Génétique Féline : une Approche Combinatoire - Dipartimento di ...
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dangereux.<br />
Les gènes Fold et Curl sont situés sur des loci <strong>di</strong>fférentes, et interagissent en tant que<br />
gènes indépendants. Le lecteur désireux de s’entraîner peut é<strong>di</strong>ter la table de croisement entre<br />
un Scottish Fold et un American Curl poil court, dans les deux cas où ce dernier est<br />
homozygote Ac Ac ou hétérozygote Ac ac. Bien sûr, le Scottish Fold sera hétérozygote Fd fd<br />
(la version homozygote Fd Fd étant létale !). Dans le premier cas, les génotypes des deux<br />
parents sont fd fd Ac Ac pour l’American Curl et Fd fd ac ac pour le Scottish Fold. Dans le<br />
second cas, ils seront respectivement fd fd Ac ac et Fd fd ac ac. Nous ne donnerons que le<br />
résultat du second croisement (le plus compliqué). On voit immé<strong>di</strong>atement que 25% des<br />
chatons auront des oreilles normales, 25% des oreilles pliées vers l’avant (Fold), 25% des<br />
oreilles recourbées vers l’arrière (Curl) et le quart restant entre ces deux extrêmes. Il est<br />
<strong>di</strong>fficile d’imaginer quelle est l’apparence des phénotypes intermé<strong>di</strong>aires entre Fold et<br />
Curl…et finalement heureusement que nous n’avons pas d’évidence expérimentale, car ce type<br />
de croisement n’est pas de ceux qui attirent les éleveurs (sauf peut-être quelqu’un friand<br />
d’anomalies génétiques). L’exercice d’adaptation de ces résultats au cas d’un American Curl<br />
homozygote est laissé au lecteur.<br />
Pour finir, le gène Munchkin (ou devrait-on <strong>di</strong>re Dachshund ?) est un gène dominant<br />
qui a été identifié récemment, et fixé. La race Munchkin n’est pas acceptée en championnat à<br />
la TICA, mais on peut rencontrer des Munchkin dans les expositions en tant que nouvelle race,<br />
et un nombre croissant d’éleveurs affiliés à la TICA en élève. L’origine du nom vient de la<br />
nouvelle The Wonderful Wizard of Oz, où il désigne <strong>une</strong> sorte de nains. Le phénotype du<br />
Munchkin a des points communs avec celui de la race canine Dachshund. Le gène produit des<br />
pattes très courtes, donnant un chat avec le corps très bas sur ses pattes, et <strong>une</strong> démarche un<br />
peu serpentante. Il ne s’agit pas de nanisme, seules les pattes sont raccourcies : la taille du<br />
corps est normale. Il est indubitable que le gène Munchkin change considérablement la<br />
structure osseuse, mais les éleveurs de Munchkin semblent avoir rassemblé assez de données<br />
pour inférer le fait que le gène n’est pas dangereux, c’est-à-<strong>di</strong>re qu’il ne provoque pas de<br />
déformations osseuses dangereuses pour la santé ou de limitations de mouvement importantes<br />
(par exemple, les Munchkin sont capables de sauter sans problème). Il faudra encore attendre<br />
pour avoir de véritables preuves concluantes, mais dans <strong>une</strong> certaine mesure, le fait que pour<br />
certains la race Munchkin paraisse inacceptable peut s’expliquer par leur apparence bizarre.<br />
Les mêmes réticences ont dû exister chez les Dachshund au début. Le gène Munchkin n’a pas<br />
encore de symbole officiel.<br />
Nous allons compléter cette section en observant qu’<strong>une</strong> caractéristique somatique liée<br />
à l’ossature, et probablement due à un gène principal, est assez courante chez les chats de<br />
race : le nœud à la queue. Il s’agit d’<strong>une</strong> forme anormale d’ossification de la queue. Il se<br />
produit lorsque deux vertèbres caudales consécutives s’assemblent en formant un angle. Il<br />
s’agit là d’un critère de <strong>di</strong>squalification chez toutes les races, mais qui est toléré chez les chats<br />
de maison pour les mêmes raisons que celles expliquées plus haut au sujet de la polydactylie.<br />
Calculer le résultat des croisements sans se servir des tables.<br />
Jusqu’à présent, nous avons analysé les résultats d’un croisement entre des génotypes<br />
plus ou moins complexes en utilisant des tables contenant <strong>une</strong> case pour chaque combinaison<br />
possible des gènes impliqués. Cette méthode est lente et fasti<strong>di</strong>euse : nous avons souvent<br />
besoin d’obtenir rapidement les résultats sans écrire.<br />
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