02.07.2013 Views

Vidéomicroscopie et piégeage optique

Vidéomicroscopie et piégeage optique

Vidéomicroscopie et piégeage optique

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Master Science de la matière Proj<strong>et</strong> expérimental 2011–2012<br />

École Normale Supérieure de Lyon Christoph Charles <strong>et</strong> Nicolas Deutschmann<br />

Université Claude Bernard Lyon I M1 Physique<br />

<strong>Vidéomicroscopie</strong> <strong>et</strong> <strong>piégeage</strong> <strong>optique</strong><br />

Stage encadré par :<br />

Artyom P<strong>et</strong>rosyan<br />

artyom.p<strong>et</strong>rosyan@ens-lyon.fr / (+33) 4 72 72 86 49<br />

Laboratoire de physique<br />

ÉNS de Lyon<br />

UMR 5672 CNRS<br />

46, allée d’Italie<br />

F69007 Lyon, France<br />

http://www.ens-lyon.fr/PHYSIQUE


1 Introduction<br />

Notre proj<strong>et</strong> de physique expérimental de M1 a porté sur la vidéomicroscopie <strong>et</strong> le <strong>piégeage</strong> <strong>optique</strong>. Nous<br />

avions deux objectifs : mesurer la constante de Boltzmann <strong>et</strong> mesurer la viscosité d’un fluide en étudiant le<br />

mouvement brownien de particules de silice sous microscope. La première mesure a été effectuée en mesurant<br />

un coefficient de diffusion <strong>et</strong> deux méthodes ont été utilisées pour la seconde : une mesure de coefficient de<br />

diffusion pour des particules libres <strong>et</strong> une mesure de spectre de puissance pour des particules piégées par des<br />

pinces <strong>optique</strong>s.<br />

2 Dispositifs expérimentaux<br />

2.1 Mesure en mouvement brownien<br />

La première expérience (inspirée de [3], [4] <strong>et</strong> [6]) consistait en une étude sous microscope de particules en<br />

mouvement brownien. On préparait une lame mince de micro-particules (d’un rayon de l’ordre du micromètre)<br />

plongées dans un liquide. Pour ce dernier nous avons d’abord utilisé de l’eau puis un mélange d’eau <strong>et</strong> de glycérol<br />

en proportion inconnue.<br />

On construisait la cellule comme dans [2] : on utilisait une plaque de verre pour microscope sur laquelle on<br />

collait un cylindre de verre creux fermé par une lamelle collée à son somm<strong>et</strong>. Deux trous étaient percés dans<br />

la plaque pour le remplissage puis étaient colmatés avec du ruban adhésif. Pour l’étude sous microscope, on<br />

utilisait un objectif à courte distance de travail qui était mis en contact avec la plaque via une goutte d’huile<br />

d’immersion d’indice de réfraction proche de celui du verre pour minimiser les eff<strong>et</strong>s d’<strong>optique</strong>s (voir Fig.1).<br />

Mélange à étudier<br />

Huile d'immersion<br />

Objectif<br />

Figure 1 – Schéma du dispositif pour l’étude du mouvement brownien. L’échelle n’est pas respectée.<br />

Après une courte attente, les billes de silice contenues dans la solution se déposaient au fond de la cellule.<br />

La mise au point était effectuée, l’image était filmée par une caméra haute résolution à 30 images par seconde.<br />

C<strong>et</strong>te vitesse de capture nous donne une limite de résolution pour le traitement des données.<br />

2.2 Système de pince <strong>optique</strong><br />

Dans la deuxième expérience, nous utilisions le même type de cellule <strong>et</strong> les mêmes billes en piégeant c<strong>et</strong>te<br />

fois une particule dans une pince <strong>optique</strong>. Une pince <strong>optique</strong> est un système <strong>optique</strong> construit avec un laser,<br />

qui perm<strong>et</strong> de créer un potentiel attractif pour des obj<strong>et</strong>s d’indice <strong>optique</strong> supérieure à celui du milieux en<br />

exploitant la force résultant du changement d’impulsion du laser lors de la réfraction (ce dispositif est décrit<br />

dans [1] <strong>et</strong> [5] par exemple).<br />

De ce fait, la bille subit une force qui l’attire vers le waist du faisceau. Dans la limite des p<strong>et</strong>ites distances,<br />

c<strong>et</strong>te force est harmonique <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> de piéger la bille au col (voir Fig.2). Ce dispositif perm<strong>et</strong> de mesurer des<br />

forces de l’ordre du piconewton.


Figure 2 – Aux p<strong>et</strong>ites distances, la bille subit une force qui la rapproche du col du faisceau gaussien.<br />

Pour c<strong>et</strong>te expérience, on piégeait le bille via un premier laser. Un second laser de plus faible puissance<br />

perm<strong>et</strong>tait de mesurer ses mouvements. La bille jouait le rôle de levier <strong>optique</strong> <strong>et</strong> les mouvements étaient<br />

détectés via un système de bidiodes.<br />

Soumis au mouvement brownien, les déplacements de la bille se modélisent par un oscillateur harmonique<br />

amorti soumis à un bruit blanc. En passant dans l’espace des fréquences, on obtient une fréquence de coupure,<br />

caractéristique de la force de rappel <strong>et</strong> de la force de frottement. On peut donc se servir de ce système pour<br />

mesurer la viscosité du milieu.<br />

3 Mesure de kB<br />

3.1 Principe<br />

La première expérience menée lors de nos séances de TP a constitué à la mesure de la constante de Boltzmann<br />

kB par étude du mouvement brownien. Il peut en eff<strong>et</strong> être montré que pour une particule effectuant un<br />

mouvement brownien dans un milieu visqueux, le carré de sa distance parcourue est en moyenne proportionnel<br />

au temps d’évolution suivant la loi (cf [4]) :<br />

< R 2 > = 4kBT<br />

6πη<br />

où r est le rayon de la particule, η la viscosité du fluide <strong>et</strong> T sa température.<br />

t (1)<br />

Nous avons étudié le mouvement brownien de particules de silice) dans de l’eau, à des températures entre<br />

295 K <strong>et</strong> 297 K.<br />

Nous avons utilisé ImageJ pour traiter les données, en binarisant les images avant d’utiliser l’outil Analyse<br />

Particles qui perm<strong>et</strong> d’identifier les positions des billes image par image. Ce procédé fonctionne extrêmement<br />

bien puisqu’une très large majorité était identifiée <strong>et</strong> seules les billes étaient identifiées comme particules. Nous<br />

avons écrit un programme utilisant un algorithme naïf pour relier les positions en trajectoires :<br />

– Pour la première image de la vidéo, chaque position constitue un début de trajectoire<br />

– Pour les images suivantes, pour la dernière position de chaque trajectoire existante<br />

– Si une position de particule se trouve à une distance en dessous du seuil (déterminé “expérimentale-<br />

ment”), c’est la position suivante dans la trajectoire. On efface ce point de la liste des positions dans<br />

c<strong>et</strong>te image.<br />

– Si aucune position ne convient, la trajectoire est terminée ; on l’enregistre <strong>et</strong> l’on n’essaie plus de la<br />

prolonger.<br />

– S’il reste des positions une fois toutes les trajectoires traitées, il s’agit de nouveaux débuts de trajectoire.


Il est clair que c<strong>et</strong> algorithme est susceptible d’échanger des particules dans les trajectoires si elles sont suffi-<br />

samment proches. Cependant, ceci est de peu d’importance si on adm<strong>et</strong> les hypothèses du mouvement brownien<br />

puisque les particules sont supposées sans “mémoire”. Sa structure a par contre l’avantage de perm<strong>et</strong>tre de gérer<br />

la sortie <strong>et</strong> l’entrée de particules dans le champ de la caméra.<br />

3.2 Calculs d’erreurs<br />

Pour estimer les erreurs statistiques dans notre mesure, nous avons fait l’hypothèse que le mouvement entre<br />

chaque image se fait avec une distribution gaussienne des vitesses (moyenne 0, écart-type σ). Si on appelle ∆t<br />

l’inverse de la fréquence d’acquisition <strong>et</strong> vx(t) le déplacement horizontal de la particule entre t <strong>et</strong> t + ∆t,<br />

X(n∆t) =<br />

n<br />

vx(k∆t) (2)<br />

k=0<br />

suit une loi normale, de moyenne nulle <strong>et</strong> de variance σ √ n. Alors R 2 = X 2 + Y 2 , où Y suit la même loi que X.<br />

On montre que X 2 (t) est d’écart-type 2 √ 5σ 2 n <strong>et</strong> donc celui de R 2 est :<br />

σ R 2 (t) = 4 √ 5nσ 2<br />

Le théorème central limite nous perm<strong>et</strong> alors d’établir que la moyenne de N réalisations de R 2 est d’espérance<br />

< R 2 > <strong>et</strong> d’écart-type σR 2/√ N.<br />

On a donc une valeur de l’incertitude statistique :<br />

4 √ 5nσ 2<br />

√ N<br />

On mesure σ expérimentalement (cf Fig.3), ceci induit une incertitude statistique supplémentaire dont nous<br />

n’avons pas tenu compte. En eff<strong>et</strong>, nous avons utilisé environ 90000 points pour l’évaluer si bien que c<strong>et</strong>te<br />

incertitude peut être considérée comme négligeable.<br />

Finalement le calcul de l’incertitude sur la régression linéaire qui perm<strong>et</strong> d’obtenir kB est effectué par<br />

Gnuplot, qui prend les incertitudes sur chaque point comme paramètre.<br />

N<br />

1.2<br />

1<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

fit gaussien<br />

data<br />

0<br />

-10 -5 0 5 10<br />

vx [pixel/frame]<br />

Figure 3 – Distribution de “vitesse” (déplacement entre deux images), 1 pixel/frame → 8.6 × 30 µm · s −1 ,<br />

< v 2 x >= 2.74 (pixel/frame) 2<br />

(3)<br />

(4)


3.3 Résultats<br />

N<br />

350<br />

300<br />

250<br />

200<br />

150<br />

100<br />

50<br />

0<br />

0 50 100 150 200 250 300<br />

durée [1/30 s]<br />

Figure 4 – Distribution des trajectoires en fonction de leur durée<br />

La mesure de kB s’est effectuée sur des trajectoires de durée inférieure ou égale à 10 s. La moitié des trajec-<br />

toires a atteint c<strong>et</strong>te durée <strong>et</strong> la durée moyenne des trajectoires est de 4.96 s. La Fig.4 donne la répartition des<br />

durées des trajectoires.<br />

Le calcul de la moyenne fait apparaître, comme attendu, un comportement linéaire de < R 2 > avec le temps<br />

(cf Fig.5).<br />

< R2 > <br />

pixel 2<br />

700<br />

600<br />

500<br />

400<br />

300<br />

200<br />

100<br />

0<br />

0 50 100 150 200 250 300<br />

t [1/30 s]<br />

< R2 > <br />

pixel 2<br />

700<br />

600<br />

500<br />

400<br />

300<br />

200<br />

100<br />

fit lineaire<br />

data<br />

0<br />

0 50 100 150<br />

t [1/30 s]<br />

200 250 300<br />

Figure 5 – Exemple sur une trajectoire <strong>et</strong> moyenne du carré de la distance parcourue en fonction du temps<br />

Une fois les changements de variable effectués, le coefficient de proportionnalité est :<br />

αeau = 4.66 · 10 −9 m 2 s −1<br />

On obtient alors la constante de Boltzmann sans correction :<br />

kB = 6πηeaurαeau<br />

4T<br />

= 1.17 · 10 −23 ± 0.351 ·10 −23 JK −1<br />

On peut noter que l’erreur statistique est bien plus faible que ce que l’on pourrait croire en traçant les barres<br />

d’erreur comme sur la Fig.6<br />

(5)<br />

(6)<br />

(7)


R2 > <br />

pixel 2<br />

1200<br />

1000<br />

800<br />

600<br />

400<br />

200<br />

0<br />

0 50 100 150 200 250 300<br />

t [1/30 s]<br />

Figure 6 – Moyenne du carré de la distance parcourue en fonction du temps avec les barres d’erreur statistique.<br />

Il faut cependant tenir compte de l’eff<strong>et</strong> hydrodynamique lié à la proximité de la paroi (voir [4]), qui induit<br />

une correction d’un facteur<br />

κ =<br />

<br />

1 − 9r<br />

−1 16h<br />

où h est la distance entre la paroi <strong>et</strong> le bas de la bille. Ce facteur vaut ici 1.96 <strong>et</strong> on obtient<br />

kB,corr = 2.34 · 10 −23 ± 0.702 ·10 −23 JK −1<br />

ce qui est trop élevé. L’erreur est tout de même à relativiser. On ne se trouve à 1.4σ de la valeur tabulée,<br />

c’est-à-dire que l’on a 15% de probabilité d’avoir un tel écart par des mesures statistiques. En outre, il a été<br />

réalisé que pour des billes en silice, les eff<strong>et</strong>s électrostatiques dans l’eau pure sont non négligeables <strong>et</strong> réduisent<br />

la correction hydrodynamique. En eff<strong>et</strong> lors de mesures effectuées par notre équipe d’accueil, il a été montré<br />

que la valeur théorique de la correction hydrodynamique est correcte lorsque l’on remplace l’eau pure par une<br />

solution de NaCl afin de réduire la couche de Debye.<br />

Les mesures effectuées avec les pinces <strong>optique</strong>s donnent quant à elles une correction hydrodynamique d’un<br />

facteur 1.33 à 1 µm <strong>et</strong> on peut s’attendre à une valeur plus faible pour la distance de 1.6 µm ce qui rend plausible<br />

le facteur 1.18 attendu pour r<strong>et</strong>rouver kB. Cependant comme un contrôle précis de la distance à la plaque dans<br />

ce régime à l’aide des pinces <strong>optique</strong>s nous a été impossible, nous n’avons pas pu mesurer le facteur de correction<br />

effectif à 1.6 µm de manière indépendante.<br />

La mesure de la hauteur par elle-même était soumise à une grande incertitude relative (au mieux 0.5 µm<br />

pour 1.5 µm, soit 33%) si bien que le facteur hydrodynamique seul peut varier de 1.5 à 3 <strong>et</strong> même nécessiter<br />

des corrections d’ordre supérieur.<br />

3.4 Test de l’hypothèse du mouvement brownien<br />

Afin de tester si l’hypothèse du mouvement brownien, i.e. si la fonction d’autocorrelation des vitesses est un<br />

delta de Dirac centré en 0, nous avons tracé le module de c<strong>et</strong>te fonction entre 0 s <strong>et</strong> 5 s moyennée sur 180 tra-<br />

jectoires de 10 s (Fig.7). Nous choisissons comme temps de corrélation le temps au delà duquel l’autocorrélation<br />

descend en dessous de l’écart-type attendu si l’hypothèse de décorrélation est vérifiée, soit 0.21 pixel.<br />

On trouve que le temps de corrélation est de 2/30 s ce qui est satisfaisant étant donné le temps de 10 s choisi<br />

pour effectuer les ajustements linéaires.<br />

(8)<br />

(9)


pixel 2<br />

v 2 x<br />

3<br />

2.5<br />

2<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

-150 -100 -50 0 50 100 150<br />

t [1/30 s]<br />

Figure 7 – Fonction d’autocorrélation des vitesses en fonction du temps. On a tracé son symétrique par rapport<br />

à l’axe vertical pour plus de lisibilité.<br />

4 Mesure de viscosité d’un fluide inconnu<br />

Nous avons préparé un mélange H2O+glycérol contenant environ 15% de glycérol en laissant une incertitude<br />

délibérée sur les mesures afin de n’avoir pas de biais à l’analyse de données. Le but était d’en trouver la viscosité<br />

afin de remonter à la concentration grâce à des tables de viscosité.<br />

4.1 Mesure par mouvement brownien<br />

En reprenant l’expérience dans ce milieu, on trouve un coefficient de proportionnalité<br />

αgly = 3.45 · 10 −9 m 2 s −1<br />

Le rapport des coefficients de l’eau <strong>et</strong> du mélange nous donne le rapport des viscosités :<br />

αeau<br />

αgly<br />

(10)<br />

= ηgly<br />

= 1.35 ± 0.11. (11)<br />

ηeau<br />

Ce qui donne une concentration massique de 11.7% en glycérol dans la solution.<br />

4.2 Mesure par mouvement brownien piégé<br />

Une autre façon de mesurer la viscosité d’un fluide est de mesurer la fréquence de coupure du mouvement<br />

brownien d’une particule piégée dans la pince <strong>optique</strong> de raideur k. En eff<strong>et</strong>, on peut montrer le spectre du<br />

mouvement est une lorentzienne de fréquence de coupure<br />

k<br />

2πγ<br />

Pour ne pas avoir à mesurer la constante de raideur du piège, nous avons effectué des mesures dans l’eau <strong>et</strong><br />

dans la solution de glycérol <strong>et</strong> le rapport des fréquences de coupure donne le rapport des viscosités.<br />

Nous avons utilisé un programme MATLAB créé par l’équipe d’accueil pour réaliser le spectre de puissance du<br />

mouvement piégé <strong>et</strong> faire la régression pour obtenir la fréquence de coupure. On trouve 66.83 ± 0.40 Hz dans<br />

l’eau <strong>et</strong> 37.77 ± 0.42 Hz dans le mélange inconnu (Fig.8). Les mesures sont moyennées respectivement sur 20<br />

(12)


mesures <strong>et</strong> 15 mesures <strong>et</strong> les erreurs sont calculées comme l’écart-type d’une loi de Student (la limite des grands<br />

nombres de mesures n’est clairement pas atteinte).<br />

Puissance (UA)<br />

10 −5<br />

10 −6<br />

10 −7<br />

10 −8<br />

10 −9<br />

10 −1<br />

10 −10<br />

10 0<br />

10 1<br />

10 2<br />

Fréquence (Hz)<br />

(a) H2O<br />

10 3<br />

10 4<br />

Puissance (UA)<br />

10 −4<br />

10 −5<br />

10 −6<br />

10 −7<br />

10 −8<br />

10 −9<br />

10 −10<br />

10 −1<br />

10 −11<br />

10 0<br />

10 1<br />

10 2<br />

Fréquence (Hz)<br />

(b) H2O+glycérol<br />

Figure 8 – Spectres de puissance du mouvement brownien piégé d’une bille de silice <strong>et</strong> leurs régressions<br />

lorentziennes.<br />

On trouve alors un rapport des viscosités :<br />

feau<br />

fgly<br />

= ηgly<br />

= 1.77 ± 0.03 (13)<br />

ηeau<br />

5 Mesure de la correction hydrodynamique <strong>et</strong> électrostatique<br />

Comme nous l’avons mentionné plus haut, la correction hydrodynamique à la viscosité reproduit mal les<br />

attentes théoriques à cause d’eff<strong>et</strong>s électrostatiques. Nous avons effectué deux séries de mesures, avec des par-<br />

ticules à 15 µm de la paroi <strong>et</strong> à 1 µm de la paroi dans l’eau <strong>et</strong> le mélange eau + glycérol. Alors, le rapport des<br />

fréquences de coupure donne directement la correction à la viscosité induite par ces eff<strong>et</strong>s.<br />

On trouve dans le glycérol :<br />

Et dans l’eau :<br />

κexp = 1.33 (14)<br />

κexp = 1.14 (15)<br />

Comme notre contrôle sur la position verticale proche de la paroi était mauvais, nous n’avons pas testé de<br />

modèle quantitatif de c<strong>et</strong>te correction. Cependant, on peut constater que la variation entre les deux mesures<br />

effectuées se fait dans le sens attendu puisque les eff<strong>et</strong>s électrostatiques sont plus forts dans l’eau pure que dans<br />

le mélange, où l’on s’imagine que la présence du glycérol les écrante partiellement.<br />

6 Conclusion<br />

Lors de notre proj<strong>et</strong> expérimental, nous avons mis en oeuvre deux méthodes relatives à la vidéomicroscopie<br />

<strong>et</strong> nous avons effectué deux mesures : celle de la constante de Boltzmann <strong>et</strong> celle de la viscosité d’un fluide.<br />

Pour ces deux mesures, le point noir est la détermination de la correction hydrodynamique proche des<br />

surfaces en verre. En eff<strong>et</strong>, sa mesure est suj<strong>et</strong>te à de grandes imprécisions <strong>et</strong> sa valeur théorique n’est pas bien<br />

déterminée. C’est probablement la raison de l’incohérence des deux mesures de viscosité puisqu’elles étaient<br />

10 3<br />

10 4


effectuées à des distances différentes de la paroi si bien qu’il y a un facteur correctif différent pour chacune (la<br />

correction ne suit pas une loi de puissance).<br />

On peut imaginer deux façons d’améliorer les mesures effectuées :<br />

1. effectuer des mesures de distances plus précises. Cela peut se faire par interférométrie par exemple. C<strong>et</strong>te<br />

amélioration devrait d’ailleurs être bientôt effectuée par l’équipe d’accueil.<br />

2. Minimiser les problèmes théoriques, par exemple en éliminant la couche de Debye. Cela a été effectué sur<br />

une expérience mais il faudrait reconduire la plupart des mesures.<br />

C<strong>et</strong>te dernière voie n’est pas toujours envisageable. En eff<strong>et</strong>, pour la mesure de viscosité d’une solution<br />

inconnue par exemple, ajouter des ions en solution pour supprimer la couche de Debye modifierait les propriétés<br />

du liquide. Aussi, une meilleure description de la correction hydrodynamique pourrait perm<strong>et</strong>tre d’affiner les<br />

résultats.<br />

Ce proj<strong>et</strong> expérimental a été pour nous l’occasion de nous familiariser avec les méthodes de vidéomicroscopie<br />

<strong>et</strong> de <strong>piégeage</strong> <strong>optique</strong>. Nous avons eu la possibilité de réfléchir à des problèmes physiques <strong>et</strong> techniques,<br />

notamment les méthodes de tracking. Le traitement de données statistiques a été pour nous une opportunité de<br />

m<strong>et</strong>tre à profit <strong>et</strong> d’approfondir notre compréhension des connaissances issues du cours de traitement du signal<br />

de l’an passé sur le calcul d’incertitudes. Nous tenons à remercier chaleureusement Artyom P<strong>et</strong>rosyan qui nous<br />

a encadré lors de ce proj<strong>et</strong> expérimental <strong>et</strong> en a fait une expérience des plus enrichissantes.<br />

Références<br />

[1] John Bechhoefer <strong>et</strong> Scott Wilson, « Faster, cheaper, safer optical tweezers for the undergraduate labo-<br />

ratory », dans : American Journal of Physics 70.4 (2002), page(s): 393–400.<br />

[2] Luc P. Faucheux <strong>et</strong> Albert J. Libchaber, « Confined Brownian motion », dans : Phys. Rev. E 49 (6<br />

1994), page(s): 5158–5163.<br />

[3] Tomasz Greczyło <strong>et</strong> Ewa Dębowska, « Finding viscosity of liquids from Brownian motion at students’<br />

laboratory », dans : European Journal of Physics 26.5 (2005), page(s): 827.<br />

[4] Paul Nakroshis <strong>et</strong> al., « Measuring Boltzmann’s constant using video microscopy of Brownian motion »,<br />

dans : American Journal of Physics 71.6 (2003), page(s): 568–573.<br />

[5] M. S. Rocha, « Optical tweezers for undergraduates : Theor<strong>et</strong>ical analysis and experiments », dans :<br />

American Journal of Physics 77.8 (2009), page(s): 704–712.<br />

[6] Reese Salmon, Candace Robbins <strong>et</strong> Kyle Forinash, « Brownian motion using video capture », dans :<br />

European Journal of Physics 23.3 (2002), page(s): 249.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!