N - Le Midi Libre

PORTRAIT
N°03 du 11 au 18 Janvier 2007
Entretien avec Amine Kais, réalisateur du film «Assarouf»
La passion
des films m’est
venue dans les
salles de cinéma
Midi Poeple : Amine Kais, bienvenu
sur les colonnes de notre
revue, pouvez-vous vous présenter
S V P ?
Amine Kais : Je suis un A l g é r i e n
établi aux Etats-Unis depuis 1998
pour convenance professionnelle.
Dès le début, mon but était la réalisation
mais je suis actuellement
a u t e u r, réalisateur et producteur.
Quelles ont été vos influences
cinématographiques ?
J’ai été marqué par Marathon man
de John Slesinger, French connection
et l’Exorciste de William Fredkin, je
suis fan de ce genre-là, de Martin
Scorcese qui a démarré avec peu de
moyens mais entouré d’amis. Ce
n’est pas légion en Algérie, le producteur
doit se débrouiller avec peu
de moyens.
Qu’est- ce qui vous a mené à la
réalisation ?
La passion des films m’est venue
dans les salles de cinéma puis a
dirigé toute ma vie.
Il m’est aussi arrivé d’interpréter
des rôles, de faire des apparitions,
par obligation, comme c’est le cas de
ce film-ci ! Un acteur s’est désisté,
j’ai dû prendre le rôle au pied levé,
c’est ce que j’ai apprécié !
Pour aboutir à cette profession,
quel a été votre parcours ?
J’ai fait des études à l’Ecole supérieure
d’audiovisuel de Toulouse, de
1991 à 1996.
J’ai réalisé un film pour ma soutenance
qui a été primé dans plusieurs
festivals internationaux.
En 1997, je me suis rendu au
Canada pour faire une spécialité en
écriture scénaristique.
En 1998, j’ai rejoint les Etats-
Unis où j’ai étudié le droit audiovisuel
et cela m’a beaucoup servi.
En 2001, je suis revenu en A l g é r i e
pour me remettre dans le bain et participer
à donner un nouveau souff l e
au cinéma algérien, il était temps de
proposer plus de choix, différents de
ceux déjà existants, aux spectateurs.
Revenons à votre œuvre, est-ce le
premier film que vous réalisez ?
Dans quelle catégorie le placezvous
?
J’ai déjà réalisé un film «Les rues
d’Alger »produit par l’ENTV.
Celui-ci a d’abord été le titre de
«Assarouf» qui veut dire en Te rgui le
p a r d o n .
C’est le nom d’une chanson
d’Athmane Bali (que Dieu ait son
â m e ) .
Il a été remplacé par «Aff a i r e
d’Homme», pourtant le fil conducteur
est mené par des femmes !
Je le classe dans la catégorie thriller
psychologique comme les films
d’Hitchcock, contrairement aux
films brésiliens.
Avez-vous rencontré des difficultés ?
Si je dois les évaluer, elles ne
sont pas d’ordre financier, c’est plu-
tôt une question d’ambiance de commérage.
Les acteurs ne s’investissent
plus, certains ne lisent même pas le
scénario. Malgré le capitale expérience,
j’essaye tant bien que mal de
m’entourer des meilleurs pour parer
à ce point négatif, par exemple j’ai
choisi Larbi Zekkal avec qui j’ai un
immense plaisir à travailler, il y a
aussi Azzedine Boureghda, Noussa
Laskri qui revient au pays après 20
ans d’absence pour participer à ce
film, sa réputation s’est faite en
Europe, Sophia Nouacer a un énorme
talent malgré son jeune âge, un
potentiel époustouflant, elle mériterait
de jouer dans des productions
i n t e r n a t i o n a l e s .
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Avez-vous d’autres projets en
gestation ?
Je compte réaliser bientôt la biographie
du professeur Benyekhlef,
mon grand-père, qui a une vie riche
en rebondissements et un autre film
qui a pour sujet la lutte de la
L i b é r a t i o n .
J’ai aussi d’autres projets de films
de fiction, appréciés par les vrais
c i n é p h i l e s .
J’aimerais aussi m’attaquer à
l’adaptation de livres d’auteurs que
j’apprécie beaucoup : exemple
Yasmina Khadra, Boris Vian et de
jeunes auteurs, pourquoi pas ?
En ce qui concerne «Aff a i r e
d’Hommes», où en êtes-vous ?
Je reprendrais le service au
rythme de croisière à la mi-février,
après avoir rechargé mes batteries et
apporté des changements dans la
t e c h n i q u e .
Le film sera prêt en 2007 et entre
dans le programme d’Alger, capitale
arabe 2007.
Un dernier mot ?
Je rêve de créer une structure
cinématographique composée de
vrais professionnels, en Algérie, car
il y a un potentiel qu’il faut seulement
canaliser.
La bande annonce est remarquable
par la qualité du son, de l’image
et l’interprétation des rôles incroyab
l e s .
S. Choutri
A voir et revoir sur le site web :
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