20 / Histoire... Les acci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> <strong>la</strong> mine Plongée dans l’enfer d’un acci<strong>de</strong>nt à <strong>la</strong> fosse numéro 4 Fosse 4 L’activité houillère a apporté son lot <strong>de</strong> bonheur et aussi <strong>de</strong> temps en temps son lot <strong>de</strong> malheur aux ouvriers mineurs. Les coups <strong>de</strong> grisou ou <strong>de</strong> poussière ont au cours <strong><strong>de</strong>s</strong> 150 années qu’a duré l’exploitation du charbon dans <strong>le</strong> bassin minier coûté <strong>la</strong> vie à <strong><strong>de</strong>s</strong> milliers d’hommes. Imprégnée par <strong>la</strong> lour<strong>de</strong> atmosphère d’une terrib<strong>le</strong> catastrophe re<strong>le</strong>vée parmi d’autres, plongeons dans <strong>le</strong> huis clos d’un drame qui a touché au début du XXème sièc<strong>le</strong> une famil<strong>le</strong> avionnaise, <strong>le</strong>s Coillioux. Cette histoire se dérou<strong>le</strong> à <strong>la</strong> fin du mois <strong>de</strong> juil<strong>le</strong>t 1926. Un grave acci<strong>de</strong>nt en<strong>de</strong>uil<strong>la</strong> à <strong>la</strong> fosse n°4 une famil<strong>le</strong> <strong>de</strong> mineur, <strong>le</strong>s Coillioux, qui avait déjà été fortement éprouvée lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> catastrophe <strong>de</strong> Courrières en 1906. Ils avaient perdu pas moins <strong>de</strong> 28 parents sur <strong>le</strong>s 1.200 victimes. En 1926, <strong>la</strong> famil<strong>le</strong> subit un nouveau drame. L’incompréhension Il était 18 heures, ce lundi 26 juil<strong>le</strong>t 1926 ; Gaston Coillioux, 23 ans, marié et père d’un enfant habitait rue Pascal et son frère célibataire Marceau Coillioux, 21 ans travail<strong>la</strong>ient avec trois autres camara<strong><strong>de</strong>s</strong> à l’abatage du charbon dans <strong>la</strong> veine Arago à <strong>la</strong> fosse n°4 <strong><strong>de</strong>s</strong> Mines <strong>de</strong> Liévin. A peu <strong>de</strong> distance se trouvait une <strong><strong>de</strong>s</strong>cen<strong>de</strong>rie remplie d’eau. Soudain, alors que <strong>la</strong> couche <strong>de</strong> charbon à exploiter était <strong>de</strong>venue extrêmement fine, el<strong>le</strong> céda sous <strong>la</strong> poussée <strong>de</strong> l’eau. Gaston Coillioux appuyé contre <strong>la</strong> paroi ne put entamer aucun mouvement <strong>de</strong> retrait et il se trouva submergé par l’eau. Son frère Marceau qui se trouvait un peu plus loin vit brusquement arriver l’eau, il fut emporté par <strong>le</strong> courant et n’écouta que son courage, il remonta seul en se traînant jusqu’à <strong>la</strong> voie d’exploitation principa<strong>le</strong> où il tomba inanimé. Les trois autres mineurs qui <strong>le</strong>s accompagnaient virent à temps, <strong>le</strong> danger s’enfuirent et allèrent chercher du secours. Sur p<strong>la</strong>ce, <strong>le</strong>s équipes <strong>de</strong> secours dégagèrent Gaston Coillioux, mais il était trop tard, ce <strong>de</strong>rnier était décédé. Son frère fut p<strong>la</strong>cé sur une civière et remonté au jour où il fut pris en charge par <strong>le</strong> mé<strong>de</strong>cin <strong>de</strong> service. Au jour, on lui fit un massage cardiaque, il subit <strong><strong>de</strong>s</strong> frictions et <strong>de</strong> <strong>la</strong> respiration artificiel<strong>le</strong>, et là, Marceau Coillioux fut sauvé. On <strong>de</strong>vine au tréfonds <strong>la</strong> tristesse qui ruisse<strong>la</strong> <strong>de</strong> ce drame. Les acci<strong>de</strong>nts étaient courants, il arrivait par exemp<strong>le</strong> que <strong><strong>de</strong>s</strong> ouvriers soient coincés entre <strong>de</strong>ux montants, aient un membre heurté par une berline ou écrasé sur un bois, reçoive une pierre sur <strong>le</strong> corps ou se tor<strong>de</strong> un membre en tirant sur un caillou. Heureusement, <strong>le</strong>s sourires que partageaient <strong>le</strong>s mineurs ont <strong>bien</strong> souvent chassé <strong>le</strong>s séquel<strong>le</strong>s morbi<strong><strong>de</strong>s</strong> et insupportab<strong>le</strong>s <strong><strong>de</strong>s</strong> acci<strong>de</strong>nts. J.J.
Clin d’œil <strong>Avion</strong> d’hier et d’aujourd’hui