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CHRONIQUE ARCHEOLOGIQUE<br />

DU P A Y S DE L I E G E<br />

33 e ANNEE<br />

PUBLICATION DE L'INSTITUT ARCHEOLOGIQUE LIEGEOIS<br />

1942


CHRONIQUE ARCHEOLOGIQUE<br />

DU PAYS DE LIEGE<br />

H 0<br />

33 e ANNÉE


CHRONIQUE ARCHEOLOGIQUE<br />

DU P A Y S DE L I E G E<br />

33 e ANNEE<br />

PUBLICATION DE L'INSTITUT ARCHEOLOGIQUE LIEGEOIS<br />

1942


33 e ANNÉE N° 1 JANVIER-JUIN 1942<br />

CHRONIQUE ARCHÉOLOGIQUE<br />

du Pays de Liège<br />

Organe mensuel de l'Institut archéologique liégeois<br />

ABONNEMENT :<br />

30 Fr. PAR AN<br />

pour les personnes qui<br />

ne sont pas membres<br />

de l'Institut.<br />

IN MEMORIAM<br />

Armand Baar<br />

Pour tout ce qui concerne<br />

la Chronique,<br />

s'adresser <strong>au</strong> Secrétariat<br />

de<br />

l'Institut archéologique<br />

liégeois<br />

Maison Curtius.<br />

La mort de M. Armand Baar, enlevé à l'affection de sa<br />

famille et de ses nombreux collègues et amis le 1 er avril 1942,<br />

à l'âge de 67 ans, a provoqué à Liège une profonde émotion.<br />

Ingénieur A. I. Lg. et archéologue né, M. Baar a consacré<br />

une notable partie de son activité à mettre en relief les<br />

caractéristiques de sa cité natale, son histoire, son industrie<br />

et ses <strong>be</strong><strong>au</strong>tés pittoresques.<br />

Par dessus tout il s'est attaché avec une ferveur peu<br />

commune à étudier l'art de la verrerie dans ses profondes<br />

racines. La collection paternelle de verres anciens, dont il<br />

avait heureusement hérité, a été pour lui, dans ce domaine,<br />

un champ d'action illimité. Il l'a choyée et <strong>au</strong>gmentée <strong>au</strong><br />

point de réaliser une œuvre unique dans son genre.


— 2 —<br />

Ses recherches et ses études, publiées dans de nombreux<br />

ouvrages, ses conférences et ses démonstrations témoignent<br />

de son zèle inlassable.<br />

Lors de sa présidence (1935-1936), il s'est dépensé de<br />

toutes manières <strong>au</strong> développement de nos différentes<br />

institutions, payant de sa personne chaque fois que l'on<br />

eut recours à ses bons offices.<br />

Il nous plaît d'évoquer le dernier et important travail<br />

technique et scientifique <strong>au</strong>quel, pendant près de deux<br />

années, il s'est adonné avec une persévérance admirable<br />

pour mettre <strong>au</strong> point l'histoire et la généalogie, dans ses


— 3 —<br />

plus lointaines origines, de l'art de la verrerie en général,<br />

travail dont il voulut bien nous communiquer le manuscrit<br />

en novembre dernier, et qui constitue une œuvre capitale,<br />

inédite, dénotant une érudition précise et dont la valeur<br />

documentaire sera particulièrement appréciée.<br />

Parmi tant de qualités qui distinguaient M. Baar il f<strong>au</strong>t<br />

citer hors pair une aménité constante, une obligeance<br />

inépuisable, un dévouement sans bornes. N'oublions pas,<br />

entre <strong>au</strong>tres témoignages de sa générosité, la part très large<br />

qu'il a prise dans l'acquisition d'une œuvre liégeoise très<br />

ancienne, du plus h<strong>au</strong>t intérêt archéologique, destinée à<br />

enrichir nos collections <strong>au</strong> Musée Curtius.<br />

Les membres de l'I. A. L. conserveront de ce président<br />

modèle, de cet aimable et estimable confrère, un souvenir<br />

ému et reconnaissant.<br />

Félix Magnette<br />

Florent PHOLIEN.<br />

Félix Magnette est mort le 16 avril 1942, à l'âge de<br />

73 ans. En le perdant, l'Institut Archéologique Liégeois a<br />

perdu un de ses membres les plus fidèles, les plus savants<br />

et les plus dévoués. II ne nous appartient pas de retracer<br />

ici sa carrière et de dénombrer ses publications scientifiques.<br />

Lorsqu'il entra dans nos rangs, Félix Magnette<br />

avait 38 ans. Dès lors, son activité se partagea entre son<br />

enseignement historique, à l'Athénée puis à l'Université,<br />

et sa collaboration de plus en plus fervente <strong>au</strong>x trav<strong>au</strong>x<br />

de l'Institut.<br />

Qu'il suffise de rappeler, dans cette brève notice, que,<br />

dès 1906, Félix Magnette apporta <strong>au</strong> Bulletin de V Institut<br />

Archéologique Liégeois une importante étude sur Les émigrés<br />

français <strong>au</strong> pays de Liège. Deux ans plus tard, il publiait<br />

dans nos mêmes annales ses Documents inédits sur l'histoire<br />

de Liège à la fin du XVIII e siècle. En 1925, à l'occasion du<br />

soixante-quinzième anniversaire de notre société, il nous


_ 4 -<br />

donnait ses précieuses Notices statistiques sur l'Institut<br />

depuis sa fondation.<br />

Directeur des publications de l'Institut de 1919 à 1929<br />

et de 1934 à sa mort, Félix Magnette n'a cessé de recueillir<br />

des articles pour notre Bulletin et pour notre Chronique<br />

Archéologique du Pays de Liège. Il a tenu souvent à assurer<br />

lui-même la rédaction des notices historiques, archéologiques,<br />

bibliographiques ou nécrologiques qui enrichissent<br />

la Chronique Archéologique du Pays de Liège. Nombre de<br />

ces notices ne sont même pas signées par leur <strong>au</strong>teur !<br />

Enfin, <strong>au</strong> début de cette guerre, Félix Magnette publiait<br />

en un fascicule la Table des matières des trente premiers


- 5 —<br />

<strong>volume</strong>s de la Chronique : un regard rapide permet d'y<br />

relever une vingtaine d'articles du directeur des publications<br />

de l'Institut. Il n'est pas jusqu'à ce numéro de la<br />

Chronique qui ne nous apporte, dans un article posthume,<br />

le dernier écho de son attachement à notre corporation.<br />

L'activité de Félix Magnette, se fût-elle bornée à tout<br />

ce que nous venons de rappeler trop rapidement, mériterait<br />

notre reconnaissance et notre admiration. Mais cette<br />

activité inlassable revêtit encore d'<strong>au</strong>tres formes. Elle se<br />

manifesta <strong>au</strong>ssi dans des excursions guidées et dans ces<br />

conférences publiques <strong>au</strong> cours desquelles l'historien érudit<br />

et consciencieux nous donna la primeur des princip<strong>au</strong>x<br />

chapitres de son Précis dhistoire liégeoise. En 1926, Félix<br />

Magnette recevait un témoignage officiel des sentiments<br />

de ses confrères qui l'appelèrent à la présidence de l'Institut<br />

Archéologique Liégeois. Le nouve<strong>au</strong> président conservait<br />

la direction des publications. Affable, disert, simple et<br />

modeste, il fut un président parfait, qui sut se faire estimer,<br />

aimer et regretter.<br />

Il n'est pas excessif d'affirmer que Félix Magnette considérait<br />

son travail à l'Institut comme son œuvre de prédilection,<br />

celle à laquelle il donna généreusement le meilleur<br />

de lui-même. C'est avec émotion que ses confrères rendent<br />

un dernier hommage à sa chère mémoire. Ils n'oublieront<br />

pas les grands exemples de dévouement et de probité<br />

scientifique que Félix Magnette leur a laissés : son souvenir<br />

les aidera à continuer son œuvre.<br />

Léon-E. HALKIN.<br />

Souvenirs et... statistique<br />

M. Florent Pholien, dont on connaît la féconde activité<br />

mise <strong>au</strong> service de l'Institut Archéologique Liégeois et le<br />

vif attachement qu'il lui a manifesté sous de multiples<br />

formes, vient d'avoir l'utile pensée de rassembler, pour<br />

être déposés <strong>au</strong>x archives, et consultés après lui, tous les


— 6 —<br />

documents relatifs à des créations dont il a été l'initiateur<br />

et le constant animateur ; initiatives qui ont certainement<br />

contribué à faire de l'Institut une société qui, — cela<br />

paraîtra un peu paradoxal, — avec les années se rajeunit<br />

en quelque sorte. Nous voulons parler des conférences,<br />

dites c<strong>au</strong>series dominicales, des leçons de vulgarisation et,<br />

enfin, des excursions archéologiques.<br />

C'est de la petite histoire, certes, mais qui, avec les données<br />

statistiques qu'elle suppose, et la période envisagée, de<br />

1908 à 1940, est inséparable de la vie même de notre société<br />

marchant vers son centenaire.<br />

La première série de c<strong>au</strong>series dominicales a fait son<br />

apparition du 2 <strong>au</strong> 9 février 1908, rompant avec de sacrosaintes<br />

traditions de recueillement, presque de silence,<br />

<strong>au</strong>xquelles restaient attachés les quelques savants et érudits<br />

composant alors l'Institut Archéologique, resté jusque-là<br />

ignoré du public. Qui, du reste, se serait imaginé que de<br />

vieux Messieurs se réunissaient une fois par mois dans un<br />

grenier, <strong>au</strong> troisième étage de notre palais de justice, pour<br />

s'y entretenir quasi mystérieusement de questions de<br />

préhistoire et d'archéologie? Et quelle histoire que celle<br />

des déménagements que durent subir les collections réunies<br />

et avec elles la salle des réunions mensuelles obligatoires<br />

et des conférences du dimanche ! Au début sous les combles,<br />

puis dans la petite salle du bure<strong>au</strong>, dans la salle des vitrines.<br />

En 1910 on s'installe <strong>au</strong> premier étage de la maison Curtius,<br />

mais il f<strong>au</strong>t faire place à la collection Moxhon, et nouve<strong>au</strong><br />

déménagement dans l'<strong>au</strong>ditoire de géologie de l'Université<br />

et ensuite dans la Salle Académique. Tout cela de 1911<br />

à 1914 ! Après la guerre ce fut dans la salle actuelle qu'eurent<br />

lieu toutes les séances statutaires et <strong>au</strong>tres de l'Institut,<br />

de 1921 à 1940 inclusivement.<br />

Et maintenant de la statistique : de 1908 à 1940, un total<br />

de 21.978 <strong>au</strong>diteurs purent entendre 198 c<strong>au</strong>series, données<br />

par 84 conférenciers. Le recueil de documents composé<br />

par M. Pholien, rassemble toutes les convocations avec<br />

programmes détaillés, ainsi qu'un certain nombre de


comptes rendus de la presse liégeoise. Il f<strong>au</strong>t bien admettre<br />

l'efficacité de ces séances du dimanche, si l'on doit en juger<br />

par l'<strong>au</strong>gmentation croissante du nombre des membres de<br />

l'Institut, passant de 239 en 1908 à 516 en 1939.<br />

Les leçons de vulgarisation vinrent, en 1932 s'ajouter<br />

à ce qui vient d'être rappelé, <strong>be</strong><strong>au</strong>coup d'entre les membres<br />

assidus de la société ayant exprimé le désir de voir exposer<br />

des sujets allant <strong>au</strong> delà de l'archéologie ou de l'histoire<br />

propres <strong>au</strong> pays de Liège. Il fut accédé à ce vœu et c'est<br />

ainsi que, grâce à l'entregent de M. Pholien, le Comte<br />

Jos. de Borchgrave d'Altena, le 1 er mars de l'année précitée,<br />

in<strong>au</strong>gurait la série des leçons des mardis et jeudis de chaque<br />

semaine, les après-midi, dans la salle des séances de l'Institut.<br />

L'entreprise semblait courir certains risques, mais les<br />

prévisions pessimistes furent démenties, et les efforts des<br />

représentants de l'Institut couronnés de succès. En effet,<br />

de 1932 à 1940 inclusivement, 88 leçons sur les sujets les<br />

plus variés, et, — toujours la statistique, celle-ci vraiment<br />

encourageante, — elles furent suivies, avec une vraie<br />

constance, par 3554 <strong>au</strong>diteurs ! Hélas ! les événements<br />

de mai 1940 arrêtèrent toute activité intellectuelle de la<br />

société. On peut trouver dans le recueil composé par<br />

M. Pholien, le détail des programmes des leçons, ainsi<br />

que quelques spécimens des comptes rendus de presse.<br />

Enfin, renouvelant une ancienne tradition un peu délaissée,<br />

notre confrère toujours en mal d'organisation, remit<br />

en honneur l'organisation méthodique des excursions archéologiques<br />

en la Cité même de Liège, puis dans les limites de<br />

l'ancienne Princip<strong>au</strong>té, et même parfois <strong>au</strong> dehors. Ces<br />

excursions, organisées matériellement, pratiquement par<br />

M. Pholien, et le plus souvent dirigées pour l'édification de<br />

chacun par MM. J. Dumont et de Borchgrave, agrémentées<br />

maintes fois de réceptions charmantes par les propriétaires<br />

des domaines visités, furent suivies par 3256 participants,<br />

toujours ravis de ce qui leur avait été permis d'admirer et de<br />

goûter : utile dulci. Ici encore, on pourra retrouver la plupart<br />

des programmes et de nombreux articles de presse, comptes


— 8 —<br />

rendus parfois très détaillés et fort précis des édifices religieux<br />

et laïcs, objectifs des excursions entreprises, à peine<br />

interrompues durant la m<strong>au</strong>vaise saison.<br />

Grâces doivent donc être rendues à ceux qui ajoutèrent<br />

tant à l'activité intellectuelle, traditionnelle et statutaire<br />

de FI. A. L. et grâces particulières à celui qui- a eu l'idée<br />

opportune d'en consigner les résultats et de s'en faire<br />

l'annaliste.<br />

Une découverte archéologique<br />

rue Saint=Hu<strong>be</strong>rt<br />

F. M.<br />

Apprenant, fin avril 1941, que le service communal de<br />

la Défense Passive aménageait un « abri » dans un souterrain<br />

de la cour de l'immeuble sis rue Saint-Hu<strong>be</strong>rt, 45, à Liège,<br />

et qu'à l'occasion de ces trav<strong>au</strong>x on avait mis <strong>au</strong> jour des<br />

poteries anciennes, nous nous sommes immédiatement<br />

rendus sur les lieux et nous sommes, à notre grande surprise,<br />

trouvés devant une <strong>be</strong>lle salle voûtée en briques, reposant<br />

sur de puissants pilastres en pierre.<br />

Quant <strong>au</strong>x poteries découvertes, elles avaient été transportées<br />

dans le bure<strong>au</strong> du service communal de la Défense<br />

Passive, sous la garde de M. Massin, le distingué et dévoué<br />

directeur de ce service et, <strong>au</strong> surplus, licencié en art et<br />

archéologie; c'est là que nous avons pu les étudier. Il<br />

s'agit de trois grandes jarres en terre cuite, vernissées à<br />

l intérieur seulement, qui mesurent 46, 45 et 38 centimètres<br />

de h<strong>au</strong>teur, et parfaitement conservées.<br />

De forme simple et unie, sans ornement, elles présentent<br />

néanmoins des gal<strong>be</strong>s élégants de facture soignée. Leur<br />

fabrication, bien qu'en l'absence de marque ou de sigle<br />

quelconque, nous paraît remonter <strong>au</strong> XVI e ou <strong>au</strong><br />

XVII e siècle si nous en jugeons par le vernis j<strong>au</strong>ne dont<br />

l'intérieur des jarres est recouvert.


N° 1<br />

45 cm. h<strong>au</strong>t.<br />

30 cm. diam.


— 10 —<br />

Nous avons par ailleurs exposé la chronologie de la<br />

fabrication céramique <strong>au</strong> pays de Liège et attiré l'attention<br />

sur la production des poteries en terre cuite, parmi lesquelles<br />

des briques et des briquettes d'âtre armoriées, datées<br />

et vernissées, faites de terre argileuse rougeâtre, comme<br />

celle des trois jarres en question.<br />

Le développement continu de cette industrie devait<br />

fatalement provoquer dans la suite l'éclosion d'un atelier<br />

pour la fabrication d'une céramique plus fine : la faïence<br />

artistique, <strong>au</strong>x multiples décorations ( x ).<br />

Dès le XII e siècle, des potiers de terre exerçaient leur<br />

profession en Potiérue, rue de la Wache, et, <strong>au</strong> cours des<br />

siècles suivants, en différents endroits de la cité, notamment<br />

en Outre-Meuse, où l'on a découvert, en 1916, des médaillons,<br />

des moules divers de statuettes et de bas reliefs en terre cuite<br />

provenant d'un four de potier de la fin du XIV e siècle, ou<br />

du début du XV e siècle ( 2 ).<br />

Au XVI e siècle, la profession de potier de terre devait<br />

avoir pris déjà un grand développement, car, organisée en<br />

corporation, elle relevait du bon métier des « Chandelons<br />

et Floqueniers » ; de plus, l'un de ses membres avait été<br />

admis <strong>au</strong> serment de reward (vérificateur-inspecteur) par<br />

les Echevins le 27 juillet 1545 ( 3 ).<br />

Pour en revenir à la salle voûtée sur pilastres, nous avons<br />

consulté l'ouvrage de T. Go<strong>be</strong>rt, V° rue Saint-Hu<strong>be</strong>rt ;<br />

il n'en fait pas mention mais il indique que cette maison<br />

et d'<strong>au</strong>tres propriétés canoniales voisines furent détruites<br />

en 1468, lors du sac de la Cité par le Téméraire. La plupart<br />

d'entre elles ont été reconstruites dans la suite, puis morcelées,<br />

regroupées et parfois enchevêtrées.<br />

C'est ainsi que : 1° le derrière de la maison n° 31 actuel<br />

comprend deux habitations numérotées n 08 33 et 35<br />

ayant entrée et issue dans la cour n° 45 qui nous intéresse ;<br />

i 1 ) Florent PHOLIEN, La céramique <strong>au</strong> pays de Liige, 23-27, Liège,<br />

A. Bénard, 1906.<br />

(») Théodore GOBERT, Lesruesde Liège, V,92.Liège, G. Thône, 1924.<br />

Edouard PONCELET, Les bons Métiers de la Cité de Liige, B. 1.<br />

À. L., 211, XXVIII, 1899-


— 11 —<br />

2° le derrière de la maison n° 47, contient quatre habitations<br />

numérotées 37, 39, 41 et 43, donnant également<br />

sur la cour du 45 laquelle est pourvue d'une grande porte<br />

cochère à l'usage des occupants de ces sept habitations qui<br />

forment une seule propriété.<br />

Dans celle du fond de la cour, n° 37, on découvre dans<br />

son tréfond les restes d'une tour dont il subsiste encore<br />

l'escalier dit « à vis » en pierre, très bien conservé. A ce<br />

propos, Go<strong>be</strong>rt rapporte que l'ancien hôtel, sur l'emplacement<br />

de la maison qui porte actuellement le n° 51, avait<br />

jadis par derrière une tour et avait été le lieu, où s'installèrent<br />

provisoirement, en 1554, les dames Sépulchrines<br />

anglaises. Mais l'<strong>au</strong>teur ne parle pas de l'escalier et n'ajoute<br />

pas le moindre commentaire relatif à la tour...?<br />

Vraisemblablement, cet escalier devait avoir issue sur<br />

l'artère voisine, l'actuelle rue de la Montagne, et peutêtre<br />

en Basse S<strong>au</strong>venière...?<br />

Ajoutons que, dans la cour qui nous intéresse, fonctionne<br />

une fontaine « Roland ».<br />

Tel est donc actuellement l'état des lieux que nous avons<br />

explorés ; il resterait à déterminer ce que représentaient<br />

ou quelles étaient les destinations de la salle voûtée, de la<br />

tour et de son escalier.<br />

Nous avons consulté les actes de propriété chez l'actuel<br />

propriétaire M. Lucien W<strong>au</strong>ters, notaire honoraire ; ces<br />

documents ne nous ont rien révélé qui se rapporte à la salle<br />

voûtée, à la tour et à son escalier ? Il nous tarde d'ajouter<br />

que M. W<strong>au</strong>ters a fait don à 1*1. A. L. des trois jarres en<br />

question et nous saisissons l'occasion pour lui en exprimer<br />

notre entière gratitude.<br />

Florent PHOLIEN.<br />

Pour la partie de l'étude qui concerne spécialement la<br />

salle voûtée, la tour et son escalier, nous avons eu recours<br />

<strong>au</strong>x lumières de notre collègue, M. Jules Dumont ; nous<br />

lui cédons donc volontiers la plume.<br />

*<br />

# *


— 12 —<br />

Alerté par mon excellent ami Pholien, je me suis empressé<br />

d'aller reconnaître la salle qui contenait les jarres dont il<br />

vient de donner ci-dessus description.<br />

Comme il avait déjà pris la peine de rechercher <strong>au</strong>tant<br />

que faire se pouvait, quelle avait pu être l'origine de cette<br />

partie d'immeuble, il ne me restait plus qu'à la décrire<br />

du point de vue architectonique.<br />

Nous nous trouvons ici devant une construction remarquable<br />

par sa conception et son état de conservation.<br />

J'en ai fait le relevé que je joins à cette note pour que le<br />

lecteur puisse se rendre compte de l'importance de l'ouvrage.<br />

Et d'abord, il y a là deux caves superposées. Le fait n'est<br />

pas rare et Camille Enlart, dans son manuel d'archéologie<br />

française (*) écrit à l'article « Combles et Caves » que la<br />

pénurie de terrain a fait donner <strong>au</strong> moyen âge une grande<br />

importance <strong>au</strong>x caves ; les caves superposées ne sont pas<br />

très rares, et il ajoute « les caves vastes, bien bâties, et<br />

agrémentées d'ornements d'architecture ont été fréquentes<br />

<strong>au</strong>x XII-XIII e et XIV e siècles ; ces grandes caves ou boves<br />

ont parfois servi de logements, de refuges et non seulement<br />

de magasins à marchandises, mais <strong>au</strong>ssi d'ateliers industriels<br />

».<br />

Dans notre ville de Liège, la pénurie de terrain a toujours<br />

été un fait notoire.<br />

Nous ne possédons <strong>au</strong>cun document permettant de<br />

déterminer l'utilisation des caves que nous avons trouvées<br />

rue Saint-Hu<strong>be</strong>rt, mais il est certain que les deux étages<br />

communiquaient avec un escalier à vis encore partiellement<br />

existant, lequel aboutit dans un jardin en terrasse situé à<br />

l'arrière du bâtiment avec issue dans le tiers inférieur de<br />

la rue de la Montagne, là où s'ouvre une porte cochère. Cet<br />

escalier est inclus dans une tour qui jadis était coiffée d'un<br />

toit conique comme on le voit très bien sur le plan de Liège<br />

dessiné par Jean Blaeu en 1627 ( 2 ).<br />

( x ) Camille ENLART, Manuel d'Archéologie Française, II, 101,<br />

Ed. Picard, 1904.<br />

(') Th. GOBERT, Liège à travers les Ages, I.


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— 14 —<br />

Les deux étages de caves se superposent exactement et<br />

ne diffèrent entre eux que par la forme de la base des<br />

piliers comme il sera dit plus loin.<br />

La cave supérieure est actuellement divisée en plusieurs<br />

salles desservant les habitations qu'elle supporte. La cave<br />

inférieure, qui nous intéresse plus particulièrement n'a<br />

subi <strong>au</strong>cune amputation ni modification ; elle était inconnue<br />

des propriétaires et des locataires de l'immeuble qui,<br />

toutefois, en soupçonnaient l'existence par suite de la<br />

résonnance du pavage de la cave supérieure. On y a accès<br />

actuellement par la cour derrière le n° 45 de la rue Saint-<br />

Hu<strong>be</strong>rt, <strong>au</strong> moyen d'un large escalier qui date d'une époque<br />

postérieure à la cave elle-même mais assez rapprochée de<br />

notre temps.<br />

La cave inférieure ne possède plus <strong>au</strong>cun pavement<br />

(en a-t-elle jamais eu?). Elle est longue de 12 m. 80, large<br />

de 8 m. 90 et divisée en trois nefs dans le sens de sa largeur.<br />

La nef centrale est large de 3 m. 90 et les nefs latérales<br />

chacune de 2 m. 50. Ces nefs sont voûtées en plein cintre<br />

pour les latérales et en arc surbaissé pour la centrale, les<br />

trois intrados étant <strong>au</strong> même nive<strong>au</strong>.<br />

La h<strong>au</strong>teur à la clef est de 3 m. 48 et, du sol <strong>au</strong> rein des<br />

voûtes, on mesure 2 m. 40. C'est dire l'importance de ces<br />

substructions. Les nefs latérales sent séparées de la nef<br />

principale chacune par trois piliers octogon<strong>au</strong>x ; du nu<br />

du mur du fond à l'axe du premier pilier, on mesure 3 m. 18 ;<br />

d'axe en axe des piliers, il y a 3 m. 28 et 3 m. 27 et enfin<br />

de l'axe du 3 e pilier <strong>au</strong> mur à droite de l'entrée, on trouve<br />

3 m. 07. Ces piliers sont composés de trois éléments : la<br />

pierre formant base et la moitié environ du fût porte un<br />

empattement rudimentaire ; celle qui sert de chapite<strong>au</strong><br />

comporte deux bande<strong>au</strong>x, l'inférieur en retrait sur le supérieur<br />

et rejoignant celui-ci par un léger amortissement.<br />

Dans le sens longitudinal, des arcs surbaissés en pierres<br />

appareillées réunissent les piliers entre eux et <strong>au</strong>x deux<br />

murailles.


15 —<br />

Dans la cave supérieure, la base des piliers s'évase vers<br />

le pavement.<br />

La pierre utilisée pour les piliers et les arcs qu'ils supportent<br />

est le calcaire.<br />

Couvrant les nefs, apparaissent de <strong>be</strong>lles voûtes en briques<br />

dont la partie centrale de l'intrados est faite d'une file de<br />

pierres blanches (pierre de sable, m'a-t-il semblé).<br />

Par endroits, des trous d'aérage que j'ai reproduits en<br />

pointillé dans le plan, piquent ces voûtes parfaitement<br />

construites.<br />

J'ai dit qu'<strong>au</strong>cun document ne nous permettait d'indiquer<br />

quelle avait été la destination de la cave inférieure,<br />

je m'en voudrais toutefois de ne pas signaler que sur deux<br />

pierres de la muraille de g<strong>au</strong>che, près du mur du fond de la<br />

cave, on voit tracées à la pointe, les deux inscriptions<br />

suivantes :<br />

I EH AN<br />

V I K V I<br />

1 6 7 4<br />

I EH AN<br />

F I R ?<br />

Que signifie la potence? La cave fut-elle momentanément<br />

une prison? Mystère.<br />

Le problème se posait de fixer l'époque où furent<br />

construites ces très <strong>be</strong>lles caves.<br />

Rien dans leur sobre ordonnance ne nous <strong>au</strong>torise à<br />

déterminer une date précise ; Enlart, exposant la difficulté<br />

de dater les édifices civils écrit (*) : « L'architecture civile<br />

» diffère si bien de l'architecture religieuse que l'on ne<br />

» s<strong>au</strong>rait appliquer le même critérium pour dater les mo-<br />

» numents. Dans l'architecture civile, l'évolution des arcs<br />

» et des voûtes diffère sensiblement ; l'arc aigu est rare<br />

» avant le XII e siècle, l'arc surbaissé, l'arc en plein cintre<br />

( l ) Cam. ENLART, Manuel d'Archéologie Française, l re partie,<br />

Architecture, vol. II (Arch. civile et militaire), 102, Ed. Picard, 1904.


— 16 —<br />

» et la voûte en <strong>be</strong>rce<strong>au</strong> sont usuels à toutes les époques ;<br />

» la voûte d'arête reste usitée jusqu'en plein XIV e siècle.»<br />

Ceci étant posé, raisonnons un peu ; la tour d'escalier<br />

qui dessert les caves superposées et donne accès dans le<br />

jardin figure sur le plan de Liège dressé par Jean Blaeu<br />

en 1627; le travail de maçonnerie des voûtes est fait avec<br />

un soin particulier; d'<strong>au</strong>tre part, si la modénature des<br />

piliers est rudimentaire, ceux-ci ne manquent pas d'allure,<br />

sont bien proportionnés et convenablement appareillés ;<br />

l'emploi simultané de la pierre bleue, de la pierre blanche<br />

et de la brique est d'usage courant <strong>au</strong> XVI e siècle. D'<strong>au</strong>tre<br />

part, Go<strong>be</strong>rt indique que les maisons canoniales qui étaient<br />

à cet endroit de la rue Saint-Hu<strong>be</strong>rt furent détruites lors<br />

du sac de Liège de 1468 ( 1 ). Nous sommes donc fondés à<br />

croire que les constructions dont nous nous occupons pourraient<br />

avoir été édifiées <strong>au</strong>x environs du XVI e siècle.<br />

Jules DUMONT.<br />

INVENTAIRE ARCHÉOLOGIQUE DE L'ANCIEN PAYS DE LIÈGE<br />

Note relative à quelques haches<br />

en bronze trouvées sur les territoires<br />

de la ville de Liège<br />

et de communes environnantes<br />

Ci-contre nous reproduisons une hache en bronze trouvée<br />

à Herstal ou près de Herstal et recueillie, probablement,<br />

<strong>au</strong> cours de dragages de la Meuse.<br />

Cette pièce intéressante, qui appartenait à mon regretté<br />

maître et vieil ami Marcel De Puydt, me fut donnée, en<br />

souvenir de lui, par sa fille et son gendre M me et M. Félix<br />

Vercheval-De Puydt.<br />

(*) Th. GOBERT, Liège à travers les Ages, V, 92, Ed. Thône, 1924.


— 17 —<br />

La hache dont le contour rappelle un triangle isocèle<br />

dont on <strong>au</strong>rait arrondi la base et le sommet, mesure 0 m. 15<br />

de longueur et 0m.073 de largeur <strong>au</strong> tranchant; elle a<br />

une épaisseur maxima de 0 m .013 et pèse 350 grammes.<br />

Elle est recouverte d'une patine double : la première,<br />

épaisse, à tons variés passant de l'ocre j<strong>au</strong>ne à la terre de<br />

Sienne brûlée, a, par suite de c<strong>au</strong>ses diverses, en grande<br />

partie disparu. Aux endroits où elle a été enlevée, il s'est<br />

formé une seconde patine de teintes vert clair et vert<br />

foncé.<br />

Du type dit « à bords droits », cette hache ne présente<br />

cependant que des rebords fort peu saillants : ce qui la<br />

rapproche du type primitif dit « hache plate » et l'éloigné<br />

quelque peu du type plus récent dit « à bords élevés ». Elle<br />

est pourvue d'un tranchant arqué et bien affilé.<br />

Le musée archéologique liégeois possède six haches de<br />

l'âge du bronze (entières ou en fragments) provenant de<br />

Liège, Vottem et Angleur (Kinkempois) :<br />

1. Hache à talons rectangulaires et anne<strong>au</strong>, trouvée à<br />

Vottem. Elle mesure 0 m. 154 de longueur et ses extrémités<br />

sont émoussées : le campagnard qui l'avait découverte,<br />

s'en était servi comme cise<strong>au</strong> ( 1 ).<br />

2. Hache à douille cylindrique et anne<strong>au</strong>. Elle mesure<br />

0 m. 140 de longueur et provient de dragages exécutés dans<br />

le lit de la Meuse, en aval du pont Maghin vers la fonderie<br />

de canons ( 2 ).<br />

3. Hache à douille et anne<strong>au</strong>, avec ornements en reliefs,<br />

recueillie <strong>au</strong> cours de dragages de la Meuse, près de l'Evêché.<br />

(Long. 0m.092).<br />

4. Hache à douille (une partie de la douille manque.<br />

Long. 0 m. 09).<br />

(*) et ( 2 ) Marcel DE PUYDT, Mémoire de la Société d'Anthropologie<br />

de Bruxelles, XXII, 1903-1904.<br />

Voir <strong>au</strong>ssi : Jean SERVAIS et Jos. HAMAL-NANDRIN, Musée Archéologique<br />

liégeois, catalogue sommaire de la Section préhistorique. Coll.<br />

Marcel De Puydt, 98 et 99, où ces deux haches sont représentées.


— 18 —<br />

5. Deux fragments d'une hache à talons. (Long., les deux<br />

fragments étant joints, 0 m. 110).<br />

Liège est donné comme lieu de provenance des numéros 4<br />

et 5, mais, contrairement <strong>au</strong>x numéros 1,2 et 3, sans <strong>au</strong>tres<br />

indications. (Les cinq objets mentionnés ci-dessus font<br />

partie de la Collection Marcel De Puydt).<br />

6. Hache à talons arqués, recouverte d'une épaisse<br />

patine verdâtre, recueillie à Kinkempois dans le limon de<br />

la Meuse. (Long. 0 m. 16) ( 1 ).<br />

A ces différentes trouvailles, on pourrait en ajouter une<br />

<strong>au</strong>tre et celle-ci de plus grande importance si elle avait pu<br />

donner suite à une enquête sérieuse : il s'agirait, en l'occurrence,<br />

de la découverte d'un de ces dépôts connus sous le<br />

nom de « cachette de fondeur » de l'âge du Bronze.<br />

Pour la faire connaître, force nous est d'entrer dans des<br />

détails et de faire appel à des souvenirs de jeunesse.<br />

Feu Henri Micheels, l'un des derniers potiers d'étain<br />

établis en notre ville, avait joint à la fabrication et la vente<br />

d'articles de ménage, en étain, ceux-ci commençant à perdre<br />

de leur vogue, le commerce de quincaillerie. A l'occasion,<br />

il rachetait <strong>au</strong>ssi de vieux objets hors d'usage, en étain ou<br />

en cuivre, bronze ou laiton : les premiers étaient envoyés<br />

à son atelier pour passer à la fonte, les <strong>au</strong>tres étaient livrés<br />

à des usines.<br />

Or, Henri Micheels, ami d'enfance de mon père, était<br />

comme celui-ci grand amateur d'objets d'art et d'antiquités.<br />

Les deux amis étaient voisins et se voyaient chaque jour.<br />

Un matin, Henri Micheels, assez intrigué, montre à mon<br />

père un outil en bronze qui, croit-il, est semblable à certaines<br />

haches en bronze qu'il a vues, deux ans <strong>au</strong>paravant,<br />

à l'Exposition de l'art ancien <strong>au</strong> pays de Liège (1881).<br />

Mon père l'ayant assuré de la chose, Henri Micheels<br />

ajoute alors que cette hache, ainsi qu'une seconde également<br />

entière, une <strong>au</strong>tre pliée et deux <strong>au</strong>tres en fragments,<br />

(») Docteur TIHON, BULLETIN DE L'INSTITUT ARCHÉOLOGIQUE<br />

LIÉGEOIS, XXIII, 399.


— 19


— 20 —<br />

avaient été vendues à sa demoiselle de magasin par un<br />

homme ayant l'allure d'un ouvrier campagnard.<br />

Quelque temps après, Henri Micheels, avec combien de<br />

regrets, annonçait à mon père que malgré toutes ses recherches,<br />

s<strong>au</strong>f la hache qu'il lui avait montrée, toutes les<br />

<strong>au</strong>tres avaient disparu !... que la demoiselle de magasin,<br />

ne soupçonnant pas la valeur archéologique de son acquisition<br />

et l'ayant revue déposée sur son bure<strong>au</strong>, l'avait<br />

rejetée dans la caisse <strong>au</strong>x vieux cuivres !<br />

Les vénérables bronzes antiques, confondus avec les<br />

misérables déchets avaient été envoyés à la fonte ! Il était<br />

écrit que, pour avoir attendu près de trois millénaires, ces<br />

haches (ou du moins les trois hors d'usage) n'en subiraient<br />

pas moins le destin que leur avait assigné leur antique propriétaire<br />

: être fondues !<br />

Combien de fois n'ai-je pas entendu Henri Micheels<br />

regretter de ne pas avoir mis ses cinq haches en lieu sûr,<br />

sitôt les avoir vues.<br />

Depuis, quantité de fois, j'ai pu voir, chez Henri Micheels,<br />

la hache qu'il avait s<strong>au</strong>vée, exposée avec d'<strong>au</strong>tres antiquités<br />

et objets d'art, dans un buffet vitré de l'époque Louis XVI.<br />

C'était une hache à douille cylindrique, d'environ 0m.09<br />

de longueur.<br />

Selon toute vraisemblance, l'ouvrier qui avait vendu<br />

les cinq haches, les avait découvertes « en tas » dans le sol,<br />

et sur le territoire de la ville de Liège ou sur celui d'une<br />

commune limitrophe et ces cinq haches devaient constituer<br />

le «dépôt d'un marchand » ou la «cachette d'un fondeur»<br />

de l'âge du Bronze.<br />

Autrement, comment notre brave ouvrier ou paysan<br />

<strong>au</strong>rait-il pu réunir cinq objets d'une <strong>au</strong>ssi grande rareté<br />

dans notre région? On pourrait objecter qu'il les avait<br />

dérobées à un collectionneur, mais alors, dirons-nous,<br />

il leur <strong>au</strong>rait attribué une certaine valeur et ne les <strong>au</strong>rait<br />

pas vendues <strong>au</strong> poids du cuivre. Pour les vendre, il se<br />

serait adressé à un antiquaire. D'<strong>au</strong>tre part, on peut ad-


— 21 —<br />

mettre que la découverte s'est faite, si pas à Liège même,<br />

du moins dans une commune avoisinante.<br />

En effet, si le découvreur avait habité un village quelque<br />

peu éloigné de notre ville, il n'<strong>au</strong>rait pas entrepris un<br />

voyage à Liège pour vendre, et cela pour quelques sous,<br />

son petit lot de «vieux cuivres». Il <strong>au</strong>rait pu le faire dans<br />

une localité plus proche.<br />

On pourrait, évidemment, présenter d'<strong>au</strong>tres objections<br />

à notre manière d'envisager les choses, mais si la découverte<br />

d'un «dépôt de marchand» ou «cachette de fondeur» de<br />

l'âge du Bronze, à Liège ou <strong>au</strong>x environs de Liège, n'est<br />

pas absolument certaine, elle n'en reste pas moins admissible,<br />

d'<strong>au</strong>tant plus que les trouvailles de haches en bronze,<br />

faites à Liège, Herstal, Angleur et Vottem, rendent la chose<br />

des plus vraisemblables ( 1 ).<br />

Pour terminer, rappelons que Montélius divise l'âge du<br />

Bronze en cinq périodes que Déchelette ramène à quatre<br />

et qu'il établit comme suit :<br />

Période I (2500 à 1900 av. J.-C.) où apparaissent les<br />

premiers objets en cuivre puis en bronze contenant peu<br />

d'étain (haches plates sans rebords, petits poignards à<br />

languette, etc).<br />

La première partie de cette période, dans nos régions est<br />

encore purement néolithique : les armes et outils en pierre<br />

restent d'un usage général.<br />

Période II (1900 à 1600 av. J.-C.).<br />

Le bronze devient riche en étain.<br />

Période III (1600 à 1300 av. J.-C.).<br />

Période IV (1300 à 900 av. J.-C.) qui fait place <strong>au</strong> premier<br />

âge du fer dit époque de Hallstatt ( 2 ).<br />

Les dates limites assignées à ces quatre périodes n'ont<br />

(') Les découvertes de « Trésors de Marchands » et « Cachettes de<br />

fondeurs » de l'Age du Bronze, sont rares en Belgique. Elles sont<br />

plus communes dans d'<strong>au</strong>tres pays, notamment, en France. DECHE-<br />

LETTE, en 1910, dans son Manuel d'Archéologie préhistorique et romaine,<br />

II, 167, en relevait déjà 714.<br />

(*) Jos. DECHELETTE, 0. c., II, 105 à 107.


— 22 —<br />

évidemment qu'une valeur approximative. L'âge du Bronze<br />

n'a ni commencé ni fini partout en même temps.<br />

Par contre, l'ordre chronologique dans lequel les différents<br />

types de haches, poignards, épées, objets d'ornement,<br />

etc. sont apparus est bien établi.<br />

La hache de Herstal (à bords peu saillants) caractérise la<br />

période II, celles de Kinkempois et de Vottem (à talons)<br />

appartiennent à la période III et celles de Liège (Evêché<br />

et Coronmeuse) à la période IV.<br />

Jean SERVAIS.<br />

Verre dit «à surprise »<br />

d'ancienne fabrication liégeoise<br />

Le verre à boire, à coupe conique gravée, à tige pleine et à<br />

pied cordonné, reproduit ci-contre, fut acheté par mon<br />

père, à la vente Beyne, pour la modique somme de 1 fr. 50.<br />

C'était en 1896... un heureux temps encore pour les<br />

collectionneurs !<br />

Le catalogue de cette vente (*), <strong>au</strong> n° 166, mentionne ce<br />

verre comme suit : verre à pied, bords gravés à rosaces.<br />

Nous ajouterons à cette trop sommaire description, quelques<br />

détails complémentaires qui, pensons-nous, rendront<br />

l'objet plus intéressant. La bordure se compose d'un filet<br />

sous lequel se succèdent huit rosaces ; chacune de celles-ci<br />

séparée de ses voisines par un ornement rappelant plus ou<br />

moins une fleur de lis.<br />

Les dites rosaces, en réalité, ne sont que de simples cercles<br />

de 1,5 cm. de diamètre garnis de quantité de rayons.<br />

La gravure, pratiquée à la meule, ressort en blanc mat<br />

sur !a limp'dlté du cristal.<br />

( l ) Catalogue des objets d'art et antiquités composant les collections<br />

de feu Julien Beyne dont la vente eut lieu, place de Coronmeuse,<br />

n° 25, les 21, 22, 23 et 24 décembre 1896, sous la direction<br />

de M. G. Terme, expert, et de M. Biar, notaire à Liège.


— 24 —<br />

Cependant, <strong>au</strong> centre de trois rosaces contiguës, se voit<br />

une facette elliptique transparente obtenue par une taille<br />

complémentaire. Cette seconde taille a rendu ces facettes<br />

légèrement concaves. Les cinq <strong>au</strong>tres rosaces, <strong>au</strong> lieu de<br />

facettes, montrent, en leur centre, un petit trou circulaire<br />

peu apparent.<br />

Sous les trois rosaces précitées et en dessous de celle du<br />

milieu, se trouve un motif floral : une fleur à six pétales<br />

dont la tige s'élève entre quatre feuilles, deux grandes et<br />

deux petites disposées symétriquement.<br />

Lorsque le verre est rempli jusqu'à sa bordure et que,<br />

pour boire, on a soin d'incliner vers soi le côté marqué par<br />

la fleur, le liquide ne s'échappe pas, mais si on néglige cette<br />

préc<strong>au</strong>tion, il s'écoule par les petits trous dont il a été question<br />

plus h<strong>au</strong>t... et la farce est jouée ! C'est un verre à surprise<br />

!<br />

Dimension du verre : h<strong>au</strong>t : 0 m. 155 ; diam. de la coupe :<br />

0m.073; diam. du pied : 0m.076.<br />

Sa fabrication remonte à la seconde moitié du XVIII e<br />

siècle.<br />

Jean SERVAIS.<br />

Les Chefs de la Paroisse de Malmedy<br />

<strong>au</strong> cours des siècles<br />

La création de la paroisse de Malmedy remonte <strong>au</strong> temps<br />

de Charlemagne. Les noms de nos premiers pasteurs n'ont<br />

pas été enregistrés par l'histoire. On n'en connaît que huit<br />

pour l'époque qui a précédé l'union de la cure <strong>au</strong> monastère.<br />

A. — Avant l'incorporation de la cure de Malmedy<br />

<strong>au</strong> monastère (1462)<br />

1183. — ARNOUL, vesti de Malmedy, est témoin à l'acte<br />

par lequel Erlebald, frère et successeur de Wibald, cède<br />

<strong>au</strong> monastère de Stavelot tous ses droits sur les églises de


— 25 —<br />

Stavelot, La Gleize, Roanne et Francorchamps à charge<br />

d'un anniversaire pour le repos de l'âme de Wibald et, plus<br />

tard, également de son frère.<br />

1300. — JEAN, recteur ou curé de Malmedy, fonde<br />

l'<strong>au</strong>tel de la chapelle St-L<strong>au</strong>rent, située à l'entrée du monastère,<br />

et applique à cette fondation les biens qu'il possède<br />

en Hesbaye : à Waleffe-St-Pierre, Lantremange, Momalle<br />

et Bovenistier. Ce prêtre devait être originaire de la Hesbaye.<br />

1366. — JEAN, pasteur ou recteur de l'église de Malmedy,<br />

conclut un accord <strong>au</strong> sujet des dîmes de Butgenbach avec<br />

Jean, curé de l'endroit, qui reconnaît les droits du pasteur<br />

de Malmedy sur ces dîmes et sur les offrandes faites par les<br />

fidèles de sa paroisse <strong>au</strong>x trois grandes solennités de l'année :<br />

Noël, Pâques, Pentecôte.<br />

1398. — JEAN DE XHOFFRAIX, recteur ou vesti de Malmedy,<br />

confère à Jean Quirini de Malmedy l'<strong>au</strong>tel de St-<br />

L<strong>au</strong>rent, devenu vacant par la mort ou la libre résignation<br />

d'Arnold Du Vivier. L'acte est passé en la maison que les<br />

moines de Malmedy possédaient dans la rue Basse S<strong>au</strong>venière,<br />

à Liège. — 1406. — Le même et Jean Malnoury,<br />

curé de Stavelot, figurent comme témoins à un pacte conclu<br />

entre les sujets de l'abbaye pour obliger l'abbé Waleran de<br />

Schleyden à tenir ses engagements vis-à-vis du pays. —<br />

1407. — Le même appose son sce<strong>au</strong> à un acte de location<br />

de terrains situés entre Challe et Chevofosse.<br />

1427. — EGBERT DE SCHULENBERG, recteur à Malmedy,<br />

Gérard de Malmedy et Jean de Bilsen, bourgeois de Stavelot,<br />

sont chargés de représenter l'abbaye <strong>au</strong>près de l'archevêque<br />

de Trêves pour la vente de biens que le monastère de Stavelot<br />

possède dans le diocèse de Trêves.<br />

1432. — ETIENNE DE SOLWASTER, chanoine de Saint-<br />

Barthélemy à Liège, souverain vesti de l'église de Malmedy,<br />

et JEAN DE RUE, vicaire de Malmedy, consentent à un<br />

accord conclu entre les habitants de Bellev<strong>au</strong>x et le desservant<br />

de leur église, Henri d'Outrelepont. — Jean de Rue<br />

était fils de Renar de Rue, dit Rodiotte, podestat de Sta-


— 26 —<br />

velot-Malmedy et frère d'Olivier Rodiotte, qui fut doyen<br />

du monastère de Malmedy. La chapellenie de Bellev<strong>au</strong>x fut<br />

érigée peu après, en 1435. Celle de Waimes est de la même<br />

époque.<br />

1435.— THOMAS, fils B<strong>au</strong>duin DE HEUSY, dit de la Croix<br />

d'or, vesti de Malmedy, relève le fief appelé le «doyar»<br />

de Malmedy. — Le même, résidant à Liège, donne en accense<br />

à Pyrkin de Steinbach le douaire de Malmedy situé sur<br />

l'e<strong>au</strong> de Warchenne entre Steinbach et Gueuzaine (1443).<br />

Il assiste en 1446 à la constitution de l'ermitage de Bévercé.<br />

— En 1438, il fait un accord avec Pierre d'Amblève, curé<br />

de Biitgenbach, et en 1456 avec son successeur, Pierre de<br />

Malmedy, <strong>au</strong> sujet des dîmes et des offrandes de la paroisse<br />

de Biitgenbach.<br />

1459. — HERMAN DE HŒMEN est établi curé de Malmedy<br />

en remplacement de Thomas de Heusy, décédé. — Il abdique<br />

bientôt et, dès 1460, des démarches sont faites pour obtenir<br />

l'incorporation de la paroisse <strong>au</strong> monastère. Henri Bormans,<br />

doyen de l'église St-Martin à Liège, est chargé par le Pape<br />

de faire une enquête sur la résignation du vesti et sur la<br />

situation financière du monastère. Les motifs que faisait<br />

valoir celui-ci pour obtenir l'incorporation, étaient l'insuffisance<br />

de ses revenus et l'absence continuelle des titulaires<br />

de la cure, qui résidaient ordinairement à Liège et étaient<br />

remplacés dans leur paroisse par un vicaire perpétuel.<br />

L'incorporation eut lieu par un acte daté de Rome le<br />

20 avril 1462, en présence de Renier de Morialmé, chanoine,<br />

et Jacques Boniver, chapelain de l'Eglise de Liège.<br />

B. — Depuis l'incorporation jusqu'<strong>au</strong> Concordat de Napoléon<br />

(1462-1801 )'<br />

La paroisse de Malmedy <strong>au</strong>ra dorénavant deux pasteurs :<br />

l'un est religieux du monastère, — régulièrement le doyen<br />

ou prieur — qui porte le titre de «vesti»; l'<strong>au</strong>tre, est un<br />

prêtre séculier et est appelé communément « vicaire perpétuel<br />

». Deux fois, les moines ont essayé de supprimer les


— 27 —<br />

fonctions de vicaire perpétuel eu de les joindre à leur titre<br />

de « vesti ».<br />

I. Religieux investis (personae)<br />

1. THIERRY DE ST-VITH, doyen du monastère de Malmedy,<br />

1462.<br />

2. THOMAS D'ARIMONT, 1466....1481.<br />

3. RENIER DE BRIALMONT, fondateur de la chapelle de<br />

Xhoffraix, 1485.<br />

4. Messire THYSSE, 1487.<br />

5. JEAN DE HESBAYE, 1511 ....1518.<br />

6. PONCIN DE MALMEDY, 1520—<br />

7. Frère ALARD, fils de Quirin Alard de Malmedy, 1523 ...<br />

1542.<br />

8. BARTHÉLÉMY DUMEZ, 1551.<br />

9. QUIRIN DU MONT, 1553.<br />

10. PIERRE DE LIÈGE, 1554—1563.<br />

11. EVRARD BRIFFOZ, 1563—1579.<br />

12. FRANÇOIS MAUHIN, 1579—1584.<br />

13. ANDRÉ DE FLORZÉ, 1584—1591.<br />

14. NICOLAS DE VIVEGNIS, 1591—1622.<br />

15. LAURENT DE VISÉ, 1622—1643.<br />

16. RENIER MASSON, 1643—1654.<br />

17. QUIRIN LE RHUS, 1654—1678.<br />

18. GÉRARD NATALIS, 1678—1684.<br />

19. PIERRE JANSON, T 1692.<br />

20. QUIRIN GOUFFART, F 1722.<br />

21. PLACIDE VILLERS, 1722—1739.<br />

22. AUGUSTIN MICHOLET, 1739—1759.<br />

23. HENRI CAVENS, 1766—1801.<br />

II. Vicaires perpétuels (curés)<br />

1. JEAN GODEFROID OU GODFRIN, de Malmedy, 1462—<br />

1492. — D'abord recteur de l'<strong>au</strong>tel ST-L<strong>au</strong>rent, à l'entrée<br />

de l'église abbatiale, il avait déjà été vicaire perpétuel des


— 28 —<br />

curés Thomas de Heusy et Herman Hœmen. Il périt dans<br />

l'incendie de l'église paroissiale le 24 juillet 1492.<br />

2. RENARD DE WILDENBERG, 1492. — Il fut le premier<br />

altariste de l'<strong>au</strong>tel Notre-Dame dans la crypte fondé par<br />

Thierry de S'-Vith, doyen du monastère.<br />

3. JEAN GALHAIDT (= Jalhay?) est cité comme vicaire<br />

perpétuel de Malmedy dans un relief de fief opéré en 1510<br />

devant la cour féodale de Stavelot. Il est l'<strong>au</strong>teur d'un<br />

registre des revenus de la paroisse commencé en 1511. Il<br />

est <strong>au</strong>ssi appelé Jean Gaillard, par ex., dans un acte de<br />

1554.<br />

4. THOMAS DOUTRELEPONT, 1557-1563. En prenant possession<br />

de son poste, il promit de se contenter des mêmes<br />

revenus que son prédécesseur et de ne pas permuter ou<br />

démissionner sans l'agrément du prieur de Malmedy.<br />

5. LÉONARD LE MARUER, de Malmedy, prêtre du diocèse<br />

de Cologne, 1563-1566. Le jour de son installation il prit<br />

les mêmes engagements que son prédécesseur.<br />

6. JEAN DE HARRE dit du GRAND MÉNIL, 1566-1580.<br />

Mêmes engagements.<br />

7. JEAN FRENONVILLE, 1580-1583. En 1584, il fut attaché<br />

en qualité de chapelain <strong>au</strong> châte<strong>au</strong> et à la converserie de<br />

Stavelot. Il fut curé de Stavelot de 1586 à 1595.<br />

7. JEAN TAUGENY est nommé administrateur provisoire<br />

de la paroisse de Malmedy le 31 décembre 1583.<br />

8. HUBERT DE BELLEVAUX , qui fut recteur de Bellev<strong>au</strong>x<br />

de 1555 à 1620, est cité comme vicaire perpétuel de Malmedy<br />

en 1592, 1594 et 1597.<br />

9. HUBERT JADIN, prêtre du diocèse de Liège, 1598-<br />

1636. Le protestantisme cherchant à s'infiltrer dans sa<br />

vaste paroisse, il fut à la h<strong>au</strong>teur de la situation ; il la démembra<br />

en donnant l'<strong>au</strong>tonomie paroissiale <strong>au</strong>x sections<br />

de Waimes (1620) et de Bellev<strong>au</strong>x (1634), fit venir les Capucins<br />

de Liège pour l'évangélisation du peuple (1617) et les<br />

Sépulchrines de Huy, pour l'instruction des filles (vers 1627).


— 29 —<br />

10. GUILLAUME BEAVIR, de Malmedy, 1636-1646. Il<br />

venait de Bellev<strong>au</strong>x dont il avait été le premier curé et fut<br />

le 3 e curé de Waimes de 1646 à 1671.<br />

11. JEAN CORNÉMONT, prêtre du diocèse de Liège, 1646,<br />

1666. Attaché d'abord à la garnison de Limbourg, il vint<br />

à Bellev<strong>au</strong>x en qualité de curé en 1636 et fut à la tête de la<br />

paroisse de Waimes de 1640 à 1646. Il résigna le bénéfice<br />

de Malmedy vers 1675 en faveur de son neveu Mathias<br />

Jehin.<br />

12. MATHIAS JEHIN, prêtre du diocèse de Liège 1675(?)-<br />

1708. Le monastère déclarant nulle la résignation de son<br />

oncle, il dut aller à Rome défendre sa c<strong>au</strong>se et, pendant son<br />

absence, la place de vicaire perpétuel fut occupée par le<br />

moine Quirin Le Rus, qui avait la dignité de vesti. Mathias<br />

Jehin gagna sa c<strong>au</strong>se à Rome et en 1678 il était «tranquille<br />

possesseur du bénéfice». A sa mort, survenue le 15 février<br />

1708, le monastère fit une nouvelle tentative pour<br />

s'emparer du vicariat perpétuel et, le 12 décembre 1708,<br />

Quirin Gouffart, vesti, fut établi vicaire perpétuel par le<br />

prince François-Antoine de Lorraine, mais il ne parvint pas<br />

à se maintenir et, en attendant l'arrivée d'un nouve<strong>au</strong> curé,<br />

Jean-Joseph Li<strong>be</strong>rt de Bévercé, qui fut le premier recteur<br />

de Walk, assura le service de la paroisse.<br />

13. FRANÇOIS DE SELLES, 1709-1732. En 1730, il obtint<br />

la nomination d'Antoine Derchain, le futur curé de Bullange,<br />

comme coadjuteur sans droit de succession.<br />

14. AUGUSTIN COQUELET, prêtre du diocèse de Liège, est<br />

nommé recteur de l'église paroissiale de Malmedy par Clément<br />

XII, pape, le 2 septembre 1732. Noël-François Galler,<br />

chanoine de St-Denis à Liège, est chargé de l'exécution du<br />

bref papal. Auguste Coquelet mourut curé de Malmedy le<br />

23 février 1766.<br />

15. MARTIN TALBOT, prêtre du diocèse de Cologne,<br />

1766-1781.<br />

16. GODEFROID BRAGARD, de Malmedy, prêtre du diocèse<br />

de Cologne, 1781-1805.


— 30 —<br />

C. — Après le Concordat<br />

1 et 2. Après la mort de Godefroid Bragard, arrivée le<br />

22 mars 1805, SERVAIS-LAURENT-JOSEPH FRAIPONT, de<br />

Liège, ancien bénédictin de l'abbaye de Stavelot, est nommé<br />

curé de Malmedy par Mgr Zaepfel, évêque de Liège, 1805-<br />

1825. Il avait d'abord été curé de Bra et devint commissaire<br />

épiscopal pour une grande partie du diocèse de Liège. Plus<br />

tard, il refusa le poste de chanoine titulaire à la cathédrale<br />

de Cologne, afin de rester <strong>au</strong> milieu de ses ouailles.<br />

3. HUBERT DETAIMONT, 1825-1840.<br />

4. HUBERT LELOUP. 1840-1868.<br />

5. Louis VON ESSEN, 1868-1871.<br />

6. FRANÇOIS-XAVIER MONTZ, 1871-1894, mort curé de<br />

St-Pholien à Aix-la-Chapelle.<br />

7. MATHIAS LENTZEN, 1894-1907, actuellement curé de<br />

S l -Pantaléon à Cologne.<br />

8. JULES SCHEFFEN, né à Walk le 27 avril 1864, ordonné<br />

à Cologne le 15 août 1892, nommé curé de Malmedy le<br />

17 avril 1907, devenu doyen en 1925, chanoine honoraire<br />

de la cathédrale de Liège depuis 1929.<br />

Abbé J. BASTIN.


33 E ANNÉE N° 2 JUILLET-DÉCEMBRE 1942<br />

CHRONIQUE ARCHÉOLOGIQUE<br />

du Pays de Liège<br />

Organe mensuel de l'Institut archéologique liégeois<br />

ABONNEMENT :<br />

30 Fr. PAR AN<br />

pour les personnes qui<br />

ne sont pas membres<br />

de l'Institut.<br />

IN MEMORIAM<br />

Florent Pholien<br />

Pour tout ce qui concerne<br />

la Chronique,<br />

s'adresser <strong>au</strong> Secrétariat<br />

de<br />

l'Institut archéologique<br />

liégeois<br />

Maison Curtius.<br />

Florent Pholien n'est plus, il est décédé le 23 septembre<br />

1942 dans sa soixante-dix-huitième année.<br />

Depuis le jour de 1898 où il vint parmi nous, jusqu'<strong>au</strong><br />

jour de sa mort, il n'a cessé de donner à l'Institut Archéologique<br />

Liégeois la plus grande part de son activité. Trésorier<br />

de 1905 à 1928, et trésorier combien méticuleux et<br />

zélé, il fut élu vice-précisent en 1929, puis, porté à la<br />

présidence en 1931, il eut à assumer la direction du Congrès<br />

de la Fédération Archéologique et Historique à Liège,<br />

en 1932.<br />

La perte que nous faisons par la disparition de Florent<br />

Pholien est considérable, car multiples furent ses initiatives<br />

et toutes concoururent à faire de notre Compagnie un


— 32 —<br />

foyer d'expansion des études archéologiques relatives à<br />

notre pays de Liège.<br />

C'est parce qu'il était animé du désir de répandre la<br />

connaissance du passé de la princip<strong>au</strong>té et des arts qui<br />

s'y épanouirent qu'il avait, en 1907, créé la commission<br />

des c<strong>au</strong>series publiques, puis en 1932, celle des leçons de<br />

vulgarisation. Dans le dernier numéro de la Chronique<br />

Archéologique (janvier-juin 1942), feu notre ami Félix<br />

Magnette, rappelant des souvenirs, donnait des statistiques<br />

prouvant le succès grandissant de ces deux initiatives hardies<br />

de Florent Pholien.<br />

Spécialisé dans l'étude de la verrerie et de la céramique<br />

<strong>au</strong> pays de Liège, il avait, à leur sujet, publié en 1900 et


— 33 —<br />

en 1906 deux ouvrages qui furent très remarqués. Au cours<br />

des ans, il donna maintes c<strong>au</strong>series à notre tribune et publia<br />

dans notre «Chronique» des articles à propos de céramique,<br />

de faïences ou de verreries liégeoises. Plus tard,<br />

s'intéressant d'une façon particulière à l'horlogerie et à<br />

ses artistes sur notre terre mosane, il publia un ouvrage<br />

qui lui valut le prix Rouveroy 1932 de la Société d'Emulation.<br />

Son activité s'étendait encore à bien d'<strong>au</strong>tres domaines :<br />

co-fondateur du Musée de la Vie Wallonne, membre très<br />

actif de la commission créée pour étudier et déterminer<br />

la figuration exacte de notre Perron et des armoiries de<br />

notre ville, il collaborait encore à diverses expositions d'art<br />

apcien liégeois, remplissait <strong>au</strong>ssi les fonctions de juge <strong>au</strong><br />

Tribunal de Commerce, et, de 1931 à 1939, présidait la<br />

Chambre de Commerce de Liège qu'il intéressait d'une<br />

façon effective à la défense et à la conservation de notre<br />

remarquable place du Marché.<br />

Mais ce vieux Liégeois affable, toujours curieux de ce<br />

qui se rapportait <strong>au</strong> passé de la Cité, voulait <strong>au</strong>ssi que<br />

celle-ci, dans le présent et dans l'avenir, ne perdît pas<br />

son rang de grande ville industrielle et de foyer des Arts<br />

et des Sciences. Avec Victor Dumoulin, il lança en mai 1897<br />

l'idée d'une exposition à Liège ; dans la suite, il accepta<br />

de remplir les absorbantes fonctions de trésorier de cette<br />

entreprise qui remporta en 1905 un succès <strong>au</strong>ssi complet<br />

qu'inespéré. Lorsque les Liégeois récidivèrent, en 1930,<br />

on se souvint des services rendus par le trésorier dévoué<br />

de 1905 et on le nomma secrétaire général de la nouvelle<br />

Exposition.<br />

Le rôle qu'il remplit dans ces deux manifestations fut<br />

tout d'activité débordante, de désintéressement et d'amour<br />

filial pour sa vieille et aimée cité de Liège.<br />

Toujours prêt à rendre service et à prendre sa large part<br />

de la<strong>be</strong>ur et de responsabilités, on peut dire que les 44 années<br />

qu'il a passées avec nous ont été des années d'activité


— 34 —<br />

féconde ( 1 ). Il fut pour sa ville natale le fils dévoué, aimant<br />

et fier de son histoire, de son prestige, de sa renommée,<br />

et Liège lui doit un large tribut de reconnaissance.<br />

Je ne puis m'empêcher en terminant cette trop courte<br />

notice, de rappeler l'une des dernières phrases qu'il écrivit :<br />

«C'est à l'I.A. L. où j'ai été reçu membre en 1898, que<br />

je dois d'avoir développé en moi un idéal supérieur et,<br />

par là, d'avoir em<strong>be</strong>lli ma vie et contribué à la gloire de<br />

ma chère ville natale ».<br />

A l'Institut Archéologique, où il laisse une lourde tâche<br />

à ceux qui voudront continuer son œuvre, sa mémoire<br />

restera vivace ; nous pourrons donner son apostolat en<br />

exemple <strong>au</strong>x jeunes qui sont parmi nous, et souvent, <strong>au</strong><br />

cours de nos séances, passera le souvenir ému de notre ami<br />

Florent Pholien.<br />

JULES DUMONT.<br />

Notes sur le culte de saint Poppon,<br />

abbé de Stavelot<br />

i<br />

L'église primaire Saint-Sébastien, à Stavelot, héritière<br />

d'une partie des trésors de l'abbatiale disparue, conserve<br />

les restes mortels de saint Poppon, qui gouverna, de 1020<br />

à 1048, les monastères de Stavelot et de Malmedy, fondés<br />

par saint Remacle <strong>au</strong> VII e siècle ( 2 ). Sa biographie, écrite<br />

peu de temps après sa mort, est attribuée <strong>au</strong> moine Onulf,<br />

(*) Il avait l'art de s'entourer de collaborateurs dévoués <strong>au</strong>xquels,<br />

en fin connaisseur de la nature humaine, il ne manquait jamais de<br />

rendre hommage, à l'occasion. Une note manuscrite, abandonnée<br />

sur son bure<strong>au</strong> quelques jours avant sa mort, prouve l'estime qu'il<br />

professait, entre <strong>au</strong>tres, pour Ch. Dasoul.<br />

( 2 ) Le culte des reliques de saint Poppon a fait l'objet d'une communication<br />

à la section d'histoire ecclésiastique du XXX e congrès de la<br />

fédération archéol. et hist. de Belgique, Bruxelles, 1935 : Programme du<br />

congrès, p. 105, Bruxelles, 1935, Àmiales, p. xxix, Bruxelles, 1936.


— 35 —<br />

mais elle fut remaniée et amplifiée par Everhelm, abbé du<br />

Mont-Blandin, à Gand, disciple et neveu de Poppon ( 1 ).<br />

C'est <strong>au</strong>ssi en Belgique, qu'<strong>au</strong> cours des quarante dernières<br />

années, plusieurs études ont fait mieux connaître le saint<br />

réformateur bénédictin ( 2 ).<br />

Né à Deynze en 978, Poppon se destinait à la carrière<br />

des armes, et, dans sa jeunesse, il fit deux pèlerinages, l'un<br />

en Terre sainte, vers l'an 1000 ( 3 ), l'<strong>au</strong>tre à Rome, en 1005.<br />

Dans la suite, une vision le fit renoncer <strong>au</strong> mariage qu'il<br />

projetait : il prit l'habit monastique à l'abbaye de Saint-<br />

Thierry, à Reims. Là, il rencontra un jour le bienheureux<br />

Richard, abbé de Saint-Vanne, à Verdun, qui l'emmena<br />

avec lui dans son monastère. A c<strong>au</strong>se de ses vertus éminentes,<br />

Poppon devint rapidement l'homme de confiance<br />

de son nouve<strong>au</strong> supérieur, qui lui donna successivement<br />

l'administration des abbayes de Saint-Vaast à Arras, et de<br />

Vasloges. Poppon «devait d'ailleurs apparaître dans la<br />

suite sur un plus vaste théâtre ( 4 ) » : en 1020, l'empereur<br />

Henri II, qui le tenait en h<strong>au</strong>te estime, le nomma abbé de<br />

Stavelot, pour y succéder à Bertram qui venait de mourir.<br />

Le nouvel abbé travailla tout de suite à rétablir la discipline<br />

dans son monastère, ce qui ne l'empêcha pas de<br />

déployer <strong>au</strong> dehors son activité réformatrice : « chargé<br />

( x ) Vita Popponis, éd. WATTENBACH, dans M. G. H., t. XI, p. 291-<br />

316, Hanovre, 1854. —- De S. Poppone abbate, et B. Adelwiva ejtis<br />

matre, in Gallia Belgica, dans les Acta 55., Jan., t. III, p. 251-266 :<br />

contient l^ita <strong>au</strong>ctore Everhelmo abbate..., p. 252 sv., Bruxelles, 1863.<br />

( 2 ) A. CAUCHIE, Poppon (saint), dans la Biographie nationale,<br />

t. XVIII, col. 43-53, Bruxelles, 1905. — U. BERLIÈRE, Monasticon<br />

<strong>be</strong>lge, t. II, p. 59, 78 sv., Maredsous, 1928. — E. DE MOREAU, Histoire<br />

de l'Eglise en Belgique, t. II, p. 81-88, Bruxelles, 1940. — S. BALAU,<br />

Les sources de l'histoire de Liège <strong>au</strong> moyen âge, p. 214-217, Bruxelles,<br />

1903. — E. SABBE, La réforme de Richard de Saint-Vannes dans les<br />

Pays-Bas, dans la Revue <strong>be</strong>lge de philol. et d'hist., t. VII, p. 551-570,<br />

Bruxelles, 1928.<br />

(*) A. CAUCHIE, art. cit., col. 43, écrit que « c'est le premier exemple<br />

connu d'un pèlerinage de notre pays en Palestine », mais E. DE MOREAU,<br />

o. c., t. II, p. 325, estime que « c'est peut-être encore dans la seconde,<br />

moitié du X E siècle qu'il f<strong>au</strong>drait situer celui de saint Guidon. »<br />

(') H. PIRENNE, Histoire de Belgique, t. I, 3 E éd., p. 88, Bruxelles,<br />

1909.


— 36 —<br />

du gouvernement de Saint-Maximin de Trêves par Henri II<br />

(1022), il jouit d'un tel crédit sous Conrad II (1024-1039),<br />

qu'on le voit intervenir alors, à des titres divers, dans les<br />

monastères suivants : Saint-Euchère et Echternach, dans<br />

le diocèse de Trêves ; Saint-Vincent et Bouzonville, dans<br />

celui de Metz ; Limbourg, dans celui de Spire ; Weissembourg<br />

et Hersfeld, dans celui de Mayence ; Br<strong>au</strong>weiler,<br />

dans celui de Cologne; Hohorst, dans celui d'Utrecht ;<br />

Saint-Gall, dans celui de Constance ; Saint-Ghislain, W<strong>au</strong>lsort,<br />

Hastière, Saint-L<strong>au</strong>rent de Liège et Saint-Trond, dans<br />

les diocèses <strong>be</strong>lges. Pour l'époque de Henri III, il f<strong>au</strong>dra<br />

ajouter à cette liste : H<strong>au</strong>tmont, Saint-Vaast et Marchiennes<br />

( x ) ».<br />

A Stavelot, Poppon commença, en 1033, la reconstruction<br />

de l'église abbatiale : elle fut consacrée le 5 juin 1040 par<br />

les évêques de Liège, de Cologne, de Verdun, de Cambrai et<br />

de Munster, en présence de l'empereur Henri III ( 2 ).<br />

Vers la fin de l'année 1047, Poppon, se trouvant à l'abbaye<br />

de Marchiennes ( 3 ), fut saisi d'une fièvre mortelle ; après<br />

avoir reçu les derniers sacrements, il exprima sa volonté<br />

d'être enterré dans la crypte de son abbatiale stavelotaine,<br />

où il s'était fait préparer un tom<strong>be</strong><strong>au</strong> ; il mourut le 25 janvier<br />

1048 ( 4 ). Son corps fut transporté à Stavelot et inhumé<br />

en grande pompe ( 8 ) : « ce fut son illustre ami, l'évêque de<br />

Liège, Wazon, qui célébra les funérailles, et celles-ci eurent<br />

( J ) E. DE MOREAU, o. c., t. II, p. 84.<br />

( 8 ) J. HALKIN et C.-G. ROLAND, Recueil des chartes de l'abbaye de<br />

Stavelot-Malmedy, t. I, n° 103, p. 216, Bruxelles, 1909- —J. YERNAUX,<br />

L'église abbatiale de Stavelot, dans le Bulletin de la société d'art et d'hist.<br />

du dioc. de Liège, t. XXIV, p. 91 sv., Liège, 1932.<br />

(*) En France, département du Nord.<br />

(*) Non le 5 janvier 1048, comme il a été imprimé par erreur dans<br />

E. DE MOREAU, O. C., t. II, p. 250.<br />

(') Àcta 55., Jan., t. III, p. 263. — « Sepultura mox post missarum<br />

sollempnia x 11 i in medio cripte, quo ipse vivus elegerat, aperitur ;<br />

ubi id officii sine angelica praesentia non praeteritur ». ARCHIVES DE<br />

L'ETAT A DUSSELDORF, Vita Popponis, Abt. Ms. Nr 2, [J. HALKIN,<br />

Inventaire des archives de l'abbaye de Stavelot-Malmedy, N° 1, Bruxelles,<br />

!897]chap. XXX ; ce ms, petit in-4°en parchemin, de la fin du XI I E siècle,<br />

n'est pas paginé.


— 37 —<br />

à la fois le caractère lugubre d'une cérémonie funèbre et le<br />

faste majestueux d'un triomphe décerné à l'humilité d'un<br />

grand bienfaiteur de l'Eglise et de la Patrie ( 1 ). »<br />

Wazon, qui se connaissait en hommes, n'avait jamais<br />

fait ses confidences qu'à saint Poppon, car il appréciait sa<br />

discrétion, « cette mère des vertus », que saint Grégoire<br />

relève comme une des caractéristiques de la règle bénédictine.<br />

D'<strong>au</strong>tres mérites encore avaient attiré sur l'abbé de<br />

Stavelot l'attention de ses contemporains : à Verdun déjà,<br />

le bienheureux Richard avait mis à l'épreuve son obéissance,<br />

son humilité et sa charité ; ces vertus fondamentales,<br />

Poppon les pratiqua avec une telle perfection que tous en<br />

subirent l'ascendant ( 2 ). Ce modèle vivant d'un <strong>au</strong>stère<br />

ascétisme ne fut pas officiellement canonisé, mais il a reçu<br />

de la vénération populaire le titre de saint, et cette vénération,<br />

qu'<strong>au</strong>gmentaient des miracles, s'est manifestée tout<br />

de suite après sa mort ( 3 ).<br />

* *<br />

Le souvenir de saint Poppon fut fidèlement gardé dans<br />

son abbaye, comme le constate, en 1624, Etienne Strecheus,<br />

évêque suffragant de Ferdinand de Bavière, dans le procèsverbal<br />

en latin qu'il fit dresser quand il retira le corps du<br />

tom<strong>be</strong><strong>au</strong>. Ce procès-verbal, dont l'original sur parchemin<br />

est conservé <strong>au</strong>x Archives de l'Etat, à Dusseldorf ( 4 ), a<br />

été publié par W. Harless, qui fut conservateur de ce<br />

dépôt ( B ). Différents <strong>au</strong>teurs très sérieux, d'époques diverses,<br />

déclare l'évêque, ont fait l'éloge de Poppon, dans leurs écrits,<br />

( 1 ) A. CAUCHIE, art. cit., col. 52, 53.<br />

( 2 ) E. DE MOREAU, o. c., t. I, p. 318, t. II, p. 88. — U. BERLIÈRE,<br />

L'ascèse bénédictine des origines à la fin du XII e siècle, p. 74, 131,<br />

184, 211, 263, Maredsous, 1927-<br />

( 3 ) En 1082, Ebroïn de Wodémont fonde, à Stavelot, un anniversaire<br />

« pour l'âme de l'abbé Poppon », pour lui-même et pour son père :<br />

HALKIN et ROLAND, O. C., t. 1, p. 239-240.<br />

(*) J. HALKIN, Inventaire..., N° 380, 2°.<br />

(®) W. HARLESS, Der Reliquien-und Ornamentenschatç der Abteikirche<br />

Stablo, I, dans les Jahrbiicher des Vereins von Alterthumsfreunden<br />

im Rheinlande, t. XLVI, p. 142-144, Bonn, 1869.


— 38 —<br />

et ils le considèrent comme un saint ; son monastère conserve,<br />

dans de très vieux parchemins, le récit de sa vie et de ses<br />

miracles, écrit par Everhelm. La tradition commune des<br />

abbayes de Stavelot et de Malmedy, ainsi que d'anciennes<br />

peintures, placées dans les églises, ne laissent <strong>au</strong>cun doute<br />

sur le caractère d'éminente sainteté du bienheureux ( 1 ).<br />

Au XVII e siècle, par exemple, on conservait encore dans<br />

le chœur de l'abbatiale, d'antiques effigies des six abbés<br />

<strong>au</strong>xquels la tradition stavelotaine attribue le titre de<br />

saint ( 2 ) ; <strong>au</strong> nombre de ces vénérables personnages, qu'un<br />

peintre anonyme avait représentés sur le sarcophage en<br />

bois recouvrant la châsse de S. Remacle, figurait saint<br />

Poppon, en compagnie des SS. Babolène, Goduin, Anglin,<br />

Albric et Odilon ( 3 ).<br />

Comme l'a fait remarquer M. Yern<strong>au</strong>x, «depuis le jour<br />

très lointain déjà où les moines avaient enseveli dans la<br />

crypte de leur église le corps du saint réformateur, ni le<br />

tom<strong>be</strong><strong>au</strong>, ni la crypte n'avaient subi de changements<br />

importants ( 4 ) ». Dans cette crypte spacieuse ( 5 ), située en<br />

partie sous le chœur de l'abbatiale et en partie construite<br />

* en hors-d'œuvre (*), Richard, évêque de Verdun, avait<br />

consacré, en 1046, deux <strong>au</strong>tels : celui de la Sainte Vierge^<br />

(!) HARLESS, art. cit., p. 142.<br />

( 2 ) BERLLÈRE, Monasticon, t. II, p. 71. —J. YERNAUX, Les premiers<br />

siècles de Vabbaye de Stavelot-Malmedy, dans le Bull, de la Soc. d'art et<br />

d'hist. du dioc. de Liège, t. XIX, p. 283, Liège, 1910.<br />

(*) BIBLIOTHÈQUE ROYALE DE BELGIQUE, ms. 20610 [HALKIN,<br />

Inventaire..., N° 657], f° 37 r° : « hi abbates sancti in antiquà picturâ<br />

sunt. »<br />

(*) YERNAUX, L'église abbatiale de Stavelot, p. 141.<br />

(®) Les vaisse<strong>au</strong>x extérieurs se prolongeaient sur les côtés du chœur<br />

de l'abbatiale : voir la gravure de Kilian, reproduite dans l'article,<br />

cité ci-après, de M. le chanoine Maere. Lors de sa Joyeuse entrée à<br />

Stavelot, le 8 juin 1577, Gérard de Groes<strong>be</strong>eck célébra la messe « dans<br />

la grotte [= crypte ], attendu l'incendie arrivé à l'église le 4 mai 1574 » :<br />

YERNAUX, art. cit., p. 136, n. 1. — La crypte de l'abbaye servit d'église<br />

paroissiale, du 28 juillet 1750 <strong>au</strong> 13 mai 1754 : ARCHIVES COMMUNALES<br />

DE STAVELOT, vol. VIII, ms. de Dom Thonnar, p. 14.<br />

(*) R. MAERE, Cryptes <strong>au</strong> chevet du chœur dans les églises des anciens<br />

Pays-Bas, dans le Bulletin monumental, p. 95-99, Paris, 1932.


— 39 —<br />

<strong>au</strong> centre, et celui de S. M<strong>au</strong>rice, à la g<strong>au</strong>che du premier (*).<br />

Au cours des siècles, six <strong>au</strong>tres <strong>au</strong>tels furent placés dans la<br />

chapelle souterraine.<br />

«<br />

* *<br />

Ainsi donc, jusqu'en 1624, le corps de saint Poppon resta<br />

enfermé dans le tom<strong>be</strong><strong>au</strong>, <strong>au</strong> pied de l'<strong>au</strong>tel de Notre-Dame,<br />

le seul qui fût consacré à la Sainte Vierge, dans l'abbatiale.<br />

Les cérémonies de l'élévation des restes sacrés eurent heu<br />

du 30 juillet <strong>au</strong> 1 er août. Le premier jour, vers le soir,<br />

Etienne Strecheus, évêque titulaire de Dionysie et délégué<br />

de Ferdinand de Bavière, descendit dans la crypte, accompagné<br />

de Dom Nicolas Hocht, prieur de Stavelot ( 2 ), de<br />

Pierre Méan et de Gaspar De la Roche ( 3 ), échevins de Liège<br />

et conseillers du prince-évêque, ainsi que de quelques religieux<br />

du monastère ( 4 ). L'évêque fait enlever le m<strong>au</strong>solée<br />

en bois, — long de huit pieds et demi et large d'environ<br />

quatre pieds, — qui avait été construit sur le sépulcre,<br />

( 1 ) HALKIN et ROLAND, O. C., t. I, p. 225, 226. — BERLIÈRE, Monasticon,<br />

t. II, p. 78, donne, par erreur, l'année 1042, pour cette double<br />

consécration.<br />

( 2 ) Fait profession en 1592, nommé prieur le 14 octobre 1622 :<br />

YERNAUX, art. cit., p. 140, 141 ; BERLIÈRE, Monasticon, t. II, p. 96,<br />

n. 3. — Dom Nicolas Hocht mourut le 3 avril 1630 : L. NAVEAU DE<br />

MARTEAU et A. POULLET, Recueil d'épitaphes de Henri van den Berch,<br />

t. II, N° 2261, Liège, 1928. •— Armonac wallon do L'Saméne po l'an<br />

bisac 1896, p. 29, Malmedy, 1896.<br />

(*) De la Roche avait épousé Anne Chapeaville, sœur de l'historien<br />

Jean Chapeaville, vicaire général de Liège, décédé en 1617 : cfr<br />

G. SIMENON, L'historien Chape<strong>au</strong>ville, dans la Revue ecclésiastique de<br />

Liège, t. XXV, p. 284, n. 1 et 5, Liège, 1934.<br />

( 4 ) Le récit de l'élévation des restes mortels du saint stavelotain<br />

est donné ici d'après l'original latin de Dusseldorf, tel qu'il fut publié<br />

par Harless en 1869 : cfr HARLESS, Der Reliquien... Une copie, se trouvant<br />

dans un ms. de L<strong>au</strong>renty, avait déjà été publiée par Arsène de<br />

Noue, de Malmedy, en 1865 : A. DE NoiiE, Les manuscrits de François<br />

L<strong>au</strong>renty, prieur de Malmedy, dans les Annales de VAcadémie d'archéologie<br />

de Belgique, t. XXI, 2 E série, t. I er , p. 574-612, annexe I, Anvers,<br />

1865. — HALKIN, Inventaire..., N° 7. — HALKIN et ROLAND, o. c.,<br />

p. xv. Dom L<strong>au</strong>renty, d'abord moine de Saint-Hu<strong>be</strong>rt, quitta ce<br />

monastère en 1628 et fit profession à Stavelot le 18 janvier 1636;<br />

prieur de Malmedy en 1645, il mourut le 24 juin 1650 : BERLIÈRE,<br />

Monasticon, t. II, p. 60 et p. 97, n. 1.


— 40 —<br />

situé devant l'<strong>au</strong>tel de la Vierge ; il fait alors retirer du<br />

sol une dalle de marbre, placée sous le m<strong>au</strong>solée en bois :<br />

elle est large d'environ trois pieds et longue de sept pieds<br />

et demi. Puis on creuse la terre et, à deux pieds environ<br />

sous le nive<strong>au</strong> du sol, apparaît le sarcophage : il est long de<br />

huit pieds, large de trois pieds environ à la tête, et d'un<br />

pied et demi à l'<strong>au</strong>tre extrémité ; il a trois pieds et demi de<br />

profondeur. Il est. absolument intact ( x ). Le couvercle<br />

enlevé, les assistants aperçoivent les ossements sacrés et le<br />

suffragant retire du tom<strong>be</strong><strong>au</strong> une plaque de plomb, mesurant<br />

environ un pied carré, qui se trouvait à droite de la<br />

tête du saint ; sur cette plaque était gravée en lettres majuscules<br />

l'inscription suivante : « Anno ab Incarnatione Domini<br />

MXLVIIII obiit Poppo abbas, VIII Kal. Februarii<br />

t ( J ) ». Comme la nuit approchait et que l'évêque voulait<br />

donner plus de solennité à la suite de la cérémonie, il fit<br />

couvrir le tom<strong>be</strong><strong>au</strong> d'un linceul et disposer à l'entour des<br />

cierges allumés. Tous sortirent de la crypte dont les portes<br />

furent soigneusement refermées.<br />

Le lendemain matin, 31 juillet, <strong>au</strong> chapitre, les moines<br />

entendirent le récit de ce qui s'était passé la veille, et ils<br />

apprirent que l'élévation du corps <strong>au</strong>rait lieu le lendemain,<br />

en présence de leurs confrères de Malmedy. Dans l'aprèsmidi,<br />

Mgr Strecheus, le prieur, quelques moines et les conseillers<br />

liégeois redescendirent dans la crypte, en compagnie<br />

d-e Maître Walran, chirurgien de Stavelot. Tout en désignant,<br />

à l'aide d'une baguette, les différents ossements, le chirurgien<br />

en donnait le dénomination : le crâne, l'os du cou, une<br />

partie de l'os de l'omoplate ou palleron, l'occiput <strong>au</strong>quel<br />

adhéraient quelques morce<strong>au</strong>x de toile, neuf dents et les<br />

f 1 ) « Mox infra terrain ad duos circiter pedes, sarcophagum ipsum<br />

marmoreum magnitudinis in longitudine octo et in latitudine trium<br />

fere pedum ad caput et sesquipedis ad calcem profunditate trium cum<br />

medio, integerrimum reperimus... » : HARLESS, art. cit., p. 143.<br />

( 2 ) « L'an de l'Incarnation du Seigneur 1049, est mort l'abbé Poppon,<br />

le 8 e jour avant les kalendes de février» : dans le calendrier romain,<br />

le 8 e jour avant les kalendes (= 1 er du mois) de février correspond<br />

<strong>au</strong> 25 janvier.


— 41 —<br />

fragments d'une dixième, l'épine dorsale entière, s<strong>au</strong>f<br />

quelques parties réduites en cendres, la partie postérieure<br />

des côtes principales, l'os de la poitrine ou bouclier du cœur<br />

en entier (*) ; quelques parcelles des clavicules, près du cou ;<br />

l'os du bras droit en entier, la majeure partie de l'os du<br />

bras g<strong>au</strong>che, le cubitus droit en entier, un bon nombre<br />

d'os des mains, l'os iliaque ou lombaire, en entier, les deux<br />

fémurs, avec les articulations (rotules), les deux tibias avec<br />

les péronés ou focilia ( 2 ), les os des talons et des orteils.<br />

Cette désignation des ossements se fit sans en déplacer <strong>au</strong>cun.<br />

Mais les assistants furent étonnés de découvrir, près des os<br />

de la poitrine, les restes d'un lourd calice dont ils attribuent<br />

la destruction à l'e<strong>au</strong> qui <strong>au</strong>rait pu pénétrer dans le tom<strong>be</strong><strong>au</strong><br />

par plusieurs fissures ; ils remarquent cependant<br />

que l'e<strong>au</strong> pouvait s'écouler par trois trous soigneusement<br />

faits : un à l'emplacement de la tête, le second, <strong>au</strong> milieu<br />

du fond, un troisième, à l'emplacement des pieds. Après<br />

cette cérémonie, les religieux, se succédant deux par deux<br />

et d'heure en heure, commencent une veillée de prières dans<br />

la crypte jusqu'<strong>au</strong> lendemain, 1 er août, fête de Saint-<br />

Pierre-<strong>au</strong>x-liens.<br />

Dès que le prieur et les moines de Malmedy furent<br />

arrivés, le Saint-Sacrement fut apporté dans la crypte<br />

et déposé sur l'<strong>au</strong>tel de la Vierge. En présence des moines,<br />

des conseillers, du chirurgien et des fidèles, le suffragant,<br />

revêtu des ornements pontific<strong>au</strong>x, bénit <strong>au</strong> bord de la<br />

fosse une châsse provisoire en bois.Le prieur Hocht retire<br />

alors du tom<strong>be</strong><strong>au</strong> les ossements que l'évêque dépose dans la<br />

cassette, garnie de soie. Enfin, le reliquaire est refermé et<br />

recouvert d'un voile.<br />

Au chant des antiennes, les deux religieux les plus âgés<br />

soulèvent la châsse sur leurs ép<strong>au</strong>les et la procession sort<br />

de la crypte pour se dérouler à travers les cloîtres: les moines<br />

(*) «Os pectoris sive scutum cordis integrum » : HARLESS, art. cit.,<br />

p. 144 ; il s'agit sans doute du sternum.<br />

( 2 ) « duo ossa femorum cum vertebris, utrumque os tibiarum cum<br />

radiis seu focilibus... » : HARLESS, ibid.


— 42 —<br />

des deux abbayes précèdent la châsse qui est suivie des<br />

deux prieurs et des porteurs de flam<strong>be</strong><strong>au</strong>x ; entre le diacft<br />

et le sous-diacre, l'évêque s'avance, portant le Saint-Sacrement.<br />

Le cortège arrive dans l'abbatiale : les reliques sont<br />

déposées devant le maître-<strong>au</strong>tel où Etienne Strecheus,<br />

après avoir donné la bénédiction avec l'ostensoir, chante<br />

pontificalement la messe de la Sainte-Trinité, suivie du<br />

Te Deum. Pendant toute la journée, la châsse entourée de<br />

six cierges allumés, reste exposée à la vénération du peuple.<br />

Le lendemain, elle est déposée en un endroit secret, en<br />

attendant les ordres du prince.<br />

*<br />

# *<br />

Dans la relation des cérémonies du 1 er août 1624, il<br />

f<strong>au</strong>t observer que si le contenu du tom<strong>be</strong><strong>au</strong> a été déposé<br />

dans un reliquaire provisoire, il n'est écrit nulle part que le<br />

lourd sarcophage vide ait été retiré du sol.<br />

On connaît le triste sort qui fut réservé à l'abbatiale et<br />

à sa crypte, après la Révolution (*) ; ce fut la destruction<br />

totale : seul, un tronçon de la tour du XVI e siècle subsiste<br />

<strong>au</strong>jourd'hui. Or, en 1896, M. Jean-François Massange,<br />

échevin de Stavelot, fit exécuter quelques fouilles à l'emplacement<br />

de l'abbatiale : là où se trouvait la croisée du<br />

transept, il découvrit un premier sarcophage en pierre, dont<br />

le fond n'était pas percé de trous, et qui renfermait deux<br />

fémurs, les tibias et les ossements des pieds. Plus loin, vers<br />

l'extrémité du chœur, « les ouvriers rencontrèrent à deux<br />

mètres de la surface du sol, un second sarcophage en deux<br />

pièces, avec couvercle en même pierre, à dos arrondi,<br />

intérieurement creusé en forme d'<strong>au</strong>ge... Ce sarcophage<br />

a les dimensions suivantes : longueur : 2 m. 22 ; largeur du<br />

côté des pieds : 0 m. 32 ; h<strong>au</strong>teur du côté des pieds : 0 m. 47 ;<br />

largeur du côté de la tête : 0m.80, Om.62 à l'intérieur.<br />

H<strong>au</strong>teur du côté de la tête : 0 m. 60, 0 m. 51 à l'intérieur.<br />

(*) YERNAUX, L'église abbatiale de Stavelot, p. 148-154.


— 43 —<br />

Epaisseur des parois : 0m.08... Le fond du sarcophage se<br />

relève légèrement du côté de la tête. Il est percé de trois<br />

trous, dont un <strong>au</strong> milieu. Ce sarcophage ne renfermait<br />

ni ossements, ni objets. Ces deux sarcophages sont en pierre<br />

oolithique j<strong>au</strong>nâtre et très poreuse... (*) ». Les dimensions<br />

du tom<strong>be</strong><strong>au</strong> ouvert en 1624, sont approximativement celles<br />

du sarcophage retrouvé à l'emplacement de la crypte, en<br />

1896, et actuellement conservé <strong>au</strong> Musée de Stavelot. Cependant,<br />

le procès-verbal de 1624 dit que le sarcophage est<br />

en marbre, — sarcophagum marmoreum, — bien que marmoreum<br />

puisse signifier « qui a l'aspect du marbre ». D'ailleurs,<br />

il ne devait pas être très facile, à l'approche de la<br />

nuit ( 2 ), de déterminer exactement la nature de la pierre<br />

dont était fait un sarcophage complètement enfoui dans<br />

un sol qui devait être assez humide, car un ruisse<strong>au</strong>, de nos<br />

jours encore, coule à proximité de l'emplacement de la<br />

crypte. Il est donc très probable, pour ne pas dire certain,<br />

que le grand coffre de pierre, retrouvé vide et percé de trois<br />

trous, est bien celui qui a contenu, de 1048 à 1624, le corps<br />

de saint Poppon.<br />

Reste la question de la lame de plomb, portant le millésime<br />

1049, en chiffres romains, alors que «l'abbé Poppon<br />

mourut le 25 janvier 1048, d'après le témoignage bien précis<br />

de son biographe, qui assista à sa mort. Les Annales Stabulenses<br />

inscrivent également à l'année 1048 le décès de<br />

Poppon. L<strong>au</strong>renty cependant déclare qu'à l'ouverture de<br />

son sarcophage, en 1626 ( 3 ), on découvrit une plaque de<br />

(*) G. CUMONT, Fouilles faites dans l'ancienne abbaye de Stavelot<br />

pendant l'année 1896, dans les Annales de la Soc. d'archéol. de Bruxelles,<br />

t. XII, p. 332, et le plan, Bruxelles, 1898. —Ces sarcophages, conservés<br />

<strong>au</strong> Musée de Stavelot, ont été comparés avec des coffres analogues,<br />

découverts en Belgique ; cfr B. WIBIN, Découverte d'une nécropole<br />

ancienne d Atnay (1932), dans le Bull, de l'Institut archéol. liégeois,<br />

t. LVII, Tongres, 1933. — W. LEGRAND, Chronique histor. et arch. de<br />

l'ancien pays de Stavelot-Malmedy, dans Leodium, t. XXVI, p. 83,<br />

Tongres, 1933.<br />

( 2 ) « ...vespertino tempore... quia iam tune intempesta nox appropinquabat...<br />

»; cfr HARLESS, art. cit., p. 142 et 143.<br />

( 3 ) C'est 1624, évidemment, qu'il eût fallu imprimer.


— 44 —<br />

plomb portant cette inscription : Anno ab incarnatione<br />

Domini M. XLVIIII, obiit Poppo abbas VIII Kal. februarii<br />

f. On pourrait conclure de là que l'année 1049 est<br />

bien celle de la mort de Poppon et que, si Everhelm rapporte<br />

cet événement à l'an 1048, c'est parce que, étant<br />

alors abbé de H<strong>au</strong>tmont, il <strong>au</strong> r a suivi le style de Pâques,<br />

en usage dans le diocèse de Cambrai, et cela avec d'<strong>au</strong>tant<br />

plus de vraisemblance qu'il rattache la date du 25 janvier<br />

à la deuxième année de l'empire — il a voulu dire du<br />

règne — de Henri II (III), alors que la dixième année du<br />

règne de ce prince prend cours seulement <strong>au</strong> 4 juin 1048.<br />

Mais cette supposition rencontre une objection sérieuse.<br />

C'est Wazon, évêque de Liège et ami de Poppon, qui célébra<br />

ses obsèques. Everhelm, témoin oculaire, entre dans des<br />

détails circonstanciés sur l'arrivée de Wazon et sa participation<br />

à la cérémonie funèbre ; son témoignage est irrécusable.<br />

Or, l'évêque Wazon mourut le 8 juillet 1048 ; c'est<br />

donc en 1048, et non en 1049, qu'eut lieu le décès de Poppon,<br />

et l'on est en droit de se demander si la plaque commémorative<br />

était bien contemporaine de la sépulture ou si le<br />

millésime qui y était inscrit a été exactement déchiffré ( 2 ).<br />

On peut admettre que la plaque a été bien déchiffrée<br />

et que c'est cela précisément qui a embarrassé plusieurs<br />

<strong>au</strong>teurs et provoqué des débats. «Martène et Roderique,<br />

dans leur dispute, nous dit Arsène de Noue, ont longuement<br />

agité cette question ( 3 )... Roderique, dans sa première<br />

dissertation, page 42, rappelle que L<strong>au</strong>renty dans ses manuscrits<br />

déclare avoir assisté à la levée du corps de St.<br />

Poppon, qu'il a examiné sérieusement la plaque trouvée dans<br />

(*) Lisez « dixième ».<br />

( 2 ) HALKIN et ROLAND, O. C., t. I, p. xxxvi et xxxvn. A la page<br />

xxxvi, n. 2, in fine, lire « calendes de février » <strong>au</strong> lieu de « calendes de<br />

janvier ». •— Les deux éditeurs des chartes de Stavelot-Malmedy<br />

n'invoquent pas, dans leurs remarques sur l'année du décès de Poppon,<br />

le témoignage d'Etienne Strecheus, publié par HARLESS, art. cit.<br />

( 3 ) A. DE NOUE, Les manuscrits de Fr. L<strong>au</strong>renty, p. 598.


— 45 —<br />

son tom<strong>be</strong><strong>au</strong> ( x ).» Rappelons toutefois que L<strong>au</strong>renty, en<br />

1624, était moine de Saint-Hu<strong>be</strong>rt et qu'il ne fit profession<br />

à Stavelot qu'en 1636; ce fait ne l'a pas empêché, dans la<br />

suite, d'examiner la lame de plomb dont l'inscription le rend<br />

perplexe : lui <strong>au</strong>ssi comprend bien que si les funérailles de<br />

saint Poppon furent présidées par Wazon, mort le 8 juillet<br />

1048, il est impossible, quel que soit le style adopté ( 2 ),<br />

de reporter à l'année 1049 le décès de l'abbé de Stavelot.<br />

Il conclut donc à une erreur de calcul, qu'il n'arrive pas à<br />

expliquer, tout en estimant qu'il ne peut récuser le témoignage<br />

de la plaque trouvée dans le tom<strong>be</strong><strong>au</strong> et qu'il a tenue<br />

dans ses propres mains pour essayer d'en percer le mystère ( 3 ).<br />

Et remarquons dès maintenant que l'indication « 1049, stylo<br />

romano » que nous rencontrerons plus loin, dans le document<br />

de 1774, n'apporte <strong>au</strong>cune solution nouvelle <strong>au</strong> problème.<br />

Enfin, L<strong>au</strong>renty lui-même, Van den Berch, <strong>au</strong><br />

XVII e siècle, de Noiie, en 1865 et E. <strong>au</strong>s'm Weerth, en<br />

1869, parlent soit d'une plaque de plomb, soit de plusieurs.<br />

Il en ressort que peu de temps après 1624, la plaque a dû<br />

être brisée en plusieurs morce<strong>au</strong>x ( 4 ). De plus, il y a tout<br />

( l ) Ibid., p. 581. « Vidit hanc laminam prior malmundariensis<br />

L<strong>au</strong>renty atque eam saepius a se diligenter inspectam in M. S. S.<br />

testatur », ibid., p. 582.<br />

( a ) Le style de Noël, a Nativitale, était adopté dans l'Empire, comme<br />

il l'était à la chancellerie pontificale depuis Jean III (968-970) jusqu'à<br />

Urbain 11 (1088) ; la plaque de plomb porte « Ab IncarnationeDomiiti »,<br />

ce qui fixerait le début de l'année <strong>au</strong> 25 mars ; le style de Pâques, on<br />

l'a vu, n'expliquerait pas davantage le millésime 1049.<br />

(*) « Ex quibus apparet quod alicubi error sit in calculo sed in<br />

quâ parte difficile est indicase [lisez indicare]... Et laminae in sarcophago<br />

S. Patris repertae quam manibus tractans, ego ipse saepius consideravi<br />

elaboratam curiosissime erroremimputare plus quam temerarium esset. »<br />

citations de A. DE NOUE, Les manuscrits de F. L<strong>au</strong>renty, p. 582 et<br />

597. Les mêmes citations et le même article ont été reproduits dans les<br />

Miscellanées sur l'ancien pays de Stavelot et Malmedy, Malmedy, 1872,<br />

du même <strong>au</strong>teur, p. 102 et 116; une variante, p. 116 : «manibus<br />

contrectans » <strong>au</strong> lieu de « manibus tractans » et de « manibus strectans »( ?).<br />

(*) « In sarcophago repertae sunt laminae plum<strong>be</strong>ae magnitudinis<br />

unius pedis in quadro cui (sic) litteris majoribus insculpta erant haec :<br />

Anno ab Incarn... » [L<strong>au</strong>renty]; et DE NoiiE, art. cit., p. 597 [28 du<br />

t. à p.], ajoute : « Nous les avons vues à Stavelot où elles reposent encore<br />

<strong>au</strong>jourd'hui. » Le procès-verbal de 1624, publié par Harless, porte :<br />

« Laminam plum<strong>be</strong>am magnitudinis fere unius pedis in quadro inte-


— 46 —<br />

lieu de croire que le fragment, retrouvé en 1930 dans la<br />

sacristie de l'église de Stavelot, —et dont on reproduit ici<br />

la photographie, accompagnée de la restitution de la plaque<br />

entière, restitution conforme à celle d'<strong>au</strong>s'm Weerth, —<br />

n'est pas <strong>au</strong>tre chose que la partie inférieure de la hme<br />

carrée, signalée dans la relation de 1624 ( 1 ).<br />

Sarcophage découvert en 1896, à l'emplacement de la crypte de<br />

l'abbatiale, conservé <strong>au</strong> Musée de Stavelot.<br />

Les <strong>au</strong>tres fragments sont irrémédiablement perdus.<br />

Quoi qu'il en soit, le morce<strong>au</strong> conservé porte, gravée dans le<br />

plomb, la croix ( 2 ) dont la présence à la fin de l'inscription<br />

est attestée par tous les documents. Et <strong>au</strong>s'm Weerth, la<br />

gram ad defuncti caput parte dextra repertam excepimus...», et Van<br />

den Berch note sèchement : « Inscriptio sequens inventa est in sepulcro<br />

Sti Popponis Abbatis Stabulensis laminae plum<strong>be</strong>ae insculpta :<br />

Poppo Abbas Anno 49», cfr NAVEAU et POULLET, Recueil d'épitaphes,<br />

t. II, p. 386, N° 2256.<br />

(') E. AUS'M WEERTH, Der Reliquien -und Ornamentenschat? der<br />

Abteikirche Stablo, II, dans les Jahrb. des Vereins von Alterthumsfreunden<br />

im Rheinlande, t. XLVI, p. 146, n. 1, Bonn, 1869.—Conformément<br />

<strong>au</strong> texte de 1624« litteris maioribus insculpta... », l'inscription<br />

est donnée ici en majuscules et porte 1049, tandis que celle d'<strong>au</strong>s' m<br />

Weerth est en minuscules, avec le millésime 1048, soit par correction,<br />

soit par erreur typographique.<br />

( 2 ) H<strong>au</strong>teur : 46 millim., traverse : 26 millim. ; le dessin est fait en<br />

supposant que la croix a été gravée exactement <strong>au</strong> milieu de la partie<br />

inférieure de la plaque : celle-ci n'<strong>au</strong>rait alors que 20 centimètres de<br />

côté. Le document de 1624 ne donne d'ailleurs qu'une mesure approximative<br />

: « magnitudinis fere unius pedis in quadro ».


— 47 —<br />

ANNO AB 1NCARN.<br />

PNI M.XLYIUI<br />

OBIIT POP PO ABB .<br />

VIII K FEBR.<br />

< 0.20- -<br />

Restitution de la plaque de plomb<br />

et fragment conservé à l'église de Stavelot.<br />

disposant à la place indiquée, s'exprime comme si, en 1869,<br />

la plaque était encore entière. Voici ce qu'il écrit : « Du<br />

tom<strong>be</strong><strong>au</strong> de S. Poppon, on conserve, dans la sacristie de<br />

l'église de Stavelot, une tablette de plomb portant l'inscription<br />

suivante : Anno... (*) ».<br />

Tout contrôle est désormais impossible, et l'on pourrait,<br />

comme Henri Van den Berch dans un cas semblable, stigmatiser<br />

« la négligence reprochable et incuriosité vicieuse de<br />

l'antiquité ( 2 ) » qui c<strong>au</strong>sèrent la perte de ce vénérable<br />

document. Mais si l'évêque Strecheus et le prieur L<strong>au</strong>renty<br />

ont exactement déchiffré le millésime 1049, il reste peutêtre<br />

encore une hypothèse à envisager : une erreur du graveur,<br />

qui en traçant la série des chiffres romains, <strong>au</strong>ra incisé<br />

(') « Aus Poppo's Grab <strong>be</strong>wahrt man in der Sacristei der Kirche zu<br />

Stablo eine kîeine Bleitafel mit folgender Inschrift : Anno... » ; cfr<br />

E. AUS'M WEERTH, art. cit., p. 146, n. 1.<br />

( 2 ) J. BRASSINNE, Nouvelles recherches sur des monuments d'art mosan<br />

disparus, dans le Bull, de la Soc. d'art, et d'kist. du dioc. de Liège,<br />

t. XXX, p. 80 et 81, Liège, 1939.


— 48 —<br />

une barre verticale de trop. Dans ce cas, la graphie défectueuse<br />

n'<strong>au</strong>ra sans doute pas attiré l'attention de celui qui<br />

en 1048, déposa la plaque dans le tom<strong>be</strong><strong>au</strong> qui allait être<br />

refermé : à cette époque, il était facile de confondre le chiffre 8<br />

avec le chiffre 9, qui s'écrivait VIIII, et non IX, comme on<br />

peut le constater par l'inscription funéraire de l'évêque<br />

de Liège, Nithard, gravée <strong>au</strong>ssi sur une lame de plomb, en<br />

1042, et retrouvée en 1568 (*). Graveurs et lapicides sont<br />

parfois gens distraits : à Liège, sur le buste de S. Lam<strong>be</strong>rt,<br />

le nom d'Erardus de la Marck est écrit Eradus, et la bague<br />

de Nicolas de Be<strong>au</strong>lieu, abbé de Saint-Jacques, mort en<br />

1551, porte l'inscription «Mater Dei memanto» <strong>au</strong> lieu de<br />

memento ( 2 ). Quant à la date de la mort de Nithard, Van den<br />

Berch lit « XVIIII » des calendes de septembre ; Chapeaville,<br />

ayant l'original sous les yeux, lit « VIIII kal Septemb.»<br />

et Foullon, suivant le rédacteur anonyme contemporain de<br />

la découverte de la tom<strong>be</strong>, donne a XVII kal. septemb. ( 3 ) ».<br />

Que le millésime erroné du décès de Poppon soit imputable<br />

<strong>au</strong> graveur du XI e siècle ou à ceux qui déchiffrèrent jadis<br />

l'inscription, la chronologie traditionnelle doit être conservée<br />

: «Mabillon, Martène, les Bollandistes, Fisen, qui connaissaient<br />

tous l'existence de cette plaque, placent donc<br />

avec raison la date de cette mort à l'an 1048 ( 4 ). »<br />

(.A suivre). William LEGRAND.<br />

(*) BRASSINNE, art. cit., p. 79 et 80.<br />

( 2 ) L. HENDRIX, L'église Saint-Jacques à Liège, p. 49, Liège, 1928.<br />

— Distractions <strong>au</strong>ssi dans la transcription du Pater, sur la croix en<br />

plomb retirée du tom<strong>be</strong><strong>au</strong> de l'évêque de Liège, Théoduin de Bavière<br />

qui fut inhumé, en 1075, dans la collégiale de Huy ; cfr H. DEMARET,<br />

La croix et le calice du tom<strong>be</strong><strong>au</strong> de l'évêque de Liège, Théoduin de Bavière,<br />

dans Leodium, t. X, p. 108, Liège, 1911.<br />

(*) BRASSINNE, art.-cit., p. 81, n. 1.<br />

( 4 ) DE NOUE, art. cit., p. 598 [29 du t. à p.].


— 49 —<br />

INVENTAIRE ARCHÉOLOGIQUE DE L'ANCIEN PAYS DE LIÈGE<br />

L'Ostensoir de l'église<br />

de Grâce=Berleur<br />

Parmi un certain nombre d'œuvres d'art et d'objets<br />

anciens de valeur, l'église de Grâce, qui était <strong>au</strong>trefois à la<br />

collation de l'illustre et puissant chapitre de Saint-Martin<br />

de Liège (*), possède un remarquable ostensoir du<br />

XVIle siècle.<br />

(*) A. DE RYCKEL, Les Communes de la Province de Liège, Liège,<br />

1896, p. 235.


— 50 —<br />

Ce <strong>be</strong>l ouvrage d'orfèvrerie en argent fondu, repoussé<br />

et ciselé porte le poinçon du prince-évêque Jean-Louis<br />

d'Elderen (1688-1694), celui de la cité de Liège, à l'aigle<br />

bicéphale avec le millésime 1688, un poinçon d'orfèvre //(*)<br />

et une rayure éprouvette. Il mesure 70 cm. de h<strong>au</strong>teur et<br />

pèse 3 kilos 300.<br />

Le pied oblong, sur base octogonale de 225 sur 155 mm<br />

est décoré d'épis, de grappes de raisins, de deux têtes d'angelots<br />

et de cartouches non gravés.<br />

La tige en forme de balustre présente à son renflementnœud<br />

les symboles des quatre évangélistes. Ce balustre<br />

supporte une sorte de calice godronné d'où partent deux<br />

cornes d'abondance couvertes d'épis et de raisins, sur quoi<br />

se posent deux anges debout, dans de gracieuses attitudes.<br />

Entre ceux-ci rayonne un soleil doré entourant la lunelle<br />

d'exposition.<br />

Au-dessus du soleil et des anges, l'on voit feuilles et épis que<br />

surmonte une grande couronne fermée et richement ciselée.<br />

Sommant la couronne : une croix dorée à rayons, flanquée<br />

de palmettes sur une tête ailée d'angelot, se dresse sur un<br />

glo<strong>be</strong> terrestre. Ce motif terminal nous paraît être une<br />

addition du XIX e siècle.<br />

L'ostensoir dont les cartouches sont vierges d'armes<br />

ou d'inscriptions, est muet sur son donateur. Les archives<br />

de l'église, elles non plus, n'en font pas mention.<br />

A déf<strong>au</strong>t du nom de son donateur, nous savons du moins<br />

que l'ostensoir a été offert sous le pastorat de Jacques<br />

Loncin-Dellebaille, curé de Grâce de 1670 à 1705, qui fut,<br />

en même temps, doyen du concile de Hozémont. Les archives<br />

paroissiales conservent de lui un curieux testament<br />

plein d'intérêt en ce qui concerne les conditions de vie<br />

d'un curé de campagne à cette époque.<br />

Ajoutons pour terminer qu'en 1688, c'était le baron<br />

Maximilien de Courtejoie qui était seigneur et châtelain<br />

de Grâce ( 2 ). Léon DEWEZ.<br />

( 1 ) J. Juris, orfèvre (Renseignement dû à M. J. Brassinne).<br />

( 2 ) Archives de l'église de Grâce-Berleur.


— 51 —<br />

La plus vieille construction<br />

du village d'Ans :<br />

La Tour d'Ans<br />

Quand, quittant la place où s'élève l'église Saint-Martin,<br />

on se dirige vers le vieux cimetière, on aperçoit, arrivé<br />

en h<strong>au</strong>t de la côte, à l'intersection de la rue du cimetière<br />

Vue d'ensemble des bâtiments (1941).<br />

et de la rue du 15 août, anciennement la Visé-Voie, un terrain<br />

enclos de vieux murs sur lequel existent des constructions<br />

très anciennes. La façade de celles-ci, vers nord,<br />

montre des remaniements exécutés <strong>au</strong> cours des siècles<br />

passés. L'ensemble comporte : 1° une vieille tour construite<br />

en schiste et en grès houiller ; elle possède un étage dont


— 52 —<br />

le plancher est constitué par deux poutres en chêne supportant<br />

une couverture en planches de la même essence,<br />

sur gites du même bois. Ses dimensions extérieures sont<br />

de 8,20 mètres sur 8,65 mètres ; sa h<strong>au</strong>teur atteint 13 mètres<br />

environ <strong>au</strong> faîte du pignon et 8 mètres à la corniche de la<br />

toiture, qui est à deux versants ; l'épaisseur des murs<br />

reposant sur l'argile, presque sans fondations, est de<br />

0,85 mètre ( 1 ). 2° Un bâtiment d'habitation à un étage,<br />

juxtaposé à la façade ouest de la tour, dont les dimensions<br />

sont de 8,20 mètres sur 8,25 mètres ; l'épaisseur<br />

des murs est de 0,675 mètres. 3° Des annexes modernes<br />

dont on ne s'occupera pas.<br />

La situation de ces bâtisses, sur le point culminant du<br />

plate<strong>au</strong> d'Ans, permet de découvrir le pays environnant<br />

sur une vaste étendue ( 2 ).<br />

L'appareil de la construction de la vieille tour est tout<br />

à fait semblable à celui de la tour de la collégiale Saint-<br />

Denis, à Liège. Ch. J. Comhaire dans une étude faite en<br />

1904 et publiée dans le bulletin de l'Académie d'archéologie<br />

de Belgique voit dans la tour d'Ans un châte<strong>au</strong>-fort, un<br />

burg, dont les vieilles murailles ont une apparence plus<br />

vétusté que les plus anciens vestiges des constructions<br />

religieuses liégeoises, savoir le narthex de Saint-Denis<br />

ainsi que la grande nef de cette église (987) et un reste de la<br />

collégiale de Sainte-Croix (978). Il n'hésite pas à reculer<br />

jusqu'<strong>au</strong> VII e siècle la date de l'érection de la tour, se<br />

fiant uniquement à son flair, basé sur « l'habitude qu'il<br />

a d'étudier l'architecture sur le vif et non dans les livres ».<br />

Dater une muraille à simple vue des matéri<strong>au</strong>x est une<br />

méthode un peu subjective qui peut conduire à de singulières<br />

méprises ; ce critérium a <strong>be</strong>soin, pour entraîner la conviction,<br />

d'être appuyé sur des documents plus précis.<br />

(*) Une tour semblable a fait l'objet d'une étude dans le Bulletin<br />

de la Société d'Art et d'Histoire en 1932. Elle est située à Omal.<br />

( 2 ) Un acte de 1507 désigne l'endroit sous le nom de «aile choppe<br />

d'Ans ». Echevins de Liège. Œuvres, reg. 66, fol. 288.


— 53 —<br />

Ces derniers ne manquent pas pour les bâtisses du plate<strong>au</strong><br />

d'Ans. Grâce à des recherches faites dans les fonds les<br />

plus divers <strong>au</strong> dépôt des archives de l'Etat à Liège, et à<br />

l'aide, toujours bienveillante, de son conservateur, M. Fairon,<br />

il nous a été possible de reconstituer toute l'histoire de la<br />

propriété dont la vieille tour était le centre, reconstitution<br />

intéressante <strong>au</strong> point de vue de l'histoire économique, de<br />

l'archéologie et de l'histoire des familles.<br />

* *<br />

Les bâtiments, tour et maison d'habitation avec ses<br />

dépendances, inscrits <strong>au</strong> cadastre d'Ans et Glain sous la<br />

cote 886, section A, appartiennent depuis 1838 à la famille<br />

Façade de la tour (1941).<br />

Chantraine d'Ans. La propriété passe par succession dans<br />

les mains d'une demoiselle Chantraine qui avait épousé<br />

M. Kressels, sujet <strong>au</strong>trichien. C'est ainsi qu'après la guerre<br />

de 1914-1918, elle fut séquestrée et mise en vente publique.<br />

Achetée par M. Gouverneur, elle est <strong>au</strong>jourd'hui en la possession<br />

des charbonnages d'Ans et Rocour.


— 54 —<br />

La famille Chantraine les avait acquis, ainsi qu'en témoigne<br />

la mutation faite par vente de l'article 312 à l'article<br />

70 du cadastre, à la comtesse de Liedekerke-Surlet.<br />

Un plan de 1801, annexé à une demande en concession<br />

de mines de houilles, appelle le bien « Ferme Bourdouxhe »,<br />

d'après le nom d'un ancien locataire à bail de 1761 (*).<br />

La famille de Liedekerke avait acquis cette propriété<br />

<strong>au</strong> début du XVIII e siècle. Par testament de 1705 et codicille<br />

de 1709-1713, réalisés le 12 avril 1714, Messire Jacques-<br />

Ignace, baron de Surlet, vicomte de Montenaeken, etc.,<br />

héritier de Jean-Ernest et d'Erasme de Surlet, donne<br />

à son petit-fils Ferdinand François de Liedekerke, second<br />

fils de Charles-Antoine, comte de Liedekerke, vicomte<br />

de Bailleul, baron d'Acre et de Catherine-Agnès, née baronne<br />

de Surlet, fille du donateur, sa cense gisant <strong>au</strong> village<br />

d'Ans et Mollins, avec son labour, tour, maison, appendices<br />

et dépendances ( 2 ).<br />

A la fin du XVII e siècle, ces biens appartenaient donc<br />

à la famille de Surlet. Les frères Jean-Ernest de Surlet,<br />

archidiacre d'Ardenne, abbé séculier de Visé et Grandvicaire<br />

de Liège, et Erasme baron de Surlet et du Saint-<br />

Empire, chanoine de Saint-Lam<strong>be</strong>rt, dont Ferdinand-<br />

François de Liedekerke était l'héritier, avaient acquis,<br />

le 26 février 1685, du seigneur Raes,baron d'Ans,dit Erasme<br />

d'Ans, seigneur de Velroux, h<strong>au</strong>t-voué de Fize-le-Marsal,<br />

grand bailli des rivages, gentilhomme de la chambre de<br />

S. A. S, électeur de Cologne, évêque de Liège «la tour,<br />

maison, cense et basse-cour que celui-ci possédait dans le<br />

village d'Ans avec «tous jardins, prés, terres et tous droits<br />

et actions lui appartenant en icelle » ( 3 ).<br />

Ce Raes avait reçu ces biens de son père, qui les avait<br />

apportés en dot par contrat de mariage, en date du 19 dé-<br />

(') Cour d'Ans et Mollins. Œuvres, 1753-1763, fol. 174.<br />

Précédemment, le 19 juillet 1757, ces biens avaient été affermés à<br />

L<strong>au</strong>rent Lhoest pour 3 ans. Idem, Œuvres, 1753-1763, fol. 72.<br />

( 2 ) Etat noble. Fideicommis, 1711-1724.<br />

( 3 ) Cour d'Ans et Mollins. Œuvres, 1680-1692, fol. 137.


— 55 —<br />

cembre 1629, passé avec Elisa<strong>be</strong>th de Luxembourg dite<br />

de Hollogne-<strong>au</strong>x-Pierres ( 1 ). Le contrat stipule l'apport de<br />

la tour et maison d'Ans avec toutes les terres, prés, jardins<br />

et dépendances.<br />

Derrière de la tour (1941).<br />

La famille d'Ans figurait alors parmi les plus notables<br />

familles liégeoises. Sa généalogie a été donnée par M. Léon<br />

Nave<strong>au</strong> dans l'Annuaire de la noblesse <strong>be</strong>lge de 1896 :<br />

Maison annexée à la tour (1941).<br />

«originaires du village d'Ans, dont ils conservèrent le nom,<br />

ses membres durent leur fortune considérable pour l'époque,<br />

(') Efhevins de Liège. Convenances et testaments, greffe Harenne,<br />

1626-1637, fol. 166.


— 56 —<br />

et la situation qu'ils acquirent par la suite à d'importantes<br />

mines de houille qu'ils possédaient à Ans. Ils étaient, en<br />

outre, propriétaires à Ans d'un bien féodal dit la tour<br />

d'Ans, fief sans juridiction, ne dépassant pas l'importance<br />

d'une ferme». M. Nave<strong>au</strong> affirme à tort que les bâtiments<br />

de ce manoir furent dévastés et ruinés en 1607 et en 1627<br />

puisqu'ils sont donnés en dot en 1629. De même, qu'il<br />

n'est pas plus exact d'attribuer leur disparition définitive<br />

à un incendie, survenu <strong>au</strong> commencement de ce siècle.<br />

F<strong>au</strong>te de preuves et de documents, il est impossible de<br />

déterminer l'époque à laquelle la famille d'Ans entra en<br />

possession de la tour et de ses dépendances. Be<strong>au</strong>coup<br />

d'actes du XVI e siècle enregistrés à la cour d'Ans et Mollins<br />

prouvent que de nombreux membres de la famille d'Ans<br />

possédaient des biens dans les environs immédiats de la<br />

tour, ce qui laisse supposer qu'il s'agit de morcellements<br />

successifs intervenus entre les héritiers et qu'à une époque<br />

plus éloignée, la propriété tout entière se trouvait dans ' les<br />

mains d'un seul représentant de cette famille. ( 1 ).<br />

La tour était un bien féodal. Les plus anciens registres de<br />

la cour féodale de Liège mentionnent les trois reliefs, se<br />

rapportant sans <strong>au</strong>cun doute possible à un bien possédé<br />

successivement dans les temps modernes par les d'Ans,<br />

de Surlet, de Liedekerke et Chantraine :<br />

1° le 9 avril 1319, Baré de Sart relève un <strong>be</strong>lfroid et une<br />

motte situés à Ans <strong>au</strong>-dessus de la fontaine d'Ans, ayant<br />

jadis appartenu à ses parents ;<br />

f 1 ) En 1505, Catherine, veuve de Raes d'Ans, maître de la Cité de<br />

Liège, relève les usuiruits qu'elle possède sur la tour, cour, maison,<br />

jardins, cherwaige, prés, terres et <strong>au</strong>tres héritages qui furent jadis<br />

à Raes, son mari, séant à Ans et transporte le tout à son fils Raes,<br />

y compris les meubles, parchons, fosses, etc. Echevins de Liège.<br />

Œuvres, reg. 62, fol. 295.<br />

Echevins de Liège. Œuvres, reg. 66, fol. 288. Raes d'Ans, maître<br />

de la Cité, était fils de Li<strong>be</strong>rt d'Ans et d'Aghis de Mollins, qui habitaient<br />

à Saint-Séverin en 1474. Li<strong>be</strong>rt était lui-même fils d'un Raes<br />

d'Ans.


— 57 —<br />

2° le 5 novembre 1321, Renard us Hardreit relève le<br />

<strong>be</strong>lfroid d'Ans et environ 20 muids d'épe<strong>au</strong>tre à Oppagne<br />

de la part de son épouse dame Marie de Be<strong>au</strong>saint ;<br />

3° le 3 mai 1322, Renardus Hardreit échange avec Radelet<br />

Surlet le quart du fief d'Oppagne contre le «<strong>be</strong>lfroid»<br />

d'Ans, la maison, le vivier «comme ils proviennent et<br />

sont mouvants de l'évêque» ( 1 ).<br />

On désignait alors sous le terme de « <strong>be</strong>lfroid » un abri<br />

h<strong>au</strong>t placé, une tour fortifiée pouvant servir à la fois d'habitation<br />

et de moyen de défense, ainsi qu'en témoigne un<br />

passage du Miroir des nobles de Hesbaye de J. de Hemricourt.<br />

La tour d'Ans, surélevée sur sa motte et construite<br />

sur le point culminant du plate<strong>au</strong>, était admirablement<br />

placée pour surveiller la plaine de Hesbaye qui commençait<br />

précisément à cet endroit.<br />

Les reliefs de 1319 et de 1321 ne font mention que du<br />

« <strong>be</strong>lfroid » ; celui de 1322 ajoute maison et vivier. On pourrait<br />

conclure de là que la maison annexée à la tour fut bâtie<br />

entre ces deux dernières années. Le manoir et sa tour<br />

fortifiée ne pouvaient être que la demeure d'un personnage<br />

féodal de marque, et cependant, à notre grande déception,<br />

<strong>au</strong>cune <strong>au</strong>tre mention de ce bien ne se retrouve dans les<br />

registres de la cour féodale, ce qui semble montrer qu'il<br />

avait cessé d'être fief, tout <strong>au</strong> moins effectivement, car il<br />

n'est pas invraisemblable que le Rasquin d'Ans cité comme<br />

devant le service militaire à l'évêque dans le recensement<br />

du 11 février 1536 n'y soit tenu en vertu de ses biens d'Ans.<br />

Le Miroir des nobles de J.de Hemricourt,nous donne des<br />

renseignements sur certains propriétaires du XIV e siècle,<br />

parents de Marie de Rumigny-Fagnolles, de très noble<br />

extraction, cousine du duc de Lorraine, dame de Be<strong>au</strong>saint,<br />

dont le crayon généalogique s'établit comme suit :<br />

C) Ed. PONCELET. Le Livre des Fiefs de l'Eglise de Liège sous<br />

Adolphe de la Marck, pp. 122, 254 et 259.<br />

\


— 58 —<br />

Marie de Rumigny<br />

épouse<br />

B<strong>au</strong>duin du Lion Eustache Persant de Hanneffe Renardus Hardreit<br />

(i rc8 noces) (2 es noces) (3 e ® noces)<br />

I<br />

Isa<strong>be</strong>lle x Radelet<br />

(Radoux) Surlet<br />

Radoux Surlet Gilles de Be<strong>au</strong>saint B<strong>au</strong>duin Beatrix<br />

x<br />

Gérard Poister<br />

Mente x B<strong>au</strong>duin delle Roche<br />

B<strong>au</strong>duin, fils de Radelet Surlet, étant devenu moine de<br />

Flône, il est vraisemblable de conjecturer que des relations<br />

assez étroites ont existé entre le monastère et notre famille :<br />

une charte de Flône du 21 septembre 1362 nous permet,<br />

en effet, de considérer la famille de Surlet parmi ses bienfaiteurs<br />

( 1 ). Il y est de plus spécifié que, par son testament,<br />

Radoux Surlet avait laissé à son fils B<strong>au</strong>duin une rente<br />

personnelle de 50 sous de bonne monnaie, prenant cours<br />

<strong>au</strong> décès de sa femme Isa<strong>be</strong>lle. Cette rente était gagée sur<br />

sa maison, <strong>be</strong>lfroid, vivier, jardins, prés, tenure et assise<br />

d'Ans «devant le mostier». Après le décès de B<strong>au</strong>duin,<br />

30 sous de cette rente restaient acquis perpétuellement à<br />

l'abbaye de Flône, et comme gage de cette rente, le couvent<br />

fut duement advesti et adhérité des biens d'Ans. Puis celui-ci<br />

les rendit <strong>au</strong>x héritiers de Surlet moyennant un droit de<br />

relief de 22 deniers et 1 maille de rente annuelle. Cela fait,<br />

les exécuteurs testamentaires reportèrent la tenure d'Ans<br />

à Gérard Poister pour remplir les engagements stipulés<br />

dans les convenances de mariage de Gérard Poister avec<br />

Béatrix, fille de feu Radoux Surlet, qui <strong>au</strong>ssitôt vendit la<br />

propriété à Go<strong>be</strong>rt de Waroux, à charge de payer les cens,<br />

reliefs et pensions ci-dessus. Dès ce jour, les propriétaires<br />

(*) ANALECTES POUR SERVIR A L'HISTOIRE ECCLÉSIASTIQUE DE LA<br />

BELGIQUE, t. 24, p. 445.


— 59 —<br />

de la tenure d'Ans figurent dans chaque compte annuel<br />

de l'abbaye pour une rente de 30 sous ( 1 ). Ainsi, en 1362,<br />

le bien d'Ans passa de la famille Surlet à celle de Waroux,<br />

le chanoine de Flône, B<strong>au</strong>duin Surlet, en conservant<br />

l'usufruit ( 2 ).<br />

Après la mort du chanoine de Flône, le bien d'Ans fut<br />

complètement et sans <strong>au</strong>cune réserve <strong>au</strong>x mains de la<br />

famille de Go<strong>be</strong>rt de Waroux, fils de Lam<strong>be</strong>rt de Waroux<br />

dit Maille à Maille ( 3 ).<br />

Le petit-fils de Go<strong>be</strong>rt, Quentin de Tuwin, chevalier,<br />

seigneur de Jehay, bourgmestre de Liège en 1479, décapité<br />

ou tué en 1483 par ordre de Guill<strong>au</strong>me de la Marck,<br />

fit don, le 22 janvier 1467, à la compagnie et confrérie de<br />

Notre-Dame et Saint-Michel, fondée en l'église Sainte-<br />

Catherine à Liège, d'une rente annuelle et perpétuelle<br />

de 18 muids d'épe<strong>au</strong>tre gagée sur la propriété d'Ans comportant<br />

cour, maison, jardin, vivier, terres, prés, dite<br />

« Cour de Bealsen, devant le mostier », joignant de trois<br />

côtés <strong>au</strong>x wérixhas et revenant vers Liège à la fontaine<br />

de Spameken dont il était déjà fait mention en 1319.<br />

Toutefois cette donation n'exonéra pas la famille de Waroux<br />

de payer à l'abbaye de Flône jusqu'en 1521, la rente de<br />

(*) La série de ces comptes commence en 1450 et la mention de<br />

cette rente se retrouve jusqu'en 1589. De 1450 à 1469, elle est payée<br />

par Henri de Waroux, changeur ; de 1476 à 1480, par Messire Queniin<br />

de Tuwin, chevalier, seigneur de Jehay ; de 1499 à 1509, par les représentants<br />

de feu Quentin; à partir de 1521, par la confrérie de Notre-<br />

Dame et Saint-Michel fondée en l'église de Sainte-Catherine à Liège.<br />

( 2 ) CUVELIER, Cartulaire du Val-Benoît, p. 173.<br />

( s ) Lam<strong>be</strong>rt de Waroux dit Maille a Maille, changeur (1318-1348)<br />

I<br />

Go<strong>be</strong>rt de Waroux, changeur<br />

I<br />

Johan Henri x Jeanne le Carpentier Simon Lam<strong>be</strong>rt<br />

I<br />

Ide x Collard de Tuwin<br />

I<br />

Quentin x Agnès Goeswin


— 60 —<br />

trente sous dont nous avons parlé précédemment. A<br />

partir de cette date, la confrérie la paya ( 1 ).<br />

Il est à remarquer que dans la spécification des biens<br />

garantissant le payement de cette dernière rente de 18 muids<br />

d'épe<strong>au</strong>tre, le <strong>be</strong>lfroid ne se trouve pas cité. Il avait passé<br />

avant 1467 dans les mains de la famille d'Ans, comme le<br />

prouvent divers documents ultérieurs de 1470, 1505 et<br />

1507 ( 2 ).<br />

La cour de Bealsen, bien de la famille de Waroux comme<br />

la tour, a connu des avatars différents dont la narration<br />

complète risquerait de nous entraîner trop loin ( 3 ).<br />

Au XV e siècle, elle est <strong>au</strong>x mains de Louis Buffineal<br />

d'Ans dit de Bealsen dont les successeurs ou représentants<br />

paient après 1505 la rente de 18 muids assignée à Sainte-<br />

Catherine en 1467.<br />

En 1557, la propriété est déjà partagée en plusieurs lots<br />

tenus par Johan, fils de Thiry delle Haxhe, Johan Ernar,<br />

Johan Orban, Jacquemin de Viernay, tous solidairement<br />

responsables du paiement de la rente de 18 muids ( 4 ).<br />

En 1593-1599, les tenanciers sont Thiry delle Haxhe,<br />

Everard Pennar, Louis de Ster ( 6 ) ; en 1612, la partie<br />

occupée par Johan Thiry delle Haxhe est subdivisée en<br />

3 lots ( 8 ) ; en 1623, la rente de 18 muids n'ayant pas été<br />

payée, l'église reprend le bien et le remet à Johan du<br />

Vivier dit Balaes qui en cède une partie à Johan Wasseige( 7 ) ;<br />

la famille Balaes l'occupera jusqu'à la fin du XVI II e siècle ( 8 ).<br />

( x ) Archives de l'église Sainte-Catherine, à Saint-Denis, reg, 6,<br />

fol. 13 v° et 221.<br />

( 2 ) Echevins de Liège. Œuvres, reg. 62, fol. 295. — Id., reg. 66,<br />

fol. 288.<br />

(») Pour le détail, cf. Cour d'Ans et Mollins. Œuvres, reg.2, fol. 12 v°,<br />

loi. 34 v°. — Ed. PONCELET. Inventaire des chartes de la collégiale de<br />

Saint-Pierre, p. xxxiv, fol. 214. — Echevins de Liège. Jugements<br />

et sentences, a° 1505, fol. 214 v°, fo. 214.<br />

( 4 ) Cour d'Ans et Mollins. Saisies, reg. 53.<br />

( 6 ) Idem, Œuvres, reg. 22, fol. 216.<br />

Ci Cure d'Ans, reg. 2.<br />

( 7 ) Cour d'Ans et Mollins. Œuvres, reg. 30, fol. 21.<br />

(") Confraternité de Notre-Dame et Saint-Michel à Sainte-Cathérine.<br />

Payes 1760-1810, reg. 34.


— 61 —<br />

Ainsi, la propriété d'Ans qui comporte <strong>au</strong> XIV e siècle<br />

«tour, maison, vivier, etc.», a été divisée en deux parts<br />

avant 1467, date à laquelle Quentin de Tuwin, héritier des<br />

Waroux, donne en gage la tenure de Bealsen à la confrérie<br />

de Notre-Dame et Saint-Michel pour assurer le payement<br />

de la rente de 18 muids. La séparation eut lieu probablement<br />

<strong>au</strong> XV e siècle à l'occasion d'un partage du bien entre les<br />

enfants de Henri de Waroux le vieux <strong>au</strong>quel il est fait<br />

allusion dans l'acte-record du 3 juillet 1548, rendu par<br />

les tenants de l'église Saint-Catherine ( 1 ). La tour <strong>au</strong>ra<br />

alors passé dans les mains d'un des ancêtres de la famille<br />

d'Ans, soit dans la personne de Li<strong>be</strong>rt, soit dans celle de<br />

son père. Ce qui prouve que la famille d'Ans l'acquit très<br />

anciennement, c'est le record de la justice d'Ans attestant<br />

que la tour est le <strong>be</strong>rce<strong>au</strong> de la famille.<br />

Ainsi, depuis les Liedekerke, les Surlet, les d'Ans, les de<br />

Waroux, les Surlet, les Baré de Sart nous reconstituons<br />

la série des familles de notables qui tinrent leur résidence<br />

dans le vieux «<strong>be</strong>lfroid» d'Ans.<br />

Une mention inespérée dans les archives de la collégiale<br />

de Sainte-Croix va permettre de remonter plus h<strong>au</strong>t.<br />

En 1112, l'évêque Ot<strong>be</strong>rt qui avait emprunté à la collégiale<br />

une somme de 54 marcs d'argent et lui avait donné en garantie<br />

sa «curtis d'Ans », reprend ce bien et donne en échange<br />

en pleine propriété à l'église Sainte-Croix 40 bonniers de<br />

bois à Freeren et le patronat de l'église Saint-Séverin<br />

à Ro<strong>be</strong>rmont ( 2 ). On peut mesurer d'après la valeur des<br />

biens échangés toute l'importance de la curtis d'Ans.<br />

Or à cette époque, la curtis était constituée par un bâtiment<br />

principal en pierres ou en bois <strong>au</strong>tour duquel étaient groupées<br />

les annexes, une ferme et souvent une chapelle ou église.<br />

L'habitation était parfois un châte<strong>au</strong> à motte c'est-à-dire<br />

une tour d'habitation surélevée artificiellement sur une<br />

(') Archives de Sainte-Catherine, reg. 5, fol. 13 v° et 211.<br />

( 2 ) Ed. PONCELET, Inventaire analytique des chartes de la collégiale<br />

de Sainte-Croix, t. I, p. 11.


— 62 —<br />

motte, défendue ainsi que les annexes par un mur d'enceinte<br />

en pierres ou en bois ou encore en terre dans laquelle<br />

étaient plantés des pieux aigus (*).<br />

Tour surélevée sur une motte ?, n'est-ce pas la description<br />

du relief de la cour féodale de 1319 : le « <strong>be</strong>lfroid », la motte,<br />

le vivier ?<br />

La motte a disparu, elle a pu être nivelée <strong>au</strong> cours des<br />

temps, elle était peut-être constituée par des terres naturelles<br />

dont le nivellement s'est imposé pour faciliter l'accès<br />

de la tour, mais la tour est restée. Si l'on admet comme<br />

nous cette identification, la tour d'Ans serait donc certainement<br />

antérieure à 1112. Nous avons dit que l'appareil<br />

de la construction permettait de reculer encore bien davantage<br />

cette date et si l'on songe que l'église d'Ans, voisine<br />

de 280 mètres est certainement antérieure à 850, il n'est<br />

pas téméraire de faire remonter la tour à l'époque ou le<br />

village fut érigé en paroisse ; l'on serait alors en présence<br />

d'une curtis carolingienne, vestige unique d'un bâtiment<br />

civil de cette époque dans la région.<br />

Rectification<br />

L. DE JAER.<br />

M. G. Massin nous fait remarquer qu'il est secrétaire<br />

de M. Housard, directeur de la défense passive de Liège.<br />

Dans l'article consacré <strong>au</strong>x découvertes archéologiques de<br />

la rue Saint-Hu<strong>be</strong>rt, notre regretté collaborateur, M. Pholien,<br />

lui avait attribué à tort ce dernier titre.<br />

(*) D R J. H. HOLIVERDA. De Rijnvesting van Karel den Groote<br />

(OUDHE1DKUNDIGE MEDEDEELINGEN UIT 'S RYKSMUSEUM VAN OUD-<br />

HEDEN TER LEYDEN). Nieuwe reeks, t. VIII, 1927.


Contribution <strong>au</strong><br />

« Corpus inscriptionum Belgicarum »<br />

C'est <strong>au</strong> congrès archéologique de Malines en 1911 que<br />

l'éminent historien Godefroid Kurth proposa la publication<br />

d'un Corpus Inscriptionum Belgicarum, et fit un pressant<br />

appel <strong>au</strong>x société <strong>be</strong>lges fédérées pour les engager<br />

à travailler, chacune dans leur sphère d'action, à l'élaboration<br />

de ce recueil des inscriptions historiques de la Belgique<br />

depuis ses origines jusqu'à la fin de l'ancien régime.<br />

Cet appel ne fut pas entendu avec le même enthousiasme<br />

partout.<br />

L'Institut archéologique liégeois, se rendant compte<br />

de la grande utilité que présenterait un tel travail, se mit<br />

<strong>au</strong>ssitôt à l'œuvre et institua, le 28 janvier 1912, <strong>au</strong> cours<br />

de sa séance mensuelle, un comité technique composé<br />

de quelques-uns de ses membres, dont M. Guerette Douxchamps<br />

assura la présidence.<br />

Dans le numéro de janvier 1912 de la chronique archéologique<br />

du pays de Liège, le secrétaire de l'Institut, M. Lucien<br />

Renard-Grenson, fit un exposé détaillé du travail<br />

demandé à ce comité et à ses collaborateurs et donna les<br />

instructions sur la façon de procéder <strong>au</strong> relevé des inscriptions.<br />

Un comité central à Bruxelles composa le modèle des<br />

fiches de renseignements à fournir pour chaque inscription.<br />

Le comité de Liège ne chôma pas. Il avisa <strong>au</strong>ssitôt le<br />

clergé et les instituteurs commun<strong>au</strong>x des diverses communes<br />

de la province du travail demandé et les invita<br />

à coopérer à la publication de ce recueil, soit en signalant<br />

les inscriptions, soit en les recueillant eux-mêmes et en<br />

rédigeant les fiches «ad hoc» qu'il fournissait à quiconque<br />

acceptait d'y collaborer.


Au début, de nombreux concours furent assurés <strong>au</strong><br />

comité local de Liège et le résultat fut des plus prometteurs.<br />

Dans son rapport sur les trav<strong>au</strong>x de l'Institut <strong>au</strong><br />

cours de l'année 1912, le secrétaire rapporteur constata<br />

que près d'un millier de documents sur fiches avaient été<br />

réunis pendant cette année.<br />

En 1913, le travail fut plus pénible et en 1914 la guerre<br />

vint paralyser toute l'activité du comité. La mort de<br />

Godefroid Kurth, celle de Guerette Douxchamps firent<br />

tom<strong>be</strong>r dans l'oubli l'idée de ce gigantesque travail.<br />

Toutefois l'Institut archéologique s'était enrichi d'une<br />

forte documentation de renseignements inédits ; cette documentation<br />

déposée dans nos archives formait une source<br />

précieuse mais à peu près stérile. C'est pourquoi l'idée<br />

nous est venue de publier dans notre Chronique ces différentes<br />

fiches telles qu'elles nous sont fournies, afin que les<br />

chercheurs puissent y puiser les nombreux renseignements<br />

qu'elles contiennent. De cette façon, le travail si bien commencé<br />

en les années 1912-1913 n'<strong>au</strong>ra pas été perdu; <strong>au</strong><br />

contraire, nous espérons que cette publication incitera<br />

bon nombre de nos membres à reprendre avec persévérance<br />

la tâche pour laquelle il y a encore tant à faire et<br />

ainsi, petit à petit, nous arriverons à parfaire le relevé des<br />

inscriptions de toute notre province, voire de l'ancienne<br />

princip<strong>au</strong>té de Liège.<br />

|<br />

J. P-<br />

Nous publions, à l'intention des nouve<strong>au</strong>x collaborateurs,<br />

cette reproduction des modèles des fiches arrêtés en 1912.<br />

Ce qui assurera la pleine intelligence de l'édition, les diverses<br />

rubriques étant, pour éviter d'inutiles répétitions, indiquées<br />

par le numéro correspondant de la fiche type. L'absence<br />

d'un chiffre signifie que notre correspondant n'a fait <strong>au</strong>cune<br />

observation relative à la question posée à cet endroit.


CORPUS INSCRIPTIONUM BELGICARUM<br />

prov [ Localité : En grandes iettres.<br />

Arrond (ville ou village)<br />

r' f Indication topogr. Lie a u é?é û • ' oprtprnlp •<br />

\ gtntruie .<br />

p t i o n<br />

S<br />

Edifice, voie de communication,<br />

etc.<br />

Genre d'inscription :<br />

Une pierre tombale, une pierre commémorative, dédicatoire,<br />

etc. etc.<br />

1. Indication topographique détaillée :<br />

Il f<strong>au</strong>t préciser et situer minutieusement l'inscription.<br />

Exemples : 1° la pierre est dans le chœur de l'église,<br />

encastrée dans le mur, du côté de l'évangile ;<br />

2° l'inscription se trouve sur la paroi extérieure de la<br />

porte d'entrée de la maison.<br />

Pour situer une inscription, on se servira des points<br />

cardin<strong>au</strong>x, ou de coordonnées prises du centre de l'inscription<br />

par rapport à un point vraisemblablement immuable.<br />

Un croquis avec orientation et cotes donnant la position<br />

relative de l'inscription est à conseiller.<br />

2. Etat de conservation :<br />

Description de l'état dans lequel est l'inscription.<br />

On dira : bien conservée, ou inscription usée par le<br />

frottement ; ou, inscription rest<strong>au</strong>rée dans telle partie.<br />

3. Dimensions de l'inscription :<br />

Il s'agit, simplement de la surface (largeur et h<strong>au</strong>teur)<br />

occupée par l'écriture, ou le cadre qui entoure l'inscription.<br />

4. Copie de l'inscription avec notes justificatives éventuelles<br />

de la lecture :<br />

Copie très scrupuleusement exacte :<br />

Avoir soin de placer entre crochets les parties complétées.<br />

Exemple : Hic ja Anto, s'écrira : Hic ja(cet)<br />

Anto(nius).<br />

Si on fait une lecture conjecturale, on dira la raison,<br />

dans une note justificative.<br />

Ne pas coller les frottis, photographies, etc., sur les<br />

fiches, mais les joindre en feuilles séparées.


5. Remarques sur armoiries, signes, dessins, etc., accompagnant<br />

l'inscription :<br />

La science personnelle de l'archéologue peut, souvent,<br />

compléter des armoiries en parties disparues et fournir<br />

ainsi assez d'éléments pour faire reconnaître le personnage<br />

dont il s'agit dans l'inscription.<br />

Si l'on indique les ém<strong>au</strong>x, dire le nom de l'<strong>au</strong>teur qui<br />

les renseigne.<br />

Ne pas négliger de rapporter les représentations scéniques.<br />

Elles peuvent faire comprendre le sens de l'inscription.<br />

6. Nature du support de l'inscription :<br />

On dira : pierre, marbre, métal, cloche, bois.<br />

On indiquera l'espèce de pierre si possible et la couleur.<br />

7. Matière de l'inscription :<br />

On dira : en lettres noires, d'or, de cuivre, de ciment.<br />

Lettres peintes, lettres sculptées, en creux, etc.<br />

8. Description sommaire du monument <strong>au</strong>quel se rapporte<br />

l'inscription :<br />

Il s'agit de l'objet qui fait corps avec l'inscription et<br />

non de l'édifice qui renferme l'inscription.<br />

9. Provenance d'une inscription déplacée :<br />

S'il s'agit d'une pierre tombale encastrée dans un mur<br />

d'église, dire de quel cimetière elle provient.<br />

Si l'inscription est dans un musée, signaler son origine.<br />

10. Note bibliographique sur l'inscription, si elle a été<br />

publiée :<br />

Donner, minutieusement, les sources : <strong>au</strong>teur, titre,<br />

tome, page.<br />

11. Observations :<br />

Renseignements personnels, note historique, etc.<br />

12. Date du relevé :<br />

Utile.<br />

13. Nom, prénoms et qualité de l'<strong>au</strong>teur du relevé :<br />

Important.<br />

14. Signature de l'<strong>au</strong>teur du relevé :<br />

Indispensable.


CORPUS INSCRIPTIONUM BELGICARUM<br />

Inscriptions relevées dans des imprimés et des manuscrits.<br />

Prov.<br />

Arrond.<br />

Cant.<br />

I. Genre d'inscription :<br />

Une pierre tombale, commémorative, etc., etc.<br />

II. Indication minutieuse de la source :<br />

Désignation du dépôt, ou nom du propriétaire du document,<br />

cote, folio, titre, etc.<br />

Si l'inscription est imprimée, indiquer le titre de l'ouvrage,<br />

l'<strong>au</strong>teur, la date et le lieu de publication, la<br />

page, etc.<br />

III. Copie textuelle du document :<br />

On demande la transcription servile du document, en<br />

entier, ou, <strong>au</strong> moins, la partie dans laquelle se trouve<br />

l'inscription.<br />

IV. Observations et notes historiques :<br />

L'inscription est-elle perdue? Oui ou non? Ou, y a-t-il<br />

doute? Pourquoi telle affirmation?<br />

V. Date du relevé :<br />

Localité :<br />

VI. Nom, prénoms et qualité de l'<strong>au</strong>teur du relevé :<br />

VII. Signature de l'<strong>au</strong>teur du relevé :


Lantremange<br />

Nous publions dans le présent numéro les quelques<br />

fiches d'inscriptions recueillies en 1912 par M. Jules Pirlet,<br />

notre secrétaire, dans le village de Lantremange, en suivant<br />

l'indication des fiches établies « ad hoc » par le comité du<br />

Corpus.<br />

Lantremange, village situé en Hesbaye à 5 km. de Waremme,<br />

arrosé par le Geer. Ci-devant pays de Stavelot.<br />

Cité dans la liste des possessions de l'abbaye de Stavelot<br />

sous l'abbé Wibaid en 1135 : « Landermanges ».<br />

Au XV e siècle, l'abbaye y possédait encore le droit de<br />

souveraineté ; mais dans la suite, il fut usurpé par le pays<br />

de Liège ( 1 ).<br />

I<br />

1. Pierre tombale encastrée dans le mur de clôture du<br />

cimetière entourant l'église paroissiale (côté de l'évangile).<br />

2. Assez abîmée.<br />

3. H<strong>au</strong>teur : 1,12 m. Largeur (du côté ext. g<strong>au</strong>che <strong>au</strong><br />

côté ext. droit) : 0,62 m. Largeur de chaque bras 0,29 m.<br />

( L ) DE RYCKEL, Les communes de la province de Liège.<br />

'


4.<br />

CY . REPOZE SACRE . LE<br />

ROSSEA . TREPASSE . LAN 1617<br />

LE . 17 . DAVRIL . PRIE . DIEV<br />

POVR . SON . AME<br />

5. Christ grossièrement sculpté dans la branche supérieure.<br />

6. Pierre calcaire bleue.<br />

7. Lettres taillées en relief dans des bandes creuses.<br />

8. Croix en pierre, branches rectangulaires s<strong>au</strong>f la supérieure<br />

qui se termine en pointe.<br />

9. Provenant de l'ancien cimetière.<br />

12. 14 octobre 1912.


II<br />

1. Pierre tombale se trouvant encastrée dans le mur<br />

de clôture du cimetière entourant l'église, côté de l'évangile,<br />

à proximité droite de la porte s'ouvrant sur le jardin<br />

de la cure.<br />

2. Pas très bon.<br />

3. H<strong>au</strong>teur : 1,65 m. Largeur (extrémité d'un bras à<br />

l'<strong>au</strong>tre) : 0,72 m. Largeur des bras : 0,255 m.<br />

4.<br />

ICY GIST<br />

HONNESTE ET DISCRETE CAT<br />

ARINE FILLE JEAN HENRAR<br />

MARCHAND QVI TRESPASSAT LE 4<br />

DE MARS 1649 PRIEZ DIEV<br />

POVR SON AME


5. Le bras supérieur de la croix renferme un crucifix<br />

taillé en relief et le bras inférieur un médaillon oval creux<br />

où est sculpté en relief le portrait de la défunte agenouillée,<br />

dans l'attitude de la prière (détail du costume intéressant).<br />

6. Pierre calcaire.<br />

7. Lettres taillées en creux.<br />

8. Croix <strong>au</strong>x extrémités trilobées.<br />

9. Ancien cimetière du village.<br />

12. 14 octobre 1912.<br />

III<br />

1. Pierre tombale encastrée dans le mur de clôture du<br />

cimetière entourant l'église paroissiale (côté de l'évangile).<br />

En face de la sacristie.<br />

2. M<strong>au</strong>vais.<br />

3. H<strong>au</strong>teur : 1,05 m. Largeur : 0,53 m.<br />

6. Pierre calcaire.<br />

7. Lettres taillées en relief dans des portées creuses.<br />

8. Pierre en forme de croix, la branche supérieure de la<br />

croix contient un crucifix taillé dans la pierre, les extrémités<br />

des branches latérales semblent avoir été retaillées.<br />

9. Ancien cimetière du village.<br />

12. 12 octobre 1912.


4.<br />

CY . GYST . HENRI . RIGOZ . DE<br />

LANTREMENGE . QVI . FVT<br />

OCCIS . LE . 3 . DV . MOIS . DE<br />

MAY . LAN .1654 . PRIE . DIEV<br />

POVR . SON . AME<br />

IV<br />

1. Pierre tombale se trouvant encastrée dans le mur<br />

extérieur de l'église paroissiale, du côté de l'évangile. Elle<br />

joint à g<strong>au</strong>che la porte de la sacristie donnant sur le cimetière.<br />

Sa base est <strong>au</strong> même nive<strong>au</strong> que la partie supérieure<br />

de l'escalier de pierre donnant accès à la porte de la sacristie.<br />

(Environ 0,60 à 0,70 cm. du sol).<br />

2. Inscription bien conservée.<br />

3. Largeur : 0,875 m. H<strong>au</strong>teur : 1,25 m.


4.<br />

LEVE VOVS<br />

IVGEMENT<br />

IGY GIST HONORABLE MARQVET<br />

JAMAR ECHEVIN DE LANTREMENGE<br />

QVI TRESPASSAT LE 19 9 bme LAN 1663<br />

ET HONEST ET DISCRET FEMME CAT-<br />

HERINE DEPONT QVI TRESPASSAT<br />

PRIE DIEV POVR LEVRS AMES<br />

(Lieu du Blason).<br />

Oij<br />

. 11<br />

if; »<br />

VENEZ A<br />

5. L'écusson reproduit sous l'inscription est celui de la<br />

maison de Jamar. Voici ce qu'en dit le baron Léon de<br />

Herckenrode, de St-Trond, dans son ouvrage intitulé Collection<br />

de tom<strong>be</strong>s, épitaphes et blasons recueillis dans les<br />

églises et couvents de la Hesbaye( x ), en parlant d'un monument<br />

funéraire en marbre noir et de forme demi circulaire placé<br />

( l ) Ed. F. E. Gyselynck, rue des Peignes, 36, Gand, 1845.


contre une des murailles de l'église primaire de la ville<br />

de Hasselt, sur lequel figure ce blason : « La noble maison<br />

de Jaymaert ou Jamar porte pour armes : d'argent <strong>au</strong>x<br />

trois lions mal ordonnés de gueules, couronnés d'or <strong>au</strong> franc<br />

canton d'or chargé de trois cise<strong>au</strong>x à l'antique de sable».<br />

6. Pierre bleue.<br />

7. L'inscription se compose de lettres sculptées en creux.<br />

8. Simple dalle en pierre dont la partie supérieure est<br />

décorée d'un crucifix et de deux têtes d'anges ailées sculptées<br />

en relief.<br />

9. Cette pierre a été encastrée dans le mur de la nouvelle<br />

église, elle provient vraisemblablement de l'ancienne<br />

église.<br />

12. 15 avril 1912.<br />

V<br />

1. Pierre tombale se trouvant encastrée dans le mur<br />

de clôture du cimetière (du village) entourant l'église paroissiale,<br />

côté g<strong>au</strong>che (évangile).<br />

2. M<strong>au</strong>vais.<br />

3. H<strong>au</strong>teur : 1,17 m. Largeur : 0,58 m. Largeur des<br />

bras : 0,21 m.<br />

5. Sous l'inscription est un christ dont la tête est très<br />

grosse pour le reste du corps, et dont l'ensemble est grossièrement<br />

sculpté.<br />

6. Pierre calcaire.<br />

7. Lettres taillées en relief.<br />

8. Pierre en forme de croix.<br />

9. Ancien cimetière.<br />

11. La pierre n'est pas datée, elle semble remonter <strong>au</strong><br />

commencement du XVII e siècle.<br />

12. 12 octobre 1912.


4.<br />

GVILL<br />

IAME<br />

STINNE<br />

DE<br />

GRENVILLE . ESTANT<br />

AT LONGVMENCHES<br />

Lecture : « Guille<strong>au</strong>me Stinne de Grandville (décédé)<br />

étant à Lantremange. »<br />

« Grenville » ou Grandville (orthographe actuelle) est<br />

un village situé non loin de Lantremange.<br />

« Longmenches », Lantremange en français, se dit encore<br />

« Longminches » en wallon.


VI<br />

1. Croix tombale dressée dans le cimetière entourant<br />

l'église paroissiale, côté droit (évangile) face à l'église,<br />

entre la première et la seconde fenêtre de celle-ci.<br />

2. Bon.<br />

3. H<strong>au</strong>teur : 1,68 m. Largeur 0,875 m. Bras : 0,29 m.<br />

4.<br />

ICY GIST HONNE TE FEMME<br />

MARGVERITE STREGNAR QVI ET<br />

MORT LE 9 DECEMBRE 1737 EN SON<br />

VIVANT ESPEVSE A NOËL DIRICK QVI A<br />

FAIT METTRE LA PRESENTE R. I. P.


6. Pierre calcaire.<br />

7. Lettres taillées en creux.<br />

8. Croix dont le bras supérieur renferme un médaillon<br />

oval où se trouve sculpté en relief le monogramme du<br />

Christ <strong>au</strong> dessus d'un cœur.<br />

12. 12 octobre 1912.<br />

VII<br />

1. Cette pierre se trouve dans le cimetière qui entoure<br />

l'église du côté g<strong>au</strong>che (évangile) à 0,20 m. environ du mur<br />

de clôture.<br />

2. Bon.<br />

3. H<strong>au</strong>teur : 1,60 m. Largeur : 0,83 m. Epaisseur : 0,20 m.<br />

4.


EN MEMOIRE DE<br />

JEAN FERETTE<br />

ECHEVIN DE<br />

LANTREMENGE<br />

DECEDE LE 14<br />

MRS 1704 ET<br />

MARIE STEPHA<br />

NI SON EPOV<br />

SE DF.CEDEE LE<br />

22 7BRE 1727 ET LEVRS FILS<br />

GULIAUME FERETTE MAYEUR ET<br />

ECHEVIN DV LIEU DECEDE LE 28<br />

9BRE 1740 MARIE CATHERINE<br />

DENEVMOLIN SON EPOVSE AVEC SES<br />

Pierre calcaire.<br />

FILS LEONARD FERdTTE MAYEUR<br />

ECHEVIN DU LIEV ET MATHIEV<br />

FERETTE GREFFIER ET ECHEV<br />

IN DE LA VILLE<br />

DE WAREMME<br />

ONT FAIT<br />

METTRE LA<br />

PRESENTE<br />

LE 14 MRS 1743<br />

REQVIESCANT<br />

IN PACE<br />

Lettres taillées en creux (<strong>au</strong> trait).<br />

Pierre en forme de croix.<br />

A toujours été où elle est.<br />

. 12 octobre 1912.<br />

Jules PIRLET.


TABLE DES MATIÈRES<br />

Pages<br />

In Memoriam Armand BAAR (FI. Pholien) 1<br />

In Memoriam Félix MAGNETTE (L. E. Halkin) 3<br />

F. MAGNETTE. Souvenirs et statistiques 5<br />

Fl. PHOLIEN et J. DUMONT. Une découverte archéologique<br />

rue Saint-Hu<strong>be</strong>rt 8<br />

Inventaire archéologique. J. SERVAIS. Note relative à quelques<br />

haches en bronze trouvées sur les territoires de la<br />

ville de Liège et de communes environnantes. 16<br />

J. SERVAIS. Verre dit « à surprise » d'ancienne fabrication<br />

liégeoise 22<br />

F Abbé J. BASTIN. Les chefs de la paroisse de Malmedy <strong>au</strong><br />

cours des siècles 24<br />

In Memoriam Florent PHOLIEN (J. Dumont) 31<br />

W. LEGRAND. Notes sur le culte de saint Poppon, abbé de<br />

Stavelot (l re partie) 34<br />

Inventaire archéologique. Léon DEWEZ. L'ostensoir de<br />

l'église de Grâce-Berleur 49<br />

L. de J AER. La plus vieille construction du village d'Ans :<br />

La tour d'Ans 51<br />

Rectification 62<br />

Annexe : Jules PIRLET. Contribution <strong>au</strong> « Corpus inscriptionum<br />

<strong>be</strong>lgicarum ». Pierres de Lantremange.<br />

TABLE DES FIGURES<br />

Pages<br />

Armand Baar (portrait) 2<br />

Félix Magnette (portrait) 4<br />

Florent Pholien (portrait) 32<br />

Jarres découvertes rue Saint-Hu<strong>be</strong>rt à Liège... 9<br />

Pian du lieu de la découverte 13<br />

Haches en pierre découvertes à Liège et environs 19<br />

Verre « à surprise » liégeois 23<br />

Sarcophage de saint Poppon à Stavelot 46<br />

Plaque de plomb du sarcophage 47<br />

Ostensoir de l'église de Grâce-Berleur 49<br />

Vues de la tour d'Ans et des bâtiments voisins 51, 53, 55<br />

Annexe.Pierres de Lantremange.


RÉPERTOIRE ALPHABÉTIQUE<br />

A<br />

ACRE (baron d'), voir LIEDE-<br />

KERKE.<br />

AIX-LA-CHAPELLE, Allemagne,<br />

prov. Prusse Rhénane. Curé,<br />

voir MONTZ (F.-X.).<br />

ALARD (Frère), de Malmedy,<br />

27. — (Quirin), 27.<br />

ALBRIC (saint), 38.<br />

AMBLÈVE (Pierre d'), curé de<br />

Buetgenbach, 26.<br />

ANGLEUR, prov. et cant. Liège,<br />

17, 21.<br />

ANGLIN (saint), 38.<br />

ANNALES STABULENSES, chronique,<br />

43.<br />

ANS, Ans et Mollins, prov. et<br />

cant. Liège, 51, 54. Belfroid,<br />

56, 57, 61, 62. — Biens,<br />

58, 59. — Cadastre, 53. —<br />

Charbonnage, 53, 56. —<br />

Cour, 54, 60. — Cure, 60. —<br />

Eglise, 62. Voir SAINT-MAR-<br />

TIN. — Ferme Bourdouxhe,<br />

54. — Fontaine Spameken,<br />

59. — Plate<strong>au</strong>, 53. — L.-d. :<br />

aile choppe, 52. Voir BEAL-<br />

SEN.<br />

ANS (Li<strong>be</strong>rt d'), 61. — (Raes<br />

d'), seigneur de Velroux,<br />

h<strong>au</strong>t-voué de Fize-le-Marsal,<br />

grand bailli des rivages,<br />

gentilhomme de S. A. S.,<br />

électeur de Cologne, évêque<br />

de Liège, 54. — (Raes d'),<br />

maître de la Cité de Liège,<br />

fils de Li<strong>be</strong>rt et d'Aghis<br />

de Mollins, 56. Voir CATHE-<br />

RINE. — Famille d', 60, 61.<br />

ARDENNE (archidiacre d'), voir<br />

SURLET.<br />

1942<br />

ARIMONT (Thomas d'), 27.<br />

ARNOUL, vesti de Malmedy, 24.<br />

ARRAS, France, ch.-l. dép. Pasde-Calais.<br />

Abbaye de Saint-<br />

Vaast, 35.<br />

B<br />

BAAR (A.), président de FI. A.<br />

L., 1-3.<br />

BABOLÈNE (saint), 38.<br />

BAILLEUL (vicomte de), voir<br />

LIEDEKERKE.<br />

BALAES (famille), 60, voir VI-<br />

VIER.<br />

BALAU (S.), <strong>au</strong>t. cité, 35.<br />

BASTIN (J.), <strong>au</strong>teur, 30.<br />

BEALSEN, voir BEAUSAINT.<br />

BEAULIEU (Nicolas de), abbé<br />

de Saint-Jacques, 48.<br />

BEAUSAINT, Bealsen (cour de),<br />

à Ans, 59, 60.<br />

BEAUSAINT (Gilles de), 58, voir<br />

HARDREIT, RUMIGNY.<br />

BEAVIR (Guill<strong>au</strong>me), vicaire<br />

perpétuel, curé de Bellev<strong>au</strong>x<br />

puis de Waimes, 29.<br />

BELGIQUE, 21, 35, 52, 58.<br />

BELLEVAUX, lez-Malmedy, 25,<br />

28. Chapellenie, 26. Curés,<br />

voir BEAVIR, BELLEVAUX,<br />

CORNÉMONT, OUTRELEPONT.<br />

BELLEVAUX (Hu<strong>be</strong>rt de), recteur<br />

de Bellev<strong>au</strong>x, vicaire<br />

perpétuel de Malmedy, 28.<br />

BERCH (H. van den), <strong>au</strong>t. cité,<br />

45, 47, 48.<br />

BERLIÈRE (U.), <strong>au</strong>t. cité, 35,<br />

38, 39.<br />

BERTRAM, abbé de Stavelot,<br />

35.<br />

BEVERCÉ, lez-Malmedy. Ermitage,<br />

26.


BEVERCÉ (Jean-Joseph-Li<strong>be</strong>rt<br />

de), premier recteur de Walk,<br />

29.<br />

BEYNE (vente), 22.<br />

BIAR (notaire), 22.<br />

BILSEN (Jean de), bourgeois<br />

de Stavelot, 25.<br />

BLAEU (J.),cartographe, 12,16.<br />

BOLLANDISTES (les), 48.<br />

BONIVER (Jacques), chapelain<br />

de l'Eglise de Liège, 26.<br />

BOURDOUXHE (ferme), à Ans,<br />

54.<br />

BORCHGRAVE D'ALTENA (comte<br />

Jos. de), conférencier, 7.<br />

BORMANS (Henri), doyen de<br />

l'église Saint-Martin à Liège,<br />

26.<br />

BOUZONVILLE, France, dép.<br />

Moselle. Monastère, 36.<br />

BOVENISTIER, prov. Liège, cant.<br />

Waremme. Biens possédés<br />

par l'église de Malmedy, 25.<br />

BRA, prov. Liège, cant. Stavelot.<br />

Curé, voir FRAIPONT.<br />

BRAGARD (Godefroid), curé de<br />

Malmedy, prêtre du diocèse<br />

de Cologne, 29 , 30.<br />

BRASSINNE (JOS.), <strong>au</strong>t. cité,<br />

47, 48, 50.<br />

BRAUWEILER, Allemagne, rég.<br />

Cologne. Monastère, 36.<br />

BRIALMONT (Renier de), fondateur<br />

de la chapelle de<br />

Xhoffraix, 27.<br />

BRIFFOZ (Evraird), religieux investi<br />

de Malmedy, 27.<br />

BRONZE (âge du), 18, 20, 21.<br />

BUETGENBACH, lez-Malmedy.<br />

Curé, voir JEAN, MALMEDY.<br />

— Dîmes, 25. — Paroisse,<br />

26.<br />

BUFFINEAL (Louis), 60.<br />

BULLANGE, lez-Malmedy, 29.<br />

Curé, voir DERCHAIN (A.).<br />

— III —<br />

C<br />

CAMBRAI, France, dép. Nord,<br />

ch.-l. ar. Evêque, 36. —<br />

Diocèse, 44.<br />

CAPUCINS (les) de Liège, 28.<br />

CARPENTIER (Jeanne le), 59.<br />

CATHERINE, veuve de Raes<br />

d'Ans, 56.<br />

CAUCHIE (A.), <strong>au</strong>t. cité, 35, 37.<br />

CAVENS (Henri), religieux investi<br />

de Malmedy, 27.<br />

CHANTRAINE (Famille), à Ans,<br />

53, 54, 56.<br />

CHAPEAVILLE (Anne), sœur de<br />

Jean, 39. — (Jean), historien,<br />

vicaire général de Liège,<br />

48.<br />

CHARLEMAGNE, 24.<br />

CHARLES LE TÉMÉRAIRE, 10.<br />

CLÉMENT XII, pape, 29.<br />

COLOGNE, Allemagne, Rhénanie.<br />

Evêque, 36. — Diocèse,<br />

28, 36. Electeur, 54. — Voir<br />

BRAGARD, FRAIPONT, LENT-<br />

ZEN, MARLIER, TALBOT.<br />

COMHAIRE (Ch.-J.), <strong>au</strong>t. cité,<br />

52.<br />

COMMISSION DES CAUSERIES DE<br />

L'I. A. L., 31.<br />

CONCORDAT, de Napoléon, 26.<br />

CONRAD II, empereur, 36.<br />

CONSTANCE, Suisse, 36.<br />

COQUELET .(Augustin), prêtre<br />

du diocèse de Liège, recteur<br />

de l'église paroissiale de<br />

Malmedy, 29.<br />

CORNÉMONT (Jean), prêtre du<br />

diocèse de Liège, vicaire<br />

perpétuel de Malmedy, 29.<br />

COURTEJOIE (Maximilien de),<br />

baron de Grâce, 50.<br />

CUMONT, <strong>au</strong>t. cité, 43.<br />

CUVELIER, <strong>au</strong>t. cité, 59.


D<br />

DASOUL (Ch.), 34.<br />

DÉCHELETTE, <strong>au</strong>t. cité, 21.<br />

DEMARET (H.), <strong>au</strong>t. cité, 48.<br />

DERCHAIN (Antoine), curé de<br />

Bullange, 29.<br />

DETAIMONT (Hu<strong>be</strong>rt), curé de<br />

Malmedy, 30.<br />

DEWEZ (Léon), <strong>au</strong>t. cité, 50.<br />

DEYNZE, Flandre or., ch.-l.<br />

cant., 35.<br />

DIONYSIE (évêque de), voir<br />

STRECHEUS, 39.<br />

DOUTRELEPONT (Thomas), curé<br />

de Malmedy, 28.<br />

DUMEZ (Barthélémy), religieux<br />

investi de Malmedy, 27.<br />

DUMONT (Jules), <strong>au</strong>teur, membre<br />

de l'I. A. L., 11.<br />

DUMOULIN (Victor), promoteur<br />

de l'exposition de Liège<br />

de 1905, 33.<br />

E<br />

ECHTERNACH, Grand-Duché de<br />

Luxembourg. Monastère, 36.<br />

ELDEREN(d'), voir JEAN-Louis<br />

ENLART (Camille), <strong>au</strong>t. cité,<br />

12, 14.<br />

ERARD DE LA MARCK, évêque<br />

de Liège, 48.<br />

ERLEBALD, abbé de Stavelot,<br />

frère et successeur de Wibald,<br />

24, 25.<br />

ERNAR (Johan), 60.<br />

ESSEN (Louis von), curé de<br />

Malmedy, 30.<br />

ETAT NOBLE, de la princip<strong>au</strong>té<br />

de Liège, 54.<br />

EVERHELM, biographe de saint<br />

Poppon, 38; abbé d'H<strong>au</strong>tmont,<br />

44 ; abbé du Mont<br />

Blandin, 35.<br />

— IV —<br />

F<br />

FAGNOLLES, 57. Voir RUMI-<br />

GNY.<br />

FAIRON (E.), conservateur des<br />

archives de l'Etat à Liège, 53.<br />

FÉDÉRATION ARCHÉOLOGIQUE<br />

ET HISTORIQUE DE BELGIQUE,<br />

31.<br />

FER (âge du), 21.<br />

FERDINAND DE BAVIÈRE, prince-évêque<br />

de Liège, 37, 39.<br />

FERME BOURDOUXHE, à Ans,<br />

54.<br />

FISEN, <strong>au</strong>t. cité, 48.<br />

FIZE-LE-MARSAL, prov. Liège,<br />

cant. Hollogne-<strong>au</strong>x-Pierres.<br />

H<strong>au</strong>t-voué, voir ANS (Erasme<br />

de).<br />

FLÔNE, prov. Liège, cant. Jehay-Bodegnée.<br />

Abbaye, 58.<br />

Voir SURLET (B<strong>au</strong>duin de).<br />

FLORZÉ (André de), religieux<br />

investi de Malmedy, 27.<br />

FOULLON, historien, 48.<br />

FRAIPONT (Servais-L<strong>au</strong>rent-Joseph),<br />

bénédictin de l'abbaye<br />

de Stavelot, curé de Malmedy,<br />

commissaire épiscopal,<br />

30.<br />

FRANCE, 21.<br />

FRANCORCHAMPS, prov. Liège,<br />

cant. Stavelot, 25.<br />

FREEREN, prov. Limbourg,<br />

cant. Tongres. Biens de l'église<br />

Sainte-Croix, 61.<br />

FRENONVILLE (Jean), chapelain<br />

et curé de Stavelot, 28.<br />

G<br />

GALHAIDT (Jean), vicaire perpétuel<br />

de Malmedy, 28.<br />

GALLER (Noël-François), chanoine<br />

de Saint-Denis à Liège,<br />

29.


GAND, ch.-!. Flandre or. Abbaye<br />

du Mont Blandin, 35.<br />

Abbé, voir EVERHELM.<br />

GÉRARD DE GROESBEEK, évêque<br />

de Liège, 38.<br />

GLAIN, prov. Liège, cant. Hollogne-<strong>au</strong>x-Pierres,<br />

53.<br />

GOBERT, <strong>au</strong>t. cité, 10, 11, 16.<br />

GODEFROID alias GODFRIN<br />

(Jean), recteur de l'<strong>au</strong>tel<br />

Saint-L<strong>au</strong>rent, vicaire perpétuel<br />

de Malmedy, 27.<br />

GODUIN (saint), 58.<br />

GOESWIN (Agnès), 59.<br />

GOUFFART (Quirin), religieux<br />

investi, vicaire perpétuel, 29.<br />

GOUVERNEUR, 53.<br />

GRACE-BERLEUR, prov. Liège,<br />

cant. Hollogne-<strong>au</strong>x-Pierres.<br />

Eglise, 49. — Curé, voir<br />

LONCIN. — Seigneur, voir<br />

COURTEJOIE (M.).<br />

GRAND-MENIL, voir HARRE.<br />

GRÉGOIRE (saint), pape, 37.<br />

H<br />

HALKIN (J. 1 ) et ROLAND (C.-G.),<br />

<strong>au</strong>t. cités, 36, 37, 39, 44.<br />

HANEFFE (Eustache Persant<br />

de), 58.<br />

HARDREIT (Renardus), 57.<br />

HARLESS (W.), conservateur<br />

des archives de Dusseldorf,<br />

<strong>au</strong>t. cité, 38-41, 43, 45.<br />

HARRE (Jean de), 28.<br />

HASTIÈRE, prov. Namur, ar.<br />

Dinant. Abbaye, 36.<br />

HAUTMONT, France, dép. Nord,<br />

36. Abbaye, 36. Abbé, voir<br />

EVERHELM.<br />

HAXHE (Jehan delle), 60. —<br />

(Thiry delle), 60.<br />

HEMRICOURT (J. de), <strong>au</strong>t. cité,<br />

57.<br />

HENDRIX, <strong>au</strong>t. cité, 48.<br />

HENRI II, empereur, 36.<br />

HENRI III, empereur, 36.<br />

HERSFELD, Allemagne, rég.<br />

Cassel. Monastère, 36.<br />

HERSTAL, prov. Liège, cant.<br />

Liège, 16, 21, 22.<br />

HESBAYE, 25, 27. — (Jean de),<br />

religieux investi, 27.<br />

HEUSY (B<strong>au</strong>duin de), 26. —<br />

(Thomas de), curé de Malmedy,<br />

26, 28.<br />

HOCHT (dom Nicolas), prieur<br />

de Stavelot, 39-41.<br />

HOEMEN (Herman de), curé de<br />

Malmedy, 26, 28.<br />

HOHORST (monastère de), Pays-<br />

Bas, diocèse d'Utrecht. Monastère,<br />

36.<br />

HOLIVERDA (Dr. J. H.), <strong>au</strong>t.<br />

cité, 62.<br />

HOLLOGNE-AUX-PIERRES, voir<br />

LUXEMBOURG (E.).<br />

HOUSARD, directeur de la Défense<br />

passive de Liège, 62.<br />

HOZÉMONT (concile de), 50.<br />

HUY, prov. Liège, ch.-l. ar.<br />

Collégiale, 48. Voir SÉPUL-<br />

CHRINES.<br />

I-J<br />

ISABELLE, épouse de B<strong>au</strong>duin<br />

de Surlet, 58.<br />

JADIN (Hu<strong>be</strong>rt), vicaire perpétuel<br />

de Malmedy, 28.<br />

JAER (L. de), <strong>au</strong>teur, 62.<br />

JANSON (Pierre), religieux investi<br />

de Malmedy, 27.<br />

JEAN, recteur ou pasteur de<br />

Malmedy, 25.<br />

JEAN-LOUIS D'ELDEREN, prince-évêque<br />

de Liège, 50.<br />

JEHAY, prov. Liège, ch.-l. cant.<br />

Seigneur, voir TUWIN.


JEHIN (Mathias), vicaire perpétuel<br />

de Malmedy.<br />

JURIS (J.), orfèvre, 50.<br />

K<br />

KILIAN, <strong>au</strong>t. cité, 38.<br />

KINKEMPOIS, dépend. Angleur,<br />

18, 22.<br />

KRESSELS, sujet <strong>au</strong>trichien,<br />

époux de M lle Chantraine,<br />

53.<br />

L<br />

LA GLEIZE, prov. Liège, cant.<br />

Stavelot, 25.<br />

LANTREMANGE, prov. Liège,<br />

cant. Waremme, 25.<br />

LAURENTY, moine de Saint-<br />

Hu<strong>be</strong>rt, 39, 43, 44 ; moine de<br />

Stavelot, prieur de Malmedy,<br />

45, 47.<br />

LEGRAND (W.), <strong>au</strong>teur, 34-48.<br />

LELOUP (Hu<strong>be</strong>rt), curé de Malmedy,<br />

30.<br />

LENTZEN (Mathias), curé de<br />

Saint-Pantaléon à Cologne,<br />

30.<br />

LHOEST (L<strong>au</strong>rent), 54.<br />

LIEDEKERKE, 54, 56, 61. —<br />

(Charles-Antoine, comte de),<br />

vicomte de BAILLEUL, baron<br />

d'Acre, 54. — (Ferdinand-<br />

François de), 54.<br />

LIEDEKERKE-SURLET (comtesse<br />

de), 54.<br />

LIÈGE, ch.-l. province. Abbayes,<br />

voir SAINT-JACQUES,<br />

SAINT-LAURENT. — Archives<br />

de l'Etat, 53. — Athénée, 3,<br />

— Bourgmestres, voir ANS.<br />

TUWIN. — Cathédrale, voir<br />

BONIVER, MORIALMÉ, SCHEF-<br />

FEN. — Chambre de commerce,<br />

33. — Cité, 50. —<br />

— VI —<br />

Congrès, 31. — Collégiales,<br />

voir SAINT - BARTHÉLÉMY,<br />

SAINT-DENIS, SAINT-MAR -<br />

TIN. — Confréries, voir No-<br />

TRE-DAME et SAINT-MICHEL.<br />

— Cour Féodale, 56. — Couvents,<br />

voir CAPUCINS, SÉ-<br />

PULCHRINES. — Défense passive,<br />

8, voir HOUSARD. —<br />

Echevins, 10, 52, 55, 56, 60,<br />

voir MEAN, ROCHE. — Eglises,<br />

voir SAINT-DENIS,SAINT-<br />

MARTIN, SAINTE-CATHERINE.<br />

— Evêques, 36, voir ERARD<br />

DE LA MARCK, FERDINAND<br />

DE BAVIÈRE, GÉRARD DE<br />

GROESBEEK, JEAN-LOUIS<br />

D'ELDEREN, NITHARD, OT-<br />

BERT, THÉODUIN DE BA-<br />

VIÈRE, WAZON, ZAEPFEL. —<br />

Exposition art ancien, 18. —<br />

Exposition internationale, 33<br />

— Lieux-dits et toponymes :<br />

Basse S<strong>au</strong>venière, 11, 25,<br />

Challe (?) et Chevofosse, 25,<br />

Coronmeuse, 22. Evêché, 17.<br />

22. Fontaine Roland, 11.<br />

Montagne, 11, 12. Place du<br />

Marché, 33. Pont Maghin,<br />

17. Potierue, 10. Outre-Meuse,<br />

10. Saint-Hu<strong>be</strong>rt, 8, 12,<br />

14, 16. Saint-Séverin, 56.<br />

Wache, 10. — Métier des<br />

Chandelons, 10. — Musée<br />

Curtius, 3, 6. — Pays,<br />

10, 18. — Perron, 33. —<br />

Suffragant, voir STRECHEUS<br />

— Tribunal de commerce,<br />

33. — Université, 3, 6. —<br />

Ville, 12, 16, 17, 20-22.<br />

LIÈGE (Pierre de), religieux<br />

investi de Malmedy, 27.<br />

LIMBOURG, dépend. Dolhain-<br />

Limbourg, prov. Liège, ch.-l.<br />

cant. Garnison, 29.


LIMBOURG-SUR-LE HARDST, Allemagne,<br />

Bavière. Monastère,<br />

36.<br />

LION (B<strong>au</strong>duin, du), 58.<br />

LONCIN - DELLEBAILLE (Jacques),<br />

curé de Grâce, doyen<br />

du concile de Hozémont, 50.<br />

LORRAINE (duc de), 57. —<br />

(François-Antoine, prince<br />

de), 29.<br />

LUXEMBOURG (Elisa<strong>be</strong>th de),<br />

dite de Hollogne-<strong>au</strong>x-Pierres,<br />

55.<br />

M<br />

MABILLON, <strong>au</strong>t. cité, 48.<br />

MAERE (R.), <strong>au</strong>t. cité, 38.<br />

MAGNETTE (F.), président de<br />

l'I. A. L., 3-5, 32.<br />

MALMEDY, prov. Liège, ar.<br />

Verviers. Bourgeois, voir<br />

Quirini. — Curés et vestis,<br />

24-20. — Doyens, voir Ro-<br />

DIOTTE, SAINT-VITH. — Monastère,<br />

40, 41, voir STAVE-<br />

LOT. — Paroisse, 24-30. —<br />

Prieur, voir LAURENTY.<br />

MALMEDY (Pierre), curé de<br />

Buetgenbach, 26. — (Gérard),<br />

bourgeois de Stavelot.<br />

— (Poncin de), religieux<br />

vesti de Malmedy, 27.<br />

MALNOURY (Jean), curé de<br />

Stavelot, 25.<br />

MARCHIENNES, France, dép.<br />

Nord. Abbaye, 36.<br />

MARCK (Guill<strong>au</strong>me de la), 59.<br />

MARLIER (Léonard le), curé de<br />

Malmedy, 28.<br />

MARTÈNE, <strong>au</strong>t. cité, 44, 48.<br />

MASSANGE (Jean-François),<br />

échevin de Stavelot, 42.<br />

— VII —<br />

MASSIN, secrétaire de la D. P.<br />

A. de Liège, 8, 62.<br />

MASSON (Renier), religieux investi<br />

de Malmedy, 27.<br />

MAUHIN (François), religieux<br />

investi de Malmedy, 27.<br />

MAYENCE (diocèse de), 36.<br />

MÉAN (Pierre de), échevin de<br />

Liège, 39.<br />

METZ (diocèse de), 36.<br />

MEUSE (la), 16, 17, 18.<br />

MICHEELS (Henri), 18, 20.<br />

MICHOLET (Augustin), religieux<br />

investi de Malmedy, 27.<br />

MIROIR DES NOBLES DE HES-<br />

BAYE, 57.<br />

MOLLINS (Aghis de), 56.<br />

MOMALLE, prov. Liège, cant.<br />

Hollogne-<strong>au</strong>x-Pierres. Biens<br />

possédés par l'église de Malmedy,<br />

25.<br />

MONT (Quirin de), religieux<br />

investi de Malmedy, 27.<br />

MONTELIUS, <strong>au</strong>t. cité, 21.<br />

MONTENAEKEN (vicomte de),<br />

voir SURLET.<br />

MONTZ (François-Xavier), curé<br />

de Saint-Pliolien à Aix-la-<br />

Chapelle, 30.<br />

MOREAU (E. de), <strong>au</strong>t. cité, 35-<br />

37.<br />

MORIALMÉ (Renier de), chanoine<br />

de Liège, 26.<br />

MUNSTER, Allemagne, Westphalie.<br />

Evêque, 36.<br />

MUSÉE DE LA VIE WALLONNE,<br />

33.<br />

N<br />

NATALIS (Gérard), religieux investi<br />

de Malmedy, 27.<br />

NAVEAU DE MARTEAU (L.) et<br />

POULLET (A.), <strong>au</strong>t. cités, 39,<br />

46, 55, 56.


NITHARD, évêque de Liège, 48.<br />

NOTRE-DAME (confrérie de), à<br />

Liège, 59, 60.<br />

NOUE (A. de), <strong>au</strong>t. cité, 39,<br />

44, 45, 48.<br />

0<br />

ODILON (saint), 38.<br />

OMAL, prov. Liège, cant. Waremme,<br />

52.<br />

ONULF, moine, 34.<br />

OPPAGNE (fief d'), 57.<br />

ORBAN (Johan), 60.<br />

OTBERT, évêque de Liège, 61.<br />

OUTRELEPONT (Henri d'), desservant<br />

de l'église de Bellev<strong>au</strong>x,<br />

25.<br />

PENNAR (Everard), 60.<br />

PERRON (le), à Liège, 33.<br />

P<br />

PERSANT, voir HANNEFFE.<br />

PHOLIEN (FI.), président de<br />

l'I. A. L., 5, 6, 7, 12, 31, 32,<br />

62.<br />

PIRENNE (H.), <strong>au</strong>t. cité, 35.<br />

POISTER (Gérard), 58. —<br />

(Mente), 58.<br />

PONCELET (Ed.), <strong>au</strong>t. cité, 11,<br />

57, 61.<br />

POPPON (saint), abbé de Stavelot,<br />

34, 35-40, 43, 44.<br />

PUYDT (M. de), 16. Collection,<br />

18.<br />

Q<br />

QUIRINI (Jean), de Malmedy,<br />

25.<br />

R<br />

REIMS, France, dép. Marne,<br />

ch.-l. ar. Abbaye de Saint-<br />

Thierry, 35.<br />

— VIII —<br />

REMACLE (saint), fondateur de<br />

l'abbaye de Stavelot-Malmedy,<br />

34. Châsse, 38.<br />

RHUS (Quirin de), religieux<br />

vesti de Malmedy, 27 , 29.<br />

RICHARD, abbé de Saint-Vanne,<br />

35 ; évêque de Verdun,<br />

37, 38.<br />

ROANNE, dépend. La Gleize,<br />

25.<br />

ROBERMONT, dépend. Liège,<br />

61.<br />

ROCHE (B<strong>au</strong>duin delle), 58. —<br />

(Gaspar de la), échevin de<br />

Liège, 39.<br />

ROCOUR (Charbonnage de), 53.<br />

RODERIQUE, <strong>au</strong>t. cité, 44.<br />

RODIOTTE (Olivier), doyen du<br />

monastère de Malmedy, 26.<br />

ROME, 26, 29, 35.<br />

ROUVEROY (prix), 33.<br />

RUE (Jean de), vicaire perpétuel<br />

de Malmedy, 25. —<br />

(Renar de), dit Rodiotte,<br />

podestat de Stavelot-Malmedy,<br />

25.<br />

RUMIGNY-FAGNOLLES (Marie<br />

de), 57, 58.<br />

Rus (Quirin de), voir RHUS.<br />

RYCKEL (A. de), <strong>au</strong>t. cité, 49.<br />

S<br />

SABBE (E.), <strong>au</strong>t. cité, 35.<br />

SAINT-BARTHÉLEMY (collégiale),<br />

à Liège. Chanoine, voir<br />

SOLWASTER.<br />

SAINT-DENIS (collégiale) à Liège,<br />

52. — Archives de l'église<br />

Sainte-Catherine, 60. — Chanoine,<br />

voir Galler.<br />

SAINT-EMPIRE, voir SURLET.<br />

SAINT-EUCHÈRE, diocèse de<br />

Trêves. Monastère, 36.<br />

SAINT-GALL, Suisse, diocèse de<br />

Constance. Monastère, 36.


SAINT-GHISLAIN, prov. Hain<strong>au</strong>t,<br />

ar. Mons. Abbaye, 36.<br />

SAINT-JACQUES (abbaye de), à<br />

Liège. Abbé, voir BEAU-<br />

LIEU.<br />

SAINT LAMBERT (buste de), 48.<br />

SAINT LAMBERT (cathédrale),<br />

à Liège. Chanoine, voir SUR-<br />

LET.<br />

SAINT-LAURENT (abbaye de),<br />

lez-Liège, 36.<br />

SAINT-LAURENT (<strong>au</strong>tel de),<br />

dans l'église de Malmedy,<br />

25, 28.<br />

SAINT-MARTIN (chapitre de),<br />

à Liège, 49. Voir BORMANS.<br />

SAINT-MARTIN (église), à Ans,<br />

51.<br />

SAINT-MAURICE (<strong>au</strong>tel de), à<br />

Stavelot, 39.<br />

SAINT-MAXIMIN (abbaye de),<br />

à Trêves, 36.<br />

SAINT-MICHEL (confrérie), à<br />

Liège, 59, 60.<br />

SAINT-PANTALEON (église), à<br />

Cologne, voir LENTZEN.<br />

SAINT-PHOLIEN (église), à Aixla-Chapelle,<br />

voir MONTZ.<br />

SAINT-SEVERIN (église), à Ro<strong>be</strong>rmont,<br />

61.<br />

SAINT-TROND, prov. Limbourg,<br />

ar. Hasselt. Abbaye, 36.<br />

SAINT-VAAST (abbaye de), à<br />

Arras, 36.<br />

SAINT-VANNE (abbaye de), a<br />

Verdun, 35.<br />

SAINT-VINCENT (monastère de),<br />

diocèse de Metz, 36.<br />

SAINT-VITH (Thierry de), doyen<br />

du monastère de Malmedy,<br />

27, 28.<br />

SAINTE-CATHERINE (église), à<br />

Liège, 61.<br />

SAINTE-CROIX (collégiale), à<br />

Liège, 52, 61.<br />

— IX —<br />

SAINTE VIERGE (<strong>au</strong>tel de la),<br />

à Stavelot, 38-41.<br />

SART (Baré de), 56.<br />

SCHEFFEN (Jules), curé de Malmedy,<br />

chanoine honoraire<br />

de la cathédrale de Liège, 30.<br />

SCHLEYDEN (Waleran de), abbé<br />

de Stavelot, 25.<br />

SCHULENBERG (Eg<strong>be</strong>rt de),<br />

recteur à Malmedy, 25.<br />

SELLES (François de), curé de<br />

Malmedy, 29.<br />

SÉPULCHRINES (couvent des),<br />

à Liège, 11.<br />

SIMENON, <strong>au</strong>t. cité, 39.<br />

SOCIÉTÉ D'EMULATION, 33.<br />

SOLWASTER (Etienne de), chanoine<br />

de Saint-Barthélemy<br />

à Liège, 25.<br />

SPAMEKEN (fontaine) à Ans, 59.<br />

SPIRE, Allemagne, cercle du<br />

Palatinat. Diocèse, 36.<br />

STAVELOT, prov. Liège, ch.-l.<br />

cant., 24, 25. Abbaye, 24.<br />

Abbés, voir BERTRAM, ER-<br />

LEBALD, POPPON, SCHLEY-<br />

DEN, WIBALD. — Prieur, voir<br />

HOCHT, LAURENTY. — Chirurgien,<br />

voir WALRAN. —<br />

Curés, voir FRENONVILLE,<br />

MALNOURY, RUE. — Eglise,<br />

46, 47. Eglise Saint-Sébastien,<br />

34. Autels, voir SAINT-<br />

MAURICE, SAINTE-VIERGE.—<br />

Echevin, voir MASSANGE.<br />

STEINBACH (Pyrkin de), 26.<br />

STER (Louis de), 60.<br />

STRECHEUS (Etienne), évêque<br />

suffragant de Ferdinand de<br />

Bavière, évêque de Dyonisie,<br />

37, 39-41, 44, 47. Voir<br />

LIÈGE.


SURLET (Beatrice), 56, 59. —<br />

(B<strong>au</strong>duin), moine de Flône,<br />

58, 59. — (Erasme, baron de,<br />

et du Saint Empire), chanoine<br />

de Saint-Lam<strong>be</strong>rt, 54.<br />

— (Jacques-Ignace, baron<br />

de), vicomte de Montenaeken,<br />

54. — (Jean-Ernest),<br />

archidiacre d'Ardenne, abbé<br />

séculier de Visé et Grand-<br />

Vicaire de Liège, 54. —<br />

(Radoux, Radelet), 57, 58.<br />

T<br />

TALBOT (Martin), curé de Malmedy,<br />

29.<br />

TAUGENY (Jean), administrateur<br />

provisoire de la paroisse<br />

de Malmedy, 28.<br />

TERME (G.), expert, 22.<br />

TERRE SAINTE, 35.<br />

THÉODUIN DE BAVIÈRE, évêque<br />

de Liège, 48.<br />

THOMAS, vesti de Malmedy, 26.<br />

THONNAR (dom), <strong>au</strong>t. cité, 38.<br />

THYSSE (messire), religieux investi<br />

de Malmedy, 27.<br />

TIHON (docteur), <strong>au</strong>t. cité, 18.<br />

TREVES (diocèse), 25, 36. Abbaye,<br />

voir SAINT-MAXIMIN.<br />

TUWIN (Collard de), 59. —<br />

(Quentin de), chevalier, seigneur<br />

de Jehay, bourgmestre<br />

de Liège, 59, 61.<br />

U<br />

UTRECHT (diocèse d'), 36.<br />

V<br />

VASLOGES (abbaye de), 35.<br />

VELROUX, prov. Liège, cant.<br />

Hollogne-<strong>au</strong>x-Pierres. Seigneur,<br />

voir ANS (Erasme).<br />

VERCHEVAL-DE PUYDT (F.),<br />

16.<br />

VERDUN, France, dép. Meuse,<br />

ch.-l. ar. Abbaye, voir SAINT-<br />

VANNE. Abbé, voir RICHARD.<br />

— Evêque, voir RICHARD.<br />

VIERNAY (Jacquemin de), 60.<br />

VISÉ, prov. Liège, cant. Dalhem.<br />

Abbé, voir SURLET.<br />

VISÉ (L<strong>au</strong>rent de), religieux<br />

investi de Malmedy, 27.<br />

VISÉ-VOIE (rue), à Ans, 51.<br />

VIVEGNIS (Nicolas de), religieux<br />

vesti de Malmedy, 27.<br />

VIVIER (Arnold du), 25. —<br />

(Johan du) dit Balaes, 60.<br />

VOTTEM, prov. Liège, cant.<br />

Liège, 17, 21, 22.<br />

W<br />

WAIMES, lez-Malmedy, 28.<br />

Chapellenie, 26. — Curé,<br />

voir BEAVIR (G.).<br />

WALEFFE-SAINT-PIERRE, dépend.<br />

LES WALEFFES. Biens<br />

de l'église de Malmedy, 25.<br />

WALK, lez-Malmedy, 29. Voir<br />

BEVERCÉ, SCHEFFEN.<br />

WALRAN (maître), chirurgien<br />

de Stavelot, 40.<br />

WARCHENNE (région de) entre<br />

Steinbach et Gueuzaine, 26.<br />

WAROUX (famille de), 59-61. —<br />

(Go<strong>be</strong>rt de), 58. — (Henri<br />

de), 59, 61. — (Lam<strong>be</strong>rt de),<br />

dit Maille à Maille, 59.<br />

WASSEIGE (Johan), 60.<br />

WATTENBACH, <strong>au</strong>t. cité, 35.<br />

WAULSORT, prov. Namur, ar.<br />

Dinant. Abbaye, 36.<br />

WAUTERS (L.), notaire, 11.<br />

WAZON, évêque de Liège, 36,<br />

37, 44, 45.


WEERTH (E. <strong>au</strong>s'm), <strong>au</strong>t. cité,<br />

45, 46, 47.<br />

WEISSEMBOURG, France, dép.<br />

Bas-Rhin. Monastère, 36.<br />

WIBALD, abbé de Stavelot,<br />

voir ERLEBALD.<br />

WIBIN, <strong>au</strong>t. cité, 43.<br />

WILDENBERG (Renard de), altariste<br />

de l'<strong>au</strong>tel Notre-<br />

Dame, à Malmedy, 28.<br />

WODÉMONT (Ebroin de), 37.<br />

— XI —<br />

X<br />

XHOFFRAIX, lez-Malmedy, 27.<br />

XHOFFRAIX (Jean de), recteur<br />

de Malmedy, 25.<br />

Y<br />

YERNAUX (J.), <strong>au</strong>t. cité, 36,<br />

38, 39, 42.<br />

Z<br />

ZAEPFFEL (Mgr), évêque de<br />

Liège, 30.

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