guerre ce fut dans la salle actuelle qu'eurent<br />
lieu toutes les séances statutaires et <strong>au</strong>tres de l'Institut,<br />
de 1921 à 1940 inclusivement.<br />
Et maintenant de la statistique : de 1908 à 1940, un total<br />
de 21.978 <strong>au</strong>diteurs purent entendre 198 c<strong>au</strong>series, données<br />
par 84 conférenciers. Le recueil de documents composé<br />
par M. Pholien, rassemble toutes les convocations avec<br />
programmes détaillés, ainsi qu'un certain nombre de
comptes rendus de la presse liégeoise. Il f<strong>au</strong>t bien admettre<br />
l'efficacité de ces séances du dimanche, si l'on doit en juger<br />
par l'<strong>au</strong>gmentation croissante du nombre des membres de<br />
l'Institut, passant de 239 en 1908 à 516 en 1939.<br />
Les leçons de vulgarisation vinrent, en 1932 s'ajouter<br />
à ce qui vient d'être rappelé, <strong>be</strong><strong>au</strong>coup d'entre les membres<br />
assidus de la société ayant exprimé le désir de voir exposer<br />
des sujets allant <strong>au</strong> delà de l'archéologie ou de l'histoire<br />
propres <strong>au</strong> pays de Liège. Il fut accédé à ce vœu et c'est<br />
ainsi que, grâce à l'entregent de M. Pholien, le Comte<br />
Jos. de Borchgrave d'Altena, le 1 er mars de l'année précitée,<br />
in<strong>au</strong>gurait la série des leçons des mardis et jeudis de chaque<br />
semaine, les après-midi, dans la salle des séances de l'Institut.<br />
L'entreprise semblait courir certains risques, mais les<br />
prévisions pessimistes furent démenties, et les efforts des<br />
représentants de l'Institut couronnés de succès. En effet,<br />
de 1932 à 1940 inclusivement, 88 leçons sur les sujets les<br />
plus variés, et, — toujours la statistique, celle-ci vraiment<br />
encourageante, — elles furent suivies, avec une vraie<br />
constance, par 3554 <strong>au</strong>diteurs ! Hélas ! les événements<br />
de mai 1940 arrêtèrent toute activité intellectuelle de la<br />
société. On peut trouver dans le recueil composé par<br />
M. Pholien, le détail des programmes des leçons, ainsi<br />
que quelques spécimens des comptes rendus de presse.<br />
Enfin, renouvelant une ancienne tradition un peu délaissée,<br />
notre confrère toujours en mal d'organisation, remit<br />
en honneur l'organisation méthodique des excursions archéologiques<br />
en la Cité même de Liège, puis dans les limites de<br />
l'ancienne Princip<strong>au</strong>té, et même parfois <strong>au</strong> dehors. Ces<br />
excursions, organisées matériellement, pratiquement par<br />
M. Pholien, et le plus souvent dirigées pour l'édification de<br />
chacun par MM. J. Dumont et de Borchgrave, agrémentées<br />
maintes fois de réceptions charmantes par les propriétaires<br />
des domaines visités, furent suivies par 3256 participants,<br />
toujours ravis de ce qui leur avait été permis d'admirer et de<br />
goûter : utile dulci. Ici encore, on pourra retrouver la plupart<br />
des programmes et de nombreux articles de presse, comptes
— 8 —<br />
rendus parfois très détaillés et fort précis des édifices religieux<br />
et laïcs, objectifs des excursions entreprises, à peine<br />
interrompues durant la m<strong>au</strong>vaise saison.<br />
Grâces doivent donc être rendues à ceux qui ajoutèrent<br />
tant à l'activité intellectuelle, traditionnelle et statutaire<br />
de FI. A. L. et grâces particulières à celui qui- a eu l'idée<br />
opportune d'en consigner les résultats et de s'en faire<br />
l'annaliste.<br />
Une découverte archéologique<br />
rue Saint=Hu<strong>be</strong>rt<br />
F. M.<br />
Apprenant, fin avril 1941, que le service communal de<br />
la Défense Passive aménageait un « abri » dans un souterrain<br />
de la cour de l'immeuble sis rue Saint-Hu<strong>be</strong>rt, 45, à Liège,<br />
et qu'à l'occasion de ces trav<strong>au</strong>x on avait mis <strong>au</strong> jour des<br />
poteries anciennes, nous nous sommes immédiatement<br />
rendus sur les lieux et nous sommes, à notre grande surprise,<br />
trouvés devant une <strong>be</strong>lle salle voûtée en briques, reposant<br />
sur de puissants pilastres en pierre.<br />
Quant <strong>au</strong>x poteries découvertes, elles avaient été transportées<br />
dans le bure<strong>au</strong> du service communal de la Défense<br />
Passive, sous la garde de M. Massin, le distingué et dévoué<br />
directeur de ce service et, <strong>au</strong> surplus, licencié en art et<br />
archéologie; c'est là que nous avons pu les étudier. Il<br />
s'agit de trois grandes jarres en terre cuite, vernissées à<br />
l intérieur seulement, qui mesurent 46, 45 et 38 centimètres<br />
de h<strong>au</strong>teur, et parfaitement conservées.<br />
De forme simple et unie, sans ornement, elles présentent<br />
néanmoins des gal<strong>be</strong>s élégants de facture soignée. Leur<br />
fabrication, bien qu'en l'absence de marque ou de sigle<br />
quelconque, nous paraît remonter <strong>au</strong> XVI e ou <strong>au</strong><br />
XVII e siècle si nous en jugeons par le vernis j<strong>au</strong>ne dont<br />
l'intérieur des jarres est recouvert.
N° 1<br />
45 cm. h<strong>au</strong>t.<br />
30 cm. diam.
— 10 —<br />
Nous avons par ailleurs exposé la chronologie de la<br />
fabrication céramique <strong>au</strong> pays de Liège et attiré l'attention<br />
sur la production des poteries en terre cuite, parmi lesquelles<br />
des briques et des briquettes d'âtre armoriées, datées<br />
et vernissées, faites de terre argileuse rougeâtre, comme<br />
celle des trois jarres en question.<br />
Le développement continu de cette industrie devait<br />
fatalement provoquer dans la suite l'éclosion d'un atelier<br />
pour la fabrication d'une céramique plus fine : la faïence<br />
artistique, <strong>au</strong>x multiples décorations ( x ).<br />
Dès le XII e siècle, des potiers de terre exerçaient leur<br />
profession en Potiérue, rue de la Wache, et, <strong>au</strong> cours des<br />
siècles suivants, en différents endroits de la cité, notamment<br />
en Outre-Meuse, où l'on a découvert, en 1916, des médaillons,<br />
des moules divers de statuettes et de bas reliefs en terre cuite<br />
provenant d'un four de potier de la fin du XIV e siècle, ou<br />
du début du XV e siècle ( 2 ).<br />
Au XVI e siècle, la profession de potier de terre devait<br />
avoir pris déjà un grand développement, car, organisée en<br />
corporation, elle relevait du bon métier des « Chandelons<br />
et Floqueniers » ; de plus, l'un de ses membres avait été<br />
admis <strong>au</strong> serment de reward (vérificateur-inspecteur) par<br />
les Echevins le 27 juillet 1545 ( 3 ).<br />
Pour en revenir à la salle voûtée sur pilastres, nous avons<br />
consulté l'ouvrage de T. Go<strong>be</strong>rt, V° rue Saint-Hu<strong>be</strong>rt ;<br />
il n'en fait pas mention mais il indique que cette maison<br />
et d'<strong>au</strong>tres propriétés canoniales voisines furent détruites<br />
en 1468, lors du sac de la Cité par le Téméraire. La plupart<br />
d'entre elles ont été reconstruites dans la suite, puis morcelées,<br />
regroupées et parfois enchevêtrées.<br />
C'est ainsi que : 1° le derrière de la maison n° 31 actuel<br />
comprend deux habitations numérotées n 08 33 et 35<br />
ayant entrée et issue dans la cour n° 45 qui nous intéresse ;<br />
i 1 ) Florent PHOLIEN, La céramique <strong>au</strong> pays de Liige, 23-27, Liège,<br />
A. Bénard, 1906.<br />
(») Théodore GOBERT, Lesruesde Liège, V,92.Liège, G. Thône, 1924.<br />
Edouard PONCELET, Les bons Métiers de la Cité de Liige, B. 1.<br />
À. L., 211, XXVIII, 1899-
— 11 —<br />
2° le derrière de la maison n° 47, contient quatre habitations<br />
numérotées 37, 39, 41 et 43, donnant également<br />
sur la cour du 45 laquelle est pourvue d'une grande porte<br />
cochère à l'usage des occupants de ces sept habitations qui<br />
forment une seule propriété.<br />
Dans celle du fond de la cour, n° 37, on découvre dans<br />
son tréfond les restes d'une tour dont il subsiste encore<br />
l'escalier dit « à vis » en pierre, très bien conservé. A ce<br />
propos, Go<strong>be</strong>rt rapporte que l'ancien hôtel, sur l'emplacement<br />
de la maison qui porte actuellement le n° 51, avait<br />
jadis par derrière une tour et avait été le lieu, où s'installèrent<br />
provisoirement, en 1554, les dames Sépulchrines<br />
anglaises. Mais l'<strong>au</strong>teur ne parle pas de l'escalier et n'ajoute<br />
pas le moindre commentaire relatif à la tour...?<br />
Vraisemblablement, cet escalier devait avoir issue sur<br />
l'artère voisine, l'actuelle rue de la Montagne, et peutêtre<br />
en Basse S<strong>au</strong>venière...?<br />
Ajoutons que, dans la cour qui nous intéresse, fonctionne<br />
une fontaine « Roland ».<br />
Tel est donc actuellement l'état des lieux que nous avons<br />
explorés ; il resterait à déterminer ce que représentaient<br />
ou quelles étaient les destinations de la salle voûtée, de la<br />
tour et de son escalier.<br />
Nous avons consulté les actes de propriété chez l'actuel<br />
propriétaire M. Lucien W<strong>au</strong>ters, notaire honoraire ; ces<br />
documents ne nous ont rien révélé qui se rapporte à la salle<br />
voûtée, à la tour et à son escalier ? Il nous tarde d'ajouter<br />
que M. W<strong>au</strong>ters a fait don à 1*1. A. L. des trois jarres en<br />
question et nous saisissons l'occasion pour lui en exprimer<br />
notre entière gratitude.<br />
Florent PHOLIEN.<br />
Pour la partie de l'étude qui concerne spécialement la<br />
salle voûtée, la tour et son escalier, nous avons eu recours<br />
<strong>au</strong>x lumières de notre collègue, M. Jules Dumont ; nous<br />
lui cédons donc volontiers la plume.<br />
*<br />
# *
— 12 —<br />
Alerté par mon excellent ami Pholien, je me suis empressé<br />
d'aller reconnaître la salle qui contenait les jarres dont il<br />
vient de donner ci-dessus description.<br />
Comme il avait déjà pris la peine de rechercher <strong>au</strong>tant<br />
que faire se pouvait, quelle avait pu être l'origine de cette<br />
partie d'immeuble, il ne me restait plus qu'à la décrire<br />
du point de vue architectonique.<br />
Nous nous trouvons ici devant une construction remarquable<br />
par sa conception et son état de conservation.<br />
J'en ai fait le relevé que je joins à cette note pour que le<br />
lecteur puisse se rendre compte de l'importance de l'ouvrage.<br />
Et d'abord, il y a là deux caves superposées. Le fait n'est<br />
pas rare et Camille Enlart, dans son manuel d'archéologie<br />
française (*) écrit à l'article « Combles et Caves » que la<br />
pénurie de terrain a fait donner <strong>au</strong> moyen âge une grande<br />
importance <strong>au</strong>x caves ; les caves superposées ne sont pas<br />
très rares, et il ajoute « les caves vastes, bien bâties, et<br />
agrémentées d'ornements d'architecture ont été fréquentes<br />
<strong>au</strong>x XII-XIII e et XIV e siècles ; ces grandes caves ou boves<br />
ont parfois servi de logements, de refuges et non seulement<br />
de magasins à marchandises, mais <strong>au</strong>ssi d'ateliers industriels<br />
».<br />
Dans notre ville de Liège, la pénurie de terrain a toujours<br />
été un fait notoire.<br />
Nous ne possédons <strong>au</strong>cun document permettant de<br />
déterminer l'utilisation des caves que nous avons trouvées<br />
rue Saint-Hu<strong>be</strong>rt, mais il est certain que les deux étages<br />
communiquaient avec un escalier à vis encore partiellement<br />
existant, lequel aboutit dans un jardin en terrasse situé à<br />
l'arrière du bâtiment avec issue dans le tiers inférieur de<br />
la rue de la Montagne, là où s'ouvre une porte cochère. Cet<br />
escalier est inclus dans une tour qui jadis était coiffée d'un<br />
toit conique comme on le voit très bien sur le plan de Liège<br />
dessiné par Jean Blaeu en 1627 ( 2 ).<br />
( x ) Camille ENLART, Manuel d'Archéologie Française, II, 101,<br />
Ed. Picard, 1904.<br />
(') Th. GOBERT, Liège à travers les Ages, I.
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— 14 —<br />
Les deux étages de caves se superposent exactement et<br />
ne diffèrent entre eux que par la forme de la base des<br />
piliers comme il sera dit plus loin.<br />
La cave supérieure est actuellement divisée en plusieurs<br />
salles desservant les habitations qu'elle supporte. La cave<br />
inférieure, qui nous intéresse plus particulièrement n'a<br />
subi <strong>au</strong>cune amputation ni modification ; elle était inconnue<br />
des propriétaires et des locataires de l'immeuble qui,<br />
toutefois, en soupçonnaient l'existence par suite de la<br />
résonnance du pavage de la cave supérieure. On y a accès<br />
actuellement par la cour derrière le n° 45 de la rue Saint-<br />
Hu<strong>be</strong>rt, <strong>au</strong> moyen d'un large escalier qui date d'une époque<br />
postérieure à la cave elle-même mais assez rapprochée de<br />
notre temps.<br />
La cave inférieure ne possède plus <strong>au</strong>cun pavement<br />
(en a-t-elle jamais eu?). Elle est longue de 12 m. 80, large<br />
de 8 m. 90 et divisée en trois nefs dans le sens de sa largeur.<br />
La nef centrale est large de 3 m. 90 et les nefs latérales<br />
chacune de 2 m. 50. Ces nefs sont voûtées en plein cintre<br />
pour les latérales et en arc surbaissé pour la centrale, les<br />
trois intrados étant <strong>au</strong> même nive<strong>au</strong>.<br />
La h<strong>au</strong>teur à la clef est de 3 m. 48 et, du sol <strong>au</strong> rein des<br />
voûtes, on mesure 2 m. 40. C'est dire l'importance de ces<br />
substructions. Les nefs latérales sent séparées de la nef<br />
principale chacune par trois piliers octogon<strong>au</strong>x ; du nu<br />
du mur du fond à l'axe du premier pilier, on mesure 3 m. 18 ;<br />
d'axe en axe des piliers, il y a 3 m. 28 et 3 m. 27 et enfin<br />
de l'axe du 3 e pilier <strong>au</strong> mur à droite de l'entrée, on trouve<br />
3 m. 07. Ces piliers sont composés de trois éléments : la<br />
pierre formant base et la moitié environ du fût porte un<br />
empattement rudimentaire ; celle qui sert de chapite<strong>au</strong><br />
comporte deux bande<strong>au</strong>x, l'inférieur en retrait sur le supérieur<br />
et rejoignant celui-ci par un léger amortissement.<br />
Dans le sens longitudinal, des arcs surbaissés en pierres<br />
appareillées réunissent les piliers entre eux et <strong>au</strong>x deux<br />
murailles.
15 —<br />
Dans la cave supérieure, la base des piliers s'évase vers<br />
le pavement.<br />
La pierre utilisée pour les piliers et les arcs qu'ils supportent<br />
est le calcaire.<br />
Couvrant les nefs, apparaissent de <strong>be</strong>lles voûtes en briques<br />
dont la partie centrale de l'intrados est faite d'une file de<br />
pierres blanches (pierre de sable, m'a-t-il semblé).<br />
Par endroits, des trous d'aérage que j'ai reproduits en<br />
pointillé dans le plan, piquent ces voûtes parfaitement<br />
construites.<br />
J'ai dit qu'<strong>au</strong>cun document ne nous permettait d'indiquer<br />
quelle avait été la destination de la cave inférieure,<br />
je m'en voudrais toutefois de ne pas signaler que sur deux<br />
pierres de la muraille de g<strong>au</strong>che, près du mur du fond de la<br />
cave, on voit tracées à la pointe, les deux inscriptions<br />
suivantes :<br />
I EH AN<br />
V I K V I<br />
1 6 7 4<br />
I EH AN<br />
F I R ?<br />
Que signifie la potence? La cave fut-elle momentanément<br />
une prison? Mystère.<br />
Le problème se posait de fixer l'époque où furent<br />
construites ces très <strong>be</strong>lles caves.<br />
Rien dans leur sobre ordonnance ne nous <strong>au</strong>torise à<br />
déterminer une date précise ; Enlart, exposant la difficulté<br />
de dater les édifices civils écrit (*) : « L'architecture civile<br />
» diffère si bien de l'architecture religieuse que l'on ne<br />
» s<strong>au</strong>rait appliquer le même critérium pour dater les mo-<br />
» numents. Dans l'architecture civile, l'évolution des arcs<br />
» et des voûtes diffère sensiblement ; l'arc aigu est rare<br />
» avant le XII e siècle, l'arc surbaissé, l'arc en plein cintre<br />
( l ) Cam. ENLART, Manuel d'Archéologie Française, l re partie,<br />
Architecture, vol. II (Arch. civile et militaire), 102, Ed. Picard, 1904.
— 16 —<br />
» et la voûte en <strong>be</strong>rce<strong>au</strong> sont usuels à toutes les époques ;<br />
» la voûte d'arête reste usitée jusqu'en plein XIV e siècle.»<br />
Ceci étant posé, raisonnons un peu ; la tour d'escalier<br />
qui dessert les caves superposées et donne accès dans le<br />
jardin figure sur le plan de Liège dressé par Jean Blaeu<br />
en 1627; le travail de maçonnerie des voûtes est fait avec<br />
un soin particulier; d'<strong>au</strong>tre part, si la modénature des<br />
piliers est rudimentaire, ceux-ci ne manquent pas d'allure,<br />
sont bien proportionnés et convenablement appareillés ;<br />
l'emploi simultané de la pierre bleue, de la pierre blanche<br />
et de la brique est d'usage courant <strong>au</strong> XVI e siècle. D'<strong>au</strong>tre<br />
part, Go<strong>be</strong>rt indique que les maisons canoniales qui étaient<br />
à cet endroit de la rue Saint-Hu<strong>be</strong>rt furent détruites lors<br />
du sac de Liège de 1468 ( 1 ). Nous sommes donc fondés à<br />
croire que les constructions dont nous nous occupons pourraient<br />
avoir été édifiées <strong>au</strong>x environs du XVI e siècle.<br />
Jules DUMONT.<br />
INVENTAIRE ARCHÉOLOGIQUE DE L'ANCIEN PAYS DE LIÈGE<br />
Note relative à quelques haches<br />
en bronze trouvées sur les territoires<br />
de la ville de Liège<br />
et de communes environnantes<br />
Ci-contre nous reproduisons une hache en bronze trouvée<br />
à Herstal ou près de Herstal et recueillie, probablement,<br />
<strong>au</strong> cours de dragages de la Meuse.<br />
Cette pièce intéressante, qui appartenait à mon regretté<br />
maître et vieil ami Marcel De Puydt, me fut donnée, en<br />
souvenir de lui, par sa fille et son gendre M me et M. Félix<br />
Vercheval-De Puydt.<br />
(*) Th. GOBERT, Liège à travers les Ages, V, 92, Ed. Thône, 1924.
— 17 —<br />
La hache dont le contour rappelle un triangle isocèle<br />
dont on <strong>au</strong>rait arrondi la base et le sommet, mesure 0 m. 15<br />
de longueur et 0m.073 de largeur <strong>au</strong> tranchant; elle a<br />
une épaisseur maxima de 0 m .013 et pèse 350 grammes.<br />
Elle est recouverte d'une patine double : la première,<br />
épaisse, à tons variés passant de l'ocre j<strong>au</strong>ne à la terre de<br />
Sienne brûlée, a, par suite de c<strong>au</strong>ses diverses, en grande<br />
partie disparu. Aux endroits où elle a été enlevée, il s'est<br />
formé une seconde patine de teintes vert clair et vert<br />
foncé.<br />
Du type dit « à bords droits », cette hache ne présente<br />
cependant que des rebords fort peu saillants : ce qui la<br />
rapproche du type primitif dit « hache plate » et l'éloigné<br />
quelque peu du type plus récent dit « à bords élevés ». Elle<br />
est pourvue d'un tranchant arqué et bien affilé.<br />
Le musée archéologique liégeois possède six haches de<br />
l'âge du bronze (entières ou en fragments) provenant de<br />
Liège, Vottem et Angleur (Kinkempois) :<br />
1. Hache à talons rectangulaires et anne<strong>au</strong>, trouvée à<br />
Vottem. Elle mesure 0 m. 154 de longueur et ses extrémités<br />
sont émoussées : le campagnard qui l'avait découverte,<br />
s'en était servi comme cise<strong>au</strong> ( 1 ).<br />
2. Hache à douille cylindrique et anne<strong>au</strong>. Elle mesure<br />
0 m. 140 de longueur et provient de dragages exécutés dans<br />
le lit de la Meuse, en aval du pont Maghin vers la fonderie<br />
de canons ( 2 ).<br />
3. Hache à douille et anne<strong>au</strong>, avec ornements en reliefs,<br />
recueillie <strong>au</strong> cours de dragages de la Meuse, près de l'Evêché.<br />
(Long. 0m.092).<br />
4. Hache à douille (une partie de la douille manque.<br />
Long. 0 m. 09).<br />
(*) et ( 2 ) Marcel DE PUYDT, Mémoire de la Société d'Anthropologie<br />
de Bruxelles, XXII, 1903-1904.<br />
Voir <strong>au</strong>ssi : Jean SERVAIS et Jos. HAMAL-NANDRIN, Musée Archéologique<br />
liégeois, catalogue sommaire de la Section préhistorique. Coll.<br />
Marcel De Puydt, 98 et 99, où ces deux haches sont représentées.
— 18 —<br />
5. Deux fragments d'une hache à talons. (Long., les deux<br />
fragments étant joints, 0 m. 110).<br />
Liège est donné comme lieu de provenance des numéros 4<br />
et 5, mais, contrairement <strong>au</strong>x numéros 1,2 et 3, sans <strong>au</strong>tres<br />
indications. (Les cinq objets mentionnés ci-dessus font<br />
partie de la Collection Marcel De Puydt).<br />
6. Hache à talons arqués, recouverte d'une épaisse<br />
patine verdâtre, recueillie à Kinkempois dans le limon de<br />
la Meuse. (Long. 0 m. 16) ( 1 ).<br />
A ces différentes trouvailles, on pourrait en ajouter une<br />
<strong>au</strong>tre et celle-ci de plus grande importance si elle avait pu<br />
donner suite à une enquête sérieuse : il s'agirait, en l'occurrence,<br />
de la découverte d'un de ces dépôts connus sous le<br />
nom de « cachette de fondeur » de l'âge du Bronze.<br />
Pour la faire connaître, force nous est d'entrer dans des<br />
détails et de faire appel à des souvenirs de jeunesse.<br />
Feu Henri Micheels, l'un des derniers potiers d'étain<br />
établis en notre ville, avait joint à la fabrication et la vente<br />
d'articles de ménage, en étain, ceux-ci commençant à perdre<br />
de leur vogue, le commerce de quincaillerie. A l'occasion,<br />
il rachetait <strong>au</strong>ssi de vieux objets hors d'usage, en étain ou<br />
en cuivre, bronze ou laiton : les premiers étaient envoyés<br />
à son atelier pour passer à la fonte, les <strong>au</strong>tres étaient livrés<br />
à des usines.<br />
Or, Henri Micheels, ami d'enfance de mon père, était<br />
comme celui-ci grand amateur d'objets d'art et d'antiquités.<br />
Les deux amis étaient voisins et se voyaient chaque jour.<br />
Un matin, Henri Micheels, assez intrigué, montre à mon<br />
père un outil en bronze qui, croit-il, est semblable à certaines<br />
haches en bronze qu'il a vues, deux ans <strong>au</strong>paravant,<br />
à l'Exposition de l'art ancien <strong>au</strong> pays de Liège (1881).<br />
Mon père l'ayant assuré de la chose, Henri Micheels<br />
ajoute alors que cette hache, ainsi qu'une seconde également<br />
entière, une <strong>au</strong>tre pliée et deux <strong>au</strong>tres en fragments,<br />
(») Docteur TIHON, BULLETIN DE L'INSTITUT ARCHÉOLOGIQUE<br />
LIÉGEOIS, XXIII, 399.
— 19
— 20 —<br />
avaient été vendues à sa demoiselle de magasin par un<br />
homme ayant l'allure d'un ouvrier campagnard.<br />
Quelque temps après, Henri Micheels, avec combien de<br />
regrets, annonçait à mon père que malgré toutes ses recherches,<br />
s<strong>au</strong>f la hache qu'il lui avait montrée, toutes les<br />
<strong>au</strong>tres avaient disparu !... que la demoiselle de magasin,<br />
ne soupçonnant pas la valeur archéologique de son acquisition<br />
et l'ayant revue déposée sur son bure<strong>au</strong>, l'avait<br />
rejetée dans la caisse <strong>au</strong>x vieux cuivres !<br />
Les vénérables bronzes antiques, confondus avec les<br />
misérables déchets avaient été envoyés à la fonte ! Il était<br />
écrit que, pour avoir attendu près de trois millénaires, ces<br />
haches (ou du moins les trois hors d'usage) n'en subiraient<br />
pas moins le destin que leur avait assigné leur antique propriétaire<br />
: être fondues !<br />
Combien de fois n'ai-je pas entendu Henri Micheels<br />
regretter de ne pas avoir mis ses cinq haches en lieu sûr,<br />
sitôt les avoir vues.<br />
Depuis, quantité de fois, j'ai pu voir, chez Henri Micheels,<br />
la hache qu'il avait s<strong>au</strong>vée, exposée avec d'<strong>au</strong>tres antiquités<br />
et objets d'art, dans un buffet vitré de l'époque Louis XVI.<br />
C'était une hache à douille cylindrique, d'environ 0m.09<br />
de longueur.<br />
Selon toute vraisemblance, l'ouvrier qui avait vendu<br />
les cinq haches, les avait découvertes « en tas » dans le sol,<br />
et sur le territoire de la ville de Liège ou sur celui d'une<br />
commune limitrophe et ces cinq haches devaient constituer<br />
le «dépôt d'un marchand » ou la «cachette d'un fondeur»<br />
de l'âge du Bronze.<br />
Autrement, comment notre brave ouvrier ou paysan<br />
<strong>au</strong>rait-il pu réunir cinq objets d'une <strong>au</strong>ssi grande rareté<br />
dans notre région? On pourrait objecter qu'il les avait<br />
dérobées à un collectionneur, mais alors, dirons-nous,<br />
il leur <strong>au</strong>rait attribué une certaine valeur et ne les <strong>au</strong>rait<br />
pas vendues <strong>au</strong> poids du cuivre. Pour les vendre, il se<br />
serait adressé à un antiquaire. D'<strong>au</strong>tre part, on peut ad-
— 21 —<br />
mettre que la découverte s'est faite, si pas à Liège même,<br />
du moins dans une commune avoisinante.<br />
En effet, si le découvreur avait habité un village quelque<br />
peu éloigné de notre ville, il n'<strong>au</strong>rait pas entrepris un<br />
voyage à Liège pour vendre, et cela pour quelques sous,<br />
son petit lot de «vieux cuivres». Il <strong>au</strong>rait pu le faire dans<br />
une localité plus proche.<br />
On pourrait, évidemment, présenter d'<strong>au</strong>tres objections<br />
à notre manière d'envisager les choses, mais si la découverte<br />
d'un «dépôt de marchand» ou «cachette de fondeur» de<br />
l'âge du Bronze, à Liège ou <strong>au</strong>x environs de Liège, n'est<br />
pas absolument certaine, elle n'en reste pas moins admissible,<br />
d'<strong>au</strong>tant plus que les trouvailles de haches en bronze,<br />
faites à Liège, Herstal, Angleur et Vottem, rendent la chose<br />
des plus vraisemblables ( 1 ).<br />
Pour terminer, rappelons que Montélius divise l'âge du<br />
Bronze en cinq périodes que Déchelette ramène à quatre<br />
et qu'il établit comme suit :<br />
Période I (2500 à 1900 av. J.-C.) où apparaissent les<br />
premiers objets en cuivre puis en bronze contenant peu<br />
d'étain (haches plates sans rebords, petits poignards à<br />
languette, etc).<br />
La première partie de cette période, dans nos régions est<br />
encore purement néolithique : les armes et outils en pierre<br />
restent d'un usage général.<br />
Période II (1900 à 1600 av. J.-C.).<br />
Le bronze devient riche en étain.<br />
Période III (1600 à 1300 av. J.-C.).<br />
Période IV (1300 à 900 av. J.-C.) qui fait place <strong>au</strong> premier<br />
âge du fer dit époque de Hallstatt ( 2 ).<br />
Les dates limites assignées à ces quatre périodes n'ont<br />
(') Les découvertes de « Trésors de Marchands » et « Cachettes de<br />
fondeurs » de l'Age du Bronze, sont rares en Belgique. Elles sont<br />
plus communes dans d'<strong>au</strong>tres pays, notamment, en France. DECHE-<br />
LETTE, en 1910, dans son Manuel d'Archéologie préhistorique et romaine,<br />
II, 167, en relevait déjà 714.<br />
(*) Jos. DECHELETTE, 0. c., II, 105 à 107.
— 22 —<br />
évidemment qu'une valeur approximative. L'âge du Bronze<br />
n'a ni commencé ni fini partout en même temps.<br />
Par contre, l'ordre chronologique dans lequel les différents<br />
types de haches, poignards, épées, objets d'ornement,<br />
etc. sont apparus est bien établi.<br />
La hache de Herstal (à bords peu saillants) caractérise la<br />
période II, celles de Kinkempois et de Vottem (à talons)<br />
appartiennent à la période III et celles de Liège (Evêché<br />
et Coronmeuse) à la période IV.<br />
Jean SERVAIS.<br />
Verre dit «à surprise »<br />
d'ancienne fabrication liégeoise<br />
Le verre à boire, à coupe conique gravée, à tige pleine et à<br />
pied cordonné, reproduit ci-contre, fut acheté par mon<br />
père, à la vente Beyne, pour la modique somme de 1 fr. 50.<br />
C'était en 1896... un heureux temps encore pour les<br />
collectionneurs !<br />
Le catalogue de cette vente (*), <strong>au</strong> n° 166, mentionne ce<br />
verre comme suit : verre à pied, bords gravés à rosaces.<br />
Nous ajouterons à cette trop sommaire description, quelques<br />
détails complémentaires qui, pensons-nous, rendront<br />
l'objet plus intéressant. La bordure se compose d'un filet<br />
sous lequel se succèdent huit rosaces ; chacune de celles-ci<br />
séparée de ses voisines par un ornement rappelant plus ou<br />
moins une fleur de lis.<br />
Les dites rosaces, en réalité, ne sont que de simples cercles<br />
de 1,5 cm. de diamètre garnis de quantité de rayons.<br />
La gravure, pratiquée à la meule, ressort en blanc mat<br />
sur !a limp'dlté du cristal.<br />
( l ) Catalogue des objets d'art et antiquités composant les collections<br />
de feu Julien Beyne dont la vente eut lieu, place de Coronmeuse,<br />
n° 25, les 21, 22, 23 et 24 décembre 1896, sous la direction<br />
de M. G. Terme, expert, et de M. Biar, notaire à Liège.
— 24 —<br />
Cependant, <strong>au</strong> centre de trois rosaces contiguës, se voit<br />
une facette elliptique transparente obtenue par une taille<br />
complémentaire. Cette seconde taille a rendu ces facettes<br />
légèrement concaves. Les cinq <strong>au</strong>tres rosaces, <strong>au</strong> lieu de<br />
facettes, montrent, en leur centre, un petit trou circulaire<br />
peu apparent.<br />
Sous les trois rosaces précitées et en dessous de celle du<br />
milieu, se trouve un motif floral : une fleur à six pétales<br />
dont la tige s'élève entre quatre feuilles, deux grandes et<br />
deux petites disposées symétriquement.<br />
Lorsque le verre est rempli jusqu'à sa bordure et que,<br />
pour boire, on a soin d'incliner vers soi le côté marqué par<br />
la fleur, le liquide ne s'échappe pas, mais si on néglige cette<br />
préc<strong>au</strong>tion, il s'écoule par les petits trous dont il a été question<br />
plus h<strong>au</strong>t... et la farce est jouée ! C'est un verre à surprise<br />
!<br />
Dimension du verre : h<strong>au</strong>t : 0 m. 155 ; diam. de la coupe :<br />
0m.073; diam. du pied : 0m.076.<br />
Sa fabrication remonte à la seconde moitié du XVIII e<br />
siècle.<br />
Jean SERVAIS.<br />
Les Chefs de la Paroisse de Malmedy<br />
<strong>au</strong> cours des siècles<br />
La création de la paroisse de Malmedy remonte <strong>au</strong> temps<br />
de Charlemagne. Les noms de nos premiers pasteurs n'ont<br />
pas été enregistrés par l'histoire. On n'en connaît que huit<br />
pour l'époque qui a précédé l'union de la cure <strong>au</strong> monastère.<br />
A. — Avant l'incorporation de la cure de Malmedy<br />
<strong>au</strong> monastère (1462)<br />
1183. — ARNOUL, vesti de Malmedy, est témoin à l'acte<br />
par lequel Erlebald, frère et successeur de Wibald, cède<br />
<strong>au</strong> monastère de Stavelot tous ses droits sur les églises de
— 25 —<br />
Stavelot, La Gleize, Roanne et Francorchamps à charge<br />
d'un anniversaire pour le repos de l'âme de Wibald et, plus<br />
tard, également de son frère.<br />
1300. — JEAN, recteur ou curé de Malmedy, fonde<br />
l'<strong>au</strong>tel de la chapelle St-L<strong>au</strong>rent, située à l'entrée du monastère,<br />
et applique à cette fondation les biens qu'il possède<br />
en Hesbaye : à Waleffe-St-Pierre, Lantremange, Momalle<br />
et Bovenistier. Ce prêtre devait être originaire de la Hesbaye.<br />
1366. — JEAN, pasteur ou recteur de l'église de Malmedy,<br />
conclut un accord <strong>au</strong> sujet des dîmes de Butgenbach avec<br />
Jean, curé de l'endroit, qui reconnaît les droits du pasteur<br />
de Malmedy sur ces dîmes et sur les offrandes faites par les<br />
fidèles de sa paroisse <strong>au</strong>x trois grandes solennités de l'année :<br />
Noël, Pâques, Pentecôte.<br />
1398. — JEAN DE XHOFFRAIX, recteur ou vesti de Malmedy,<br />
confère à Jean Quirini de Malmedy l'<strong>au</strong>tel de St-<br />
L<strong>au</strong>rent, devenu vacant par la mort ou la libre résignation<br />
d'Arnold Du Vivier. L'acte est passé en la maison que les<br />
moines de Malmedy possédaient dans la rue Basse S<strong>au</strong>venière,<br />
à Liège. — 1406. — Le même et Jean Malnoury,<br />
curé de Stavelot, figurent comme témoins à un pacte conclu<br />
entre les sujets de l'abbaye pour obliger l'abbé Waleran de<br />
Schleyden à tenir ses engagements vis-à-vis du pays. —<br />
1407. — Le même appose son sce<strong>au</strong> à un acte de location<br />
de terrains situés entre Challe et Chevofosse.<br />
1427. — EGBERT DE SCHULENBERG, recteur à Malmedy,<br />
Gérard de Malmedy et Jean de Bilsen, bourgeois de Stavelot,<br />
sont chargés de représenter l'abbaye <strong>au</strong>près de l'archevêque<br />
de Trêves pour la vente de biens que le monastère de Stavelot<br />
possède dans le diocèse de Trêves.<br />
1432. — ETIENNE DE SOLWASTER, chanoine de Saint-<br />
Barthélemy à Liège, souverain vesti de l'église de Malmedy,<br />
et JEAN DE RUE, vicaire de Malmedy, consentent à un<br />
accord conclu entre les habitants de Bellev<strong>au</strong>x et le desservant<br />
de leur église, Henri d'Outrelepont. — Jean de Rue<br />
était fils de Renar de Rue, dit Rodiotte, podestat de Sta-
— 26 —<br />
velot-Malmedy et frère d'Olivier Rodiotte, qui fut doyen<br />
du monastère de Malmedy. La chapellenie de Bellev<strong>au</strong>x fut<br />
érigée peu après, en 1435. Celle de Waimes est de la même<br />
époque.<br />
1435.— THOMAS, fils B<strong>au</strong>duin DE HEUSY, dit de la Croix<br />
d'or, vesti de Malmedy, relève le fief appelé le «doyar»<br />
de Malmedy. — Le même, résidant à Liège, donne en accense<br />
à Pyrkin de Steinbach le douaire de Malmedy situé sur<br />
l'e<strong>au</strong> de Warchenne entre Steinbach et Gueuzaine (1443).<br />
Il assiste en 1446 à la constitution de l'ermitage de Bévercé.<br />
— En 1438, il fait un accord avec Pierre d'Amblève, curé<br />
de Biitgenbach, et en 1456 avec son successeur, Pierre de<br />
Malmedy, <strong>au</strong> sujet des dîmes et des offrandes de la paroisse<br />
de Biitgenbach.<br />
1459. — HERMAN DE HŒMEN est établi curé de Malmedy<br />
en remplacement de Thomas de Heusy, décédé. — Il abdique<br />
bientôt et, dès 1460, des démarches sont faites pour obtenir<br />
l'incorporation de la paroisse <strong>au</strong> monastère. Henri Bormans,<br />
doyen de l'église St-Martin à Liège, est chargé par le Pape<br />
de faire une enquête sur la résignation du vesti et sur la<br />
situation financière du monastère. Les motifs que faisait<br />
valoir celui-ci pour obtenir l'incorporation, étaient l'insuffisance<br />
de ses revenus et l'absence continuelle des titulaires<br />
de la cure, qui résidaient ordinairement à Liège et étaient<br />
remplacés dans leur paroisse par un vicaire perpétuel.<br />
L'incorporation eut lieu par un acte daté de Rome le<br />
20 avril 1462, en présence de Renier de Morialmé, chanoine,<br />
et Jacques Boniver, chapelain de l'Eglise de Liège.<br />
B. — Depuis l'incorporation jusqu'<strong>au</strong> Concordat de Napoléon<br />
(1462-1801 )'<br />
La paroisse de Malmedy <strong>au</strong>ra dorénavant deux pasteurs :<br />
l'un est religieux du monastère, — régulièrement le doyen<br />
ou prieur — qui porte le titre de «vesti»; l'<strong>au</strong>tre, est un<br />
prêtre séculier et est appelé communément « vicaire perpétuel<br />
». Deux fois, les moines ont essayé de supprimer les
— 27 —<br />
fonctions de vicaire perpétuel eu de les joindre à leur titre<br />
de « vesti ».<br />
I. Religieux investis (personae)<br />
1. THIERRY DE ST-VITH, doyen du monastère de Malmedy,<br />
1462.<br />
2. THOMAS D'ARIMONT, 1466....1481.<br />
3. RENIER DE BRIALMONT, fondateur de la chapelle de<br />
Xhoffraix, 1485.<br />
4. Messire THYSSE, 1487.<br />
5. JEAN DE HESBAYE, 1511 ....1518.<br />
6. PONCIN DE MALMEDY, 1520—<br />
7. Frère ALARD, fils de Quirin Alard de Malmedy, 1523 ...<br />
1542.<br />
8. BARTHÉLÉMY DUMEZ, 1551.<br />
9. QUIRIN DU MONT, 1553.<br />
10. PIERRE DE LIÈGE, 1554—1563.<br />
11. EVRARD BRIFFOZ, 1563—1579.<br />
12. FRANÇOIS MAUHIN, 1579—1584.<br />
13. ANDRÉ DE FLORZÉ, 1584—1591.<br />
14. NICOLAS DE VIVEGNIS, 1591—1622.<br />
15. LAURENT DE VISÉ, 1622—1643.<br />
16. RENIER MASSON, 1643—1654.<br />
17. QUIRIN LE RHUS, 1654—1678.<br />
18. GÉRARD NATALIS, 1678—1684.<br />
19. PIERRE JANSON, T 1692.<br />
20. QUIRIN GOUFFART, F 1722.<br />
21. PLACIDE VILLERS, 1722—1739.<br />
22. AUGUSTIN MICHOLET, 1739—1759.<br />
23. HENRI CAVENS, 1766—1801.<br />
II. Vicaires perpétuels (curés)<br />
1. JEAN GODEFROID OU GODFRIN, de Malmedy, 1462—<br />
1492. — D'abord recteur de l'<strong>au</strong>tel ST-L<strong>au</strong>rent, à l'entrée<br />
de l'église abbatiale, il avait déjà été vicaire perpétuel des
— 28 —<br />
curés Thomas de Heusy et Herman Hœmen. Il périt dans<br />
l'incendie de l'église paroissiale le 24 juillet 1492.<br />
2. RENARD DE WILDENBERG, 1492. — Il fut le premier<br />
altariste de l'<strong>au</strong>tel Notre-Dame dans la crypte fondé par<br />
Thierry de S'-Vith, doyen du monastère.<br />
3. JEAN GALHAIDT (= Jalhay?) est cité comme vicaire<br />
perpétuel de Malmedy dans un relief de fief opéré en 1510<br />
devant la cour féodale de Stavelot. Il est l'<strong>au</strong>teur d'un<br />
registre des revenus de la paroisse commencé en 1511. Il<br />
est <strong>au</strong>ssi appelé Jean Gaillard, par ex., dans un acte de<br />
1554.<br />
4. THOMAS DOUTRELEPONT, 1557-1563. En prenant possession<br />
de son poste, il promit de se contenter des mêmes<br />
revenus que son prédécesseur et de ne pas permuter ou<br />
démissionner sans l'agrément du prieur de Malmedy.<br />
5. LÉONARD LE MARUER, de Malmedy, prêtre du diocèse<br />
de Cologne, 1563-1566. Le jour de son installation il prit<br />
les mêmes engagements que son prédécesseur.<br />
6. JEAN DE HARRE dit du GRAND MÉNIL, 1566-1580.<br />
Mêmes engagements.<br />
7. JEAN FRENONVILLE, 1580-1583. En 1584, il fut attaché<br />
en qualité de chapelain <strong>au</strong> châte<strong>au</strong> et à la converserie de<br />
Stavelot. Il fut curé de Stavelot de 1586 à 1595.<br />
7. JEAN TAUGENY est nommé administrateur provisoire<br />
de la paroisse de Malmedy le 31 décembre 1583.<br />
8. HUBERT DE BELLEVAUX , qui fut recteur de Bellev<strong>au</strong>x<br />
de 1555 à 1620, est cité comme vicaire perpétuel de Malmedy<br />
en 1592, 1594 et 1597.<br />
9. HUBERT JADIN, prêtre du diocèse de Liège, 1598-<br />
1636. Le protestantisme cherchant à s'infiltrer dans sa<br />
vaste paroisse, il fut à la h<strong>au</strong>teur de la situation ; il la démembra<br />
en donnant l'<strong>au</strong>tonomie paroissiale <strong>au</strong>x sections<br />
de Waimes (1620) et de Bellev<strong>au</strong>x (1634), fit venir les Capucins<br />
de Liège pour l'évangélisation du peuple (1617) et les<br />
Sépulchrines de Huy, pour l'instruction des filles (vers 1627).
— 29 —<br />
10. GUILLAUME BEAVIR, de Malmedy, 1636-1646. Il<br />
venait de Bellev<strong>au</strong>x dont il avait été le premier curé et fut<br />
le 3 e curé de Waimes de 1646 à 1671.<br />
11. JEAN CORNÉMONT, prêtre du diocèse de Liège, 1646,<br />
1666. Attaché d'abord à la garnison de Limbourg, il vint<br />
à Bellev<strong>au</strong>x en qualité de curé en 1636 et fut à la tête de la<br />
paroisse de Waimes de 1640 à 1646. Il résigna le bénéfice<br />
de Malmedy vers 1675 en faveur de son neveu Mathias<br />
Jehin.<br />
12. MATHIAS JEHIN, prêtre du diocèse de Liège 1675(?)-<br />
1708. Le monastère déclarant nulle la résignation de son<br />
oncle, il dut aller à Rome défendre sa c<strong>au</strong>se et, pendant son<br />
absence, la place de vicaire perpétuel fut occupée par le<br />
moine Quirin Le Rus, qui avait la dignité de vesti. Mathias<br />
Jehin gagna sa c<strong>au</strong>se à Rome et en 1678 il était «tranquille<br />
possesseur du bénéfice». A sa mort, survenue le 15 février<br />
1708, le monastère fit une nouvelle tentative pour<br />
s'emparer du vicariat perpétuel et, le 12 décembre 1708,<br />
Quirin Gouffart, vesti, fut établi vicaire perpétuel par le<br />
prince François-Antoine de Lorraine, mais il ne parvint pas<br />
à se maintenir et, en attendant l'arrivée d'un nouve<strong>au</strong> curé,<br />
Jean-Joseph Li<strong>be</strong>rt de Bévercé, qui fut le premier recteur<br />
de Walk, assura le service de la paroisse.<br />
13. FRANÇOIS DE SELLES, 1709-1732. En 1730, il obtint<br />
la nomination d'Antoine Derchain, le futur curé de Bullange,<br />
comme coadjuteur sans droit de succession.<br />
14. AUGUSTIN COQUELET, prêtre du diocèse de Liège, est<br />
nommé recteur de l'église paroissiale de Malmedy par Clément<br />
XII, pape, le 2 septembre 1732. Noël-François Galler,<br />
chanoine de St-Denis à Liège, est chargé de l'exécution du<br />
bref papal. Auguste Coquelet mourut curé de Malmedy le<br />
23 février 1766.<br />
15. MARTIN TALBOT, prêtre du diocèse de Cologne,<br />
1766-1781.<br />
16. GODEFROID BRAGARD, de Malmedy, prêtre du diocèse<br />
de Cologne, 1781-1805.
— 30 —<br />
C. — Après le Concordat<br />
1 et 2. Après la mort de Godefroid Bragard, arrivée le<br />
22 mars 1805, SERVAIS-LAURENT-JOSEPH FRAIPONT, de<br />
Liège, ancien bénédictin de l'abbaye de Stavelot, est nommé<br />
curé de Malmedy par Mgr Zaepfel, évêque de Liège, 1805-<br />
1825. Il avait d'abord été curé de Bra et devint commissaire<br />
épiscopal pour une grande partie du diocèse de Liège. Plus<br />
tard, il refusa le poste de chanoine titulaire à la cathédrale<br />
de Cologne, afin de rester <strong>au</strong> milieu de ses ouailles.<br />
3. HUBERT DETAIMONT, 1825-1840.<br />
4. HUBERT LELOUP. 1840-1868.<br />
5. Louis VON ESSEN, 1868-1871.<br />
6. FRANÇOIS-XAVIER MONTZ, 1871-1894, mort curé de<br />
St-Pholien à Aix-la-Chapelle.<br />
7. MATHIAS LENTZEN, 1894-1907, actuellement curé de<br />
S l -Pantaléon à Cologne.<br />
8. JULES SCHEFFEN, né à Walk le 27 avril 1864, ordonné<br />
à Cologne le 15 août 1892, nommé curé de Malmedy le<br />
17 avril 1907, devenu doyen en 1925, chanoine honoraire<br />
de la cathédrale de Liège depuis 1929.<br />
Abbé J. BASTIN.
33 E ANNÉE N° 2 JUILLET-DÉCEMBRE 1942<br />
CHRONIQUE ARCHÉOLOGIQUE<br />
du Pays de Liège<br />
Organe mensuel de l'Institut archéologique liégeois<br />
ABONNEMENT :<br />
30 Fr. PAR AN<br />
pour les personnes qui<br />
ne sont pas membres<br />
de l'Institut.<br />
IN MEMORIAM<br />
Florent Pholien<br />
Pour tout ce qui concerne<br />
la Chronique,<br />
s'adresser <strong>au</strong> Secrétariat<br />
de<br />
l'Institut archéologique<br />
liégeois<br />
Maison Curtius.<br />
Florent Pholien n'est plus, il est décédé le 23 septembre<br />
1942 dans sa soixante-dix-huitième année.<br />
Depuis le jour de 1898 où il vint parmi nous, jusqu'<strong>au</strong><br />
jour de sa mort, il n'a cessé de donner à l'Institut Archéologique<br />
Liégeois la plus grande part de son activité. Trésorier<br />
de 1905 à 1928, et trésorier combien méticuleux et<br />
zélé, il fut élu vice-précisent en 1929, puis, porté à la<br />
présidence en 1931, il eut à assumer la direction du Congrès<br />
de la Fédération Archéologique et Historique à Liège,<br />
en 1932.<br />
La perte que nous faisons par la disparition de Florent<br />
Pholien est considérable, car multiples furent ses initiatives<br />
et toutes concoururent à faire de notre Compagnie un
— 32 —<br />
foyer d'expansion des études archéologiques relatives à<br />
notre pays de Liège.<br />
C'est parce qu'il était animé du désir de répandre la<br />
connaissance du passé de la princip<strong>au</strong>té et des arts qui<br />
s'y épanouirent qu'il avait, en 1907, créé la commission<br />
des c<strong>au</strong>series publiques, puis en 1932, celle des leçons de<br />
vulgarisation. Dans le dernier numéro de la Chronique<br />
Archéologique (janvier-juin 1942), feu notre ami Félix<br />
Magnette, rappelant des souvenirs, donnait des statistiques<br />
prouvant le succès grandissant de ces deux initiatives hardies<br />
de Florent Pholien.<br />
Spécialisé dans l'étude de la verrerie et de la céramique<br />
<strong>au</strong> pays de Liège, il avait, à leur sujet, publié en 1900 et
— 33 —<br />
en 1906 deux ouvrages qui furent très remarqués. Au cours<br />
des ans, il donna maintes c<strong>au</strong>series à notre tribune et publia<br />
dans notre «Chronique» des articles à propos de céramique,<br />
de faïences ou de verreries liégeoises. Plus tard,<br />
s'intéressant d'une façon particulière à l'horlogerie et à<br />
ses artistes sur notre terre mosane, il publia un ouvrage<br />
qui lui valut le prix Rouveroy 1932 de la Société d'Emulation.<br />
Son activité s'étendait encore à bien d'<strong>au</strong>tres domaines :<br />
co-fondateur du Musée de la Vie Wallonne, membre très<br />
actif de la commission créée pour étudier et déterminer<br />
la figuration exacte de notre Perron et des armoiries de<br />
notre ville, il collaborait encore à diverses expositions d'art<br />
apcien liégeois, remplissait <strong>au</strong>ssi les fonctions de juge <strong>au</strong><br />
Tribunal de Commerce, et, de 1931 à 1939, présidait la<br />
Chambre de Commerce de Liège qu'il intéressait d'une<br />
façon effective à la défense et à la conservation de notre<br />
remarquable place du Marché.<br />
Mais ce vieux Liégeois affable, toujours curieux de ce<br />
qui se rapportait <strong>au</strong> passé de la Cité, voulait <strong>au</strong>ssi que<br />
celle-ci, dans le présent et dans l'avenir, ne perdît pas<br />
son rang de grande ville industrielle et de foyer des Arts<br />
et des Sciences. Avec Victor Dumoulin, il lança en mai 1897<br />
l'idée d'une exposition à Liège ; dans la suite, il accepta<br />
de remplir les absorbantes fonctions de trésorier de cette<br />
entreprise qui remporta en 1905 un succès <strong>au</strong>ssi complet<br />
qu'inespéré. Lorsque les Liégeois récidivèrent, en 1930,<br />
on se souvint des services rendus par le trésorier dévoué<br />
de 1905 et on le nomma secrétaire général de la nouvelle<br />
Exposition.<br />
Le rôle qu'il remplit dans ces deux manifestations fut<br />
tout d'activité débordante, de désintéressement et d'amour<br />
filial pour sa vieille et aimée cité de Liège.<br />
Toujours prêt à rendre service et à prendre sa large part<br />
de la<strong>be</strong>ur et de responsabilités, on peut dire que les 44 années<br />
qu'il a passées avec nous ont été des années d'activité
— 34 —<br />
féconde ( 1 ). Il fut pour sa ville natale le fils dévoué, aimant<br />
et fier de son histoire, de son prestige, de sa renommée,<br />
et Liège lui doit un large tribut de reconnaissance.<br />
Je ne puis m'empêcher en terminant cette trop courte<br />
notice, de rappeler l'une des dernières phrases qu'il écrivit :<br />
«C'est à l'I.A. L. où j'ai été reçu membre en 1898, que<br />
je dois d'avoir développé en moi un idéal supérieur et,<br />
par là, d'avoir em<strong>be</strong>lli ma vie et contribué à la gloire de<br />
ma chère ville natale ».<br />
A l'Institut Archéologique, où il laisse une lourde tâche<br />
à ceux qui voudront continuer son œuvre, sa mémoire<br />
restera vivace ; nous pourrons donner son apostolat en<br />
exemple <strong>au</strong>x jeunes qui sont parmi nous, et souvent, <strong>au</strong><br />
cours de nos séances, passera le souvenir ému de notre ami<br />
Florent Pholien.<br />
JULES DUMONT.<br />
Notes sur le culte de saint Poppon,<br />
abbé de Stavelot<br />
i<br />
L'église primaire Saint-Sébastien, à Stavelot, héritière<br />
d'une partie des trésors de l'abbatiale disparue, conserve<br />
les restes mortels de saint Poppon, qui gouverna, de 1020<br />
à 1048, les monastères de Stavelot et de Malmedy, fondés<br />
par saint Remacle <strong>au</strong> VII e siècle ( 2 ). Sa biographie, écrite<br />
peu de temps après sa mort, est attribuée <strong>au</strong> moine Onulf,<br />
(*) Il avait l'art de s'entourer de collaborateurs dévoués <strong>au</strong>xquels,<br />
en fin connaisseur de la nature humaine, il ne manquait jamais de<br />
rendre hommage, à l'occasion. Une note manuscrite, abandonnée<br />
sur son bure<strong>au</strong> quelques jours avant sa mort, prouve l'estime qu'il<br />
professait, entre <strong>au</strong>tres, pour Ch. Dasoul.<br />
( 2 ) Le culte des reliques de saint Poppon a fait l'objet d'une communication<br />
à la section d'histoire ecclésiastique du XXX e congrès de la<br />
fédération archéol. et hist. de Belgique, Bruxelles, 1935 : Programme du<br />
congrès, p. 105, Bruxelles, 1935, Àmiales, p. xxix, Bruxelles, 1936.
— 35 —<br />
mais elle fut remaniée et amplifiée par Everhelm, abbé du<br />
Mont-Blandin, à Gand, disciple et neveu de Poppon ( 1 ).<br />
C'est <strong>au</strong>ssi en Belgique, qu'<strong>au</strong> cours des quarante dernières<br />
années, plusieurs études ont fait mieux connaître le saint<br />
réformateur bénédictin ( 2 ).<br />
Né à Deynze en 978, Poppon se destinait à la carrière<br />
des armes, et, dans sa jeunesse, il fit deux pèlerinages, l'un<br />
en Terre sainte, vers l'an 1000 ( 3 ), l'<strong>au</strong>tre à Rome, en 1005.<br />
Dans la suite, une vision le fit renoncer <strong>au</strong> mariage qu'il<br />
projetait : il prit l'habit monastique à l'abbaye de Saint-<br />
Thierry, à Reims. Là, il rencontra un jour le bienheureux<br />
Richard, abbé de Saint-Vanne, à Verdun, qui l'emmena<br />
avec lui dans son monastère. A c<strong>au</strong>se de ses vertus éminentes,<br />
Poppon devint rapidement l'homme de confiance<br />
de son nouve<strong>au</strong> supérieur, qui lui donna successivement<br />
l'administration des abbayes de Saint-Vaast à Arras, et de<br />
Vasloges. Poppon «devait d'ailleurs apparaître dans la<br />
suite sur un plus vaste théâtre ( 4 ) » : en 1020, l'empereur<br />
Henri II, qui le tenait en h<strong>au</strong>te estime, le nomma abbé de<br />
Stavelot, pour y succéder à Bertram qui venait de mourir.<br />
Le nouvel abbé travailla tout de suite à rétablir la discipline<br />
dans son monastère, ce qui ne l'empêcha pas de<br />
déployer <strong>au</strong> dehors son activité réformatrice : « chargé<br />
( x ) Vita Popponis, éd. WATTENBACH, dans M. G. H., t. XI, p. 291-<br />
316, Hanovre, 1854. —- De S. Poppone abbate, et B. Adelwiva ejtis<br />
matre, in Gallia Belgica, dans les Acta 55., Jan., t. III, p. 251-266 :<br />
contient l^ita <strong>au</strong>ctore Everhelmo abbate..., p. 252 sv., Bruxelles, 1863.<br />
( 2 ) A. CAUCHIE, Poppon (saint), dans la Biographie nationale,<br />
t. XVIII, col. 43-53, Bruxelles, 1905. — U. BERLIÈRE, Monasticon<br />
<strong>be</strong>lge, t. II, p. 59, 78 sv., Maredsous, 1928. — E. DE MOREAU, Histoire<br />
de l'Eglise en Belgique, t. II, p. 81-88, Bruxelles, 1940. — S. BALAU,<br />
Les sources de l'histoire de Liège <strong>au</strong> moyen âge, p. 214-217, Bruxelles,<br />
1903. — E. SABBE, La réforme de Richard de Saint-Vannes dans les<br />
Pays-Bas, dans la Revue <strong>be</strong>lge de philol. et d'hist., t. VII, p. 551-570,<br />
Bruxelles, 1928.<br />
(*) A. CAUCHIE, art. cit., col. 43, écrit que « c'est le premier exemple<br />
connu d'un pèlerinage de notre pays en Palestine », mais E. DE MOREAU,<br />
o. c., t. II, p. 325, estime que « c'est peut-être encore dans la seconde,<br />
moitié du X E siècle qu'il f<strong>au</strong>drait situer celui de saint Guidon. »<br />
(') H. PIRENNE, Histoire de Belgique, t. I, 3 E éd., p. 88, Bruxelles,<br />
1909.
— 36 —<br />
du gouvernement de Saint-Maximin de Trêves par Henri II<br />
(1022), il jouit d'un tel crédit sous Conrad II (1024-1039),<br />
qu'on le voit intervenir alors, à des titres divers, dans les<br />
monastères suivants : Saint-Euchère et Echternach, dans<br />
le diocèse de Trêves ; Saint-Vincent et Bouzonville, dans<br />
celui de Metz ; Limbourg, dans celui de Spire ; Weissembourg<br />
et Hersfeld, dans celui de Mayence ; Br<strong>au</strong>weiler,<br />
dans celui de Cologne; Hohorst, dans celui d'Utrecht ;<br />
Saint-Gall, dans celui de Constance ; Saint-Ghislain, W<strong>au</strong>lsort,<br />
Hastière, Saint-L<strong>au</strong>rent de Liège et Saint-Trond, dans<br />
les diocèses <strong>be</strong>lges. Pour l'époque de Henri III, il f<strong>au</strong>dra<br />
ajouter à cette liste : H<strong>au</strong>tmont, Saint-Vaast et Marchiennes<br />
( x ) ».<br />
A Stavelot, Poppon commença, en 1033, la reconstruction<br />
de l'église abbatiale : elle fut consacrée le 5 juin 1040 par<br />
les évêques de Liège, de Cologne, de Verdun, de Cambrai et<br />
de Munster, en présence de l'empereur Henri III ( 2 ).<br />
Vers la fin de l'année 1047, Poppon, se trouvant à l'abbaye<br />
de Marchiennes ( 3 ), fut saisi d'une fièvre mortelle ; après<br />
avoir reçu les derniers sacrements, il exprima sa volonté<br />
d'être enterré dans la crypte de son abbatiale stavelotaine,<br />
où il s'était fait préparer un tom<strong>be</strong><strong>au</strong> ; il mourut le 25 janvier<br />
1048 ( 4 ). Son corps fut transporté à Stavelot et inhumé<br />
en grande pompe ( 8 ) : « ce fut son illustre ami, l'évêque de<br />
Liège, Wazon, qui célébra les funérailles, et celles-ci eurent<br />
( J ) E. DE MOREAU, o. c., t. II, p. 84.<br />
( 8 ) J. HALKIN et C.-G. ROLAND, Recueil des chartes de l'abbaye de<br />
Stavelot-Malmedy, t. I, n° 103, p. 216, Bruxelles, 1909- —J. YERNAUX,<br />
L'église abbatiale de Stavelot, dans le Bulletin de la société d'art et d'hist.<br />
du dioc. de Liège, t. XXIV, p. 91 sv., Liège, 1932.<br />
(*) En France, département du Nord.<br />
(*) Non le 5 janvier 1048, comme il a été imprimé par erreur dans<br />
E. DE MOREAU, O. C., t. II, p. 250.<br />
(') Àcta 55., Jan., t. III, p. 263. — « Sepultura mox post missarum<br />
sollempnia x 11 i in medio cripte, quo ipse vivus elegerat, aperitur ;<br />
ubi id officii sine angelica praesentia non praeteritur ». ARCHIVES DE<br />
L'ETAT A DUSSELDORF, Vita Popponis, Abt. Ms. Nr 2, [J. HALKIN,<br />
Inventaire des archives de l'abbaye de Stavelot-Malmedy, N° 1, Bruxelles,<br />
!897]chap. XXX ; ce ms, petit in-4°en parchemin, de la fin du XI I E siècle,<br />
n'est pas paginé.
— 37 —<br />
à la fois le caractère lugubre d'une cérémonie funèbre et le<br />
faste majestueux d'un triomphe décerné à l'humilité d'un<br />
grand bienfaiteur de l'Eglise et de la Patrie ( 1 ). »<br />
Wazon, qui se connaissait en hommes, n'avait jamais<br />
fait ses confidences qu'à saint Poppon, car il appréciait sa<br />
discrétion, « cette mère des vertus », que saint Grégoire<br />
relève comme une des caractéristiques de la règle bénédictine.<br />
D'<strong>au</strong>tres mérites encore avaient attiré sur l'abbé de<br />
Stavelot l'attention de ses contemporains : à Verdun déjà,<br />
le bienheureux Richard avait mis à l'épreuve son obéissance,<br />
son humilité et sa charité ; ces vertus fondamentales,<br />
Poppon les pratiqua avec une telle perfection que tous en<br />
subirent l'ascendant ( 2 ). Ce modèle vivant d'un <strong>au</strong>stère<br />
ascétisme ne fut pas officiellement canonisé, mais il a reçu<br />
de la vénération populaire le titre de saint, et cette vénération,<br />
qu'<strong>au</strong>gmentaient des miracles, s'est manifestée tout<br />
de suite après sa mort ( 3 ).<br />
* *<br />
Le souvenir de saint Poppon fut fidèlement gardé dans<br />
son abbaye, comme le constate, en 1624, Etienne Strecheus,<br />
évêque suffragant de Ferdinand de Bavière, dans le procèsverbal<br />
en latin qu'il fit dresser quand il retira le corps du<br />
tom<strong>be</strong><strong>au</strong>. Ce procès-verbal, dont l'original sur parchemin<br />
est conservé <strong>au</strong>x Archives de l'Etat, à Dusseldorf ( 4 ), a<br />
été publié par W. Harless, qui fut conservateur de ce<br />
dépôt ( B ). Différents <strong>au</strong>teurs très sérieux, d'époques diverses,<br />
déclare l'évêque, ont fait l'éloge de Poppon, dans leurs écrits,<br />
( 1 ) A. CAUCHIE, art. cit., col. 52, 53.<br />
( 2 ) E. DE MOREAU, o. c., t. I, p. 318, t. II, p. 88. — U. BERLIÈRE,<br />
L'ascèse bénédictine des origines à la fin du XII e siècle, p. 74, 131,<br />
184, 211, 263, Maredsous, 1927-<br />
( 3 ) En 1082, Ebroïn de Wodémont fonde, à Stavelot, un anniversaire<br />
« pour l'âme de l'abbé Poppon », pour lui-même et pour son père :<br />
HALKIN et ROLAND, O. C., t. 1, p. 239-240.<br />
(*) J. HALKIN, Inventaire..., N° 380, 2°.<br />
(®) W. HARLESS, Der Reliquien-und Ornamentenschatç der Abteikirche<br />
Stablo, I, dans les Jahrbiicher des Vereins von Alterthumsfreunden<br />
im Rheinlande, t. XLVI, p. 142-144, Bonn, 1869.
— 38 —<br />
et ils le considèrent comme un saint ; son monastère conserve,<br />
dans de très vieux parchemins, le récit de sa vie et de ses<br />
miracles, écrit par Everhelm. La tradition commune des<br />
abbayes de Stavelot et de Malmedy, ainsi que d'anciennes<br />
peintures, placées dans les églises, ne laissent <strong>au</strong>cun doute<br />
sur le caractère d'éminente sainteté du bienheureux ( 1 ).<br />
Au XVII e siècle, par exemple, on conservait encore dans<br />
le chœur de l'abbatiale, d'antiques effigies des six abbés<br />
<strong>au</strong>xquels la tradition stavelotaine attribue le titre de<br />
saint ( 2 ) ; <strong>au</strong> nombre de ces vénérables personnages, qu'un<br />
peintre anonyme avait représentés sur le sarcophage en<br />
bois recouvrant la châsse de S. Remacle, figurait saint<br />
Poppon, en compagnie des SS. Babolène, Goduin, Anglin,<br />
Albric et Odilon ( 3 ).<br />
Comme l'a fait remarquer M. Yern<strong>au</strong>x, «depuis le jour<br />
très lointain déjà où les moines avaient enseveli dans la<br />
crypte de leur église le corps du saint réformateur, ni le<br />
tom<strong>be</strong><strong>au</strong>, ni la crypte n'avaient subi de changements<br />
importants ( 4 ) ». Dans cette crypte spacieuse ( 5 ), située en<br />
partie sous le chœur de l'abbatiale et en partie construite<br />
* en hors-d'œuvre (*), Richard, évêque de Verdun, avait<br />
consacré, en 1046, deux <strong>au</strong>tels : celui de la Sainte Vierge^<br />
(!) HARLESS, art. cit., p. 142.<br />
( 2 ) BERLLÈRE, Monasticon, t. II, p. 71. —J. YERNAUX, Les premiers<br />
siècles de Vabbaye de Stavelot-Malmedy, dans le Bull, de la Soc. d'art et<br />
d'hist. du dioc. de Liège, t. XIX, p. 283, Liège, 1910.<br />
(*) BIBLIOTHÈQUE ROYALE DE BELGIQUE, ms. 20610 [HALKIN,<br />
Inventaire..., N° 657], f° 37 r° : « hi abbates sancti in antiquà picturâ<br />
sunt. »<br />
(*) YERNAUX, L'église abbatiale de Stavelot, p. 141.<br />
(®) Les vaisse<strong>au</strong>x extérieurs se prolongeaient sur les côtés du chœur<br />
de l'abbatiale : voir la gravure de Kilian, reproduite dans l'article,<br />
cité ci-après, de M. le chanoine Maere. Lors de sa Joyeuse entrée à<br />
Stavelot, le 8 juin 1577, Gérard de Groes<strong>be</strong>eck célébra la messe « dans<br />
la grotte [= crypte ], attendu l'incendie arrivé à l'église le 4 mai 1574 » :<br />
YERNAUX, art. cit., p. 136, n. 1. — La crypte de l'abbaye servit d'église<br />
paroissiale, du 28 juillet 1750 <strong>au</strong> 13 mai 1754 : ARCHIVES COMMUNALES<br />
DE STAVELOT, vol. VIII, ms. de Dom Thonnar, p. 14.<br />
(*) R. MAERE, Cryptes <strong>au</strong> chevet du chœur dans les églises des anciens<br />
Pays-Bas, dans le Bulletin monumental, p. 95-99, Paris, 1932.
— 39 —<br />
<strong>au</strong> centre, et celui de S. M<strong>au</strong>rice, à la g<strong>au</strong>che du premier (*).<br />
Au cours des siècles, six <strong>au</strong>tres <strong>au</strong>tels furent placés dans la<br />
chapelle souterraine.<br />
«<br />
* *<br />
Ainsi donc, jusqu'en 1624, le corps de saint Poppon resta<br />
enfermé dans le tom<strong>be</strong><strong>au</strong>, <strong>au</strong> pied de l'<strong>au</strong>tel de Notre-Dame,<br />
le seul qui fût consacré à la Sainte Vierge, dans l'abbatiale.<br />
Les cérémonies de l'élévation des restes sacrés eurent heu<br />
du 30 juillet <strong>au</strong> 1 er août. Le premier jour, vers le soir,<br />
Etienne Strecheus, évêque titulaire de Dionysie et délégué<br />
de Ferdinand de Bavière, descendit dans la crypte, accompagné<br />
de Dom Nicolas Hocht, prieur de Stavelot ( 2 ), de<br />
Pierre Méan et de Gaspar De la Roche ( 3 ), échevins de Liège<br />
et conseillers du prince-évêque, ainsi que de quelques religieux<br />
du monastère ( 4 ). L'évêque fait enlever le m<strong>au</strong>solée<br />
en bois, — long de huit pieds et demi et large d'environ<br />
quatre pieds, — qui avait été construit sur le sépulcre,<br />
( 1 ) HALKIN et ROLAND, O. C., t. I, p. 225, 226. — BERLIÈRE, Monasticon,<br />
t. II, p. 78, donne, par erreur, l'année 1042, pour cette double<br />
consécration.<br />
( 2 ) Fait profession en 1592, nommé prieur le 14 octobre 1622 :<br />
YERNAUX, art. cit., p. 140, 141 ; BERLIÈRE, Monasticon, t. II, p. 96,<br />
n. 3. — Dom Nicolas Hocht mourut le 3 avril 1630 : L. NAVEAU DE<br />
MARTEAU et A. POULLET, Recueil d'épitaphes de Henri van den Berch,<br />
t. II, N° 2261, Liège, 1928. •— Armonac wallon do L'Saméne po l'an<br />
bisac 1896, p. 29, Malmedy, 1896.<br />
(*) De la Roche avait épousé Anne Chapeaville, sœur de l'historien<br />
Jean Chapeaville, vicaire général de Liège, décédé en 1617 : cfr<br />
G. SIMENON, L'historien Chape<strong>au</strong>ville, dans la Revue ecclésiastique de<br />
Liège, t. XXV, p. 284, n. 1 et 5, Liège, 1934.<br />
( 4 ) Le récit de l'élévation des restes mortels du saint stavelotain<br />
est donné ici d'après l'original latin de Dusseldorf, tel qu'il fut publié<br />
par Harless en 1869 : cfr HARLESS, Der Reliquien... Une copie, se trouvant<br />
dans un ms. de L<strong>au</strong>renty, avait déjà été publiée par Arsène de<br />
Noue, de Malmedy, en 1865 : A. DE NoiiE, Les manuscrits de François<br />
L<strong>au</strong>renty, prieur de Malmedy, dans les Annales de VAcadémie d'archéologie<br />
de Belgique, t. XXI, 2 E série, t. I er , p. 574-612, annexe I, Anvers,<br />
1865. — HALKIN, Inventaire..., N° 7. — HALKIN et ROLAND, o. c.,<br />
p. xv. Dom L<strong>au</strong>renty, d'abord moine de Saint-Hu<strong>be</strong>rt, quitta ce<br />
monastère en 1628 et fit profession à Stavelot le 18 janvier 1636;<br />
prieur de Malmedy en 1645, il mourut le 24 juin 1650 : BERLIÈRE,<br />
Monasticon, t. II, p. 60 et p. 97, n. 1.
— 40 —<br />
situé devant l'<strong>au</strong>tel de la Vierge ; il fait alors retirer du<br />
sol une dalle de marbre, placée sous le m<strong>au</strong>solée en bois :<br />
elle est large d'environ trois pieds et longue de sept pieds<br />
et demi. Puis on creuse la terre et, à deux pieds environ<br />
sous le nive<strong>au</strong> du sol, apparaît le sarcophage : il est long de<br />
huit pieds, large de trois pieds environ à la tête, et d'un<br />
pied et demi à l'<strong>au</strong>tre extrémité ; il a trois pieds et demi de<br />
profondeur. Il est. absolument intact ( x ). Le couvercle<br />
enlevé, les assistants aperçoivent les ossements sacrés et le<br />
suffragant retire du tom<strong>be</strong><strong>au</strong> une plaque de plomb, mesurant<br />
environ un pied carré, qui se trouvait à droite de la<br />
tête du saint ; sur cette plaque était gravée en lettres majuscules<br />
l'inscription suivante : « Anno ab Incarnatione Domini<br />
MXLVIIII obiit Poppo abbas, VIII Kal. Februarii<br />
t ( J ) ». Comme la nuit approchait et que l'évêque voulait<br />
donner plus de solennité à la suite de la cérémonie, il fit<br />
couvrir le tom<strong>be</strong><strong>au</strong> d'un linceul et disposer à l'entour des<br />
cierges allumés. Tous sortirent de la crypte dont les portes<br />
furent soigneusement refermées.<br />
Le lendemain matin, 31 juillet, <strong>au</strong> chapitre, les moines<br />
entendirent le récit de ce qui s'était passé la veille, et ils<br />
apprirent que l'élévation du corps <strong>au</strong>rait lieu le lendemain,<br />
en présence de leurs confrères de Malmedy. Dans l'aprèsmidi,<br />
Mgr Strecheus, le prieur, quelques moines et les conseillers<br />
liégeois redescendirent dans la crypte, en compagnie<br />
d-e Maître Walran, chirurgien de Stavelot. Tout en désignant,<br />
à l'aide d'une baguette, les différents ossements, le chirurgien<br />
en donnait le dénomination : le crâne, l'os du cou, une<br />
partie de l'os de l'omoplate ou palleron, l'occiput <strong>au</strong>quel<br />
adhéraient quelques morce<strong>au</strong>x de toile, neuf dents et les<br />
f 1 ) « Mox infra terrain ad duos circiter pedes, sarcophagum ipsum<br />
marmoreum magnitudinis in longitudine octo et in latitudine trium<br />
fere pedum ad caput et sesquipedis ad calcem profunditate trium cum<br />
medio, integerrimum reperimus... » : HARLESS, art. cit., p. 143.<br />
( 2 ) « L'an de l'Incarnation du Seigneur 1049, est mort l'abbé Poppon,<br />
le 8 e jour avant les kalendes de février» : dans le calendrier romain,<br />
le 8 e jour avant les kalendes (= 1 er du mois) de février correspond<br />
<strong>au</strong> 25 janvier.
— 41 —<br />
fragments d'une dixième, l'épine dorsale entière, s<strong>au</strong>f<br />
quelques parties réduites en cendres, la partie postérieure<br />
des côtes principales, l'os de la poitrine ou bouclier du cœur<br />
en entier (*) ; quelques parcelles des clavicules, près du cou ;<br />
l'os du bras droit en entier, la majeure partie de l'os du<br />
bras g<strong>au</strong>che, le cubitus droit en entier, un bon nombre<br />
d'os des mains, l'os iliaque ou lombaire, en entier, les deux<br />
fémurs, avec les articulations (rotules), les deux tibias avec<br />
les péronés ou focilia ( 2 ), les os des talons et des orteils.<br />
Cette désignation des ossements se fit sans en déplacer <strong>au</strong>cun.<br />
Mais les assistants furent étonnés de découvrir, près des os<br />
de la poitrine, les restes d'un lourd calice dont ils attribuent<br />
la destruction à l'e<strong>au</strong> qui <strong>au</strong>rait pu pénétrer dans le tom<strong>be</strong><strong>au</strong><br />
par plusieurs fissures ; ils remarquent cependant<br />
que l'e<strong>au</strong> pouvait s'écouler par trois trous soigneusement<br />
faits : un à l'emplacement de la tête, le second, <strong>au</strong> milieu<br />
du fond, un troisième, à l'emplacement des pieds. Après<br />
cette cérémonie, les religieux, se succédant deux par deux<br />
et d'heure en heure, commencent une veillée de prières dans<br />
la crypte jusqu'<strong>au</strong> lendemain, 1 er août, fête de Saint-<br />
Pierre-<strong>au</strong>x-liens.<br />
Dès que le prieur et les moines de Malmedy furent<br />
arrivés, le Saint-Sacrement fut apporté dans la crypte<br />
et déposé sur l'<strong>au</strong>tel de la Vierge. En présence des moines,<br />
des conseillers, du chirurgien et des fidèles, le suffragant,<br />
revêtu des ornements pontific<strong>au</strong>x, bénit <strong>au</strong> bord de la<br />
fosse une châsse provisoire en bois.Le prieur Hocht retire<br />
alors du tom<strong>be</strong><strong>au</strong> les ossements que l'évêque dépose dans la<br />
cassette, garnie de soie. Enfin, le reliquaire est refermé et<br />
recouvert d'un voile.<br />
Au chant des antiennes, les deux religieux les plus âgés<br />
soulèvent la châsse sur leurs ép<strong>au</strong>les et la procession sort<br />
de la crypte pour se dérouler à travers les cloîtres: les moines<br />
(*) «Os pectoris sive scutum cordis integrum » : HARLESS, art. cit.,<br />
p. 144 ; il s'agit sans doute du sternum.<br />
( 2 ) « duo ossa femorum cum vertebris, utrumque os tibiarum cum<br />
radiis seu focilibus... » : HARLESS, ibid.
— 42 —<br />
des deux abbayes précèdent la châsse qui est suivie des<br />
deux prieurs et des porteurs de flam<strong>be</strong><strong>au</strong>x ; entre le diacft<br />
et le sous-diacre, l'évêque s'avance, portant le Saint-Sacrement.<br />
Le cortège arrive dans l'abbatiale : les reliques sont<br />
déposées devant le maître-<strong>au</strong>tel où Etienne Strecheus,<br />
après avoir donné la bénédiction avec l'ostensoir, chante<br />
pontificalement la messe de la Sainte-Trinité, suivie du<br />
Te Deum. Pendant toute la journée, la châsse entourée de<br />
six cierges allumés, reste exposée à la vénération du peuple.<br />
Le lendemain, elle est déposée en un endroit secret, en<br />
attendant les ordres du prince.<br />
*<br />
# *<br />
Dans la relation des cérémonies du 1 er août 1624, il<br />
f<strong>au</strong>t observer que si le contenu du tom<strong>be</strong><strong>au</strong> a été déposé<br />
dans un reliquaire provisoire, il n'est écrit nulle part que le<br />
lourd sarcophage vide ait été retiré du sol.<br />
On connaît le triste sort qui fut réservé à l'abbatiale et<br />
à sa crypte, après la Révolution (*) ; ce fut la destruction<br />
totale : seul, un tronçon de la tour du XVI e siècle subsiste<br />
<strong>au</strong>jourd'hui. Or, en 1896, M. Jean-François Massange,<br />
échevin de Stavelot, fit exécuter quelques fouilles à l'emplacement<br />
de l'abbatiale : là où se trouvait la croisée du<br />
transept, il découvrit un premier sarcophage en pierre, dont<br />
le fond n'était pas percé de trous, et qui renfermait deux<br />
fémurs, les tibias et les ossements des pieds. Plus loin, vers<br />
l'extrémité du chœur, « les ouvriers rencontrèrent à deux<br />
mètres de la surface du sol, un second sarcophage en deux<br />
pièces, avec couvercle en même pierre, à dos arrondi,<br />
intérieurement creusé en forme d'<strong>au</strong>ge... Ce sarcophage<br />
a les dimensions suivantes : longueur : 2 m. 22 ; largeur du<br />
côté des pieds : 0 m. 32 ; h<strong>au</strong>teur du côté des pieds : 0 m. 47 ;<br />
largeur du côté de la tête : 0m.80, Om.62 à l'intérieur.<br />
H<strong>au</strong>teur du côté de la tête : 0 m. 60, 0 m. 51 à l'intérieur.<br />
(*) YERNAUX, L'église abbatiale de Stavelot, p. 148-154.
— 43 —<br />
Epaisseur des parois : 0m.08... Le fond du sarcophage se<br />
relève légèrement du côté de la tête. Il est percé de trois<br />
trous, dont un <strong>au</strong> milieu. Ce sarcophage ne renfermait<br />
ni ossements, ni objets. Ces deux sarcophages sont en pierre<br />
oolithique j<strong>au</strong>nâtre et très poreuse... (*) ». Les dimensions<br />
du tom<strong>be</strong><strong>au</strong> ouvert en 1624, sont approximativement celles<br />
du sarcophage retrouvé à l'emplacement de la crypte, en<br />
1896, et actuellement conservé <strong>au</strong> Musée de Stavelot. Cependant,<br />
le procès-verbal de 1624 dit que le sarcophage est<br />
en marbre, — sarcophagum marmoreum, — bien que marmoreum<br />
puisse signifier « qui a l'aspect du marbre ». D'ailleurs,<br />
il ne devait pas être très facile, à l'approche de la<br />
nuit ( 2 ), de déterminer exactement la nature de la pierre<br />
dont était fait un sarcophage complètement enfoui dans<br />
un sol qui devait être assez humide, car un ruisse<strong>au</strong>, de nos<br />
jours encore, coule à proximité de l'emplacement de la<br />
crypte. Il est donc très probable, pour ne pas dire certain,<br />
que le grand coffre de pierre, retrouvé vide et percé de trois<br />
trous, est bien celui qui a contenu, de 1048 à 1624, le corps<br />
de saint Poppon.<br />
Reste la question de la lame de plomb, portant le millésime<br />
1049, en chiffres romains, alors que «l'abbé Poppon<br />
mourut le 25 janvier 1048, d'après le témoignage bien précis<br />
de son biographe, qui assista à sa mort. Les Annales Stabulenses<br />
inscrivent également à l'année 1048 le décès de<br />
Poppon. L<strong>au</strong>renty cependant déclare qu'à l'ouverture de<br />
son sarcophage, en 1626 ( 3 ), on découvrit une plaque de<br />
(*) G. CUMONT, Fouilles faites dans l'ancienne abbaye de Stavelot<br />
pendant l'année 1896, dans les Annales de la Soc. d'archéol. de Bruxelles,<br />
t. XII, p. 332, et le plan, Bruxelles, 1898. —Ces sarcophages, conservés<br />
<strong>au</strong> Musée de Stavelot, ont été comparés avec des coffres analogues,<br />
découverts en Belgique ; cfr B. WIBIN, Découverte d'une nécropole<br />
ancienne d Atnay (1932), dans le Bull, de l'Institut archéol. liégeois,<br />
t. LVII, Tongres, 1933. — W. LEGRAND, Chronique histor. et arch. de<br />
l'ancien pays de Stavelot-Malmedy, dans Leodium, t. XXVI, p. 83,<br />
Tongres, 1933.<br />
( 2 ) « ...vespertino tempore... quia iam tune intempesta nox appropinquabat...<br />
»; cfr HARLESS, art. cit., p. 142 et 143.<br />
( 3 ) C'est 1624, évidemment, qu'il eût fallu imprimer.
— 44 —<br />
plomb portant cette inscription : Anno ab incarnatione<br />
Domini M. XLVIIII, obiit Poppo abbas VIII Kal. februarii<br />
f. On pourrait conclure de là que l'année 1049 est<br />
bien celle de la mort de Poppon et que, si Everhelm rapporte<br />
cet événement à l'an 1048, c'est parce que, étant<br />
alors abbé de H<strong>au</strong>tmont, il <strong>au</strong> r a suivi le style de Pâques,<br />
en usage dans le diocèse de Cambrai, et cela avec d'<strong>au</strong>tant<br />
plus de vraisemblance qu'il rattache la date du 25 janvier<br />
à la deuxième année de l'empire — il a voulu dire du<br />
règne — de Henri II (III), alors que la dixième année du<br />
règne de ce prince prend cours seulement <strong>au</strong> 4 juin 1048.<br />
Mais cette supposition rencontre une objection sérieuse.<br />
C'est Wazon, évêque de Liège et ami de Poppon, qui célébra<br />
ses obsèques. Everhelm, témoin oculaire, entre dans des<br />
détails circonstanciés sur l'arrivée de Wazon et sa participation<br />
à la cérémonie funèbre ; son témoignage est irrécusable.<br />
Or, l'évêque Wazon mourut le 8 juillet 1048 ; c'est<br />
donc en 1048, et non en 1049, qu'eut lieu le décès de Poppon,<br />
et l'on est en droit de se demander si la plaque commémorative<br />
était bien contemporaine de la sépulture ou si le<br />
millésime qui y était inscrit a été exactement déchiffré ( 2 ).<br />
On peut admettre que la plaque a été bien déchiffrée<br />
et que c'est cela précisément qui a embarrassé plusieurs<br />
<strong>au</strong>teurs et provoqué des débats. «Martène et Roderique,<br />
dans leur dispute, nous dit Arsène de Noue, ont longuement<br />
agité cette question ( 3 )... Roderique, dans sa première<br />
dissertation, page 42, rappelle que L<strong>au</strong>renty dans ses manuscrits<br />
déclare avoir assisté à la levée du corps de St.<br />
Poppon, qu'il a examiné sérieusement la plaque trouvée dans<br />
(*) Lisez « dixième ».<br />
( 2 ) HALKIN et ROLAND, O. C., t. I, p. xxxvi et xxxvn. A la page<br />
xxxvi, n. 2, in fine, lire « calendes de février » <strong>au</strong> lieu de « calendes de<br />
janvier ». •— Les deux éditeurs des chartes de Stavelot-Malmedy<br />
n'invoquent pas, dans leurs remarques sur l'année du décès de Poppon,<br />
le témoignage d'Etienne Strecheus, publié par HARLESS, art. cit.<br />
( 3 ) A. DE NOUE, Les manuscrits de Fr. L<strong>au</strong>renty, p. 598.
— 45 —<br />
son tom<strong>be</strong><strong>au</strong> ( x ).» Rappelons toutefois que L<strong>au</strong>renty, en<br />
1624, était moine de Saint-Hu<strong>be</strong>rt et qu'il ne fit profession<br />
à Stavelot qu'en 1636; ce fait ne l'a pas empêché, dans la<br />
suite, d'examiner la lame de plomb dont l'inscription le rend<br />
perplexe : lui <strong>au</strong>ssi comprend bien que si les funérailles de<br />
saint Poppon furent présidées par Wazon, mort le 8 juillet<br />
1048, il est impossible, quel que soit le style adopté ( 2 ),<br />
de reporter à l'année 1049 le décès de l'abbé de Stavelot.<br />
Il conclut donc à une erreur de calcul, qu'il n'arrive pas à<br />
expliquer, tout en estimant qu'il ne peut récuser le témoignage<br />
de la plaque trouvée dans le tom<strong>be</strong><strong>au</strong> et qu'il a tenue<br />
dans ses propres mains pour essayer d'en percer le mystère ( 3 ).<br />
Et remarquons dès maintenant que l'indication « 1049, stylo<br />
romano » que nous rencontrerons plus loin, dans le document<br />
de 1774, n'apporte <strong>au</strong>cune solution nouvelle <strong>au</strong> problème.<br />
Enfin, L<strong>au</strong>renty lui-même, Van den Berch, <strong>au</strong><br />
XVII e siècle, de Noiie, en 1865 et E. <strong>au</strong>s'm Weerth, en<br />
1869, parlent soit d'une plaque de plomb, soit de plusieurs.<br />
Il en ressort que peu de temps après 1624, la plaque a dû<br />
être brisée en plusieurs morce<strong>au</strong>x ( 4 ). De plus, il y a tout<br />
( l ) Ibid., p. 581. « Vidit hanc laminam prior malmundariensis<br />
L<strong>au</strong>renty atque eam saepius a se diligenter inspectam in M. S. S.<br />
testatur », ibid., p. 582.<br />
( a ) Le style de Noël, a Nativitale, était adopté dans l'Empire, comme<br />
il l'était à la chancellerie pontificale depuis Jean III (968-970) jusqu'à<br />
Urbain 11 (1088) ; la plaque de plomb porte « Ab IncarnationeDomiiti »,<br />
ce qui fixerait le début de l'année <strong>au</strong> 25 mars ; le style de Pâques, on<br />
l'a vu, n'expliquerait pas davantage le millésime 1049.<br />
(*) « Ex quibus apparet quod alicubi error sit in calculo sed in<br />
quâ parte difficile est indicase [lisez indicare]... Et laminae in sarcophago<br />
S. Patris repertae quam manibus tractans, ego ipse saepius consideravi<br />
elaboratam curiosissime erroremimputare plus quam temerarium esset. »<br />
citations de A. DE NOUE, Les manuscrits de F. L<strong>au</strong>renty, p. 582 et<br />
597. Les mêmes citations et le même article ont été reproduits dans les<br />
Miscellanées sur l'ancien pays de Stavelot et Malmedy, Malmedy, 1872,<br />
du même <strong>au</strong>teur, p. 102 et 116; une variante, p. 116 : «manibus<br />
contrectans » <strong>au</strong> lieu de « manibus tractans » et de « manibus strectans »( ?).<br />
(*) « In sarcophago repertae sunt laminae plum<strong>be</strong>ae magnitudinis<br />
unius pedis in quadro cui (sic) litteris majoribus insculpta erant haec :<br />
Anno ab Incarn... » [L<strong>au</strong>renty]; et DE NoiiE, art. cit., p. 597 [28 du<br />
t. à p.], ajoute : « Nous les avons vues à Stavelot où elles reposent encore<br />
<strong>au</strong>jourd'hui. » Le procès-verbal de 1624, publié par Harless, porte :<br />
« Laminam plum<strong>be</strong>am magnitudinis fere unius pedis in quadro inte-
— 46 —<br />
lieu de croire que le fragment, retrouvé en 1930 dans la<br />
sacristie de l'église de Stavelot, —et dont on reproduit ici<br />
la photographie, accompagnée de la restitution de la plaque<br />
entière, restitution conforme à celle d'<strong>au</strong>s'm Weerth, —<br />
n'est pas <strong>au</strong>tre chose que la partie inférieure de la hme<br />
carrée, signalée dans la relation de 1624 ( 1 ).<br />
Sarcophage découvert en 1896, à l'emplacement de la crypte de<br />
l'abbatiale, conservé <strong>au</strong> Musée de Stavelot.<br />
Les <strong>au</strong>tres fragments sont irrémédiablement perdus.<br />
Quoi qu'il en soit, le morce<strong>au</strong> conservé porte, gravée dans le<br />
plomb, la croix ( 2 ) dont la présence à la fin de l'inscription<br />
est attestée par tous les documents. Et <strong>au</strong>s'm Weerth, la<br />
gram ad defuncti caput parte dextra repertam excepimus...», et Van<br />
den Berch note sèchement : « Inscriptio sequens inventa est in sepulcro<br />
Sti Popponis Abbatis Stabulensis laminae plum<strong>be</strong>ae insculpta :<br />
Poppo Abbas Anno 49», cfr NAVEAU et POULLET, Recueil d'épitaphes,<br />
t. II, p. 386, N° 2256.<br />
(') E. AUS'M WEERTH, Der Reliquien -und Ornamentenschat? der<br />
Abteikirche Stablo, II, dans les Jahrb. des Vereins von Alterthumsfreunden<br />
im Rheinlande, t. XLVI, p. 146, n. 1, Bonn, 1869.—Conformément<br />
<strong>au</strong> texte de 1624« litteris maioribus insculpta... », l'inscription<br />
est donnée ici en majuscules et porte 1049, tandis que celle d'<strong>au</strong>s' m<br />
Weerth est en minuscules, avec le millésime 1048, soit par correction,<br />
soit par erreur typographique.<br />
( 2 ) H<strong>au</strong>teur : 46 millim., traverse : 26 millim. ; le dessin est fait en<br />
supposant que la croix a été gravée exactement <strong>au</strong> milieu de la partie<br />
inférieure de la plaque : celle-ci n'<strong>au</strong>rait alors que 20 centimètres de<br />
côté. Le document de 1624 ne donne d'ailleurs qu'une mesure approximative<br />
: « magnitudinis fere unius pedis in quadro ».
— 47 —<br />
ANNO AB 1NCARN.<br />
PNI M.XLYIUI<br />
OBIIT POP PO ABB .<br />
VIII K FEBR.<br />
< 0.20- -<br />
Restitution de la plaque de plomb<br />
et fragment conservé à l'église de Stavelot.<br />
disposant à la place indiquée, s'exprime comme si, en 1869,<br />
la plaque était encore entière. Voici ce qu'il écrit : « Du<br />
tom<strong>be</strong><strong>au</strong> de S. Poppon, on conserve, dans la sacristie de<br />
l'église de Stavelot, une tablette de plomb portant l'inscription<br />
suivante : Anno... (*) ».<br />
Tout contrôle est désormais impossible, et l'on pourrait,<br />
comme Henri Van den Berch dans un cas semblable, stigmatiser<br />
« la négligence reprochable et incuriosité vicieuse de<br />
l'antiquité ( 2 ) » qui c<strong>au</strong>sèrent la perte de ce vénérable<br />
document. Mais si l'évêque Strecheus et le prieur L<strong>au</strong>renty<br />
ont exactement déchiffré le millésime 1049, il reste peutêtre<br />
encore une hypothèse à envisager : une erreur du graveur,<br />
qui en traçant la série des chiffres romains, <strong>au</strong>ra incisé<br />
(') « Aus Poppo's Grab <strong>be</strong>wahrt man in der Sacristei der Kirche zu<br />
Stablo eine kîeine Bleitafel mit folgender Inschrift : Anno... » ; cfr<br />
E. AUS'M WEERTH, art. cit., p. 146, n. 1.<br />
( 2 ) J. BRASSINNE, Nouvelles recherches sur des monuments d'art mosan<br />
disparus, dans le Bull, de la Soc. d'art, et d'kist. du dioc. de Liège,<br />
t. XXX, p. 80 et 81, Liège, 1939.
— 48 —<br />
une barre verticale de trop. Dans ce cas, la graphie défectueuse<br />
n'<strong>au</strong>ra sans doute pas attiré l'attention de celui qui<br />
en 1048, déposa la plaque dans le tom<strong>be</strong><strong>au</strong> qui allait être<br />
refermé : à cette époque, il était facile de confondre le chiffre 8<br />
avec le chiffre 9, qui s'écrivait VIIII, et non IX, comme on<br />
peut le constater par l'inscription funéraire de l'évêque<br />
de Liège, Nithard, gravée <strong>au</strong>ssi sur une lame de plomb, en<br />
1042, et retrouvée en 1568 (*). Graveurs et lapicides sont<br />
parfois gens distraits : à Liège, sur le buste de S. Lam<strong>be</strong>rt,<br />
le nom d'Erardus de la Marck est écrit Eradus, et la bague<br />
de Nicolas de Be<strong>au</strong>lieu, abbé de Saint-Jacques, mort en<br />
1551, porte l'inscription «Mater Dei memanto» <strong>au</strong> lieu de<br />
memento ( 2 ). Quant à la date de la mort de Nithard, Van den<br />
Berch lit « XVIIII » des calendes de septembre ; Chapeaville,<br />
ayant l'original sous les yeux, lit « VIIII kal Septemb.»<br />
et Foullon, suivant le rédacteur anonyme contemporain de<br />
la découverte de la tom<strong>be</strong>, donne a XVII kal. septemb. ( 3 ) ».<br />
Que le millésime erroné du décès de Poppon soit imputable<br />
<strong>au</strong> graveur du XI e siècle ou à ceux qui déchiffrèrent jadis<br />
l'inscription, la chronologie traditionnelle doit être conservée<br />
: «Mabillon, Martène, les Bollandistes, Fisen, qui connaissaient<br />
tous l'existence de cette plaque, placent donc<br />
avec raison la date de cette mort à l'an 1048 ( 4 ). »<br />
(.A suivre). William LEGRAND.<br />
(*) BRASSINNE, art. cit., p. 79 et 80.<br />
( 2 ) L. HENDRIX, L'église Saint-Jacques à Liège, p. 49, Liège, 1928.<br />
— Distractions <strong>au</strong>ssi dans la transcription du Pater, sur la croix en<br />
plomb retirée du tom<strong>be</strong><strong>au</strong> de l'évêque de Liège, Théoduin de Bavière<br />
qui fut inhumé, en 1075, dans la collégiale de Huy ; cfr H. DEMARET,<br />
La croix et le calice du tom<strong>be</strong><strong>au</strong> de l'évêque de Liège, Théoduin de Bavière,<br />
dans Leodium, t. X, p. 108, Liège, 1911.<br />
(*) BRASSINNE, art.-cit., p. 81, n. 1.<br />
( 4 ) DE NOUE, art. cit., p. 598 [29 du t. à p.].
— 49 —<br />
INVENTAIRE ARCHÉOLOGIQUE DE L'ANCIEN PAYS DE LIÈGE<br />
L'Ostensoir de l'église<br />
de Grâce=Berleur<br />
Parmi un certain nombre d'œuvres d'art et d'objets<br />
anciens de valeur, l'église de Grâce, qui était <strong>au</strong>trefois à la<br />
collation de l'illustre et puissant chapitre de Saint-Martin<br />
de Liège (*), possède un remarquable ostensoir du<br />
XVIle siècle.<br />
(*) A. DE RYCKEL, Les Communes de la Province de Liège, Liège,<br />
1896, p. 235.
— 50 —<br />
Ce <strong>be</strong>l ouvrage d'orfèvrerie en argent fondu, repoussé<br />
et ciselé porte le poinçon du prince-évêque Jean-Louis<br />
d'Elderen (1688-1694), celui de la cité de Liège, à l'aigle<br />
bicéphale avec le millésime 1688, un poinçon d'orfèvre //(*)<br />
et une rayure éprouvette. Il mesure 70 cm. de h<strong>au</strong>teur et<br />
pèse 3 kilos 300.<br />
Le pied oblong, sur base octogonale de 225 sur 155 mm<br />
est décoré d'épis, de grappes de raisins, de deux têtes d'angelots<br />
et de cartouches non gravés.<br />
La tige en forme de balustre présente à son renflementnœud<br />
les symboles des quatre évangélistes. Ce balustre<br />
supporte une sorte de calice godronné d'où partent deux<br />
cornes d'abondance couvertes d'épis et de raisins, sur quoi<br />
se posent deux anges debout, dans de gracieuses attitudes.<br />
Entre ceux-ci rayonne un soleil doré entourant la lunelle<br />
d'exposition.<br />
Au-dessus du soleil et des anges, l'on voit feuilles et épis que<br />
surmonte une grande couronne fermée et richement ciselée.<br />
Sommant la couronne : une croix dorée à rayons, flanquée<br />
de palmettes sur une tête ailée d'angelot, se dresse sur un<br />
glo<strong>be</strong> terrestre. Ce motif terminal nous paraît être une<br />
addition du XIX e siècle.<br />
L'ostensoir dont les cartouches sont vierges d'armes<br />
ou d'inscriptions, est muet sur son donateur. Les archives<br />
de l'église, elles non plus, n'en font pas mention.<br />
A déf<strong>au</strong>t du nom de son donateur, nous savons du moins<br />
que l'ostensoir a été offert sous le pastorat de Jacques<br />
Loncin-Dellebaille, curé de Grâce de 1670 à 1705, qui fut,<br />
en même temps, doyen du concile de Hozémont. Les archives<br />
paroissiales conservent de lui un curieux testament<br />
plein d'intérêt en ce qui concerne les conditions de vie<br />
d'un curé de campagne à cette époque.<br />
Ajoutons pour terminer qu'en 1688, c'était le baron<br />
Maximilien de Courtejoie qui était seigneur et châtelain<br />
de Grâce ( 2 ). Léon DEWEZ.<br />
( 1 ) J. Juris, orfèvre (Renseignement dû à M. J. Brassinne).<br />
( 2 ) Archives de l'église de Grâce-Berleur.
— 51 —<br />
La plus vieille construction<br />
du village d'Ans :<br />
La Tour d'Ans<br />
Quand, quittant la place où s'élève l'église Saint-Martin,<br />
on se dirige vers le vieux cimetière, on aperçoit, arrivé<br />
en h<strong>au</strong>t de la côte, à l'intersection de la rue du cimetière<br />
Vue d'ensemble des bâtiments (1941).<br />
et de la rue du 15 août, anciennement la Visé-Voie, un terrain<br />
enclos de vieux murs sur lequel existent des constructions<br />
très anciennes. La façade de celles-ci, vers nord,<br />
montre des remaniements exécutés <strong>au</strong> cours des siècles<br />
passés. L'ensemble comporte : 1° une vieille tour construite<br />
en schiste et en grès houiller ; elle possède un étage dont
— 52 —<br />
le plancher est constitué par deux poutres en chêne supportant<br />
une couverture en planches de la même essence,<br />
sur gites du même bois. Ses dimensions extérieures sont<br />
de 8,20 mètres sur 8,65 mètres ; sa h<strong>au</strong>teur atteint 13 mètres<br />
environ <strong>au</strong> faîte du pignon et 8 mètres à la corniche de la<br />
toiture, qui est à deux versants ; l'épaisseur des murs<br />
reposant sur l'argile, presque sans fondations, est de<br />
0,85 mètre ( 1 ). 2° Un bâtiment d'habitation à un étage,<br />
juxtaposé à la façade ouest de la tour, dont les dimensions<br />
sont de 8,20 mètres sur 8,25 mètres ; l'épaisseur<br />
des murs est de 0,675 mètres. 3° Des annexes modernes<br />
dont on ne s'occupera pas.<br />
La situation de ces bâtisses, sur le point culminant du<br />
plate<strong>au</strong> d'Ans, permet de découvrir le pays environnant<br />
sur une vaste étendue ( 2 ).<br />
L'appareil de la construction de la vieille tour est tout<br />
à fait semblable à celui de la tour de la collégiale Saint-<br />
Denis, à Liège. Ch. J. Comhaire dans une étude faite en<br />
1904 et publiée dans le bulletin de l'Académie d'archéologie<br />
de Belgique voit dans la tour d'Ans un châte<strong>au</strong>-fort, un<br />
burg, dont les vieilles murailles ont une apparence plus<br />
vétusté que les plus anciens vestiges des constructions<br />
religieuses liégeoises, savoir le narthex de Saint-Denis<br />
ainsi que la grande nef de cette église (987) et un reste de la<br />
collégiale de Sainte-Croix (978). Il n'hésite pas à reculer<br />
jusqu'<strong>au</strong> VII e siècle la date de l'érection de la tour, se<br />
fiant uniquement à son flair, basé sur « l'habitude qu'il<br />
a d'étudier l'architecture sur le vif et non dans les livres ».<br />
Dater une muraille à simple vue des matéri<strong>au</strong>x est une<br />
méthode un peu subjective qui peut conduire à de singulières<br />
méprises ; ce critérium a <strong>be</strong>soin, pour entraîner la conviction,<br />
d'être appuyé sur des documents plus précis.<br />
(*) Une tour semblable a fait l'objet d'une étude dans le Bulletin<br />
de la Société d'Art et d'Histoire en 1932. Elle est située à Omal.<br />
( 2 ) Un acte de 1507 désigne l'endroit sous le nom de «aile choppe<br />
d'Ans ». Echevins de Liège. Œuvres, reg. 66, fol. 288.
— 53 —<br />
Ces derniers ne manquent pas pour les bâtisses du plate<strong>au</strong><br />
d'Ans. Grâce à des recherches faites dans les fonds les<br />
plus divers <strong>au</strong> dépôt des archives de l'Etat à Liège, et à<br />
l'aide, toujours bienveillante, de son conservateur, M. Fairon,<br />
il nous a été possible de reconstituer toute l'histoire de la<br />
propriété dont la vieille tour était le centre, reconstitution<br />
intéressante <strong>au</strong> point de vue de l'histoire économique, de<br />
l'archéologie et de l'histoire des familles.<br />
* *<br />
Les bâtiments, tour et maison d'habitation avec ses<br />
dépendances, inscrits <strong>au</strong> cadastre d'Ans et Glain sous la<br />
cote 886, section A, appartiennent depuis 1838 à la famille<br />
Façade de la tour (1941).<br />
Chantraine d'Ans. La propriété passe par succession dans<br />
les mains d'une demoiselle Chantraine qui avait épousé<br />
M. Kressels, sujet <strong>au</strong>trichien. C'est ainsi qu'après la guerre<br />
de 1914-1918, elle fut séquestrée et mise en vente publique.<br />
Achetée par M. Gouverneur, elle est <strong>au</strong>jourd'hui en la possession<br />
des charbonnages d'Ans et Rocour.
— 54 —<br />
La famille Chantraine les avait acquis, ainsi qu'en témoigne<br />
la mutation faite par vente de l'article 312 à l'article<br />
70 du cadastre, à la comtesse de Liedekerke-Surlet.<br />
Un plan de 1801, annexé à une demande en concession<br />
de mines de houilles, appelle le bien « Ferme Bourdouxhe »,<br />
d'après le nom d'un ancien locataire à bail de 1761 (*).<br />
La famille de Liedekerke avait acquis cette propriété<br />
<strong>au</strong> début du XVIII e siècle. Par testament de 1705 et codicille<br />
de 1709-1713, réalisés le 12 avril 1714, Messire Jacques-<br />
Ignace, baron de Surlet, vicomte de Montenaeken, etc.,<br />
héritier de Jean-Ernest et d'Erasme de Surlet, donne<br />
à son petit-fils Ferdinand François de Liedekerke, second<br />
fils de Charles-Antoine, comte de Liedekerke, vicomte<br />
de Bailleul, baron d'Acre et de Catherine-Agnès, née baronne<br />
de Surlet, fille du donateur, sa cense gisant <strong>au</strong> village<br />
d'Ans et Mollins, avec son labour, tour, maison, appendices<br />
et dépendances ( 2 ).<br />
A la fin du XVII e siècle, ces biens appartenaient donc<br />
à la famille de Surlet. Les frères Jean-Ernest de Surlet,<br />
archidiacre d'Ardenne, abbé séculier de Visé et Grandvicaire<br />
de Liège, et Erasme baron de Surlet et du Saint-<br />
Empire, chanoine de Saint-Lam<strong>be</strong>rt, dont Ferdinand-<br />
François de Liedekerke était l'héritier, avaient acquis,<br />
le 26 février 1685, du seigneur Raes,baron d'Ans,dit Erasme<br />
d'Ans, seigneur de Velroux, h<strong>au</strong>t-voué de Fize-le-Marsal,<br />
grand bailli des rivages, gentilhomme de la chambre de<br />
S. A. S, électeur de Cologne, évêque de Liège «la tour,<br />
maison, cense et basse-cour que celui-ci possédait dans le<br />
village d'Ans avec «tous jardins, prés, terres et tous droits<br />
et actions lui appartenant en icelle » ( 3 ).<br />
Ce Raes avait reçu ces biens de son père, qui les avait<br />
apportés en dot par contrat de mariage, en date du 19 dé-<br />
(') Cour d'Ans et Mollins. Œuvres, 1753-1763, fol. 174.<br />
Précédemment, le 19 juillet 1757, ces biens avaient été affermés à<br />
L<strong>au</strong>rent Lhoest pour 3 ans. Idem, Œuvres, 1753-1763, fol. 72.<br />
( 2 ) Etat noble. Fideicommis, 1711-1724.<br />
( 3 ) Cour d'Ans et Mollins. Œuvres, 1680-1692, fol. 137.
— 55 —<br />
cembre 1629, passé avec Elisa<strong>be</strong>th de Luxembourg dite<br />
de Hollogne-<strong>au</strong>x-Pierres ( 1 ). Le contrat stipule l'apport de<br />
la tour et maison d'Ans avec toutes les terres, prés, jardins<br />
et dépendances.<br />
Derrière de la tour (1941).<br />
La famille d'Ans figurait alors parmi les plus notables<br />
familles liégeoises. Sa généalogie a été donnée par M. Léon<br />
Nave<strong>au</strong> dans l'Annuaire de la noblesse <strong>be</strong>lge de 1896 :<br />
Maison annexée à la tour (1941).<br />
«originaires du village d'Ans, dont ils conservèrent le nom,<br />
ses membres durent leur fortune considérable pour l'époque,<br />
(') Efhevins de Liège. Convenances et testaments, greffe Harenne,<br />
1626-1637, fol. 166.
— 56 —<br />
et la situation qu'ils acquirent par la suite à d'importantes<br />
mines de houille qu'ils possédaient à Ans. Ils étaient, en<br />
outre, propriétaires à Ans d'un bien féodal dit la tour<br />
d'Ans, fief sans juridiction, ne dépassant pas l'importance<br />
d'une ferme». M. Nave<strong>au</strong> affirme à tort que les bâtiments<br />
de ce manoir furent dévastés et ruinés en 1607 et en 1627<br />
puisqu'ils sont donnés en dot en 1629. De même, qu'il<br />
n'est pas plus exact d'attribuer leur disparition définitive<br />
à un incendie, survenu <strong>au</strong> commencement de ce siècle.<br />
F<strong>au</strong>te de preuves et de documents, il est impossible de<br />
déterminer l'époque à laquelle la famille d'Ans entra en<br />
possession de la tour et de ses dépendances. Be<strong>au</strong>coup<br />
d'actes du XVI e siècle enregistrés à la cour d'Ans et Mollins<br />
prouvent que de nombreux membres de la famille d'Ans<br />
possédaient des biens dans les environs immédiats de la<br />
tour, ce qui laisse supposer qu'il s'agit de morcellements<br />
successifs intervenus entre les héritiers et qu'à une époque<br />
plus éloignée, la propriété tout entière se trouvait dans ' les<br />
mains d'un seul représentant de cette famille. ( 1 ).<br />
La tour était un bien féodal. Les plus anciens registres de<br />
la cour féodale de Liège mentionnent les trois reliefs, se<br />
rapportant sans <strong>au</strong>cun doute possible à un bien possédé<br />
successivement dans les temps modernes par les d'Ans,<br />
de Surlet, de Liedekerke et Chantraine :<br />
1° le 9 avril 1319, Baré de Sart relève un <strong>be</strong>lfroid et une<br />
motte situés à Ans <strong>au</strong>-dessus de la fontaine d'Ans, ayant<br />
jadis appartenu à ses parents ;<br />
f 1 ) En 1505, Catherine, veuve de Raes d'Ans, maître de la Cité de<br />
Liège, relève les usuiruits qu'elle possède sur la tour, cour, maison,<br />
jardins, cherwaige, prés, terres et <strong>au</strong>tres héritages qui furent jadis<br />
à Raes, son mari, séant à Ans et transporte le tout à son fils Raes,<br />
y compris les meubles, parchons, fosses, etc. Echevins de Liège.<br />
Œuvres, reg. 62, fol. 295.<br />
Echevins de Liège. Œuvres, reg. 66, fol. 288. Raes d'Ans, maître<br />
de la Cité, était fils de Li<strong>be</strong>rt d'Ans et d'Aghis de Mollins, qui habitaient<br />
à Saint-Séverin en 1474. Li<strong>be</strong>rt était lui-même fils d'un Raes<br />
d'Ans.
— 57 —<br />
2° le 5 novembre 1321, Renard us Hardreit relève le<br />
<strong>be</strong>lfroid d'Ans et environ 20 muids d'épe<strong>au</strong>tre à Oppagne<br />
de la part de son épouse dame Marie de Be<strong>au</strong>saint ;<br />
3° le 3 mai 1322, Renardus Hardreit échange avec Radelet<br />
Surlet le quart du fief d'Oppagne contre le «<strong>be</strong>lfroid»<br />
d'Ans, la maison, le vivier «comme ils proviennent et<br />
sont mouvants de l'évêque» ( 1 ).<br />
On désignait alors sous le terme de « <strong>be</strong>lfroid » un abri<br />
h<strong>au</strong>t placé, une tour fortifiée pouvant servir à la fois d'habitation<br />
et de moyen de défense, ainsi qu'en témoigne un<br />
passage du Miroir des nobles de Hesbaye de J. de Hemricourt.<br />
La tour d'Ans, surélevée sur sa motte et construite<br />
sur le point culminant du plate<strong>au</strong>, était admirablement<br />
placée pour surveiller la plaine de Hesbaye qui commençait<br />
précisément à cet endroit.<br />
Les reliefs de 1319 et de 1321 ne font mention que du<br />
« <strong>be</strong>lfroid » ; celui de 1322 ajoute maison et vivier. On pourrait<br />
conclure de là que la maison annexée à la tour fut bâtie<br />
entre ces deux dernières années. Le manoir et sa tour<br />
fortifiée ne pouvaient être que la demeure d'un personnage<br />
féodal de marque, et cependant, à notre grande déception,<br />
<strong>au</strong>cune <strong>au</strong>tre mention de ce bien ne se retrouve dans les<br />
registres de la cour féodale, ce qui semble montrer qu'il<br />
avait cessé d'être fief, tout <strong>au</strong> moins effectivement, car il<br />
n'est pas invraisemblable que le Rasquin d'Ans cité comme<br />
devant le service militaire à l'évêque dans le recensement<br />
du 11 février 1536 n'y soit tenu en vertu de ses biens d'Ans.<br />
Le Miroir des nobles de J.de Hemricourt,nous donne des<br />
renseignements sur certains propriétaires du XIV e siècle,<br />
parents de Marie de Rumigny-Fagnolles, de très noble<br />
extraction, cousine du duc de Lorraine, dame de Be<strong>au</strong>saint,<br />
dont le crayon généalogique s'établit comme suit :<br />
C) Ed. PONCELET. Le Livre des Fiefs de l'Eglise de Liège sous<br />
Adolphe de la Marck, pp. 122, 254 et 259.<br />
\
— 58 —<br />
Marie de Rumigny<br />
épouse<br />
B<strong>au</strong>duin du Lion Eustache Persant de Hanneffe Renardus Hardreit<br />
(i rc8 noces) (2 es noces) (3 e ® noces)<br />
I<br />
Isa<strong>be</strong>lle x Radelet<br />
(Radoux) Surlet<br />
Radoux Surlet Gilles de Be<strong>au</strong>saint B<strong>au</strong>duin Beatrix<br />
x<br />
Gérard Poister<br />
Mente x B<strong>au</strong>duin delle Roche<br />
B<strong>au</strong>duin, fils de Radelet Surlet, étant devenu moine de<br />
Flône, il est vraisemblable de conjecturer que des relations<br />
assez étroites ont existé entre le monastère et notre famille :<br />
une charte de Flône du 21 septembre 1362 nous permet,<br />
en effet, de considérer la famille de Surlet parmi ses bienfaiteurs<br />
( 1 ). Il y est de plus spécifié que, par son testament,<br />
Radoux Surlet avait laissé à son fils B<strong>au</strong>duin une rente<br />
personnelle de 50 sous de bonne monnaie, prenant cours<br />
<strong>au</strong> décès de sa femme Isa<strong>be</strong>lle. Cette rente était gagée sur<br />
sa maison, <strong>be</strong>lfroid, vivier, jardins, prés, tenure et assise<br />
d'Ans «devant le mostier». Après le décès de B<strong>au</strong>duin,<br />
30 sous de cette rente restaient acquis perpétuellement à<br />
l'abbaye de Flône, et comme gage de cette rente, le couvent<br />
fut duement advesti et adhérité des biens d'Ans. Puis celui-ci<br />
les rendit <strong>au</strong>x héritiers de Surlet moyennant un droit de<br />
relief de 22 deniers et 1 maille de rente annuelle. Cela fait,<br />
les exécuteurs testamentaires reportèrent la tenure d'Ans<br />
à Gérard Poister pour remplir les engagements stipulés<br />
dans les convenances de mariage de Gérard Poister avec<br />
Béatrix, fille de feu Radoux Surlet, qui <strong>au</strong>ssitôt vendit la<br />
propriété à Go<strong>be</strong>rt de Waroux, à charge de payer les cens,<br />
reliefs et pensions ci-dessus. Dès ce jour, les propriétaires<br />
(*) ANALECTES POUR SERVIR A L'HISTOIRE ECCLÉSIASTIQUE DE LA<br />
BELGIQUE, t. 24, p. 445.
— 59 —<br />
de la tenure d'Ans figurent dans chaque compte annuel<br />
de l'abbaye pour une rente de 30 sous ( 1 ). Ainsi, en 1362,<br />
le bien d'Ans passa de la famille Surlet à celle de Waroux,<br />
le chanoine de Flône, B<strong>au</strong>duin Surlet, en conservant<br />
l'usufruit ( 2 ).<br />
Après la mort du chanoine de Flône, le bien d'Ans fut<br />
complètement et sans <strong>au</strong>cune réserve <strong>au</strong>x mains de la<br />
famille de Go<strong>be</strong>rt de Waroux, fils de Lam<strong>be</strong>rt de Waroux<br />
dit Maille à Maille ( 3 ).<br />
Le petit-fils de Go<strong>be</strong>rt, Quentin de Tuwin, chevalier,<br />
seigneur de Jehay, bourgmestre de Liège en 1479, décapité<br />
ou tué en 1483 par ordre de Guill<strong>au</strong>me de la Marck,<br />
fit don, le 22 janvier 1467, à la compagnie et confrérie de<br />
Notre-Dame et Saint-Michel, fondée en l'église Sainte-<br />
Catherine à Liège, d'une rente annuelle et perpétuelle<br />
de 18 muids d'épe<strong>au</strong>tre gagée sur la propriété d'Ans comportant<br />
cour, maison, jardin, vivier, terres, prés, dite<br />
« Cour de Bealsen, devant le mostier », joignant de trois<br />
côtés <strong>au</strong>x wérixhas et revenant vers Liège à la fontaine<br />
de Spameken dont il était déjà fait mention en 1319.<br />
Toutefois cette donation n'exonéra pas la famille de Waroux<br />
de payer à l'abbaye de Flône jusqu'en 1521, la rente de<br />
(*) La série de ces comptes commence en 1450 et la mention de<br />
cette rente se retrouve jusqu'en 1589. De 1450 à 1469, elle est payée<br />
par Henri de Waroux, changeur ; de 1476 à 1480, par Messire Queniin<br />
de Tuwin, chevalier, seigneur de Jehay ; de 1499 à 1509, par les représentants<br />
de feu Quentin; à partir de 1521, par la confrérie de Notre-<br />
Dame et Saint-Michel fondée en l'église de Sainte-Catherine à Liège.<br />
( 2 ) CUVELIER, Cartulaire du Val-Benoît, p. 173.<br />
( s ) Lam<strong>be</strong>rt de Waroux dit Maille a Maille, changeur (1318-1348)<br />
I<br />
Go<strong>be</strong>rt de Waroux, changeur<br />
I<br />
Johan Henri x Jeanne le Carpentier Simon Lam<strong>be</strong>rt<br />
I<br />
Ide x Collard de Tuwin<br />
I<br />
Quentin x Agnès Goeswin
— 60 —<br />
trente sous dont nous avons parlé précédemment. A<br />
partir de cette date, la confrérie la paya ( 1 ).<br />
Il est à remarquer que dans la spécification des biens<br />
garantissant le payement de cette dernière rente de 18 muids<br />
d'épe<strong>au</strong>tre, le <strong>be</strong>lfroid ne se trouve pas cité. Il avait passé<br />
avant 1467 dans les mains de la famille d'Ans, comme le<br />
prouvent divers documents ultérieurs de 1470, 1505 et<br />
1507 ( 2 ).<br />
La cour de Bealsen, bien de la famille de Waroux comme<br />
la tour, a connu des avatars différents dont la narration<br />
complète risquerait de nous entraîner trop loin ( 3 ).<br />
Au XV e siècle, elle est <strong>au</strong>x mains de Louis Buffineal<br />
d'Ans dit de Bealsen dont les successeurs ou représentants<br />
paient après 1505 la rente de 18 muids assignée à Sainte-<br />
Catherine en 1467.<br />
En 1557, la propriété est déjà partagée en plusieurs lots<br />
tenus par Johan, fils de Thiry delle Haxhe, Johan Ernar,<br />
Johan Orban, Jacquemin de Viernay, tous solidairement<br />
responsables du paiement de la rente de 18 muids ( 4 ).<br />
En 1593-1599, les tenanciers sont Thiry delle Haxhe,<br />
Everard Pennar, Louis de Ster ( 6 ) ; en 1612, la partie<br />
occupée par Johan Thiry delle Haxhe est subdivisée en<br />
3 lots ( 8 ) ; en 1623, la rente de 18 muids n'ayant pas été<br />
payée, l'église reprend le bien et le remet à Johan du<br />
Vivier dit Balaes qui en cède une partie à Johan Wasseige( 7 ) ;<br />
la famille Balaes l'occupera jusqu'à la fin du XVI II e siècle ( 8 ).<br />
( x ) Archives de l'église Sainte-Catherine, à Saint-Denis, reg, 6,<br />
fol. 13 v° et 221.<br />
( 2 ) Echevins de Liège. Œuvres, reg. 62, fol. 295. — Id., reg. 66,<br />
fol. 288.<br />
(») Pour le détail, cf. Cour d'Ans et Mollins. Œuvres, reg.2, fol. 12 v°,<br />
loi. 34 v°. — Ed. PONCELET. Inventaire des chartes de la collégiale de<br />
Saint-Pierre, p. xxxiv, fol. 214. — Echevins de Liège. Jugements<br />
et sentences, a° 1505, fol. 214 v°, fo. 214.<br />
( 4 ) Cour d'Ans et Mollins. Saisies, reg. 53.<br />
( 6 ) Idem, Œuvres, reg. 22, fol. 216.<br />
Ci Cure d'Ans, reg. 2.<br />
( 7 ) Cour d'Ans et Mollins. Œuvres, reg. 30, fol. 21.<br />
(") Confraternité de Notre-Dame et Saint-Michel à Sainte-Cathérine.<br />
Payes 1760-1810, reg. 34.
— 61 —<br />
Ainsi, la propriété d'Ans qui comporte <strong>au</strong> XIV e siècle<br />
«tour, maison, vivier, etc.», a été divisée en deux parts<br />
avant 1467, date à laquelle Quentin de Tuwin, héritier des<br />
Waroux, donne en gage la tenure de Bealsen à la confrérie<br />
de Notre-Dame et Saint-Michel pour assurer le payement<br />
de la rente de 18 muids. La séparation eut lieu probablement<br />
<strong>au</strong> XV e siècle à l'occasion d'un partage du bien entre les<br />
enfants de Henri de Waroux le vieux <strong>au</strong>quel il est fait<br />
allusion dans l'acte-record du 3 juillet 1548, rendu par<br />
les tenants de l'église Saint-Catherine ( 1 ). La tour <strong>au</strong>ra<br />
alors passé dans les mains d'un des ancêtres de la famille<br />
d'Ans, soit dans la personne de Li<strong>be</strong>rt, soit dans celle de<br />
son père. Ce qui prouve que la famille d'Ans l'acquit très<br />
anciennement, c'est le record de la justice d'Ans attestant<br />
que la tour est le <strong>be</strong>rce<strong>au</strong> de la famille.<br />
Ainsi, depuis les Liedekerke, les Surlet, les d'Ans, les de<br />
Waroux, les Surlet, les Baré de Sart nous reconstituons<br />
la série des familles de notables qui tinrent leur résidence<br />
dans le vieux «<strong>be</strong>lfroid» d'Ans.<br />
Une mention inespérée dans les archives de la collégiale<br />
de Sainte-Croix va permettre de remonter plus h<strong>au</strong>t.<br />
En 1112, l'évêque Ot<strong>be</strong>rt qui avait emprunté à la collégiale<br />
une somme de 54 marcs d'argent et lui avait donné en garantie<br />
sa «curtis d'Ans », reprend ce bien et donne en échange<br />
en pleine propriété à l'église Sainte-Croix 40 bonniers de<br />
bois à Freeren et le patronat de l'église Saint-Séverin<br />
à Ro<strong>be</strong>rmont ( 2 ). On peut mesurer d'après la valeur des<br />
biens échangés toute l'importance de la curtis d'Ans.<br />
Or à cette époque, la curtis était constituée par un bâtiment<br />
principal en pierres ou en bois <strong>au</strong>tour duquel étaient groupées<br />
les annexes, une ferme et souvent une chapelle ou église.<br />
L'habitation était parfois un châte<strong>au</strong> à motte c'est-à-dire<br />
une tour d'habitation surélevée artificiellement sur une<br />
(') Archives de Sainte-Catherine, reg. 5, fol. 13 v° et 211.<br />
( 2 ) Ed. PONCELET, Inventaire analytique des chartes de la collégiale<br />
de Sainte-Croix, t. I, p. 11.
— 62 —<br />
motte, défendue ainsi que les annexes par un mur d'enceinte<br />
en pierres ou en bois ou encore en terre dans laquelle<br />
étaient plantés des pieux aigus (*).<br />
Tour surélevée sur une motte ?, n'est-ce pas la description<br />
du relief de la cour féodale de 1319 : le « <strong>be</strong>lfroid », la motte,<br />
le vivier ?<br />
La motte a disparu, elle a pu être nivelée <strong>au</strong> cours des<br />
temps, elle était peut-être constituée par des terres naturelles<br />
dont le nivellement s'est imposé pour faciliter l'accès<br />
de la tour, mais la tour est restée. Si l'on admet comme<br />
nous cette identification, la tour d'Ans serait donc certainement<br />
antérieure à 1112. Nous avons dit que l'appareil<br />
de la construction permettait de reculer encore bien davantage<br />
cette date et si l'on songe que l'église d'Ans, voisine<br />
de 280 mètres est certainement antérieure à 850, il n'est<br />
pas téméraire de faire remonter la tour à l'époque ou le<br />
village fut érigé en paroisse ; l'on serait alors en présence<br />
d'une curtis carolingienne, vestige unique d'un bâtiment<br />
civil de cette époque dans la région.<br />
Rectification<br />
L. DE JAER.<br />
M. G. Massin nous fait remarquer qu'il est secrétaire<br />
de M. Housard, directeur de la défense passive de Liège.<br />
Dans l'article consacré <strong>au</strong>x découvertes archéologiques de<br />
la rue Saint-Hu<strong>be</strong>rt, notre regretté collaborateur, M. Pholien,<br />
lui avait attribué à tort ce dernier titre.<br />
(*) D R J. H. HOLIVERDA. De Rijnvesting van Karel den Groote<br />
(OUDHE1DKUNDIGE MEDEDEELINGEN UIT 'S RYKSMUSEUM VAN OUD-<br />
HEDEN TER LEYDEN). Nieuwe reeks, t. VIII, 1927.
Contribution <strong>au</strong><br />
« Corpus inscriptionum Belgicarum »<br />
C'est <strong>au</strong> congrès archéologique de Malines en 1911 que<br />
l'éminent historien Godefroid Kurth proposa la publication<br />
d'un Corpus Inscriptionum Belgicarum, et fit un pressant<br />
appel <strong>au</strong>x société <strong>be</strong>lges fédérées pour les engager<br />
à travailler, chacune dans leur sphère d'action, à l'élaboration<br />
de ce recueil des inscriptions historiques de la Belgique<br />
depuis ses origines jusqu'à la fin de l'ancien régime.<br />
Cet appel ne fut pas entendu avec le même enthousiasme<br />
partout.<br />
L'Institut archéologique liégeois, se rendant compte<br />
de la grande utilité que présenterait un tel travail, se mit<br />
<strong>au</strong>ssitôt à l'œuvre et institua, le 28 janvier 1912, <strong>au</strong> cours<br />
de sa séance mensuelle, un comité technique composé<br />
de quelques-uns de ses membres, dont M. Guerette Douxchamps<br />
assura la présidence.<br />
Dans le numéro de janvier 1912 de la chronique archéologique<br />
du pays de Liège, le secrétaire de l'Institut, M. Lucien<br />
Renard-Grenson, fit un exposé détaillé du travail<br />
demandé à ce comité et à ses collaborateurs et donna les<br />
instructions sur la façon de procéder <strong>au</strong> relevé des inscriptions.<br />
Un comité central à Bruxelles composa le modèle des<br />
fiches de renseignements à fournir pour chaque inscription.<br />
Le comité de Liège ne chôma pas. Il avisa <strong>au</strong>ssitôt le<br />
clergé et les instituteurs commun<strong>au</strong>x des diverses communes<br />
de la province du travail demandé et les invita<br />
à coopérer à la publication de ce recueil, soit en signalant<br />
les inscriptions, soit en les recueillant eux-mêmes et en<br />
rédigeant les fiches «ad hoc» qu'il fournissait à quiconque<br />
acceptait d'y collaborer.
Au début, de nombreux concours furent assurés <strong>au</strong><br />
comité local de Liège et le résultat fut des plus prometteurs.<br />
Dans son rapport sur les trav<strong>au</strong>x de l'Institut <strong>au</strong><br />
cours de l'année 1912, le secrétaire rapporteur constata<br />
que près d'un millier de documents sur fiches avaient été<br />
réunis pendant cette année.<br />
En 1913, le travail fut plus pénible et en 1914 la guerre<br />
vint paralyser toute l'activité du comité. La mort de<br />
Godefroid Kurth, celle de Guerette Douxchamps firent<br />
tom<strong>be</strong>r dans l'oubli l'idée de ce gigantesque travail.<br />
Toutefois l'Institut archéologique s'était enrichi d'une<br />
forte documentation de renseignements inédits ; cette documentation<br />
déposée dans nos archives formait une source<br />
précieuse mais à peu près stérile. C'est pourquoi l'idée<br />
nous est venue de publier dans notre Chronique ces différentes<br />
fiches telles qu'elles nous sont fournies, afin que les<br />
chercheurs puissent y puiser les nombreux renseignements<br />
qu'elles contiennent. De cette façon, le travail si bien commencé<br />
en les années 1912-1913 n'<strong>au</strong>ra pas été perdu; <strong>au</strong><br />
contraire, nous espérons que cette publication incitera<br />
bon nombre de nos membres à reprendre avec persévérance<br />
la tâche pour laquelle il y a encore tant à faire et<br />
ainsi, petit à petit, nous arriverons à parfaire le relevé des<br />
inscriptions de toute notre province, voire de l'ancienne<br />
princip<strong>au</strong>té de Liège.<br />
|<br />
J. P-<br />
Nous publions, à l'intention des nouve<strong>au</strong>x collaborateurs,<br />
cette reproduction des modèles des fiches arrêtés en 1912.<br />
Ce qui assurera la pleine intelligence de l'édition, les diverses<br />
rubriques étant, pour éviter d'inutiles répétitions, indiquées<br />
par le numéro correspondant de la fiche type. L'absence<br />
d'un chiffre signifie que notre correspondant n'a fait <strong>au</strong>cune<br />
observation relative à la question posée à cet endroit.
CORPUS INSCRIPTIONUM BELGICARUM<br />
prov [ Localité : En grandes iettres.<br />
Arrond (ville ou village)<br />
r' f Indication topogr. Lie a u é?é û • ' oprtprnlp •<br />
\ gtntruie .<br />
p t i o n<br />
S<br />
Edifice, voie de communication,<br />
etc.<br />
Genre d'inscription :<br />
Une pierre tombale, une pierre commémorative, dédicatoire,<br />
etc. etc.<br />
1. Indication topographique détaillée :<br />
Il f<strong>au</strong>t préciser et situer minutieusement l'inscription.<br />
Exemples : 1° la pierre est dans le chœur de l'église,<br />
encastrée dans le mur, du côté de l'évangile ;<br />
2° l'inscription se trouve sur la paroi extérieure de la<br />
porte d'entrée de la maison.<br />
Pour situer une inscription, on se servira des points<br />
cardin<strong>au</strong>x, ou de coordonnées prises du centre de l'inscription<br />
par rapport à un point vraisemblablement immuable.<br />
Un croquis avec orientation et cotes donnant la position<br />
relative de l'inscription est à conseiller.<br />
2. Etat de conservation :<br />
Description de l'état dans lequel est l'inscription.<br />
On dira : bien conservée, ou inscription usée par le<br />
frottement ; ou, inscription rest<strong>au</strong>rée dans telle partie.<br />
3. Dimensions de l'inscription :<br />
Il s'agit, simplement de la surface (largeur et h<strong>au</strong>teur)<br />
occupée par l'écriture, ou le cadre qui entoure l'inscription.<br />
4. Copie de l'inscription avec notes justificatives éventuelles<br />
de la lecture :<br />
Copie très scrupuleusement exacte :<br />
Avoir soin de placer entre crochets les parties complétées.<br />
Exemple : Hic ja Anto, s'écrira : Hic ja(cet)<br />
Anto(nius).<br />
Si on fait une lecture conjecturale, on dira la raison,<br />
dans une note justificative.<br />
Ne pas coller les frottis, photographies, etc., sur les<br />
fiches, mais les joindre en feuilles séparées.
5. Remarques sur armoiries, signes, dessins, etc., accompagnant<br />
l'inscription :<br />
La science personnelle de l'archéologue peut, souvent,<br />
compléter des armoiries en parties disparues et fournir<br />
ainsi assez d'éléments pour faire reconnaître le personnage<br />
dont il s'agit dans l'inscription.<br />
Si l'on indique les ém<strong>au</strong>x, dire le nom de l'<strong>au</strong>teur qui<br />
les renseigne.<br />
Ne pas négliger de rapporter les représentations scéniques.<br />
Elles peuvent faire comprendre le sens de l'inscription.<br />
6. Nature du support de l'inscription :<br />
On dira : pierre, marbre, métal, cloche, bois.<br />
On indiquera l'espèce de pierre si possible et la couleur.<br />
7. Matière de l'inscription :<br />
On dira : en lettres noires, d'or, de cuivre, de ciment.<br />
Lettres peintes, lettres sculptées, en creux, etc.<br />
8. Description sommaire du monument <strong>au</strong>quel se rapporte<br />
l'inscription :<br />
Il s'agit de l'objet qui fait corps avec l'inscription et<br />
non de l'édifice qui renferme l'inscription.<br />
9. Provenance d'une inscription déplacée :<br />
S'il s'agit d'une pierre tombale encastrée dans un mur<br />
d'église, dire de quel cimetière elle provient.<br />
Si l'inscription est dans un musée, signaler son origine.<br />
10. Note bibliographique sur l'inscription, si elle a été<br />
publiée :<br />
Donner, minutieusement, les sources : <strong>au</strong>teur, titre,<br />
tome, page.<br />
11. Observations :<br />
Renseignements personnels, note historique, etc.<br />
12. Date du relevé :<br />
Utile.<br />
13. Nom, prénoms et qualité de l'<strong>au</strong>teur du relevé :<br />
Important.<br />
14. Signature de l'<strong>au</strong>teur du relevé :<br />
Indispensable.
CORPUS INSCRIPTIONUM BELGICARUM<br />
Inscriptions relevées dans des imprimés et des manuscrits.<br />
Prov.<br />
Arrond.<br />
Cant.<br />
I. Genre d'inscription :<br />
Une pierre tombale, commémorative, etc., etc.<br />
II. Indication minutieuse de la source :<br />
Désignation du dépôt, ou nom du propriétaire du document,<br />
cote, folio, titre, etc.<br />
Si l'inscription est imprimée, indiquer le titre de l'ouvrage,<br />
l'<strong>au</strong>teur, la date et le lieu de publication, la<br />
page, etc.<br />
III. Copie textuelle du document :<br />
On demande la transcription servile du document, en<br />
entier, ou, <strong>au</strong> moins, la partie dans laquelle se trouve<br />
l'inscription.<br />
IV. Observations et notes historiques :<br />
L'inscription est-elle perdue? Oui ou non? Ou, y a-t-il<br />
doute? Pourquoi telle affirmation?<br />
V. Date du relevé :<br />
Localité :<br />
VI. Nom, prénoms et qualité de l'<strong>au</strong>teur du relevé :<br />
VII. Signature de l'<strong>au</strong>teur du relevé :
Lantremange<br />
Nous publions dans le présent numéro les quelques<br />
fiches d'inscriptions recueillies en 1912 par M. Jules Pirlet,<br />
notre secrétaire, dans le village de Lantremange, en suivant<br />
l'indication des fiches établies « ad hoc » par le comité du<br />
Corpus.<br />
Lantremange, village situé en Hesbaye à 5 km. de Waremme,<br />
arrosé par le Geer. Ci-devant pays de Stavelot.<br />
Cité dans la liste des possessions de l'abbaye de Stavelot<br />
sous l'abbé Wibaid en 1135 : « Landermanges ».<br />
Au XV e siècle, l'abbaye y possédait encore le droit de<br />
souveraineté ; mais dans la suite, il fut usurpé par le pays<br />
de Liège ( 1 ).<br />
I<br />
1. Pierre tombale encastrée dans le mur de clôture du<br />
cimetière entourant l'église paroissiale (côté de l'évangile).<br />
2. Assez abîmée.<br />
3. H<strong>au</strong>teur : 1,12 m. Largeur (du côté ext. g<strong>au</strong>che <strong>au</strong><br />
côté ext. droit) : 0,62 m. Largeur de chaque bras 0,29 m.<br />
( L ) DE RYCKEL, Les communes de la province de Liège.<br />
'
4.<br />
CY . REPOZE SACRE . LE<br />
ROSSEA . TREPASSE . LAN 1617<br />
LE . 17 . DAVRIL . PRIE . DIEV<br />
POVR . SON . AME<br />
5. Christ grossièrement sculpté dans la branche supérieure.<br />
6. Pierre calcaire bleue.<br />
7. Lettres taillées en relief dans des bandes creuses.<br />
8. Croix en pierre, branches rectangulaires s<strong>au</strong>f la supérieure<br />
qui se termine en pointe.<br />
9. Provenant de l'ancien cimetière.<br />
12. 14 octobre 1912.
II<br />
1. Pierre tombale se trouvant encastrée dans le mur<br />
de clôture du cimetière entourant l'église, côté de l'évangile,<br />
à proximité droite de la porte s'ouvrant sur le jardin<br />
de la cure.<br />
2. Pas très bon.<br />
3. H<strong>au</strong>teur : 1,65 m. Largeur (extrémité d'un bras à<br />
l'<strong>au</strong>tre) : 0,72 m. Largeur des bras : 0,255 m.<br />
4.<br />
ICY GIST<br />
HONNESTE ET DISCRETE CAT<br />
ARINE FILLE JEAN HENRAR<br />
MARCHAND QVI TRESPASSAT LE 4<br />
DE MARS 1649 PRIEZ DIEV<br />
POVR SON AME
5. Le bras supérieur de la croix renferme un crucifix<br />
taillé en relief et le bras inférieur un médaillon oval creux<br />
où est sculpté en relief le portrait de la défunte agenouillée,<br />
dans l'attitude de la prière (détail du costume intéressant).<br />
6. Pierre calcaire.<br />
7. Lettres taillées en creux.<br />
8. Croix <strong>au</strong>x extrémités trilobées.<br />
9. Ancien cimetière du village.<br />
12. 14 octobre 1912.<br />
III<br />
1. Pierre tombale encastrée dans le mur de clôture du<br />
cimetière entourant l'église paroissiale (côté de l'évangile).<br />
En face de la sacristie.<br />
2. M<strong>au</strong>vais.<br />
3. H<strong>au</strong>teur : 1,05 m. Largeur : 0,53 m.<br />
6. Pierre calcaire.<br />
7. Lettres taillées en relief dans des portées creuses.<br />
8. Pierre en forme de croix, la branche supérieure de la<br />
croix contient un crucifix taillé dans la pierre, les extrémités<br />
des branches latérales semblent avoir été retaillées.<br />
9. Ancien cimetière du village.<br />
12. 12 octobre 1912.
4.<br />
CY . GYST . HENRI . RIGOZ . DE<br />
LANTREMENGE . QVI . FVT<br />
OCCIS . LE . 3 . DV . MOIS . DE<br />
MAY . LAN .1654 . PRIE . DIEV<br />
POVR . SON . AME<br />
IV<br />
1. Pierre tombale se trouvant encastrée dans le mur<br />
extérieur de l'église paroissiale, du côté de l'évangile. Elle<br />
joint à g<strong>au</strong>che la porte de la sacristie donnant sur le cimetière.<br />
Sa base est <strong>au</strong> même nive<strong>au</strong> que la partie supérieure<br />
de l'escalier de pierre donnant accès à la porte de la sacristie.<br />
(Environ 0,60 à 0,70 cm. du sol).<br />
2. Inscription bien conservée.<br />
3. Largeur : 0,875 m. H<strong>au</strong>teur : 1,25 m.
4.<br />
LEVE VOVS<br />
IVGEMENT<br />
IGY GIST HONORABLE MARQVET<br />
JAMAR ECHEVIN DE LANTREMENGE<br />
QVI TRESPASSAT LE 19 9 bme LAN 1663<br />
ET HONEST ET DISCRET FEMME CAT-<br />
HERINE DEPONT QVI TRESPASSAT<br />
PRIE DIEV POVR LEVRS AMES<br />
(Lieu du Blason).<br />
Oij<br />
. 11<br />
if; »<br />
VENEZ A<br />
5. L'écusson reproduit sous l'inscription est celui de la<br />
maison de Jamar. Voici ce qu'en dit le baron Léon de<br />
Herckenrode, de St-Trond, dans son ouvrage intitulé Collection<br />
de tom<strong>be</strong>s, épitaphes et blasons recueillis dans les<br />
églises et couvents de la Hesbaye( x ), en parlant d'un monument<br />
funéraire en marbre noir et de forme demi circulaire placé<br />
( l ) Ed. F. E. Gyselynck, rue des Peignes, 36, Gand, 1845.
contre une des murailles de l'église primaire de la ville<br />
de Hasselt, sur lequel figure ce blason : « La noble maison<br />
de Jaymaert ou Jamar porte pour armes : d'argent <strong>au</strong>x<br />
trois lions mal ordonnés de gueules, couronnés d'or <strong>au</strong> franc<br />
canton d'or chargé de trois cise<strong>au</strong>x à l'antique de sable».<br />
6. Pierre bleue.<br />
7. L'inscription se compose de lettres sculptées en creux.<br />
8. Simple dalle en pierre dont la partie supérieure est<br />
décorée d'un crucifix et de deux têtes d'anges ailées sculptées<br />
en relief.<br />
9. Cette pierre a été encastrée dans le mur de la nouvelle<br />
église, elle provient vraisemblablement de l'ancienne<br />
église.<br />
12. 15 avril 1912.<br />
V<br />
1. Pierre tombale se trouvant encastrée dans le mur<br />
de clôture du cimetière (du village) entourant l'église paroissiale,<br />
côté g<strong>au</strong>che (évangile).<br />
2. M<strong>au</strong>vais.<br />
3. H<strong>au</strong>teur : 1,17 m. Largeur : 0,58 m. Largeur des<br />
bras : 0,21 m.<br />
5. Sous l'inscription est un christ dont la tête est très<br />
grosse pour le reste du corps, et dont l'ensemble est grossièrement<br />
sculpté.<br />
6. Pierre calcaire.<br />
7. Lettres taillées en relief.<br />
8. Pierre en forme de croix.<br />
9. Ancien cimetière.<br />
11. La pierre n'est pas datée, elle semble remonter <strong>au</strong><br />
commencement du XVII e siècle.<br />
12. 12 octobre 1912.
4.<br />
GVILL<br />
IAME<br />
STINNE<br />
DE<br />
GRENVILLE . ESTANT<br />
AT LONGVMENCHES<br />
Lecture : « Guille<strong>au</strong>me Stinne de Grandville (décédé)<br />
étant à Lantremange. »<br />
« Grenville » ou Grandville (orthographe actuelle) est<br />
un village situé non loin de Lantremange.<br />
« Longmenches », Lantremange en français, se dit encore<br />
« Longminches » en wallon.
VI<br />
1. Croix tombale dressée dans le cimetière entourant<br />
l'église paroissiale, côté droit (évangile) face à l'église,<br />
entre la première et la seconde fenêtre de celle-ci.<br />
2. Bon.<br />
3. H<strong>au</strong>teur : 1,68 m. Largeur 0,875 m. Bras : 0,29 m.<br />
4.<br />
ICY GIST HONNE TE FEMME<br />
MARGVERITE STREGNAR QVI ET<br />
MORT LE 9 DECEMBRE 1737 EN SON<br />
VIVANT ESPEVSE A NOËL DIRICK QVI A<br />
FAIT METTRE LA PRESENTE R. I. P.
6. Pierre calcaire.<br />
7. Lettres taillées en creux.<br />
8. Croix dont le bras supérieur renferme un médaillon<br />
oval où se trouve sculpté en relief le monogramme du<br />
Christ <strong>au</strong> dessus d'un cœur.<br />
12. 12 octobre 1912.<br />
VII<br />
1. Cette pierre se trouve dans le cimetière qui entoure<br />
l'église du côté g<strong>au</strong>che (évangile) à 0,20 m. environ du mur<br />
de clôture.<br />
2. Bon.<br />
3. H<strong>au</strong>teur : 1,60 m. Largeur : 0,83 m. Epaisseur : 0,20 m.<br />
4.
EN MEMOIRE DE<br />
JEAN FERETTE<br />
ECHEVIN DE<br />
LANTREMENGE<br />
DECEDE LE 14<br />
MRS 1704 ET<br />
MARIE STEPHA<br />
NI SON EPOV<br />
SE DF.CEDEE LE<br />
22 7BRE 1727 ET LEVRS FILS<br />
GULIAUME FERETTE MAYEUR ET<br />
ECHEVIN DV LIEU DECEDE LE 28<br />
9BRE 1740 MARIE CATHERINE<br />
DENEVMOLIN SON EPOVSE AVEC SES<br />
Pierre calcaire.<br />
FILS LEONARD FERdTTE MAYEUR<br />
ECHEVIN DU LIEV ET MATHIEV<br />
FERETTE GREFFIER ET ECHEV<br />
IN DE LA VILLE<br />
DE WAREMME<br />
ONT FAIT<br />
METTRE LA<br />
PRESENTE<br />
LE 14 MRS 1743<br />
REQVIESCANT<br />
IN PACE<br />
Lettres taillées en creux (<strong>au</strong> trait).<br />
Pierre en forme de croix.<br />
A toujours été où elle est.<br />
. 12 octobre 1912.<br />
Jules PIRLET.
TABLE DES MATIÈRES<br />
Pages<br />
In Memoriam Armand BAAR (FI. Pholien) 1<br />
In Memoriam Félix MAGNETTE (L. E. Halkin) 3<br />
F. MAGNETTE. Souvenirs et statistiques 5<br />
Fl. PHOLIEN et J. DUMONT. Une découverte archéologique<br />
rue Saint-Hu<strong>be</strong>rt 8<br />
Inventaire archéologique. J. SERVAIS. Note relative à quelques<br />
haches en bronze trouvées sur les territoires de la<br />
ville de Liège et de communes environnantes. 16<br />
J. SERVAIS. Verre dit « à surprise » d'ancienne fabrication<br />
liégeoise 22<br />
F Abbé J. BASTIN. Les chefs de la paroisse de Malmedy <strong>au</strong><br />
cours des siècles 24<br />
In Memoriam Florent PHOLIEN (J. Dumont) 31<br />
W. LEGRAND. Notes sur le culte de saint Poppon, abbé de<br />
Stavelot (l re partie) 34<br />
Inventaire archéologique. Léon DEWEZ. L'ostensoir de<br />
l'église de Grâce-Berleur 49<br />
L. de J AER. La plus vieille construction du village d'Ans :<br />
La tour d'Ans 51<br />
Rectification 62<br />
Annexe : Jules PIRLET. Contribution <strong>au</strong> « Corpus inscriptionum<br />
<strong>be</strong>lgicarum ». Pierres de Lantremange.<br />
TABLE DES FIGURES<br />
Pages<br />
Armand Baar (portrait) 2<br />
Félix Magnette (portrait) 4<br />
Florent Pholien (portrait) 32<br />
Jarres découvertes rue Saint-Hu<strong>be</strong>rt à Liège... 9<br />
Pian du lieu de la découverte 13<br />
Haches en pierre découvertes à Liège et environs 19<br />
Verre « à surprise » liégeois 23<br />
Sarcophage de saint Poppon à Stavelot 46<br />
Plaque de plomb du sarcophage 47<br />
Ostensoir de l'église de Grâce-Berleur 49<br />
Vues de la tour d'Ans et des bâtiments voisins 51, 53, 55<br />
Annexe.Pierres de Lantremange.
RÉPERTOIRE ALPHABÉTIQUE<br />
A<br />
ACRE (baron d'), voir LIEDE-<br />
KERKE.<br />
AIX-LA-CHAPELLE, Allemagne,<br />
prov. Prusse Rhénane. Curé,<br />
voir MONTZ (F.-X.).<br />
ALARD (Frère), de Malmedy,<br />
27. — (Quirin), 27.<br />
ALBRIC (saint), 38.<br />
AMBLÈVE (Pierre d'), curé de<br />
Buetgenbach, 26.<br />
ANGLEUR, prov. et cant. Liège,<br />
17, 21.<br />
ANGLIN (saint), 38.<br />
ANNALES STABULENSES, chronique,<br />
43.<br />
ANS, Ans et Mollins, prov. et<br />
cant. Liège, 51, 54. Belfroid,<br />
56, 57, 61, 62. — Biens,<br />
58, 59. — Cadastre, 53. —<br />
Charbonnage, 53, 56. —<br />
Cour, 54, 60. — Cure, 60. —<br />
Eglise, 62. Voir SAINT-MAR-<br />
TIN. — Ferme Bourdouxhe,<br />
54. — Fontaine Spameken,<br />
59. — Plate<strong>au</strong>, 53. — L.-d. :<br />
aile choppe, 52. Voir BEAL-<br />
SEN.<br />
ANS (Li<strong>be</strong>rt d'), 61. — (Raes<br />
d'), seigneur de Velroux,<br />
h<strong>au</strong>t-voué de Fize-le-Marsal,<br />
grand bailli des rivages,<br />
gentilhomme de S. A. S.,<br />
électeur de Cologne, évêque<br />
de Liège, 54. — (Raes d'),<br />
maître de la Cité de Liège,<br />
fils de Li<strong>be</strong>rt et d'Aghis<br />
de Mollins, 56. Voir CATHE-<br />
RINE. — Famille d', 60, 61.<br />
ARDENNE (archidiacre d'), voir<br />
SURLET.<br />
1942<br />
ARIMONT (Thomas d'), 27.<br />
ARNOUL, vesti de Malmedy, 24.<br />
ARRAS, France, ch.-l. dép. Pasde-Calais.<br />
Abbaye de Saint-<br />
Vaast, 35.<br />
B<br />
BAAR (A.), président de FI. A.<br />
L., 1-3.<br />
BABOLÈNE (saint), 38.<br />
BAILLEUL (vicomte de), voir<br />
LIEDEKERKE.<br />
BALAES (famille), 60, voir VI-<br />
VIER.<br />
BALAU (S.), <strong>au</strong>t. cité, 35.<br />
BASTIN (J.), <strong>au</strong>teur, 30.<br />
BEALSEN, voir BEAUSAINT.<br />
BEAULIEU (Nicolas de), abbé<br />
de Saint-Jacques, 48.<br />
BEAUSAINT, Bealsen (cour de),<br />
à Ans, 59, 60.<br />
BEAUSAINT (Gilles de), 58, voir<br />
HARDREIT, RUMIGNY.<br />
BEAVIR (Guill<strong>au</strong>me), vicaire<br />
perpétuel, curé de Bellev<strong>au</strong>x<br />
puis de Waimes, 29.<br />
BELGIQUE, 21, 35, 52, 58.<br />
BELLEVAUX, lez-Malmedy, 25,<br />
28. Chapellenie, 26. Curés,<br />
voir BEAVIR, BELLEVAUX,<br />
CORNÉMONT, OUTRELEPONT.<br />
BELLEVAUX (Hu<strong>be</strong>rt de), recteur<br />
de Bellev<strong>au</strong>x, vicaire<br />
perpétuel de Malmedy, 28.<br />
BERCH (H. van den), <strong>au</strong>t. cité,<br />
45, 47, 48.<br />
BERLIÈRE (U.), <strong>au</strong>t. cité, 35,<br />
38, 39.<br />
BERTRAM, abbé de Stavelot,<br />
35.<br />
BEVERCÉ, lez-Malmedy. Ermitage,<br />
26.
BEVERCÉ (Jean-Joseph-Li<strong>be</strong>rt<br />
de), premier recteur de Walk,<br />
29.<br />
BEYNE (vente), 22.<br />
BIAR (notaire), 22.<br />
BILSEN (Jean de), bourgeois<br />
de Stavelot, 25.<br />
BLAEU (J.),cartographe, 12,16.<br />
BOLLANDISTES (les), 48.<br />
BONIVER (Jacques), chapelain<br />
de l'Eglise de Liège, 26.<br />
BOURDOUXHE (ferme), à Ans,<br />
54.<br />
BORCHGRAVE D'ALTENA (comte<br />
Jos. de), conférencier, 7.<br />
BORMANS (Henri), doyen de<br />
l'église Saint-Martin à Liège,<br />
26.<br />
BOUZONVILLE, France, dép.<br />
Moselle. Monastère, 36.<br />
BOVENISTIER, prov. Liège, cant.<br />
Waremme. Biens possédés<br />
par l'église de Malmedy, 25.<br />
BRA, prov. Liège, cant. Stavelot.<br />
Curé, voir FRAIPONT.<br />
BRAGARD (Godefroid), curé de<br />
Malmedy, prêtre du diocèse<br />
de Cologne, 29 , 30.<br />
BRASSINNE (JOS.), <strong>au</strong>t. cité,<br />
47, 48, 50.<br />
BRAUWEILER, Allemagne, rég.<br />
Cologne. Monastère, 36.<br />
BRIALMONT (Renier de), fondateur<br />
de la chapelle de<br />
Xhoffraix, 27.<br />
BRIFFOZ (Evraird), religieux investi<br />
de Malmedy, 27.<br />
BRONZE (âge du), 18, 20, 21.<br />
BUETGENBACH, lez-Malmedy.<br />
Curé, voir JEAN, MALMEDY.<br />
— Dîmes, 25. — Paroisse,<br />
26.<br />
BUFFINEAL (Louis), 60.<br />
BULLANGE, lez-Malmedy, 29.<br />
Curé, voir DERCHAIN (A.).<br />
— III —<br />
C<br />
CAMBRAI, France, dép. Nord,<br />
ch.-l. ar. Evêque, 36. —<br />
Diocèse, 44.<br />
CAPUCINS (les) de Liège, 28.<br />
CARPENTIER (Jeanne le), 59.<br />
CATHERINE, veuve de Raes<br />
d'Ans, 56.<br />
CAUCHIE (A.), <strong>au</strong>t. cité, 35, 37.<br />
CAVENS (Henri), religieux investi<br />
de Malmedy, 27.<br />
CHANTRAINE (Famille), à Ans,<br />
53, 54, 56.<br />
CHAPEAVILLE (Anne), sœur de<br />
Jean, 39. — (Jean), historien,<br />
vicaire général de Liège,<br />
48.<br />
CHARLEMAGNE, 24.<br />
CHARLES LE TÉMÉRAIRE, 10.<br />
CLÉMENT XII, pape, 29.<br />
COLOGNE, Allemagne, Rhénanie.<br />
Evêque, 36. — Diocèse,<br />
28, 36. Electeur, 54. — Voir<br />
BRAGARD, FRAIPONT, LENT-<br />
ZEN, MARLIER, TALBOT.<br />
COMHAIRE (Ch.-J.), <strong>au</strong>t. cité,<br />
52.<br />
COMMISSION DES CAUSERIES DE<br />
L'I. A. L., 31.<br />
CONCORDAT, de Napoléon, 26.<br />
CONRAD II, empereur, 36.<br />
CONSTANCE, Suisse, 36.<br />
COQUELET .(Augustin), prêtre<br />
du diocèse de Liège, recteur<br />
de l'église paroissiale de<br />
Malmedy, 29.<br />
CORNÉMONT (Jean), prêtre du<br />
diocèse de Liège, vicaire<br />
perpétuel de Malmedy, 29.<br />
COURTEJOIE (Maximilien de),<br />
baron de Grâce, 50.<br />
CUMONT, <strong>au</strong>t. cité, 43.<br />
CUVELIER, <strong>au</strong>t. cité, 59.
D<br />
DASOUL (Ch.), 34.<br />
DÉCHELETTE, <strong>au</strong>t. cité, 21.<br />
DEMARET (H.), <strong>au</strong>t. cité, 48.<br />
DERCHAIN (Antoine), curé de<br />
Bullange, 29.<br />
DETAIMONT (Hu<strong>be</strong>rt), curé de<br />
Malmedy, 30.<br />
DEWEZ (Léon), <strong>au</strong>t. cité, 50.<br />
DEYNZE, Flandre or., ch.-l.<br />
cant., 35.<br />
DIONYSIE (évêque de), voir<br />
STRECHEUS, 39.<br />
DOUTRELEPONT (Thomas), curé<br />
de Malmedy, 28.<br />
DUMEZ (Barthélémy), religieux<br />
investi de Malmedy, 27.<br />
DUMONT (Jules), <strong>au</strong>teur, membre<br />
de l'I. A. L., 11.<br />
DUMOULIN (Victor), promoteur<br />
de l'exposition de Liège<br />
de 1905, 33.<br />
E<br />
ECHTERNACH, Grand-Duché de<br />
Luxembourg. Monastère, 36.<br />
ELDEREN(d'), voir JEAN-Louis<br />
ENLART (Camille), <strong>au</strong>t. cité,<br />
12, 14.<br />
ERARD DE LA MARCK, évêque<br />
de Liège, 48.<br />
ERLEBALD, abbé de Stavelot,<br />
frère et successeur de Wibald,<br />
24, 25.<br />
ERNAR (Johan), 60.<br />
ESSEN (Louis von), curé de<br />
Malmedy, 30.<br />
ETAT NOBLE, de la princip<strong>au</strong>té<br />
de Liège, 54.<br />
EVERHELM, biographe de saint<br />
Poppon, 38; abbé d'H<strong>au</strong>tmont,<br />
44 ; abbé du Mont<br />
Blandin, 35.<br />
— IV —<br />
F<br />
FAGNOLLES, 57. Voir RUMI-<br />
GNY.<br />
FAIRON (E.), conservateur des<br />
archives de l'Etat à Liège, 53.<br />
FÉDÉRATION ARCHÉOLOGIQUE<br />
ET HISTORIQUE DE BELGIQUE,<br />
31.<br />
FER (âge du), 21.<br />
FERDINAND DE BAVIÈRE, prince-évêque<br />
de Liège, 37, 39.<br />
FERME BOURDOUXHE, à Ans,<br />
54.<br />
FISEN, <strong>au</strong>t. cité, 48.<br />
FIZE-LE-MARSAL, prov. Liège,<br />
cant. Hollogne-<strong>au</strong>x-Pierres.<br />
H<strong>au</strong>t-voué, voir ANS (Erasme<br />
de).<br />
FLÔNE, prov. Liège, cant. Jehay-Bodegnée.<br />
Abbaye, 58.<br />
Voir SURLET (B<strong>au</strong>duin de).<br />
FLORZÉ (André de), religieux<br />
investi de Malmedy, 27.<br />
FOULLON, historien, 48.<br />
FRAIPONT (Servais-L<strong>au</strong>rent-Joseph),<br />
bénédictin de l'abbaye<br />
de Stavelot, curé de Malmedy,<br />
commissaire épiscopal,<br />
30.<br />
FRANCE, 21.<br />
FRANCORCHAMPS, prov. Liège,<br />
cant. Stavelot, 25.<br />
FREEREN, prov. Limbourg,<br />
cant. Tongres. Biens de l'église<br />
Sainte-Croix, 61.<br />
FRENONVILLE (Jean), chapelain<br />
et curé de Stavelot, 28.<br />
G<br />
GALHAIDT (Jean), vicaire perpétuel<br />
de Malmedy, 28.<br />
GALLER (Noël-François), chanoine<br />
de Saint-Denis à Liège,<br />
29.
GAND, ch.-!. Flandre or. Abbaye<br />
du Mont Blandin, 35.<br />
Abbé, voir EVERHELM.<br />
GÉRARD DE GROESBEEK, évêque<br />
de Liège, 38.<br />
GLAIN, prov. Liège, cant. Hollogne-<strong>au</strong>x-Pierres,<br />
53.<br />
GOBERT, <strong>au</strong>t. cité, 10, 11, 16.<br />
GODEFROID alias GODFRIN<br />
(Jean), recteur de l'<strong>au</strong>tel<br />
Saint-L<strong>au</strong>rent, vicaire perpétuel<br />
de Malmedy, 27.<br />
GODUIN (saint), 58.<br />
GOESWIN (Agnès), 59.<br />
GOUFFART (Quirin), religieux<br />
investi, vicaire perpétuel, 29.<br />
GOUVERNEUR, 53.<br />
GRACE-BERLEUR, prov. Liège,<br />
cant. Hollogne-<strong>au</strong>x-Pierres.<br />
Eglise, 49. — Curé, voir<br />
LONCIN. — Seigneur, voir<br />
COURTEJOIE (M.).<br />
GRAND-MENIL, voir HARRE.<br />
GRÉGOIRE (saint), pape, 37.<br />
H<br />
HALKIN (J. 1 ) et ROLAND (C.-G.),<br />
<strong>au</strong>t. cités, 36, 37, 39, 44.<br />
HANEFFE (Eustache Persant<br />
de), 58.<br />
HARDREIT (Renardus), 57.<br />
HARLESS (W.), conservateur<br />
des archives de Dusseldorf,<br />
<strong>au</strong>t. cité, 38-41, 43, 45.<br />
HARRE (Jean de), 28.<br />
HASTIÈRE, prov. Namur, ar.<br />
Dinant. Abbaye, 36.<br />
HAUTMONT, France, dép. Nord,<br />
36. Abbaye, 36. Abbé, voir<br />
EVERHELM.<br />
HAXHE (Jehan delle), 60. —<br />
(Thiry delle), 60.<br />
HEMRICOURT (J. de), <strong>au</strong>t. cité,<br />
57.<br />
HENDRIX, <strong>au</strong>t. cité, 48.<br />
HENRI II, empereur, 36.<br />
HENRI III, empereur, 36.<br />
HERSFELD, Allemagne, rég.<br />
Cassel. Monastère, 36.<br />
HERSTAL, prov. Liège, cant.<br />
Liège, 16, 21, 22.<br />
HESBAYE, 25, 27. — (Jean de),<br />
religieux investi, 27.<br />
HEUSY (B<strong>au</strong>duin de), 26. —<br />
(Thomas de), curé de Malmedy,<br />
26, 28.<br />
HOCHT (dom Nicolas), prieur<br />
de Stavelot, 39-41.<br />
HOEMEN (Herman de), curé de<br />
Malmedy, 26, 28.<br />
HOHORST (monastère de), Pays-<br />
Bas, diocèse d'Utrecht. Monastère,<br />
36.<br />
HOLIVERDA (Dr. J. H.), <strong>au</strong>t.<br />
cité, 62.<br />
HOLLOGNE-AUX-PIERRES, voir<br />
LUXEMBOURG (E.).<br />
HOUSARD, directeur de la Défense<br />
passive de Liège, 62.<br />
HOZÉMONT (concile de), 50.<br />
HUY, prov. Liège, ch.-l. ar.<br />
Collégiale, 48. Voir SÉPUL-<br />
CHRINES.<br />
I-J<br />
ISABELLE, épouse de B<strong>au</strong>duin<br />
de Surlet, 58.<br />
JADIN (Hu<strong>be</strong>rt), vicaire perpétuel<br />
de Malmedy, 28.<br />
JAER (L. de), <strong>au</strong>teur, 62.<br />
JANSON (Pierre), religieux investi<br />
de Malmedy, 27.<br />
JEAN, recteur ou pasteur de<br />
Malmedy, 25.<br />
JEAN-LOUIS D'ELDEREN, prince-évêque<br />
de Liège, 50.<br />
JEHAY, prov. Liège, ch.-l. cant.<br />
Seigneur, voir TUWIN.
JEHIN (Mathias), vicaire perpétuel<br />
de Malmedy.<br />
JURIS (J.), orfèvre, 50.<br />
K<br />
KILIAN, <strong>au</strong>t. cité, 38.<br />
KINKEMPOIS, dépend. Angleur,<br />
18, 22.<br />
KRESSELS, sujet <strong>au</strong>trichien,<br />
époux de M lle Chantraine,<br />
53.<br />
L<br />
LA GLEIZE, prov. Liège, cant.<br />
Stavelot, 25.<br />
LANTREMANGE, prov. Liège,<br />
cant. Waremme, 25.<br />
LAURENTY, moine de Saint-<br />
Hu<strong>be</strong>rt, 39, 43, 44 ; moine de<br />
Stavelot, prieur de Malmedy,<br />
45, 47.<br />
LEGRAND (W.), <strong>au</strong>teur, 34-48.<br />
LELOUP (Hu<strong>be</strong>rt), curé de Malmedy,<br />
30.<br />
LENTZEN (Mathias), curé de<br />
Saint-Pantaléon à Cologne,<br />
30.<br />
LHOEST (L<strong>au</strong>rent), 54.<br />
LIEDEKERKE, 54, 56, 61. —<br />
(Charles-Antoine, comte de),<br />
vicomte de BAILLEUL, baron<br />
d'Acre, 54. — (Ferdinand-<br />
François de), 54.<br />
LIEDEKERKE-SURLET (comtesse<br />
de), 54.<br />
LIÈGE, ch.-l. province. Abbayes,<br />
voir SAINT-JACQUES,<br />
SAINT-LAURENT. — Archives<br />
de l'Etat, 53. — Athénée, 3,<br />
— Bourgmestres, voir ANS.<br />
TUWIN. — Cathédrale, voir<br />
BONIVER, MORIALMÉ, SCHEF-<br />
FEN. — Chambre de commerce,<br />
33. — Cité, 50. —<br />
— VI —<br />
Congrès, 31. — Collégiales,<br />
voir SAINT - BARTHÉLÉMY,<br />
SAINT-DENIS, SAINT-MAR -<br />
TIN. — Confréries, voir No-<br />
TRE-DAME et SAINT-MICHEL.<br />
— Cour Féodale, 56. — Couvents,<br />
voir CAPUCINS, SÉ-<br />
PULCHRINES. — Défense passive,<br />
8, voir HOUSARD. —<br />
Echevins, 10, 52, 55, 56, 60,<br />
voir MEAN, ROCHE. — Eglises,<br />
voir SAINT-DENIS,SAINT-<br />
MARTIN, SAINTE-CATHERINE.<br />
— Evêques, 36, voir ERARD<br />
DE LA MARCK, FERDINAND<br />
DE BAVIÈRE, GÉRARD DE<br />
GROESBEEK, JEAN-LOUIS<br />
D'ELDEREN, NITHARD, OT-<br />
BERT, THÉODUIN DE BA-<br />
VIÈRE, WAZON, ZAEPFEL. —<br />
Exposition art ancien, 18. —<br />
Exposition internationale, 33<br />
— Lieux-dits et toponymes :<br />
Basse S<strong>au</strong>venière, 11, 25,<br />
Challe (?) et Chevofosse, 25,<br />
Coronmeuse, 22. Evêché, 17.<br />
22. Fontaine Roland, 11.<br />
Montagne, 11, 12. Place du<br />
Marché, 33. Pont Maghin,<br />
17. Potierue, 10. Outre-Meuse,<br />
10. Saint-Hu<strong>be</strong>rt, 8, 12,<br />
14, 16. Saint-Séverin, 56.<br />
Wache, 10. — Métier des<br />
Chandelons, 10. — Musée<br />
Curtius, 3, 6. — Pays,<br />
10, 18. — Perron, 33. —<br />
Suffragant, voir STRECHEUS<br />
— Tribunal de commerce,<br />
33. — Université, 3, 6. —<br />
Ville, 12, 16, 17, 20-22.<br />
LIÈGE (Pierre de), religieux<br />
investi de Malmedy, 27.<br />
LIMBOURG, dépend. Dolhain-<br />
Limbourg, prov. Liège, ch.-l.<br />
cant. Garnison, 29.
LIMBOURG-SUR-LE HARDST, Allemagne,<br />
Bavière. Monastère,<br />
36.<br />
LION (B<strong>au</strong>duin, du), 58.<br />
LONCIN - DELLEBAILLE (Jacques),<br />
curé de Grâce, doyen<br />
du concile de Hozémont, 50.<br />
LORRAINE (duc de), 57. —<br />
(François-Antoine, prince<br />
de), 29.<br />
LUXEMBOURG (Elisa<strong>be</strong>th de),<br />
dite de Hollogne-<strong>au</strong>x-Pierres,<br />
55.<br />
M<br />
MABILLON, <strong>au</strong>t. cité, 48.<br />
MAERE (R.), <strong>au</strong>t. cité, 38.<br />
MAGNETTE (F.), président de<br />
l'I. A. L., 3-5, 32.<br />
MALMEDY, prov. Liège, ar.<br />
Verviers. Bourgeois, voir<br />
Quirini. — Curés et vestis,<br />
24-20. — Doyens, voir Ro-<br />
DIOTTE, SAINT-VITH. — Monastère,<br />
40, 41, voir STAVE-<br />
LOT. — Paroisse, 24-30. —<br />
Prieur, voir LAURENTY.<br />
MALMEDY (Pierre), curé de<br />
Buetgenbach, 26. — (Gérard),<br />
bourgeois de Stavelot.<br />
— (Poncin de), religieux<br />
vesti de Malmedy, 27.<br />
MALNOURY (Jean), curé de<br />
Stavelot, 25.<br />
MARCHIENNES, France, dép.<br />
Nord. Abbaye, 36.<br />
MARCK (Guill<strong>au</strong>me de la), 59.<br />
MARLIER (Léonard le), curé de<br />
Malmedy, 28.<br />
MARTÈNE, <strong>au</strong>t. cité, 44, 48.<br />
MASSANGE (Jean-François),<br />
échevin de Stavelot, 42.<br />
— VII —<br />
MASSIN, secrétaire de la D. P.<br />
A. de Liège, 8, 62.<br />
MASSON (Renier), religieux investi<br />
de Malmedy, 27.<br />
MAUHIN (François), religieux<br />
investi de Malmedy, 27.<br />
MAYENCE (diocèse de), 36.<br />
MÉAN (Pierre de), échevin de<br />
Liège, 39.<br />
METZ (diocèse de), 36.<br />
MEUSE (la), 16, 17, 18.<br />
MICHEELS (Henri), 18, 20.<br />
MICHOLET (Augustin), religieux<br />
investi de Malmedy, 27.<br />
MIROIR DES NOBLES DE HES-<br />
BAYE, 57.<br />
MOLLINS (Aghis de), 56.<br />
MOMALLE, prov. Liège, cant.<br />
Hollogne-<strong>au</strong>x-Pierres. Biens<br />
possédés par l'église de Malmedy,<br />
25.<br />
MONT (Quirin de), religieux<br />
investi de Malmedy, 27.<br />
MONTELIUS, <strong>au</strong>t. cité, 21.<br />
MONTENAEKEN (vicomte de),<br />
voir SURLET.<br />
MONTZ (François-Xavier), curé<br />
de Saint-Pliolien à Aix-la-<br />
Chapelle, 30.<br />
MOREAU (E. de), <strong>au</strong>t. cité, 35-<br />
37.<br />
MORIALMÉ (Renier de), chanoine<br />
de Liège, 26.<br />
MUNSTER, Allemagne, Westphalie.<br />
Evêque, 36.<br />
MUSÉE DE LA VIE WALLONNE,<br />
33.<br />
N<br />
NATALIS (Gérard), religieux investi<br />
de Malmedy, 27.<br />
NAVEAU DE MARTEAU (L.) et<br />
POULLET (A.), <strong>au</strong>t. cités, 39,<br />
46, 55, 56.
NITHARD, évêque de Liège, 48.<br />
NOTRE-DAME (confrérie de), à<br />
Liège, 59, 60.<br />
NOUE (A. de), <strong>au</strong>t. cité, 39,<br />
44, 45, 48.<br />
0<br />
ODILON (saint), 38.<br />
OMAL, prov. Liège, cant. Waremme,<br />
52.<br />
ONULF, moine, 34.<br />
OPPAGNE (fief d'), 57.<br />
ORBAN (Johan), 60.<br />
OTBERT, évêque de Liège, 61.<br />
OUTRELEPONT (Henri d'), desservant<br />
de l'église de Bellev<strong>au</strong>x,<br />
25.<br />
PENNAR (Everard), 60.<br />
PERRON (le), à Liège, 33.<br />
P<br />
PERSANT, voir HANNEFFE.<br />
PHOLIEN (FI.), président de<br />
l'I. A. L., 5, 6, 7, 12, 31, 32,<br />
62.<br />
PIRENNE (H.), <strong>au</strong>t. cité, 35.<br />
POISTER (Gérard), 58. —<br />
(Mente), 58.<br />
PONCELET (Ed.), <strong>au</strong>t. cité, 11,<br />
57, 61.<br />
POPPON (saint), abbé de Stavelot,<br />
34, 35-40, 43, 44.<br />
PUYDT (M. de), 16. Collection,<br />
18.<br />
Q<br />
QUIRINI (Jean), de Malmedy,<br />
25.<br />
R<br />
REIMS, France, dép. Marne,<br />
ch.-l. ar. Abbaye de Saint-<br />
Thierry, 35.<br />
— VIII —<br />
REMACLE (saint), fondateur de<br />
l'abbaye de Stavelot-Malmedy,<br />
34. Châsse, 38.<br />
RHUS (Quirin de), religieux<br />
vesti de Malmedy, 27 , 29.<br />
RICHARD, abbé de Saint-Vanne,<br />
35 ; évêque de Verdun,<br />
37, 38.<br />
ROANNE, dépend. La Gleize,<br />
25.<br />
ROBERMONT, dépend. Liège,<br />
61.<br />
ROCHE (B<strong>au</strong>duin delle), 58. —<br />
(Gaspar de la), échevin de<br />
Liège, 39.<br />
ROCOUR (Charbonnage de), 53.<br />
RODERIQUE, <strong>au</strong>t. cité, 44.<br />
RODIOTTE (Olivier), doyen du<br />
monastère de Malmedy, 26.<br />
ROME, 26, 29, 35.<br />
ROUVEROY (prix), 33.<br />
RUE (Jean de), vicaire perpétuel<br />
de Malmedy, 25. —<br />
(Renar de), dit Rodiotte,<br />
podestat de Stavelot-Malmedy,<br />
25.<br />
RUMIGNY-FAGNOLLES (Marie<br />
de), 57, 58.<br />
Rus (Quirin de), voir RHUS.<br />
RYCKEL (A. de), <strong>au</strong>t. cité, 49.<br />
S<br />
SABBE (E.), <strong>au</strong>t. cité, 35.<br />
SAINT-BARTHÉLEMY (collégiale),<br />
à Liège. Chanoine, voir<br />
SOLWASTER.<br />
SAINT-DENIS (collégiale) à Liège,<br />
52. — Archives de l'église<br />
Sainte-Catherine, 60. — Chanoine,<br />
voir Galler.<br />
SAINT-EMPIRE, voir SURLET.<br />
SAINT-EUCHÈRE, diocèse de<br />
Trêves. Monastère, 36.<br />
SAINT-GALL, Suisse, diocèse de<br />
Constance. Monastère, 36.
SAINT-GHISLAIN, prov. Hain<strong>au</strong>t,<br />
ar. Mons. Abbaye, 36.<br />
SAINT-JACQUES (abbaye de), à<br />
Liège. Abbé, voir BEAU-<br />
LIEU.<br />
SAINT LAMBERT (buste de), 48.<br />
SAINT LAMBERT (cathédrale),<br />
à Liège. Chanoine, voir SUR-<br />
LET.<br />
SAINT-LAURENT (abbaye de),<br />
lez-Liège, 36.<br />
SAINT-LAURENT (<strong>au</strong>tel de),<br />
dans l'église de Malmedy,<br />
25, 28.<br />
SAINT-MARTIN (chapitre de),<br />
à Liège, 49. Voir BORMANS.<br />
SAINT-MARTIN (église), à Ans,<br />
51.<br />
SAINT-MAURICE (<strong>au</strong>tel de), à<br />
Stavelot, 39.<br />
SAINT-MAXIMIN (abbaye de),<br />
à Trêves, 36.<br />
SAINT-MICHEL (confrérie), à<br />
Liège, 59, 60.<br />
SAINT-PANTALEON (église), à<br />
Cologne, voir LENTZEN.<br />
SAINT-PHOLIEN (église), à Aixla-Chapelle,<br />
voir MONTZ.<br />
SAINT-SEVERIN (église), à Ro<strong>be</strong>rmont,<br />
61.<br />
SAINT-TROND, prov. Limbourg,<br />
ar. Hasselt. Abbaye, 36.<br />
SAINT-VAAST (abbaye de), à<br />
Arras, 36.<br />
SAINT-VANNE (abbaye de), a<br />
Verdun, 35.<br />
SAINT-VINCENT (monastère de),<br />
diocèse de Metz, 36.<br />
SAINT-VITH (Thierry de), doyen<br />
du monastère de Malmedy,<br />
27, 28.<br />
SAINTE-CATHERINE (église), à<br />
Liège, 61.<br />
SAINTE-CROIX (collégiale), à<br />
Liège, 52, 61.<br />
— IX —<br />
SAINTE VIERGE (<strong>au</strong>tel de la),<br />
à Stavelot, 38-41.<br />
SART (Baré de), 56.<br />
SCHEFFEN (Jules), curé de Malmedy,<br />
chanoine honoraire<br />
de la cathédrale de Liège, 30.<br />
SCHLEYDEN (Waleran de), abbé<br />
de Stavelot, 25.<br />
SCHULENBERG (Eg<strong>be</strong>rt de),<br />
recteur à Malmedy, 25.<br />
SELLES (François de), curé de<br />
Malmedy, 29.<br />
SÉPULCHRINES (couvent des),<br />
à Liège, 11.<br />
SIMENON, <strong>au</strong>t. cité, 39.<br />
SOCIÉTÉ D'EMULATION, 33.<br />
SOLWASTER (Etienne de), chanoine<br />
de Saint-Barthélemy<br />
à Liège, 25.<br />
SPAMEKEN (fontaine) à Ans, 59.<br />
SPIRE, Allemagne, cercle du<br />
Palatinat. Diocèse, 36.<br />
STAVELOT, prov. Liège, ch.-l.<br />
cant., 24, 25. Abbaye, 24.<br />
Abbés, voir BERTRAM, ER-<br />
LEBALD, POPPON, SCHLEY-<br />
DEN, WIBALD. — Prieur, voir<br />
HOCHT, LAURENTY. — Chirurgien,<br />
voir WALRAN. —<br />
Curés, voir FRENONVILLE,<br />
MALNOURY, RUE. — Eglise,<br />
46, 47. Eglise Saint-Sébastien,<br />
34. Autels, voir SAINT-<br />
MAURICE, SAINTE-VIERGE.—<br />
Echevin, voir MASSANGE.<br />
STEINBACH (Pyrkin de), 26.<br />
STER (Louis de), 60.<br />
STRECHEUS (Etienne), évêque<br />
suffragant de Ferdinand de<br />
Bavière, évêque de Dyonisie,<br />
37, 39-41, 44, 47. Voir<br />
LIÈGE.
SURLET (Beatrice), 56, 59. —<br />
(B<strong>au</strong>duin), moine de Flône,<br />
58, 59. — (Erasme, baron de,<br />
et du Saint Empire), chanoine<br />
de Saint-Lam<strong>be</strong>rt, 54.<br />
— (Jacques-Ignace, baron<br />
de), vicomte de Montenaeken,<br />
54. — (Jean-Ernest),<br />
archidiacre d'Ardenne, abbé<br />
séculier de Visé et Grand-<br />
Vicaire de Liège, 54. —<br />
(Radoux, Radelet), 57, 58.<br />
T<br />
TALBOT (Martin), curé de Malmedy,<br />
29.<br />
TAUGENY (Jean), administrateur<br />
provisoire de la paroisse<br />
de Malmedy, 28.<br />
TERME (G.), expert, 22.<br />
TERRE SAINTE, 35.<br />
THÉODUIN DE BAVIÈRE, évêque<br />
de Liège, 48.<br />
THOMAS, vesti de Malmedy, 26.<br />
THONNAR (dom), <strong>au</strong>t. cité, 38.<br />
THYSSE (messire), religieux investi<br />
de Malmedy, 27.<br />
TIHON (docteur), <strong>au</strong>t. cité, 18.<br />
TREVES (diocèse), 25, 36. Abbaye,<br />
voir SAINT-MAXIMIN.<br />
TUWIN (Collard de), 59. —<br />
(Quentin de), chevalier, seigneur<br />
de Jehay, bourgmestre<br />
de Liège, 59, 61.<br />
U<br />
UTRECHT (diocèse d'), 36.<br />
V<br />
VASLOGES (abbaye de), 35.<br />
VELROUX, prov. Liège, cant.<br />
Hollogne-<strong>au</strong>x-Pierres. Seigneur,<br />
voir ANS (Erasme).<br />
VERCHEVAL-DE PUYDT (F.),<br />
16.<br />
VERDUN, France, dép. Meuse,<br />
ch.-l. ar. Abbaye, voir SAINT-<br />
VANNE. Abbé, voir RICHARD.<br />
— Evêque, voir RICHARD.<br />
VIERNAY (Jacquemin de), 60.<br />
VISÉ, prov. Liège, cant. Dalhem.<br />
Abbé, voir SURLET.<br />
VISÉ (L<strong>au</strong>rent de), religieux<br />
investi de Malmedy, 27.<br />
VISÉ-VOIE (rue), à Ans, 51.<br />
VIVEGNIS (Nicolas de), religieux<br />
vesti de Malmedy, 27.<br />
VIVIER (Arnold du), 25. —<br />
(Johan du) dit Balaes, 60.<br />
VOTTEM, prov. Liège, cant.<br />
Liège, 17, 21, 22.<br />
W<br />
WAIMES, lez-Malmedy, 28.<br />
Chapellenie, 26. — Curé,<br />
voir BEAVIR (G.).<br />
WALEFFE-SAINT-PIERRE, dépend.<br />
LES WALEFFES. Biens<br />
de l'église de Malmedy, 25.<br />
WALK, lez-Malmedy, 29. Voir<br />
BEVERCÉ, SCHEFFEN.<br />
WALRAN (maître), chirurgien<br />
de Stavelot, 40.<br />
WARCHENNE (région de) entre<br />
Steinbach et Gueuzaine, 26.<br />
WAROUX (famille de), 59-61. —<br />
(Go<strong>be</strong>rt de), 58. — (Henri<br />
de), 59, 61. — (Lam<strong>be</strong>rt de),<br />
dit Maille à Maille, 59.<br />
WASSEIGE (Johan), 60.<br />
WATTENBACH, <strong>au</strong>t. cité, 35.<br />
WAULSORT, prov. Namur, ar.<br />
Dinant. Abbaye, 36.<br />
WAUTERS (L.), notaire, 11.<br />
WAZON, évêque de Liège, 36,<br />
37, 44, 45.
WEERTH (E. <strong>au</strong>s'm), <strong>au</strong>t. cité,<br />
45, 46, 47.<br />
WEISSEMBOURG, France, dép.<br />
Bas-Rhin. Monastère, 36.<br />
WIBALD, abbé de Stavelot,<br />
voir ERLEBALD.<br />
WIBIN, <strong>au</strong>t. cité, 43.<br />
WILDENBERG (Renard de), altariste<br />
de l'<strong>au</strong>tel Notre-<br />
Dame, à Malmedy, 28.<br />
WODÉMONT (Ebroin de), 37.<br />
— XI —<br />
X<br />
XHOFFRAIX, lez-Malmedy, 27.<br />
XHOFFRAIX (Jean de), recteur<br />
de Malmedy, 25.<br />
Y<br />
YERNAUX (J.), <strong>au</strong>t. cité, 36,<br />
38, 39, 42.<br />
Z<br />
ZAEPFFEL (Mgr), évêque de<br />
Liège, 30.